Epigraphe
« De nos jours, les antivaleurs ont élu
domicile dans nos sociétés. Ces maux qui ravagent la
société sont un frein pour l'émergence de son
développement. Pour ce faire, nous croyons que les dispositifs
médiatiques vulgarisés par les associations tant nationales
qu'internationales sont susceptibles d'aider les individus à changer
les comportements et du coup d'être intégrés dans la grande
société humaine. Les acteurs de cette communication
socio-éducative doivent être vigilants et toujours disposés
à amener le changement social visé car leur tâche est
justement de dénoncer et guérir la société de maux
qui la rongent ».
Jean-Claude
MUHINDO MATABARO
DEDICACE
A tous ceux qui militent pour que cessent les violences et
le terrorisme et que surgisse l'avènement d'une société
fondée sur les valeurs morales et humaines,
Nous dédions ces deuxièmes recherches en
Communications Sociales.
Jean-Claude MUHINDO MATABARO
Remerciements
Le présent mémoire vient
couronner des années d'études qui s'inscrivent dans le cadre de
notre formation en communications sociales. Quoi qu'il représente une
grande satisfaction personnelle, cette réalisation a pu être
menée à terme, grâce à l'amabilité et la
coopération de toutes les personnes qui ont bien voulu nous
éclairer par leurs informations, de toutes celles qui nous ont
directement ou indirectement apporté leur soutien.
Tout d'abord, nous remercions le Bon Dieu Tout
Puissant de qui vient « l'être et le
mouvement », qui n'a cessé de faire resplendir sur nous
son visage. Sa main toute puissante nous a conduits et éclairés
sur la route.
Nos remerciements s'adressent à Son
Excellence Monseigneur l'Archevêque de Bukavu qui a voulu que nous
reprenions les études universitaires après dix années de
ministère sacerdotal.
Ensuite, nous exprimons notre gratitude envers
le Professeur Hilaire Mbiye Lumbala, notre Directeur. Merci pour son
encadrement, sa confiance et son soutien. Il aurait été
impossible d'avoir pu mener à bien ce travail sans ses remarques et
suggestions et le temps qu'il a su nous consacrer malgré ses multiples
obligations. A travers lui, nous remercions tout le corps académique de
la Faculté des communications Sociales et de l'Université
Catholique du Congo (UCC) pour la riche formation qu'elle nous a
donné.
Nous sommes redevables envers le Père
Martin-Marie Deverdière (osb), moine de l'Abbaye Saint Joseph de
Clairval (Dijon) qui n'a cessé de nous accompagner. Qu'il soit
rassuré, ses multiples interventions ont rendu possible notre vie
à Kinshasa. Que l'Abbé Georges Barhimusirwe, l'Abbé
Jean-Bosco Bahala, Maman Joséphine Buhendwa et Papa Mena Kayembe, Maman
Espérance Mwangaza, Big Nicodème, Abbé Naburaca
Déo, Abbé Ntazongwa Bertin, Abbé Makalangire Bonaventure
ne se sentent pas oubliés, leurs interventions quoi que discrètes
ont été très efficaces.
Nous savons gré au Professeur Emmanuel
Nnashi Murhula, sa contribution par une bonne documentation nous a
allégé la tâche, comme un oncle responsable il nous a
stimulé à aimer les SIC et nous a toujours encouragé pour
aller de l'avant. Grand merci aux amis de la Creuse -Boussac à Limoges
(France), nous citons notamment Aleth et Robert Fourest, père Arnaud,
Monique Sallet, Monique Bazot, Denise et René Pichon, Françoise
et Arnauld.
Merci au personnel de l'ONG IDI et à
travers elle, à Mr Macky Luyeye qui nous a accueilli, d'abord pour le
stage académique et ensuite nous a fourni les documents
nécessaires pour élaborer ce mémoire. Sa contribution a
été grande.
Comment oublier l'assistant Célestin
Katubadi, qui a lu notre manuscrit et nous a apporté des remarques fort
édifiantes. Que les abbés Eric Balibuno, Olivier Kirhero,
Alphonse Ngindu Mushete, père Christophe Elongo ne se sentent pas
oubliés, ils ont été de compagnons fidèles et de
bons confrères. Grâce à leur présence en
communauté, nous avons travaillé dans la quiétude. Nous
saurons gré à la Congrégation de Missionnaires de Scheut
(CICM) qui nous ont offert un bel cadre pour l'étude.
Nous voulons, enfin, exprimer notre gratitude
à nos camarades étudiants de la deuxième licence en
Communications Sociales ainsi qu'à nos connaissances, nous faisons
allusions à Hermeline, Gracia, Laetitia, Amanta, Josias, Getou,
Mélanie, Francine, Olivier, Hortense, Maman Agnès,
Béatrice, Sr Véronique qui nous ont toujours entouré de
leur affection. Que Dieu bénisse tous (toutes) les autres amis (amies)
et bienfaiteurs (trices) que nous n'avons pas pu citer nommément et qui
nous ont aidé à réaliser ce travail.
Jean-Claude MUHINDO
MATABARO
Liste des
abréviations, sigles et acronymes
AED : Academy for Educational Development
ASBL : Association sans but lucratif
ASF : Association pour la Santé Familiale
BD : Bande dessinée
Cf. . : Confer
CCC : Communication pour le changement de
Comportement
C-CHANGE : Communication for change
CCSC : Communication pour le Changement Social et
comportemental
CODHOD : Comité des droits de l'homme et
développement
C.S. : Communications sociales
Dir : Direction
Ed : Edition
Eds : Enquête Démographie -
Santé
EPSP : Enseignement Primaire, Secondaire et
Professionnel
F : Fille
F.C.K. : Facultés catholiques de Kinshasa
FHI 360 : Family Health International
G : Garçon
Ibid. : Ibidem
Id. : Idem
IDI : Initiatives pour le Développement
Intégral
IOV : Indicateurs Objectivement vérifiables
Nbr : Nombre
Kin : Kinshasa
N° : Numéro
NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information et de
Communication
OCB : Organisation Communautaire de Base
OIVS : Observatoire International de la violence scolaire
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations Unies
ONUSIDA : Organisation des Nations Unies pour le Sida Op.
cit. : Opus citatum (oeuvre citée)
P. : Page
RDC : République Démocratique du Congo
RACS : Revue Africaine de Communications Sociales
SGVB : Violences Basées sur le Genre en milieux
scolaires
UCC : Université Catholique du Congo
USAID : Agence Américaine pour le
Développement Internationale
WWW : World Wide Web
VIH/SIDA : Virus de l'Immuno - Déficience Humaine /
Syndrome Immuno -
Déficience Acquise
Vol. : Volume
VGB : Violence basée sur le genre
T. : Tome
Liste des tableaux et
graphique
Tableau
|
Page
|
Tableau n°1 : Communication socio-éducative Vs
Communication didactique
|
11
|
Tableau n°2 : Les différents acteurs du
langage
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51
|
Tableau n°3 : Tableau récapitulatif
du projet SGBV
|
69
|
Tableau n°4 : Nombre des cibles par
écoles concernées par le projet
|
74
|
Tableau n°5 : Analyse de 5 P marketing
|
74
|
Graphique n°1 : Diagramme de Gant :
projet SGBV
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79
|
Introduction
générale
0.1. Objet et
problématique
La présente étude porte sur
« l'école et la violence. L'analyse
sémio-pragmatique des dispositifs socio-éducatifs de l'ONG
IDI ». En effet, depuis déjà une décennie,
cette IDI travaille en partenariat d'une part avec les associations
internationales et d'autre part avec les secteurs éducatifs et plus
particulièrement les écoles afin de promouvoir l'éducation
de base et surtout lutter contre les violences scolaires et les violences
liées au genre.
Alors qu'en Occident le problème
de violences scolaires apparait au grand jour et fait débat, en Afrique
et en particulier en RDC ce phénomène n'est pas assez
préoccupant bien qu'il soit subi par les élèves et
devient un calvaire journalier. L'on constate que dans bien des écoles,
à longueur de journées, les apprenants sont victimes de leurs
enseignants. Le recensement empirique de ces violences infligées par les
enseignants aux élèves est parlant : tirer les oreilles,
gifler, tirer les cheveux, appliquer les coups de règle sur les doigts,
donner des fessés, se placer au coin de la classe, se mettre à
genou, être enfermer dans une armoire, etc. Et pourtant, il y a moyen de
former et d'éduquer sans constamment recourir à ces pratiques
rétrogrades du système de l'éducation traditionnelle dite
de la « méthode forte », modèle
ancestral du « père fouettard »1(*)qui parait être inefficace
de nos jours dans le processus éducatif.
Les ONG tant internationales que
nationales oeuvrant en RDC n'hésitent pas d'aller dans le secteur
éducatif afin de corriger ces pratiques inhumaines et inciter les
enseignants à recourir à la nouvelle méthode
d'enseignement dite « discipline positive » pour
transmettre les connaissances. Cette nouvelle méthode est celle qui est
basée sur les idéaux de droits humains. Pour ces nouveaux
acteurs, l'école reste et demeure comme l'instance première de
diffusion des savoirs et de la culture. L'école reste et restera selon
les mots d'E. Durkheim, « le premier outil de
socialisation ». L'école doit demeurer
l'« antichambre de l'espace public, un intense lieu de
communication »2(*).
A l'heure d'aujourd'hui, ces nouveaux partenaires des
écoles contribuent à la mission éducative de cette
institution3(*). Ces ONG
apportent la plus-value dans le secteur éducatif grâce à
une « ingénierie » positive de formation et
de pédagogie. OEuvres des personnes non inscrites dans les cursus
validants de formation, ces ONG pourtant se battent pour assainir
l'environnement éducatif et les outils médiatiques qu'elles
mettent en oeuvre pour favoriser les apprentissages sont quasiment
assimilables aux divers réseaux alternatifs de distribution ou
d'échanges des connaissances4(*). Ces nouveaux objets ont plus souvent
été intégrés comme de nouveaux contenus, de
nouveaux dispositifs pédagogiques ou de nouvelles pratiques
d'acquérir5(*). Il
s'agit dès lors de la naissance d'une « nouvelle
écologie éducative »6(*).
Au fait, avec ces outils
socio-éducatifs, on peut dire sans se tromper qu'il y a désormais
l'émergence de la communication socio-éducative dans le secteur
scolaire. Il est vrai, on le sait, la nécessité de communiquer
les contenus de problèmes sociaux à travers un média,
à l'aide d'un dispositif technologique possédant ses propres
opérations techniques et ses modes de représentation symbolique,
a fait apparaitre toute l'épaisseur du média, ses contraintes et
la façon dont il détermine les contenus, les usages et finalement
le sens même du message.
L'ONG IDI comme les autres acteurs sociaux recourent
justement aux outils médiatiques plus particulièrement aux
dispositifs socio-éducatifs afin de lutter et combattre avec la plus
grande fermeté toutes les formes de violences perpétrées
à l'école. Ces outils qui favorisent l'apprentissage sont
actuellement au coeur de tous les débats sur les transformations de
l'éducation. Pour P. Moeglin, « les outils
médiatiques éducationnels ont des enjeux culturels,
pédagogiques, communicationnels, sociaux et éducationnels
importants »7(*). Tout en bouleversant le schéma traditionnel
du rapport maître-élève, ils participent à
reconfigurer les espaces de formation, et du coup, ils contribuent à
produire de nouveaux rapports au savoir et à l'apprentissage8(*).
L'on constate curieusement que « ces
médiations sémiotiques »9(*) sont introduites dans l'univers
scolaire non par les professionnels des médias ni par les professionnels
de l'éducation mais plutôt par les acteurs de la
société civile. M. Poncelet affirme sans se tromper qu'
« A la croisée de l'action publique, de l'aide
internationale, ces nouveaux notables (ou reconvertis) assurent
désormais une fonction importante en matière de (re)production et
de connections globales des élites »10(*). Or, lorsque l'on essaie
d'analyser les dispositifs proposés actuellement dans les contextes
institutionnels de formation, nombre d'entre eux tendent à reproduire
des pratiques que l'on pourrait qualifier de
« traditionnels ». L'on en vient à dire par
ailleurs, que ces moyens de transmission du savoir, ces outils pour apprendre
sont diversifiés, hétérogènes, confus et diffus.
Ils participent comme les autres produits à des mouvements
d'industrialisation, de marchandisation. Ils participent à des tendances
de massification, individualisation, autonomisation, collaboration11(*).
A ce stade, l'exigence herméneutique nous met en
demeure de nous poser la question suivante : dans quelle mesure ces
dispositifs socio-éducatifs innovants peuvent-ils conduire à un
enrichissement de l'offre de d'éducation pour les problèmes
sociaux en général et en matière de violences scolaires en
particulier? Cette question centrale appelle une série de
questions connexes: les outils socio-éducatifs qu'utilise l'ONG IDI
sont-ils pertinents pour communiquer efficacement les savoirs informels comme
on le fait pour les savoirs formels et ainsi aider tous les acteurs scolaires
à adopter un comportement responsable face à la violence? Ces
outils permettent-ils aux enseignants ainsi qu'aux apprenants d'opter pour une
« discipline positive » et ainsi participer à
créer un environnement sécurisé à
l'école ? En quoi ces outils peuvent-ils être
considérés comme des médias ou dispositifs socio-
éducatifs ?
0.2. Hypothèse de
recherche
En réponse à ces interrogations
qui, du reste, guideront notre champ d'investigation, nous retenons comme
hypothèse de recherche qu'actuellement, étant donné que
notre société est entrée de plain-pied dans la
« société de l'information et de la
communication », tous ceux qui s'engagent dans les champs
éducatifs doivent bien s'armer et donc devront utiliser au maximum les
outils ainsi que les dispositifs socio-éducatifs qui sont pertinents et
percutants afin de bien s'engager dans la campagne de lutte contre les
violences scolaires et du coup envisager l'instauration de la méthode
dite « discipline positive ».
Les dispositifs socio-éducatifs
conçus et vulgarisés dans les écoles par les acteurs de la
société civile peuvent être considérés comme
des outils efficaces qui permettent d'éduquer ou d'interpeller la
société sur certains maux. Ces dispositifs doivent
répondre à certains critères de base auxquels sont
assignés tous les médias socio-éducatifs. C'est cette
hypothèse que nous avançons et tenterons de vérifier dans
ce travail. Cette hypothèse générale est sous-tendue par
les postulats suivants : touts les dispositifs qu'ils soient issus de
l'énonciation discursive (discours) ou de l'énonciation
historique (récit) leurs messages doivent répondre aux normes
canoniques de l'analyse et de l'interprétation des énonciations
scripto-visuelles.
0.3. Annonce du cadre
théorique
Le cadre théorique sert principalement à
présenter un cadre d'analyse et à généraliser les
relations théoriques déjà prouvées dans d'autres
contextes pour enfin tenter de les appliquer aux problèmes. Ainsi notre
travail trouve son enracinement théorique dans la communication
socio-éducative.
En effet, cette communication essaie d'étudier la
façon dont les faits et les phénomènes de la
société sont portés par l'éducation. A vrai dire,
il s'agit, d'une communication se donnant comme mission d'analyser tous les
aspects de la communication qui sont susceptibles d'aider les personnes en les
éduquant sur certains faits de gravité sociale comme le
tabagisme, la défense de droits de l'homme et de la femme, la
sécurité routière, etc. Bref, la communication
socio-éducative concernerait plus largement l'éducation à
un certain nombre de problèmes sociaux ou liés à la vie
sociale.
0.4. Méthodes et
technique de recherche
Afin de plonger dans la phase exploratoire, phase qui au
demeurant est indispensable pour appréhender les
phénomènes et concepts à étudier de façon
à les approcher et d'atteindre l'explication, nous utiliserons, dans ce
travail, l'approche sémio-pragmatique. Cette approche cherche à
dégager quels grands mécanismes cognitifs sont
ébranlés par la vision du document c'est-à-dire comment le
destinataire peut le comprendre, s'en approprier le contenu, comment il peut
à partir de là faire évoluer son raisonnement, voire ses
comportements12(*).
Autrement dit, l'analyse sémio-pragmatique, elle nous aidera à
déceler les traces d'interactions dans les discours des acteurs13(*).Concrètement, il
s'agira de tenter de décrire la manière dont le carton rouge et
vert, la bande dessinée et le règlement de la discipline positive
d'IDI instaurent une relation avec les destinataires.
Les spécialistes sont unanimes lorsqu'ils soulignent
que cette approche parait particulièrement pertinente dans le champ de
la communication socio-éducative.
Cette approche sera également soutenue par l'analyse
énonciative. L'analyse énonciative nous aidera à
appréhender les trois dispositifs socio-éducatifs. Par cette
analyse, verrons le rapport qu'il y a entre l'interlocuteur et le
récepteur, quels sont les marqueurs qui entrent en jeu dans les
dispositifs socio-éducatifs sous examen.
Hormis ces deux méthodes de recherche, il
s'avère nécessaire de faire intervenir un certain nombre de
techniques. Utilisées conjointement, elles nous aiderons à avoir
toutes les données relatives à nos investigations. Ce sont bien
des instruments, des procédés opératoires pour
récolter les données sur le terrain :
- La technique documentaire met en présence le
chercheur d'une part et d'autre part des documents supposés contenir les
informations recherchées. Nous allons consulter et explorer
différents ouvrages et supports qui nous permettront de trouver des
informations en rapport avec notre travail.
- La technique d'entretien permet d'avoir des entrevues avec
des gens en vue d'obtenir des informations utiles à notre étude.
Nous allons donc nous entretenir avec le personnel de l'ONG IDI afin de nous
enquérir de son projet de lutte contre les violences scolaires.
0.5. Délimitation
spatio-temporelle du sujet
En effet, toute démarche scientifique procède
fatalement par un découpage de la réalité. Il n'est pas
possible d'étudier, de parcourir tous influents jusqu'aux extrêmes
limites de la terre et jusqu'au début de temps14(*). Notre travail s'inscrit dans
le cadre de la communication socio-éducative. Il s'agit dans le cas qui
nous concerne de pratiques éducatives qui recourent à des
dispositifs médiatiques ayant pour finalité l'accompagnement
à la vie sociale. Cette discipline rejoignant des « outils
pour apprendre », vise principalement à ce que les
destinataires du message médiatique acquièrent un nouveau style
d'apprentissage.
Cependant, il est très ambitieux
d'aborder et de présenter tous les outils éducatifs, le corpus
sur lequel portera cette analyse se limite à trois outils
médiatiques dans le domaine de l'éducation contre les violences
scolaires conçus par C-Change et l'USAID mais pilotés par l'ONG
IDI. L'étude prend uniquement en charge la période allant de 2010
à 2012. L'année 2010 est celle au cours de laquelle IDI a
lancé la campagne de sensibilisation dans les écoles. D'où
notre intitulé : « L'école et la violence.
Analyse sémio-pragmatique des dispositifs socio-éducatifs de
l'ONG IDI ».
0.6. Intérêt
et choix du sujet
L'objet de notre recherche indique déjà la
motivation de notre choix. Notre intérêt dans le choix de ce sujet
est à la fois personnel, social et scientifique.
La RDC est devenue bastion et foyer de tensions
et de violences. Les violences sexuelles et celles liées au genre sont
devenues de slogans dans un pays qui est en perpétuelle guerre
d'agression. Le problème de violence est analysé dans ce pays
post conflit mais les acteurs politiques et sociaux ne savent pas attaquer le
mal à la racine. L'univers scolaire, voilà le terrain vierge sur
lequel il faut se positionner pour combattre énergiquement le virus de
la violence. Mais nous devons avouer que notre option pour ce sujet a
été dictée par les multiples violences que subissent les
élèves à longueur de journées sur l'univers
scolaire. Alors qu'actuellement, ce débat ne fait pas objet de recherche
parce que « La violence scolaire n'est pas un objet central
pour les sciences sociales »15(*). En tant que communicologue,
par ce travail, nous voulons personnellement apporter notre contribution
à la campagne de lutte contre les violences scolaires. En effet,
l'école étant un véritable sanctuaire du savoir, elle doit
dans ce cadre favoriser l'épanouissement de la personne humaine.
Au point de vue scientifique et social,
nous voulons inviter les chercheurs de s'appesantir sur les véritables
causes de violences scolaires. Instaurer une bonne écologie dans
l'univers scolaire soit en recourant à la discipline positive,
voilà un grand enjeu à privilégier en ce
21ème siècle caractérisé par les maux de
tous genres. Les acteurs éducatifs en collaborant avec les
professionnels des médias pourront participer à ce grand combat
et ainsi aider les consciences collectives à adopter un comportement
responsable grâce à l'usage des dispositifs
socio-éducatifs.
0.7. Division du
travail
Outre l'introduction et la conclusion, nous articulerons
cette analyse autour de trois chapitres. Nous consacrerons un premier chapitre
d'une part à circonscrire le cadre théorique et d'autre part
à définir certains termes qui seront les plus
utilisés : ONG, violences scolaires, dispositifs et médias
socio-éducatifs. Le deuxième chapitre sera consacré
à la cartographie de l'ONG IDI. Il s'agira dans ce chapitre de
présenter les domaines d'interventions d'IDI ainsi que d'exposer sa
politique de conception et de réalisation de matériels
éducatifs. Le troisième chapitre quant à lui tentera
d'appréhender les trois dispositifs médiatiques qui du reste
constituent le matériau d'analyse sous la loupe de l'approche
sémio-pragmatique et de l'analyse énonciative. Nous
vérifierons si oui ou non ces dispositifs qu'IDI soumet dans l'univers
scolaire sont susceptibles d'aider réellement aux apprenants ainsi
qu'aux enseignants de créer un environnement sécurisé dans
lequel chacun travaille paisiblement.
Chapitre premier :
Approche théorique et clarification conceptuelle
Le présent chapitre définit le cadre
théorique, tente de circonscrire les concepts opératoires et les
approches méthodologiques de notre thème de recherche. En effet,
nous considérons que la saisie et la compréhension de ces
concepts clés sont essentielles pour mieux appréhender les
grandes questions que nous aborderons plus loin. Il sera question dans un
premier temps de présenter le cadre théorique. Dans un
deuxième temps nous définirons tous les concepts qui ont trait
à notre thème de recherche. Dans le troisième temps, nous
étalerons les approches qui aideront à affronter
l'interprétation de trois dispositifs socio-éducatifs sous
examen.
1. Cadre théorique
Une théorie est avant tout un exposé expliquant
le déroulement d'un phénomène qui s'est produit dans
certaines conditions déterminées. Elle est pour ainsi dire une
relation établie scientifiquement par un processus d'observation. Ainsi,
pour mener à bien l'analyse de notre étude scientifique, nous
avons opté pour un cadre théorique non encore suffisamment
exploité en SIC : la communication socio-éducative. .
1.1. Communication
socio-éducative
Dans la communication socio-éducative trois concepts
entrent en dialogue : communication, société et
éducation.
Pour R. Goldestein, « L'approche
socio-éducative est une approche du phénomène social total
en mouvement perpétuel de structuration et de déstructuration
effectuée à partir de l'analyse des conséquences sociales,
pour le sujet collectif, des divers processus éducatifs(familiaux,
scolaires, sociaux...) avec l'objectif implicite de leur évolution
ultérieure, et en référence à une conception de
l'homme(principes fondamentaux de la société globale
concernée, finalités explicites de celle-là, point de vue
du chercheur...) »16(*).
Cette approche associe, la méthode
ethno-sociologique d'analyse à la visée pédagogique des
sciences de l'éducation auxquelles elle participe. Elle s'inscrit dans
la perspective d'une ethno-éducation comparée appliquant
fondamentalement la même méthode en l'adaptant techniquement, si
besoin est, aux conditions particulières des sociétés
étudiées ou du domaine spécifique de recherche17(*).
Selon le même auteur,
« l'objet de recherche est le sujet collectif de
l'éducation reçue, ou en cours étudié dans sa
dimension sociale ; et, au point de départ des analyses, sont les
conséquences - objectives ou subjectives (telles que perçues par
le sujet) de l'éducation multi-dimensionnelle - soit leurs
répercussions sur l'insertion du sujet dans la société
globale à ses différents niveaux »18(*).
Cette communication est aussi
appelée communication pédagogique. En effet, elle essaie
d'étudier la façon dont les faits et les
phénomènes de la société sont portés par
l'éducation.
Pour D. Peraya, « cette
communication comme toute autre communication d'ailleurs serait une transaction
au sens où l'action de faire participer l'autre aurait au minimum pour
effet de modifier son état de connaissances »19(*).
A vrai dire, il s'agit, d'une
communication se donnant comme mission d'analyser tous les aspects de la
communication qui sont susceptibles d'aider les personnes en les
éduquant sur certains faits de gravité sociale comme le
tabagisme, la formation d'adulte, la campagne de sensibilisation, la
défense de droits de l'homme et de la femme, la sécurité
routière, l'environnement, etc.
De lors, la communication socio-éducative
concernerait plus largement l'éducation à un certain nombre de
problèmes sociaux ou liés à la vie sociale. Au fait, cette
communication a pour finalité le social, elle cherche à
transmettre des attitudes, des représentations, des comportements. Elle
se donne comme mission de motiver le destinataire en vue de privilégier
son plaisir à la contrainte. Elle vise la décentration, la
réflexion, elle s'intéresse aux personnes en tant que sujet
capable d'avoir un point de vue et d'agir en conséquence,
c'est-à-dire de changer de comportements. Elle joue sur les
comportements, sur les attitudes et sur les représentations. Elle
cherche l'autonomie du destinataire, elle vise un impact à long terme,
elle fait appel à sa rationalité.
En effet, appelée aussi communication citoyenne, elle
part des représentations du public en favorisant la décentration
afin d'amener l'individu à l'autonomie. Pour y arriver, elle
procède par un principe très simple, celui du passage de
l'inconscience vers la conscience en recourant à l'action-effet :
moyen/long terme.
Toutefois, cette communication ne doit aucunement être
confondue ni avec la communication commerciale ou publicitaire, ni avec la
communication didactique, ni non plus avec la communication artistique ou
encore avec d'autres formes de communication, car la visée de la
communication socio-éducative c'est d'abord d'aider la
société afin que celle-ci adopte un nouveau style de vie qui du
reste est recommandable.
1.2. Communication commerciale
et communication socio-éducative
D'aucuns n'ignorent que le marketing commercial vise la
satisfaction du consommateur en lui offrant non seulement ce dont il a besoin
mais aussi ce qu'il désire. La communication publicitaire oriente les
comportements des gens à travers leurs choix de consommation, elle
impose un modèle et des pratiques de consommation. La communication
socio-éducative quant à elle « représente
l'un des meilleurs indicateurs du progrès d'une nation car elle
constitue une excellente solution pour obtenir l'accord du plus grand nombre de
lutte contre les principaux maux de la
société »20(*) .
La communication socio-éducative incite les individus
à prendre leur part de responsabilité dans une oeuvre entreprise
soit dans l'un ou l'autre des vastes champs de la prévention des
maladies et des accidents, de l'éducation pour la santé, de la
défense de l'environnement, du développement, de la participation
aux décisions publiques et privées21(*). Ne visant pas les
résultats à l'immédiat, la communication
socio-éducative vise à faire adopter une vision de long terme car
les comportements sont ancrés dans les habitudes et se modifient
lentement, surtout sur des sujets aussi importants pour le mode de vie.
1.3. Communication
socio-éducative et la communication didactique
La communication socio-éducative ou
socio-pédagogique constituerait une forme d'accompagnement à la
vie sociale et comprendrait des actions beaucoup moins systématiques,
portant sur de sujets moins ou non scolaires, sur des comportements ou des
connaissances indispensables à la vie sociale (professionnelle et
personnelle), autrement dit à l'intégration harmonieuse de
l'individu dans la société. Elle prendrait donc en charge des
thèmes tels que, l'éducation à la santé
(prévention Sida, lutte contre le tabagisme,...), la
sécurité routière, la recherche d'un emploi
(préparation aux entretiens d'embauche,...), etc. Elle porte donc sur
les activités éducatives ayant pour axe les aspects sociaux ou
dans des actions sociales qui ont des objectifs éducatifs22(*).
Alors que la communication socio-éducative concerne
largement l'éducation à un certain nombre de problèmes
sociaux ou liés à la vie sociale, la communication didactique,
relève strictement d'une volonté d'instruire organisée
dans un système d'enseignement ou de formation, quel qu'en soit le type.
La communication didactique introduit immédiatement au contexte et
à la réalité scolaire qui constitue son lieu de
développement privilégie23(*).
Ce tableau récapitulatif, permet de comprendre la
différence qu'il y a entre ces deux formes de communication :
Tableau n° 1 : Communication socio-éducative
vs communication didactique24(*).
|
COMMUNICATION SOCIO-ÉDUCATIVE
|
COMMUNICATION DIDACTIQUE
|
CONTENUS
|
Thèmes généraux participant de
l'intégration sociale, éducation à des comportements
sociaux
|
Programmes et curricula liés aux programmes scolaires ou
aux profils professionnels définis par l'entreprise
|
FINALITÉS
|
Développement personnel et socialisation ("citoyen du
monde")
|
Formation certifiante ou éventuellement qualifiante (par
ex., formation pointue en entreprise
|
TYPE D'APPRENTISSAGE
|
A dominante de savoir-être et de savoir-faire
|
A dominante de savoir et de savoir-faire
|
CONTRAINTES ORGANISATIONNEL-LES
|
Actions ponctuelles ou à durée
déterminée : par ex., campagne de sensibilisation
|
Organisation systématique de "parcours", modules,
passerelles,...
|
PUBLIC
|
Grand public, tout public, parfois ciblé
|
Toujours ciblé en fonction des niveaux, des cycles et des
curricula mais souvent hétérogènes dans la
catégorie
|
STRATÉGIES DE COMMUNICATION
|
A dominante informative
|
A dominante formative
|
RÉCEPTION
|
Posture spectatorielle
|
Posture apprenante (Scolaire, voire autoformation)
|
EVALUATION
|
Le plus souvent inexistante
|
Toujours présente, organisée selon les formes et
les modalités d'application institutionnellement prescrites (y compris
dans les formes d'entreprise : liaison de carrière,
intégration sur les lieux de travail,...)
|
CERTIFICATION
|
Le plus souvent inexistante
|
Imposée par l'institution
|
Ce tableau récapitulatif, essai de dégager la
différence qui existe entre la communication socio-éducative ou
socio-pédagogique et la communication didactique. De ce tableau, il se
dégage un constat, la communication socio-éducative ne connait
pas l'école comme lieu d'émergence, tandis que la communication
didactique a l'école comme point tampon. La différence de ces
deux communications est visible par rapport aux contenus, finalités,
type d'apprentissage, contraintes organisationnelles, public, stratégies
de communication, réception, évaluation et certification.
En tout état de cause, la communication
socio-éducative, puisque c'est elle qu'il sera question tout au long de
notre travail, milite pour que les individus deviennent des citoyens du monde
par une intégration responsable dans la société. Cette
communication visant le savoir-être et le savoir-faire grâce
à la campagne de sensibilisation, se donne comme programme d'informer
les individus sur les thèmes touchant le changement de comportements
sociaux. En un mot, la communication socio-éducative a pour objectif de
développer certaines compétences pratiques contenues dans le
terme d'éducation.
1.4. La communication
artistique et la communication socio-éducative
Contrairement à la communication artistique, qui est
issue de l'imaginaire idiosyncrasique d'un créateur pour lequel l'acte
de création importe autant que l'oeuvre créée, la
communication socio-éducative entretient au contraire, vis-à-vis
de son public un certain nombre d'intentions et peut-être même de
devoirs25(*). En effet,
les grands thèmes qu'elle véhicule facilitent
l'intégration sociale et l'éducation à des comportements
sociaux qui relèvent du vivre avec soi-même au milieu des autres.
1.5. Les acteurs de la
communication socio-éducative
Les acteurs de la communication socio-éducative sont
ceux engagés dans les institutions, les organisations, les chercheurs et
les scientifiques qui généralement se mobilisent pour les
questions sociales et militent pour que la population adopte un nouveau style
et mode de vie en acceptant de changer le comportement.
Ces acteurs qui sont les concepteurs et créateurs de
matériels ou dispositifs socio-éducatifs ont une
caractéristique inédite dans leur façon de concevoir parce
que les formes de communication éducatives se diversifient selon les
producteurs et les énonciateurs, selon les caractéristiques de
différentes pratiques sociales, selon les lieux d'interaction sociale
qui leur donnent naissance26(*).
Les contenus de la communication socio-éducative que
les acteurs utilisent sont de thèmes généraux participant
à l'intégration sociale et à l'éducation à
des comportements sociaux. Actuellement, les ONG sont les grands leaders pour
la conception de ces outils de communication socio-éducative. Concevant
avec professionnalisme, leur objectif c'est d'amener la population à
changer le comportement et adopter un nouveau style de vie recommandable.
1.6. Les finalités de la
communication socio-éducative
La communication socio-éducative développe des
compétences relatives à la conception, l'analyse et
l'évaluation des messages et dispositifs dont l'effet premier ou
secondaire consiste à produire des changements sur les connaissances,
les représentations, les attitudes de leurs différents publics et
usagers. Cela au travers de l'ensemble de dispositifs techniques et sociaux de
communication sociale (presse, médias audio-visuels, campagnes
d'affichages, musées et expositions, Internet et médias sociaux,
etc.). Dans le lot on cite, les messages de sensibilisation et
l'éducation à différentes thématiques,
éducation aux médias, etc.
La finalité de cette communication est de former les
éducateurs ou communicateurs spécialisés dans les
applications éducatives des médias traditionnels ou
émergents en utilisant différents dispositifs éducatifs
ayant pour thème l'environnement, la citoyenneté, la
coopération internationale, la mobilité,
l'interculturalité, la sécurité sociale, la santé
le développement durable et les compétences
médiatiques.
Il sied de noter que bien que les finalités de cette
communication socio-éducative soient personnelles cependant, elles
visent également à la socialisation des individus. C'est pourquoi
dans cette communication médiatique, peut-être plus que dans toute
autre, il importe de faire de l'individu récepteur un être social,
un être intelligent, qui tend vers son autonomie »27(*).
1.7. Les enjeux du moment
Il est à noter que depuis
quelques décennies, la sphère du socioculturelle s'est
modifié et déplacé de l'animation socio-éducative
vers de pratiques centrées sur la formation et l'éducation.
En effet, à l'époque,
quelques dispositifs étaient mis en oeuvre pour le divertissement les
citoyens. Dans le lot, nous pouvons citer le ciné-forum, le
vidéo. Aujourd'hui, l'accent est mis sur la formation et
l'éducation et cela relève du socio-éducatif. Dans ce
dernier, la mise en disposition du savoir est le principal facteur de
l'autonomisation des individus et les animateurs ont besoin d'une meilleure
formation dans les différents domaines tels que
l'alphabétisation, l'éducation aux médias,
l'éducation à la santé, etc.28(*), car le temps de
généralistes est dévolu et laissé aux calendes
grec.
A l'heure actuelle, il existe de personnes
dont le rôle est d'éduquer, c'est-à-dire sensibiliser,
modifier des attitudes ou de mettre à disposition le savoir par de
supports de communication pour le changement de mentalités29(*).
Qu'ils soient baptisés
diapositives, théâtre, vidéo, dépliants, panneaux,
affiches, brochures, etc. tous ces produits relèvent du domaine de la
communication socio-éducative. Ces documents servent à
transmettre un savoir pas strictement scolaire ou académique mais
d'aider les citoyens à changer les comportements mauvais et d'adopter
un style nouveau de citoyens responsables.
2. Clarification
conceptuelle et notionnelle
La bonne appréhension d'un sujet de recherche
scientifique impose en amont une certaine maîtrise des concepts de base
auxquels nous recourrons pour comprendre les contours du sujet. Et en aval,
elle permet de comprendre les enjeux majeurs de la problématique
posée par le domaine de recherche. Par conséquent, nous allons
définir les concepts suivants : médias
socio-éducatifs, dispositifs socio-éducatifs, la violence
scolaire, la discipline positive et l'organisation non-gouvernementale.
