![](Analyse-des-conditions-d-equilibre-financier-d-un-systeme-de-retraite-par-repartition-cas-du-re1.png)
UNIVERSITE DE LOME
LOME - TOGO
...........
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
(FASEG)
UNITE DE FORMATION ET RECHERCHE DOCTORALES DESS
SCIENCES ECONOMIQUES
Option : « AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET
GESTION DES COLLECTIVITES »
|
ANALYSE DES CONDITIONS D'EQUILIBRE FINANCIER D'UN SYSTEME DE
RETRAITE PAR REPARTITION : CAS DU REGIME DE LA CAISSE DE RETRAITES DU
TOGO
|
Module : Politique Economique
Présenté et soutenu par : Sous la direction de :
ANATA Kossi Abaka AMOUSSOU-GUENOU Assiba
Docteur en «Analyse et Politique Economique»
Chargé de cours à l'UFRD/ SC ECO - FASEG.
1er juin 2007
ii
RESUME
La crise des systèmes de retraites est un
problème qui n'épargne aucun pays du monde. Dans la plupart des
pays, les structures chargées de gérer ces systèmes de
retraites traversent une instabilité économique et
financière dont les causes sont multiples et variables d'un pays
à l `autre. En général, c'est les systèmes de
retraites par répartition qui suscitent de vives inquiétudes dues
à la faillite que courent actuellement les caisses de retraites. De plus
en plus, les charges s'alourdissent alors que les possibilités de
financement s'amoindrissent.
Au Togo, depuis neuf ans la Caisse de Retraites
chargée de gérer le régime des pensions des fonctionnaires
civils et militaires est en déséquilibre financier. En effet,
pour la première fois en 1998, elle a enregistré un
déficit de 611 179 144 FCFA. Depuis cette année là, sa
situation financière ne s'est plus améliorée ; les
déficits s'accumulent et en 2005 le montant des charges atteint presque
le double de celui des recettes. L'effectif des cotisants décroît
alors que celui des retraités augmente. De 1989 à 2006, ces
effectifs sont respectivement passés de 35 652 à 15 900 et de 5
020 à 20 073, soit avec des taux d'accroissement global de - 55,4% et de
299,9%.
La CRT doit nécessairement faire
réaménager la loi n° 91-11 du 23 mai qui régit le
régime des pensions civiles et militaires. Il est aussi important de
reculer l'âge d'admission à la retraite en l'accompagnant d'une
prolongation de la durée de cotisation pour une pension à taux
plein, de recruter des fonctionnaires, et surtout de titulariser certains
fonctionnaires stagiaires en vue d'améliorer le rapport
démographique. Ces mesures nécessitent l'implication de
l'Etat.
iii
DEDICACE
> A MON D IEU TOUT PUISSANT
Toi qui m'as donné la vie,
Toi qui m'a tracé un chemin à suivre et, par ton
esprit Saint, m'a conduit progressivement à arriver là où
je suis aujourd'hui,
Je te dédie ce modeste travail.
> A MON PERE
TOI qui a su emprunté la sagesse divine et m'a
éduqué dans la foi, l'amour et la dignité, et m'a
inculqué un esprit de courage et de persévérance,
Soit fier de ton fruit que je représente.
> A MES FRERES ET SOEURS : Guillaume, Henri et Simone
Vous qui m'avez soutenu sur tous les plans: spirituel,
matériel et moral, soyez comblés de toute grâce divine. Et
à toi Jonas, soit aussi comblé outre tombe.
> A MADEMOISELLE Henriette M. WOBEDIGNA
Ton soutien a été inestimable. Sois-en
fière.
iv
REMERCIEMMENTS
Nous voulons exprimer ici nos sentiments de profonde gratitude
à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à
la rédaction de ce mémoire, en particulier :
A notre Directeur de mémoire, Monsieur Assiba
AMOUSSOU-GUENOU, Docteur en Analyse et Politique Economique, Enseignant
à l'Unité de Formation et Recherche Doctorales de la
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion qui, malgré ses
multiples occupations a accepté sans réserve de nous diriger dans
ce travail ;
A Monsieur DEDJEH Yawo, Directeur de Recouvrement à la
Caisse de Retraites du Togo, pour ses conseils, renseignements et
documentations qu'il nous à gracieusement fournis.
Nos remerciements vont également au Recteur Chancelier
des Universités du Togo, au Président de l'Université de
Lomé et à tous leurs collaborateurs, pour l'ouverture des
programmes de formations de 3è cycle à la FASEG ; aux
responsables Pédagogique et Scientifique, respectivement Monsieur K.
Victor AYASSOU et Monsieur E. Maurille AGBOBLI, et au corps professoral du DESS
« Aménagement du Territoire et Gestion des Collectivités
» pour la qualité de la formation qu'ils nous ont donné.
Qu'il nous soit aussi permis de formuler au Président
de jury et à tous ses membres, nos remerciements pour
l'intérêt qu'ils attachent à cette oeuvre et
l'appréciation qu'ils vont en faire.
Enfin, nous exprimons à tous nos camarades et amis,
notamment AWOUDI Bruno, GOLO N. Yao, MATI A. Komi et NANTOB N'yilimon pour leur
soutien et leur sollicitude à notre endroit.
v
TABLE DES MATIERES
RESUME ii
DEDICACE iii
REMERCIEMMENTS iv
TABLE DES MATIERES v
Liste des Annexes vii
Liste des figures vii
Acronyme vii
Liste des Tableaux viii
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
3
1.1. Problématique 4
1.2. Objectifs 5
1.2.1. Objectif général 6
1.2.2. Objectifs spécifiques 6
1.3. Revue de la littérature 6
1.3.1. Système de retraite par répartition
6
1.3.2. Equilibre financier des systèmes de retraites
par répartition 6
1.3.2.1. La gestion des ressources et l'équilibre
financier des systèmes de Retraites 7
1.3.2.2.. L'influence du taux de recouvrement des cotisations
sur l'équilibre 8
1.3.2.3. Relation entre le taux de cotisation et
l'équilibre des régimes de retraites 8
1.3.2.4. L'influence d'une variation du rapport
démographique sur l'équilibre. 9
1.3.2.5. L'âge de la retraite et l'équilibre des
systèmes de retraites en régime de répartition. . 9
1.3.2.6. Le taux de pension net et l'équilibre
financier des systèmes de retraites 9
1.4. Hypothèses 10
1.5. Démarche méthodologique 10
1.5.1. La collecte des données 10
1.5.2. Stratégie de vérification 11
CHAPITRE II : LA PRESENTATION DES REGIMES DE RETRAITE
PAR
REPARTITION 13
2.1. Les caractéristiques du mode de retraite par
répartition. 14
2.1.1. Le cycle de vie 14
2.1.1.1. La phase de jeunesse. 14
2.1.1.2. La phase de croissance et de maturation 15
2.1.1.3. Phase de maturité et effondrement du
régime 15
2.1.2. Les avantages et inconvénients du système
de répartition 17
2.1.2.1. Avantages de la répartition. 18
2.1.2.2. Les inconvénients. 18
2.2. Généralités sur le régime
public de retraite Togolais. 19
2.2.1. Historique 19
2.2.2. Fonctionnement de la Caisse de Retraites du Togo 20
vi
2.2.3. Les différentes sources de financement de la
Caisse de Retraites du Togo. 21
2.2.4. Les différentes charges. 21
CHAPITRE III : ANALYSE DES DETERMINANTS ET DES
CONDITIONS
D'EQUILIBRE GENERAL 23
3.1. Analyse des déterminants sur l'équilibre
financier de la Caisse de Retraites du Togo 24
3.1.1. La qualité de la gestion des ressources 24
3.1.2. Le taux de recouvrement des cotisations 25
3.1.3. Le taux de cotisation 27
3.1.4. Le rapport démographique 28
3.1.5. Age de retraite 30
3.1.5.1. Les conditions fixées par la loi 30
3.1.5.2. Incidence du recul de l'âge de retraite 31
3.1.6. Le taux de remplacement 32
3.2. Analyse des conditions de l'équilibre financier
33
3.2.1. Base théorique du modèle. 33
3.2.2. Application 35
CHAPITRE IV : ENSEIGNEMENTS ET SUGGESTIONS
38
4.1. Enseignements 39
4.2. Suggestions 42
4.2.1. La réforme de la loi 42
4.2.1.1. Les cotisations des services auxiliaires 43
4.2.1.2. Le cas des fonctionnaires détachés.
43
4.2.1.3. L'institution d'un régime
complémentaire 43
4.2.1.4. Le calcul des prestations 44
4.2.2. Reculer l'âge d'admission à la retraite et
prolonger la durée de cotisation 45
4.2.3. Le recrutement et la titularisation des fonctionnaires
46
Tableau 11 : Evolution du coût annuel des allocations de
départ à la retraite depuis 1992. 47
4.2.4. Le rôle des Institutions de Retraites 47
CONCLUSION GENERALE 48
ANNEXES 50
BIBLIOGRAPHIE 60
vii
Liste des Annexes
Annexe I : Evolution des recettes de 1992 à 1998 51
Annexe II : Evolution des recettes de 1999 à 2005.
52
Annexe III : Evolution des depenses de 1992 à 1998
53
Annexe IV : Evolution des dépenses de 1999 à
2005 54
Annexe V : Récapitulatif de l'effectif des retraites de
1989 à 2006 55
Annexe VI : Evolution du rapport démographique des
fonctionnaires civils et militaires 56
Annexe VII : Exemple de calcul d'une pension de retraite 57
Annexe VIII : Parametres de pilotage des regimes de retraitre
58
Annexe IX : Organisation d'un régime de retraite
à cotisations définies. 59
Liste des figures
Figure 1: Courbe d'évolution comparée des
recettes et des dépenses 5
Figure 2: Cycle de vie du régime public par
répartition Chilien de 1945 à 1971 17
Figure 3 : Fonctionnement des systèmes de retraites par
répartition. 20
Figure 4 : Cycle de vie du régime de la Caisse de
Retraites du Togo entre 1989 et 2005 41
Acronyme
AISS : Association Internationale de Sécurité
Sociale
BAC : Baccalauréat (2è partie)
CEDEAO : Communauté Economique Des Etats de l'Afrique
de l'Ouest
CNSS : Caisse Nationale de la Sécurité
Sociale
CBA : contribution du Budget Administratif
CBG : contribution du Budget Général
CMDN : contribution du Ministère de la Défense
Nationale
COD: contribution des Organismes de Détachement
COR : Conseil d'Orientation des Retraites
CRT Caisse de Retraites du Togo
DGIPE : Direction de la Gestion Informatique du Personnel et
de l'Emploi
EDIT-TOGO: Editions du Togo
FAT: Force Armée Togolaise
FCFA : Francs de la Communauté Financière
Africaine
viii
JORT : Journal Officiel de la République Togolaise
OTP/IFG: International Fertilizers Group-Togo (ex Office
Togolaise de
Phosphate)
MCO : Moindres Carrés Ordinaires
OIT : Organisation Internationale du Travail
PAS : Programmes d'Ajustements Structurels
PIB : Produit Intérieur Brut
Liste des Tableaux
Tableau 1 : Evolution des dépenses de fonctionnement.
