I.2. DONNEES DISPONIBLES
Pour mener au mieux cette étude, nous avons entrepris une
collecte de données qui nous a orientés vers des sources diverses
pour le cadrage, l'approche thématique et méthodologique.
I.2.1 DONNEES NON BIBLIOGRAPHIQUES
Données thématiques, analogiques et
numériques
Il s'agit des cartes topographiques au 1/200.000
è disponibles à l'institut géographique du
Burkina (I.G.B). Nous nous sommes en particulier intéressés aux
feuilles d'Arly et de Kandy qui intègrent les sites de l'étude et
qui couvrent une grande partie du parc national W du Burkina ; les feuilles de
Kirtachi et de Tapoa ont accessoirement été mises à
profit.
Une carte touristique au 1/375000
|
è
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sur le complexe WAP a été consultée.
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D'autres cartes disponibles à la cellule de
coordination régionale du Programme Parc W /ECOPAS, sur l'hydrographie
la pression humaine et le zonage ont été utilisées
notamment pour le cadrage.
La zone d'étude est couverte à 100% par la «
mission 1986 B-Tapoa » et partiellement par une mission antérieure
effectuée dans les années 1970. Des prises de vue
aériennes effectuées lors de la mission de 1986 sont
tirées sur film panchromatique à l'échelle du 1/50 000
è par l'I.G.B.
Image landsat TM de l'année 2002. C'est l'image
disponible la plus récente à laquelle nous avons pu facilement
accéder par le concours du BUNASOLS.
Données ponctuelles et statistiques
xxii
Les données ponctuelles ont été acquises
sur le terrain au moyen du GPS. Ce sont les coordonnées des sites de
l'étude et celles prises dans les environs des sites de l'étude
pour les approches topo séquentielles.
Les données statistiques ont été
établies par le service national de statistiques agricoles (DSA,
AGRISAT), les services déconcentrés (Préfecture de
Tansarga) et la société cotonnière régionale
SOCOMA, il s'agit de statistiques agricoles et de statistiques sur les
populations
I.2.2. BIBLIOGRAPHIE ET CONCEPTS DE BASE
Dans le cadre de leurs travaux, l'I.R.D (ex ORSTOM) et le
CIRAD ont développé une base de données consistante sur
les mécanismes et processus érosifs. Des résultats acquis
sur différents périmètres expérimentaux ont permis
d'approfondir notre analyse. L'analyse des travaux effectués par les
chercheurs de l'INERA, du CIRAD et de la CIRD mais aussi des experts de l'UICN
et du programme régional ECOPAS/ Parc W, montre qu'au fil des
années, si les fondamentaux demeurent pour l'étude des sols, les
approches ont cependant évolué. La plupart des investigations
effectuées s'inscrit dans une perspective de recherches
développement avec comme objectifs majeures recherchées le
maintien de la qualité des sols. La qualité des sols fut d'abord
définie comme une aptitude à fournir à l'ensemble de la
biomasse, et en particulier aux plantes, un milieu propice à son
développement (Power, Myers, 1989). La notion de qualité du sol
s'apparente au concept de fertilité. Cette première
définition correspond à une optique de production : c'est une
«capacité à supporter la croissance
végétale». C'est alors que les travaux se focalisent
beaucoup plus sur « le sol » pris isolement avec des
caractéristiques analytiques dont l'étude permet
d'élaborer un conseil de fumure. Nous insisterons sur quelques unes dans
ce travail.
La matière organique (humus) joue un des rôles
essentiels dans la fertilité des sols : structure
(perméabilité, aération, action anti-érosive),
alimentation hydrique, alimentation minérale (nitrates, phosphore),
pouvoir tampon, etc. Elle renferme à la fois le carbone et l'azote.
Ainsi si le carbone organique total peut s'obtenir par la méthode
expérimentale (Richardson, 1984 ; Mossmann, 2004), il peut être
déduit à partir taux de l'élément Carbone.
La capacité d'échange cationique d'un sol (CEC)
traduit la faculté de celui-ci à fixer certains
éléments minéraux à la surface du complexe
argilo-humique. Ces minéraux pourront être restitués
ensuite aux plantes par des phénomènes d'échange
(décalcification).
Plusieurs méthodes et outils sont utilisés pour
renseigner ces différents paramètres. En Afrique de l'Ouest et au
Burkina Faso, le simulateur de pluies a été beaucoup
utilisé dans les parcelles expérimentales (Roose, 1989 ;
Lamarchère, 1988).
Répondant ensuite aux préoccupations
liées à la dégradation des sols, la qualité des
sols intègre progressivement une dimension environnementale. Elle
devient la capacité d'un certain type de sol à fonctionner au
sein d'un écosystème naturel ou aménagé, à
supporter une production végétale ou animale, à contribuer
à la qualité de l'air et de l'eau, et à assurer la
santé des plantes, des hommes, des animaux et de leur habitat (Doran et
al, 1994; Warin et al, 2004).
