I.2 PARTICULARITES DE LA DEPRESSION CHEZ LA FEMME
ENCEINTE
A la complexité de ces transformations psychiques
viennent parfois s'ajouter des événements ou conditions de vie
stressantes qui augmentent le risque de troubles anxieux et/ou
dépressifs: tensions dans le couple ou absence de partenaire, grossesse
non désirée, deuils récents, précarité et
condition sociales, abus d'alcool. Des événements de vie
indésirables durant l'enfance tels que les mauvais traitements, les abus
sexuels et la négligence sont plus fréquents chez les femmes
déprimées. Enfin, l'existence d'états dépressifs
passés, une histoire familiale de dépression, notamment de
troubles bipolaires, constituent des facteurs de risque majeurs pour la
dépression périnatale (8).
Les symptômes de la dépression durant la
période de grossesse sont semblables à ceux d'épisodes
dépressifs d'autres périodes de la vie mais ils peuvent
être plus difficiles à distinguer des manifestations physiques
associées à la grossesse (variations du poids, manque de sommeil
ou absence d'énergie), ce qui explique pourquoi la dépression
pendant la grossesse n'est souvent pas diagnostiquée ni traitée,
d'où l'intérêt d'un dépistage systématique
(11).
I. 3. CONSEQUENCES DE LA DEPRESSION
v Chez la femme
- le suicide : Il est le risque majeur de la
dépression (3);
- Les abus de drogues ou d'alcool (conduites
additives) (7);
- L'augmentation du risque des maladies cardiovasculaires et du
diabète par le fait que les personnes dépressives sont aussi
moins portées à faire de l'exercice physique et à bien
manger ;de plus, certains médicaments peuvent accroitre
l'appétit et occasionner un gain de poids, d'où le risque de
diabète type 2 et de maladies cardiovasculaires (7).
- L'altération du rôle parentéral et
accroissement des troubles de l'adaptation et de la psychopathologie (14,
16);
- Les conflits familiaux ou professionnels, isolement social.
La souffrance liée à la dépression a
un impact négatif sur l'image que la femme enceinte a d'elle-même
et sur sa confiance en ses capacités maternelles. Cette situation
engendre fréquemment des sentiments de honte et de culpabilité
qui entravent l'accès à une identité maternelle positive
(15).
v Chez l'enfant
- Retard de croissance, prématurité et de futurs
retards du développement de l'enfant (9).
- Problème d'adaptation, trouble de l'humeur
- Passivité, repli sur soi, adoption d'un comportement
autorégulé (regarder ailleurs, sucer le pouce,...) ;
- Désorganisation des profils d'attention et
d'éveil (9);
- Baisse des activités intellectuelles (plus
marquée chez les garçons) (10);
- Augmentation de la vulnérabilité à une
psychopathologie, y compris les troubles affectifs (11, 12);...
Il est prouvé que la dépression maternelle
contribue à de multiples problèmes de développement chez
le jeune enfant, notamment à une altération fonctionnelle sur les
plans cognitif, social et scolaire. Les enfants dont la mère souffre de
dépression sont au moins de deux à trois fois plus à
risque de connaître des problèmes d'adaptation, y compris des
troubles de l'humeur. Même les bébés de mère
dépressive sont plus capricieux et inactifs, répondent moins aux
expressions du visage et de la voix et ont un taux d'hormones de stress plus
élevé que les enfants de mères non dépressives (9,
11).
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