2.1. Médias
socio-éducatifs
2.2.1. Définition
de médias
On ne peut pas comprendre le concept de
« médias éducatifs » sans au préalable
éclaircir celui de « média ». En effet, en
latin, media est le pluriel de medium, c'est-à-dire milieu,
intermédiaire et le mot français média est issu de
l'anglais mass media. La notion d'intermédiaire a aussi une origine
grecque, médiation qui a été développée par
de nombreux philosophes notamment Socrate puis Bergson et récemment par
F. Balle.
Pour F. Balle, un média est une
« technique utilisée par un individu ou par un groupe pour
communiquer à un autre individu ou à un autre groupe, autrement
qu'en face à face, à une distance plus ou moins grande,
l'expression de leur pensée, quelles que soient la forme et la
finalité de cette expression »30(*). Pour ce même auteur,
« un média est d'abord et avant tout un moyen-un outil,
une technique, un intermédiaire-qui permet aux hommes de s'exprimer,
quel qu'en soit l'objet ou la forme. Mais il se définit également
par son usage, lequel désigne à la fois un rôle
déterminé qui a fini par prévaloir et la meilleure
façon de remplir ce rôle. Il échappe difficilement à
la tâche qui lui a été assignée : organe
d'information ; moyen de divertissement, d'évasion ou de
connaissance ; support ou vecteur d'oeuvres ou de chefs-d'oeuvre
artistiques »31(*).
Un média au sens large permet donc la
transmission plus ou moins loin, et à un nombre plus ou moins important
de personnes, d'un ou plusieurs messages aux contenus les plus
variés : la presse, la radio, la télévision, le
cinéma, l'affiche, le téléphone, le courrier
électronique, le web, etc.
Compris de cette façon, l'on peut dire sans
se tromper que le média est donc un « support de diffusion
de l'information ; moyen de communication qui peut se définir,
d'une part, par son mode d'émission d'essence technologique et, d'autre
part, par son mode de réception lié aux sens
humains »32(*).
Il est vrai que, quand nous pensons
« medias », nous pensons tout de suite à tout ce qui
est moyen de communication non verbale de masse (télévision,
presse, cinéma, radio, etc.), mais il est intéressant de voir une
autre définition, celle de J.A. Anderson, qui définit le
média comme « une activité humaine distincte qui
organise la réalité en textes lisibles en vue de
l'action »33(*).
Cet auteur considère tous les médias comme une activité
humaine bien qu'ils soient du domaine de la technologie : il
rétablit donc une primauté de l'humain sur la technique.
Autrement dit, cette définition rappelle que toute activité
humaine exige un processus d'interaction sociale pour se construire, se
réaliser.
2.2.2. Typologie des
médias
Quoi qu'il en soit, les médias apparaissent comme des
techniques, et elles valent seulement par l'usage qui en est fait. Notons par
ailleurs que plusieurs critères permettent de distinguer les
médias parce qu'ils différent les uns des autres par
l'étendue de leur audience ; ils différent par la nature des
messages acheminés, ils différent enfin par les
virtualités qu'ils recèlent. Toutefois, un seul critère,
permet de dresser un inventaire des médias qui soit à la fois
complet et pertinent, c'est ce critère que les sociologues appellent
« forme ou modalité de
communication » ; les ingénieurs parlent de
« structure de communication » alors que les
juristes insistent sur la « mise à disposition du
public »34(*). Ce dernier motif nous ramène à
distinguer trois familles de médias :
- les médias autonomes : ils comprennent tous
ceux sur lesquels sont inscrits les messages et qui ne requièrent de
raccordement à aucun réseau particulier. Par exemple les livres,
les journaux, les logiciels, les vidéogrammes, etc.
- les médias de diffusion : que la diffusion soit
large ou étroite. Des émetteurs et des relais terrestres
permettent la transmission, par voie des ondes hertziennes. Par exemple la
radio, la télévision, etc.
- les médias de communication : comme le
téléphone ou les groupes de discussion de l'Internet, qui
instaurent, à distance et à double sens, soit une relation de
dialogue entre deux personnes ou entre deux groupes, soit une relation entre,
d'un côté, une personne ou un groupe, et de l'autre , une machine,
comprenant une batterie de programmes ou de services35(*). Qu'ils soient médias
autonomes, de diffusion ou de communication, les médias éducatifs
s'inscrivent dans ce registre classificatoire.
2.2.3. Les médias
socio-éducatifs
S'inscrivant dans la catégorie de médias
autonomes, les médias socio-éducatifs paraissent être
difficiles à définir. Toutefois, là où
règnent les libertés, les médias sont
émancipés, et l'éducation retrouve le sens originel que
les Grecs lui ont donné : apprentissage des langages de la
pensée, l'initiation aux savoirs et à certains savoir-faire, la
formation à la citoyenneté36(*).
Devons-nous nous arrêter à cette
élucidation ? Mais comment définir les médias
éducatifs ?
D. Peraya éprouve une grande inquiétude pour
donner une définition décisive parce que la notion loin
d'être claire, elle présente certaines ambiguïtés. En
outre, dans le domaine des médias éducatifs comme s'indignent J.P
Meunier et D. Peraya, on observe une absence de définition claire
des aspects techniques, des modalités perceptives et des registres de
représentations sémiotiques utilisés. Tantôt les uns
sont confondus, assimilés l'un à l'autre tantôt certains
sont occultés37(*).
Quoi qu'il en soit, au cours de l'histoire, la notion de
médias éducatifs a évolué. Dans les années
50, les médias éducatifs sont principalement
considérés comme des adjuvants au service d'une pédagogie
discursive-écrite ou orale- et sont, au sens propre, des auxiliaires,
terme qu'a consacré à l'époque la pédagogie
elle-même38(*). Vers
les années 8O, certains pédagogues et sémiologues
considèrent que seul le langage verbal n'est pas la seule voie
d'accès au savoir et à la connaissance. Selon eux, il y a
d'autres médiations sémiotiques qui, loin d'apparaitre comme des
béquilles ou de simples traducteurs, peuvent être à la base
d'apprentissages39(*) .Pour le même auteur, la notion de
média et de média éducatif demande une nouvelle
formulation. Toutefois, certains auteurs essaient d'en donner quelques
précisions. Pour P. Moeglin, « ce qu'ils ont
d'éducatif, ces outils et médias le doivent à l'aptitude
qui leur est reconnue de permettre à des élèves
d'apprendre et à des maîtres d'enseigner, de s'informer et de
communiquer en contexte éducatif. Cela veut dire que, si outils et
médias ne sont pas d'emblée éducatifs, quelques-uns le
deviennent lorsque se produit leur intégration dans l'appareil de
formation et qu'intervient la reconnaissance sociale de leur
légitimité éducative. Ils se caractérisent alors
par leurs finalités et usages éducatifs »40(*). Compris ainsi, ces outils
peuvent être impliqués dans le processus par lesquels les hommes
construisent leurs savoirs, donnent à ces derniers forme et
pérennité, dynamisme et plasticité.
Toutefois, il sied de relativiser ces médias parce que
les médias éducatifs ne sont pas une fin en soi : ce sont
des instruments mis au service d'une fonction ou d'une intention
pédagogique spécifique. De courants sont nombreux. Il existe un
courant théorique important qui défend l'idée selon
laquelle les médias ou les technologies éducatives n'ont d'autre
valeur qu'utilitaire et technique, que jamais le média n'aura
d'influence sur l'apprentissage. Pour D. Peraya, «
L'adéquation et l'efficacité des médias
éducatifs dépendent de facteurs en interaction constante parmi
lesquels il faut compter en premier lieu les variables liées à la
tâche et à l'apprenant »41(*)c'est la position même de
P. Moeglin, pour qui les médias ne sont éducatifs en soi, mais
qu'ils ne le sont qu'intégrés dans une pratique et dans des
usages à finalités éducatives42(*). Pour D. Peraya, ils ne
deviendront des médias éducatifs qu'intégrés dans
un processus d'enseignement/apprentissage impliquant des acteurs, apprenants et
enseignants, processus dans lequel la communication joue un rôle
important43(*).
Les médias éducatifs sont des outils
technologiques, des artefacts matériels et symboliques, susceptibles
d'aider à construire et à organiser les connaissances. Ils
doivent être considérés comme éducatifs avec une
grande réserve. C'est la raison pour laquelle, on dit que la technologie
éducative souligne qu'il s'agit d'un domaine d'étude et de
développement de systèmes pour l'éducation tout en
évitant l'attribution de l'impact à l'outil en soi. Pour que ces
médias éducatifs soient efficaces et parlent avec le langage
approprié, il faut qu'ils possèdent un potentiel
médiatique, ce dernier ne se réalise que lors d'une
activité sociotechnique impliquant une instance réceptrice, un
public réel et des pratiques de réception44(*).
2.2.4. La
spécificité des médias socio-éducatifs
Il est sans conteste que les médias comme outils de
communication sont de véritables instruments jouant dans certaines
circonstances le rôle d'éducation. Certains médias sont
justement conçus pour favoriser cette éducation. Par exemple la
radio, la télévision, etc. jouent ce rôle
socio-éducatif chaque fois que leurs programmes ou émissions
essaient d'éduquer la population sur les grands thèmes de la
société.
Dans ce cas, la spécificité des médias
socio-éducatifs réside dans le fait qu'ils favorisent un
changement de comportement. Qu'ils soient anciens comme nouveaux médias
sont conçus pour favoriser ce changement de comportement en
matière des habitudes sociales. Ce sont de vecteurs incontestés
de changement de comportement, c'est à cela qu'ils sont appelés
socio-éducatifs.
2.2. Dispositifs socio-
éducatifs
Etymologiquement, le terme de
« dispositif », est dérivé des mots latins
« situs » et « positus », signifiants
situer et action de mettre en place. . A l'origine, les deux versants de cette
notion (technique et humain) sont déjà présents en
latin: « disponere » et
« disposition », ayant donné les mots
« dispose » et « disposition » qui
renvoient à la fois à l'arrangement des choses et de personnes.
Au cours des quinze dernières années, le
« dispositif » s'est progressivement installé dans
le lexique commun des sciences sociales. En effet, ce concept serait devenu
aux sciences sociales contemporaines ce que la
« structure » a pu être pour la sociologie des
années 70-80. Un terme du langage commun, impliquant un engagement
théorique minimal, qui sert à désigner de façon
souple et ouverte ce qui organise l'activité humaine dans
différents domaines, tout en laissant à son utilisateur le soin
d'apporter des précisions complémentaires et de s'inscrire dans
une tradition théorique donnée.
Il sied de signaler dès à présent que ce
concept n'appartient ni au champ de l'éducation ni à celui de la
communication. C'est dans le domaine de la technique qu'il trouve son origine
et coïncide comme : « manière dont sont
disposés les pièces, les organes d'un appareil ; le
mécanisme lui-même »45(*).
Déjà au 19ème
siècle, il apparait dans le domaine technique pour désigner un
ensemble complexe d'appareils liés à une fonction.
L'intérêt de définir le concept de
« dispositif » est naît d'une rencontre
conjoncturelle entre un besoin de redéfinir la relation homme-machine,
dû à une évolution des outils technologiques, et un
renversement de la place de l'individu dans la société. A
l'origine, le concept de dispositif se concevait dans les grands réseaux
bâtis autour de technologies nouvelles (logiciels de gestion, services
Internet) ou anciennes (réseaux de distribution et de transport). Les
dispositifs apparaissent également sur les scènes et dans les
coulisses des marchés, sur les différents lieux de travail et
dans l'organisation des entreprises, ainsi qu'au coeur de l'action publique.
Les dispositifs décrits s'agencent autour d'une multiplicité
d'objets : outils et instruments, éléments techniques,
règles de calcul, indicateurs, systèmes informatiques,
emballages, contrats d'organisation du travail, bâtiments, etc.46(*).
Sur le plan épistémologique, « le
dispositif est une notion mixte, intermédiaire entre usage et concept,
ses sens premiers de technicité et d'agencement systématique le
situent dans le champ de la rationalité instrumentale et de la
procédure efficace »47(*). Avec cette notion, on se trouve dans une logique de
moyens mis en oeuvre en vue d'une fin mais la relation entre fins et moyens que
cette logique est censée organiser ne se réduit pas à ses
objets physiques ou symboliques. Ainsi donc, le dispositif implique
nécessairement l'intentionnalité agissante du concepteur et des
utilisateurs, ce qui rapproche le dispositif du stratagème et lui
confère sa dimension dynamique, littéralement
stratégique48(*).
Dans le domaine des sciences expérimentales et plus
particulièrement en psychologie, ce mot a donné naissance au
terme de « dispositif expérimental », tandis qu'en
sciences de l'éducation il est apparu dans les années 70, sous
l'influence de l'ingénierie de formation, où il relève de
l' « émergence et de l'apparition de nouveaux
médiateurs du savoir, voire de formes de savoir fondés sur les
médiateurs »49(*). Etant un concept fourre-tout, plusieurs auteurs
font appel à la notion de dispositif, « dispositif
biographique, dispositif de formation, dispositif psychanalytique, dispositif
thérapeutique traditionnel, dispositif rituel ou dispositif ethno
psychiatrique »50(*).
Sur le plan pratique, « le
dispositif est également un objet `entre-deux' : à la fois
technique et symbolique, logique et empirique, utilitaire et esthétique.
C'est un moyen de médiation qui, de façon plus ou moins
rigoureuse, organise un champ de relations fonctionnelles entre humains et
outils, buts et moyens, intentions et actions »51(*).
Sur le plan sociologique, le terme
« dispositif » trouve son origine dans la mobilisation qui
en a été faite par M. Foucault, à partir du milieu des
années 1970. Dans une citation désormais devenue
fréquente, ce dernier envisage le dispositif « comme
réseau qu'il est possible de tracer entre les
différents éléments d'un ensemble résolument
hétérogène, comportant des discours, des institutions, des
aménagements architecturaux, des décisions réglementaires,
des lois, des mesures administratives, des énoncés scientifiques,
des propositions philosophiques, morales,
philanthropiques »52(*).
Compris de cette façon, le dispositif se met d'abord
en place pour remplir une fonction stratégique dominante, souvent pour
répondre à une urgence mais aussi de survivre à
l'intentionnalité et aux visions qui ont présidé à
sa mise en place.
D. Peraya, qui utilise le concept dans le cadre
éducatif et communicationnel, précise qu'un dispositif
est : « une instance, un lieu social d'interaction et
de coopération possédant ses intentions, son fonctionnement
matériel et symbolique enfin, ses modes d'interactions propres.
L'économie d'un dispositif-son
fonctionnement-déterminé par les intentions, s'appuie sur
l'organisation structurée de moyens matériels, technologiques,
symboliques et relationnels qui modélisent, à partir de leurs
caractéristiques propres, les comportements et les conduites
sociales(affectives et relationnelles), cognitives, communicatives des
sujets »53(*) Le même auteur estime que, les
différents aspects composent ce concept : « le
contexte et pratiques de production (y compris les intentions de communication,
la conception des technologies, le savoir dominant, etc.), le canal de
transmission, le support de stockage, le dispositif technique de restitution
(papier, écran de projection, écran d'ordinateur, etc.), les
modalités de communication (les formes d'interactivité, les
modalités et la directionnalité de communication, etc.), le type
de représentations et de registre sémiocognitif (les
« langages » particuliers), le genre de texte et les types
de discours (styles et leurs configurations langagières
particulières), le contexte et les pratiques de
réception »54(*).
Quant à F. Demaizière et G. Achard, le
dispositif est « un construit d'éléments en
fonction des demandes, des situations, des contextes, pour une action de
formation donnée dans un contexte d'organisation(s) et d'institution(s).
En cela, il prolonge la culture de l'institution de formation, tout en
produisant une micro-culture(...) Le dispositif comprend certes des
procédures. Mais il est d'abord l'expression d'une visée et d'une
méthodologie »55(*).
On peut alors dire sans se tromper que le dispositif garde sa
formation mixte et son caractère interdépendant, les objets
techniques permet d'envisager un réaménagement assez radical de
deux modes de médiation, symbolique et technique. Le symbolique, les
discours apparaissent ainsi comme une partie, une composante seulement du
fonctionnement des institutions et des pratiques sociales. Pour mieux le dire,
les discours ne peuvent devenir opérants sans la mise en oeuvre d'objets
disposés selon un aménagement, un arrangement efficace56(*).
Le concept de dispositif dans sa définition la plus
générale englobe : un auteur, un objectif à
atteindre, un plan, différents éléments à agencer.
Selon l'utilisation qui est faite de ce concept, différents chercheurs y
intègrent d'autres éléments en rapport avec leur domaine
ou contexte de recherche : une approche sociale et humaniste ; une
approche plus techniciste ; une approche cognitiviste ; une approche
globale.
Dans le domaine de l'information, communication et
médias, c'est le terme couramment employé pour désigner
l'ensemble de substrats matériels de la communication. En ce sens, on
parle de dispositifs médiatiques, dispositifs télévisuels,
dispositifs éditoriaux, dispositifs rédactionnels, dispositifs
socio-éducatifs, etc. Chacun de ces cas repose sur de ressources
matérielles, engage de savoirs- faire techniques, définir de
cadre pour l'intervention et l'expression.
Pour D. Peraya, un dispositif médiatique est
constitué de quelques composantes et principales
caractéristiques : la zone de coopération sociale de
production, les paramètres des langages, la zone de coopération
sociale de réception et contraintes matérielles et logicielles
d'accessibilité57(*), le contexte et pratiques de production, le canal, le
support de stockage, les modalités de communication, le type de textes
et genre de discours, le contexte et pratiques de réception58(*)
Tout dispositif médiatique véhicule à la
fois une certaine représentation de la connaissance et un rapport au
savoir en conséquence, il manifeste aussi une certaine conception de la
pédagogie et de l'enseignement et celle-ci s'inscrit dans les aspects
techniques, sémantiques cognitifs et relationnels
caractéristiques du dispositif59(*).
Cela nous permet de définir les dispositifs
socio-éducatifs comme de des supports médiatiques (de documents
imprimés ou électroniques, d'images et de texte, d'illustrations,
etc. donc de représentations matérielles qui sont bien
agencés et permettant aux destinataires d'avoir de compétences
éducatives en matières sociales en vue de changer de
comportement.
2.3. La discipline positive
Cela ne fait que cinq décennies environ que les
éducateurs s'intéressent réellement à la discipline
positive en classe, c'est-à-dire à la recherche de mesures autres
que l'intimidation ou la punition pour inciter les élèves
à la bonne conduite. Quelques spécialistes ont
élaboré des approches susceptibles d'aider les enseignants
soucieux d'atténuer les effets du mauvais comportement.
En effet, la discipline positive est une approche de
l'éducation basée sur les philosophies d'Alfred Adler (1870 -
1937) et de Rudolf Dreikurs (1897 - 1972)60(*), tous deux psychiatres autrichiens. La discipline
positive est « une forme de discipline non violente où
l'enfant est respectée en tant qu'apprenant. Il s'agit d'une approche
d'enseignement qui aide les enfants à réussir, leur fournit de
l'information et favorise leur croissance »61(*).
L'approche adlerienne est globale, elle
tient compte du ressenti, des pensées et des actions de l'individu, mais
aussi de son contexte familial, social et professionnel. Chaque individu
mérite respect et dignité. L'encouragement, qui se centre sur les
forces de l'individu, permet un changement constructif.
Qu'on ne se trompe donc pas, la discipline positive n'est ni
une éducation permissive ni l'absence de règles. La discipline
positive est, la recherche des solutions à long terme qui favorisent le
développement de l'autodiscipline chez l'enfant. L'enseignement de la
courtoisie, de la non-violence, de l'empathie, du respect de soi, des droits de
la personne et du respect d'autrui62(*) sont là ses caractéristiques.
R. Dreikurs parle des conséquences logiques par
opposition à la punition. Pour cet auteur, les conséquences
logiques sont des effets résultant systématiquement de
comportement donnés ; elles sont établies conjointement par
l'enseignement et par les élèves. La punition est une action par
laquelle l'enseignant vise à exercer des représailles contre
l'élève qui s'est mal conduit et à lui montrer qui
commande. La punition incite à la vengeance et suscite chez
l'élève le sentiment qu'il a le droit de punir à son tour.
Par contre, les conséquences logiques ne sont pas les armes entre les
mains de l'enseignant. Elles apprennent à l'élève
qu'à tout comportement sont associés des effets. Un bon
comportement entraine une récompense, tandis qu'un comportement
inacceptable entraine des conséquences
désagréables63(*).
Les conséquences logiques suggèrent à
l'apprenant ce qu'il doit faire, par exemple si un élève jette un
papier par terre, il devra le ramasser ; si un élève n'a pas
fait le travail assigné, il devra le compléter durant ses temps
libres ; un élève qui a endommagé un bien appartenant
à l'école devra le remplacer ; un élève qui se
bagarre durant la récréation sera privé de
récréation ; un élève qui dérange les
autres sera mis à l'écart, etc.
Cette façon de procéder montre à
l'élève que, lorsqu'il choisit de mal se conduire, il choisit
également les conséquences qui s'ensuivent.
La méthode de la discipline positive ou de
conséquences logiques proposent aux parents, aux enseignants et aux
éducateurs un ensemble d'outils et une méthode ni permissive ni
punitive qui permet de développer chez l'enfant l'auto discipline, le
sens des responsabilités, de l'autonomie, l'envie d'apprendre, le
respect mutuel et le bien d'autres qualités essentielles. C'est une
nouvelle sanction disciplinaire qu'on peut qualifier de la mesure de
responsabilisation. C'est une mesure qui doit permettre à
l'élève de réfléchir à ce qu'il a fait, de
lui faire prendre conscience de la portée de ses actes et ainsi
éviter la reproduction de comportements inadaptés.
2.4. Les violences
scolaires
2.4.1. Définition de
la violence
Etymologiquement, le mot violence vient du latin `vis', qui
veut dire force physique et ont le sens premier est doté d'une valeur
positive et `latus ` participe passé de fero (porter) , la violence
renvoie dans son accession première à l'utilisation de la force
physique contre autrui.
De façon plus large, elle engloberait toute atteinte
à l'intégrité de la personne selon plusieurs
sphères, notamment la sphère psychologique, économique,
sexuelle et autres, avec ou sans l'assentiment de la victime64(*) Il est intéressant de
se demander à partir de quoi et de quand, on constate le renversement
sémantique qui va donner à la violence sa signification
négative dans les phénomènes naturels et humains. Une
valeur positive : vis, comme vitalité, énergie combattive et
force vive, en vient à signifier une menace pour l'ordre et la survie
individuelle et sociale65(*).
Le philosophe B. Kriegel, la définit comme
« la force déréglée qui porte atteinte à
l'intégrité physique ou psychique pour mettre en cause dans un
but de domination ou de destruction l'humanité de
l'individu »66(*).
C'est ainsi donc, qu'on distingue plusieurs sortes de
violences : violences entre personnes, violence d'Etat, violence
criminelle, violence politique, violence symbolique, violence pathologique,
violence naturelle, etc. Cette violence est fort médiatisée
à l'internet, à la télévision, au
téléphone, à l'école, à l'église, au
lieu de travail, etc.
Ces différentes formes de violences peuvent être
légitimes ou non, bonnes ou mauvaises : on pourra ainsi justifier
la contrainte étatique (police, armée, agent de
sécurité) du reste nécessaire face au crime. Inversement,
on justifiera la violence révolutionnaire des opprimés contre
l'Etat, considéré par Marx et Engels comme bras armé de la
bourgeoisie, ou encore contre la violence structurelle et symbolique (racisme
institutionnel) qui justifiait, la constitution de milices
d'auto-défense.
Dans la sphère privée, certains justifieront la
violence comme moyen légitime d'exercer une autorité par exemple
fessée pour les enfants, violence conjugale ou violence contre les
femmes. D'autres parviennent à avancer des arguments légitimant
la violence, selon eux, la violence est l'outil de la nature pour
améliorer notre comportement social. Alors que Gandhi et M. Luther King
ont critiqué la violence et ont mis en pratique la non-violence, qui est
tout de même une force, émotionnelle donc communicationnelle.
D'autres enfin à l'instar de Frantz Fanon, George Orwell, Malcolm X ont
de critiques acerbes contre la non-violence, soutenant à maintes
reprises que ce pacifisme est une tentative d'imposer au prolétaire la
morale de la bourgeoisie. Pour eux, la violence est un accompagnement
nécessaire au changement révolutionnaire et par surcroit le droit
à la légitime défense est fondamental.
Sans plus nous atteler sur le concept de la violence, tel
n'est d'ailleurs pas notre préoccupation, essayons de clarifier
à présent le concept de « la violence
scolaire » ou « des violences scolaires ».
Phénomène troublant, la violence à l'école figure
au nombre des problématiques socio-éducatives qui ont fait
l'objet d'une attention soutenue ces dernières années de la part
du monde de l'éducation. Violence scolaire, violence à
l'école, violence anti scolaire, autant d'expressions qui ne
désignent pas toujours la même chose bien qu'elles semblent se
nourrir toutes d'une impression globale de désordre et de menaces
à la sécurité.
2.4.2. La violence
scolaire
La violence scolaire quant à elle est un
phénomène multiforme dont la définition fait encore
débat67(*). La
violence à l'école recouvre la totalité du spectre des
activités et des actions qui entrainent la souffrance ou des dommages
physiques ou psychiques chez des personnes qui sont actives, dans ou autour de
l'école, ou qui visent à endommager des objets à
l'école.
Il est question de toutes les violences
perpétrées contre les filles et garçons à
l'école, qui résultent des abus sexuels, physiques ou
psychologiques. Cette violence scolaire se caractérise par des actes de
violence au sein des établissements et à leurs abords
immédiats s'exprimant sous des formes multiples.
C'est la violence entre enseignant et élève qui
nous préoccupe plus dans la mesure où pour éduquer
l'enseignant se révèle violent. Si l'on fait l'inventaire de
multiples formes d'atteintes corporelles : tirer les cheveux, par
mèches ou par poignée, barbouiller les cheveux, la figure, avec
de la poussière de craie, gifler, tirer les oreilles ou les pinces,
soulever de terre par les oreilles, fermer la bouche au ruban adhésif.
Sans oublier les claques derrière la tête, le pincement des joues,
les coups de règle sur le bout des doigts, sur le dessus des
doigts ; sur la paume ouverte, les coups de règle plate sur les
dos, sur les fesses, les fessées à la main,
déculotté ou non, les coups de pied au derrière, les
claques sur les cuisses, les coups de badine sur les molettes ; il faut
ajouter à cet inventaire toute gamme des diverses positions
pénibles et/ou humiliantes : à genoux sur une règle,
mise au coin, bonnets d'âne, exhibitions diverses avec cahiers malpropres
ou sous-vêtements souillés épinglés au dos ou
à la poitrine, avec écriteau :'je suis un voleur »
accroché au cou, station débout les deux pieds dans la corbeille
à papier, enfermement dans une armoire, agenouillement sous un bureau,
immobilisations par attachement sur une chaise68(*).
Jusqu'à la fin du XIXème siècle, toutes
les représentations de scènes scolaires montrent le maître
d'école avec le bâton, les verges ou la férule à la
main. Le maitre qui usait habituellement du bonnet d'âne ou des coups de
règle sur les doigts pouvait le faire sans la moindre
culpabilité, et on ne doit pas s'étonner que l'idéologie
du « qui aime bien châtie bien » continue
à faire quelques ravages69(*).
En Afrique, les systèmes scolaires ont
été mis en place par les puissances coloniales pour assurer le
bon fonctionnement des administrations, des entreprises privées, mais
aussi pour créer un espace culturel assurant la légitimité
de leur pouvoir sur les groupes colonisés70(*).L'école africaine est
née de la rencontre, souvent basée sur la violence, entre
l'Europe et l'Afrique71(*).
Faudra -t-il dire que la violence faite par le maitre
à l'apprenant est éducative ? En effet, pour certains
pédagogues, du moins les tenants de la méthode autoritaire, ils
recommandent la violence parce que très active dans l'action
pédagogique, se basant à la sagesse militaire :
« la discipline fait la force des armées ».
Dans plusieurs études, les chercheurs ont
souligné avec force les conséquences de violences
scolaires : les enfants victimes d'ostracisme ont une opinion plus
négative de l'école, mettent en place des stratégies
d'évitement, sont plus souvent absents, et ont des résultats
scolaires inférieurs à la moyenne. Les victimes ont
fréquemment du mal à se concentrer sur leur travail scolaire et
sont fréquemment absentéistes. La violence a un impact sur la
santé mentale et physique. Elle affecte le métabolisme et les
défenses immunitaires et engendre chez les victimes une fatigue
chronique. Le harcèlement et la maltraitance
répétée à l'école induisent une
érosion de l'estime de soi. Elle entraine le mécanisme qui a
souvent été désigné sous le nom
« incivilité » qui désigne le repli sur soi
des victimes et des témoins, par angoisse, par déception
vis-à-vis des pouvoirs publics72(*).
2.4.3. La violence
éducative
La question de sanction est bien souvent un tabou et pourtant il
y a de punitions éducatives.
La violence punitive est celle qui est
considérée comme un droit et un moyen d'éducation des
enfants. C'est au fait, celle qui ne choque personne, qui est
considérée comme acceptable et tolérée par notre
société, pour les faire obéir. Autrement dit, elle est un
processus d'une force mentale et physique mis en place par les parents et
éducateurs de l'enfant, pour formater ce dernier afin de lui faire
accepter une action de bien ou bon pour lui.
La violence éducative est celle qui ne
laisse pas de trace visible. Cependant, si elle devient
répétitive, elle est considérée comme une
maltraitance.
Toutefois, en matière de sanctions,
l'important est de raisonner collectivement, d'établir un système
transparent et fixe qui soit à la fois un garant contre l'arbitraire de
tel maitre et une référence structurante pour tous. Cela doit
figurer dans le règlement intérieur de l'école.
2.5. Organisation non
gouvernementale (ONG)
2.5.1. Vers la
compréhension de l'acronyme «ONG »
L'utilisation du terme « Organisation non
gouvernementale » (ONG) s'est généralisée depuis
plusieurs décennies, alors qu'il ne couvre pas des
réalités précises et qu'il est difficile à
définir exactement. E. Queinnec constate que les ONG sont par
définition caractérisées par une grande diversité
d'objets sociaux et qu'il est en conséquence difficile d'en donner une
vision à la fois synthétique et scientifiquement
opérationnelle73(*).
Alors qu'elles bénéficient d'un grand prestige
auprès de la population, on connait finalement assez peu leur travail,
leur mission et le terme même d'ONG est très vague. M. Merle en
arrive même à dire que l'ONG est l'un des concepts les plus
difficiles à cerner parce qu'il y a l'imbroglio en son sein74(*). Bien plus, dans l'ONG le
caractère d'organisation pyramidale est très
insinué ; son pouvoir est concentré entre peu
d'individus ; il y a rivalités entre elles dans la recherche de
financement ; elle entretient de rapports complexes avec les Etats et
institutions publiques, etc.75(*).
D'un usage généralisé, la notion
galvaudée d'ONG est employée de façon très large et
demeure imprécise. En France par exemple, les ONG sont
qualifiées d'associations de solidarité internationales(ASI),
ailleurs société civile internationale ou encore association
humanitaire76(*) etc. Il y
a parfois confusion entre ONG et association.
Selon E. Dacheux, « une association est un
groupe de droit privé constitué de personnes qui décident
de mettre en commun de façon permanente leurs activités dans un
but autre que de partager des bénéfices »77(*). Généralement,
le terme « association » est dévolu aux groupements
de personnes dont les interventions ne dépassent pas le cadre national,
alors que l'on réserve l'appellation « ONG »
à des structures internationales78(*).
Les ONG sont soumises à un régime
d'autorisation préalable, (ce qui n'est pas toujours le cas des
associations classiques), invitées à passer des accords avec les
gouvernements et reçoivent, en contrepartie, des privilèges
douaniers et fiscaux79(*).
C'est apparemment la charte des Nations Unies qui a
inventé cette expression. La première mention apparait en 1945
avec les dispositions de l'article 71 du chapitre 10. Donnant un rôle
consultatif à des organisations qui ne sont ni les gouvernements ni les
Etats membres, le conseil économique et social de l'organisation des
Nations Unies en donne la définition
suivante : « sera considérée comme
organisation non gouvernementale toute organisation dont la constitution ne
résulte pas d'un accord intergouvernemental y compris les organisations
qui acceptent des membres désignés par les autorités
gouvernementales, pourvu que de tels membres ne nuisent pas à la libre
expression des organisations »80(*).
Une telle définition proposée par l'ONU ne peut
que renfermer d'incompréhensions, elle reste trop large pour être
applicable dans tous les pays puisqu'elle inclut des organisations de nature
très différente : mouvements sociaux, organisations proches
d'Eglise ou des milieux de l'économie privée (associations
d'entreprise), centres de recherches universitaires, ainsi qu'associations de
parlementaires et d'autorités locales.
Il faut attendre les recherches des experts pour essayer
d'avoir une compréhension claire et nette du concept même s'il n'y
a pas de définition consensuelle. Pour Quiennec, le terme d'ONG,
désigne « des associations sans but lucratif, mettant en
oeuvre diverses actions de sensibilisation, coopération,
développement ou solidarité, le plus souvent en faveur des
populations vulnérables, vivant dans les pays du
sud »81(*).
C'est le point de vue de G. Enée, pour qui, l'ONG
est : « une association (nationale ou
étrangère) à but non lucratif, menant des activités
à caractère économique, social et culturel. Elle contribue
directement ou indirectement à l'amélioration des conditions de
vie des communautés villageoises ou urbaines »82(*).
Pour A. Le Naelou, « l'ONG n'est pas un
acteur ; il s'agit d'un espace public investi par des groupes appartenant
à des professions ou à des segments de professions
constitués à l'extérieur... qui s'assemblent autour d'un
programme politique mobilisateur »83(*).
D'intérêt général, les ONG ont un
caractère philanthropique : elles interviennent en faveur de
l'humanité toute entière. Ceci implique qu'elles mènent
des actions censées être neutres et apolitiques84(*). Considérées
comme de nouveaux acteurs à côté des Etats et des
organisations internationales, elles luttent contre de nombreux fléaux
du moment.
C'est ainsi que le terme « ONG » recouvre
une très large palette d'organisations de nature différente et il
n'existe pas de définition précise et unanimement acceptée
de ce que signifie ce terme. Il n'existe pas de définition
stabilisée de ce qu'est une ONG. Il n'y a pas de définition
juridique uniforme dans les différents pays du Nord, et une étude
récente montre qu'il serait très difficile de parvenir à
une définition commune. Les définitions que l'on trouve peuvent
être plus ou moins larges, en comprenant l'ensemble des acteurs non
gouvernementaux.
2.5.2. Les
caractéristiques d'une ONG
Considérée comme « une
association privée, constituée d'une façon durable, qui,
sans but lucratif, oeuvre à une plus ou moins grande échelle pour
le développement »85(*), l'ONG est un organisme privé
régulièrement déclaré, à but non lucratif et
ayant pour objet de travailler pour l'intérêt des populations et
d'apporter un appui au développement du pays. Elle est
agréée en cette qualité par l'autorité
administrative. Ce faisant, une ONG est donc une organisation
indépendante du gouvernement, elle est une personne morale qui, bien que
n'étant pas un gouvernement, intervient dans le champ national ou
international.
Plusieurs caractéristiques permettent de comprendre ce
qu'est une ONG. C. Condamines, propose trois faisceaux d'indices qui semblent
être pris en considération pour connaitre la
spécificité d'ONG :
- Un rapport spécifique à l'argent : les
valeurs de gratuité, désintéressement,
bénévolat sont fortement revendiqués. Les ONG sont des
associations sans but lucratif (ASBL) ;
- Un rapport spécifique à l'espace
Nord-Sud ;
- Un rapport particulier aux Etats, aux gouvernements, aux
partis et de façon générale à la politique86(*).
P. RYFMAN va plus loin en élargissant les
caractéristiques de l'ONG .Selon lui, on parle de l'ONG :
- s'il y a la notion d'association, c'est-à-dire le
regroupement de personnes privées pour défendre un idéal
ou des convictions ;
- s'il s'énonce le caractère non lucratif ;
- s'il y a une forme juridique particulière
dépendant de droits nationaux ;
- s'il y a la référence à des valeurs
impliquant, en même temps qu'un engagement librement consenti, la
volonté affichée d'inscrire l'action dans une dimension
insérée dans un cadre démocratique autant
qu'articulée, à des degrés, avec les
sociétés civiles dont elle forme un segment essentiel ;
- si ces associations transnationales mènent des
activités qui se déploient régulièrement à
l'extérieur du pays où elles ont leur siège87(*).