C'est dans ce contexte qu'apparaît la notion de
pédopaysage avec tous les concepts affiliés. Le
pédopaysage désigne selon Richard (1989) l'ensemble des horizons
pédologiques et des éléments paysagiques qui y sont
liés. Le concept est très utilisé en cartographie des
sols, ou les pédopaysages sont définis comme une combinaison des
éléments du paysage (roche mère, topographie, eaux de
surface) et des caractéristiques des sols (types de sol, profils et
horizons pédologiques). Souvent défini en cartographie comme une
unité cartographique des sols, le pédopaysage peut inclure
plusieurs types de sols (Finke et al, 2002).
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Sondages et profils pédologiques Cours d'eau
Topographie Roche mère
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xxiv
Figure : Illustration schématique du
pédopaysage
L'étude des pédopaysages est presque
systématiquement associée à celle de l'occupation du sol
(Roose E, 1977). Richard (1989) définit l'occupation des sols comme
l'affectation actuelle du sol. L'occupation du sol peut être aussi
définie comme la couverture biophysique de la surface des terres
émergées (FAO, 1998). Les deux paramètres sont le plus
souvent utilisés comme paramètres repères par les
chercheurs dans l'étude de la dynamique du milieu (Bariou, 1978 ;
Guillobez et al, 1995 ; Atherton et al 2003). Les approches
privilégiées pour les investigations sur le sol notamment pour
ces deux paramètres sont de plus en plus spatialisées et l'outil
d'investigation de prédilection est le SIG. C'est un outil transversal
et très pratique lorsque l'analyse intègre plusieurs
paramètres révélés pertinents pour les approches
intégrales sur l'étude des sols
xxv
En fait l'interprétation des pédopaysages et de
l'occupation des sols à la lumière de certaines perceptions
paysannes sur le milieu, participe d'une nouvelle vision de l'étude du
milieu , développée et défendue par des chercheurs comme
Emmanuela Casti (2004) et Burini Federica (2004). L'approche est soutenue dans
le cadre de programmes thématiques notamment régionaux
(Réseau érosion, 1995 ; Colard et Dautrebande, 2003 ; ECOPAS,
2004) et de conventions traduisant l'engagement de la communauté
international en faveur de l'environnement (Convention de Ramsar COP7, 1999 ;
Millenium Ecosystem Assessment, 2005). L'accent est mis sur la dynamique des
différentes composantes du milieu (eaux, sols, végétaux,
animaux etc.) pris individuellement, dans leur interrelation et suite à
l'intervention de l'homme. Un focus particulier est fait sur l'impact de
l'emprunte laissé par l'homme sur le paysage. La réaction du
paysage et en particulier du sol face aux actions anthropiques couplées
aux agents dynamiques (facteurs naturels) constitue sa susceptibilité
érosive
(Eimberck, 1989 ; Réseau érosion, 1995 ; Sanjay
2002; Mabit, 2007). L'évolution du milieu physique dans le temps et dans
l'espace suite à ces différentes interactions, représente
la morpho dynamique (De Noni et al, 1986 ; Diallo, 1989).
L'analyse et le suivi des différentes composantes du
milieu se fait dans un espace cohérent défini comme une
unité fonctionnelle du milieu : le bassin versant (Roose 1989 ; Mabit,
2007 ; Batti A, 2007).
L'encyclopédie scientifique définit le bassin
versant ou bassin hydrographique comme une portion de
territoire délimitée par des lignes de crête, dont les eaux
alimentent un exutoire commun : cours d'eau ou lac. La ligne séparant
deux bassins versants adjacents est une ligne de partage des eaux. Chaque
bassin versant se subdivise en un certain nombre de bassins
élémentaires correspondant à la surface d'alimentation des
affluents se jetant dans le cours d'eau principal. Chaque bassin versant se
caractérise par différents paramètres
géométriques (surface, pente), pédologiques (nature et
capacité d'infiltration des sols), urbanistiques (présence de
bâti) mais aussi biologiques (type et répartition de la couverture
végétale). On peut également y distinguer trois types de
continuité :
- une continuité longitudinale, de l'amont vers l'aval
(rus, ruisseaux, rivières, fleuves) ;
- une continuité latérale, des crêtes vers
le fond de la vallée ;
- une continuité verticale des eaux superficielles vers
les eaux souterraines et inversement. Le secrétariat de la convention de
Ramsar sur les zones humides définit les bassins hydrographiques ou
bassins versants comme des espaces situés entre la source et
l'embouchure d'une rivière, alimentant cette rivière et
drainés par elle (Secrétariat de la convention de Ramsar,
2007).
xxvi
Ces différentes définitions du bassin versant
restituent bien le cadre physique de la présente étude. Elles
montrent que l'étude des sols est une dimension fondamentale de la
caractérisation du bassin versant et implicitement que le cadre
cohérent le mieux approprié pour l'étude des sols est le
bassin versant. Plusieurs échelles d'intervention peuvent être
considérées pour l'étude du milieu ou des sols, en
fonction des priorités de départ, de l'impact recherché
à travers l'étude ou des moyens dont on dispose pour entreprendre
l'activité de recherche. L'idéal serait une étude
transversale qui intègre toutes les échelles.
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