SECTION II : Présentation de la revue
Littéraire et de la méthodologie de recherche
PARAGRAPHE 1 : Revue de littérature
Toute recherche suppose la maitrise de quelques savoirs dans
un domaine. Il nous est donc indispensable de se recourir aux études
antérieures ayant trait á notre thème. Dans ce paragraphe,
nous envisageons d'abord d'apporter quelques précisions conceptuelles et
sémantiques concernant les notions fondamentales utilisées dans
ce travail de recherche, avant de faire la revue des recherches
effectuées par certains auteurs.
A - Clarification de certains concepts
1. Développement local
Le développement local est défini comme un
processus dynamique qui met en interrelation les acteurs d'un territoire pour
la valorisation des ressources locales dans le cadre d'un projet commun. Le
développement local s'inscrit dans un cadre de développement
global. Les conditions essentielles pour un développement sont :
· Une volonté locale : l'initiative des
projets de développement est le fait des élus et des groupes
sociaux.
· Le territoire : le développement local
concerne un territoire ayant un statut et une taille.
· La capacité locale : le
développement local s'appui sur la mobilisation des données
endogènes (les ressources locales, épargne de proximité)
capacité des entreprises locales á générer des
activités donc de créer de la richesse.
2. Développement
économique :
Selon le prix Nobel de l'économie (1998) Amartya SEN,
cité par Dwight H. Perkins (2011), le développement
économique vise á élargir les potentialités
ouvertes aux humains pour mener l'existence qu'ils choisissent d'avoir.
Il affirme que le développement économique suppose de
réduire les sources de « la privation des
potentialités »qui empêchent les gens de jouir de la
liberté de mener l'existence qu'ils désirent.
3. Pôle de
compétitivité :
Selon Courlet (2010), le pôle de
compétitivité c'est la combinaison sur un territoire donné
d'entreprises, de centre de formation professionnelle, d'établissements
d'enseignement supérieur et de recherche engagés dans une
démarche partenariale destinée á dégager des
synergies autour des projets communs á caractères innovant et
disposant de la masse critique nécessaire pour une visibilité
internationale.
4. Management des collectivités
locales :
Les collectivités locales doivent maîtriser les
diverses potentialités dont regorge leur territoire. Pour ce faire,
elles doivent disposer d'assez d'informations sur les actions à mener
pour assurer le développement de la localité. C'est ce qui a
amené François PaulYATTA á affirmer :
« ...on ne peut en effet attendre que les élus locaux exercent
leur compétence sur le développement économique et que
s'instaure un débat consistant sur le développement local dans un
contexte d'absence quasi-totale d'informations sur la réalité
économique locale. Il est évident que la décentralisation
politique et administrative, l'autonomie financière accordées aux
collectivités locales doivent s'accompagner d'une
décentralisation de l'information... ». Or, á l'heure
actuelle, les informations nécessaires á l'évaluation et
á l'identification des actions á entreprendre au niveau local
sont souvent insuffisantes, voire inexistantes. Aujourd'hui, ni les
États, ni les bailleurs de fonds, et encore moins les responsables
locaux ne sont en mesure d'apporter des éléments de
réponses suffisamment précis aux questions essentielles
d'économie et de gestion locale.
5. performance des collectivités
locales
Le concept de performance, omniprésent dans la
littérature, peut faire l'objet d'un vaste débat. Son contenu est
variable et entraîne des pratiques différentes, notamment en ce
qui concerne sa mesure. Ce concept ne se laisse pas canaliser par une
définition acceptée de tous. Bourguignon (1995) constate que
« tout se passe comme si le sens du mot performance en devienne superflu
». Traditionnellement, les économistes et gestionnaires distinguent
trois performances (Bouquin, 1989) : celle mesurée par le rapport entre
les ressources mises en oeuvre par l'entreprise et les résultats,
l'efficience. Celle qui traduit la qualité des
anticipations réalisées par les gestionnaires décideurs et
est mesurée par l'écart entre les objectifs visés et les
résultats obtenus, l'efficacité. Cette mesure de
performance permet par ailleurs de prendre en considération des
éléments comme la qualité que la notion d'efficience
laisse de côté. Et enfin, celle qui traduit le niveau
d'adéquation entre les objectifs affichés et le contexte dans
lequel, l'entreprise se trouve, la pertinence. Mettant plus en
exergue le contexte, Gibert (1986) définit la pertinence dans les
organisations publiques et plus particulièrement dans les
municipalités en termes de rapport entre les moyens mis en oeuvre et les
objectifs définis. Dans ce même secteur des gouvernements locaux,
et s'inscrivant dans la dynamique de la Nouvelle Gestion Publique, Hood (1995)
définit la performance en termes d'économie
(s'assurer qu'il n'y a pas plus d'argent dépensé que
prévue) ; d'efficacité (rapport
input/output) et d'efficience (atteinte des objectifs
dans la réalisation des besoins sociaux). Cette dernière
vision de la performance se focalise sur l'atteinte d'une efficacité des
coûts (Piotrowski et Rosembloom, 2002 ; Worthington, 2000).
6. Financement
Selon le lexique d'économie (10 ème
édition, 2008), le financement est la méthode nécessaire
á toute acquisition d'actifs, elle en permet le payement.
Il existe divers modes de financement :
Ø Pour le secteur public :
ü Emprunt obligataires, émission de bon du
trésor
ü Avance de la Banque centrale au trésor
ü Impôts
Ø Pour le secteur privé :
ü Autofinancement : financement par l'épargne
personnelle réalisée
ü Recours aux crédits bancaires :
emprunts, obtention de prêts et de crédits.
7. Stratégie
Toute entreprise pour survive ou mieux gagner leur part de
marché, doit mettre en place une stratégie adéquate, en
cohérence avec les différentes variables de l'entreprise.
Pour C.Bussenault et
U.Pretet, la stratégie est une démarche, un
état d'esprit ouvert, qui doit permettre á toute organisation de
réagir á un changement, de veiller, de se mobiliser ; elle
doit permettre de passer á l'action, faute de quoi elle ne reste qu'un
exercice intellectuel gratuit.
La stratégie vient du Grec Strategos qui signifie l'art
de conduire les armées, la stratégie fut longtemps
réservée á l'art Militaire. Mais depuis un certain nombre
d'années, elle s'applique á la conduite des organisations
dès qu'il y a un souci de rationalisation dans le choix et l'utilisation
des moyens.
Son efficacité repose sur quatre grands
principes :
-la répartition efficace des moyens
-la rapidité de l'action ou de réaction
-La disponibilité (en homme et moyens)
-La motivation (participation et mobilisation des ressources
humaines).
Pour
« A.D.Chandler », la
stratégie consiste á déterminer les objectifs et les buts
fondamentaux á long terme, puis á choisir les modes d'allocations
qui permettront d'atteindre ces buts et objectifs.
La Stratégie d'ensemble de l'organisation est souvent
appelée stratégie organisationnelle, mais une stratégie
peut aussi être mis au point pour n' importe quel aspect des
activités de l'organisation. On pensera par exemple á une
stratégie de développement économique ou une
stratégie environnementale.
Cette étude s'efforcera donc d'apporter une
amélioration á la stratégie pour un meilleur processus de
financement du développement local.
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