Bref, la spécificité d'une ONG est
basée sur le facteur associatif, le caractère non lucratif de
leurs actions, la reconnaissance juridique, l'engagement pour des causes
sociales, la relation Nord-Sud.
2.4.3. La
professionnalisation des ONG
Malgré les malaises que l'on constate dans beaucoup
d'ONG, à l'heure d'aujourd'hui et étant donné les enjeux
du moment dont la concurrence, presque toutes les ONG cherchent à se
professionnaliser afin de remplir au maximum leur rôle face au public.
Les agents qui travaillent au sein de ces ONG recourent le plus souvent aux
professionnels afin de vendre leur bonne image surtout à
l'extérieur. Elles veulent agir en bons professionnels dans les
différents secteurs.
En effet, il y a nul doute pour les responsables de ces ONG
qui ayant découvert le bien-fondé de la professionnalisation, ils
s'y réfèrent pour faire parler de leurs différentes
organisations. Dans cette perspective, le processus fait
référence à : une gestion administrative
performante ; des stratégies financières ; une
salarisation croissante et une rotation importante de personnel ; une
politique de recrutement sur définition de postes et de profils ;
une gestion rationnelle du temps de travail ; un fonctionnement
adapté au marché en tant que prestataire de services pour des
clients ; une stratégie d'alliance et de regroupements face
à la concurrence ; un développement de liens avec les
médias et avec les réseaux de marketing ; une
technicité pointue et une expertise censée être
performante88(*).
Ce processus de professionnalisation qui est au fait une
adaptation aux contraintes des puissances publiques et ainsi qu'aux autres
concurrents potentiels permettent aux ONG de s'insérer dans le jeu
international, jusqu'à y être reconnues comme des acteurs à
part entière.
2.5.4. L'émergence
des ONG en RDC
2.5.4.1.
Historique
En Afrique, les ONG sont nées vers les années
90. Naissant en zone urbaine, l'Afrique a connu une exubérance
associative multiforme dans un contexte de démocratisation
institutionnelle ou de décompression recomposition autoritaire89(*). Ces organisations dites non
gouvernementales qui sont nées dans la vague du processus
démocratique se distinguent des actions gouvernementales : ont un
statut privé ; leurs ressources financières ont une origine
et une destination privées ; ce sont de personnes privées
qui ont pris l'initiative de la créer ; ses objectifs, ses
priorités, ses méthodes et ses activités ne sont pas les
mêmes que ceux du gouvernement.
Partenaires et interlocuteurs
incontestables du gouvernement, les ONG interviennent là où les
Etats sont incapables d'agir. Ainsi, le recours croissant aux ONG dans les
milieux de l'aide et du développement est associé à
l'innovation rituelle d'une société civile
présentée comme remède aux maux de la planète.
Cette participation à l'aide publique au développement engage les
ONG dans une modernisation accélérée90(*). S'agissant de lutter contre
la faim et le sous-développement, les opinions publiques font davantage
confiance aux ONG qu'aux gouvernements. Dans certains pays africains où
la misère et la pauvreté battent le record, l'acronyme ONG
connait bien du succès. On les appelle « les Robins des
bois du développement »91(*) qu'en sais-je encore de « courtiers du
développement »92(*).
En RDC, les ONG locales sont régies par la
constitution et la loi n° 004-2001 du 20 juillet 2001 portant dispositions
générales applicables aux associations sans but lucratif et aux
établissements d'utilité publique. Cette loi trouve son fondement
dans la constitution de la RDC en son article 37 du titre relatif aux
droits humains, libertés fondamentales et devoirs du citoyen et de
l'Etat qui dispose et garantit la liberté d'association. Les
pouvoirs publics collaborent avec les associations qui contribuent au
développement social, économique, intellectuel, moral et
spirituel des populations et à l'éducation des citoyennes et des
citoyens93(*).
Les statuts de l'association sans but lucratif ne peuvent
contenir aucune disposition contraire aux lois, aux bonnes moeurs ou à
l'ordre public. Ils doivent mentionner : la dénomination suivie ou
précédée de A.S.B.L ; le siège de
l'association, l'objet de l'association, la province où l'ASBL exercera
ses activités ; les diverses catégories des membres ;
les conditions d'adhésion, de sortie ou d'exclusion des membres,
l'organisation de l'administration ; le mode d'établissement des
comptes ; les règles à suivre pour la modification de
statut ; l'affectation du patrimoine en cas de dissolution de
l'ASBL94(*).
2.5.4.2.
Types d'ONG
Les ONG sont aujourd'hui omniprésentes dans notre
environnement, de par la variété des causes qu'elles
défendent, de leurs modes d'action et de leurs adhérents. Mais
elles n'en restent pas moins méconnues et sont souvent restreintes
à des organisations humanitaires. Or, les ONG sont plurielles et
accomplissent de multiples tâches, dans la défense des droits de
l'homme ou la protection de l'environnement, etc.
En effet, les nombreuses discussions
menées en 1992 entre autres à la suite du rapport Husson (sur les
relations entre ONG et pouvoir publics) avaient montré la grande
diversité des groupes en présence, et une typologie unique c'est
plus possible95(*). Les
ONG ont différents domaines d'interventions, ce qui conduit à les
classer dans au moins deux grandes catégories : les ONG de
plaidoyer et les ONG humanitaires.
a) Les ONG de plaidoyer :
Parmi elles, il y a un groupe non négligeable dont leur
mission n'est pas la défense de l'intérêt public, mais
plutôt des ambitions idéologiques ou commerciales. On y trouve
des lobbys de toute nature ;
b) Les ONG humanitaires :
Elles mettent en place des programmes d'aides
éducatives ou caritatives par exemple.
Les ONG humanitaires peuvent elles-mêmes se subdiviser
en grands domaines d'interventions :
· les ONG caritatives souvent spécialisées
dans l'aide d'urgence,
· les ONG de développement engagées sur les
programmes à long terme.
En général, les dernières sont plus
discrètes, les ONG d'urgence étant souvent plus
médiatisées96(*).
La RDC accueille sur son sol les ONG
d'urgence ou humanitaire. Pour ce qui concerne les ONG de
développement(ONGD), elles font montre d'une structuration
éprouvée. Leur pénétration en RDC est attribuable
à l'échec de la coopération structurelle d'Etat à
l'Etat et au développement du secteur informel à la suite de la
maturation des stratégies de survie, à l'échec des
programmes nationaux de développement. C'est vers les années 80
et surtout qu'on a assisté à une explosion des ONGD97(*). Depuis lors, les ONGD se sont
investies dans la promotion des communautés de base et sont devenues des
véritables interlocuteurs face aux pouvoirs publics.
Les domaines investis le plus fréquemment par ces ONG
en RDC sont : l'agriculture, le développement communautaire, la
santé, l'éducation, l'élevage, la promotion de la femme,
l'environnement, l'eau, l'assainissement, les droits de l'homme,
l'alphabétisation, la nutrition, l'artisanat, routes, etc.
Malgré tous les efforts déployés par ces
ONG, l'on constate par ailleurs quelques faiblesses. Nous en épinglerons
seulement ici quelques-unes.
En outre, une étude faite en 1994 par la
faculté de développement des Facultés Catholiques de
Kinshasa, jadis Faculté des sciences et techniques de
développement en avait épinglé quelques problèmes,
notamment : absence de dialogue entre les agents des ONG ; la gestion
chaotique de la structure ; la non observance de textes qui les
régissent98(*).
Une étude datant de 1996, menée par le Conseil
National des ONG de développement de la section zaïroise de
l'UNICEF avait permis de repérer 1.322 ONG en activité au
Zaïre. Cette étude conclut ses recherches en affirmant que la
répartition des ONG par régions est relativement inégale,
plus d'un quart des ONG répertoriés sont installées dans
la capitale, presque un quart est localisée dans les deux Kivu et dans
les Kasaï. Les autres régions à l'exception du Bandundu sont
faiblement quadrillées par les ONG99(*).
A l'heure d'aujourd'hui, la RDC compte
autant des ONG opérationnelles dans toutes les provinces. IDI
appartient à la catégorie des ONG de développement.
3. Approches
méthodologiques
Dans cette section, nous allons faire appel à toutes
les approches pouvant nous aider à bien analyser et interpréter
les dispositifs socio-éducatifs d'IDI. Nous allons recourir à
l'approche sémio-pragmatique et à l'analyse énonciative.
3.1. Analyse
sémio-pragmatique
3.1.1. Historique de
l'approche
Il est difficile de parler de l'approche
sémio-pragmatique sans ne fut-ce que brosser le concept de
sémiologie. Nous le savons, l'historique de la théorie de la
sémio-pragmatique semble être très lié à la
sémiologie qui est définie comme étant « la
science des signes ».
En effet, le mot sémiologie a été
créé par E. Littré, philosophe positiviste, lexicographe,
philologue, qui a étudié la médecine et traduit plusieurs
travaux d'Hippocrate. Développée à partir des travaux de
Ch. Peirce, F. de Saussure et R. Barthes, la sémiologie se
définit comme l'étude des systèmes de signes non
linguistiques. « Elle a donc pour objet tout système de
signes, quelle qu'en soit la substance, quelles qu'en soient les limites :
les images, les gestes, les sons mélodiques, les objets et les complexes
de ces substances que l'on retrouve dans les rites, des protocoles ou des
spectacles constituent, sinon des langages du moins des systèmes de
signification »100(*) Pour mieux le dire, la sémiologie traite des
systèmes signifiants, donc des sciences humaines puisqu'elle
considère les pratiques socio-historiques qui font l'objet de ces
sciences (mythe, religion, littérature) comme des systèmes de
signes.
La notion de
« sémio-pragmatique », à ses débuts,
concerne particulièrement l'activité cinématographique.
L'ambition de l'approche sémio-pragmatique, est d'articuler approche
sémiologique (immanentiste) et pragmatique101(*).
Prudemment assumée comme modèle
heuristique, la démarche sémio-pragmatique de R.Odin propose une
approche rationnalisés des modes de production de sens en jeu dans la
communication médiatisér, diffusée ou sociale. Empruntant
ses outils à la sémiologie, théorie générale
des signes et des processus interprétaitifs, ainsi qu'à la
pragmatique, étude du sens d'un énoncé en ce qu'il tient
à la situation de discours, sa méthode se présente comme
un effort de renouvellement en la matière102(*)
3.1.2. Approche
sémio-pragmatique appliquée au cinéma
C'est R .Odin qui est le premier à avoir posé
les jalons. Principal théoricien en cinéma, R. Odin étudie
le processus qui permet d'entretenir une relation d'intersubjectivité
entre le récepteur et l'émetteur ou en d'autres mots, la
manière dont le film naît par le regard du spectateur. Bien que ce
dernier semble inactif par sa position physique lors du visionnement, il est
placé au centre de la réflexion théorique, on parle
désormais du rôle actif du lecteur, du spectateur, de
l'activité d'interprétation, de l'expérience
esthétique du spectateur comme foyer réceptif et cognitif. Pour
cet auteur, le spectateur comme stratégie discursive est ainsi au coeur
des préoccupations de cette approche103(*).
Selon R. Odin, l'approche sémio-pragmatique ouvre les
horizons afin de « comprendre comment les textes sont
construits »104(*). S'intéressant en priorité aux grandes
modalités de la production de sens et d'affects ainsi qu'à leurs
conditions de mise en oeuvre105(*), la méthode utilisée en
sémio-pragmatique dégage les effets potentiels du texte,
élaborant la relation qui s'instaure entre lui et son lecteur, notamment
par l'étude des traces laissées par l'émetteur dans le
message et de la manière dont celles-ci font sens pour le
spectateur106(*).
L'émetteur laisse une trace de son « vouloir-dire »
dans le message qu'il transmet, le récepteur fait intervenir une part
plus ou moins importante de son inconscient lors de la réception et un
regard sémio-pragmatique permet de le relever107(*).Etant une approche
communicationnelle, elle prend en compte les locuteurs et le contexte.
Contrairement à ce qui est souvent affirmé,
cette approche n'est pas si nouvelle. Dès les années 68-69,
c'est-à-dire au moment même où Christian Metz
écrivait les textes fondateurs d'une sémiologie immanentiste du
cinéma, l'ethnologue américain Sol Worth, dans un article
aujourd'hui trop souvent oublié : « The Development of a
Semiotic of Film », proposait une approche pragmatique de la
communication filmique posant comme point de départ l'affirmation qu'un
film n'a pas de sens en lui-même et qu'il n'acquiert de sens que dans sa
relation à un sujet percevant108(*).Ainsi donc, la sémio-pragmatique s'attache
donc au spectateur non pas tel qu'il est, mais tel que le film l'incite
à être. Elle dégage ainsi les effets potentiels du texte,
élaborant la relation qui instaure entre lui et son lecteur, notamment
par l'étude des traces laissées par l'émetteur dans le
message et de la manière dont celles-ci font sens pour le
spectateur109(*).
3.1.3. Les
différents points de vue
H. Peeters et P. Charlier, qui appliquent cette approche
pour analyser des hypertextes multimédia, suggèrent que l'apport
sémio-pragmatique tente de tenir compte de la relation du
récepteur au document et, par-delà ce dernier, à son
auteur-aspect `pragmatique', plus profondément, cette pragmatique
s'articule à une démarche sémiotique, car c'est dans
l'énoncé même que l'on tentera de retrouver une description
des conditions de son énonciation110(*).
F. Thomas, estime que l'analyse
sémio-pragmatique tente de décrire la manière dont un
document instaure une relation avec ses destinataires. Elle cherche aussi
à dégager quels grands mécanismes cognitifs sont
ébranlés par la vision du document, c'est-à-dire comment
le destinataire peut le comprendre, s'en approprier le contenu, comment il peut
à partir de là faire son raisonnement, voire ses
comportements111(*).
Poussant plus loin sa réflexion, elle donne une définition
combien claire. L'analyse sémio-pragmatique : « consiste
en une analyse des `traces' laissées (consciemment ou inconsciemment)
par l'émetteur d'un message au sein de ce dernier, et de la
manière dont elles font sens pour le
destinataire »112(*). Pour F. Thomas, « l'analyse
sémio-pragmatique s'intéresse principalement au message (le
document, le texte, l'affiche, l'émission,...) et au récepteur.
La particularité est qu'elle ne les inscrit pas dans une logique
linéaire (qui voudrait que le message influence le récepteur)
mais plutôt dans une logique d'interaction mutuelle »113(*).
Cette approche permet de dégager les effets potentiels
du document auprès de ses destinataires. Il s'agit plus d'une analyse
dite en production qu'en réception. En effet, dans les théories
de la communication, une analyse en réception est une analyse qui tient
compte des effets réels auprès du public destinataire. Cette
analyse est généralement le complément d'une analyse
sémio-pragmatique.114(*) Si l'analyse en réception considère le
spectateur réel en `chair et en os', l'analyse sémio-pragmatique
considère le spectateur, le destinataire dans l'absolu. L'analyse
sémio-pragmatique est donc le lieu privilégié d'analyse de
la confrontation entre des attentes possibles d'un public par rapport à
un document d'une nature particulière (la prévention, le domaine
de la santé, univers institutionnel particulier...) et les documents
concrètement proposés à ce public115(*).
D. Peraya et J.-P. Meunier, ont une définition
générale de la théorie de la sémio-pragmatique.
Selon eux, l'approche sémio-pragmatique fait partie du processus de la
communication médiatisée116(*). La théorie sémio-pragmatique permet
de décoder des images, des tableaux de données et divers
graphiques. Pour D. Peraya, la sémio-pragmatique s'intéresse
aujourd'hui également aux messages médiatisés car les
médias créent des relations sociales entre interlocuteurs
même éloigné dans le temps et dans l'espace. Dans le cadre
de la communication éducative médiatisée, la
sémio-pragmatique introduit, au travers les représentations, une
technologie intellectuelle. D. Peraya parle même de l'élaboration
du concept de dispositif techno-sémio-pragmatique (DTSP).
Les travaux menés par R. Rickenmann
et D. Peraya, ont donné de conclusions inédites, pour eux, la
sémio-pragmatique pourrait s'expliquer comme suit : «
Les formes de représentation peuvent être définies en
termes usuels comme les divers langages auxquels nous recourons pour
communiquer nos expériences, des connaissances ou encore de
l'information : la langue soit parlée soit écrite, les
langages graphiques (schémas, tableaux, graphes...), le langage de
l'image et de la photographie. Il s'agit donc de différentes formes
sémiotiques, symboliques, disponibles. Les systèmes de signes qui
sont à la base de nos représentations matérielles ont une
fonction d'expression, d'objectivation mais aussi de traitement de
l'information. Ils contribuent à déterminer le mode de perception
et d'intellection par quoi nous connaissons les objets et sont l'instrument de
médiation et d'interaction entre notre univers et
nous-mêmes »117(*).
Pour peu que l'on puisse dire, la sémio-pragmatique
considère que les outils d'interprétation ne sont pas
donnés au préalable et ne sont pas transposable dans un autre
contexte sur une autre image. Ils sont eux-mêmes le résultat d'un
travail d'interprétation, toujours fluctuant et toujours susceptible
d'être approfondi ou interrogé.
Notre travail se focalisera sur les paramètres
d'analyse tels que proposés par J.-P. Meunier et D. Peraya, nous
estimons qu'ils cadrent avec nos termes de référence. Cette
approche ne pouvant pas nous permettre de décrypter tout le corpus sous
examen, ainsi nous ferons appel à l'analyse de contenu pour essayer de
comprendre tous les contours de notre recherche.
3.2. Approche
énonciative
3.2.1. La notion de
l'énoncé et de l'énonciation
La tradition donne couramment E. Benveniste (années 50
et 60) comme « père » de la théorie de
l'énonciation. Cependant, l'intérêt des linguistes pour
les problèmes énonciatifs remonte aux années 1910 et 1920
en Europe et en Russie. Cette époque voit en effet émerger la
problématique énonciative, mais son développement est
arrêté par l'expansion rapide du modèle
structuraliste118(*).
Avant Benveniste, il y a également, du
côté russe, M. Bakhtine (1895-1975), dont la conception du
langage, fondamentalement interactive, implique nécessairement la prise
en compte de l'énonciation. Pour lui, un signe n'existe que dans son
fonctionnement social, la matérialité et l'identité
formant un tout. Il ne distingue pas l'énoncé et son
énonciation, il s'agit pour lui d'une seule et même
donnée :
l' « énoncé-énonciation »,
qui est une « forme-sens »119(*).
Toutefois, c'est chez E. Benveniste que l'on
trouve la définition originelle et qui est devenue canonique. En effet,
en 1946, il publie un article qui sera plus tard repris dans « les
problèmes de linguistique générale » (1966).
Ici, E. Benveniste s'intéresse au langage en fonctionnement par un acte
individuel ce qui s'oppose à l'immanence de F. de Saussure du fait que
l'appareil formel de l'énonciation comprend : les indices des
personnes (le rapport entre Je-Tu), les indices de l'ostentation (ce, ceci) et
les formes temporelles déterminées par rapport à
l'Ego.120(*) Pour E
Benveniste, « L'énonciation est cette mise en
fonctionnement de la langue par un acte individuel
d'utilisation »121(*).
Une autre définition
« fondatrice » en France de la notion est donnée
dans les années 70 par O. Ducrot. Pour ce dernier, l'énonciation
est vue comme « l'événement correspondant à
la production de l'énoncé »122(*). Cette approche est
étroitement analogue à celle de Benveniste.
D. Maingueneau, quant à lui, estime que
l'énonciation est « le pivot de la relation entre la
langue et le monde »123(*).
Quoiqu'il en soit, toutes ces
définitions sont valables. Si dans une première approche, en
linguistique on définit l'énonciation comme l'acte individuel de
l'utilisation de la langue pour l'opposer à l'énoncé,
objet linguistique résultant de cette utilisation, on sera
immédiatement tenté d'affirmer que la linguistique moderne sous
ses formes dominantes ne reconnait guerre que l'énoncé pour champ
d'investigation.124(*)
En tout état de chose, la
définition la plus admise indique que l'énonciation est l'acte au
cours duquel le segment de la chaine parlée s'actualise,
c'est-à-dire implique des individus particuliers dans une situation
spatiale et temporelle précise.
En effet, dans toute communication, aussi
bien orale qu'écrite, on trouve à la fois un énoncé
et une énonciation. L'énoncé étant le
résultat linguistique, c'est-à-dire, la parole prononcé ou
le texte écrit, tandis que l'énonciation est l'acte linguistique
par lequel des éléments de langage sont orientés et rendus
spécifiquement signifiants par l'énonciateur (et son
co-énonciateur, qui n'est pas un simple destinataire) en vue de produire
ledit énoncé : on dit généralement que
l'énoncé est le « dit », tandis que
l'énonciation est le « dire ». Pour résumer,
c'est l'énonciation qui fait l'énoncé125(*).
Alors que l'énoncé est de nature
matérielle, c'est-à-dire saisissable par l'un de nos cinq sens
(le plus souvent, l'ouïe, dans le cas de l'oral, et la vue, dans le cas de
l'écrit), et par ailleurs, reproductible, tout d'abord, oralement,
ensuite, par l'écrit, enfin, par les moyens techniques modernes, tels
que l'enregistrement analogique ou numérique, l'énonciation en
revanche, est beaucoup moins matérielle, et partant, beaucoup plus
difficile à cerner et à transcrire. N'étant pas toujours
directement perceptible, elle peut faire l'objet d'une enquête ou d'une
déduction, mais elle nous échappe toujours, au moins
partiellement : consistant en un acte individuel et unique,
l'énonciation par nature, ne peut être reproductible.
L'énonciation c'est principalement un
procès. Procès dans lequel l'acte de langage, n'est plus
appréhendé à son état d'achèvement, mais
dans un processus global qui advient dans un contexte précis : un
temps, un espace, et des sujets. L'énonciation, dans cette conception,
concerne l'acte d'auto-désignation par lequel le sujet se désigne
lui-même comme tel, en laissant des traces de sa présence sur son
texte126(*).
3.2.2. Discours et
récit
Les travaux d'E. Benveniste, ont mis
en exergue l'existence d'au moins deux plans d'énonciation dans tout
message : l'énonciation discursive (discours) et
l'énonciation historique (récit)127(*). Ces deux systèmes
sont distincts et complémentaires mais chacun correspondant à un
plan d'énonciation particulier128(*).
En effet, pour caractériser le
récit et le discours, plusieurs indicateurs sont à prendre en
ligne de compte. On peut citer : les temps verbaux, les pronoms soulignant
la présence du locuteur dans ce qu'il énonce, les
références spatiales et temporelles129(*).
L'énonciation historique, dont
les temps fondamentaux sont le passé simple et l'imparfait, se
caractérise par le « récit des événements
passés ». Elle use exclusivement de la troisième
personne et donc, exclut le je et le tu qui manifestent clairement la relation
de personnes propre au discours. A vrai dire, il n y'a même plus alors de
narrateur. Personne ne parle ici, le récit, les événements
semblent se raconter eux-mêmes130(*).
Le discours quant à lui regroupe
tous les genres où quelqu'un s'adresse à quelqu'un,
s'énonce comme locuteur et organise ce qu'il dit dans la
catégorie de la personne131(*). Le discours se particularise par la présence
du locuteur. Dans son extension la plus large, le discours, désigne
« toute énonciation supposant un locuteur et un auditeur, chez
le premier l'intention d'influencer l'autre en quelque
manière »132(*).
Le discours est repérable à
l'aide des marques de personne aussi bien le couple
« je/tu » et le « Il ». Le discours est
également reconnaissable par l'emploi de tous les temps, à
l'exception du passé simple et du passé antérieur, la
préférence allant au présent133(*).
La distinction entre histoire et discours
est fondamental en ce qu'elle permet de distinguer deux grandes formes
d'énonciation. Toute fois, cela comporte une certaine
ambigüité. En effet, elle pourrait laisser croire que tout ce qui
se présente sans indicateur de personne relève de la narration.
Or , il est des formes de discours qui, comme le récit proprement dit,
se présentent sans référence aux interlocuteurs à
tout autre aspect de la situation d'énonciation. C'est le cas des
énoncés scientifiques, par exemple, dont les
énoncés portent sur des faits indépendants de
l'énonciation ou d'autres formes de discours
généralisantes134(*).
Pour J.-P. Meunier et D. Peraya, il vaut
sans doute mieux, afin de donner à la distinction sa portée la
plus générale, substituer au couple discours-histoire, le couple
embrayage-désembrayage. Cette terminologie permet également de
mieux préciser les différentes manières dont un
énoncé peut indiquer sa situation d'énonciation135(*).
3.2.3. Situation de
l'énonciation
La situation d'énonciation est la situation dans
laquelle a été émise une parole, ou dans laquelle a
été produit un texte. Celle-ci permet, grosso modo, de
déterminer qui parle à qui (ou qui écrit à qui), et
dans quelles circonstances.
En effet, l'acte d'énonciation met en scène des
actants et des circonstances (on peut les résumer ainsi :
« je », « tu » ;
« ici » et « maintenant »). Or, selon
les actants et les circonstances de la situation d'énonciation ces
derniers sont ou non présents dans un énoncé donné,
celui-ci sera dit ancré ou bien coupé de la situation
d'énonciation.
Il semble que la notion d'embrayage est ici la notion
clé : on appelle embrayage l'ensemble des opérations par
lesquelles un énoncé s'ancre dans sa situation
d'énonciation, et embrayeurs les éléments, qui dans
l'énoncé, marquent cet embrayage. En principe, sont des
embrayeurs de personne :
- Les traditionnels pronoms personnels de première et
deuxième personne : je, tu, nous, vous ;
- Les déterminants mon/ton, notre/votre et leurs formes
au féminin et au pluriel ;
- Les pronoms le mien, le tien/ le notre, le votre et leurs
formes au féminin et au pluriel136(*).
A ces marques de personnes, il faut
ajouter les déictiques temporels et spatiaux qui ,prenant pour point de
repère le moment et le lieu de l'énonciation, se situent dans le
temps et l'espace. On peut également compter parmi les
éléments contribuant à l'embrayage, les marques de
modalité qui indiquent l'attitude du locuteur par rapport à ce
qu'il dit137(*).
Par opposition aux énoncés
embrayés, les énoncés ne comportant pas
d'éléments d'ancrage dans la situation d'énonciation,
seront dits non embrayés, leur caractéristique étant de se
présenter comme coupé de la situation
d'énonciation138(*).
Qu'entendons-nous par énoncés coupés ou
ancrés de la situation d'énonciation ?
- Enoncé coupé de la situation
d'énonciation
Un énoncé coupé de
la situation d'énonciation (on dit aussi : un plan non
embrayé) ne comporte aucun indice(ou embrayeur) permettant de
repérer celle-ci. Il s'agit souvent du récit, mais
également des énoncés sentencieux, des textes de lois, des
proverbes, des modes d'emploi, des descriptifs techniques, des
démonstrations scientifiques (et cela, concerne
généralement l'écrit).
- Enoncé ancré dans la situation
d'énonciation
Un énoncé ancré dans la
situation d'énonciation (on dit aussi un plan embrayé) comporte
au moins un indice (ou embrayeur) permettant de repérer celle-ci. Il
s'agit souvent du discours oral.
3.2.4. Les marques
d'énonciation et les pronoms personnels
D'une façon générale, l'éclosion
des marqueurs qui renvoient à l'acte d'énonciation peut
être vérifiée dans l'emploi de certains pronoms personnels,
démonstratifs, temps et modes verbaux etc. , c'est-à-dire,
dans un cadre lié aux systèmes formels ; par l'emploi de
certains adverbes, adjectifs, substantifs ; dans l'organisation du
discours en catégories139(*).
Les « je » et
« tu » désignent les personnes dans leur
unité spécifique. « je » signifie la personne
qui énonce la présente instance de discours contenant
« je ». le « je » est donc l'individu
sui énonce la présente instance de discours contenant l'instance
linguistique « je ». le « tu » est
l'individu allocuté dans la présente instance de discours
contenant l'instance linguistique « tu »140(*)« il »
n'implique aucune personne spécifique. La troisième personne est
donc la non-personne, ce qui explique certains de ses emplois particuliers.
Le « nous », il apparait donc
comme un « je » dilaté ou amplifié :
« il » annexe au « je » une
globalité indistincte d'autres personnes. Le
« nous » peut prendre deux formes selon la constitution de
cette globalité indistincte : dans sa forme inclusive, le
« nous » équivaut à «moi+vous ;
dans sa forme exclusive, il équivaut à moi+eux141(*). Quant au
« vous », il apparait comme la manifestation d'un processus
de généralisation.
Le pronom « on »
présente des caractéristiques particulières, pronom qui ne
porte aucune marque spécifique de personne, se définit comme
susceptible de se substituer à tous les autres pronoms personnels.
3.2.5. Les dimensions
de l'énonciation
La méthodologie issue de la théorie
énonciative consiste à dégager les différents
moyens linguistiques, par lesquels un locuteur :
- Imprime sa marque à l'énoncé ;
- S'inscrit dans le message (implicitement ou
explicitement) ;
- Se situe par rapport à l'énoncé
(« distance énonciative ») en l'assumant plus ou
moins.
En effet, le principe de base consiste à partir des
traces formelles de la présence d'un énonciateur et de la
façon dont il anime la production de son message. De façon plus
systématique, l'analyse de la situation d'énonciation vise
à dégager :
- Le cadre physique et spatio-temporel ;
- Le canal de transmission (oral/écrit ;
verbal/non verbal) ;
- Le cadre symbolique (espace discursif et de
représentation) et le système de
référence ;
- La distribution des coénonciateurs ;
- Les éléments constitutifs de l'environnement
tels que peuvent le percevoir les coénonciateurs ;
- Comment ces derniers, partenaires de la communication, se
prêtent mutuellement leurs connaissances142(*).
3.2.6. Les interlocuteurs
et la polyphonie
La pragmatique a développé un
intérêt marqué pour ce qu'il est convenu d'appeler
aujourd'hui la polyphonie et l'hétérogénéité
énonciative143(*).
Nous le savons, le concept de polyphonie est
l'un des concepts centraux de la théorie de l'énonciation. Ses
origines remontent aux travaux de M.Bakthine sur le roman polyphonique de
Dostoïevski. La particularité de ce roman serait liée
à la multiplicité des voix équipollentes qui s'y
expriment. Ainsi, la polyphonie qui peut se définir comme le discours
d'autrui dans le langage d'autrui se manifesterait sur le mode du recours au
langage commun à travers notamment les personnages144(*).
Selon ce principe, tout texte doit donc
être considéré comme le lieu d'une interaction entre
différents discours et analysé comme une instance
énonciative plurielle145(*).
La polyphonie se redéfinit alors comme la
possibilité qu'une lecture d'un énoncé fasse
éclater l'énonciation en une multiplicité illocutionnaire
désignant, dans le modèle d'Austin, l'acte effectué en
disant quelque chose : l'assertif, le directif, l'expressif, etc. aussi,
considère-t-il que les interlocuteurs ne sont pas homogènes dans
un discours146(*).
Selon nos auteurs, pour qu'il y ait réellement
polyphonie, il faut que l'acte illocutoire d'assertion, celui qui fait l'objet
de l'énonciation, soit attribué à un personnage
différent du locuteur ou que le destinataire de l'acte illocutoire
puisse être identifié comme un personnage différent de
l'allocutaire147(*).
Comme on l'aura remarqué, le concept de
polyphonie touche à l'un des aspects fondamentaux de la
communication : le fait que les sujets communicants font souvent
résonner-raisonner dans leur voix, la voix des autres. Les sujets
communicants ne sont donc pas seulement des êtres de discours : des
rapports d'identification mutuelle les lient très certainement148(*).
En tant qu'il est une description de son
énonciation, l'énoncé indique les protagonistes de
l'énonciation. Il arrive qu'un même énoncé implique
que son énonciation accomplisse plusieurs actes illocutoires distincts,
qu'une lecture unique d'un énoncé fasse éclater
l'énonciation en multiplicité illocutionnaire. Il advient donc
indispensable de spécifier les deux pôles de l'interlocution. Pour
Ducrot, il y a quatre rôles - figures ou personnages - de
l'énonciation : le locuteur, l'allocutaire, l'énonciateur et
le destinataire149(*).
Il faut distinguer, du côté de
l'émission, celui qui produit l'acte de langage(le locuteur) et celui
qui en prend la responsabilité (l'énonciateur) ; et du
côté de la réception, la personne qui écoute le
discours (l'allocutaire) et celle à qui l'acte de langage est
adressé (le destinataire).
P.Charadeau et D. Maingueneau150(*) parlent des mêmes
concepts sous l'expression grammaticale de sujet parlant. L'opposition
production/réception renvoie aux rôles que tiennent les
partenaires d'un échange verbal lors de son déroulement.
Successivement et alternativement, ils tiennent le rôle de celui qui
produit l'acte de langage à l'adresse d'un autre, et de celui qui
reçoit un acte de langage et tente de l'interpréter. Ainsi,
malgré les emplois multiples et souvent croisés, on pourrait
répartir les différents sujets du langage de la façon
suivante :
Tableau n°2 : Les
différents acteurs du langage
Sujet parlant
|
Position de production
|
Position de réception
|
Externe (au discours)
|
Emetteur,
Locuteur,
Auteur
|
Récepteur, interlocuteur, allocutaire
Auditeur
Lecteur
|
Interne (au discours)
|
Enonciateur,
Narrateur,
Auteur modèle
|
Destinataire
Allocutaire
Co-énonciateur
Narrataire
Lecteur modèle
|
Source : R. MUKENDI, Analyse pragmatique du
discours de Barack H. Obama à Accra.
Approche énonciative,
mémoire de Licence, Kinshasa, IFASIC, 2010.
****
Dans ce premier chapitre, nous avons tenté
d'éclaircir et de définir les concepts théoriques qui nous
permettront de comprendre les contours de notre thème de recherche.
D'une part, nous nous sommes appesantis sur le cadre théorique qui n'est
rien d'autre que celui de la communication socio-éducative. Cette
communication qui recourt aux médias et aux dispositifs
socio-éducatifs favorise un meilleur apprentissage car, croyons-nous,
est un meilleur outil apte à favoriser le changement de comportement.
L'approche sémio-pragmatique et l'analyse du contenu soutiendront ce
cadre théorique dans la mesure où ceux-ci faciliteront la
tâche pour interpréter les autres supports à l'instar du
protocole d'enquête.
D'autre part, nous avons aligné tous les concepts
clés qui nous serviront dans notre travail. Il s'agit de médias
socio-éducatifs, de dispositifs socio-éducatifs, discipline
positive, violence scolaire, ONG, parce que la saisie de la pertinence du
travail en dépend.
Deuxième
chapitre :
La
spécificité de l'ONG IDI, ses modes de communication et ses
stratégies de lutte contre les violences scolaires
Dans ce deuxième chapitre, nous
allons concrètement parler de l'ONG IDI. Il sera question de faire la
cartographie de l'ONG IDI. Comment il communique en interne comme en
externe.
Mobiliser pour une cause, sensibiliser des
publics, changer les comportements ou collecter des fonds sont autant
d'objectifs propres aux associations. Ces dernières pour se faire,
soigner leur système de communication. Elles se différencient
des entreprises. En effet, la cause défendue ne sera jamais un produit,
le bénéficiaire ne sera jamais un client, les
bénévoles et les volontaires ne seront jamais des
salariés151(*).
Dans les lignes qui suivent, nous allons
essayer dans un premier temps de localiser et décrire l'association
dont il est question. Dans un deuxième temps, nous parlerons de modes
de communication pour enfin terminer par montrer comment I'ONG IDI mobilise les
stratégies pour lutter contre les violences scolaires.
1. L'Identité et la
spécificité de l'ONG IDI
Dans cette section, nous allons nous focaliser sur
l'identité d'IDI. Il sera question de brosser l'historique, de montrer
la vision, de décrire les objectifs et les grandes réalisations
de l'ONG IDI.