25
Tableau 2 : Etat récapitulatif des impayés (en
FCFA) dus par les fonctionnaires détachés au
31 / 12 / 2004 26
Tableau 3 : Abondement (en FCFA) de 20% non recouvré
(de 2000 à 2004) 26
Tableau 4 : Incidence de la variation du taux de cotisation
sur les recettes 27
Tableau 5 : Evolution du rapport démographique de 1995
à 2005. 28
Tableau 6 : Evolution du solde financier de 1995 à 2005
: 30
Tableau 7 : Comparaison des taux de remplacement 32
Tableau 8 : Quelques rapports démographiques
d'équilibre. 36
Tableau 9 : Evolution des rapports « pensionnés /
cotisants » et « Solde financier / recettes
totales » 40
Tableau 10 : Les subventions de l'Etat (2005-2006) 42
Tableau 11 : Evolution du coût annuel des allocations de
départ à la retraite depuis 1992. 47
1
INTRODUCTION GENERALE
De nos jours, le problème de la sécurité
sociale, et en particulier celui de la retraite, constitue une
préoccupation quasi générale dans le monde entier.
En effet, plusieurs régimes de retraite n'arrivent pas
à garantir une sécurité sociale comme il se doit aux
personnes âgées admises à la retraite. L'Organisation
Internationale du Travail (OIT)1 estime à plus de 90% la
population active mondiale qui n'est pas couverte par des régimes de
retraite pouvant leur garantir un revenu suffisant pour leur vieillesse. Selon
un rapport des Nations Unies sur « la situation sociale dans le monde
» en octobre 2003, les régimes de retraite n'ont plus aucune valeur
en raison de l'effondrement de l'économie et plusieurs caisses de
retraite ne sont pas performantes.
En Afrique subsaharienne, la situation est
préoccupante. Dans la plupart de ces pays, la retraite a perdu un peu
plus de son caractère noble pour être perçue comme une
fatalité, voire une sanction. Les retraités ont de plus en plus
du mal à percevoir leurs pensions, alors que la retraite est
l'aboutissement logique des décennies de travail, et il fallait
normalement « céder la place sans pour autant
perdre le goût de la vie » comme l'exprime Soungalo
(2005)2 dans son article : « la retraite, un
cauchemar ». Ce fait s'explique par une crise financière que
traverse la majorité des caisses de retraite, dont la plupart sont
basées sur un mode de retraite par répartition avec comme
principale source de financement, les cotisations.
Au Togo, la situation n'est non plus reluisante. Le
régime de retraite institué par la loi n° 6318 du 21
novembre 1963, et perpétué par celle du 23 mai 1991, repose sur
ce même mode. Les premières générations des
retraités du secteur public ont vécu des traitements
appréciables, marqués par la régularité des
pensions, et même avec une prime de départ à la retraite,
jusqu'à ce que l'équilibre financier ne soit rompu en
19993 , avec plus d'un (1) milliard de francs CFA de charges
mensuelles contre une cotisation moyenne de 0,55 milliard de francs CFA par
mois. Aujourd'hui, non seulement il y a une rupture de l'équilibre
financier de la Caisse de Retraites du Togo (CRT), mais aussi un déficit
avec un besoin de financement d'une valeur de 8 milliards de francs CFA.
L'urgence fait donc appel à un retour
1 Organisation Internationale du Travail, in
Nations Unies, Rapport sur la situation sociale dans le monde 2003, New York,
octobre 2003, p.26
2 Koné SOUNGALO, « La retraite, un
cauchemar », article publié dans : Dossiers :
Société sur le site :
www.afrology.com/soc/retraite.html
3 DEDJEH Yawo, Rapport sur les conditions de retour
à l'équilibre financier du régime de la caisse de
retraites du Togo, 2005, p. 2.
2
à l'équilibre financier du régime des
pensions de la CRT afin de faire face à l'avenir des
générations futures de retraités.
La présente recherche est structurée en quatre
chapitres : le cadre théorique et
méthodologique, la présentation des régimes
de retraites par répartition, l'analyse des déterminants et des
conditions d'équilibre général, et enfin les enseignements
et les suggestions.
3
CHAPITRE I :
CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
4
Ce chapitre a pour but de faire ressortir la
problématique du sujet, de présenter les objectifs poursuivis, de
faire une synthèse de la revue de la littérature,
d'élaborer les hypothèses de recherche et de présenter la
méthodologie adoptée pour la vérification des
hypothèses élaborées.
1.1. Problématique
Le problème de faillite des systèmes de retraite
par répartition, c'est-à-dire des systèmes de retraite
dans lesquels les cotisations des actifs sont réparties en même
temps qu'elles s'opèrent, en faveur des retraités et à
leurs ayants cause, est l'un des sujets prioritaires qui animent les
débats dans presque tous les pays. Dans tous ces pays, le grand souci
est d'arriver à améliorer la situation financière de leurs
caisses de retraites, en vue de donner une garantie aux
générations présentes d'actifs qu'elles auront elles aussi
une retraite digne comme l'ont eu leurs prédécesseurs. Certains
de ces pays ont déjà réformé leurs systèmes
de retraites ; cependant l'expérience enseigne que le problème
n'est toujours pas entièrement résolu dans tous ces pays
où de telles réformes ont été mises en place. C'est
le cas par exemple de la France qui, après avoir porté
l'âge d'admission à la retraite de 60 à 65 ans avec
suppression des départs anticipés à la retraite, pense
aujourd'hui à une baisse du taux de pension nette de 78 à
64%4 à cause de l'arrivé à la retraite des
générations du baby boom. C'est le même cas que vit depuis
1998 le Djibouti après plusieurs tentatives de réformes que
Collard et al. (1998) qualifient de « pseudo solution du statu quo
»5.
Ce problème de déséquilibre financier de
la retraite par répartition n'épargne pas le Togo. Huit (8) ans
après la première réforme de la loi de 1963 en mai 1991,
réforme qui accorda une autonomie financière à la Caisse
de Retraites du Togo et porta le taux de cotisation salarial de 6% à 7%
en prévoyant une possibilité de revoir à la hausse le taux
patronal en cas de nécessité dans les articles 75 et 78 de cette
loi n° 91-11 du 23 mai 1991, la situation est inquiétante si une
observation est faite sur l'évolution comparée des
dépenses et des recettes inscrites aux annexes I à IV. La figure
suivante donne l'allure de l'écart entre ces recettes et
dépenses.
4 Gaël Dupont et al, « Les modèles
de microsimulation dynamique dans l'analyse des réformes des
systèmes de retraites : une tentative de bilan », France, n°
2003-10, 2003, p.10.
5 A. COLLARD et A. MEZIERES, « Retraites :
doux mirage du statu quo », Actuaire IAF, IEA-ACTUARIA SA, 1998.
5
Figure 1: Courbe d'évolution comparée des recettes
et des dépenses
Source : Construit par l'auteur à partir des
données sur les recettes et les dépenses collectées
à la CRT. Voir les annexes I à IV.
D'après la figure, la rupture de l'équilibre est
intervenue au cours de l'année 1998, c'est-à-dire trente cinq
(35) ans après l'institution du régime.
Après une diminution des dépenses par rapport
aux recettes en 20016, un grand écart continu (croissance
exponentielle des dépenses contre une quasi stabilité des
recettes) s'est creusé entre ces deux variables. La conclusion qui peut
se dégager, c'est que si rien n'est fait dans les plus brefs
délai, le régime cessera d'exister dans un avenir très
proche. L'on s'interroge sur ce qui doit être concrètement fait
pour obtenir et sauvegarder l'équilibre financier du régime. En
d'autres termes, quelles sont les variables sur lesquelles on peut agir pour
parvenir à un équilibre financier et à quelle condition
cet équilibre peut être obtenu ? C'est à ces deux questions
que nous essayerons de répondre tout au long de ce travail.
1.2. Objectifs
Pour arriver à une réponse claire à nos
questions de recherche, un objectif général est fixé, et
de celui-ci découlent deux objectifs spécifiques.
6 Ces baisses des dépenses, s'expliquent par
des difficultés financières qui n'ont pas permis à la
Caisse de payer normalement les pensions aux retraités. Les recettes de
cotisations ont baissé (confère les annexes I et II), ayant pour
cause non seulement les départs massifs à la retraite comme le
traduit le tableau de l'annexe V, mais aussi et surtout du fait des
arriérés de salaires accumulés par l'Etat envers les
fonctionnaires entre 1999 et fin 2001. Les salaires n'étant pas
payés durant tous les mois, la Caisse aussi n'avait pas pu encaisser les
cotisations de ces mois impayés. Cette situation a été
plus ressentie en 2001 et avait ainsi entraîné la Caisse à
accumuler cinq (5) mois d'arriérés de pensions envers les
retraités dont 4 mois sont restés impayés au jour
d'aujourd'hui.
6
1.2.1. Objectif général
Le but de cette recherche, c'est d'apporter une contribution
pour le rétablissement de l'équilibre financier du régime
de la Caisse de Retraites du Togo.
1.2.2. Objectifs spécifiques
Pour répondre à ces interrogations sur les
réformes à apporter au régime de la Caisse de retraites du
Togo, un double objectif est visé:
- Etudier les différents déterminants qui
influencent l'équilibre financier du régime des pensions de la
Caisse de Retraites du Togo ;
- Analyser les conditions d'obtention de l'équilibre
financier de ce régime.
Avant d'élaborer les hypothèses de travail,
essayons d'abord de voir ce que la littérature dit autour de ce
thème.
1.3. Revue de la littérature
Les débats sur la faillite des systèmes de
retraites en régime de répartition tournent autour des
différents déterminants sur lesquels les politiques de
réformes doivent être axées pour obtenir l'équilibre
financier, susceptible d'être conservé sur le long terme. Mais
avant d'aborder ce qui a été dit à propos de ces
déterminants, essayons de comprendre ce qu'est un système de
retraite par répartition et ce qu'implique son équilibre
financier.
1.3.1. Système de retraite par
répartition
Un régime de retraite par répartition se
définit comme un régime dans lequel les actifs du moment cotisent
pour les actifs d'hier, c'est-à-dire les retraités du moment, et
à leurs ayants droits : orphelins, veuves ou veufs. Au fur et à
mesure que ces fonds de cotisations sont collectés, ils sont
immédiatement distribués aux bénéficiaires :
d'où le nom de « répartition ». Ces régimes de
répartition vivent généralement sur les
prélèvements sur salaire complétés parfois par les
recettes publiques.
7
1.3.2. Equilibre financier des systèmes de retraites
par répartition
Walras (1874)7, dans ses « Eléments
d'économie politique » a développé et
étudié un modèle abstrait de d'équilibre
général. D'après sa théorie, on ne peut parler
d'équilibre que lorsque la demande n'est ni supérieure ni
inférieure à l'offre sur tous les marchés.
L'équilibre financier des systèmes de retraites implique donc que
tout au long de ce système, il faut rechercher une équation
d'équilibre (Gillis et al, 1998)8 assurant une
égalité comptable (égalité entre les ressources et
les emplois).
Au sujet de cet équilibre (ou
déséquilibre), plusieurs déterminants sont indexés
: la qualité de la gestion des ressources, le taux de recouvrement des
cotisations, le taux de cotisation, le rapport démographique,
l'âge de la retraite et le taux de remplacement (ou le taux de pension
net).
1.3.2.1. La gestion des ressources et
l'équilibre financier des systèmes de Retraites
Plusieurs auteurs ont évoqué dans leurs
écrits le problème de la gestion des ressources dans les
systèmes de retraites par répartition. En général,
ces systèmes sont réputés être mal
gérés ; et cette mauvaise gestion est partiellement imputable
à une ingérence des pouvoirs publics9.
Soungalo continue dans cette même logique en disant que
c'est la mauvaise gestion des régimes existants qui aggrave la faillite
et expose une large part de la population mondiale à la pauvreté
durant la vieillesse. En d'autres termes, elle représente l'une des
principales causes de déséquilibre financier de ces
régimes. Selon les spécialistes regroupés en Association
Internationale de Sécurité Sociale (AISS)10, des
dépenses de fonctionnement supérieures à 15% des
dépenses totales indiquent une mauvaise gestion de ces
régimes.
