2.3 Différentes approches
économétriques appliquées au paradoxe de Feldstein-Horioka
2.3.1 Approche en séries temporelles
Cette approche est utilisée par de nombreux auteurs,
notamment Jansen (1996) et Béreau (2007).
Selon Obsfeldt (1986) la corrélation entre
l'épargne et l'investissement reflète la dynamique de la balance
courante. En effet, la cointégration entre l'épargne et
l'investissement équivaut à la stationnarité de la balance
courante et donc l'absence de déséquilibres à long terme
de la balance courante.
Cette approche permet via les tests de racine unitaire et de
cointégration d'étudier la dynamique de la balance courante, de
mesurer le degré d'intégration financière sur le court et
le long terme et la vitesse d'ajustement de la balance courante à son
équilibre de long terme. Dans le modèle à correction
d'erreur, plus la force de rappel est élevée, significative et a
le signe attendu, plus la balance courante s'ajuste rapidement et donc, moins
les déséquilibres sont durables, d'où l'idée de
l'imparfaite mobilité des capitaux.
L'équation de Feldstein-Horioka en séries
temporelles se présente comme suit :
?
??
|
I ? ? ? ? ? ? ? ? ?
a 18 ? ?
S i
i
Y ? ? ?
Y
i i
|
le
I
Où a une constante,
18 le coefficient de rétention de
l'épargne, e i le terme d'erreur, ?
?
? ?
? ?
Y i
taux d'investissement au temps t et
|
? ? S
? ?
? ?
Y i
|
le taux d'épargne au temps t.
|
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Jansen (1996) et Béreau (2007), pour étudier la
dynamique de balance courante utilise la méthode de Kremers et al
(1992). En effet ce dernier, propose d'estimer directement le modèle
à correction d'erreur et de tester la significativité de la force
de rappel. Il montre que sous l'hypothèse nulle d'absence de
cointégration la statistique du test du modèle à
correction d'erreur suit une loi normale et que le test du modèle
à correction d'erreur est plus puissant que le test de DF car il utilise
plus d'information disponible que le test DF.
Le modèle à correction d'erreurs estimée
est le suivant :
?IRt ?a
?18?SR t ?
y?SR t ? 1 ?IR t ?
1??8SR t ? 1?? t
Avec â le coefficient de rétention de
l'épargne de court-terme et mesure la mobilité du
capital à court terme, ? la force de rappel et ô une
mesure de la mobilité du capital de long terme .
Cette méthode se décline comme suit :
- Si la force de rappel est significativement égale
à 0, il n'existe pas de relation de cointégration entre les taux
d'épargne et d'investissement. Autrement dit, il peut exister des
déséquilibres de long terme de la balance courante (BC) et donc
une forte mobilité des capitaux au sens de FH.
- Si par contre la force de rappel est significativement
différente de 0, il existe bien une relation de cointégration
entre l'épargne et l'investissement. Cela justifie l'utilisation d'un
modèle à correction d'erreur (Error Correction Model, ECM) ou un
Vector Error Correction Model ( VECM). Par la suite, il faut tester la
significativité de ô.
? Si ô est significativement égal à 0, la
balance courante est une constante à long terme, aucune conclusion ne
peut être tirée, (Si beta est faible mais positif, on conclue
à la forte mobilité du capital et Si beta est élevé
mais positif, on conclue à la faible mobilité du capital)
? Par contre si ô est significativement différent
de 0, le vecteur de coïntégration entre le taux d'investissement et
le taux d'épargne n'est
pas (1, -1)', mais de (1+ ô/ ?, -1)'. La balance
courante n'est donc pas stationnaire. Il y a donc possibilité de
déséquilibres courants durables. On peut donc conclure à
la une mobilité élevée des capitaux.
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Les résultats des deux auteurs ont montré que
tous les pays ne se comportaient pas de la même manière sur le
court et/ou le long terme. En outre, la méthode des séries
temporelles utilisent peu d'informations. Cette
hétérogénéité et cette insuffisance
d'informations introduisent un biais dans l'estimation et donc par
conséquent les résultats doivent être
interprétés avec précaution.
Pour pallier à ces insuffisances l'approche en panel
fut développée, comme alternative à l'approche en
séries temporelles.
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