1.1. Identité de IDI
1.1.1. Bref parcours
historique
L'ONG, Initiatives pour le développement
intégral,( IDI), est une association de droit congolais. Elle a son
siège social ainsi que son bureau national à
Kinshasa. N'ayant pas un bureau propre, IDI loue une aile de trois
pièces dans les installations du Centre Interdiocésain de
Kinshasa sur l'Avenue Virunga, au n° 59 dans la commune de la Gombe. Le
Centre Interdiocésain se trouve en diagonale du Ministère de la
Fonction publique, à droite du Ministère des Affaires
Etrangères, en face de la Banque commerciale congolaise et en
contiguë de la Nonciature.
Cette ONG a été initiée par les
Missionnaires Pères Rédemptoristes et les laïcs (anciens
élèves de cette Congrégation). Dès sa
création en 2001, IDI a fonctionné au sein de la Paroisse Notre
Dame de Fatima (PNDF/Luozi) dans la Province du Bas Congo et du Scolasticat
Saint Alphonse (SSA/ Kinshasa), sous la personnalité morale de la
communauté des Pères Rédemptoristes. A ses débuts,
IDI a entrepris plusieurs activités dans l'encadrement des couches
vulnérables et marginalisées telles que l'assistance à la
scolarisation de filles et plus spécialement les orphelines du VIH/SIDA
et autres vulnérables, l'encadrement des filles mères, la lutte
contre la pauvreté à travers les activités
génératrices des revenus ainsi que l'accélération
de l'éducation des jeunes filles152(*).
Depuis 2002, IDI travaille activement dans les secteurs
clés du développement humain : l'éducation de base,
la lutte contre le VIH/SIDA, la protection, le genre ainsi que le
développement communautaire avec l'appui technique et financier de
plusieurs bailleurs153(*). Depuis 2004, avec le financement de l'
USAID/Academy for Education Development (initiatives du Président des
Etats Unis pour la lutte contre le SIDA en Afrique), IDI organise un large
programme de lutte contre le VIH/SIDA en milieu scolaire à travers les
86 écoles primaires impliquées dans le projet d'assistance
à l'éducation de l'enfant fille en Equateur Sud et à Luozi
dans le Bas-Congo. Ce programme associe des activités pratiques de
sensibilisation au renforcement des capacités des activistes et
l'analyse des facteurs qui aggravent la vulnérabilité des
adolescentes, jeunes et femmes face à cette pandémie.
IDI aura à travailler avec d'autres partenaires
à l'instar des acteurs nationaux et locaux, à savoir le PNLS,
l'ASF, et certains ministères gouvernementaux (Ministère du
genre, famille et enfant; ministère de la justice, ministère de
l'EPSP, etc.).
Avec l'appui croissant des partenaires étrangers
(extérieurs à la communauté) et le déploiement des
activités d'IDI dans la Province de l'Equateur et du Bas Congo, il s'est
avéré nécessaire que l'ONG se sépara de la
Communauté des Pères Rédemptoristes pour jouir d'une
autonomie financière et administrative. C'est ainsi que depuis septembre
2005 les statuts et le Règlement de fonctionnement ont été
enregistrés officiellement au Ministère de la Justice.
Outre les Provinces du Bas-Congo et de l'Equateur, IDI a
résolument décidé de s'installer dès 2010 dans la
Province du Katanga dans le cadre du projet de prévention de lutte
contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre en milieu
scolaire.
La compétence remarquable d'IDI, sa longue
expérience de travail avec les écoles ainsi que sa maitrise de
ressources humaines capables de conduire des activités de changement de
comportement a poussé l'organisme étasunien ,l'USAID de signer un
protocole d'accord depuis 2011 afin de mener un grand projet de 3 ans à
Kisangani sur la prévention des violences sexuelles et basées sur
le genre associées au VIH/SIDA. Il y a de pourparlers pour que ce
même projet soit conjointement mené par IDI à Kinshasa et
dans d'autres provinces pour une grande visibilité et pour un grand
impact en RDC154(*).
1.1.2. Vision de
l'association
La vision de l'association définit grosso modo ses
objectifs. Pour mieux le dire, toute association doit formuler cette question
capitale avant de se lancer dans le paysage associatif : A quel
résultat ultime vais-je aboutir ?
Ce rêve est un voeu ultime de l'association, il
participe à résoudre les grandes questions sociales. IDI, l'a
conçu à travers son logotype155(*). On le sait, le logo est une signature, un symbole,
un élément de reconnaissance qui déculpabilise l'acte
d'achat en provoquant un sentiment de fierté : il joue tout autant
sur la sécurité que sur la vanité156(*). Le logo tient un rôle
double, celui de symbole de l'image de marque de l'association, et celui de
signe de reconnaissance entre membres de l'association157(*).
Le logo reflète le projet de l'association et ses
valeurs. Le logo fait donc partie intégrante de la stratégie de
communication et doit refléter les préoccupations majeures des
dirigeants158(*).
251658240
Ainsi, le logotype d'IDI visualise la vision que cette
institution est appelée à remplir en RDC. Le fond bleu montre le
beau et grand pays qu'est la RDC. Le bleu est une couleur de tendresse mais
aussi du spleen, le bleu symbolise la créativité et
l'éternité. Au milieu de la flamme jaune se tiennent deux
personnes, représentées en couleur rouge. Le rouge c'est la
couleur dynamique, le rouge symbolise le feu, la vie, la passion
dévorante. Le rouge attire. Un homme et une femme mains liées et
levées pour signifier que le développement n'est pas l'affaire
d'un homme ou d'une femme uniquement et isolement mais une oeuvre commune
afin d'aller de l'avant pour embrasser tout le pays de la lumière du
progrès. Le jaune étant la couleur de la lumière, de
l'épanouissement et des certitudes. Autrement dit, c'est le travail
de tous et chacun qui permettra le pays de rayonner159(*).
Le choix de la symbolique de couleurs est une grande vision
pour IDI. Le logo reflète le projet d'IDI et ses valeurs. Le logo fait
donc partie intégrante de la stratégie de communication et doit
refléter les préoccupations majeures des dirigeants. Le Rouge est
une couleur dynamique par excellence, le rouge symbolise le feu, la vie, la
passion dévorante. Le bleu est une couleur de tendresse, le bleu
symbolise la créativité et l'éternité. Le jaune,
c'est la couleur de la lumière, de la chaleur, des dieux, de
l'épanouissement et des certitudes.
Quant aux écrits du bas de logo, ils
spécifient IDI et donne la teneur de sa vision qui est de
développer l'homme en entièreté : le mental
(l'intellect), le physique, le moral, le social, etc. Pour IDI, sauver l'homme
c'est penser à son développement intégral.
1.1.3. Objectifs de
l'association
Toutes les ONG poursuivent des
objectifs qui leur permettent de rayonner et d'être compétitives
face aux autres. Ainsi, nous pouvons épingler quelques objectifs que IDI
s'est assigné dans le cadre du paysage associatif :
- Favoriser le développement social par la
vulgarisation, sensibilisation aux principes fondamentaux de
développement ;
- Préparer la jeunesse, par l'encadrement scolaire,
culturel et à la prévention des toutes formes
d'épidémie ;
- Assister et accompagner les initiatives de
développement entrepris par la communauté en besoin ;
- Promouvoir le développement en encourageant les
dialogues et la négociation comme gage du développement ;
- Mettre en oeuvre toutes initiatives visant à
améliorer les conditions de vie des communautés160(*).
1.1.4. Mission de
l'association
La mission d'IDI reste de renforcer les capacités des
communautés locales afin qu'elles deviennent capables d'identifier,
d'analyser et de trouver des solutions durables aux problèmes qui
affectent leurs conditions de vie161(*).
1.1.5. La matrice SWOT
SWOT est la contraction des initiales des termes
anglais : strengths (forces), weaknesses (faiblesses), opportunities
(opportunités) et threats (menaces). Sous ce sigle, se cache une recette
permanente de poser un diagnostic et une projection, deux
éléments indispensables au choix d'une stratégie162(*). Il s'agit d'analyser
l'environnement interne et externe de l'association.
· Environnement interne
Forces
|
Faiblesses
|
- Disponibilité du bailleur à financer les
programmes ;
- Engagement d'IDI à atteindre le résultat du
programme ;
- Expertise du personnel IDI ;
- Partenariat avec l'Etat et les partenaires du secteur
éducatif ;
- Implication des acteurs du terrain (directeurs et
enseignants) dans le programme
|
- Faible implication des communautés aux acquis du
programme ;
- Programme limité à certaines écoles et
essentiellement à la partie Sud ;
- Manque d'un mécanisme de suivi des boursières
qui terminent le cycle primaire (qu'est-ce qu'elles deviennent
après ?)
|
· Environnement externe
Opportunités
|
Menaces
|
- Implication croissante des organisations dans le secteur
éducatif ;
- L'engagement des nouvelles autorités provinciales
à la recherche des solutions aux problèmes de
l'éducation ;
- La synergie des organisations du secteur éducatif
|
- Rupture de financement par le bailleur ;
- Instabilité politique
|
1.1.6. Domaines d'interventions
Etant donné que les initiatives sont plurielles et non
singulières, les domaines d'intervention d'IDI sont
éclatés en plusieurs secteurs notamment :
· l'éducation de base, les droits humains,
promotion des mécanismes communautaires de protection de l'enfant et la
petite enfance ;
· les droits humains ;
· la promotion des mécanismes communautaires de
prévention de l'enfant et la petite enfance ;
· la prévention en VIH/SIDA ;
· le genre et droits de la femme ;
· le développement (accompagnement des
organisations et associations communautaires de base).
1.1.7. Les grandes
réalisations d'IDI
Plusieurs réalisations sont signalées à
l'actif d'IDI au cours de cette première décennie, l'on
retient :
· En 2003 : assistance scolaire des filles de 10
écoles primaires dans le territoire de Luozi (Bas-Congo) ;
· De 2003 à nos jours : plusieurs ateliers de
réflexion, séminaires sur l'éducation, sur le VIH/SIDA,
sur l'autonomisation de la femme, des Organisation Communautaires de
base ; 200 enfants vulnérables sont pris en charge dans la
réintégration scolaire à travers le centre de rattrapage
scolaire ; accompagnement de 19 Associations de pêcheurs dans le
volet VIH/SIDA ; mise en oeuvre du programme alimentation scolaire avec le
PAM dans 58 écoles de l'Equateur avec au moins 19 300
bénéficiaires élèves et enseignants ;
· De 2004 à nos jours : assistance de
l'enfant fille à Luozi (Bas-Congo) et en Equateur (Mbandaka-Bikoro pour
les axes Bamana, Maita Bobangi et Ikelemba), 7 549 filles de 87
écoles primaires sont bénéficiaires de cette action ;
prise en charge scolaire auprès de 7 549 filles de 87 écoles
ciblées en Equateur du Sud ;programme de communication sur le
VIH/SIDA en milieu scolaire à travers 87 écoles primaires dans
les Provinces de Bas-Congo et de l'Equateur ; 15 Organisations
Communautaires de base accompagnée dans leur restructuration dans
l'analyse des problèmes prioritaires, définition des
stratégies d'intervention, l'élaboration du plan d'action et la
recherche de financement, partage d'expérience et capitalisation des
acquis ; mise en place des sessions de Mentoring autour du projet
Assistance à la scolarisation des filles ;
· De 2005 à nos jours : IDI travaille dans la
réinsertion des OEVs plus précisément dans le rattrapage
scolaire (EFGA, orphelins de VIH, pygmées) et a contribuée
à la mise en place des mécanismes communautaires de protection et
de suivi individuel des enfants ex-combattants en Equateur Sud avec l'appui de
l'UNICEF ;
· En 2008 : sensibilisation auprès de
3 000 parents sur l'éducation de la jeune fille ; prise en
charge scolaire de 50 enfants issus de la famille PVV ; formation de 60
pêcheurs activistes sur le VIH/SIDA ; organisation d'une caravane
motorisée de la sensibilisation pour l'éducation de la jeune
fille ;
· De 2009 à 2010 : l'encadrement et l'appui
avec matériels scolaires de 1 722 élèves ; dans
le cadre du projet de prévention et lutte contre les violences sexuelles
en milieu scolaire au Katanga, 594 enseignants formés dont 199 femmes en
prévention contre les violences en milieu scolaire, 126 membres des
associations des parents dont 49 femmes ont été formées en
conseillers communautaires dans les 31 écoles ciblées, 154
élèves leaders de clubs formés sur la prévention
des violences en milieu scolaire dans les 31 écoles ciblées, 450
manuels de l'élève imprimés et distribués, plus de
6 000 bandes dessinées sur les droits de l'enfant
distribuées, etc.
· De 2011 à nos jours : lutte contre les
violences scolaires par la mobilisation sur la « discipline
positive ».
2. Modes de communication
d'IDI
Nous le savons, la professionnalisation de divers secteurs
d'activité, notamment la communication au sein des associations depuis
les années 1980, prend largement comme modèle les
stratégies de communication et de marketing utilisés par les
entreprises. Il nous semble que cela a déjà fait de preuves dans
les ventes de biens et services.
Il est à noter que de plus en plus de gestionnaires
d'associations proviennent des milieux d'entreprise et y importent leurs
méthodes de gestion et de communication. Pourtant, l'identité
associative se distingue largement de celle des entreprises. Quoi qu'il en
soit, la communication est au coeur non seulement des entreprises, des
associations mais aussi de toute organisation humaine.
La communication est désormais reconnue comme un
élément clef dans la gestion des institutions, qu'il s'agisse
d'un groupement multinational, d'une petite organisation non-gouvernementale ou
d'une association de gouvernements locaux163(*).
La communication associative, non seulement financée
en partie par les dons de ses sympathisants, vise à créer et
entretenir le lien entre les sympathisants et l'association, entre permanents
et bénévoles, entre gestionnaires et bénéficiaires
des fonds récoltés et des services offerts164(*). Trois objectifs sont
déterminants dans la communication des associations : assurer le
financement de l'association et de ses missions, mobiliser et motiver les
différentes ressources humaines de l'association ; informer ;
modifier les comportements et promouvoir l'association165(*). C'est à ce titre que
cette communication est appelée relationnelle ou communication de
solidarité.
Riche de ces lumières, voyons comment IDI
élabore sa communication. Mais avant d'y arriver, une parenthèse
sur les ressources humaines nous parait être essentielle.
2.1. Les ressources humaines
d'IDI
L'équipe d'IDI est
pluridisciplinaire. Elle est composée des Médecins,
prêtres, techniciens de développement, économistes,
financiers, juristes, experts en communication, statisticiens ayant une
expérience d'au moins trois ans dans le domaine de développement
communautaire ayant bénéficié des formations tant à
l'intérieur qu'à l'extérieur du pays166(*).
Toutefois, un personnel assure la permanence tant au niveau
national qu'au niveau provincial.
Le bureau central est composé du Coordonnateur
National ou Directeur exécutif, du Directeur de programmes, de
l'Administrateur-Manager, de l'Assistante à la coordination et de
l'Assistant à la logistique.
Au niveau provincial (IDI est présent à
Kinshasa, Bas-Congo, Equateur, Katanga, Kisangani). Dans l'organigramme, on
trouve le chargé de communication, le chargé de suivi et
évaluation, le superviseur de Zone de santé, le chargé de
finances, le logisticien et les animateurs relais communautaires.
2.2. La
spécificité de la communication interne
On le sait, la communication interne
s'effectue davantage sur un mode relationnel que sur un mode procédural,
utilitaire167(*). C'est
la raison pour laquelle on peut assurer que le capital des associations, c'est
son facteur humain. Etant dès lors fondamentale dans la vocation de
l'activité associative, cette communication a pour objectif de
créer et d'entretenir le lien social pour l'avancement et le
progrès de l'association. Son rôle est de rassembler et d'unifier
toutes les personnes qui participent activement à la vie de
l'association autour de son projet et de ses valeurs, avec le souci de
valoriser en particulier le lien social que permet l'association.
Il nous semble que les rencontres entre membres, l'accueil
des nouveaux membres, mettent à jour les capacités des uns et des
autres et donnent de nouvelles idées d'actions car les projets
élaborés et conduits ensemble créent des occasions
d'échanges d'expériences, de formations
réciproques168(*).
L'ONG IDI communique et informe ses membres et son personnel
impliqués concrètement dans la vie de l'association par
l'intermédiaire de divers moyens. Nous retenons deux outils
principaux : les outils oraux et les outils écrits.
2.2.1. Outils oraux
Ces outils sont généralement constitués
des moments d'échanges qu'ils soient formels ou informels par le biais
de réunions d'équipe, d'assemblées, de fêtes, voire
de rites etc. de telle façon où l'on crée des espaces
où la parole peut circuler169(*). L'on retient pour le compte d'IDI :
l'Assemblée générale ; les réunions
hebdomadaires ; les fêtes ; les entretiens ;
l'évaluation des activités ; etc. ces moments
d'échanges solidifient l'association et créent le lien entre les
membres.
2.2.2. Outils
écrits
Au niveau provincial, le Coordonnateur envoie les rapports
hebdomadaire et mensuel à la coordination nationale. Au niveau national,
il y a compilation de ces rapports de provinces ce qui facilite
l'élaboration de rapports trimestriel et annuel. Toutefois, grâce
à l'informatique de réseau, les membres se communiquent par le
biais de : la messagerie électronique, du skype ; du
Messenger , de newsletters , du facebook ; des e-mails,
etc. Ces médias sociaux , fruits des technologies de l'information et de
la communication (NTIC), sont des atouts qui mettent tant les membres de
l'intérieur que l'extérieur de l'association en relation. Et cela
parce que IDI est un réseau Internet de haut débit et tous les
membres ont accès facile sur le Net.
2.2.3. Le fonctionnement de
la communication à l'externe
Une association, à moins d'être une secte, ne
vit pas en circuit fermé. Toutes les associations aspirent à
être connues, au minimum par les personnes qui éprouvent des
affinités avec elles. Car, s'associer c'est créer des liens.
Ainsi, IDI assure sa pérennité en envisageant une
stratégie de communication laquelle renforce sa notoriété.
Les relations d'IDI avec ses partenaires techniques et financiers ( USAID, FHI
360,UNICEF,PAM,PNUD, PNMLS, OXFAM, C-CHANGE, etc.), des services publics de
l'Etat (Ministères de l'EPSP, Ministère du Plan, ministère
du genre, famille et enfant, Ministère de la justice et de Droits
Humains) et les autres structures associatives locales restent en grande partie
assurée par le Coordonnateur National et le Directeur des programmes. Le
contact direct est privilégié et les moyens utilisés
sont : les relations publiques ; les relations avec la presse ;
le lobbying ; le plaidoyer ; le téléphone ; les
courriers ; les courriels ; le dépliant ; les
différents rapports ; etc.
3. IDI et ses
stratégies de lutte contre les violences sexuelles et scolaires :
état des lieux
Dans cette section nous allons passer en survol
la problématique de violences sexuelles et scolaires en RDC. Puis,
montrer les mécanismes que l'ONG IDI met en oeuvre grâce aux
différents partenaires pour tenter de lutter contre les violences en
milieux scolaires.
3.1. Identification du
problème
3.1.1. Violences
sexuelles
Les études menées en RDC indiquent que les
violences sexuelles et celles basées sur le genre (SGBV) est une
occurrence commune parmi les femmes vivant dans ce pays. Selon l'Enquête
Démographique et de Santé (EDS)170(*) de 2007, 71% de femmes mariées ou qui ont un
partenaire sont souvent ou ont déjà été victimes
de quelques formes de violences intimes de la part de leurs partenaires. De ces
femmes, une sur deux a été victime de violence domestique les
années passées ;un peu plus d'un tiers (34%) ont
été victimes de violence sexuelle au moins une fois au cours de
12 mois précédent l'enquête et plus d'un tiers (37%) ont
été victimes de violence physique ou sexuelle il y a plus de cinq
ans. Une proportion de 16 % de femmes enquêtées a
été forcée d'avoir les relations sexuelles contre leur
volonté, et 12 % de femmes ont été victimes de violence
pendant leur grossesse. Bien que ces données indiquent que la SGBV
suscite plus d'attention vers la partie Est de la RDC, c'est un fait de vie
pour les femmes à travers tout le pays171(*).
Il nous semble que, le Gouvernement de la RDC a fait quelques
progrès dans la résolution de ce problème, car
déjà en 2006, le code pénal de la RDC était
révisée pour mieux définir la violence sexuelle et mettre
l'accent sur les sanctions y relatives. Cependant, les normes culturelles ont
empêché les efforts de renforcement de la loi. Par exemple, le
nombre des cas rapportés ont augmenté de 32% depuis 2007.
Soulignons toutefois que ces cas sont généralement
rapportés par défaut quand les victimes cherchent une prise en
charge médicale. Sur le 17 500 cas de SGBV rapportés en 2009,
seulement 145 plaintes, soit moins de 1%, ont été
déposé à la justice. Les données sur le Sud-Kivu en
2009 indiquaient que sur le 5 010 cas de viols (SGBV) rapportés à
travers le système médical dans la province, seulement 2% ont
sollicité l'appui judiciaire. Les récentes tendances indiquent
que pendant que plus de 50% d'auteurs de viols au Nord et Sud Kivu sont des
hommes en uniforme, dans les 7 provinces restantes, les membres de services
informels représentent 16% ou moins d'auteurs172(*).
Depuis 2006, le pourcentage de viols a
baissé passant de 68% à 35% de cas rapportés impliquant
les hommes en uniforme. Les données de
l'EDS combinées à celles relatives au renforcement de la
loi indiquent que la majorité de femmes en RDC qui sont victimes de
viols dont les auteurs sont des hommes ne cherchent ni une prise en charge
médicale, ni un appui psychosocial ou légal.
Avec une prévalence du VIH SIDA de 4,3% en 2008 chez
la population sexuellement active selon l'ONUSIDA, la prévalence
élevée de SGVB devient même un problème plus urgent
de santé publique comme elle limite la capacité des femmes de
tous les âges d'exercer leur droit à la sexualité et
à la reproduction, incluant la négociation des pratiques
sexuelles, révélant leur statut en HIV, et accédant aux
services dont elles ont besoin.
Selon une étude menée par les scientifiques
américains à l'Est de la RDC ; près de 40 % des
femmes et plus de 23 % des hommes ont signalé avoir été
victimes d'agressions sexuelles173(*).
3.1.2. Violences
scolaires
Le 29 octobre 2002, lors de la Journée Mondiale de la
santé mentale (dont le thème était « Les
conséquences des événements traumatisants et de la
violence sur les enfants et les adolescents »), Mashako Mamba,
alors ministre de la Santé en RDC, déplora que les adultes,
surtout les enseignants, créent chaque jour un environnement de violence
et de traumatisme sur les enfants. Selon lui, cela pousse ces derniers dans
l'errance et il a notamment dit ceci : « de nos maisons, de nos
églises, de nos écoles et autres milieux de travail, nous
envoyons des milliers d'enfants dans la rue». Aux enfants, il a
demandé de revendiquer leurs droits, mais aussi d'éviter la
violence, de ne pas copier les adultes pour ne pas la perpétuer à
leur tour174(*).
Deux autres aspects complètent le concept de la
violence éducative ordinaire : l'exclusion des études des
ayants droit et les conditions dans lesquelles les enfants étudient.
Gratien Mokonzi Bambanota175(*) affirme que « l'une des
manifestations de la déchéance du système éducatif
congolais se remarque au niveau de son expansion quantitative. En effet, bien
que le nombre d'élèves augmente d'année en année,
l'importance de ce nombre par rapport à la population scolarisable,
exprimée par le taux brut de scolarisation, diminue
systématiquement. Au niveau de l'enseignement primaire, ce taux est
passé de 76% en 1990 à 52% en 2001 » 176(*).
En outre, il a été observé que le taux
net de fréquentation scolaire augmente avec l'âge des enfants,
allant de 55 % chez les enfants de 6 ans à 83 % chez les plus
âgés de 11 ans. Entre 2001 et 2010, les taux de
fréquentation scolaire du primaire ont augmenté, passant de 52
à 75 % dans l'ensemble, de 55 à 78 % chez les garçons et
de 49 à 72 % chez les filles. L'indice de parité des sexes au
niveau primaire est de 0,93 filles pour 1 garçon177(*).
C'est dans ce cadre que C-Change en collaboration avec IDI a
initié un projet pilote pour prévenir et lutter contre les
violences en milieu scolaire en prenant comme groupe cible les
élèves de 5ème et 6ème
primaires et ceux de 1ère et 2ème secondaire. Ce
projet, basé au Katanga, est exécuté par l'ONG Initiative
pour le développement Intégral (IDI).
Le projet sur les violences sexuelles et celles basées
sur le genre en milieu scolaire a été initié suite aux
plaintes des filles boursières sur la maltraitance et le
harcèlement sexuel de la part de leurs enseignants dont elles sont
victimes.
La mise en oeuvre de ce projet exige au préalable une
évaluation initiale de ce phénomène pour identifier la
nature et l'ampleur de la violence qui s'exerce contre les enfants en milieu
scolaire. Cette étude permettra aussi aux responsables du projet de
mieux comprendre les facteurs sociaux et environnementaux qui favorisent
l'augmentation de la violence dans ce milieu et les pistes de solutions pour
rendre ce milieu sans violence et accueillant pour les enfants.
Comment corriger un tel phénomène qui prend de
l'ampleur inquiétant ?
Comment éradiquer ce fléau sociétal dans
l'imaginaire congolais ?
En effet, le gouvernement, les organismes tant nationaux
qu'internationaux ainsi que les membres de la société civile ont
dénoncé et condamné le mal. Cependant, en se penchant
trop à la question, ils n'ont fait que s'attaquer aux effets alors qu'il
faut plutôt s'attaquer aux causes.
3.2. Cause sociale à
promouvoir
L'ONG IDI ayant vu et analysé le
phénomène, a voulu revisiter les écoles et voir si
l'imposition de punitions corporelles ou les sanctions physiques commises
à longueur de journées par certains enseignants n'engendrent
pas ou ne cultivent pas dans l'imaginaire des élèves de
sentiments de violence. Selon l'ONG IDI, les punitions corporelles qui sont
infligées par les enseignants aux élèves à
l'école sont de terrains fertiles qui créent l'environnement
violent. Pour cette ONG, afin d'éradiquer le phénomène de
viol ou violences faites contre n'importe quelle personne humaine, il faudrait
rééduquer les enseignants qui ont le monopole du savoir et qui
par leurs différents gestes discordants d'agressivité
créer dans l'imaginaire des élèves de sentiments de
vengeance et de violence.
Pour l'ONG IDI le recourt à la méthode de la
discipline positive est une arme efficace qui crée l'environnement
pacifiste et assainit l'école. Cette discipline positive n'est rien
d'autre qu'une forme de discipline non violente où l'enfant est
respecté en tant qu'apprenant. Il s'agit d'une approche d'enseignement
qui aide les enfants à réussir, leur fournit de l'information et
favorise leur croissance178(*). Il s'agit au vrai dire des conséquences
logiques par opposition à la punition corporelle, qui suggère
à l'apprenant ce qu'il doit faire. Par exemple, si l'élève
jette un papier par terre, il devra le ramasser ; si un
élève n'a pas fait le travail assigné, il devra le
compléter durant ses temps libres ; si un élève a
endommagé un bien appartenant à l'école, il devra le
remplacer, si un élève s'est bagarré durant la
recréation, il sera privé de la recréation ; si un
élève dérange les autres, il sera mis à
l'écart, etc.
La cause sociale que IDI veut promouvoir c'est le respect et
la défense de droit de l'enfant (droit international de l'homme)
prôné par la déclaration universelle de Nations unies et
adoptée par la RDC dans sa loi N°09/001 du 10 janvier 2009 portant
protection de l'enfant en République démocratique du Congo.
3.3. Les partenaires d'IDI
C-CHANGE est un projet de communication financé par
l'USAID. Il travaille en partenariat avec l'ONG «Initiative pour le
Développement Intégral» en sigle IDI et a mis en oeuvre un
projet pilote de prévention et de lutte contre les violences sexuelles
et celles basées sur le genre en milieu scolaire ciblant les
élèves garçons et filles âgés de 10 à
14 ans du niveau primaire (5ème et 6ème) et
du secondaire (1ère et 2ème) dont la phase
pilote est exécuté au Katanga dans 31 écoles dont 14
à Lubumbashi, 4 à Likasi et 12 à Kasumbalesa. Le projet a
démarré en Août 2010 et a pris fin le 30 juin 2012.
C-CHANGE a utilisé le programme « Ecole
sans violence » ou Ecole
sécurisée du manuel DOORWAYS de l'USAID. Il a
développé une stratégie novatrice et prometteuse pour
créer un environnement sécurisé à travers
l'approche « Ecole sans violence à travers la discipline
positive ».
Ce projet est axé sur le modèle social du
changement de comportement (CCSC). Il s'agit d'un projet pilote que C-Change a
confié à IDI pour l'exécution.
Toutefois, les autres partenaires avec qui IDI collabore au
quotidien restent : les inspecteurs de l'EPSP, la division du genre,
famille et enfant ; la police ; les syndicats.
Le projet aurait produit encore plus de résultats et
surtout s'inscrire efficacement dans l'avenir si les exécutants
faisaient intervenir également les autres organisations de la
société civile, les Eglises et le gouvernement provincial.
En plus, on n'a senti aucune fois le souci de savoir ce que
l'UNICEF fait dans le même secteur pour une jonction d'actions.
3.4. Stratégie de lutte
contre les violences scolaires179(*)
3.4.1. Cadre logique
Tableau n° 3 : Tableau récapitulatif du
projet SGBV
Objectifs
|
Activités
|
IOV
|
Résultats
|
Equiper les jeunes filles et garçons en connaissance et
en compréhension de violences sexuelles et celles basées sur le
genre et en capacités de les résister et de les éviter
|
- Mettre en place les Clubs SGBV des élèves dans
chaque école
- Former les membres de Clubs/ SGBV de filles et
garçons
- Planifier avec les points focaux et le Club de chaque
école les activités prioritaires.
- Organiser les exercices de cartographie de lieu non
sécurisé des écoles et de communautés avec les
élèves
- Organiser des séances d'animation des clubs par les
élèves leaders sous la supervision des points focaux.
|
- Nombre des clubs créés
- Nombre de membres formés
- Nombre de Plan d'activités prioritaires de clubs
élaboré.
- La cartographie de lieu non sécurisé existe
- Nombre de rapport de club élaboré et
déposé.
|
- 31 écoles clubs
- 155 membres formés, soit 5 par école, dont 77
filles
- Plan d'activités de clubs disponible
|
Améliorer les connaissances et renforcer les
capacités des responsables des écoles, des enseignants, des
points focaux SGBV dans les écoles, et les identifier pour
décourager et intervenir dans les cas de SGBV
|
- Identification des autres groupes cibles
- Conduire l'orientation des autres groupes cibles sur le
projet
- Former les enseignants et les responsables des écoles
sur le manuel « Safe School Curriculum »
- Identifier les enseignants points focaux au niveau des
écoles
- Former les enseignants points focaux sur le « Safe
School Curriculum » et sur l'organisation des services communautaires
de référence pour les SGBV
- Former les membres des associations des parents en SGBV
- Mettre en place le COSUVE au niveau de chaque école en
partenariat avec l'EPSP et la Division Genre
- Accompagner les écoles dans l'élaboration de
leurs plans d'action contre les SGBV
- Organiser un atelier d'harmonisation du plan d'action
à mettre en oeuvre au niveau des écoles
- Fournir les matériels pour les activités dans
les écoles
- Apporter l'appui technique nécessaire aux
écoles pour conduire les activités
- Suivre les activités au niveau de chaque
école
- Travailler avec les points focaux pour produire un guide de
système de référence et de contre référence
à échanger avec les enseignants et les élèves
- Suivre, actualiser et rapporter sur les activités de
COSUVE y compris leurs rencontres régulières
- Initier les activités d'harmonisation du code de
conduite
|
- nombre de groupes cibles identifiés
- nombre d'orientation de groupe cibles organisées
- Nombre d'enseignants formés
- Nombre d'enseignants identifiés
- nombre d'enseignants points focaux formés
- Nombre d'écoles ayant un comité SGBV
- nombre d'écoles ayant un plan d'action
- nombre de plan d'action disponible
- Liste des enseignants points focaux
- Nombre de matériel produit.
- Nombre de rapport des activités de cosuve
élaboré et déposés.
|
- 594 enseignants formés dont 199 femmes.
- 62 enseignants identifiés et formés comme point
focal dont 31 femmes
- 31 écoles
- 31 cosuve mis en place
- 31 écoles
- 126 membres des associations de parents formés dont 49
femmes
- Un atelier organisé
- 220 modules imprimés, 400 manuels élèves,
6000 bandes dessinées, 500 T-shirts, 62 guide de
référence, carton rouge, 10mésures
|
Elaborer les codes de conduite pour orienter le comportement
lié aux violences sexuelles dans les écoles. Ces codes vont
décourager les violences et encourager les responsables des
écoles, les membres des communautés, et les parents de soutenir
et renforcer les règles de conduite.
|
- Organiser des rencontres de plaidoyer auprès des
autorités politico administratives, scolaires , religieux et des leaders
communautaires contres les SGBV en milieu scolaire
- Sensibiliser les membres des associations des enseignants
(syndicat), les associations des parents sur la nécessité d'un
code de conduite au niveau des enseignants des écoles
- Travailler avec les écoles et les points focaux pour la
mise en place d'un code de conduite au, niveau de chaque école
- Développer un guide pour les services de
référence et contre référence
- Organiser les rencontres d'échange d'expérience
entre enseignants points focaux de Lubumbashi, Likasi et Kasumbalesa
- Organiser les rencontres d'échange d'expérience
entre les associations des parents
|
- Nombre séances de plaidoyer organisé et
autorités impliquées
- Nombre de parents et enseignants sensibilisés et de
séances de sensibilisation tenues
- Nombre d'écoles ayant un code de conduite
- nombre de guide disponible
- Nombre de session d'échange d'expériences
enseignantes organisées
- Nombre de session d'échange d'expérience parents
organisée
|
- Une séance de plaidoyer par site, soit 3 au total
- 31 écoles
- Existence des guides.
- Une session d'échange
- Une session d'échange
|
Augmenter le nombre d'élèves qui rapporte les cas
de violences et qui cherchent les services d'appui au cas où ils en
sont victimes
|
- Travailler avec les Clubs/SGBV pour organiser les
activités de sensibilisation sur les SGBV en fin d'année
- Vulgariser la Convention de droit de l'enfant
- Vulgariser la sur la protection de l'enfant
- Vulgariser la loi sur les violences sexuelles
- Organiser avec les élèves au niveau de chaque
école de forum, théâtres et ateliers d'information
basés sur « le manuel d'élèves
|
- Nombre de clubs ayant organisé des activités de
fin d'années
|
- 31écoles
- Les élèves sont sensibilisés.
|
Améliorer la compréhension des conséquences
des violences et changer les attitudes qui favorisent les violences
basées sur le genre.
|
- Développer ou élaborer un plan de
communication/media pour susciter l'éveil dans les communautés
cibles
- Concevoir les messages médiatiques
- Pré tester les messages
- Identifier les membres traditionnels des communautés
pour organiser les activités de prévention contre les SGBV au
niveau local
- Identifier les leaders communautaires devant organiser les
activités au niveau local contre les SGBV
- Atelier avec les acteurs de media et communication
- Organiser de campagne de communication et de media sur les
SGBV en utilisant des supports médiatiques
- Organiser des séances de communication dans le cadre de
la campagne de sensibilisation
- Mener la campagne de communication et media pour le code de
conduite
- Concevoir les supports de communication et les disponibiliser
pour les campagnes
- Mettre en place des Clubs d'écoute dans les
écoles sur les SGBV
- Suivre et Evaluer en mi-parcours des activités de
communication
- Revue des activités de communication/media
|
- nombre de plan de communication disponible
- nombre de message conçus
- Nombre de message pré testés
- nombre de leaders traditionnels impliqués
- nombre de leaders traditionnels impliqués
- nombre de campagne organisée
- nombre de séance organisée
- nombre campagne organisé sur le code de conduite
- nombre de revue organisé sur la communication
|
- Un plan de communication disponible
- Une séance organisée avec le media
- 2265 diffusions de spot, 69 émissions
- Une session de vulgarisation de code de conduite par site
- Les rapports mensuels et trimestriels sont
élaborés
|
Changer les normes
individuelles et de communautés liées aux SGBV
|
- Mobiliser les membres des communautés en faveur pour
apporter un appui des élèves contre les SGBV
- Appuyer les leaders communautaires dans la protection des
élèves contre les SGBV
- Soumettre le rapport trimestriel
|
- nombre de leaders impliqués dans la protection des
élèves contre les SRGBV
- Nombre de rapport soumis
|
|
-
Source : CODHOH, C-CHANGE 2012
3.4.2. Zones d'intervention
Le projet a été exécuté dans la
Province du Katanga, précisément dans les villes de Lubumbashi,
Kasumbalesa et Likasi.