Cette façon d'insister et d'attribuer la mauvaise
gestion des ressources aux systèmes de retraites par répartition,
semble être un peu exagérée. Même si c'est le cas
dans certains pays, elle ne doit pas être
généralisée pour tous les pays où ces
systèmes sont mis en place.
7 Léon Walras, Elément
d'économie politique, in Michel Albert, encyclopédie
économique, Douglas Greenwald, éd. Economica, Paris, 1984,
p.386.
8 Malcolm Gillis et al, Economie du
développement, Nouveaux horizons, Belgique, 1998, p.88 (4è
édition).
9 BIT, La sécurité sociale pour la
majorité exclus : étude de cas dans les pays en
développement, Genève, 2000, p.10, (1ère
édition).
10 Se référer à OURO-SAMA
Mohamed-Sad, Etude pour une gestion optimale des caisses de retraites : cas de
la Caisse de Retraites du Togo, 1999, p.41.
8
1.3.2.2.. L'influence du taux de recouvrement des
cotisations sur l'équilibre
Ce taux représente le pourcentage des cotisations
effectivement recouvrées par rapport à celles qui devraient
être dues.
Certains auteurs pensent que dans les pays en voie de
développement, la totalité des ressources de cotisations ne sont
pas recouvrées par les caisses de retraites alors qu'elles
représentent la principale source de financement. Selon eux, c'est l'une
des facteurs qui minent les finances des caisses de retraites. C'est pour cette
raison que Soungalo disait dans son article que la Côte d'Ivoire ayant
opté pour un système de répartition, « il faut que
les cotisations soient versées pour qu'en théorie on puisse payer
les retraites ». Or il remarqua que les employeurs ne versent pas toujours
les cotisations prélevées sur le bulletin de leurs
employés.
Même si c'est vérifié dans certains pays
comme la Côte d'Ivoire, est-ce une raison de généraliser le
phénomène dans tous les pays en développement ? Il est
important de souligner que ce n'est pas uniquement les pays en
développement qui sont touchés par ce problème de
déficit ; des pays développés aussi, à l'instar de
la France connaissent ce problème.
1.3.2.3. Relation entre le taux de cotisation et
l'équilibre des régimes de retraites
Comme l'ont affirmé COLLARD et al. (1998) dans leur
article : « Retraites : le doux mirage du statu quo », le taux de
cotisation constitue l'un des trois piliers sacrés de
rééquilibrage des systèmes de retraites par
répartition. Mais ici, on assiste à des points de vue divergents
selon les auteurs. D'aucuns pensent qu'une augmentation du taux de cotisation
est inefficace en termes d'équité (COLLARD et al.) car elle
sanctionne les actifs en faveurs des retraités. Mais d'autres
soutiennent qu'en phase d'effondrement, que ce taux croisse pour permettre
l'équilibre financier à travers l'augmentation des ressources ;
c'est le cas de la Banque Mondiale11 Il est nécessaire de
remarquer que ce taux ne peut indéfiniment croître lorsque le
déficit persiste. Notre point de vue, c'est qu'il faut arriver
malgré ces idées controversées, à déterminer
un taux d'équilibre, celui qui répond au niveau de vie des
populations.
11 Banque Mondiale, la crise du vieillissement,
Washington, 1994, p.43
9
1.3.2.4. L'influence d'une variation du rapport
démographique sur l'équilibre
Le rapport démographique exprime une relation de
dépendance entre le nombre des cotisants et celui des retraités.
Généralement il désigne le rapport « cotisants /
retraités ». Quand l'effectif des retraités augmente plus
proportionnellement que celui des cotisants, la trésorerie des
structures chargées de gérer les retraites se
détériore (Soungalo). Tout au long du système, les
structures de retraites ont intérêt à maintenir ce rapport
à un niveau acceptable, c'est-à-dire que les cotisants dont
dépend les retraités soient largement plus nombreux que les
derniers; c'est une vue commune de tous les auteurs. Mais quel doit être
la valeur de cet indicateur pour maintenir l'équilibre ?
1.3.2.5. L'âge de la retraite et
l'équilibre des systèmes de retraites en régime de
répartition
« L'âge moyen d'entrée dans la vie (...) ou
de départ en retraite (...) constituent des paramètres centraux
de l'équilibre et du rendement des régimes », pense Valin
(2006)12. Tous ceux qui se sont intéressés de cet
âge, pensent que ce qui doit être fait en situation de faillite,
c'est de reculer l'âge de la retraite. Guillemard (2003)13,
estime que le recul de l `âge de la retraite permet aux fonctionnaires de
travailler plus longtemps et de préserver ainsi l'équilibre
financier des systèmes de retraites. Elle dit « (...) mais au nom
de la préservation de l'équilibre financier des systèmes
de retraites, ils sont priés de travailler plus longtemps ». Ce
report d'âge à été fait dans certains pays à
l'instar de la France, du Japon... qui l'ont porté de 60 à 65
ans. De même, Dedjeh (2005), est de cet avis quand il propose que
l'âge de retraite au Togo passe de 55 à 60ans.
Cependant il faut s'interroger sur l'incidence d'une telle
mesure sur le niveau de chômage par exemple. L'âge doit constituer
pour chaque pays un facteur d'arbitrage entre l'emploi et la protection sociale
comme le résume Guillemard.
1.3.2.6. Le taux de pension net et l'équilibre
financier des systèmes de retraites
Appelé aussi taux de remplacement, le taux de pension
net représente le « rapport entre le
montant de la retraite et
le dernier salaire » : Berthelot (1999)14. Tandis que certains
comme
12 Gérad VALIN, « la gouvernance
patrimoniale et sociale des systèmes de retraite : enjeux et
actuellement », Paris, 2006, p.7
13 Anne-Marie GUILLEMARD, l'âge de l'emploi,
les sociétés à l'épreuve du vieillissement, Armand
colin, Paris, 2003, p.10
14 Jacques BERTHELOT, « l'avenir des retraites
: les régimes par capitalisation contre la croissance et la
solidarité », Economie & Finance. Société,
France, 1999, p.2.
10
Cottave (1991), Dupont et al. (2000) militent en faveur de la
constance de ce taux (sans préciser le niveau) pour une parité
entre les revenus des retraités et ceux des
salariés15, d'autres pensent que des taux de remplacement
très élevés ne sont pas de nature à favoriser le
maintien de l'équilibre. Par conséquent, selon ces derniers, il
faudrait qu'il soit maintenu à un niveau pas trop élevé.
C'est ce que soutien en France le Conseil d'Orientation des Retraites (COR) en
prévoyant une réduction de 78 à 64% le taux de pension
nette16.
1.4. Hypothèses
Pour parvenir aux objectifs fixés, les hypothèses
suivantes sont formulées :
- La mauvaise gestion des ressources, le recouvrement partiel
des ressources de cotisations, la dégradation du rapport
démographique et le niveau du taux de pension net sont les causes du
déséquilibre financier du régime de la Caisse de retraites
du Togo ;
- Le recul de l'âge de la retraite et l'accroissement
des taux de cotisations ont un impact positif sur l'équilibre financier
du régime de la Caisse de Retraites du Togo.
1.5. Démarche méthodologique
1.5.1. La collecte des données
Ce travail porte sur le cas de la Caisse de Retraites du Togo.
Celle-ci a été choisie pour le simple fait que c'est elle qui
gère le régime public de retraites, régime qui est en
déséquilibre financier depuis un certain nombre d'années.
La collecte des données pour les analyses s'est faite en trois temps
:
Premièrement, une recherche documentaire qui a permis
de relever les faits et opinions publiés dans certains ouvrages.
Ensuite, des entretiens ont été faits avec des
personnes ressources, spécialement avec certains responsables de la CRT
et aussi avec quelques retraités. Les informations reçues ont
permis d'orienter le travail.
15 Confère Gaël Dupont et al, «
Les modèles de microsimulation dynamique dans l'analyse des
réformes des systèmes de retraites : une tentative de bilan,
France, décembre 2003, p.3
16 Ibid, p.10
Après ce chapitre préliminaire consacré
au cadre théorique et méthodologique, c'est-à-dire
à la problématique, aux objectifs, à la revue de la
littérature, aux hypothèses et à la
11
Enfin, après la recherche documentaire et les
entretiens avec les personnes ressources, des données (ou statistiques)
déjà existantes ont été collectées au niveau
de la Caisse de Retraites elle même, particulièrement à
l'Agence comptable et à la Direction de Recouvrement, et aussi au niveau
de la Direction de la Gestion Informatique du Personnel et de l'Emploi (DGIPE).
Ce sont ces données qui ont servi de base pour les différentes
analyses.
1.5.2. Stratégie de vérification
Les hypothèses formulées rassemblent au total
six (6) déterminants qui sont : la qualité de la gestion des
ressources, le taux de recouvrement des cotisations, le taux de cotisations, le
rapport démographique, l'âge de la retraite, et le taux de
remplacement (ou taux de pension net).
Le premier déterminant c'est-à-dire la
qualité de la gestion des ressources, est analysé par le rapport
des charges de fonctionnement (dépenses de fonctionnement /
dépenses totales), un indicateur de gestion recommandé par
l'Association Internationale de Sécurité Sociale. Pour le second
c'est-à-dire le taux de recouvrement des cotisations, son analyse est
faite à l'aide d'un tableau de comparaison entre les cotisations
recouvrées et celles qui devraient être dues. Ensuite, pour le
taux de cotisation, l'incidence de sa variation est déterminée
sur les recettes totales. Par la méthode des Moindres Carrés
Ordinaires (MCO), nous avons pu établir une relation de
dépendance entre le troisième déterminant qui est le
rapport démographique (ratio cotisants / retraités) et le solde
financier en vue de déterminer le rapport démographique
d'équilibre. Pour le quatrième, c'est-à-dire l'âge
de la retraite, son analyse a été faite à l'aide d'un
raisonnement par anticipation de la fin de carrière. Concernant le taux
de pension net, des comparaisons avec celui offert par la Caisse Nationale de
la Sécurité Sociale (CNSS) qui est chargée de gérer
les travailleurs des secteurs privés et parapublics, et avec ceux de
certains autres pays ont été faites.
Enfin, par un modèle approprié dans l'analyse
des réformes des systèmes de retraites appelé « les
projections de tendance », modèle prenant en compte les
implications des évolutions démographiques sur le niveau de vie
relatif des actifs et des retraités et sur les cotisations de retraites
dans un cadre macroéconomique exogène, les conditions de
l'équilibre recherché sont analysées.
12
méthodologie, il sera question dans le chapitre suivant
de procéder à la présentation (ou à la description)
des systèmes de retraites par répartition.
13
CHAPITRE II :
LA PRESENTATION DES REGIMES DE RETRAITE PAR
REPARTITION
14
Les régimes de retraites par répartition sont de
loin les plus fréquents. La majorité des pays de l'Afrique
subsaharienne, de l'Europe pratiquent ce système. Ils sont dans tous ces
pays une obligation pour les travailleurs assurés. Dans ce
système, l'Etat a la plus grande part de responsabilité ; il
s'impose, finance, administre et assure le système de retraite public.
Ils vivent généralement sur les prélèvements sur
salaires complétés parfois par les recettes publiques.
Dans ce chapitre, les caractéristiques des
systèmes de retraites par répartition et les
généralités sur le régime public de retraite
togolais géré par la Caisse de Retraites du Togo seront
successivement exposées.
2.1. Les caractéristiques du mode de retraite
par répartition.
