Paragraphe2 :Analyse des résultats et
vérifications des hypothèses
A-Analyse des résultats
La présentation des résultats issus de nos
enquêtes (guide d'entretien et questionnaire) et des documents
administratifs de la commune nous permettra dans cette rubrique de
procéder à leurs analyses et d'apprécier le degré
de validation de nos hypothèses.
1.1-Analyse des résultats de
l'hypothèse1
Dans cette partie, il sera question de diagnostiquer la
performance économique de la commune d'Abomey-Calavi. Ce travail sera
effectif en analysant :
Dans un premier temps, le niveau des recettes totales
allouées aux dépenses d'investissements : la section
d'investissement du budget composé des dépenses et recettes
constitue un actif pour la commune (on entend par actif toute chose qui a
une valeur économique). Les écarts relevés entre les
dotations budgétaires des recettes d'investissement et celle que la
commune a pu réellement recouvrir ont retenu notre attention, car la
commune n'arrive pas à recouvrir ses recettes d'investissements à
la moitié de leur prévision (soit moins de 50%). En effet,
le tableau No 2 présente les quotients du
rapport entre ces deux indicateurs qui sont de 20.03% ; 38.58% ;
19.05%; 22.03% et 17.66% respectivement en 2007 ; 2008 ; 2009 ;
2010 et 2011. Cette situation exprime le faible taux d'investissement, soit
moins de 50 %, enregistré par la commune sur toute la période de
référence avec un décalage pointu de 6,21%
enregistré en 2009 (voir Tableau No 3).
Paradoxalement, la commune n'arrive pas á consommer tous les
crédits mis á sa disposition á travers le FADeC, car
71,66% de sa prévision budgétaire a été mis
á sa disposition durant l'année 2010, or seulement 28,16 % de ce
montant a été réellement décaissé sous
prétexte de la lenteur de la procédure de recouvrement des fonds
au niveau de la collectivité (voir Tableau No
5). De ce qui précède nous pouvons affirmer que le ratio
du rapport entre les recettes totales et les dépenses d'investissement,
présenter á travers le Tableau No 4,
est très faible (soit moins de 50 %) sur toute la période de
référence, car il suit une pente négative sur la
période de 2007 à 2009, il s'accroit de 2009 à 2010 et
diminue légèrement de 2010 à 2011(voir figure No
3).
Dans un second temps notre diagnostique se portera sur les
indicateurs qualitatifs non financiers plus stratégiques qui plongent la
commune dans le moyen et le long terme. Il est question ici de mesurer la
contribution du travail et du capital á la production globale, deux (02)
variables prépondérante á la croissance économique
de la commune. La figure No 4 fait la
représentation du nombre de travailleurs et le capital à investir
sur la période 2012 - 2016 (suivant le PDC 2012-2016) par branche
d'activité dans la commune. Elle révèle que la
répartition budgétaire par secteur d'activité est
fortement disproportionnée, car, alors qu'on alloue 1 939 500 000
FCFA au commerce, le secteur agricole et industriel a seulement respectivement
562 000 000 FCFA et 413 000 000 FCFA. Or, notons-le, que
cette forte somme affectée au commerce n'est que pour financer la
construction et la modernisation des marchés dans la commune ; Oui,
la construction des marchés est importante mais est-elle
nécessaire dans la mesure où le commerce exercé dans la
commune se repose principalement sur l'importation des produits
étrangers. Une telle situation si l'on n'y prend garde peut servir de
frein au processus de développement de la commune, car
l'industrialisation et l'essor rural doivent aller de pair et priorisés
dans les politiques de financement du développement communal.
1.2-Analyse des résultats de l'
hypothèse2
Dans cette rubrique, il sera question de mesurer le niveau de
dépendance financière de la commune vis-à-vis de
l'Etat.
L'analyse du tableau N° 9 montre que le
financement des investissements est en grande partie réalisé
grâce à des aides extérieurs qui constituent pour la
plupart les subventions que l'Etat accorde à la commune. Sur la
période 2010 - 2011, moins de 75 % des investissements
prévisionnels du montant total FADeC non affecté a
été effectivement réalisé, ce qui paraît
contradictoire á sa situation financière, considérant sa
faible capacité de financement et le besoin de financement qu'il a
enregistré sur la période de référence
(voir Tableau No 12). Au regard de l'analyse
effectuée, nous avons remarqué que la commune d'Abomey-Calavi ne
dispose pas de ressources financières suffisantes pour le bon
déroulement de ses activités. Le besoin de financement exige de
la commune le recours à d'autres modes de financement pour relever le
niveau de ses investissements. Ainsi, l'épargne brute qui est
égale á la différence de l'épargne de gestion et
les intérêts de la dette est un indicateur de l'équilibre
financier de la commune qui mérite d'être maitriser. En effet, le
tableau No 13 présente une forte dispersion
du taux d'accroissement de l'épargne brute de la commune ce qui parait
être une menace pour une éventuelle dépendance
financière de la commune.
Outre ses facteurs qui pourraient être source de
dépendance financière de la commune on doit également
mentionner le mode de gestion de l'excédent (le reliquat) de la
section d'investissement de l'exercice de l'année N-1 par le
conseil communal et les différentes dettes résultant du non
paiement des services reçus á crédit, dont pour des
raisons de confidentialité administrative nous n'avons pas eu la chance
de recueillir des données concrètes.
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