3.4.3. Populations cibles
Initialement prévu pour 61 écoles, le projet a
été exécuté dans 31 écoles. Il avait pour
cible :
· Les élèves filles et garçons de 9
à 14 ans précisément les élèves de
5ème et 6ème primaire puis de
1ère et 2ème secondaire ;
· Les autorités scolaires, les enseignants et
parents desdits élèves ;
· Les communautés en général.
3.4.4. Groupes cibles
Le groupe cible a été bien choisi. Dans les
pools éducationnels de l'homme, il y a la famille, l'école,
l'église, le travail et la rue. Les pools les plus efficaces et
recommandés sont la famille et l'école. Celle-ci est le
laboratoire d'une nation. En éduquant les enfants, on investit pour
l'avenir.
Cependant, le projet devrait s'étendre à
plusieurs jeunes. Car aujourd'hui le taux de scolarisation est faible en RDC,
surtout dans les Régions à faute croissance d'exploitation des
ressources minérales, comme le cas du Katanga et autres provinces de
l'Est de la RDC. Vu l'ampleur de la violence dans cet axe du Pays, travailler
seulement avec les élèves sélectionnés dans
quelques écoles seraient un saupoudrage de l'action. En plus, il serait
également utile de développer un autre programme comme
« famille sans violence » pour l'éducation des
parents. Car le problème de violences basées sur le genre est un
fait sociétal qui exige à ce que toutes les strates soient
touchées pour le réduire à défaut de
l'éradiquer.
Dans le tableau ci-dessous, nous indiquons le nombre des
élèves mobilisés ainsi que les établissements
choisis.
Tableau n°4 : Nombre de
cibles par écoles concernées par le projet
Secondaire
|
Filles
|
Garçons
|
Total
|
Nombre d'écoles
|
Kasumbalesa
|
398
|
624
|
1022
|
4
|
Likasi
|
511
|
331
|
842
|
3
|
Lubumbashi
|
441
|
736
|
1177
|
3
|
Total
|
1350
|
1691
|
3041
|
10
|
Primaire
|
Filles
|
Garçons
|
Total
|
Nombre d'écoles
|
Kasumbalesa
|
907
|
1105
|
2012
|
8
|
Likasi
|
677
|
400
|
1077
|
2
|
Libumbashi
|
1319
|
1527
|
2846
|
11
|
Total
|
2903
|
3032
|
5935
|
21
|
Total
|
4253
|
4723
|
8976
|
31
|
Source : IDI (Rapport annuel
2012)
3.4.5. Plan de
communication
Tableau n°5 : Analyse de 5 P marketing
Produit
|
Prix
|
Points de vente
|
Promotion
|
Participation
|
La discipline positive
|
L'abandon et le rejet pour l'enseignant de faire usage du
bâton et d'injurier les apprenants à l'école
|
Les écoles de villes de Kasumbalesa, Likasi et
Lubumbashi dans la province du Katanga
|
Documents imprimés, affichages, bandes
dessinées, dix mesures pour l'enseignant, film, théâtre,
règlement d'une classe sans violence, etc.
|
Sessions de formations, ateliers, évaluation
mi-parcours, pré-test de documents, etc.
|
|
|
|
|
|
3.4.6. Les principaux axes
de la campagne de communication
Trois stratégies ont été mises en oeuvre
par IDI pour tenter d'éradiquer ce fléau sociétal que la
violence scolaire. Il s'agit du plaidoyer, de la mobilisation sociale et de la
communication pour le changement social et de comportement.
3.4.1. Plaidoyer
Cette stratégie a été utilisée pour
ces objectifs :
- Elaborer les codes de conduites pour orienter le
comportement lié aux violences sexuelles dans les
écoles ;
- Changer les normes individuelles et de communautés
liées aux SGBV
Le plaidoyer a été appliqué aux
responsables des écoles, aux membres et parents. Or selon le rapport
sommatif grâce à la stratégie, il y a eu
légère amélioration de considérer les enfants. Les
parents ont constaté que les violences physiques faites à leurs
enfants par les enseignants à longueurs de journées ont
baissé dans les écoles180(*). Selon le même rapport, les parents ainsi que
les responsables d'écoles ont acquis une bonne connaissance et
respectent les droits de l'homme et de l'enfant.
Cependant, il est à noter que cette stratégie a
été mal appliquée par IDI parce que selon la
définition, le plaidoyer est organisé à l'intention des
autorités administratives , des leaders religieux, des chef coutumiers
et d'autres autorités exerçant une quelconque influence au sein
de la communauté. Il peut être considéré comme une
action visant à changer les politiques, les positions ou les programmes
d'une institution, quelle qu'elle soit181(*). Toutefois, IDI reconnait que le plaidoyer
auprès des autorités politiques et société civile
n'a pas été structuré, par conséquent moins
efficace182(*).
3.4.6.2. Mobilisation
Communautaire
En principe, la mobilisation communautaire ou sociale
intervient après le plaidoyer auprès des autorités. Son
objectif est de sensibiliser, de convaincre, d'exercer une influence pour
amener les personnes visées à adhérer à votre cause
ou à votre point de vue, à manifester leur intérêt
ou leur sympathie pour une thématique qui jusque-là leur
était indifférente183(*).
IDI a fait recours à cette stratégie pour ces
objectifs :
- Augmenter le nombre d'élèves qui rapportent le
cas de violences et qui cherchent les services d'appui au cas où ils en
seraient victimes ;
- Améliorer la compréhension des
conséquences des violences et changer les attitudes qui favorisent les
violences basées sur le genre.
La mobilisation communautaire a été faite
auprès des élèves et des enseignants. Cependant, dans
cette stratégie, il fallait insérer les parents
d'élèves et d'autres acteurs parce qu'ils ont aussi
été mobilisés.
3.4.6.2. Communication pour le
Changement de Comportement184(*)
Qualifiée aussi de communication de proximité,
cette stratégie était développée pour faciliter
l'atteinte des objectifs ci-après :
- Equiper les jeunes filles et garçons en connaissance
et en compréhension de violences sexuelles et celles basées sur
le genre et en capacités de les résister et de les
éviter ;
- Améliorer les connaissances et renforcer les
capacités des responsables des écoles, des enseignants, des
points focaux SGBV dans les écoles, et les identifier pour
décourager et intervenir dans le cas de SGBV.
Cette sensibilisation s'est effectuée auprès
des élèves, responsables, enseignants et points focaux. Les
élèves sont parvenus à identifier les actes de violence
pour mieux les résister afin de créer l'environnement
sécurisé à l'école. Les enseignants, quant à
eux, apprennent désormais les notions de droit et de protection de
l'enfant.
Selon le rapport d'évaluation
sommative, toutes les stratégies proposées ont été
bonnes pour un tel projet. Néanmoins, l'on a senti que la
stratégie d'intervention du bailleur a dominé sur celle de
l'exécutant. C'est plus la stratégie de communication pour le
changement de comportement qui a été plus
développée au regard même des outils de communication
produits. Bien que dans la mobilisation communautaire et le plaidoyer, il faut
communiquer, l'on a constaté que les actions de plaidoyer et de
mobilisation communautaire n'ont pas tellement été approfondies.
Ceci devrait être possible par l'élaboration d'un plan de
communication intégrant toutes ces stratégies185(*).
3.4.7. Les effets produits
par le projet de la discipline positive
La finalité ultime du projet c'est la promotion des
normes sociales positives qui peuvent éliminer toutes les formes de
violence basée sur le genre en milieu scolaire186(*).L'instauration de la
discipline positive au sein des établissements éducatifs de la
RDC est un manque à gagner afin de promouvoir le droit de l'homme et de
l'enfant. Ce projet pilote qui s'est concrétisé dans les
écoles du Katanga s'étendra dans les autres provinces du pays
dans les jours à venir. Ce projet bien que focalisé dans les
établissements scolaires en essayant de créer un environnement
sécurisé pour l'éducation des élèves s'est
répercuté dans la vie sociale.
3.4.7.1. Effet technique
- Attendu : l'intégration de
l'approche « discipline positive » au niveau des
écoles ; l'utilisation des manuels par les enseignants et
élèves ;
- Inattendu : l'intégration de l'approche
« discipline positive » au niveau de certains foyers ;
l'utilisation des manuels par un Inspecteur de l'EPSP.
3.4.7.2. Effet social
- Attendu : la diminution de la violence
basée sur le genre en milieu scolaire ; la considération et
le respect des droits de l'enfant ;
- Inattendu : les enfants sont
libérés de la corvée de la discipline négative et
étudient maintenant sans crainte et améliorent leurs rendements
à l'école.
3.4.7.3. Effet financier
- Attendu : les performances des élèves
étant améliorées que les enfants paient les frais
scolaires ;
- Inattendu (effet négatif) : les
élèves ne sont plus chassés pour la cause de non paiement
des frais scolaires, le budget de l'école diminue avec
conséquence sur la prime de l'enseignant.
3.4.7.4. Effet
organisationnel :
- Attendu : l'élaboration participative du code de
conduite ;
- Inattendu : l'intégration des matières
dans le programme de l'EPSP Katanga et dans les cours de français,
civisme, religion et éducation à la vie.
Déc Jav. Fév.
Mars Avril Mai Juin Juill. Aout Sept. Oct Nov
Déc Jav. Fév. Mars Avril Mai Juin
Juil. Aout Sept Oct Nov T(mois)
2010 2011 2011 2012
2012
1er Trimestre 2011 2ème
Tr 3ème Tr
4ème Tr 5ème Tr 2012
6ème Tr 7ème Tr
2012
A (activités)
- Séances avec les parents
- Séances avec les enseignants
- Campagne de sensibilisation
- Suivi des activités et évaluation mi-parcours
- Vulgarisation de la loi sur les violences sexuelles
- Vulgarisation sur la convention des droits et la protection
de l'enfant
- Rencontre de plaidoyer
- Utilisation de matériels
- Formation des membres des associations des parents
- Formation des enseignants et responsables des
écoles
- Mise en place et formation des clubs
3.4.8. Le chronogramme des
activités liées au projet
3.4.8.1. Explication du
chronogramme187(*)
Plusieurs activités ont été
réalisées dans le cadre du projet de violences scolaires dans la
province du Katanga. Mais, dans le diagramme de GANT, nous avons seulement
privilégié celles qui avaient une plus grande
visibilité.
En effet, les activités du projet ont
été reparties sur sept trimestres, soit du décembre 2010
à Août 2012.
Le premier trimestre (de décembre 2010 à
février 2011) a été consacré) la mise en place,
à la formation des clubs des élèves dans chaque
école et à la formation des enseignants et responsables des
écoles et à l'utilisation de matériels.
Le deuxième trimestre (de mars à mai 2011) fut
consacré à la formation, au plaidoyer et à la campagne de
sensibilisation. Le troisième trimestre (de juin à aout 2011) fut
consacré à la formation et à la campagne de
sensibilisation.
Le quatrième trimestre (de septembre à novembre
2011) fut consacré à la formation, au plaidoyer, à
l'évaluation mi-parcours et à la sensibilisation. Le
cinquième trimestre (de décembre 2011 à Février
2012) et le sixième trimestre (de mars à mai 2012) furent
consacré à la formation.
Le septième trimestre (de juin à Aout 2012) fut
consacré aux sessions d'échanges d'expérience avec les
enseignants et les parents.
3.4.8.2. Limites du
chronogramme d'IDI
La stratégie de la communication du projet sur les
violences scolaires d'IDI a le mérite d'avoir ventilés toutes
les activités susceptibles de donner de résultats
adéquats. Cependant, la planification de ces activités n'a pas
été bien structurée, si on lit attentivement le document
de la stratégie, on peut relever quelques failles :
- Le plaidoyer n'intervient qu'au deuxième et
quatrième trimestre alors qu'il devait intervenir dès le
début du projet ;
- Les fréquences de séances de formation ne sont
pas indiquées ;
- La vulgarisation sur la Convention de droit et de la
protection de l'enfant ainsi que la vulgarisation de la loi sur les violences
sexuelles ne sont pas indiquées alors qu'elles ont été
prises en compte dans le projet.
3.4.9. Conception des
matériels socio-éducatifs
3.4.9.1. Etapes de la
conception des matériels éducatifs
- étude de base ;
- conception des matériels éducatifs par quelques
experts des ONG sur place ;
- pré-tester les matériels ;
- faire valider les matériels ;
- vulgarisation des matériels.
La conception des matériels trouve
leur source dans les déclarations ou discours sur les droits des hommes,
femmes et enfants. Les matériels cadrent avec les enseignements de
l'Etat congolais.
3.4.9.2. Les matériels
produits dans le cadre du projet
Ces matériels éducatifs ci-après ont
été vulgarisés déjà dans le cadre de lutte
contre les violences liées au genre, il s'agit de :
- module (1) de l'enseignement ;
- module (2) de l'élève ;
- le carton rouge et vert ;
- la bande dessinée ;
- le guide de référence ;
- les dix mesures à observer par l'enseignant;
- le règlement de la classe ;
- le règlement d'une classe sans violence ;
- le code de la bonne conduite ;
- module 3 : Genre ;
- module 4 : droits humains ;
- modules 5&6 : violences et discipline positive.
3.4.10. Points forts et
points faibles du projet
3.4.10.1. Points forts
- le projet est en lui-même innovant de par les outils
de communication produits et utilisés par le projet ;
- utilisation de matériels de communication
adaptée aux élèves ;
- forte implication des Autorités provinciales de
l'éducation et de Ministère de Genre, Famille et enfant
dès le début du projet ;
- participation des Inspecteurs et syndicat des enseignants
à l'élaboration du projet de code de bonne conduite en
collaboration avec les élèves ;
- l'engagement des plusieurs enseignants de ne plus recourir
à la violence mais à faire de la discipline positive une approche
nouvelle dans l'éducation ;
- l'usage des médias et des matériels/outils de
communication pour la vulgarisation des activités du projet.
3.4.10.2. Points
faibles
- absence d'un plan de communication adéquat
différent d'un programme des émissions aux
médias ;
- manque du respect de suivi du projet par de réunions
régulières d'évaluation ;
- le plan de suivi n'a pas été
élaboré au préalable ;
- les différents acteurs impliqués travaillent sur
base d'une motivation ;
- la dépendance totale du point de vue budgétaire
à un seul bailleur de fonds ;
- le champ d'action et la population cible était
très restreints
***
Dans ce second chapitre, il a
été question de faire un état des lieux sur la
spécificité, les modes de communication d'IDI et ses
stratégies de lutte contre les violences scolaires. A vrai dire, il
s'agissait de déceler les particularités de IDI dans le paysage
associatif, revisiter son fonctionnement communicationnel et analyser les
stratégies mises en place par cette ONG pour lutter contre les violences
perpétrées dans les établissements scolaires et cela dans
la province du Katanga. Après analyse, nous avons constaté que
pour IDI le moyen efficace d'assainir l'environnement scolaire afin qu'il soit
sécurité et permettre aux élèves d'étudier
dans de bonnes conditions c'est d'instaurer la pédagogie nouvelle
axée sur la discipline positive. L'utilisation de dispositifs
socio-éducatifs permet justement aux élèves, enseignants
et parents de conjuguer les efforts pour promouvoir le droit de l'enfant.
Troisième
chapitre :
Analyse sémio-pragmatique des dispositifs
socio-éducatifs de l'ONG IDI
Dans ce chapitre, nous allons étudier minutieusement
des dispositifs socio-éducatifs que l'ONG IDI a mis en place pour
combattre les violences scolaires. Pour ce faire, une analyse
sémio-pragmatique s'avère pertinente. Cette analyse sera
composée de deux étapes : en premier lieu, nous allons
procéder à l'analyse descriptive des dispositifs
socio-éducatifs sous examen et en second lieu, nous
interpréterons ces outils.
Concrètement, ce chapitre a deux visées
principales : d'une part , rendre compte des dispositifs
socio-éducatifs largement utilisés dans les campagnes de
sensibilisation pour lutter contre les violences scolaires en matière
d'éducation sur les droits de l'homme et plus spécialement sur
les droits et la protection de l'enfant et d'autre part, essayer de
dégager les points caractéristiques qui font que ces outils
soient socio-éducatifs.
1. Rappel
méthodologique
Après avoir clarifié les concepts
clés de notre champ de recherche, nous allons mettre au point notre
démarche méthodologique. Il sera plus question de l'approche
sémio-pragmatique ainsi que de l'analyse énonciative.
L'analyse sémio-pragmatique a
été utilisée dans les débuts de recherche et dans
le cadre du cinéma par R. Odin. Chez ce dernier, cette approche ouvre
les horizons afin de comprendre comment les textes sont construits188(*).
La sémio- pragmatique
considère , puisqu'on ne peut pas nier l'existence autonome du
texte(principe de l'immanence formaliste), et qu'on ne peut plus (depuis la
pragmatique) écarter de l'analyse l'influence du contexte sur le sens
d'un énoncé, l'étude de la communication se doit de faire
apparaitre les deux paradigmes ; mais ceci ; à partir d'un
postulat renouvelé du modèle même du code de la
communication et des bases qui le constituent : émetteur (E), texte
(T) et le récepteur (R)189(*).
L'appareil conceptuel proposé
par R. Odin rejoint alors des notions chères à la pragmatique
lorsqu'elle tend à déterminer les modalités qui conduisent
le récepteur du texte vers une expérience de la lecture, de
l'interprétation ou à définir les différents
lecteurs possibles dans l'espace de communication. La démarche consiste
à déterminer les types de contraintes qui conduisent le
comportement de lecture et en déduire les possibilités d'une
démultiplication du sens du message. L'aventure du récepteur ne
consiste donc pas à recevoir un texte existant, mais à vivre
l'expérience d'un travail de production textuelle en contexte190(*).
Autrement dit, l'approche dont il est question
pose comme préalables quelques bases, comment se développe les
pratiques discursives réalisées à partir de la
réception des textes médiatiques, et comment le spectateur peut
aborder le texte et l'image191(*).
Quant à l'analyse énonciative,
elle nous permettra de comprendre les mécanismes mis en marche pour que
surgisse la production et la saisie du discours. Nous le savons, le discours
porte diverses marques de la présence du locuteur et de la situation de
la parole (autoréférence) et permet d'établir des
degrés variables d'adhésion ou de distance par rapport aux propos
proférés192(*).
L'énonciation est donc un
phénomène complexe qui distingue la communication d'une simple
transmission de signaux codés193(*).
1.1. Rappel de la question de
départ
Il est question dans ce travail de
savoir si les dispositifs socio-éducatifs conçus et
vulgarisés par l'ONG médiatisent réellement les savoirs et
du coup permettent le changement de comportement pour les enseignants,
directeurs d'écoles et pour les élèves ou s'ils
transmettent les valeurs comme la discipline positive et promeuvent la
protection et les droits des enfants.
1.2. Présentation
et identification du corpus d'analyse
D'une façon générale, les
dispositifs socio-éducatifs ainsi que les médias
socio-éducatifs sont susceptibles de transmettre et de véhiculer
les messages et ainsi d'éduquer, informer et former les citoyens pour
qu'ils changent des comportements.
Dès lors, l'on comprend que le choix de bons
dispositifs et de médias socio-éducatifs s'avère
indispensable.
Comme il fallait opérer un choix judicieux, la
nécessité de la sélection de trois dispositifs de l'ONG
IDI parait incontournable afin de les analyser et essayer de nous en approprier
pour une bonne compréhension.
En effet, plusieurs dispositifs dans le cadre du projet de
lutte contre les violences scolaires ont été conçus par
C-Change, financés par USAID. L'ONG IDI, comme on l'aura
remarqué, n'a fait qu'exécuter le projet.
Notre corpus est composé de trois dispositifs. En
majorité tous ces dispositifs sont conçus pour tenter
d'éradiquer toutes les formes de violences scolaires et celles
liées au genre en RDC. Actuellement, ces violences, fléau de
notre siècle, défigurent l'image de la RDC et ont
entrainé de dégâts énormes.
Piloté d'abord dans la province du Katanga et plus
spécialement dans les écoles des villes de Kasumbalesa, Likasi et
Lubumbashi, le projet a été exécuté depuis
l'année 2010 et a pris fin en 2012 en attendant qu'il s'élargisse
dans les autres provinces de la RDC.
Ainsi, dans le cadre de notre étude, ces trois
dispositifs ont été sélectionnés :
- Dix mesures à observer par l'enseignant (cet
outil est présenté comme une carte postale à deux
faces) ;
- Modules 5 & 6 sur les violences et discipline positives
( Il s'agit d' une BD) ;
- Règlement d'une classe sans violence (sa
présentation physique est mise en forme comme un calendrier).
Le mobile qui nous a poussé à
sélectionner ces dispositifs parmi tant d'autres a été
motivé par deux raisons. Primo, la cible principale étant les
enseignants c'est pourquoi nous lui avons consacré deux outils
d'analyse. Secundo, la cible secondaire est l'élève auquel sera
consacré un seul outil. Cependant, les trois outils se complètent
et s'interpénètrent étant donné que l'objectif
d'IDI est d'essayer de créer un environnement sécurisé
pour les élèves qui sont souvent victimes de mauvais
comportements des enseignants. Et ce combat est à mener d'une part par
l'enseignant et d'autre part par l'apprenant.
2. ANALYSE DESCRIPTIVE DES
ENONCIATIONS SCRIPTO-VISUELLES DES DISPOSITIFS SOCIO EDUCATIFS D'IDI
Dans cette analyse, nous focaliserons notre
attention sur ces trois dispositifs socio-éducatifs
- Dix mesures à observer par l'enseignant ;
- Modules 5 & 6 sur les violences et discipline
positives ;
- Règlement d'une classe sans violence.
2.1. Les Dix mesures à
observer par l'enseignant194(*)
2.1.1. Description
Le dispositif dont il est question est composé d'une
image et d'un texte.
2.1.1.1. L'image
Avant de décrire notre image, il
s'avère indispensable de revenir sur cette notion.
Nous le savons, toutes les images ne jouent pas le
même rôle, les unes sont fonctionnelles, les autres sont des images
de reconnaissance pour un groupe donné, etc. pour analyser l'image, il
est important de situer les photographies dans l'ensemble des signes que l'on
dénomme souvent, sans autre forme de distinction,
« images ». Afin de pouvoir situer les images, nous
recourons à la catégorisation des signes chez Peirce pour avoir
un peu de lumière.
En effet, Peirce distingue trois grandes
catégories de signes : l'icône, l'index et le
symbole195(*). Parmi ces
catégories, Peirce situe l'image dans la mouvance des icônes. Il
part du postulat selon lequel si l'icône est un type de signe
spécifique, dont le signifiant a une relation d'analogie avec ce qu'il
représente, alors, il convient de distinguer différents types
d'analogies et donc différents types d'icônes. Il en propose
trois : l'image, le diagramme et la métaphore196(*).
Dans la catégorie de l'image, il y a aussi deux sous
catégories : les images matérielles et les images
immatérielles197(*). Le concept d'image désigne , le plus souvent
d'ailleurs des images visuelles fixées sur des supports comme papier,
pellicule, etc.
Sans entrer dans le détail de cette nomenclature,
notre visée va droit au but : l'image. Pour D. Peraya, l'image a
quatre fonctions : la fonction de conviction, de désignation,
d'apprentissage et la fonction vicariale198(*). De cela, il ressort que les images ont comme
fonction informative et une fonction éducative.
Mais une question parait pertinente, comment les images
parviennent elles à informer, à éduquer alors
qu'elles sont polysémiques? En effet, R. Barthes associe
polysémie et image. Mais cependant, pour ce dernier, la notion de
polysémie est aussi présente dans le langage verbal199(*).
Selon les sémiologues, l'image est souvent
considérée comme objective et polysémique200(*). Aujourd'hui, il est
prouvé que l'image n'est ni vraie, ni fausse, puisqu'elle est
entachée de subjectivité. Chaque photographe, en effet, saisit
les scènes ou les objets à l'aide de ses schèmes culturels
et de sa subjectivité. Lorsqu'il s'agit d'images commandées,
elles porteront les traces de l'intentionnalité de leurs commanditaires.
Des images neutres n'existeraient donc pas, tout comme il n'existerait pas
d'image à valeur universelle201(*).
L'image est rebelle aux codifications. L'image
apparait comme le côté sauvage du système. Elle rôde
comme une ombre inquiétante à la périphérie du
code. C'est dire que l'image n'est jamais la même et que, par
conséquent, elle se dérobe à l'ordre et au
pouvoir202(*).
En effet, le sens de l'image n'est fixé par aucun
code, il appartient à chacun de ceux qui la regardent. On note ainsi des
variétés d'interprétation d'individu, voire pour une
même personne203(*). Cela revient à dire qu'il n'existe pas de
sens intrinsèque de l'image. L'image n'est pas porteuse d'un sens
univoque. La bonne lecture pourrait élucider, et ferait du
sémiologue le seul détenteur de l'interprétation
légitime. La polysémie laisse supposer qu'une image visuelle
comporte plusieurs informations et, à ce titre, peut
générer des significations et des interprétations
diverses204(*).
C'est-à-dire l'image contient la plupart du temps plusieurs sèmes
que l'on ne retient pas tous avec la même intensité.
Joly et Metz soutiennent par ailleurs qu'en
réalité, la polysémie n'est pas une
spécificité de l'image, car ce n'est pas l'image qui est
polysémique, mais le spectateur. Le terme polysémie
désigne dès lors, la multiplicité des
interprétations possibles liées à l'image. Autrement dit,
la polysémie est due à la subjectivité des consommateurs
d'image205(*) .
Il nous semble que, des procédés existent en
vue de réduire la polysémie d'une image. Parmi ces
procédés, on souligne les procédés de la
photographie (le cadrage, l'échelle de plans, l'éclairage, etc.).
Un autre procédé consiste à accompagner l'image d'un texte
ou d'une légende. Le texte, par rapport à l'image, exerce deux
fonctions : celle d'ancrage et celle de relais206(*).
L'image du dispositif « dix mesures à
observer par l'enseignant » d'IDI est une image fixe. Elle constitue
ici la première composante de la dimension visuelle de
l'énonciation que nous allons examiner. L'image n'est pas ni une photo
ni une caricature ni non plus une icône mais il s'agit d'un dessin.
Alors que tous les dessins actuellement sont
revendiqués par leurs auteurs, notre dessin n'a aucune signature. Il
s'agit ici d'un dessin recopié à partir de la bande
dessinée de IDI. Ce dessin est accompagné par trois textes sous
forme de titres. En langage journalistique, nous pouvons penser directement au
mécanisme pour élaborer une titraille.
En effet, il y a un sur-titre : « la
discipline positive » ; le titre : « dix mesures
à observer par l'enseignant ». Ces deux éléments
sont placés en haut de l'image. « Je renonce à la
punition corporelle envers mes élèves »est
pourrions-nous dire le sous-titre, il est en bas de l'image.
Il s'agit ici d'un dessin qui ne renvoie pas à une
image précise mais d'un dessin qu'on supposerait être celui d'un
enseignant imaginaire.
L'angle de prise de vue est de ¾ du visage. Notre
plaquette est prise au plan américain. L'enseignant trousse les manches
et jette son bâton. On a l'impression qu'il parle parce que la phrase
« je renonce à la punition corporelle envers mes
élèves » sort de sa bouche. Sa position est debout, on
a l'impression qu'il se trouve dans une salle de classe mais rien ne le prouve
parce qu' aucun élément ne le montre, aucune fenêtre, aucun
tableau noir, aucune table, seulement une porte de l'entrée. On a
l'impression que le bâton a été jeté avec la main
gauche puis que c'est la main qui a l'action tandis que la main droite est
inactive et immobile.
L'enseignant porte une chemise rouge et un pantalon bleu. Son
bâton jeté est de couleur presque chocolat (kaki). Il s'agit bel
est bien d'un bâton sec d'un bois mort.
Le titre encadré et est en vert ainsi que le sous
titre alors que le sur-titre en bleu nage dans la couleur blanche.
2.1.1.2. Texte
La plaquette est constituée de quatre textes. Les deux
premiers textes de la première page sont comme des recommandations, des
informations. Ces deux textes sont en bleu blanc. Le fond est en bleu tandis
que les écrits sont en blanc. Cela renvoie à l'uniforme des
élèves. Le premier texte a comme titre
principal : « Méthode d'apprentissage basée
sur la discipline positive ». Le sous-titre est
intitulé : « la discipline » et vise
à développer le comportement de l'élève par des
moyens positifs qui lui apprennent la maitrise de soi et la confiance en se
concentrant sur ce qu'il doit apprendre.
Le deuxième texte porte sur la méthode
traditionnelle d'enseignement et est focalisée sur la punition. En
effet, cette punition selon l'esprit du texte visait à contrôler
le comportement de l'élève par des moyens négatifs qui
développent en lui l'esprit de résolution des problèmes
par la violence.
Le troisième texte, ce que l'enseignant doit faire est
en fond de couleur verte mais écrit en blanc et jaune. Il s'agit d'un
texte de cinq recommandations qui est au conditionnel et conjugué
à la deuxième personne du pluriel. Si l'enseignant respecte le
droit de ses élèves, il apprend aux élèves de
respecter les droits des autres élèves. Si l'enseignant
écoute attentivement ses élèves, il leur apprend
d'écouter les autres élèves.
Si l'enseignant accepte que se tromper fait partie de
l'apprentissage, il apprend à ses élèves à mieux
travailler en classe.
Si l'enseignant protège ses élèves, il
apprend à ses élèves de protéger d'autres
élèves.
Si l'enseignant encourage ses élèves à
travailler ensemble, il développe chez ses élèves l'esprit
d'équipe, etc.
2.1.1.3.
Interprétation
L'instance énonciatrice de ce dispositif interpelle
justement les enseignants à l'aide de la marque
« vous ». Il s'agit de tous les enseignants qui ne
respectent pas, qui n'écoutent, qui tapent, qui insultent,... leurs
élèves. Ce « vous » collectif qui ne pointe
nommément pas du doigt un enseignant qui commet cet acte insolent mais
de ceux qui se comportent mal envers leurs élèves.
· La dimension visuelle
Même si l'écriture reste la culture la plus
puissante socialement, l'image est la culture la plus répandue207(*).
En effet, l'image a pour fonction première de
raffermir, de conforter, de préciser notre rapport au monde visuel,
c'est donc une activité cognitive importante208(*).
Toute image peut être vue/lue comme un
récit, même s'il y a quelque chose qui se cache. Toute image peut
être reçue comme un récit.
Raison pour laquelle, nous affirmons que l'image d'IDI dont
il est question ici est donc un récit.
Ici, le dénoté
référentiel - le montré - nous met en présence d'un
enseignant. A priori la scène cristallisée par l'objectif renvoie
à une situation où il se passe manifestement quelque chose.
L'enseignant, décidemment se résoud de jeter son bâton, qui
du reste est un instrument incontournable pour l'éducation des
élèves et écoliers en Afrique.
Ce personnage est bien en acte. Le
montré lui-même invite au narratif, et comme le dit P. Marion,
« Il confère donc une légitimité importante
à l'interprétation narrativisante de la situation
référentielle »209(*).
Le dessin dont il est question est tiré de la bande
dessinée d'IDI modules 5 & 6 : violences et la discipline
positive. Notre dessin comme « tout autre dessin est une illustration
qui assure, dans l'espace de lisibilité du journal, une
continuité entre la lisibilité de l'information écrite et
la visibilité de l'information picturale. Il se situe dans une
continuité sémiotique avec l'écriture parce qu'il repose,
fondamentalement, sur le même rapport énonciatif
qu'elle »210(*).
On l'aura constaté, la communication visuelle est un
mode d'expression absolument majeur en raison de trois de ses
caractéristiques : sa vitesse, sa séduction, sa
mémorabilité211(*). La force de cette communication réside dans
le fait que le consommateur traite très rapidement et
complètement une information visuelle qui peut communiquer aussi bien
des éléments concrets que des éléments abstraits
plus symboliques.
D'après B. Lamizet, « la force de
l'image réside dans sa capacité à générer
chez le consommateur une imagerie mentale suscitant tous ses sens. Elle fait
par exemple émerger à partir d'une image d'autres images et
sensations internes plus ou moins riches en fonction du vécu et de la
culture du consommateur »212(*).
C'est ainsi que nous pouvons voir dans ce dessin sous examen
qu'il s'agit d'un enseignant qui s'adresse à ses collègues. Comme
le dit encore B.Lamizet « le moment où l'on
découvre la représentation de l'événement par
l'image institue, pour nous, un stade du miroir médiaté, qui
fonde la dimension politique et institutionnelle de notre identité.
Seule la reconnaissance spéculaire de l'autre, dans la découverte
de l'image des acteurs de l'événement, nous permet de nous penser
nous-mêmes comme acteurs potentiels de l'événement, et, de
cette manière, comme citoyens »213(*).
Devant un tel dessin, les enseignants qui fixent le temps de
l'événement, et, en ce sens, ils se l'approprient pleinement en
l'inscrivant dans leur conscience et dans leurs pratiques symboliques214(*).
D'autres éléments interviennent la grille
d'analyse d'une image de l'événement : la façon dont
les couleurs et les surfaces organisent l'espace pictural. C'est ce qui
caractérise la sémiotique de l'image.
Quant à la couleur, elle est très significative
car elle contribue à construire ces surfaces, ces aires de signification
constitutives de la représentation. Elle contribue à coder le
tableau en permettant l'identification des différents lieux qui le
composent.
Il y a tout d'abord dans le dessin d'IDI la dominance de la
couleur rouge : chemise de l'enseignant, son bâton, l'estrade sur
lequel il est posé et même le fond de la salle de classe. Nous
savons que la couleur rouge est une couleur de sang, donc de l'homme et de la
guerre. Depuis son utilisation en signalétique routière, le rouge
est associé au danger et à l'interdit.
Cette couleur pour le cas de notre carte postale est
utilisée pour attirer l'attention des enseignants aux valeurs
négatives qu'il faut bannir. Elle peut indiquer l'abolition des
mauvaises habitudes et on présente le carton effectivement que l'arbitre
lors du match de football ,exhibe généralement aux joueurs qui
transgressent les règles du jeu mais ici le carton rouge c'est pour
inviter l'enseignant à adopter un nouveau comportement ? Chaque
fois que l'enseignant procédera aux punitions corporelles , aux
intimidations, aux manquements graves contre l'élève, au lieu
d'être félicité ou acclamé comme un bon joueur, il
aura un carton rouge qui le disqualifiera sur son terrain : la salle de
classe.
La couleur verte symbolise ce qu'il faut faire ordinairement
afin de promouvoir les valeurs positives et indique les principes qui peuvent
créer le changement de comportement dans le but de faire surgir des
nouvelles mentalités.
Notre portrait cependant prête à confusion. L'on
peut se demander s'il s'agit d'un magicien, d'un père de famille, d'un
berger, d'un kuluna, etc. étant donné que le contexte n'est pas
pris en compte. Nous ne savons donc pas, si l'enseignant est dans une salle de
classe ou dans sa maison. Dans le cas qui nous concerne, l'image prête
à confusion. Toutefois, la légende rassure et enlève le
doute.
Le « je renonce à la punition corporelle
envers mes élèves » qui est en bas de l'image et qui
est noyé dans le vert exprime justement la décision de
l'enseignant qui n'en veut plus avec le bâton. Le
« je », laisse voir que l'énonciateur est une
personne sûre de lui-même. La marque « je » est
placée ici pour s'affirmer aux yeux de ses interlocuteurs,
c'est-à-dire les autres enseignants qui utilisent encore la chicote
d'une part et d'autre part de ses détracteurs, c'est-à-dire des
élèves et écoliers. Ces derniers devront comprendre que
l'enseignant est devenu un bon parce qu'il renonce à son instrument de
commandement. Pour ce faire, l'enseignant invite les élèves
à fréquenter l'école, elle ne sera plus cette
« école mal aimée »215(*).