Les systèmes de retraites par répartition se
caractérisent essentiellement dans leur évolution par trois
phases distinctes appelées « cycle de vie », celles-ci
étant déterminées par les ratios « population
âgée / population active » et « cotisants /
retraités ». Ces derniers sont fortement influencés par le
taux de cotisation obligatoire, les dépenses et l'excédent ou le
déficit courant17.
2.1.1. Le cycle de vie
Les trois phases qui caractérisent le mode de retraite
par répartition sont : la phase de jeunesse ou la phase d'accumulation,
la phase de maturité ou phase d'équilibre et enfin, la phase de
vieillesse ou phase de déséquilibre.
2.1.1.1. La phase de jeunesse.
Cette phase dite de jeunesse ou d'accumulation dure en moyenne
une dizaine d'années. Les pays qui sont dans cette phase ont une
population active importante et le rapport des cotisants aux
bénéficiaires est encore plus élevé. Le
régime de ces pays n'a pas encore atteint la maturité (le taux de
couverture des retraités est faible), et compte plus de quinze habitants
en âge de travailler pour chaque personne âgée. Selon une
estimation de la Banque Mondiale18, les dépenses de pension
dans cette première phase représentent moins de 1% du PIB. Avec
des taux de retenues sur salaire peu élevés, ces régimes
dégagent des excédents courants importants au cours de cette
première phase. La population jeune augmente et le ratio «
âgé /actif » reste faible ; l'Etat peut ainsi offrir une
pension confortable à ces pensionnés âgés
17 Banque Mondiale, la crise du vieillissement,
op.cit, p.42.
18 Ibid, p.42
15
ayant cotisé très peu pour leur retraite. Le
nombre des cotisants étant très élevé par rapport
à celui des bénéficiaires, les régimes qui sont
à cette phase accumulent d'importants surplus leur permettant de
financer la dette envers les assurés sociaux. Ces excédents font
souvent l'objet d'investissements judicieux qui constituent plus tard une
source de crédit pour les caisses de retraites.
Dans les années 90, la quasi totalité des pays
d'Afrique, d'Amérique Latine et du Moyen Orient étaient dans
cette phase de jeunesse, mais aujourd'hui ces pays ont atteint le stade de
vieillesse.
2.1.1..2. La phase de croissance et de maturation
A ce stade d'évolution, les régimes de retraites
tendent vers un équilibre financier. Les excédents
accumulés au cours de la phase de jeunesse servent à supporter
les charges des premières générations de retraités.
En effet, dans cette seconde phase, le rapport « cotisants /
retraités » reste relativement élevé, cependant
à un niveau inférieur à celui de la première phase.
Les premières générations de travailleurs -
génération fondatrice du régime, spécialement ceux
qui avaient un âge compris entre 30 et 50 ans ont atteint l'âge de
la retraite et commencent par bénéficier de leurs pensions. Bien
que n'ayant pas cotisé durant toute leur vie active, ces
dernières reçoivent des transferts positifs plus importants que
la toute première génération de
bénéficiaires.
Contrairement à la phase de jeunesse, les taux de
cotisation augmentent rapidement au cours de cette phase de croissance. Bien
que cette élévation des taux de cotisations soit susceptible de
permettre un accroissement des ressources financières, les
excédents accumulés s'épongent progressivement du fait de
la lourdeur des charges : de plus en plus de personnes âgées
admises à la retraite ; pression exercée par celles-ci, non
seulement pour s'opposer à toute diminution des prestations à
leur endroit, mais surtout pour les maintenir à un niveau
élevé. Cette situation ajoutée à certains
départs précoces menacent la stabilité financière
à long terme de ces régimes, et les exposent à un
effondrement total.
2.1.1.3. Phase de maturité et effondrement du
régime
Ici, le système entre dans sa phase de vieillesse avec
plus de 40 ans d'existence. Les charges supportées par le régime
sont supérieures aux produits, entraînant ainsi un déficit.
La majorité des travailleurs assurés sont admis à la
retraite et donc, attendent à bénéficier des prestations
intégrales. Le rapport de soutien ne cesse de se
détériorer (moins de 6 actifs par âgés).
L'âge
16
moyen de la population augmente et le rapport «
travailleurs / retraités » devient de moins en moins important.
Dans certains pays parvenus à la fin de ce stade, on compte moins de
deux (2) travailleurs pour chaque retraité. Les taux de cotisation
augmentent et les pensions absorbent plus de 8% du PIE. Les caisses de
retraites sont souvent déficitaires. «Les charges sociales
augmentent, rendant la main-d'oeuvre beaucoup plus onéreuse, ce qui
encourage la fraude fiscale dans les pays où elle est possible»
estime l'économiste Robert Palacios (1997)19. Du fait de
l'intensification de la fraude et de la diminution des cotisations pour un
nouveau pensionné, les actifs commencent par s'inquiéter de leur
retraite à venir, de peur de ne bénéficier de
l'intégralité des rendements élevés comme ceux des
premières générations. Les pouvoirs publics sont parfois
amenés à «sacrifier» certaines charges sociales des
jeunes telles que l'éducation, pour couvrir les obligations de pensions.
Toute forme de mesure pour sauver le régime est entreprise, notamment la
lutte contre les départs précoces à la retraite. Mais
toute augmentation des taux de cotisation est perçue comme une
sévère sanction pour les actifs du fait de leur niveau
déjà jugé très élevé. Cependant, il
devient difficile à la fin de cette phase de trouver des moyens
efficaces pour éponger la dette. Là, certains pays se tournent
vers un nouveau système de privatisation dans lequel les contributions
des travailleurs sont investies dans de fonds de placement (actions et
obligations) soumis à une réglementation. C'est l'exemple du
Chili en 1981 qui a instauré un nouveau régime financé par
capitalisation et géré par le secteur privé, et
complété par un régime public financé par
prélèvement. La figure suivante montre un exemple type de
l'évolution d'un régime de retraites par répartition :
c'est celui du régime public Chilien.
19 M. Robert Palacios, entretien sur la
privatisation des régimes de retraite in Perspectives
économiques: Revue électronique de l'USIA, volume 2,
n°1, 1997.
17
Figure 2: Cycle de vie du régime public par
répartition Chilien de 1945 à 1971 Pourcentage
40
Ratio pensionnés / cotisants
![](Analyse-des-conditions-d-equilibre-financier-d-un-systeme-de-retraite-par-repartition-cas-du-re2.png)
30
20
Ratio démographique + 65 à 20-65
10
Excédent en numéraire en
pourcentage des recettes de la sécurité
-10
-20
-30
1945 1950 1955 1960 1965 1971
0
Source : Banque Mondiale, crise de vieillissement,
op.cit., p.44.
Tout au long de ce système, tandis que le rapport
démographique est resté presque constant (avec une tendance
à la hausse), les deux ratios : le rapport « pensionnés /
cotisants » et « l'excédant net (en numéraire) en
pourcentage des recettes de la sécurité sociale20
» ont évolué en sens inverse.
Dans ce pays, la première phase est marquée par
l'évolution des années 40 ; la seconde par les années 50 ;
et la troisième dans les années 60 jusqu'à l'effondrement
du système dans les années 70.
2.1.2. Les avantages et inconvénients du
système de répartition
Le système de retraite par répartition repose
sur un choix politique de solidarité intergénérationnelle,
et l'engagement des gouvernements présents et futurs à pouvoir
dégager les ressources nécessaires à son fonctionnement et
à sa pérennité, à travers les cotisations ou
20 C'est le rapport entre le solde financier et les
recettes totales
21 Op.cit. p.21
18
l'impôt. Le montant des retraites est calculé en
fonction des cotisations versées durant la vie active selon le salaire
perçu ; mais l'argent disponible provient des cotisations
prélevées sur le salaire de la population active du moment : les
actifs de l'année paient les retraités de l'année. Or
l'équilibre entre actifs et retraités sur lequel repose le
système, est fragile du fait du nombre de plus en plus grandissant des
retraités au détriment de celui des actifs. Quel pourrait alors
être le mérite d'un tel système ?
2.1.2.1. Avantages de la répartition
Les avantages que présente ce système sont
multiples. Le tout premier de ces avantages évoqués par les
partisans de la répartition, c'est la solidarité qu'il
établit entre les actifs, entre les retraités, entre les actifs
et les retraités, et aussi entre les secteurs d'activités, les
entreprises et les régions, grâce à des mécanismes
de mutualisation et de péréquation, qui n'existent pas dans la
capitalisation. Sans ce système, chaque individu ne devait que compter
sur son propre épargne ; ce qui laisserait inéluctablement
certaines catégories sociales dans des situations difficiles. C'est un
système efficace contre les aléas conjoncturels, en ce sens qu'il
permet d'éviter certains risques tels que les variations à court
terme des actifs financiers : il échappe aux risques d'inflation. Enfin,
la répartition automatique des recettes de cotisations aux inactifs,
facilite le fonctionnement des caisses de retraites.
Certes la répartition ne peut garantir un niveau
prédéterminé de pension ; car dans ce système,
chaque assuré dépend du système et ne peut être
sûr du niveau de retraite auquel il pourra aspirer. Cependant, comme le
confirme Berthelot (1999)21, elle présente l'avantage de
reposer sur un pacte social irréversible dans son principe, dont les
conditions précises d'application feront l'objet d'un arbitrage
permanent entre les intérêts des actifs et ceux des
retraités. Cependant, certaines insuffisances sont à
révéler dans ce système de répartition.
2.1.2.2. Les inconvénients
Comme on peut le constater, le système de retraite par
répartition est fortement lié à la proportion du nombre
d'actifs (cotisants) et à celui des retraités. A cet effet, tout
déséquilibre de ce rapport « actif / retraité »
fragilise le système ; ce qui veut dire que toute crise
économique affectant le niveau d'emploi dans un pays,
déséquilibre les finances des caisses. C'est le cas des
Programmes d'Ajustement Structurels (PAS) qui ont accentué le niveau
de
19
chômage dans plusieurs pays en développement
à travers les licenciements massifs et des blocages de recrutement dans
les administrations.
En outre, la répartition ne peut garantir aux individus
leur retraite : chacun dépend du système et ne peut donc
s'assurer du niveau de la retraite auquel il aspire ; car ce dernier ne
dépend pas du patrimoine de l'individu comme c'est le cas de la
capitalisation. La Banque Mondiale pense que ce système est très
injuste vis-à-vis « des générations d'actifs peu
nombreuses qui supportent d'importantes générations de
retraités ». Charpentier22 ajoute dans cette même
logique que, non seulement il faudra payer pendant longtemps une retraite, mais
aussi, il faudra surtout la payer à un plus grand nombre de
bénéficiaires.
2.2. Généralités sur le
régime public de retraite Togolais
2.2.1. Historique
Le régime togolais est un héritage du
système colonial. En effet, historiquement ce régime est un
héritage du système français. Le régime
géré aujourd'hui par la Caisse de Retraites du Togo est le fruit
de l'arrêté n°120 du 24 mai 1924 promulguant la loi du 14
avril 1924, portant création d'une caisse inter coloniale de retraites
pour les les fonctionnaires et agents cadres locaux européens des
colonies23. Comme le mentionne Kagbara (1986)24, ce sont
les décrets Mignot du 1er décembre 1928 et le
décret-loi du 17 / 03 / 1935, qui étendirent aux fonctionnaires
autochtones des cadres généraux supérieurs des territoires
d'Outre-mer, les dispositions de sécurité sociale
réservées aux fonctionnaires européens exerçant
dans les colonies. La loi dite de Lamine Gueye du 30 juin 1950, accorda en
application de ces décrets, des prestations familiales aux
fonctionnaires togolais. Par la suite, un décret pris le 29 mars 1954,
instaura le régime de la caisse locale de retraites du Togo s'appliquant
aux cadres locaux. Ce régime à évolué au lendemain
des indépendances vers la loi du 63 - 18 du 21 novembre 1963, qui
institua un régime public de sécurité sociale pour les
fonctionnaires civils et militaires, précisément le régime
des pensions de la Caisse de Retraites du Togo, et plaça la gestion de
ce régime sous le contrôle de l'Etat à travers, d'une part,
la direction des finances puis la direction des pensions qui étaient
chargées d'ordonnancer les dépenses et,
22 F. Charpentier, in Jacques BERTHELOT, «
L'avenir des retraites : les régimes de capitalisation contre la
croissance et la solidarité », loc.cit., p.9.
