2.3.3 Approche en données de panel non
stationnaires
Cette approche, prend en compte la dimension temporelle et
individuelle, mais contrairement aux panels traditionnels, prend en compte
d'éventuelles relations de cointégration entre les variables
pays. Elle se prête ainsi aux tests de racine unitaire et de
cointégration en panel. Béreau (2007) utilise cette
méthode pour étudier le degré d'intégration
financière dans l'Europe des 15.
A la suite de Béreau (2007), Ketenci (2010) utilise la
même approche que celle de Béreau (2007) mais son approche a la
particularité de prendre en compte d'éventuels changements
structurels. En effet, la non-prise en compte d'éventuels changements
structurels peuvent conduire à des biais dans les tests de
cointégration et dans l'estimation du coefficient de rétention de
l'épargne. Elle effectue ainsi des tests de racine unitaire et de
cointégration avec changement structurel.
L'approche en panel suppose que le degré
d'intégration financière est le même pour tous les pays du
panel et ne varie pas dans le temps. Les modèles à seuils
à transition lisse remédient à ces insuffisances.
2.3.4 Modèle à seuils à transition
lisse en données de panel
Contrairement la majorité des études, Fouquau et
al (2007) considèrent un modèle à transition lisse en
données de panel.
L'avantage de cette méthode est qu'elle permet de
prendre en compte l'hétérogénéité et
l'instabilité des coefficients de rétention de l'épargne
et qu'elle permet d'obtenir des coefficients qui varient de manière
lisse. En outre, elle limite le problème d'endogéneité.
Ainsi elle permet de corriger les insuffisances du modèle de FH en
données de panel traditionnelles. En effet ce modèle suppose que
le coefficient de rétention de l'épargne est le même pour
tous les pays du panel et qu'il est invariant au cours de la période
d'étude. Or, des études précédentes ont
montré que des variables comme la taille du pays ou le degré
d'ouverture ont une influence sur la mobilité du capital et donc il n'y
a aucune raison que ce
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coefficient soit le même pour tous les pays ; en outre, il
est très peu probable que la mobilité du capital soit la
même sur une très longue période pour un ensemble de
pays.
C'est donc pour remédier à ces insuffisances que
Fouquau et al (2007) introduisent le PSTR mettre en toutes lettres.
Dans cette modélisation, chaque individu passe d'un
régime à un autre, lorsque la variable de transition commune
à tous les individus dépasse un seuil établi pour chaque
individu.
r
I =? ? ? S ? S g ( q ; ? , c
) ?
it i 0 it ? ? ?
j it j it j j it
j
=1
où gj(q(j)it
;?j , cj) désigne la
jème fonction de transition pour j = 1, . . . , r
associée à une variable de transition
q(j)it et à des paramètres
de seuils cj . Le nombre de régimes r+1
nécessaires pour tenir compte de l'ensemble de la non
linéarité incluse dans notre échantillon. Les variables de
transition testées sont, la croissance du PIB par tête, le
degré d'ouverture, la taille du pays, le ratio des moins de 15 ans dans
la population totale, le ratio des plus de 64 ans dans la population totale, le
compte courant en % du PIB. Ces variables sont testées respectivement
dans 6 modèles différents .
Les approches économétriques
développées comportent chacune ses avantages et ses
inconvénients.
Pour comprendre le phénomène
d'intégration financière dans la zone OEA, les approches en
coupes périodiques, en données de panel traditionnelles et en
données de panel non stationnaires seront utilisées. La raison de
la non utilisation de l'approche des modèles à transition
à seuils, est que cette approche est très complexe et ne permet
pas d'interpréter directement le coefficient de rétention de
l'épargne. D'autre part, l'approche en données de panel non
stationnaires dont les tests de racine unitaire et de
coïntégration, prennent en compte d'éventuelles ruptures
structurelles est une méthode très récente et par
conséquent meilleure par rapport aux autres.Si la stabilité des
séries est vérifiée ex ante, l'application de cette
approche risque de biaiser les estimations.
Certaines des méthodes précitées ont
été utilisées par des auteurs, pour étudier
l'intégration financière dans les pays en
développement.
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