Le « je » ici a la
valeur de vérité, et cela se voit dans la façon dont
l'enseignant se positionne par rapport au bâton. L'enseignant n'a plus le
bâton en main mais l'a jeté, il se décide de s'en
débarrasser.
Le titre de l'image « dix mesures à observer
par l'enseignant » est lui aussi noyé dans la couleur verte.
Il est très significatif vu sa position d'en haut. On a l'impression que
l'ordre venant d'en haut vient donner de directives à l'enseignant. On a
presque affaire à Dieu qui s'adresse à Moïse au Mont
Sinaï et lui donne le Décalogue (Cf. Exode 19-20). C'est ici que
nous faisons plus appel à l'approche sémio pragmatique. On le
sait, l'analyse sémio pragmatique consiste en une analyse des traces
laissées (consciemment ou inconsciemment) par l'émetteur d'un
message au sein de ce dernier, et de la manière dont elles font sens
pour le destinataire216(*).
Pour le cas de notre image, nous sommes en face non pas d'une
logique linéaire (qui voudrait que le message influence le
récepteur) mais plutôt dans la logique d'interaction
mutuelle217(*). Cette
vision ne nie pas l'importance de l'émetteur car, bien sûr, les
auteurs ont marqué leur empreinte dans le message. Cependant, ils ont
laissé une grande part d'inconscient. L'essentiel ne se situe donc pas
dans l'analyse de ce que les auteurs espéraient faire en
réalisant tel ou tel document mais bien dans l'analyse de ce qui se
donne concrètement à voir, de ce qu'ils ont effectivement
réalisé218(*).
Notre ambition n'est pas de démontrer si l'ONG IDI en
concevant son dessin fait allusion au Décalogue c'est - à - dire
aux « dix commandements de Dieu » à Moïse mais
plutôt de dégager les effets potentiels du document en
présence. Etant donné que notre regard nous permet d'être
des co-constructeurs du sens.
Cependant, il est bon de savoir, quelle est l'utilité
du bâton possède et dont il veut se débarrasser ?
Comment les hommes l'ont toujours appréhendé ?
Un bâton est un objet dur de mêmes proportions
mais généralement plus gros qu'une baguette. Un bâton peut
être fait de divers matériaux (bois, fibre de verre, aluminium,
jambon, charcuterie, etc.). Le bâton est un moyen de soutien, pour le
voyageur, le pèlerin, le berger ou le pasteur. Il peut être
placé comme un repère ou marquer une autorité, servir
à une menace ou à une punition. Il peut également servir
pour jouer avec son chien. Il peut s'agir également d'une arme. La
bastonnade (littéralement, donner des coups de bâton)
peut-être utilisée comme un châtiment corporel.
Retenons en passant que le bâton est en usage dans la
Bible comme dans la vie quotidienne.
En effet, plus précisément dans l'Ancien
Testament, Moïse fait traverser le peuple d'Israël dans la mer Rouge
grâce au bâton : « Toi, lèves ton
bâton, étends ta main sur la mer et fends-la, que les Israelites
puissent pénétrer à pied sec au milieu de la
mer » (Exode 14,16). Grace au bâton, Moise fait jaillir l'eau
du rocher (Exode 17,5). Le bâton de Moise est un puissant symbole.
Le psalmiste considère le bâton comme un
instrument non négligeable : « Passerais-je un ravin de
ténèbres, je ne crains aucun mal, car tu es près de moi,
ton bâton, ta houlette sont là qui me consolent »
(psaume 23(22),4).
Dans l'ancien testament, le bâton est un instrument qui
fait du bien.
Dans le Nouveau Testament, l'on a toujours
représenté Jésus comme un bon Pasteur qui pait son
troupeau grace à son bâton.
En Asie, les dragons sont apprivoisés au moyen d'un
bâton et en Chine les forces du mal étaient chassées avec
un bâton.
Dans l'Eglise Catholique, les Evêques ont des
bâtons qu'on nomme crosse. L'Eglise a toujours considéré le
bâton à l'instar de la crosse épiscopale comme un signe de
pouvoir et de commandement.
Dans la vie ordinaire, surtout dans les coutumes royales, le
bâton est un instrument de commandement. Il est inséparable de la
mission du chef.
Toutefois, l'usage du bâton a fait polémique ou
du moins il est paradoxal parce que c'est grâce au bâton que le
policier maintient de l'ordre et du coup maitrise une foule en colère ou
en manifestation. Jusqu'il n'y a pas longtemps, l'enseignant était
maitre de la classe grâce à son bâton. Le bâton
étant vu depuis l'époque coloniale comme un outil dans
l'apprentissage. Selon F.-J Azon, T. Tchombe, « l'action
pédagogique a toujours reposé sur des violences verbales
(insultes, humiliations) et physiques (corvées à effectuer,
brimades, coup...)219(*). La bastonnade comme méthode
pédagogique est une pratique courante en Afrique. Les parents sont aussi
complices parce qu'eux aussi ont été éduqués sous
la bastonnade220(*).
Sous la colonisation belge, le bâton servait à punir les congolais
qui outrepassaient le règlement colonial, surtout à
l'époque de l'Etat Indépendant du Congo. Cette punition
coutumière a été remise en application après
l'indépendance du Congo par le président Mobutu221(*).
La chicotte est utilisée dans les
établissements scolaires, au Congo pour faire apprendre de leçons
de mathématique, français...La correction était alors
infligée selon le nombre d'erreurs.
Le bâton a un sens paradoxal parce que son usage est
ambivalent, il est symbole de simplicité, de dépouillement.
En ce qui nous concerne, nous remarquons que l'instrument
auquel l'enseignant dans les « dix mesures à observer par
l'enseignant » de l'ONG IDI est loin d'être un bâton de
commandement comme celui de Moise ou celui de Jésus ou celui des
Evêques ou encore aussi celui de chefs traditionnels. Mais, il s'agit
d'un fouet, d'une bastonnade comme celui d'un policier (maintient de l'ordre).
Ce fouet sert à corriger, à orienter les récalcitrants
élèves à l'ordre, à recadrer leur vie.
· Texte
Les « Dix mesures à observer par
l'enseignant », loin d'être un récit, ce dispositif se
révèle être un discours. Le discours, on le sait, se
particularise par la présence du locuteur. Pour G.
Tshilombo, « dans son extension la plus large, le discours,
désigne toute énonciation supposant un locuteur et un auditeur,
et chez le premier l'intention d'influencer l'autre en quelque
manière »222(*).
Le discours est repérable
à l'aide des marques de personnes aussi bien le couple
« je » / « tu » et
« il ». Le discours est également reconnaissable par
l'emploi de tous les temps, à l'exception du passé simple et du
passé antérieur, la préférence allant au
présent223(*).
Dans ce qui suit, nous allons essayer
de voir si le dispositif répond à ces critères de
l'énonciation discursive (discours).
Partant de la relation texte et
image : ces deux éléments se complètent et l'image
contribue ici à la vulgarisation du savoir et grâce à elle,
la plaquette a plus de chance d'être lue.
Le texte du recto dégage les caractéristiques de
deux périodes : la méthode traditionnelle d'enseignement et
la méthode d'apprentissage nouvelle basée sur la discipline
positive.
C'est ici qu'intervient la métaphore. Comme nous le
savons, cette figure de rhétorique structure le monde de manière
dichotomique : bien/mal, bon/mauvais, exemple à suivre/à ne
pas suivre. Il y a superposition de deux mondes à l'origine
séparés.
Ainsi, pour notre cas, la méthode traditionnelle
d'enseignement s'oppose à la méthode d'apprentissage basée
sur la discipline positive. Alors que la punition de l'ancien monde est mise en
quarantaine parce qu'elle cherche à utiliser les moyens négatifs
d'éducation et instaurer la violence comme un moteur d'enseignement, la
discipline positive du nouveau monde développe le comportement de
l'élève par de moyens positifs.
De premier abord, on a l'impression qu'il s'agit de
décalogue de Moïse parce que comme nous l'avons souligné
plus haut, l'ordre est venu d'en haut (du ciel) : « dix mesures
à observer par l'enseignant ». Loin de là ici. Alors
que le décalogue de Moïse est justement fondé sur dix lois,
le dessin d'IDI est fait de cinq lois à faire et cinq lois à ne
pas faire.
Le pronom « tu » du décalogue n'est
pas le même que le « vous » d'IDI. Toutefois,
à l'oeil nu, on peut le considérer comme un décalogue.
L'usage de « vous » est très
significatif. Le « vous » synonyme d'énonciataire
dans les énoncés constatifs revient 11 fois et
« vos » revient 14 fois, sans pour autant faire allusion
aux verbes qui sont conjugués à la deuxième personne du
pluriel.
Le « vous » permet à
l'énonciateur d'interpelle son énonciataire. En
réalité, il s'agit de maintenir le contact avec lui. Il s'agit
d'inscrire la relation dans un rapport de face - à - face (virtuel) dans
lequel il monopolise la parole :
- Respectez les droits de vos élèves : vous
apprendrez à vos élèves à respecter les droits des
autres élèves ;
- Ecoutez attentivement vos élèves : vous
apprenez à vos élèves à écouter d'autres
camarades de classe quand ils parlent ; etc.
Le « vous » utilisé ici,
globalement, est une manière de référence, c'est la forme
de politesse(employée en italien, en allemand ou dans les formes de
majesté qui élève l'interlocuteur (l'enseignant) au dessus
de la condition de personne et de la relation d'homme à homme224(*)
2.2. Modules 5&6 :
Violences et discipline positive225(*)
Ces modules ne sont rien d'autres que la
bande dessinée. En effet, lorsque plusieurs images se côtoient et
s'offrent au parcours du regard du spectateur, un récit peut assez
aisément prendre corps226(*).
La BD peut, en effet, se définir
comme, « la réunion d'un découpage (agencement d'images
destinées à être progressivement découvertes) et
d'une mise en page (groupement de vignettes qui couvrent la surface
entière de la page »227(*). La BD est un genre littéraire qui communique
un message narratif, d'une part par l'intermédiaire de l'image et
d'autre part, par l'intermédiaire du texte.
Dans le récit, deux messages se complètent ou
prédominent : un message iconique et un message linguistique ou le
dialogue est rapporté au style direct228(*).
La BD n'est, donc, ni un livre illustré,
ni l'illustration d'un récit, mais un récit rédigé
sous forme de cinéma. Bien plus, ses caractéristiques ne se
rapprochent à celles du film, à savoir : le scénario,
le découpage, la composition des plans, l'angle de prise de vue, le
montage, etc. Pour cette raison, la BD se situe entre le livre et le
film229(*).
Ce regroupement du texte et de l'image est la
particularité de la BD, cela requiert, par conséquent, un double
effort de rapprochement simultané des deux éléments.
Toutefois, sa nouveauté structurale s'exprime dans la succession du
récit : les dessins qui se succèdent l'un après
l'autre suggèrent l'image en mouvement et se rapproche curieusement du
cinéma qui, à partir de la photographie, crée l'illusion
du mouvement230(*)
Il existe plusieurs sortes de BD : on peut distinguer la
BD d'humour, d'aventure, fantastique, de science-fiction, polar, d'histoire, de
réalisme, biographique, autobiographique, littéraire, de moeurs,
didactique, d'initiation, etc.231(*)
Cette bande dessinée entre dans la catégorie de
BD didactique mais par surcroit socio-éducative car elle renseigne sur
la façon dont on doit se comporter pour vivre dans la
société. Elle s'adresse d'une part aux enseignants et
élèves mais également à tous ceux là qui
sont encore violents et ne respectent pas les droits de l'enfant.
Dans cette BD, il y a la succession d'images qu'on retrouve
dans les cases, on trouve aussi de pages réservées à
d'autres textes, une page réservée au questionnaire (p.11), deux
pages réservées au glossaire violence et discipline positive
(pp.13-14) et une page qui au fait est un extrait de quelques articles de la
loi 09/001 du 10 janvier 2009 portant sur la protection de l'enfant (p.15).
2.2.1. Description
La bande dessinée « violences et discipline
positive » est sans signature, car le nom du dessinateur est absent.
Mais elle est endossée par USAID, RDC, IDI et C-Change.
Notre bande dessinée est constituée d'une
série de huit planches (pages) et de 54 strips (bandes ou cases). Les
strips sont d'inégale dimension car il y a de strips qui sont larges et
occupent un grand espace tandis que d'autres un peu réduit.
La bande dessinée d'IDI est constituée de deux
récits ? Ces deux récits se déroulent dans deux
écoles différentes : complexe scolaire Matata et complexe
scolaire Mapendo.
2.2.1.1. Complexe scolaire
Matata
Le scénario se passe au complexe scolaire Matata. Le
scénario est composé de 4 planches et 27 strips. L'enseignant qui
est professeur d'histoire porte le nom de Fimbo et son prénom est
punition. Par 4 fois, le carton rouge lui est présenté par la
main d'une personne invisible (c'est ici que D. Peraya parle de la personne
transcendantale).
2.2.1.2. Complexe scolaire
Mapendo
Le scénario se passe au complexe scolaire Mapendo.
Comme le précédent, il est aussi composé de 4 planches et
de 27 strips. L'enseignante ici est une femme qui curieusement n'est pas
nommée, comme son collègue, elle est aussi professeur
d'histoire. Contrairement au scénario précédent, en aucun
endroit le carton rouge lui est montré.
2.2.1.3. Questionnaire
Ce questionnaire comprend sept questions sont posées.
Ces questions sont adressées à l'élève du primaire
ou du secondaire qui aurait lu et parcouru la bande dessinée.
2.2.1.4. Glossaire violence et
discipline positive
Ce glossaire est une sorte de lexique, il est composé
de 17 mots qui ont un lien avec les violences et la discipline positive.
2.2.1.5. Loi portant sur la
protection de l'enfant en RDC
Il s'agit d'un extrait de quelques articles de la loi n°
09/001 de janvier 2009 portant sur la protection de l'enfant en RDC. Cet
extrait est focalisé sur les droits de l'enfant, les acteurs qui doivent
assurer la protection de l'enfant, la particularité de la loi et
quelques violations réprimées par la loi portant sur la
protection de l'enfant.
2.2.2.
Interprétation
La BD dont il est question est un récit. Le
récit se caractérise selon E. Benveniste d'abord
«... par l'absence du narrateur et puis, par l'utilisation du
passé simple. Pour qu'il y ait récit, il faut et il suffit que
l'auteur reste fidèle à son propos d'historien et qu'il proscrive
tout ce qui est étranger au récit des
événements(discours, réflexions, comparaisons). A vrai
dire, il n'y a même plus de narrateur... personne ne parle ici ; les
événements semblent se raconter
eux-mêmes »232(*)
La BD d'IDI répond aux caractéristiques du
discours narratif. C'est donc un récit. Comme le souligne H.
Mbiye : « la force du récit c'est de faire vivre
des personnages, de décrire des situations, de faire partager des
émotions ; c'est montrer plutôt que
démontrer »233(*).
Toute fois, le récit peut employer un
« je » qui n'est pas sa marque naturelle. Cette marque
d'adresse est parfois utilisée dans les
« mémoires » lorsque le discours, qui en est la
forme d'énonciation générale, cède la parole au
récit dans lequel l'auteur n'a, évidemment, aucune raison de
parler de lui à la troisième personne234(*).
En effet, les éléments constitutifs de discours
narratif se trouvent dans la bande dessinée d'IDI. Nous trouvons les
personnages, les décors, les situations, les faits et les
événements. Art de tuilage et de la reprise, la BD semble capable
de placer son lecteur dans une sorte de conditionnement narratif. Si l'on se
base sur la succession et la transformation, deux traits importants de la
définition du récit, il n'y aurait guère de
séquences d'images qui ne créeraient, par leurs vertus de
l'enchainement syntagmatique et les métamorphoses du
représenté en effet narratif235(*)
Le récit dont il est question est ici constitué
de deux scénarios qui sont joués dans les deux
établissements : complexe scolaire Matata et complexe scolaire
Mapendo.
2.2.2.1. Les personnages
Les personnages mis en scène sont des personnages
fictifs c'est-à-dire de personnages sur papier. Dans les deux
scénarios on peut repérer deux personnages principaux :
- l'enseignant d'histoire du complexe scolaire Matata qui se
nomme Fimbo et dont le prénom est punition ;
- l'enseignante d'histoire du complexe scolaire Mapendo qui
par ailleurs n'est pas nommée.
On repère aussi quelques personnages secondaires comme
les élèves de ces deux complexes, le Directeur et le Directeur
de discipline du complexe scolaire Matata, un médiateur entre
l'école et IDI, IDI et un formateur d'IDI.
L'enseignant d'histoire du complexe
scolaire Matata est le personnage principal. Il est donc le héros dans
ce récit. Selon J. Saucin, « le mythe du héros est
le plus répandu et le mieux connu. Nous le trouvons dans la mythologie
classique de la Grèce et de Rome, dans les mythologies celtique et
nordique, dans les diverses épopées du Moyen âge, en
Extrême-Orient, parmi les tribus amérindiennes, au sein des
peuplades africaines, et, bien entendu, dans la plupart des récits
évoqués par nos médias actuels... le héros apparait
aussi dans nos rêves et se révèle d'une importance
psychologique profonde »236(*)
Le rôle primordial héros
mythique est l'incarnation (historique ou non) exemplaire de l'archétype
du héros : accomplissant des exploits extraordinaires et
périlleux, il est la projection de l'idéal du moi de l'homme
ordinaire237(*).
L'enseignant ici est justement ce héros qui fait de prouesses, alors
qu'au début, très violent, à la fin, décidemment,
il change son comportement. Son geste est interpellant parce que comme
héros, il invite les autres enseignants à suivre son exemple et
rassure par ailleurs, les apprenants à ne plus le craindre, parce qu'il
vient de jeter à plus jamais sa chicotte.
2.2.2.2.
L'intrigue
Le modèle le plus connu et le plus répandu est
celui du schéma canonique du récit ou schéma
quinaire238(*). Dans ce
modèle, le récit se définit comme la transformation d'un
état initial en un autre état final.
Au complexe scolaire Matata, car c'est le cas de le dire ici,
un complexe scolaire à problème. C'est delà qu' il tire
son nom de « Matata », en swahili c'est - à - dire
« compliqué, problème, dûr, etc. Les
élèves vivent dans la terreur parce que leur professeur
d'histoire « Fimbo-Punition » n'a trouvé qu'un
bâton pour leur transmettre les connaissances et les éduquer.
Par contre au complexe scolaire Mapendo, d'où son nom
amour, là règne un climat d'entente, de paix et la
tranquillité et l'amour dans l'apprentissage sont au rendez vous. Les
élèves avec sérénité sont initiés au
respect de droits de l'homme grâce à la discipline positive de
l'enseignement.
L'état initial dans ce récit est de deux
étapes. D'abord, la situation de terreur qui règne au complexe
scolaire MATATA. D'une part, l'enseignant qui porte le nom de Fimbo-punition
et qui transmet les connaissances ainsi que le Directeur, tous se servent de
la punition pour apprendre et éduquer. Utiliser la chocotte,
blâmer les élèves, tenter de faire la cour aux filles,
faire agenouiller c'est la méthode résolument opté dans
cet établissement et qui est par ailleurs la méthode
traditionnelle de l'enseignement parce qu'elle vise justement à
contrôler le comportement de l'élève par des moyens
négatifs.
Ensuite, le climat d'entente, de tranquillité qui
règne dans le complexe scolaire Mapendo. Ici, l'enseignante qui n'est
pas nommément citée se sert de la discipline positive pour
transmettre les connaissances à ses élèves.
L'état intermédiaire c'est la visite d'un
personnage (cf. p.9 de la BD) qui vient rendre visite au Directeur du complexe
scolaire et lui propose de suivre ainsi que ses enseignants la formation sur
la discipline positive que l'ONG IDI est entrain de donner.
L'état final c'est le renoncement par l'enseignant
d'user le bâton pour apprendre à ses élèves.
Notons, toutefois en passant que la bande dessinée est
très bien faite mais à notre sens, elle n'a pas suivi les
étapes du scénario. Il fallait partir du chaos qu'on observe dans
le complexe scolaire Matata comme état initial, puis parler de la
formation d'IDI pour chuter à la fin par l'ambiance qui règne au
complexe scolaire Mapendo cela aurait rendu le récit plus performant.
3.3. Le Règlement
d'une classe sans violence239(*)
3.3.1.
Description
Le règlement d'une classe sans violence est un
dispositif socio-éducatif qui a été conçu
contrairement aux précédents dans l'intention uniquement des
élèves. Il apparait comme un carnet de bord de
l'élève. Il est fait sous forme d'un calendrier facilement
maniable de 6 rubriques.
Outre les 6 pages, il y a une page consacrée à
la présentation et la dernière page (couverture). Sur la
première page est mentionnée le titre du
dispositif : « règlement d'une classe sans
violence », qui est placé au centre, au-dessus du titre, il y
a un sur-titre : « carton rouge » et à
coté à droite une main qui justement présente en montrant
le carton rouge. Au bas de la page, est mentionné les organismes qui
sont intervenus dans la conception du dispositif : USAID, RDC, IDI et
C-Change.
Sur la dernière page, on peut lire d'une part un
ensemble de trois phrases, les voici en intégralité :
« Dans notre école, fini la punition
corporelle envers les élèves !
Dans notre classe, c'est la discipline positive !
Nos enseignants respectent les droits de
l'enfant ».
Comme mentionné ci-haut, ce règlement est un
ensemble de six règles : politesse, respect, propreté,
écoute, temps, travail.
3.3.2.
Interprétation
Les six règles du dispositif
médiatique « règlement d'une classe sans
violence » conçu par IDI à l'intention des
élèves du primaire et du secondaire est socio-éducatif car
il invite le destinataire à un changement de comportement en ce qui
concerne la politesse, le respect, la propreté, l'écoute, le
temps et le travail. Ces règles sont des valeurs d'une
société.
L'emploi du marqueur « je » est
très significatif. On ne le dira jamais assez, le
« je » institue l'autoréférence et la
centration subjective. Car dire « je », c'est se poser
comme centre de perspectives. Lorsque « je »
déclare, il oblige l'autre à se subordonner à son point de
vue240(*).
C'est ainsi que dans le « règlement d'une
classe sans violence », l'énonciateur demande effectivement
à l'énonciataire par exemple d'être
poli : » je suis poli en classe, pendant la recréation et
à la maison » et il invite par le fait même
l'énonciataire à l'imiter ou de lui ressembler. En quelque sorte
le sujet énonciateur invite son énonciataire à jouer le
même rôle que lui. C'est donc cela la visée pragmatique de
cette énonciation.
L'emploi de « je » s'élève
à 38 occurrences soit 6 fois dans « politesse », 5
fois dans « respect », 5 fois dans
« propreté », 11 fois dans
« écoute », 5 fois dans
« temps » et 6 fois dans « travail ».
Le « je » permet à l'énonciateur de se
désigner et donc de se distinguer de l'énonciataire241(*).
L'énonciateur « je » que ça
soit dans « politesse », dans »
respect », « propreté », etc. se donne
à voir comme une personne qui a déjà réalisé
la perfection dans la politesse, l'écoute, le temps, etc. C'est ainsi
qu'il utilise la marque « je » pour s'affirmer aux yeux de
ses interlocuteurs qui sont dans le cas-ci les élèves du primaire
et du secondaire et du coup tous les élèves qui veulent changer
leurs comportements.
3. LES OUTILS MEDIATIQUES
DE L'ONG IDI : Véritables dispositifs
socio-éducatifs ?
Pour qu'un média ou un outil médiatique
remplisse pleinement son rôle il doit répondre aux fonctions
classiques. Et pour qu'il soit socio-éducatif, le média ou un
dispositif médiatique doit justement dénoncer les maux qui
rongent la société et appeler les citoyens à changer les
comportements.
Les dispositifs doivent être à même
d'expliquer aux lecteurs ce qui se passe dans leur société. Ils
doivent éduquer en leur montrant ce qu'il ne faut pas faire, les
attitudes à adopter, et ils divertissent par l'humour et le rire
qu'utilise l'auteur.
On l'aura remarqué, les dispositifs de l'ONG IDI sont
des instruments au service d'une intention pédagogique
spécifique. Ils sont conçus et vulgarisés dans les
écoles pour aider d'une part les enseignants et les responsables des
établissements scolaires à assurer un environnement
sécurisé aux élèves pour leur épanouissement
et d'autre part à inviter les élèves à adopter un
bon comportement et ainsi éviter toute forme de violence à
l'école.
En tant que médias socio-éducatifs, ils ont une
portée pédagogique et sociale et ils utilisent la vertu
persuasive également pour sensibiliser et vulgariser. S'inscrivant dans
la communication socio-éducative, ces dispositifs constitueraient une
forme d'accompagnement à la vie sociale, et comprendraient des actions
beaucoup moins systématiques, portant sur des sujets moins ou non
scolaires, sur des comportements ou des connaissances indispensables à
la vie sociale, autrement dit à l'intégration harmonieuse de
l'élève, l'enseignant dans la société.
Ainsi donc, la lutte contre les violences scolaires, la
sensibilisation sur la politesse, le respect, la propreté,
l'écoute, le temps, le travail sont les grands thèmes
développés par IDI pour aider les enseignants et les
élèves à bien se comporter.
Cette communication s'inscrit dans des activités
éducatives qui portent sur des aspects sociaux ou dans des actions
sociales qui ont pour objectifs éducatifs. Les dispositifs
socio-éducatifs d'IDI ne sont pas de publicité. Il s'agit des
outils médiatiques qui tendent à faire passer un message sur la
discipline positive et sur le droit de l'enfant et cela pour le bien de la
société congolaise.
Bien que ces dispositifs socio-éducatifs
possèdent les caractéristiques et les modalités
d'énonciation de la publicité commerciale, leur dimension
sociale se rattache au domaine de l'éducation. Ces dispositifs
provoquent une prise de conscience chez le destinataire et jouent sur les
représentations et les comportements242(*).
Le but de cette campagne éducative n'est pas de
toucher toute la population, mais d'avoir des retombées sociales
larges, car ce n'est pas la quantité de personnes touchées
qui prouvent l'efficacité d'une publicité socio-éducative.
Cependant, on prend en considération les caractéristiques de la
population visée243(*).
Il nous semble que plusieurs méthodes sont
exigées pour le cas de dispositifs socio-éducatifs.
Premièrement, l'argumentation. Le message des
dispositifs consistent en une proposition plutôt qu'une imposition. Par
exemple, « respectez les droits de vos
élèves : vous apprenez à vos élèves
à respecter les droits des autres élèves »,
etc.
Les dispositifs socio-éducatifs poussent les gens
à la réflexion en suscitant leur capacité à prendre
de la distance, à se décentrer et à utiliser leur raison
plus que leur passion, « je dois bien travailler en classe,
répéter mes cours et faire les devoirs à la
maison », etc.
Ces outils médiatiques visent à changer les
comportements d'une manière durable et que l'information se transmette
non seulement de personne en personne mais aussi de générations
en générations. Ils veulent éduquer la
société.
Deuxièmement, ces outils médiatiques d'IDI sont
de véritables dispositifs socio-éducatifs.
Toutes les organisations à l'instar d'IDI utilisent
par exemple la bande dessinée car elles sont conscientes de l'importance
que les jeunes attachent à ce support et comme le note H.
Mbiye : « Elles ont choisi la bande dessinée
comme moyen de communication pour sensibiliser et éduquer en les mettant
gracieusement à la disposition des destinataires, car l'objectif
poursuivi par ces organisations n'est pas lucratif. Il s'agit de susciter une
prise de conscience chez les jeunes concernant les problèmes sanitaires,
éducatifs, écologiques, sociaux et politiques (enfants des rues,
enfants soldats ...). En le sensibilisant à ces thématiques,
ils peuvent ainsi questionner leurs propres
pratiques »244(*).
4. LES DISPOSITIFS
SOCIO-EDUCATIFS A L'ECOLE : Quel usage ?
Le recours aux dispositifs pédagogiques dans le cadre
de l'enseignement dans les établissements scolaires ne date pas
d'aujourd'hui. En effet, loin d'être une nouveauté, les
dispositifs ont toujours existé dans le cadre éducatif ou
pédagogique.
Dans le cadre pédagogique, les
enseignants ont toujours utilisé soit les manuels d'illustrations, soit
les outils didactiques, soit les images pour transmettre de leçons. Nous
le savons, cette façon de faire permet aux élèves de
comprendre et d'assimiler la matière.
C'est pourquoi, nous affirmons que les dispositifs introduits
à l'école dans le cadre éducatif loin d'être une
nouveauté ne sont qu'un phénomène nouveau mais qui
s'enracine dans le passé. Nous sommes entré décidement
dans la « généalogie des usages »245(*)
La question des usages est plus que jamais
d'actualité, en particulier en ce qui concerne l'observation et
l'évaluation des médias dans la sphère éducative.
En effet, il est effectivement admis que la nouveauté dans les nouvelles
technologies éducatives réside dans les usages et que l'impact
des technologies éducatives dépend davantage de la façon
dont nous utilisons que de leur seule présence à
l'école246(*).
Comme le note P. Moeglin « très rarement les
outils pour apprendre sont appréhendés en tant que tels.
C'est-à-dire pour ce qu'ils sont d'abord et surtout des systèmes
d'information et de communications (or) l'instrumentation pédagogique
sert à mettre en relation des individus avec des
savoirs »247(*) car « tout acte
d'enseignement/apprentissage constitue un acte de communication248(*).
Dans ce qui suit, nous allons tenter de monter en quoi ces
dispositifs socio-éducatifs d'IDI désignent la double
nature-communicationnelle et formative249(*) mais ramifiée en trois usages. . Ces
techniques et ces pratiques antérieures, toute fois sont
accompagnées aujourd'hui par des nouveaux outils avec des protocoles
anciens et cela grâce aux NTIC.
4.1. Dispositifs comme un
moyen de formation
On l'aura remarqué, depuis qu'ils existent, les
médias ont été perçus comme des outils de
formation. Bien plus, ils ont été considérés comme
le moteur de l'innovation pédagogique250(*).
C'est dans ce sens-là que les dispositifs
socio-éducatifs d'IDI se présentent comme un support, un moyen,
un outil indispensable pour aider l'enseignant dans ses tâches
pédagogiques.
Outil de formation professionnelle pour les enseignants,
entrainement pratique à la conduite de la classe sur un mode progressif
et simplifié251(*), les « Dix mesures à observer par
l'enseignant » tout comme la bande dessinée sont ici des
dispositifs susceptibles d'aider les enseignants ainsi que les autres
responsables des établissements scolaires à adopter un nouveau
comportement dans l'éducation des élèves.
4.2. Dispositifs comme un
support d'apprentissage
Les dispositifs socio-éducatifs à l'instar de
« dix mesures à observer par l'enseignant » et de la
bande dessinée sont de supports spécifiques d'apprentissage parce
qu'ils favorisent de compétences cognitives plus générales
et fondamentales252(*).
En effet, IDI s'est rendue compte que
le langage verbal quoique important ne pouvait pas à lui seul permettre
aux enseignants, et aux apprenants d'abandonner les pratiques anciennes
basées sur les punitions et les sanctions dégradantes, il
fallait recourir aux dispositifs socio-éducatifs.
Ces « autres médiations sémiotiques
», loin d'être des béquilles ou des simples
traducteurs, peuvent être à la base d'apprentissage253(*). Ces dispositifs contribuent
à la configuration du message et, en définitive, à son
sens et à sa signification, ils sont aussi des technologies
intellectuelles, des outils cognitifs au sens où ils déterminent
le développement d'aptitudes mentales spécifiques254(*).
Il suffit simplement de voir la médiatisation des
images pour s'en rendre compte. Et comme le note D. Coste,
« l'image est utilisée pour ce qu'elle montre : Elle
parle d'elle même sans détour »255(*).
Ainsi par exemple, l'image de l'enseignant qui renonce
à son bâton permet aux enseignants de voir le bâton comme
nocif à l'éducation des élèves et par
conséquent un blocage pour l'émergence de la nouvelle
méthode d'apprentissage basée sur la discipline positive. Ainsi
donc, dans le cas qui nous concerne, nous pouvons affirmer sans ambage avec D.
Peraya que « l'image, parce qu'elle ressemble à ce
qu'elle représente, est immédiatement
compréhensible »256(*).
En effet, il est possible de trouver dans l'image du
dispositif de dix mesures une adéquation parfaite entre le signifiant
visuel et le signifié linguistique car constate D. Peraya
« l'icône entretient avec son référent un rapport
d'analogie et le langage de l'image serait donc universel ; la
compréhension d'une image ne nécessiterait aucun apprentissage
particulier puisque cette dernière donnerait à lire son
référent, sans la médiation de conventions
représentatives, par pure transparence »257(*).
Les dispositifs d'IDI possèdent une fonction
psychologique de motivation et un pouvoir de conviction importants. Ils
permettent de visualiser des phénomènes imperceptibles dans les
conditions normales de perception. Ils garantissent une meilleure
mémorisation, facilitant les apprentissages puisque selon
l'adage « un bon schéma vaut mieux qu'un long
discours »258(*).
4.3. Dispositifs comme objet
(un contenu) d'enseignement
Les dispositifs socio-éducatifs de l'ONG IDI non
seulement transmettent les connaissances et plus spécialement en ce qui
concerne la discipline positive et les droits de l'enfant mais aussi sont un
support en soi susceptibles d'éduquer aux médias.
En effet, à l'heure d'aujourd'hui, surtout dans les
pays du Nord, les initiations à la sémiologie, à l'analyse
des médias mais aussi à l'expression médiatique se
multiplient d'autant que les cours d'initiation au langage de l'image et au
monde sonore sont introduits dans les programmes scolaires.
En ce sens, IDI a fait un pas de géants car son projet
de lutter contre les violences scolaires peut être un atout, du moins
comme un lancement dans les écoles de l'éducation aux
médias.
Le fait d'introduire ces outils c'est rendre les enseignants
ainsi que les élèves conscients de l'importance du
phénomène `médias' et de faire entrer ceux-ci dans
l'école par une pratique et par des exercices d'expression
médiatique. Certes comme l'affirme D. Peraya
« l'éducation aux médias est fondamentale et que
l'école devrait en devenir le cadre
privilégié »259(*).
5. EVALUATION DES
DISPOSITIFS D'IDI ET PROPOSITIONS DE LA CONCEPTION DES DISPOSITIFS
SOCIO-EDUCATIFS DANS L'AVENIR
L'ONG IDI a vite compris que pour lutter contre les maux qui
rongent la société congolaise et en particulier le
problème de violences scolaires et celle liées au genre, il
fallait recourir aux outils efficaces qui parlent au coeur de l'homme
contemporain. Pour cette ONG, recourir à ces dispositifs
médiatiques c'est les rendre en même temps disponibles et
accessibles aux enseignants et ainsi qu'aux apprenants.
En analysant ces outils
médiatiques d'IDI, nous avons décelé les points forts et
les points faibles.
5.1. Points forts
IDI a le mérite d'avoir conçu et mis à
la disposition des élèves, enseignants et tous les autres
intervenants dans le secteur éducatif de dispositifs susceptibles
d'éradiquer un mal : la violence scolaire. Que ça soit les
dix mesures de l'enseignant, la bande dessinée ou le règlement
d'une classe sans violence, tous ces dispositifs sont socio-éducatifs et
à ce stade ils participent à aider les citoyens à changer
les comportements, car les valeurs qu'ils promeuvent comme la discipline
positive, la politesse, le respect, le temps, etc. permettent une
intégration dans la société.
Un autre élément non négligeable c'est
l'adaptation aux habitudes de la population locale, par exemple l'insertion de
quelques vocables en swahili est éloquent : fimbo, matata, mapendo.
Selon l'expérience, comme notent certains spécialistes en outils
socio-éducatifs : « lors de la conception d'une image
socio-éducative, il faut tenir compte de la population à la
quelle on s'adresse afin que le message soit bien compris. En effet, ce dernier
doit être formulé en fonction de la culture, de
l'éducation, des savoirs et des connaissances de la population
visée. Par la campagne éducative, il faut donc s'adapter à
cette population car une simple transposition ne suffit pas, sous peine
d'être mal interprétée »260(*) .