23 OURO-SAMA Mohamed-Sad, Etude pour une gestion
optimale des caisses de retraites : cas de la Caisse de Retraites du Togo,
op.cit., p.4.
24 KAGBARA Bassabi, la sécurité
sociale des fonctionnaires au Togo, extrait des annales de l'université
du Bénin- Lomé, série Droit-Economie, 1986, p.4-7.
20
d'autre part le trésor public qui était
chargé des opérations comptables jusqu'au 23 mai 1991 où
il obtint son autonomie financière par la loi n° 91 - 11.
2.2.2. Fonctionnement de la Caisse de Retraites du Togo
L'autonomie acquise par la Caisse de Retraites du Togo (CRT)
fait d'elle un établissement public à caractère social
doté de la personnalité morale et de l'autonomie
financière, ayant pour but de gérer le régime des pensions
civiles et militaires25 . Son régime repose sur une technique
de répartition, c'est-à-dire répartir en même temps
qu'elles s'opèrent, les cotisations des fonctionnaires actifs en faveurs
des retraités et à leurs ayants cause (orphelins, veuves ou
veuf). Jean-François Estienne26 explique par la figure 3 qui
suit, le fonctionnement des systèmes de retraites par
répartition.
Figure 3 : Fonctionnement des systèmes de retraites par
répartition
![](Analyse-des-conditions-d-equilibre-financier-d-un-systeme-de-retraite-par-repartition-cas-du-re3.png)
Source : Jean - François Estienne,
loc.cit.
Les taux de cotisations sont fixés à sept pour
cent (7%) pour la part salariale et vingt pour cent (20%) pour la part
patronale. Le fonctionnaire accède à la retraite après
trente (30) ans de service ou à cinquante-cinq (55) ans d'âge et
ne peut avoir au maximum qu'une pension égale à quatre-vingt pour
cent (80%) des émoluments de base.
25 Article 68 de la loi n°91 - 11 du 23 mai 1991
sur les pensions civiles et militaires.
26 Jean-François Estienne, «
Réforme et avenir des retraites : les enseignements de l'exemple
japonais », Revue d'économie
financière, Paris, 1999.
21
Ce fonctionnement de la CRT relève de la
compétence d'un Directeur Général nommé par
décret présidentiel, qui a une autorité sur tous les
services, cependant sous contrôle d'un conseil d'administration qui a une
représentation tripartite, composée de l'Etat, des travailleurs
et des retraités27.
2.2.3. Les différentes sources de financement de la
Caisse de Retraites du Togo
La loi n° 91-11 du 23 mai 1991 définit dans son
article 73, différentes sources de financement de la Caisse de Retraites
du Togo composées :
1- des cotisations provenant des retenues
prélevées sur le traitement des tributaires fixées
à 7% du traitement soumis à retenue, et des contributions
correspondantes des budgets employeurs fixée à 20% du même
traitement soumis à retenue ;
2- des capitaux de rachat versés par les organismes de
retraites étrangers en contrepartie des services rendus sous ce
régime par un tributaire de la CRT (sous réserve de
réciprocité) ;
3- des revenus provenant du placement des capitaux
disponibles et le produit de vente des valeurs correspondantes ;
4- les dons et legs ; et
5- toutes subventions du budget général de la
république togolaise.
L'effectivité de ces ressources est donnée sur les
annexes I et II. 2.2.4. Les différentes charges.
L'article 74 définit les charges de la Caisse
réparties comme suit :
1- le paiement des pensions, rentes et allocations
concédées ou prises en charge par la Caisse conformément
aux dispositions de la présente loi ;
2- les capitaux de rachat à verser à des
organismes de retraites pour les pensions comportant une part contributive dans
les conditions de réciprocité prévues à l'article 6
de la présente loi ;
3- les dépenses de fonctionnement de la Caisse ;
4- les frais de négociation sur les achats et les
ventes de valeurs ; et
5- les dépenses exceptionnelles.
Confère les annexes III et IV pour l'effectivité de
ces charges
27 JORT, loi n°91-11 fixant le régime des
pensions de la CRT (articles 70 et 71), Lomé, 1991.
22
De ce chapitre consacré à la présentation
des régimes de retraite par répartition, spécifiquement
à leurs caractéristiques générales, il ressort que
les systèmes de retraite par répartition ont le mérite de
garantir une solidarité entre les actifs et les retraités et sont
des systèmes efficaces contre certains aléas conjoncturels.
Cependant, ils sont fortement influencés par les effectifs des cotisants
et des retraités, et donc influencés aussi par les recettes de
cotisations de ces actifs et les dépenses de pension consacrées
aux retraités. Ceci nous amène à analyser les
déterminants et les conditions d'équilibre financier dans le
chapitre suivant.
23
CHAPITRE III :
ANALYSE DES DETERMINANTS ET DES CONDITIONS
D'EQUILIBRE
GENERAL
24
Avant de rechercher un équilibre financier, il est
nécessaire de déterminer les différents facteurs qui
influencent cet équilibre, et d'analyser les différentes
conditions de son obtention. Il est ainsi question dans ce présent
chapitre, d'analyser d'abord individuellement les déterminants de
l'équilibre financier du régime de la Caisse de Retraites du
Togo, et ensuite, de faire une analyse macroéconomique en mettant
ensemble certains déterminants pour déterminer les conditions
d'un équilibre général.
3.1. Analyse des déterminants sur
l'équilibre financier de la Caisse de Retraites du Togo
Dans cette section, les analyses porteront successivement sur
la qualité de la gestion des ressources, le taux de recouvrement des
cotisations, le taux de cotisations, le rapport démographique,
l'âge de la retraite et le taux de remplacement.
3.1.1. La qualité de la gestion des ressources
La question sur la gestion du système s'impose. Est-ce
que c'est une mauvaise gestion comme l'évoquent certains auteurs au
sujet des régimes de répartition, surtout publics qui est
à l'origine cet effondrement ?
A partir du tableau suivant présentant
l'évolution des dépenses de fonctionnement, l'indicateur
financier pouvant élucider cette confusion peut être
déterminé.
25
Tableau 1 : Evolution des dépenses de
fonctionnement28.
ANNEE
|
|
DEPENSE DE FONCTIONNEMENT
|
Montant
|
En % des dépenses totales
|
1992
|
181
|
053
|
390
|
3,7
|
1993
|
194
|
159
|
323
|
3,5
|
1994
|
391
|
669
|
383
|
6,1
|
1995
|
499
|
201
|
321
|
7,6
|
1996
|
628
|
446
|
254
|
6,6
|
1997
|
645
|
322
|
445
|
8,3
|
1998
|
669
|
036
|
153
|
7,0
|
1999
|
630
|
069
|
340
|
7,4
|
2000
|
570
|
467
|
934
|
5,8
|
2001
|
618
|
847
|
465
|
9,4
|
2002
|
642
|
594
|
331
|
5,5
|
2003
|
585
|
347
|
138
|
4,8
|
2004
|
566
|
953
|
060
|
4,4
|
2005
|
651
|
618
|
853
|
4 ,6
|
Source : Construit par l'auteur à partir des
données sur les annexes III et IV.
La plus grande valeur du rapport des charges de fonctionnement
qui est un indicateur permettant de mesurer la qualité de la gestion,
est égale à 9,4%, inférieur à 15% pour la
période considérée comme le recommande
l'AISS29. Il y a lieu de se réjouir des efforts dans la
gestion de ce régime et de conclure que les difficultés
financières que traversent la CRT ne résident pas dans la
gestion, mais ailleurs. Par conséquent, la gestion des ressources ne
constitue pas au Togo un facteur explicatif du déséquilibre
financier.
3.1.2. Le taux de recouvrement des cotisations
La principale source de financement dans des régimes de
répartition, ce sont les cotisations. Le Togo ayant opté pour ce
système depuis l'institution de son régime de retraite, les
cotisations des actifs et de leurs employeurs restent la première source
destinée à financer les différentes branches du
régime des pensions. Au total, la CRT encaisse vingt sept pour cent
(27%) du traitement indiciaire de chaque fonctionnaire dont environ 74% de la
valeur encaissée à la charge de l'employeur, soit 20% du
traitement indiciaire, et le reste (7%) à la
28 NB : Les dépenses de fonctionnement
comprennent : les matières, les transports et autres services
consommés, les charges et pertes diverses et les frais de personnel.
29 Association Internationale de
Sécurité Sociale : Ratios économiques et de Gestion
(2è monture suite à la réunion de BAMAKO), cité par
OURO-SAMA Mohamed Sad., op.cit., p41.
30 Rien n'est payé.
26
charge du travailleur. Il ressort que la «santé
financière» de la Caisse dépendra de l'entrée
effective, totale et dans le délai de ces cotisations, surtout de la
part patronale. Les tableaux suivants retracent les cotisations effectivement
encaissées par la CRT sur les 20% représentant la part
patronale.
Tableau 2 : Etat récapitulatif des impayés (en
FCFA) dus par les fonctionnaires détachés au 31 / 12 / 2004
|
EMISSIONS
|
|
SOMMES RESTANTS DUES
|
ZONES
|
|
|
|
SOMMES
|
|
EN % DU
|
|
PART SALARIAL
|
PART PATRONAL
|
TOTAL
|
PAYEES
|
MONTANT
|
TOTAL
|
|
E
|
E
|
|
|
|
EMIS
|
CEDEAO
|
35 414 082
|
71 461 566
|
106 875 648
|
14 637 870
|
92 237 778
|
86,3
|
AFRIQUE
|
8 526 919
|
13 635 911
|
22 162 830
|
1 603 954
|
20 558 876
|
92,7
|
OTP/IFG
|
2 898 145
|
8 281 720
|
11 179 865
|
*30
|
11 179 865
|
100,0
|
TOGO I
|
23 472 921
|
50 386 280
|
73 859 201
|
51 544 16
|
22 287 726
|
30,2
|
TOGO II
|
33 403 501
|
50 386 280
|
72 998 475
|
32 394 994
|
40 603 481
|
55,6
|
TOGO III
|
69 491 744
|
117 931 467
|
187 423 211
|
123 725 517
|
63 697 694
|
34,0
|
EDIT-TOGO
|
8 676 915
|
24 798 390
|
33 475 305
|
1 000 000
|
32 475 305
|
97,0
|
AUTRES
|
40 479 596
|
6 826 316
|
47 305 912
|
10 581 840
|
36 724 072
|
77,6
|
TOTAL
|
222 363 823
|
332 916 624
|
555 280 447
|
235 488 891
|
319 764 796
|
57,6
|
Source : C R T : Direction de recouvrement.
