Apport des institutions congolaise de micro finance dans le développement socio économique de la RDC( Télécharger le fichier original )par Altys LUTETE Université pédagogique nationale RDC - Diplome de graduat 2010 |
1.7. DEVELOPPEMENT ET CROISSANCESLa croissance est un processus complexe d'évolution en longue durée, qui se manifeste par un accroissement des dimensions caractéristiques de l'économie et par une transformation des structures de la société.18(*) Du point de vue d'une analyse économique, on réserve le concept de croissance pour exprimer l'accroissement de la production réelle (avec ou sans augmentation de la productivité physique du facteur travail) dans le cadre d'un sous ensemble, c'est -à-dire d'un secteur productif. Cette croissance n'implique pas nécessairement l'assimilation d'une technologie plus avancée. Ce qui est d'un aspect quantitatif. La distinction entre la croissance économique et développement économique est à peu près Universellement admise aujourd'hui, Perroux définit la croissance économique comme étant « l'accroissement de la dimension d'une unité, la plus souvent la notion, exprimée par le produit global brut (ensemble des biens et services obtenus pendant une période, amortissement inclus) référé au nombre des habitants. Tandis que l'expansion se définit en courte période, la croissance concerne la longue période (à partir de quatre plans quinquennaux, dira - t - on pour fixer les idées) »19(*) Elle est considérée comme toujours concomitante aux changements des structures éventuellement de système et accompagnée de progrès économiques variables. A ce point de vue, croissance et développement sont des phénomènes interdépendants : une croissance ne peut se produire sans changements structurels, ces derniers ayant nécessairement une influence sur le développement. La croissance s'opère dans et par des changements de structures. Inversement, le développement facilite et détermine la croissance. Mais alors, où réside la différence entre nos deux concepts ? François Perroux trouve que les deux concepts sont de nature essentiellement différente, en ce sens que la croissance se mesure au moyen d'indicateurs (pour une nation, il s'agit du produit national réel) alors que le développement peut se décrire sous deux aspects différents : il est, d'une part, changement des structures mentales et des habitudes sociales d'une population, d'autre part changements observable dans le système économique et dans les types de l'organisation. Tout compte fait, si l'on peut concevoir la croissance sans le développement, ce qui est un grand risque d'après les analystes de Perroux, on ne peut concevoir le développement sans croissance. En effet, le développement surpasse et englobe la croissance tout en la soutenant et en l'encadrant. En ce sens, le développement consiste donc, en un « mouvement de croissance de l'économie accompagné des transformations sociales qui en découlent. Au - delà de l'augmentation des indices globaux et production, il suppose une harmonisation de la croissance dans les différents secteurs économiques et donc une transformation du bien - être » 20(*) Pour Jean La Croix, la distinction du développement et de la croissance est capitale dans l'oeuvre de François Perroux et est un de ses grands apports. Résumons que nous venons d'affirmer plus haut dans cette explicitation de notre philosophie au sujet de cet apport de Perroux : En réalité, écrit - il, la croissance n'est qu'une augmentation pendant une période plus ou moins longue du produit global réel ; cette croissance peut être relativement factice, provoquée par un concours étranger ou assurée et l'on sait les crises qui peuvent l'interrompre ou la mettre en question. Le développement est tout autre chose, à la fois plus tendu et plus profond. Il englobe la croissance et la dépasse. La croissance permet des progrès, le développement assure le progrès. Il est comme une métamorphose de la nation, une élévation complexe non pas seulement du niveau de vie de la population, mais si l'on peut dire, de son niveau d'être, de ses pensées et des ses comportements.21(*) Et pour François Perroux, ces phénomènes du développement dépendent pour une part importante, des changements dans les institutions. * 18 Y. BERNARD et J. COLLI, Vocabulaire Economique et Financier, Ed, du Seuil, Paris, 1976, P.139 * 19 François Perroux, Pour une Philosophie du Nouveau Développement, Aubier/ Montaigne, Paris, 1981, P.43 * 20 CENECO, Dixeco de L'économie, Dunod, Paris, 1988, P.57 * 21 J. LA CROIX, Témoignages, L'Age d'Homme, Lausanne, 1990, P.12 |
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