5.2. Points faibles
Toute fois, il y a quelques failles dans
l'élaboration et la conception des ces dispositifs
socio-éducatifs de l'ONG IDI.
Dans la plaquette « dix mesures à
observer pour l'enseignant », le bâton dont se sert
l'enseignant peut être mal interprété. Dans la
compréhension, le récepteur en interprétant peut penser au
magicien. En effet, dans les temps anciens, les responsables des
établissements scolaires invitaient à dessein les magiciens pour
venir exhibaient leur savoir-faire. Ces magiciens utilisaient un bâton,
jeté par terre et du coup, il en sortait un serpent. A ce stade, celui
qui est en face de cette plaquette, au lieu de penser à un enseignant
qui décidément abandonne sa chicotte, il peut penser plutôt
à un magicien et ce qui n'est pas faux.
Même si, la légende explicite et montre le geste
de l'enseignant, il y a lieu de penser ici à la polysémie de
l'image.
Aussi, le dispositif du règlement d'une classe sans
violence, bien qu'il soit très bien élaboré est
insuffisant. Un élève qui se trouve en face de cet outil à
moins qu'il ne soit doué ne sera pas en mesure de s'approprier tous les
détails de ces règlements, tellement ils sont nombreux à
mémoriser et à s'en approprier. A notre sens, il fallait un
dispositif qui favorise l'apprentissage et une mémorisation
adaptée au niveau de l'élève du primaire et du
secondaire.
6. QUELS DISPOSITIFS DANS
L'AVENIR
Dans l'avenir, nous invitons l'ONG IDI à tenir
compte de quelques préalables de production de dispositifs qui
rencontrent l'assentiment des enseignants et des élèves:
- Pré tester les outils non seulement avec les
techniciens, les enseignants mais aussi les élèves et les
faiseurs d'opinion afin de s'enquérir du langage de la population
locale ;
- La bande dessinée si elle doit être prise en
compte dans les autres provinces devra être revisitée et adopter
le langage courant de la population cible.
Etant donné que l'ONG IDI est déjà bien
expérimentée et s'implique dans le secteur éducatif, nous
lui suggérons d'envisager de cours, qu'elle proposera aux
autorités afin d'introduire les cours d'initiation aux médias et
d'éducation aux médias dans les écoles. A l'heure
d'aujourd'hui, les élèves ainsi que les enseignants devraient
s'approprier le langage médiatique.
Il est inconcevable, à l'heure d'aujourd'hui de ne
pas s'approprier ces merveilles de l'invention humaine. D'où, le cours
d'éducation aux médias s'avère indispensable et
incontournable aujourd'hui.
Comme le souligne avec force A. Eriksen-Terzian,
« à l'heure de la connexion des écoles sur
l'Internet, de l'accès de plus en plus massif aux technologies à
la maison et à l'école et notamment au micro-ordinateur qui
permet de recevoir, de manipuler et de produire des messages composites ainsi
que des éléments du texte écrit, le tout réuni sur
un même support, le besoin d'une éducation à l'image et au
son, pour mieux arriver à décoder ces messages
divers261(*).
Il va s'en dire, comme le note L.-J. Pungi, que
« L'éducation aux médias ne se borne pas au champ
éducatif mais recouvre des enjeux de démocratie, de participation
citoyenne, de liberté d'expression, de droits de citoyen,
d'identités collectives, etc. Voilà pourquoi, elle exige un
changement radical et de nouvelles recherches des théories non
forcément empruntées aux pays développés, mais qui
prennent en compte l'éducation à la citoyenneté et
articulent éducation aux médias et
développement »262(*)
****
Dans ce chapitre consacré à l'analyse de
dispositifs socio-éducatifs d'IDI sous la loupe de l'analyse
sémio-pragmatique, nous avons essayé de présenter et de
décrire les outils médiatiques qu'une ONG congolaise IDI utilise
pour tenter d'éradiquer toutes les violences et celles liées au
genre dans les établissements scolaires de villes de Lubumbashi, Likasi
et Kasumbalesa dans la province du Katanga.
Avons-nous constaté, ces outils mis en oeuvre sont de
véritables dispositifs socio-éducatifs parce que leur
médiatisation permet d'une part aux enseignants d'abandonner leurs
anciennes pratiques non pédagogiques de la méthode
traditionnelle d'enseignement et d'autre part aux élèves
d'adopter un comportement décent. Somme toute, c'est par le comportement
très responsable des uns et des autres que l'école se verra
être sécurisée, assainie et permettra une éclosion
épanouissante aux élèves.
Conclusion
générale
La présente étude que nous concluons a eu comme
intitulé : « L'Ecole et la
violence. Analyse sémiopragmatique des dispositifs
socio-éducatifs de l'ONG IDI ». La problématique
soulevée par cette étude a démontré combien les ONG
congolaises à l'instar d'IDI, en partenariat avec les écoles se
battent pour éradiquer un mal sociétal : les violences
scolaires.
En effet, notre recherche était
mobilisée autour de cette question principale : dans quelle mesure
ces dispositifs socio-éducatifs innovants peuvent-ils conduire à
un enrichissement de l'offre de l'éducation pour les problèmes
sociaux en général et en matière de violences scolaires en
particulier ?
Depuis déjà une
décennie, les violences ont élu domicile dans la
société congolaise. Les violences faites aux femmes et filles,
on en parle trop, à tord ou à raison. Curieusement, ce
phénomène s'est étendu non seulement pour les femmes et
filles, mais, même pour les paisibles et simples citoyens. Il ne se passe
pas un jour sans que les médias ne montrent et ne fustigent les actes de
vandalisme commis soit par les hommes en armes, les hommes mal
intentionnés et ces jeunes délinquants appelés
« kuluna », « schege », etc..
Le gouvernement congolais a tenté de condamner et de
punir tous les acteurs de ces actes ignobles, mais le phénomène
s'est incrusté dans les mentalités collectives si bien que les
mesures se sont révélées très impuissantes. Les ONG
tant internationales que nationales appuyant l'Etat congolais ont voulu briser
le secret d'alcôve, elles se sont, quant à elles,
impliquées pour apporter une solution à ce
phénomène. Pour les unes comme pour les autres, éradiquer
ce fléau exige au préalable des actions judiciaires et
pénales pouvant aller jusqu'à l'emprisonnement, condamnation,
etc. Pour d'autres ONG encore, déraciner les violences, exige de faire
l'étude et l'analyse de ces violences, d'identifier leurs causes, leurs
moyens et leurs acteurs.
C'est dans cette perspective que l'ONG IDI, appuyée par
ses partenaires, s'engage dans le secteur éducatif. Pour cette ONG, il
faut visiter les écoles, sensibiliser les enseignants et les
élèves afin de les inviter à changer de comportements,
car, disent-ils, « éduquer le secteur éducatif
c'est éduquer toute la nation ».
Pour arriver aux résultats escomptés, IDI a
recouru d'une part à l'usage et à la vulgarisation des
dispositifs socio-éducatifs, et d'autre part aux sessions de formation,
au recyclage, au renforcement de capacités, aux forums, etc. afin
d'envisager tous les mécanismes possibles parce aux « grands
problèmes, de grands remèdes ». Pour IDI, concevoir
des outils médiatiques qui parlent au coeur des enseignants et des
apprenants c'est sera une grande révolution. Adapter ces dispositifs aux
réalités du milieu c'est une façon de rencontrer les
protagonistes dans leurs mentalités et leur parler dans leurs vocables
de tous les jours. C'est aussi de les inviter à changer de
comportements et ainsi adopter un nouveau style de vie.
Le projet de l'ONG IDI est très ambitieux :
l'instauration de la discipline positive dans les écoles congolaises.
Pour IDI, il faut procéder par l'approche de « Ecole sans
violence à travers la discipline positive »263(*) . La méthode
traditionnelle de l'enseignement étant dévolue, il est temps de
recourir au nouveau système d'apprentissage basé sur la
reconnaissance de droit de l'enfant. L'intégration de la discipline
positive dans les pratiques de l'enseignement ne sera point seulement l'apanage
des enseignants ou directeurs des écoles mais aussi des apprenants. Les
enseignants ne doivent plus jamais utiliser la chicotte dans leurs pratiques,
les apprenants également doivent contrôler leurs mauvaises
pratiques. Si les uns et les autres remplissent leurs rôles
convenablement, c'est tout l'environnement scolaire qui sera
sécurisé.
En partenariat avec C-Change et USAID, IDI a lancé dans
les écoles de la Province de Lubumbashi spécialement dans les
villes de Likasi, kasumbalesa et Lubumbashi le projet de lutte contre les
violences. Notre ambition n'a pas été d'analyser le
fonctionnement de ces écoles mais de comprendre et d'analyser ces
outils médiatiques qu'ils avaient mis sur le marché.
Notre démarche étant descriptive et
interprétative, nous avons tour à tour revisité ces
dispositifs socio-éducatifs. Nous le savons déjà, ils sont
issus de l'énonciation discursive et historique. « Leur
découverte requiert un travail de repérage à la fois
descriptif et interprétatif compte tenu de la manière
langagière utilisée ». 264(*) Il a été
question d'identifier les sujets communiquants, de cerner ce qu'ils disent, de
déterminer la manière dont ils disent les choses et
d'établir l'identité de ceux à qui ils s'adressent. Et,
ce, afin de définir les stratégies discursives ou
énonciatives mises en oeuvre ainsi que les significations qu'elles
véhiculent à travers les discours et récits de ces
dispositifs.
Pour répondre à notre
souci, deux approches ont été visitées : l'approche
sémio-pragmatique et l'approche énonciative. Elles sont comme
deux mamelles nourricières qui doivent cohabiter pour bien analyser les
trois dispositifs d'IDI sous examen, il s'agit de « Dix mesures
à observer par l'enseignant » ; des
modules 5&6 sur les violences et discipline positive et de règlement
d'une classe sans violence.
A titre d'hypothèse, nous avons démontré
que les dispositifs d'IDI sont susceptibles de lutter contre les violences
scolaires. Avons-nous dit, répétons-le encore, la façon
dont ces outils sont aménagés permettent justement
d'arrêter cette hémorragie qu'est la violence scolaire. La bande
dessinée par exemple en scénario répond aux
critères narratifs de tout récit.
Pour expliquer cette hypothèse,
nous avons construit un cadre théorique de référence
autour de la communication socio-éducative. Cette notion nous a permis
de comprendre que la communication socio-éducative constitue une forme
d'accompagnement à la vie sociale, et elle comprend des actions beaucoup
moins systématiques portant sur des sujets moins scolaires comme la
discipline positive, le droit de l'enfant, indispensables du reste à la
vie sociale, autrement dit à l'intégration harmonieuse des
enseignants et des élèves.
Grossomodo, le travail s'est étendu
sur trois chapitres. Le premier chapitre a consisté d'une part en la
définition des concepts de base comme les organisations non
gouvernementales, les violences scolaires, les médias et dispositifs
socio-éducatifs, discipline positive et d'autre part en la construction
du cadre théorique ainsi que des approches de référence.
Au deuxième chapitre, nous avons relevé de manière
succincte mais globale la spécificité, les modes de communication
d'IDI et montrer se stratégies de lutte contre les violences scolaires.
Enfin au troisième chapitre, nous avons décrit, analysé et
interprété les dispositifs socio-éducatifs conçus
par C-Change et USAID et piloté par IDI.
Il ressort donc de ce qui précède que les
dispositifs socio-éducatifs introduits dans le secteur éducatif
par les organisations de la société civile à l'instar de
l'ONG IDI sont susceptibles de combattre les maux sociaux telle que la violence
scolaire et ainsi instaurer un nouveau comportement chez les apprenants comme
chez les enseignants.
Or, en analysant ces dispositifs, nous avons remarqué
qu'ils répondent aux critères de toute communication
socio-éducative, c'est-à-dire permettre d'accompagner les
apprenants et les enseignants à la vie sociale et les aider à
sécuriser l'environnement scolaire. Ce qui confirme donc
l'hypothèse que nous avons soutenu plus haut.
Il n'est point un détail que d'encourager les
organisations non gouvernementales (ONG) qui ont pris le taureau par les
cornes. IDI a compris le bien fondé de la formation intégrale de
tout homme et de tout l'homme. Pour IDI, lutter contre les violences
basées sur le genre c'est avoir à coeur une nouvelle vision sur
le développement de l'homme. Combattre le mal qui freine le
développement c'est sauver l'homme. D'où, il faut commencer par
assainir les établissements scolaires. L'école reste ce lieu de
socialisation, cette anti chambre où les connaissances se donnent. C'est
donc à l'école qu'il faut se mobiliser pour former l'homme de
demain.
Nous exhortons l'ONG IDI d'évoluer toujours sur cette
lancée tout en exploitant encore davantage ces outils
socio-éducatifs, qui sont susceptibles pour parler au coeur de l'homme
contemporain.
Ce travail certes étant une
oeuvre humaine, n'est donc pas dépourvu d'imperfections. Ainsi, nous
sollicitons l'indulgence et la compréhension du lecteur pour toutes les
fautes et les insuffisances remarquées par-ci par-là. Nous
espérons que nos études ultérieures pourront relever ce
manquement. Dans l'avenir, nous pousserons plus loin pour analyser ces
dispositifs que ces nouveaux acteurs éducatifs mettent à la
disposition des élèves et des enseignants.
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210 propositions pratiques, Paris, Hachette livre, 1995.
22. GHANNAD, H., Optimiser
communication et publicité pour les PME-PMI (Les techniques
marketing-les médias ciblés...), Paris, Ed. de Vecchi,
2004.
23. GERVEREAU, L., Voir, comprendre, analyser les
images, Paris, La Découverte, 2000.
24. HANOT, M., Télévision.
Réalité ou réalisme. Introduction à l'analyse
sémio-pragmatique des discours télévisuels,
Bruxelles, De Boeck, 2002.
25. HOUTART, F., La société civile
socialement engagée en République démocratique du
Congo, Paris, L'Harmattan, 2005.
26. JOANNIS, H., BARNIER, V., De la stratégie
à la création publicitaire, Paris, Dunod, 2005.
27. JOLY, M., L'image et les signes. Approche
sémiologique de l'image fixe, Paris, Nathan, 1994.
28. LAMIZET, B.,
Sémiotique de l'événement, Paris, Lavoisier, 2006.
29. LEBRUN, M., Théories et méthodes
pédagogiques pour enseigner et apprendre. Quelle place pour les TIC dans
l'éducation ?, Bruxelles, De Boeck, 2002.
30. LELEUX C., L'école revue et corrigée.
Une formation générale de base universelle et
inconditionnelle, Bruxelles, De Boeck, 2001.
31. LIBAERT, J.-P., Communications des
associations, Paris, Dunod, 2009.
32. MAINGUENEAU, D., Analyser les textes de
communication, Paris, Nathan, 2000.
33. MATTELART, A., Histoire de la société
de l'information, Paris, La Découverte, 2009.
34. MEUNIER, J.-P., PERAYA, D., Introduction aux
théories de la communication, (3ème
édition), Bruxelles, De Boeck université, 2010.
35. MOEGLIN, P., Outils et médias
éducatifs. Une approche communicationnelle, Paris, PUG, 2005.
36. PAVEAU, M-A., SARFATI, G-E., Les grandes
théories de linguistique. De la grammaire comparée à la
pragmatique, Paris, Armand Colin, 2008.
37. PILOZ, L., Maitriser la violence à
l'école. Prévention et traitement de la violence en milieu
scolaire, Bruxelles, De Boeck, 1999.
38. PONCELET, M., PIROTTE, G., al., Les organisations non
gouvernementales en villes africaines. Etudes de cas à
Cotonou(Bénin) et à Lubumbashi(RDC), Bruxelles,
Bruylant-Academia, 2006.
39. PUNGI, J.-L., Eduquer aux médias
à l'ère de l'Internet. Repères théoriques et pistes
d'action en R.D. du Congo (collection médi@ction),Kinshasa,
Médiaspaul, 2013.
40. SAVE THE CHILDREN, A Teacher's Guide to Positive
Discipline, Cape town, RAPCAN, 2008.
41. SOULAGES, J.-C., Les mises en scène visuelles
de l'information. Etude comparée France, Espagne, Etats-Unis,
Paris, Nathan, 1999.
42. TSHILOMBO, G., La femme dans la presse
féminine africaine. Approche sémio-pragmatique, Paris,
L'Harmattan, 2003.
43. VIVET, P., DEFRANCE, B., Violences scolaires. Les
enfants victimes de violence à l'école, Paris, Syros,
2000.
44. ZAY, D., Enseignants et partenaires de
l'école. Démarches et instruments pour travailler ensemble
(3ème édition), Bruxelles, De Boeck, 1993.
III. Articles de revue
1. ALBERTO, B., « Pratiques
d'apprentissage dans et hors institution. Une dialectique enfin possible dans
les dispositifs émergents de formation », dans Recherches
en communication, n° 15 (2001)
2. CHARLIER, P., PIROTTON, G., Communication et formation.
Vers un dépassement des modèles de la transmission et du
traitement de l'information ? dans Recherches en communication,
n° 4, 1995.
3. CLAUTIER, J., « La communication
audiosérie-visuelle », dans Communication et
langages, n° 19, 1973, pp. 75 - 92.
4. CONDAMINES, C. « Les ONG et les pouvoirs
publics », dans Tiers-Monde, t.29, n°116, 1988,
pp.1229-1236
5. CUISINIER, F., « Pratiques éducatives,
comportement éducatifs : quelles différences, quelles
similitudes ? » dans Enfance, n° 1996, pp. 361 -
381.
6. DACHEUX, E., « Les ONG sont-elles victimes des
agences de communication ? » dans Communication et
langages, n° 102, 4e trimestre 1994, pp. 93 - 103.
7. Idem, « Association et communication
persuasive : il faut se passer des agences conseils », dans
Communication et langages, n° 105, 1995, pp. 29-44.
8. DAGDSLELIS, X., ASLANIDOU, S., « La formation des
enseignants grecs dans la nouvelle écologie
éducative », dans Recherches en communication,
n° 31 (2009), pp. 119 - 126.
9. DAGENAIS, B., « Benetton exploite
l'ambiguïté de la publicité sociale », dans
Supplément en Recherches en communication, n° 4,
1995, pp. 1-50.
10. FICHEZ, E., « Dispositifs de formation
médiatisés. Les avatars de la médiation
éducative », dans Recherches en communication,
n° 13 (2000), p. 21 - 37.
11. GOLDESTEIN, R., « Un cas
d'approche socio-éducative en ethno-éducation
comparée », dans Revue française de
pédagogie, vol.75, 1986, pp.61-71.
12. JACQUINOT, G., « Les sciences de
l'éducation et de la communication en dialogue : à propos
des médias et de technologies éducatives », dans
L'Année sociologique, vol.51, 2001/2, pp.391-410.
13. JEANNERET, Y., SOUCHIER, E., « La communication
médiatisée est-elle un
« usage » ? », dans Communication et
langage, n° 132, 2002, pp. 5 - 27.
14. LABEL, I., « Images
de la communication pour la santé publique : médiation
publicitaire ou éducative ? », dans Supplément
à Recherche en communication, n°4, 1995.
15. LE NAËLOU, A., « Pour comprendre la
professionnalisation dans les ONG : quelques apports d'une sociologie des
professions », dans Tiers-Monde, t.45, n°180, 2004,
pp.773-798.
16. MARION, P., « Les images
racontent-elles ? Variations conclusives sur la narrativité
iconique », dans Recherche en communication, n°8,
1997.
17. MEUNIER, J.-P., « Connaître par
l'image », dans Recherches en communication, n° 10,
1998, pp. (42)
18. MOUNIN, G., « Pour une sémiologie de
l'image », dans Communication et langages, n° 22, 1974,
pp. 48 - 55.
19. MOLES, A, « L'image et le texte »,
dans Communication et langages, n° 38, 2e trimestre
1978, pp. 17-29.
20. MOATTI, D., « La communication par la
violence », dans Communication et langage, n° 123,
1e trimestre 2000, pp. 80 - 96.
21. NASHI, E., « De la
responsabilité énonciative à la responsabilité
juridique en droit de la presse belge », dans Recherches en
communication, n° 17, 2002, pp.189-212.
22. KLEIN, A. BRACKELAIRE, J.-L, « Le
dispositif : une aide aux identités en crise ? »
dans Hermès n° 25 (1999), pp. 67 - 81.
23. PERAYA, D. « vers une
théorie des paratextes :images mentales et images
matérielles », dans Recherches en
communication, n°4, 1995.
24. Idem, « Image (s)
et cognition. Présentation du dossier », dans Recherches
en communication, n° 10, 1998, pp. 7-19.
25. ODIN, R., « La question du public. Approche
sémio-pragmatique », dans Réseaux, 2000, vol.
18, n° 99, pp. 49 - 72.
26. SAUCIN, J., « La bande
dessinée et ses symboles. Application de la pensée de C.G. JUNG
à l'interprétation des bandes dessinées », dans
Recherches en communication, n°5, 1996.
27. SUCHAUT, B., « L'évaluation des
dispositifs éducatifs et de formation. Comment évaluer ?
Outils, dispositifs, acteurs », dans Table ronde, Colloque
ADMEE (Reims, bourgogne), 24-26 octobre 2005.
28. ZAGEEKA, P., « Les adolescents et les savoirs
scientifiques et techniques transmis par les médias », dans
Sociétés contemporaines, n° 11 - 12,
septembre/décembre 1992, pp. 149 - 166.
IV. Notes des cours
1. MBIYE, H, Narratologie, cours dispensé aux
étudiants de G3 en CS, Kinshasa, UCC, 2010-2011.
2. Idem, Comment lire une image ? Parcours
théoriques et outils d'analyse, cours dispensé aux
étudiants de G2CS, Kinshasa, UCC, 2006-2007.
3. Idem, Analyse des dispositifs médiatiques
socio-éducatifs, Cours dispensé aux étudiants de
L2CS/EDUCOM, 2011-2012, Kinshasa, inédit.
4. PUNGI J.-L., Marketing social, cours
dispensé aux étudiants de L2CS/EDUCOM, 2012-2013.
V. Mémoires et thèses
1. ALAVA, S., Médias, médiatisation
et processus de formation. Thèse de doctorat à
l'Université de Toulouse II, 1998.
2. COMPAORE, M., Problématique de la communication
dans les ONG et associations burkinabé oeuvrant au développement
du monde rural : cas de l'Association Nationale d'Action
Rurale(ANAR). Mémoire de fin d'études en communication
à l'Ecole de Formation aux Métiers de la communication de
Bruxelles, année académique 2003-2004.
3. MARTINEZ, M.-L., Vers la réduction de la
violence à l'école. Contribution à l'étude de
quelques concepts pour une anthropologie relationnelle de la personne en
philosophie de l'éducation. Thèse de doctorat
présenté à l'Université de Paris-Sorbonne nouvelle,
1996.
4. MUKENDI, R. Analyse pragmatique du discours de
Barack H. Obama à Accra. Approche énonciative, Kinshasa,
IFASIC, mémoire de licence en SIC, 2010-2011.
5. TORRES, M.-A., Approche sémio-pragmatique de
pratiques nées de la réception médiatique. Thèse de
doctorat à l'Université de Toulouse, 2011.
VI. ENTRETIENS
1. Entretien avec Madame KASONGO Hyguette, Assistante de
Directeur des programmes de IDI. Entretien du 20 décembre 2012.
2. Entretien avec Monsieur Macky LUYEYE, Directeur des
programmes de IDI. Entretiens du 20, 27 décembre 2012 ; 15 janvier,
12 février, 20 mars 2013.
VII. DOCUMENTS OFFICIELS
1. Constitution de la République
Démocratique du Congo, février 2006.
2. Loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant
« protection de l'enfant en RDC ».
VIII. WEBOGRAPHIE
A. Les articles en ligne
1. AUDIGIER, F., « Enseigner la
société, transmettre des valeurs, dans revue française de
pédagogie, vo.94, 1991, pp.37-48,
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556-7807_1001_num_94_1_1365,
(page consultée le 04 juin 2013).
2. BACHMANN, A., BALZLI, L., et alii., Comparaison des
approches structurales et cognitives dans le cadre de l'image
socio-éducative, 2006. Retrieve March 22, 2006 from ,
http://
www.didac.comu.ucl.ac.be/Medias_educatfs_archives/Ressources/media.htm
( page consultée le 12 mai 2013).
3. BOUILLAGUET, E., « Roger Odin, les espaces de
communication-Introduction à la sémiopragmatique »,
http://rfsic.org/199, (page
consultée le 17 mai 2013).
4. BOUTIN, J.-F., GENDRON, M., et alii.,
« comment utiliser la bande dessinée pour développer
les habiletés sociales et la compétence en lecture chez les
élèves à risque : Enjeux et activités
éducatives »,
http://www.cqjdc.org/pdf/5.04.pdf
(page consultée le 04 juin 2013).
5. CARTIER-BRESSON, J., « Comprendre et limiter les
violences : une présentation », dans Tiers-Monde, 2003,
t. 44, n° 174, pp. 249 - 268.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_1293_8883_2003_num_44_174_5385
(page consultée le 12 décembre 2012).
6. CHAMBERT, G., CARRON, T., et alii.,
« L'observation des usages dans un contexte
éducatif :pratiques pédagogiques et nouvelles formes de
communication éducative émergentes »,
http://www.syscom.univ-savoi.fr/publi/chabert2005.pdf
(page consultée le 04 juin 2013).
7. COMPTE, C., DAUGERON, B.,« Une utilisation
sémio-pragmatique de l'image animée cinématographique et
télévisuelle pour l'apprentissage de langues. Eléments
pour un plaidoyer,
http://www.unive-rouen.fr/dyaland/glottopol.
(page consultée le 20 janvier 2013).
8. DUBET, F., « Les figures de la violence à
l'école », dans Revue française de pédagogie,
vol. 123, 1998, pp. 35 - 45.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescriet/article/rfp-0556-7807_1998_num_123_1_1325.
(Page consultée le 12 mai 2013).
9. DUPONT, S., « les enjeux d'Internet dans la
communication des associations »,
http://www.stephanie.dupont3.free.fr/Integral.pdf.
(page consultée le 12 mai 2013).
10. FAURE, L., « L'approche énonciative
pistes et conseils pour l'analyse »,
http://www.asl.univ-montp3.fr/e21slmc/doc_CM/Approche_énonciative.pdf
(page consultée le 04 juin 2013).
11. LIBAERT, T., PIERLOT, J.-M., « Communication des
associations : spécificités en rapport à la
communication d'entreprise »,
http://www.lasco.comu.ucl.ac.be/wp/030709JPIERLOTThiery/pdf.,
(page consultée le 12 mars 2013).
12. KRÂMER, H., « La violence à
l'école. L'état des recherches en Allemagne », dans
Revue française de pédagogie, vol. 123, 1998, pp. 73 - 78 :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556
(page consultée le 12 décembre 2012).
13. MBIYE, H., « La bande dessinée
éducative en Afrique : un média au service de la
société »,
http://www.takamtikou.fr/dossier-2011-la-bande...
(page consultée le 15 mars 2013).
14. MOEGLIN P., « Du mode d'existence des outils
pour apprendre »,
http://www.u-grenoble3.fr/les-enjeux/2000/Moeglin/home.html
(page consultée le 12 septembre 2012).
15. MOATTS D., « La communication par la
violence », dans Communication et
langage,, n° 123, 1er trimestre 2000,
pp. 80-96,
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/colon_0336_1500_2000_num_123_1_2000
(Page consultée le 20 mars 2013).
16. PERAYA D., « Les formes de
communication pédagogique médiatisée :
le socio-éducatif et le
didactique » :
http://www.tecfa.unige.ch/tecfa/teaching/riat140/ressources/compeda.pdf
(Page consultée le 3 mars 2013).
17. Idem, « L'audiovisuel à
l'école : voyage à travers les usages » :
http://tecfa.unige.ch/tecfa/teaching/riat140/ressources/usages.pdf
(page consultée le 3 mars
2013).
18. Idem, « De la communication
généralisée à la communication
socio-éducative et
didactique »,
http://www.tecfa.unige.ch/tecfa/teaching/riat140/ressources/com.pdf.
(page consultée le 5 avril 2013).
19. Idem , « Le cyberespace : un
dispositif de communication et de formation
médiatisée »,
http://www.tecfa.unige.ch/tecfa/publicat/peraya-papers/toulouse-
ref98.rtf
(Page consultée le 5 mai 2013).
20. PICARD G., « Comment développer une
stratégie de communication pour une
association de Gouvernements locaux
(A.G) » ;,
http://www.ung.international.al/.../communication_strategy_of-an-LGA
(page consultée le 5 mai 2013).
21. TASSE E., KENNE P., « Education : la
chicotte frappe encore »,
http://www.syfya.info/index.php5?vieuw=articles&action=voir&id...
(page consultée le 20 février 2013).
22. THOMAS F., « Un corpus d'affiches
d'éducation à la santé sous la loupe d'une
analyse sémiopragmatique : Dispositif de
prévention, dispositif de
persuasion ? »,
http://sites.uclouvain.be/grems/pdf/articles/thomas
100 ans santé.pdf. (page
consultée le 12 septembre 2012).
23. TRAORE T., « La problématique de la
violence à l'école au Burkina Fasso »,
dans Colloque International Education, violences,
conflits et perspectives de paix
en Afrique, Yaoundé du 6 au 10 mars 2006 :
http://www.rocare.org/Traore.pdf.
(page consultée le 12 septembre
2012).
24. YAHIA-CHERIF, « Stratégie de
communication à l'usage des associations
d'environnement »,
http://www.enfancenature.areaed.org/ressources/communication/...
(page consultée le 12 mars 2012).
B. Sitographie
1.
http://www.idi.org. (consulté le
12 mars 2013).
2.
http://www.wikipedia.org (
Consulté le 20 mai 2013).
IX. Autres documents
1. C-CHANGE, CODHOD, IDI, Evaluation sommative du projet
de lutte contre les violences liées au genre en milieux scolaires au
KATANGA. Rapport final 2012, Kinshasa, CODHOD, 2012.
2. Dépliant de IDI
3. USAID, C-CHANGE, Prévention des violences
sexuelles et basées sur le genre associées au VIH.Fy12(Draft
8).
Table des matières
Epigraphe
I
Dédicace
II
Remerciements
III
Liste des abréviations, sigles et
accronymes
V
Liste des tableaux et graphique
VII
Intoducion générale
1
0.1. Objet et problématique
1
0.2. Hypothèse de recherche
3
0.3. Annonce du cadre théorique
4
0.4. Méthodes et technique de recherche
4
0.5. Délimitation spatio-temporelle du
sujet
5
0.6. Intérêt et choix du sujet
6
0.7. Division du travail
7
Chapitre premier : Approche
théorique et clarification conceptuelle
8
1. Cadre théorique
8
1.1. Communication socio-éducative
8
1.2. Communication commerciale et communication
socio-éducative
9
1.3. Communication socio-éducative et la
communication didactique
10
1.4. La communication artistique et la
communication socio-éducative
12
1.5. Les acteurs de la communication
socio-éducative
12
1.6. Les finalités de la communication
socio-éducative
13
1.7. Les enjeux du moment
14
2. Clarification notionnelle et conceptuelle
14
2.1. Médias socio-éducatifs
15
2.2.1. Définition de médias
15
2.2.2. Typologie des médias
16
2.2.3. Les médias socio-éducatifs
17
2.2.4. La spécificité des
médias socio-éducatifs
18
2.2. Dispositifs socio- éducatifs
19
2.3. La discipline positive
23
2.4. Les violences scolaires
25
2.4.1. Définition de la violence
25
2.4.2. La violence scolaire
26
2.4.3. La violence éducative
28
2.5. Organisation non gouvernementale (ONG)
28
2.5.1. Vers la compréhension de l'acronyme
«ONG »
28
2.5.2. Les caractéristiques d'une ONG
31
2.4.3. La professionnalisation des ONG
32
2.5.4. L'émergence des ONG en RDC
33
2.5.4.1. Historique
33
2.5.4.2. Types d'ONG
34
3. Approches méthodologiques
36
3.1. Analyse sémio-pragmatique
36
3.1.1. Historique de l'approche
36
3.1.2. Approche sémio-pragmatique
appliquée au cinéma
37
3.1.3. Les différents points de vue
38
3.2. Approche énonciative
44
3.2.1. La notion de l'énoncé et de
l'énonciation
44
3.2.2. Discours et récit
46
3.2.3. Situation de l'énonciation
47
3.2.4. Les marques d'énonciation et les
pronoms personnels
49
3.2.5. Les dimensions de l'énonciation
49
3.2.6. Les interlocuteurs et la polyphonie
50
Chapitre deuxième : La
spécificité de l'ONG IDI, ses modes de communication et ses
stratégies de lutte contre les violences scolaires
53
1. L'identité et la
spécificité de l'ONG IDI
53
1.1. Identité de IDI
53
1.1.1. Bref parcours historique
53
1.1.2. Vision de l'association
55
1.1.3. Objectifs de l'association
57
1.1.4. Mission de l'association
57
1.1.5. La matrice SWOT
57
1.1.7. Les grandes réalisations d'IDI
59
2. Modes de communication d'IDI
60
2.1. Les ressources humaines d'IDI
61
2.2. La spécificité de la
communication interne
62
2.2.1. Outils oraux
62
2.2.2. Outils écrits
62
2.2.3. Le fonctionnement de la communication
à l'externe
63
3. IDI et ses stratégies de lutte contre
les violences sexelles et scolaires : état des lieux
63
3.1. Identification du problème
63
3.1.1. Violences sexuelles
63
3.1.2. Violences scolaires
65
3.2. Cause sociale à promouvoir
66
3.3. Les partenaires d'IDI
67
3.4. Stratégie de lutte contre les violences
scolaires
69
3.4.1. Cadre logique
69
3.4.2. Zones d'intervention
73
3.4.3. Populations cibles
73
3.4.4. Groupes cibles
73
3.4.5. Plan de communication
74
3.4.6. Les principaux axes de la campagne de
communication
75
3.4.1. Plaidoyer
75
3.4.6.2. Mobilisation Communautaire
76
3.4.6.2. Communication pour le Changement de
Comportement
76
3.4.7. Les effets produits par le projet de la
discipline positive
77
3.4.7.1. Effet technique
77
3.4.7.2. Effet social
77
3.4.7.3. Effet financier
78
3.4.7.4. Effet organisationnel :
78
3.4.8.
Le chronogramme des activités liées au projet
79
3.4.8.1. Explication du chronogramme
80
3.4.8.2. Limites du chronogramme d'IDI
80
3.4.9. Conception des matériels
socio-éducatifs
81
3.4.9.1. Etapes de la conception des
matériels éducatifs
81
3.4.9.2. Les matériels produits dans le
cadre du projet
81
3.4.10. Points forts et points faibles du
projet
82
3.4.10.1. Points forts
82
3.4.10.2. Points faibles
82
Chapitre troisième :
Analyse sémio-pragmatique des dispositifs socio-éducatifs de
l'ONG IDI
84
1. Rappel méthodologique
84
1.1. Rappel de la question de départ
85
1.2. Présentation et identification du
corpus d'analyse
85
2. Analyse descriptive des énonciations
scripto-visuelles des dispositifs scocio-éducatifs d'IDI
86
2.1. Les Dix mesures à observer par
l'enseignant
86
2.1.1. Description
86
2.1.1.1. L'image
86
2.1.1.2. Texte
89
2.1.1.3. Interprétation
90
2.2. Modules 5&6 : Violences et discipline
positive
96
2.2.1. Description
98
2.2.1.1. Complexe scolaire Matata
98
2.2.1.2. Complexe scolaire Mapendo
98
2.2.1.3. Questionnaire
98
2.2.1.4. Glossaire violence et discipline
positive
98
2.2.1.5. Loi portant sur la protection de l'enfant
en RDC
99
2.2.2. Interprétation
99
2.2.2.1. Les personnages
100
2.2.2.2. L'intrigue
101
3.3. Le Règlement d'une classe sans
violence
102
3.3.1. Description
102
3.3.2. Interprétation
102
3. Les outils médiatiques de l'ONG
IDI : véritables dispositifs socio-éducatifs ?