Tableau 3 : Abondement (en FCFA) de 20% non recouvré (de
2000 à 2004)
Année
|
Abondement effectivement liquidé
|
Crédit accordé au budget
|
Manque à gagner de la CRT
|
Montant
|
En % de l'abondement
|
2000
|
643 779 421
|
250 000 000
|
393 779 421
|
61,16
|
2001
|
516 769 564
|
150 000 000
|
366 769 564
|
70,97
|
2002
|
596 949 638
|
100 000 000
|
496 949 638
|
83,25
|
2003
|
522 643 778
|
100 000 000
|
422 643 778
|
80,87
|
2004
|
719 683 557
|
100 000 000
|
619 683 557
|
86,10
|
Total
|
2 999 825 958
|
700 000 000
|
2 299 825 958
|
76,66
|
Source : CRT : Direction de Recouvrement.
D'après les chiffres de ces tableaux, seulement 23,33%
des cotisations de la part patronale c'est-à-dire seulement 700 000 000
de FCFA sur les 2 299 825 958 de FCFA sont encaissées
27
par la CRT sur l'ensemble de ces cinq (5) années, et
environ 42,4% des cotisations des fonctionnaires détachés (parts
salariale et patronale confondues) sont encaissées en 2004.
Les résultats issus de l'analyse de ces deux tableaux
confirment la partialité du recouvrement des ressources de cotisations
et donc constitue l'un des facteurs qui déséquilibrent
financièrement le régime de la CRT.
3.1.3. Le taux de cotisation
Il y a un lien intrinsèque entre le taux de cotisation
et les recettes. En effet, les recettes de cotisations (retenues sur salaire et
contributions patronales) constituent la première source de financement
des caisses de retraites des régimes de répartition. Elles
représentent en moyenne 99% pour la CRT entre 1995 et 2005. Cela
signifie donc que la variation des taux de cotisations aura un impact
remarquable sur les finances à travers un accroissement des recettes.
Supposons une augmentation d'un point le taux de cotisation,
c'est-à-dire 28% au lieu de 27% et observons l'incidence sur les
recettes31.
Tableau 4 : Incidence de la variation du taux de cotisation sur
les recettes
Année
|
|
Recettes
(27%)
|
|
Recettes
(28%)
|
Taux de variation des recettes en %
|
2000
|
8
|
446
|
594
|
341
|
8
|
754
|
054
|
546
|
3,64
|
2001
|
6
|
924
|
265
|
825
|
7
|
176
|
071
|
937
|
3,64
|
2002
|
7
|
785
|
810
|
341
|
8
|
070
|
191
|
952
|
3,65
|
2003
|
7
|
666
|
412
|
611
|
7
|
947
|
321
|
082
|
3,66
|
2004
|
7
|
266
|
286
|
048
|
7
|
531
|
803
|
352
|
3,65
|
2005
|
8
|
070
|
589
|
527
|
8
|
363
|
615
|
989
|
3,63
|
Source : Calculs de l'auteur à partir des
données de l'annexe II
L'augmentation du taux de cotisation d'un point accroît
les recettes d'environ 3,65% ; c'est ce que révèlent les
résultats consignés dans ce tableau. En 2005, la valeur des
charges s'élevait à 14 088 242 324 FCFA contre des recettes d'une
valeur de 8 070 589 527 FCFA.
31 En 2005 par exemple, les recettes
s'élevaient à 8 070 589 527 FCFA dont 7 911 714 472 FCFA
provenant des cotisations. Une variation du taux de cotisation n'affecte
seulement que ce dernier montant ; c'est ce qui nous permet d'avoir le montant
inscrit dans le tableau en 2005 pour une augmentation d'un point.
28
S'il fallait passer par une politique axée sur le taux
de cotisation pour rétablir le déséquilibre, celui-ci
devrait accroître de 19,6 points. Il ressort que le taux de cotisation
reste un important outil de politique financière des systèmes de
retraites.
3.1.4. Le rapport démographique
Etant donné l'absence des données sur la
population cotisante entre 2000-2001 et 2003-2006, il va falloir, comme le
mentionne l'AISS32, procéder « à des estimations
pour remplacer les données manquantes et étant donné le
nombre des assurés et celui des bénéficiaires, ces
estimations ne risquent pas d'affecter les résultats de l'estimation.
». Les effectifs des cotisants et des retraités ainsi obtenus
permettent de calculer les rapports démographiques par année
comme le présente le tableau ci après.
Tableau 5 : Evolution du rapport démographique de 1995
à 2005.
Année
|
Cotisants (a)
|
Retraités cumulés (b)
|
Rapport démographique (a/b)
|
1989
|
35 652
|
5 020
|
7,1
|
1990
|
35 317
|
5 355
|
6,59
|
1991
|
34 418
|
5 808
|
5,92
|
1992
|
34 927
|
6 209
|
5,62
|
1993
|
35 148
|
6 461
|
5,44
|
1994
|
35 488
|
6 820
|
5,2
|
1995
|
35 541
|
7 117
|
4,99
|
1996
|
35 118
|
8 035
|
4,37
|
1997
|
34 556
|
9 551
|
3,62
|
1998
|
34 073
|
10 140
|
3,36
|
1999
|
34 837
|
11 044
|
3,15
|
2000
|
31 144*
|
11 969
|
2,6*
|
2001
|
27 843*
|
13 116
|
2,12*
|
2002
|
24 853
|
14 093
|
1,77
|
2003
|
22 253*
|
15 534
|
1,43*
|
2004
|
19 894*
|
16 812
|
1,18*
|
2005
|
17 785*
|
18 217
|
0,98*
|
2006
|
15 900*
|
20 073
|
0,8*
|
Source : Calculs de l'auteur à partir des
données de l'annexe VI.
*33
32 Association Internationale de la
Sécurité sociale, financement de la sécurité
sociale : problème et perspective, 1996, p.311, (première
édition), in OURO-SAMA Mohamed-Sad, op.cit., p.6.
*33 Ces chiffres sont nos propres estimations obtenues
à partir du taux d'accroissement annuel entre 1999 et 2002.
29
L'observation du tableau révèle une croissance
des départs cumulés à la retraite, à un taux global
d'accroissement 299 ,9% , soit un taux annuel de 8,5% contre un amenuisement de
l'effectif des fonctionnaires en activité d'un taux d'accroissement
annuel de -4,6% entre les années 1989 et 2006. Cette régression
du nombre de cotisants dégrade le rapport démographique qui passe
de 7,1 à 0,8. On a tendance à assister à une
transformation progressive du système de répartition en
système de capitalisation, particulièrement à partir de
l'année 2003 où le rapport démographique tend vers un (1),
c'est-à-dire un cotisant pour un retraité.
S'il est supposé que l'évolution du solde
financier (tableau 6), est une fonction linéaire du rapport
démographique, c'est-à-dire une relation du type :
SF= b + a x RD + Û
entre 1995 et 2005 où SF désigne le solde financier
(variable dépendante) et RD, le rapport
démographique (variable indépendante), avec a et
b des variables à estimer et Û, l'erreur
aléatoire associée à la variable dépendante.
Pour n couples (X1,Y1)(X2,Y2)...(Xn,Yn) ?
(RD1,SF1)(RD2,SF1)...(RDn,SFn) SFt = b + a x RDt + åt, t = 1,
2,..., n
L'estimation de ce modèle par la méthode des
moindres carrées ordinaires (MCO) donne :
a = 1 917 197 321
b = - 6 902 001 270
SF = - 6 902 001 270 + 1 917 197 321 RD Avec un coefficient de
détermination R2 égal à 80,8%.
Ce modèle indique qu'à peu près 81% du
solde financier sont expliqués par le rapport démographique et le
reste, c'est-à-dire 19 %, expliqués par d'autres variables.
Le rapport démographique d'équilibre serait celui
pour lequel le solde est positif. On a donc :
SF = 0 RD = 3,6
Ce résultat signifie qu'il faut 3,6 cotisants pour un
retraité pour préserver l'équilibre de ce régime,
alors qu'aujourd'hui moins de deux soutiennent un retraité. Au vue de ce
résultat,
30
l'on peut conclure que cette dégradation du rapport
démographique est aussi l'une des causes du déséquilibre
financier du régime de la CRT.
Tableau 6 : Evolution du solde financier de 1995 à 2005
:
Années
|
Solde financier
|
|
1995
|
2 363
|
019
|
797
|
1996
|
296
|
811
|
938
|
1997
|
1 059
|
206
|
292
|
1998
|
-611
|
179
|
144
|
1999
|
-1 358
|
999
|
639
|
2000
|
-1 348
|
226
|
107
|
2001
|
334
|
459
|
457
|
2002
|
-3 814
|
811
|
347
|
2003
|
-4 482
|
871
|
949
|
2004
|
-5 650
|
245
|
702
|
2005
|
-6 017
|
652
|
797
|
Source : Calcul de l'auteur à partir des
annexes I, II, III et IV.
Ce tableau traduit qu'en dix (10) ans, la CRT a accumulé
un déficit de 19 230 489 201 FCFA.
3.1.5. Age de retraite
3.1.5.1. Les conditions fixées par la loi
Pour prétendre à une pension de retraite, le
fonctionnaire doit avoir accompli, sauf en cas d'incapacité ou
d'insuffisance professionnelle, les conditions suivantes prévues par la
loi du 23 mai 1991 dans son article 2 :
- avoir atteint cinquante cinq (55) ans d'âge ou avoir
accompli trente (30) ans de services effectifs pour tout fonctionnaire civil
;
- pour les fonctionnaires de la police, les conditions sont
fixées comme suit Gardiens de la paix, Brigadiers, Brigadiers
Chefs...... .......50 ans ;
Officiers de police adjoints ..52 ans ;
Officiers de police ...53 ans ;
Commissaires de police 55 ans.
34 Certains fonctionnaires pourraient
bénéficier des avancements s'ils sont maintenus en fonction. Si
c'est le cas, les recettes de cotisation aussi augmentent.
31
- Pour les fonctionnaires des douanes :
Préposés Brigadiers, Brigadiers, Brigadier chefs
.50 ans ;
Agents de constatation 52 ans ;
Contrôleurs ..53 ans ;
Inspecteurs ...55 ans.
Ces conditions s'apparentent à celles des autres pays
africains. Certains d'entre eux tels que le Sénégal, la
Tunisie.... ont commencé à faire des réformes en reculant
leur âge de retraite à 60 ans. Quelle serait l'incidence d'une
telle politique sur les finances de la Caisse de Retraites du Togo ?
3.1.5.2. Incidence du recul de l'âge de
retraite
Le recul de l'âge de la retraite a une incidence
positive sur les finances des systèmes de retraites par
répartition. Il est signe d'une amélioration du rapport
démographique du fait que les fonctionnaires cotisants ne sont plus vite
admis à la retraite comme prévu.
En 2002 par exemple, la Fonction Publique comptait 24 853
agents cotisants à la CRT. A cette année, 977 agents
étaient admis à la retraite.
Le montant des cotisations de ces fonctionnaires
s'élevait à 7 678 303 495 FCFA. Etant donné
l'impossibilité de déterminer avec exactitude le montant
cotisé par les 977 retraités de cette année, du fait de
l'absence des données sur les catégories et les échelons
de ces derniers, estimons-le montant (M) par règle de trois :
M = (7 678 303 495 ) x 977 / 24 853 M = 301 842 937 FCFA.
Supposons qu'au lieu de partir à la retraite pour
raison de limite d'âge en cette année 2002, ils partent un (1) an
plus tôt que prévue c'est-à-dire en 2001. Dans ce cas, les
301 842 937 FCFA auraient échappé la CRT. Par analogie, un recul
de l'âge de la retraite d'un an aurait accru les recettes d'au moins ce
même montant34. Mais ce recul de l'âge aurait aussi
comme effet la réduction des dépenses de pension qui auraient
dues être affectées pour l'année 2002 du simple fait que
les nouveaux fonctionnaires qui devaient commencer par toucher la pension sont
restés en activité.