103
4. Les dispositifs socio-éducatifs à
l'école : quel usage ?
105
4.1. Dispositifs comme un moyen de formation
106
4.2. Dispositifs comme un support
d'apprentissage
106
4.3. Dispositifs comme objet (un contenu)
d'enseignement
108
5. Evaluation des dispositifs d'IDI et propositions
de la conception des dispositifs socio-éducatifs
108
5.1. Points forts
108
5.2. Points faibles
109
6. Quels dispositifs dans l'avenir ?
110
Conclusion générale
112
Bibliographie
115
Table des matières
127
Annexes
...................................................................................................132
ANNEXES
* 1 VIVET P., FEFRANCE B.,
Violences scolaires. Les enfants victimes de violence à
l'école, Paris, Syros, 2000, p.18.
* 2 D. BOUGNOUX,
Introduction aux sciences de la communication, Paris, La
Découverte, 2001, p.13.
* 3 D. ZAY, Enseignants
et partenaires de l'école. Démarches et instruments pour
travailler ensemble, Bruxelles, De Boeck, 1999, p.15.
* 4 D. BOUGNOUX,
op.cit., p.13.
* 5 F. RABATE,
« De la communication aux médias : un
repositionnement de l'appareil éducatif ? », dans
Langue française, n°70, 1986, p.115
* 6 V. DAGDILELIS, S.
ASLANIDOU, « La formation des enseignants grecs dans la nouvelle
écologie éducative », dans Recherches en
communication, n°31, 2009, p.120.
* 7 Elucidé par E.
LOMBARDO, Analyse communicationnelle des effets cognitifs d'un
dispositif médiatisé. Le cas de la médiatisation d'un
cours en images virtuelles immersif et interactif et ses impacts sur la
mémoire explicite (Thèse de doctorat), Paris,
Université du Sud Toulon-Var, 2007, p.29.
* 8 B. ALBERO,
« Pratiques d'apprentissage dans et hors institution. Une dialectique
enfin possible dans les dispositifs émergents de formation »,
dans Recherches en communication, n°15, 2001, p.77.
* 9 D. PERAYA,
« Image(s) et cognition. Présentation du dossier »,
dans Recherches en communication, n°10, 1998, p.9.
* 10 M. PONCELET, G. PIROTTE,
alii, Les organisations non gouvernementales en villes africaines. Etudes
de cas à Cotonou (Bénin) et à Lubumbashi (RDC),
Bruxelles, Bruylant-Academia, 2006, p.13.
* 11 Cf. G. JACQUINOT,
« Les sciences de l'éducation et de la communication en
dialogue : à propos des médias et de technologies
éducatives », dans L'Année sociologique,
vol.51, 2001/2, p.404.
* 12 Cf. F. THOMAS,
« Un corpus d'affiches d'éducation à la santé
sous la loupe d'une analyse sémio-pragmatique : Dispositif de
prévention, dispositif de persuasion ? », dans Images
de la santé, 100 ans d'affiches d'éducation pour la
santé,
http://sites.uclouvain.be/grems/pdf/articles/thomas
100 ans santé.pdf.(Consulté le 12 décembre 2012).
* 13 J. PIRSON, « De
n'analyse organisationnelle à l'approche communicationnelle : la
pertinence d'une recherche d'indicateurs pragmatique et
sémio-pragmatique », dans Recherches en
communication, n°5,1996, p.190.
* 14 Cf. R.REZSOUHAZY,
Théorie et critique des faits sociaux, Bruxelles, La
reconnaissance du Livre, 1971, p.68.
* 15 E. DEBARBIEUX,
« La violence à l'école en France : 30 ans de
construction sociale de l'objet (1967-1997) », dans Revue
française de pédagogie, vol. 123, 1998, p.93.
* 16 R. GOLDESTEIN,
« Un cas d'approche socio-éducative en ethno-éducation
comparée », dans Revue française de
pédagogie, vol.75, 1986, p.61.
* 17 Ibidem.
* 18 Ibidem.
* 19 D. PERAYA, « De
la communication généralisée à la communication
socio-éducative et didactique », (en ligne)
http://tecfa.unige.ch/tecfa/teaching/riat140/ressources/com.pdf
(consulté le 11 novembre 2012)
* 20 B. DAGENAIS,
« Benetton exploite l'ambiguïté de la publicité
sociale », dans Supplément à Recherches en
communication, n°4, 1995, p. 4.
* 21
Ibidem.
* 22
Ibidem.
* 23 Cf. D. PERAYA, Les
formes de communication pédagogique médiatisée : le
socio-éducatif et didactique (En ligne)
http://www.tecfa.unige.ch/tecfa/teaching/riat140/ressources/compieda.pdf
(consulté le 20 novembre 2012)
* 24 Ce tableau a
été proposé par D. PERAYA, dans : « Les
dispositifs de communication éducative médiatisée :
médiation et médiatisation », (En ligne)
http://www.tecfa.unige.ch(consulté
le 20 novembre 2012)
* 25 F. THOMAS,
« Un corpus d'affiches d'éducation à la santé
sous la loupe d'analyse sémio pragmatique : Dispositif de
prévention, dispositif de persuasion ? », (En ligne),
http://sites.uclouvain.be/grems/pdf/articles/thomas
100 ans santé.pdf (consulté le 20 novembre 2012).
* 26 D. PERAYA ,
« Les dispositifs de communication éducative
médiatisée : médiation et
médiatisation », (En ligne)
http://www.tecfa.unige.ch(consulté
le 20 novembre 2012)
* 27 Cf. F. THOMAS,
« Un corpus d'affiches d'éducation à la santé
sous la loupe d'une analyse sémio pragmatique : Dispositif de
prévention, dispositif de persuasion ? », (En ligne)
http://sites.uclouvain.be/grems/pdf/articles/thomas_100ans_santé.pdf
(consulté le 20 novembre 2013)
* 28 Cf. H. MBIYE,
Analyse des dispositifs médiatiques socio-éducatifs,
Cours dispensé aux étudiants de L2CS/EDUCOM, 2011-2012, Kinshasa,
UCC, inédit.
* 29 Ibidem.
* 30 F. BALLE, Dictionnaire
des médias, Paris, Larousse, p.149.
* 31 F. BALLE, Les
médias, Paris, PUF, 2004, p.3.
* 32 A. FALCONI, F.-X.
BUDIMB'ANI, Lexique des médias, Internet et multimédia,
Kinshasa, Médiaspaul, p.109.
* 33 Cf. J.A. Anderson,
cité par D. PERAYA, « Communication éducative
médiatisée, formation à distance et campus
virtuels »,
http://www.tecfa.unige.ch ,
(consulté le 11 novembre 2012)
* 34 Cf. F. BALLE,
Médias et société, Paris, Montchrestien, 1988,
p.50.
* 35 Ibid., p.51.
* 36 F. BALLE, Les
médias, Paris, PUF, 2004, 73.
* 37 J.-P MEUNIER, D. PERAYA,
Introduction aux théories de la communication, Bruxelles, De
Boeck, 2010, p.372.
* 38 Ibid. p. 373.
* 39 Ibid. p.374.
* 40 P. MOEGLIN, Outils et
médias éducatifs. Une approche communicationnelle, Paris,
PUG, 2005, p.71.
* 41 E. HEIDT, « La
taxonomie des médias », dans Communications,
n°33, 1981 , p.73.
* 42 D. PERAYA,
« Pierre MOEGLIN, Outils et médias éducatifs. Une
approche communicationnelle », Vol. 25/2 / 2007,
http://communication.revue.org/index2235.htmlp.13.
(Consulté le 4 septembre 2012)
* 43 Ibidem.
* 44 Cf. D. PERAYA,
« Communication éducative médiatisée, formation
à distance et campus virtuels »,
http://tecfa.unige.ch
(consulté le 3 septembre 2012)
* 45 D. PERAYA,
« Les campus virtuels. Principes et fondements
techno-sémio-pragmatiques des dispositifs de communication et de
formation médiatisées », (En ligne)
http://tecfa.unige.ch
(consulté le 4 décembre 2012)
* 46 Cf. J.-S. BEUSCART, A.
PEERBAYE, « Histoires de dispositifs (Introduction) » ,
http://www.melissa.ens-cachan.fr/IMG/pdf/intrott11dispositifs.pdf
(consulté le 20 septembre 2012).
* 47 M. LINARD,
« Conception de dispositifs et changement de paradigme en
formation », dans Education permanente, n°152,
2002-2003, p.144.
* 48
Ibidem.
* 49
Ibidem.
* 50 A. KEIN, J.-L.,
BRACKELAIRE, « Le dispositif : une aide aux identités en
crise ? », dans Hermes, n°25, 1999, p.68.
* 51 Ibidem.
* 52 Cf. J.-S. BEUSCART, A.
PEERBAYE, Histoires de dispositifs (Introduction) : (En ligne)
http://www.melissa.ens-cachan.fr/IMG/pdf/intrott11dispositifs.pdf
(consulté le 5 septembre 2012)
* 53 B. CHARLIER, D. PERAYA,
Technologie et innovation en pédagogie. Dispositifs innovants de
formation pour l'enseignement supérieur, Bruxelles, De Boeck, 2003,
p.202.
* 54 Ibid.
* 55DEMAIZIERE F., ACHARD G.,
« Gérer l'interface entre ingénierie, didactique,
pédagogie et dispositifs ouverts», dans ALSIC Vol.6,
n°1, p. 150.
* 56 Ibid., p.42.
* 57 J.-P. MEUNIER, D. PERAYA,
op.cit., p.389.
* 58 D. PERAYA, D. OTT,
« La communication éducative médiatisée.
Contribution à l'élaboration d'un cadre
théorique » (En ligne)
http://tecfa.unige.ch/research/poschiavo/rapports/theorie.pdf
(consulté le 27 novembre 2012)
* 59 D. PERAYA, R.
RICKENMANN, et al., Fondements théoriques et approche
opérationnelle des nouveaux médias dans la formation des
enseignants `média et informatique' à l'université de
Genève, (En ligne)
http://tecfa.unige.ch
(Consulté le 17 septembre 2012)
* 60 Cf. C. CHARLES, La
discipline en classe. Modèles, doctrines et conduites, Bruxelles,
De Boeck, 1997, p.6.
* 61 E. DURRANT, La
discipline positive. De quoi s'agit-il et comment s'y prendre,
Suède, Save the Children, 2011, p.2.
* 62Ibid. p.6.
* 63 C.M. CHARLES,
op.cit., p.119.
* 64 Cf.D. KABONGO, Les
facteurs endogènes et exogènes de la violence à
l'école, Colloque International, Yaoundé 2005, p.2.
* 65 Cf. M.-L. MARTINEZ,
Vers la réduction de la violence à l'école.
Contribution à l'étude de quelques concepts pour une
anthropologie relationnelle de la personne en philosophie de
l'éducation, thèse de doctorat, université de Paris
III, 1996, p.34.
* 66 KRIEGEL B., La violence
à la télévision. Rapport de la Mission
d'évaluation, d'analyse et de proposition relative aux
représentations violentes à la télévision, Paris,
Ministère de la culture et de la communication, (En ligne)
http://www.fct.u-paris10.fr
(consulté le 7 décembre 2012)
* 67 Pour Y. FUMAT,
« Contraintes, conflits, violences à
l'école », dans Revue française de
pédagogie, vol.118, 1997, l'école obligatoire
représente une triple forme de contrainte pour l'enfant : elle le
prive de sa liberté d'agir, elle l'oblige à acquérir des
comportements nouveaux qui suivent des rythmes bien définis, elle lui
impose des contenus culturels spécifiques. Ces contraintes
structurelles, qui viennent du phénomène de scolarisation,
deviennent des violences quand elles ne peuvent être assumées
(p.61). J. REPUSSEAU a une conception toute différente de la violence
scolaire, pour lui toute action éducative se présente comme une
violence et quand l'action éducative ouverte se présente comme un
refus de la violence, elle va à contre-courant de l'éducation,
« Education et violence », dans Revue française
de pédagogie, vol.16, 1971.
* 68 Cf. B. DEFRANCE,
Sanctions et discipline à l'école, Paris, Syros, 2001,
p.38.
* 69 P. VIVET, B
DEFRANCE, op.cit., p.107.
* 70 F.-J. AZON, T. TCHOMBE,
Education, violences, conflits et perspectives de paix en Afrique
subsaharienne, Paris, Karthala, 2009, p.190.
* 71 Ibidem.
* 72 Cf. BAUER, Mission sur
les violences en milieu scolaire, les sanctions et la place de la famille.
Rapport Remis au Ministère de l'éducation nationale, Mars 2010,
p.10.
* 73 E. QUEINNEC,
« La performance opérationnelle des ONG humanitaires :
une analyse en termes d'enjeux institutionnels », dans Tiers
Monde, t.XLIV, n°175, juillet-septembre 2003, p.657.
* 74 Cf. M. DOUCIN, Les
organisations non gouvernementales « acteurs-agis » des
relations internationales (Thèse de doctorat), Paris, Institut
d'Etudes politiques de Bordeaux, 2005, p.12.
* 75 Ibidem, p.8.
* 76 Cf. V. HORDAN, Les
métiers de la solidarité internationale. Bénévoles,
volontaires, salariés, Paris, L'Harmattan, 1997, p. 17.
* 77 E. DACHEUX,
« Associations et communication persuasive : il faut se passer
des agences-conseils ! », dans Communication et
langages, n°105, 1995, p.29.
* 78Ibidem
* 79 M. DOUCIN,
op.cit., p.208.
* 80 Cf. S. LEFEVRE,
Mobiliser les gens, mobiliser l'argent : les ONG au prisme du
modèle entrepreneurial (Thèse de doctorat), Paris,
Université de Lille 2, 2008, p.43.
* 81 E. QUIENNEC,
op.cit., p.658.
* 82 G. ENEE, La
dynamique des ONG au Burkinafasso : une efficacité en question
(thèse de doctorat), Paris, Université de CAEN/Basse
Normandie, 2007, p.85.
* 83 A. LE NAELOU,
op.cit., p.781.
* 84Cf. H. BAUER, F. MABILLE,
et al., Les O.N.G sont-elles crédibles ?, Paris,
L'Harmattan, 2002, p.50.
* 85 L. VAN BAELEN,
« Naissance, vie et mort des organisations non-gouvernementales (ONG)
du développement intégral en milieu rural
zaïrois », dans Actes du Vème Séminaire
scientifique sur Naissance, vie et mort des projets de
développement, du 27 au 29 mars 1992, Kinshasa, FCK, 1994, p.25.
* 86 Cf. C. CONDAMINES,
« Les ONG et les pouvoirs publics », dans
Tiers-Monde, t.29, n°116, 1988, pp.1229-1230.
* 87 Cité par M.
PONCELET, G. PIROTTE, alii., Les organisations non gouvernementales en
villes africaines. Etudes de cas à Cotonou (Bénin) et à
Lubumbashi (RDC), Bruxelles, Bruylant-Academia, 2006, p.24.
* 88 Cf. A. LE NAELOU,
op.cit., p.776.
* 89 Cf. M. PONCELET, G.
PIROTTE, alii, op.cit., p.11.
* 90 Cf. A. LE NAËLOU,
« Pour comprendre la professionnalisation dans les ONG :
quelques apports d'une sociologie des professions », dans
Tiers-Monde, t.45, n°180, 2004, p.774.
* 91 C. CONDAMINES,
op.cit., p.1230.
* 92 G. ENEE, op.cit.,
p.88.
* 93 Journal officiel de la
RDC du 18 février 2006, Constitution de la RDC, Art.
37.
* 94 Ministère du
plan, Guide pratique pour la constitution des ONG en République
Démocratique du Congo, Kinshasa, OCHA, (En ligne),
http://www.rdc-humanitaire.net/rdcbis/IMG/pdf/Guide-pratique...(
page consultée le 04 juin 2013).
* 95 Cfr. R. DE SCHUTTER,
« Typologies des ONG », (En ligne),
http://www.base.d-p-info/fr/fiches/premierdph/fiche-premier
dph...(consulté le 21 mai 2013).
* 96
http://fr.wikipedia.org/wiki/ONG
, (consulté le 21 mai 2013).
* 97 Cf. F. HOUTARD, La
société civile socialement engagée en RDC, Paris,
l'Harmattan, 2005, p.46.
* 98 Pour plus de
détails, on peut lire : Actes du 7ème
Séminaire sur :ONG : valeurs démocratiques et
développement dans le Kivu et les pays des Grands-Lacs,(du 02 au 04
novembre 1992 à Murhesa (Bukavu) dans Etudes publiées par La
Faculté des sciences et techniques de développement, FCK,
1994.
* 99 M. PONCELET, G. PIROTTE,
al.,op.cit., p.78.
* 100 R. BARTHES,
« Préface », dans Communication, vol.18,
n°4, 1964, (En ligne),
http://www.erudit.org/revues/haf/1964/V18/n2/index.html
(page consultée le 04 juin 2013).
* 101 R. ODIN,
« La question du public. Approche
sémio-pragmatique », dans Réseaux, Volume 18,
n°99 2000, p.52.
* 102 Cf. E. BOUILLAGUET,
« Roger Odin, Les espaces de communication-Introduction à la
sémio-pragmatique », http://rfsic.revues.org/199
* 103 Cf. M.-A. TORRES,
« Sémio-pragmatique et recherches sur la
réception : quel spectateur et quelles pratiques discursives
décrit-on ? » (En ligne)
http://www.bibliotheques.univ-toulouse.f/.../recherches?
(consulté le 12 septembre 2012).
* 104 P. ODIN,
op.cit., p.53
* 105 Ibid., p.56.
* 106 Cf. M. HANOT,
Télévision ? Réalité ou
réalisme ? Introduction à l'analyse sémio-pragmatique
des discours télévisuels, Bruxelles, De Boeck, 2002,p.9.
* 107 Cf. C. JANSSEN , S.
CHAVAGNE, et al., L'exploitation de la responsabilité sociétale
de l'entreprise dans la publicité télévisuelle : une
étude exploratoire (En ligne)
http://www.cairn.info/resume.php?
ID_ARTICLE=RPVE_484_0051 (consulté le 10 septembre 2012)
* 108 Cf. R.ODIN,
« La question du public. Approche
sémio-pragmatique », dans Réseaux, n°99,
2000, p.53.
* 109 Cf. M. HANOT,
« Un passe plus vrai que nature ? Quatre niveaux d'étude
sémio-pragmatique pour une approche véridictoire des images
d'archives », dans Recherches en communication, n°12,
1999, p.2.
* 110 H. PEETERS, P.
CHARLIER, « Pour une sémio-pragmatique des hypertextes
multimédia : proposition théorique de catégories
d'analyse pertinentes », dans Recherches en communication,
(1995) ; pp. 1-13
* 111 F. THOMAS,
« Un corpus d'affiches d'éducation à la santé
sous la loupe d'une analyse sémio pragmatique : Dispositif de
prévention, dispositif de persuasion ? », (En ligne),
http://sites.uclouvain.be/grems/pdf/articles/thomas
100 ans santé.pdf (consulté le 4 juin 2013).
* 112 Ibidem.
* 113
Ibidem.
* 114
Ibidem.
* 115
Ibidem.
* 116 C'est ce qui est
analysé scrupuleusement dans J.-P. MEUNIER, D. PERAYA, Introduction
aux théories de la communication (3ème
édition), Bruxelles, De Boeck, 2010.
* 117 D. PERAYA, R.
RICKENMANN, Nouvelles perspectives pour l'éducation aux médias,
théorie et pratique ,
http://www.tecfa.unige.ch/tecfa/teaching/LME/ex-teachers/peraya
(consulté le 2 décembre 2012)
* 118 M-A. PAVEAU, G-E.
SARFATI, Les grandes théories de linguistique. De la grammaire
comparée à la pragmatique, Paris, Armand Colin, 2008,
p.168.
* 119 Ibidem.
* 120 R. MUKENDI, Analyse
pragmatique d discours de Barack H. Obama à Accra. Approche
énonciative, Kinshasa, IFASIC, mémoire de licence en SIC, 2010,
http://www.memoireonline.com/.../m_Analyse-pragmatique-du-discours-de
Barack-H-obama-Accra-Approche-énonciative0.html (consulté
le 15 mai 2013).
* 121 E. BENVENISTE
cité par M-A. PAVEAU, G-E. SARFATI, op.cit., p.170.
* 122 Ibidem.
* 123 Ibidem.
* 124 Ibidem.
* 125 Concept
« énonciation »,
http://fr.wikipedia.org/wiki/énonciation,
(consulté le 06 mai 2013)
* 126 E. NASHI,
« De la responsabilité énonciative à la
responsabilité juridique en droit de la presse belge », dans
Recherches en communication, n° 17, 2002, pp.190.
* 127 G. TSHILOMBO, La
femme dans la presse africaine. Approche sémio-pragmatique, Paris,
L'Harmattan, 2003, p.70.
* 128 J.-P. MEUNIER, D.
PERAYA, op.cit., p.83.
* 129 G.TSHILOMBO,
op.cit. p.70.
* 130 J.-P. MEUNIER, D.
PERAYA, op.cit., p.83.
* 131 Ibidem
* 132 G. THILOMBO,
op.cit., p.71.
* 133 Ibidem
* 134 J.-P. MEUNIER, D.PERAYA,
op.cit., p.83
* 135 Ibidem
* 136 J.-P. MEUNIER, D.
PERAYA, op.cit., p.84.
* 137 Ibidem
* 138
Ibidem
* 139 I. MACHADO, Marqueurs
d'énonciation : définitions et approches linguistiques, dans
Synergies Brésil n° spécial 1- 2010, pp.167-175, (En ligne),
http://www.ressources-cla.univ-fcomte.fr/gerflint/BresilSPECIAL1/...
(page consultée le 04 juin 2013).
* 140 E. BENVENISTE,
Problèmes de linguistique générale (tome 1),
paris, Gallimard, 1966, p.252.
* 141 J.-P. MEUNIER, D.
PERAYA, op.cit., p.86.
* 142 L. FAURE, L'approche
énonciative pistes et conseils pour l'analyse,
http://www.asl.univ-montp3.fr/e21slmc/doc_CM/Approche_énonciative.pdf
(consulté le 01 mai 2013)
* 143 J.P. MEUNIER, D. PERAYA,
op.cit., p.88.
* 144 R. MUKENDI,
op.cit., (consulté le 16 mai 2013).
* 145 J.P. MEUNIER, D. PERAYA,
op.cit., p.88.
* 146 R. MUKENDI,
op.cit., (consulté le 16 mai 2013).
* 147 J.P. MEUNIER, D. PERAYA,
op.cit., p.91.
* 148 J.-P. MEUNIER, D.
PERAYA, op.cit., p.91.
* 149 DUCROT cité par
Id., p.89.
* 150 Il est aisé de
lire attentivement nos deux auteurs pour comprendre la pertinence de leur
réflexion cf. P.CHARADEAU, D. MAINGUENEAU, Dictionnaire d'analyse du
discours, Paris, Ed. Seuil, 2002, pp. 556-557.
* 151 T. LIBAERT, J.-P.
PIERLOT, Communications des associations, Paris, Dunod, 2009, p.6.
* 152 Dépliant de
IDI.
* 153 USAID, C-CHANGE,
Prévention des violences sexuelles et basées sur le genre
associées au VIH. FY 12 ( Draft 8), p.120.
* 154 Informations recueillies
le 27 décembre 2012 auprès du Directeur des programmes d'IDI.
* 155 Ce logotype nous a
été capturé par nous sur le site d'IDI,
http://www.idi.org/idi/historique,
(consulté le 12 février 2013)
* 156 Cf. H. GHANNAD,
Optimiser communication et publicité pour les PME-PMI, Paris,
Ed. de vicchi, 2004, p.81.
* 157 T. YAHIA-CHERIF,
Stratégie de communication à l'usage des associations
d'environnement :
http://www.enfancenature.area-ed.org/ressources/communication/...
(consulté le 22 mai 2013).
* 158 H. GHANNAD,
op.cit. p.83.
* 159 Informations recueillies
auprès de Mr MACKY, Directeur des programmes de l'ONG IDI, le 20
décembre 2012.
* 160 Cf. Dépliant de
IDI
* 161 Informations recueillies
auprès de Manger Project, le 15 janvier 2013.
* 162 Cf. S. DESAIVE, N.
POGGIOLI, Le marketing du livre. Etudes et stratégies, Paris,
Ed. du cercle de la librairie, 2006, p.24.
* 163 G. PICARD,
« Comment développer une stratégie de communication
pour une association de Gouvernements locaux » (A.G.L) :
http://www.vng.international.nl/.../communication_strategy_of_an_LGA_...(consulté
le 2 mars 2013)
* 164 T. LIBAERT,
J.-M. PIERLOT, communication des associations : spécificités
en rapport à la communication d'entreprise :
http://www.lasco.comu.ucl.ac.be/wp/030709JMPIERLOTThlibaert/pdf
(consulté le 2 mars 2013)
* 165 S. DUPONT, Les
enjeux d'Internet dans la communication des associations (2002) ,
http://www.stephanie.dupont3.free.fr/integral.pdf
(consulté le 1 mars 2013)
* 166 Cfr Dépliant
d'IDI
* 167 T. LIBAERT, J.-M.
PIERLOT, Communication des associations, Paris, Dunod, 2009, p.64.
* 168 T. YAHIA-CHERIF,
« Stratégie de communication à l'usage des associations
d'environnement », http://www.enfancenature.area-ed.org/ressources/communication/...
(consulté le 20 février 2013)
* 169 T. LIBAERT, J.-M.
PIERLOT, op.cit., p.68.
* 170 Cfr. C-CHANCE,
CODHOD, Evaluation sommative du projet de lutte contre les violences
liées au genre en milieux scolaires au Katanga, Kinshasa, Codhod,
2012, p.17
* 171 C-CHANGE, CODHOD,
Evaluation sommative du projet de lutte contre les violences liées
au genre en milieux scolaires au Katanga, Kinshasa, CODHOD, 2012, p.18.
* 172 Ibidem.
* 173 : Journal de
l'association médicale américaine : Repenser la violence
sexuelle - Analyse : (JAMA) 4 aout 2010
* 174 Article de Kamandji
G., « Le Phare » 30/10/2002, Kinshasa RDC
* 175 Professeur à la
Faculté de Psychologie et des Sciences de l'Education de
l'Université de Kisangani
* 176 « Les
exclus de l'école congolaise », cf. CODHOD, C-CHANGE,
op.cit., p.19.
* 177
« Enquête nationale sur la situation des enfants et des femmes
(MICS2/2010) », UNICEF, 2011, Kinshasa.
* 178 E.DURRANT, La
discipline en classe. Modèles, doctrines et conduites, Bruxelles,
De Boeck, 1997, p.6.
* 179 CODHOD, C-CHANGE,
op.cit., pp.32-34.
* 180 CODHOD, C-CHANGE,
Evaluation sommative du projet de lutte contre les violences liées
au genre en milieux scolaires au Katanga. Rapport final 2012,
p.15.
* 181 P. NTONDA,
communication publique et santé en République
Démocratique du Congo, Paris, L'Harmattan, 2009, p.117.
* 182 CODHOD, C-CHANGE,
op.cit., p.81.
* 183 T.LIBAERT, J.-M.
PIERLOT, op.cit., p.106.
* 184 Cf. CODHOD,
C-CHANGE, op.cit., p. 80.
* 185 CODHOD, C-CHANGE,
op.cit., p. 35.
* 186 Id., p.34
* 187 Ce chronogramme,
conçu et élaboré par nous même a été
inspiré grâce aux entretiens que nous avons eus avec le Directeur
des programmes d'IDI, le 12 mars 2013.
* 188 Cf. P.ODIN,
op.cit.,p.53.
* 189 Cf. E. BOUILLAGUET,
« Roger Odin, les espaces de communication-Introduction à la
sémioprapmatique », dans Revue française des
sciences de l'information et de la communication,(En ligne),
http://rfsic.revues.org/199,
(consulté le 25 mai 2013).
* 190 Ibidem
* 191 Cf. M.A. TORRES,
op.cit., p. 55.
* 192 Cf. B. LAMIZET, A.
SILEM, op.cit., p.227.
* 193 Ibidem.
* 194 Cf. ANNEXE I
* 195 Cf. PEIRCE Cité
par G. TSHILOMBO, op.cit., p.97.
* 196 Ibid.,p.98.
* 197 Cf. G. TSHILOMBO,
op.cit.,p.98.
* 198 Cf. D. PERAYA,
« Vers une théorie des paratextes : images mentales et
images matérielles », dans recherches en communication,
n°4, 1995, p.166.
* 199 Cf. J.-P. MEUNIER, D.
PERAYA, op.cit., p.218.
* 200 Cf. G. TSHILOMBO,
op.cit., p.102.
* 201 Ibid., p.103.
* 202 Cf. P. PARION,
op.cit., p.142.
* 203 Cf. C. COLLARD, I.
GIANNATTASION, et alii., Les images dans les bibliothèques,
paris, Ed. du cercle de la librairie, 1995, p.29
* 204 Cf. G. TSHILOMBO,
op.cit., p.103.
* 205 Ibidem
* 206 Ibid.,
p.104.
* 207 Cf. I. LABEL,
« Images de la communication pour la santé publique :
médiation publicitaire ou éducative », dans
Supplément à Recherches en communication, n°4,
1995, p.4.
* 208 Ibid., p.5.
* 209 P. MARION,
« Les images racontent-elles ? Variations conclusives sur la
narrativité iconique », dans Recherches en
communication, n°8, 1997, p.134.
* 210 B.LAMIZET,
Sémiotique de l'événement, Paris, Lavoisier,
2006, p.133.
* 211 H. JOANNIS, V. BARNIER,
De la stratégie marketing à la création
publicitaire, Paris, Dunod, p.2005, p.97.
* 212 Ibidem.
* 213 B.LAMIZET,
op.cit., p.150
* 214 Ibid.p.152
* 215 L'allergie scolaire
demeure un fait fréquent. Souvent l'enfant craint l'école ou
qu'après un certain temps de curiosité il la prend en grippe, en
attendant peut être de la contester, parce que à longueur des
journées, il subit de sévices de toutes formes, c'est la raison
pour laquelle, E. CHANEL, parle de « l'Ecole mal
aimée ». Pour cet auteur, il faut aujourd'hui faire en
sorte que l'école soit heureuse. Cf. E. CHANEL, L'école mal
aimée, Paris, centurion, 1974.
* 216 F.THOMAS, op.cit.
(Consulté le 12 avril 2013)
* 217 Ibidem.
* 218 Ibidem.
* 219 F.-J AZON, T. TCHOMBE,
Education, violence, conflits et perspectives de paix en Afrique
subsaharienne, Paris, Karthala, 2009, p.192.
* 220 E. TASSE, P. KENNE,
« Education :la chicotte frappe encore » :
http://www.syfia.info/index.php5?vieuw=articles&action=voir&id...(consulté
le 22 mars 2013)
* 221 La chicotte :
http://fr.wikipedia.org/wiki/chicotte
(consulté le 22 mars 2013)
* 222 G . TSHILOMBO,
op.cit., p.71.
* 223 Ibidem
* 224 Cf. J.-P. MEUNIER, D.
PERAYA, op.cit., p.86
* 225 Cf. ANNEXE 2
* 226 Cf. P. MARION,
op.cit., p.146
* 227 Ibidem
* 228 H.MBIYE, comment
lire une image ? Parcours théoriques et outils d'analyse,
cours dispensé aux étudiants de G2CS, Kinshasa, UCC, 2006-2007,
p.40.
* 229 Cf. A. FALCONI,
Histoire de la communication, t.2, Kinshasa, Médiaspaul, 2004,
p.81.
* 230 Ibid., p.82.
* 231 Cf. J.-F. BOUTIN, M.
GENDRON, et alii., « Comment utiliser la bande dessinée pour
développer les habiletés sociales et la compétence en
lecture chez les élèves à risque : Enjeux et
activités éducatives »,
http://www.cqjdc.org/pdf/5.04.pdf
* 232 E. BENVENISTE,
cité par G. TSHILOMBO, op.cit., p.70.
* 233 H. MBIYE,
Narratologie, cours dispensé aux étudiants de G3 en CS,
année académique 2010-2011, Kinshasa, UCC, p.10.
* 234 Ibid., p.72.
* 235 Cf. P. MARION,
op.cit., p.146.
* 236 J. SAUCIN,
« La bande dessinée et ses symboles. Application de la
pensée de C.G. JUNG à l'interprétation des bandes
dessinées » , dans recherches en communication,
n°5, 1996,p.218.
* 237 Ibid., p.219
* 238 H. MBIYE, op.cit.,
p.13
* 239 Cf. ANNEXE 3
* 240 J.-P MEUNIER, D. PERAYA,
Introduction aux théories de la communication
(3ème édition), Bruxelles, De Boeck, 2010, p.291.
* 241 G. TSHILOMBO,
op.cit., p.204
* 242 A. BACHMANN, A.-L.
BALZI, et ai., « Comparaison des approches structurales et
cognitives dans le cadre de l'image socio-éducative », 2006.
Retrieve March 22, 2006 from ,http://
www.didac.comu.ucl.ac.be/Medias_educatfs_archives/Ressources/media.htm,(consulté
le 14 avril 2013)
* 243 Ibidem.
* 244 H.MBIYE, La bande
dessinée éducative en Afrique : un média au service
de la société (en ligne),
http://www.takamtikou.fr/dossier-2011-la-bande...
(consulté le 25 mars 2013)
* 245 G. CHABERT, T.
CARRON, et alii., op.cit., « l'observation des usages dans un
contexte éducatif : pratiques pédagogiques et nouvelles
formes de communication éducative émergentes », (En
ligne),
http://www.syscom.univ-savoie.fr/publi/chabert2005.pdf
(consulté le 29 mai 2013)
* 246 Ibidem
* 247 P. MOEGLIN,
« Du mode d'existence des outils pour apprendre,
http://www.u-grenoble3.fr/les
enjeux/2000/Moeglin/home.html (consulté le 15 avril 2013)
* 248 D.
PERAYA, « Le cyberspace: un dispositif de communication et de
formation médiatisée » , (En ligne),
http://www.tecfa?unige.ch/tecfa/publicat/peraya-papers/toulouse-ref98.rtf.
(Consulté le 15 avril 2013)
* 249 Ibid.
* 250 D.
PERAYA, « L'audiovisuel à l'école : voyage
à travers les usages », (En ligne),
http://www.tecfa.unige.ch/tecfa/teaching/riat140/ressources/usages.pdf
(consulté le 15 avril 2013).
* 251 Idem
* 252 D. PERAYA, De la
communication généralisée à la communication
socio-éducative et didactique,
http://www.tecfa.unige.ch/tecfa/teaching/riat140/ressources/com.pdf.
(consulté le 15 avril 2013)
* 253 Cf. D. PERAYA, B.
CHARLIER, «Introduction. Transformation des regards sur la recherche en
technologie de l'éducation »,(En ligne),
http://www.ritpu.org/IMG/pdf/coen.pdf
(consulté le 28 mai 2013).
* 254 Ibidem.
* 255 D. COSTE cite par D.
PERAYA, « L'audiovisuel à l'école : voyage
à travers les usages (consulté le 15 avril 2013)
* 256 Idem
* 257 idem
* 258 Id.
* 259 Id.
* 260 A. BACHMANN, A.-L.
BALZI, et alii., op.cit. (consulté le 29 mai 2013)
* 261 A. ERIKSEN -TERZIAN,
Les jeunes comme producteurs des médias. Pourquoi faire ? ,
dans G. JACQUINOT, Les jeunes et les médias. Perspectives de recherche
dans le monde, Paris, l'Harmattan, 2002, p.63.
* 262 L.-J. PUNGI,
Eduquer aux médias à l'ère de l'Internet. Repères
théoriques et pistes d'action en R.D. du Congo, Kinshasa,
Médi@ction, 2013, p.216.
* 263 C-CHANGE, CODHOD,
Evaluation sommative du projet de lutte contre les violences liées
au Genre en milieux scolaires au Katanga. Rapport final, p.31.
* 264 G. TSHILOMBO,
op.cit., p. 4.
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