32
Ce double effet positif de cette politique de recul de
l'âge n'est avantageux pour les finances de la Caisse seulement
qu'à court terme et peut être aussi à moyen terme, mais non
à long terme. Cette affirmation trouve sa justification dans le fait que
le recul de l'âge de retraite, tout en prolongeant la durée de
cotisation du fonctionnaire, occasionne aussi des avancements, deux
éléments très déterminants dans le calcul d'une
pension de retraite. Par conséquent, les retraités auraient
chacun une pension importante qui aurait un effet négatif sur les
finances, puisque les dépenses de pension représentent à
elles seules plus de 95% des dépenses totales chaque année. De
plus le recul de l'âge de la retraite a toujours des limites pour des
raisons de politique d'emploi et de pertes de capacités professionnelles
dues au vieillissement. Cependant, comme le prouve les résultats
précédents, il reste un déterminant important de
l'équilibre financier des systèmes de retraites par
répartition.
3.1.6. Le taux de remplacement
Le taux de remplacement encore appelé taux de pension
net, est compris comme le rapport entre le montant de la retraite et le dernier
salaire. La valeur moyenne minimale de cet indicateur est de 59% pour le
régime de la CRT35. Ce taux comparé au taux de
cotisation qui est de 27% fait constater qu'à long terme, les recettes
de cotisations seront insuffisantes pour le payement des pensions ; ce serait
l'une des causes du déséquilibre financier que connaît
aujourd'hui la CRT. Le tableau suivant montre les valeurs de ces taux au niveau
de la CNSS et dans d'autres pays.
Tableau 7 : Comparaison des taux de remplacement
Pays
|
Régimes
|
Taux de cotisations
|
Annuité
|
Taux de remplacement
|
Togo
|
Régime public (CRT)
|
7%, part salariale 20%, part patronale
|
30 ans
|
80% du dernier salaire
|
Régime privé (CNSS)
|
4%, part salariale 16,5% part patronale
|
30 ans
|
40% de la moyenne des salaires des 3 ou 5
dernières années
|
Cote d'Ivoire
|
Régime public
|
18% (parts salariale et patronale
|
?
|
80% net de 10% sous forme d'impôt sur pension
72% du salaire
|
France
|
Régime public
|
7,85% (part salariale)
|
40 ans
|
78%
|
Maroc
|
Régime public
|
?
|
15 ans
|
50% des 3 derniers salaires
|
Source : construit par nos propres soins.
35 Le taux de pension d'ancienneté ou
proportionnelle est fixé à 2,5%. 15 années de cotisation
équivalent à un taux de 15 x 2,5 = 37,5%. Le taux maximum (non
compris les majorations liées aux différents bonus qui peuvent
être accordés) fixé par le régime est de 80%. La
moyenne de ces deux valeurs donne 58,75% soit 59%.
33
En tenant compte des annuités et / ou des taux de
cotisations, il se révèle que le taux de remplacement offert par
le régime public de retraites au Togo est relativement plus
élevé par rapport à celui du secteur privé
géré par la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale
(CNSS). Pour une retenue de 20,5 le salarié retraité ne pourra
prétendre au maximum que 40% de son salaire moyen des trois (3) ou cinq
(5) dernières années comme pension36, alors que pour
les 27% retenus par la CRT, le taux de pension calculée peut atteindre
le double de ce que la CNSS offre, c'est-à-dire 80% voire 100% du
traitement indiciaire s'il est père de plusieurs enfants mineurs. Par
exemple, un travailleur qui était payé à 200 000 FCFA sur
la base indiciaire dans le secteur public, percevrait à peu près
160 000 FCFA ou plus par mois à sa retraite jusqu'à sa mort. Ce
même travailleur, s'il avait plutôt servi dans le secteur
privé, toucherait moins de 80 000 FCFA par mois. De plus la CRT prend en
compte l'indice de départ et non la moyenne comme le fait la CNSS.
Peuvent s'ajouter à cela les différentes bonifications
accordées par ce régime dans les articles 8 à 16. De
même, ce taux de remplacement est supérieur à celui de la
France quand nous remarquons que le fonctionnaire supporte 7% de retenues et
cotise pendant 30 ans pour bénéficier d'un taux de pension net de
80% alors qu'en France, le fonctionnaire cotise un peu plus (7,85%), et sur une
durée plus longue (40 ans), pour percevoir à sa retraite une
pension moins que ce que reçoit le fonctionnaire togolais. Il ressort
que le taux de remplacement du régime public au Togo est un peu au
dessus de celui de la France. L'on peut conclure que le taux de remplacement au
Togo est l'un des taux les plus élevés.
3.2. Analyse des conditions de l'équilibre
financier
Dans la section qui précède, l'analyse de
l'équilibre financier du régime de la Caisse de Retraites du Togo
est faite individuellement sur chaque déterminant. Ces analyses ont
permis de vérifier la (ou la non) véracité des
hypothèses formulées. A présent, il est question
d'analyser les différentes possibilités d'obtention d'un
équilibre général.
3.2.1. Base théorique du modèle.
Les projections de tendances37 sont les
façons les plus simples de prendre en compte les implications des
évolutions démographiques sans se préoccuper de
l'hétérogénéité des
36 Caisse Nationale de la Sécurité
Sociale (CNSS), Guide de l'assuré social Togo, pp.12, 61-62.
37 Gaël Dupont et al, « Les
modèles de microsimulation dynamique dans l'analyse des réformes
des systèmes de retraites : une tentative de bilan »,
op.cit. pp. 8-10.
34
situations individuelles ni du bouclage
macroéconomique, notamment l'effet de l'évolution des taux de
cotisation, des ratios de dépendance, du niveau des prestations sur la
dynamique économique. Il s'agit d'une approche approximative qui a une
visée principalement illustrative. On fait une hypothèse de
croissance dépendant de l'hypothèse de croissance de la
productivité et d'évolution du chômage et de la population
active. Un cadre économique général est ainsi
dressé à partir d'hypothèses sur l'évolution de
l'âge moyen effectif de départ à la retraite. On
déduit alors l'évolution du ratio de dépendance (rapport
entre le nombre de retraités et le nombre de travailleurs). Compte tenu
d'une hypothèse d'évolution du niveau de vie relatif entre
retraités et actifs occupés (et entre chômeurs et actifs
occupés), on en déduit la part des pensions de retraite (et des
prestations versées aux chômeurs) dans le PIB. Cela fournit une
évaluation simple de l'évolution du poids des retraites pesant
sur les actifs occupés due aux seuls changements
démographiques.
Les projections de tendance permettent néanmoins
d'aborder une formulation simplifiée de l'équilibre des finances
des régimes de retraites. Ce dernier s'écrit : (pension moyenne X
ratio de dépendance) = (taux de cotisation) X (salaire moyen). Le
salaire moyen considéré est le coût du travail (salaire
brut et cotisations patronales). Le taux de cotisation défini ici est un
taux apparent. Il mesure le ratio entre les cotisations sociales versées
et le coût du travail.
Appelons :
Tr : le taux de cotisation pour la retraite,
r : le ratio de dépendance,
ar : le taux de pension net c'est-à-dire le
rapport entre la pension moyenne nette et le salaire moyen net.
A chaque période, on a :
(Pension moyenne nette) = ar X (salaire net moyen). En
posant : pension moyenne nette = pension moyenne38 et Salaire net
moyen = salaire moyen x (1 - tr),
L'équilibre du système de retraites s'écrit
alors : arX (1-tr) X r = tr
Autrement dit : tr = (ar X r) / (1+
ar X r).
38 Cette égalité est
vérifiée pour le cas étudié car il n'y a pas
d'impôt sur la pension.
35
Si (1-á) est la part des salaires dans la valeur
ajoutée, la part des retraites dans le PIB est : (1-á) X tr.
Avec cette relation simple (que l'on peut bien sûr
généraliser un peu, notamment, en prenant en compte d'autres
prestations sociales), on obtient la relation qui décrit la contrainte
comptable à chaque période. Elle montre les conséquences
de l'augmentation du ratio de dépendance (r) du fait du
vieillissement : soit le taux de cotisations augmente, soit l'âge de
départ augmente (r diminue), soit la pension moyenne relative (ar)
diminue.
Cette approche ne décrit pas la réalité
institutionnelle. Elle ne permet pas de prendre en compte la diversité
des situations présentes et futures. Cependant, elle a deux grands
avantages. Le premier est sa simplicité. Le second est qu'elle permet
d'aborder la question des retraites de façon globale et de poser la
problématique essentielle de la répercussion du vieillissement
démographique sur le niveau de vie des actifs et des retraités.
Plus précisément, elle permet de s'extraire d'un débat
purement technique et institutionnel sur les réformes des régimes
et d'évaluer le « triangle des contraintes » du système
de retraite par répartition : le vieillissement se traduira
nécessairement par une augmentation des cotisations sociales et/ou une
diminution du niveau de vie relatif des retraités et/ou un recul de
l'âge de départ à la retraite. La question du choix social
devient effective lorsque l'ampleur des évolutions est chiffrée.
C'est ce que permet cette approche. En France, le Conseil d'Orientation des
Retraites (COR) estime par exemple que le maintien du rapport entre la pension
moyenne nette et le salaire moyen net à son niveau actuel (78 %) suppose
une augmentation du taux de cotisation de 15 points (par rapport au salaire
brut). Pour maintenir ce ratio sans augmenter les cotisations, l'âge de
départ à la retraite doit augmenter de 9 ans.
3.2.2. Application
Considérons l'équation d'équilibre du
système de retraite : ar x (1-tr) x r
=tr.
Le taux de cotisations sociales est de 27% et le taux de
pension net est de 80%. Dans les conditions normales, c'est-à-dire au
cas où les recettes de cotisations sont effectivement recouvrées,
déterminons le rapport démographique (rd).
ar X (1-tr) X r = tr r = tr
/ ar x (1-tr) rd = 1 / r rd = ar x (1-tr) / tr
AN: rd = 0,8(1-0,27)/0.27 rd = 2,17
36
Ce résultat signifie qu'il faut 2,17 cotisants par
retraité pour garder l'équilibre.
l Supposons l'augmentation d'un point le taux de cotisation
avec un maintien du taux de pension net à 80% :
rd = 0.8 (1-0,28)/0,28 rd = 2,06
Si le taux de cotisation augmente d'un point, il faut que
l'effectif des cotisants soit au moins égal au double de celui des
retraités si le taux de pension reste à 80%.
l Supposons que le taux de pension net diminue de cinq (5)
points. Si le taux de cotisation reste à 27%, le rapport
démographique est égal à 2 comme
précédemment.
l Supposons que rd = 1. Si tr reste à 27%, alors ar =
tr/(1-tr) = 37%. Ce résultat signifie que si le nombre de cotisants est
égal à celui des retraités, et que les autorités
décident de maintenir le taux de cotisations à 27%, alors il
faudrait diminuer le taux de pension net de 43 points. Par contre si c'est ar
qui reste maintenu à 80%, alors il faut que tr croisse de 17,5%.
Cette analyse fait remarquer qu'une politique d'abaissement du
taux de pension net est moins efficace que celle de l'accroissement du taux de
cotisations sociales.
A partir de ces exemples, déterminons les
différents rapports démographiques d'équilibre en variant
les taux de cotisation et de pension net :
Tableau 8 : Quelques rapports démographiques
d'équilibre.
ar (en %) tr (en %)
|
70
|
75
|
80
|
27
|
1,89
|
2
|
2,17
|
28
|
1,8
|
1,93
|
2,06
|
29
|
1,71
|
1,84
|
1,96
|
30
|
1,63
|
1,75
|
1,87
|
31
|
1,56
|
1,67
|
1,78
|
32
|
1,49
|
1,59
|
1,7
|
33
|
1,42
|
1,52
|
1,62
|
34
|
1,36
|
1,46
|
1,55
|
35
|
1,3
|
1,39
|
1,49
|
...
|
...
|
...
|
...
|
45
|
0,86
|
0,92
|
0,98
|
Source : Calculs de l'auteur à partir de
l'équation d'équilibre du modèle de projection de
tendance.
37
Le nombre 1,7 par exemple peut être
interprété comme le rapport démographique
d'équilibre lorsque les taux de pension et de cotisations sont
respectivement 80% et 32%. Cela veut dire que les autorités doivent
augmenter le taux de cotisation de 5 points lorsque l'effectif des cotisants
est égal à 1,7 fois celui des retraités, s'ils
décident de maintenir le taux de remplacement à 80%.
L'essentiel à retenir de ce chapitre, c'est que des six
(6) déterminants identifiés, l'âge de retraite et le
rapport démographique constituent les principales variables
d'équilibre financier des systèmes de retraites par
répartition. Bien que le taux de cotisation soit déterminant dans
l'accroissement des recettes, il ne serait pas souhaitable qu'il soit encore
porté à un niveau plus élevé à cause de la
faiblesse du niveau de vie des fonctionnaires. Le dernier chapitre aborde ainsi
les recommandations de politiques économiques pouvant parvenir à
l'équilibre de ce régime de retraite.
38
CHAPITRE IV :
ENSEIGNEMENTS ET SUGGESTIONS
39
Après les différentes analyses qui
précèdent, certaines remarques sont à faire à
propos de la faillite du régime de la Caisse de Retraites du Togo et des
principaux facteurs qui en sont à l'origine. Ce chapitre se propose donc
de présenter les enseignements que l'on peut tirer de cet exemple
togolais, et de faire des suggestions pouvant permettre à ce
régime de rétablir son équilibre financier.
4.1. Enseignements
L'analyse des différents déterminants et des
conditions de l'équilibre financier révèle que le
régime public de retraite au Togo a abordé sa dernière
phase d'évolution, c'est-à-dire la phase de maturité et
d'effondrement à partir de 1998. Depuis cette année là,
les indicateurs financiers et démographiques n'ont cessé de se
détériorer jusqu'aujourd'hui.
L'évolution de ces indicateurs à partir de 1998
ressemble à ce qu'à connu le Chili dans les années
soixante (60) et qui l'a conduit à instaurer en 1981 un nouveau
régime obligatoire de retraite financé par capitalisation. Ce
régime était géré par le secteur privé, mais
complété par un élément public beaucoup moins
important financé par prélèvement. Le tableau suivant
montre l'évolution de certains de ces indicateurs.
40
Tableau 9 : Evolution des rapports « pensionnés /
cotisants » et « Solde financier / recettes totales »
Année
|
Ratio pensionnés / cotisants (en %)
|
Ratio solde financier / Recettes totales (en %)
|
1989
|
14,08
|
?
|
1990
|
15,16
|
?
|
1991
|
16,88
|
?
|
1992
|
17,78
|
22,36
|
1993
|
18,38
|
17,77
|
1994
|
19,22
|
16,75
|
1995
|
20,22
|
26,36
|
1996
|
22,88
|
3,04
|
1997
|
27,64
|
12,00
|
1998
|
29,76
|
-6,8
|
1999
|
31,70
|
-20,03
|
2000
|
38,43
|
-15,96
|
2001
|
47,11
|
4,83
|
2002
|
56,71
|
-48,99
|
2003
|
69,81
|
-58,47
|
2004
|
84,51
|
-77,76
|
2005
|
102,43
|
-74,56
|
2006
|
126,25
|
?
|
Source : Calculs de l'auteur à partir des
données du tableau 8 et des annexes I, II et VI.
L'indicateur « pensionnés / cotisants » est
le symétrique du taux de dépendance. Il montre la croissance du
nombre de pensionnés par rapport à celui des cotisants. Il est
passé de 14 retraités pour 100 cotisants en 1989 à 126
pensionnés pour 100 cotisants en 2006. Le ratio « solde financier /
recettes totales » montre l'évolution des recettes nettes des
dépenses en pourcentage des recettes totales. Globalement, cet
indicateur est passé de 22,36% en 1992 à moins 74,56% en 2005,
une régression qui laisse entrevoir un état défectueux des
finances de la Caisse de Retraites du Togo.
Ces deux indicateurs n'ont pas une grande
interprétation économique, mais ils nous permettent de
déduire une partie de la courbe de cycle de vie du régime de la
CRT.
41
Figure 4 : Cycle de vie du régime de la Caisse de
Retraites du Togo entre 1989 et 2005
Source : Construit par l'auteur à partir des
données du tableau 9.
La croissance rapide des pensionnés par rapport aux
cotisants et le maintien de la proportion du solde financier dans les recettes
totales à une valeur négative entre 1998 et 2005 confirme cet
effondrement.
L'enseignement que l'on peut tirer des analyses
précédentes, c'est que le problème de
déséquilibre financier de la CRT est la résultante de deux
principaux facteurs. D'abord les cotisations qui, parfois ne sont pas
recouvrées en totalité, ou qui sont parfois tardivement
recouvrées. Ensuite, la détérioration du nombre des
cotisants par rapport à celui des retraités due au fait que
l'Etat ne recrute pas au fur et à mesure qu'il y a des départs
à la retraite, et surtout du fait que le statut d'auxiliaires (qui,
parfois peut durer plus d'une dizaine d'années) d'un grand nombre de
fonctionnaires ne les autorise pas à cotiser à la CRT, mais
plutôt à la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale
(CNSS). Par exemple en 2002, sur 44 215 fonctionnaires, seulement 56%
c'est-à-dire 24 853 fonctionnaires étaient titularisés et
cotisaient à la caisse de retraites.
Apparemment tout ce passe comme s'il n'y a aucun
problème de déséquilibre financier car, à part
l'année 2001 où la CRT a accumulé des
arriérés de pensions dont quatre (4) mois sont restés
impayés au jour d'aujourd'hui, elle a continué à payer
normalement les pensions. Ce
42
déséquilibre est masqué par certaines
subventions39 accordées par l'Etat spécialement au
cours de ces deux dernières années comme le montre le tableau
suivant.
Tableau 10 : Les subventions de l'Etat (2005-2006)
Année
|
|
2005
|
|
|
2006
|
|
Montant (en FCFA)
|
17
|
000 000
|
000
|
8
|
000 000
|
000
|
Source : Direction de Recouvrement de la CRT.
Si la CRT continue par fonctionner, c'est grâce à
ces subventions de l'Etat togolais, subventions qui viennent résorber
une partie de sa dette accumulée sur plusieurs années envers la
caisse.
A ces deux facteurs précédemment cités
peut s'ajouter le taux de pension net qui semble être à un niveau
relativement élevé comparativement aux efforts de cotisations des
fonctionnaires.
4.2. Suggestions
Il est à rappeler que bien que le taux de cotisation
soit un important outil de politique financière des systèmes de
retraites comme il s'est révélé dans ce travail, il est
difficile de l'augmenter, d'abord parce qu'il fait parti des plus grands taux
en Afrique et ensuite parce-que le niveau de vie (ou pouvoir d'achat) du
fonctionnaire togolais est l'un des plus bas. C'est pour ces raisons que nos
suggestions qui suivent ont principalement pour but d'améliorer le
rapport de dépendance et le taux de recouvrement des cotisations, et de
réduire les dépenses de pension.
4.2.1. La réforme de la loi
La dernière réforme de la loi remonte à
1991, donc déjà vieille de quinze (15) ans. Il est certain que
les paramètres qui étaient pris en compte dans
l'élaboration de la loi en 1963 et pour sa révision en 1991, ne
sont plus les mêmes aujourd'hui. Par exemple au moment de la
révision de cette loi, le rapport démographique était
à peu près six (6) cotisants pour un retraité ; le solde
financier de 1992 était de 1 401 063 216 FCFA. En bref, les indicateurs
étaient appréciables. Huit (8) ans après cette
révision, c'est-à-dire depuis 1999, où elle est
passée d'une rupture d'équilibre à des accumulations de
déficits, il est indispensable de revoir de nouveau cette loi. Cette
réforme doit concerner :
39 Le terme « subvention » ne semble pas
être approprié, parce que l'Etat a une dette envers la Caisse.
L'abondement des 20% qu'il doit à cette dernière à la fin
de chaque mois et au nom de chaque fonctionnaire tributaire, n'est souvent pas
versé en totalité.
40 Roger Jambu-Merlin, La sécurité
sociale, « Droit des affaires et de l'économie », série
U. Armand colin, Rennes, 1970, p.22.
43
4.2.1.1. Les cotisations des services auxiliaires
Il est vrai que le processus de validation des services
auxiliaires après titularisation des fonctionnaires procure de nouvelles
ressources aux caisses de retraites. Cependant, il serait plus avantageux
à ces dernières qu'une fois admis dans la fonction, que les
intéressés soient automatiquement soumis à la loi tout
comme ceux qui sont déjà titularisés et qu'ils cotisent
dès leur premier salaire, quitte à la CRT de s'engager à
rembourser ces cotisations au cas où ces derniers quittent
prématurément la fonction publique sans être
titularisés. Cette procédure est à la fois dans
l'intérêt du fonctionnaire et des caisses de retraites.
Pour le fonctionnaire, l'un des avantages est qu'il est
exempté de toute pénalité émanant d'un retard de la
demande de validation après titularisation ou nomination prévue
dans l'article 6 de la loi de pensions du régime de la CRT. Pour la CRT
par exemple, d'abord le nombre de cotisants augmente et améliore le
rapport démographique, ensuite, les recettes entrent aussi vite que
prévue. C'est là une occasion de réaliser des
investissements capables de générer de nouvelles ressources
financières.
4.2.1.2. Le cas des fonctionnaires
détachés.
La problématique de la sécurité sociale
en général et de la retraite en particulier, concerne
conjointement les fonctionnaires et leurs employeurs. Tous ces deux principaux
acteurs doivent avoir un strict respect de la loi. Les Institutions et les
Organismes nationaux ou internationaux chez lesquels les fonctionnaires sont
détachés doivent impérativement honorer de leur engagement
de verser leurs parts de cotisation aux caisses de retraites, car les services
rendus par ces fonctionnaires sont en premier lieu au profit de ces derniers.
Le tableau 2 sur les impayés des fonctionnaires en détachement
à la page 27, révèle que seulement pour l'année
2004, la CRT à réalisé un manque d'une valeur de 319 764
796 CFA. La loi doit prévoir des sanctions ou engager des poursuites
à l'encontre de tout employeur ne respectant pas les clauses de cette
loi. C'est de cette façon que la caisse peut procéder en vue
d'obliger ces employeurs à verser leurs parts de cotisations.
4.2.1.3. L'institution d'un régime
complémentaire
Au sens étroit du terme, les régimes
complémentaires ne font pas partie de la sécurité sociale.
Mais comme le remarque Jambu-Merlin40, « ils s'y attachent par
de nombreux éléments
44
techniques (...) et surtout ils marquent une réaction
des salariés contre l'insuffisance de certaines prestations
légales ». Ce sont des régimes qui sont gérés
en répartition de façon paritaire entre employeurs et
employés, estime Valin (2006)41.
Ce régime peut s'appliquer par exemple à
certains corps qui ont un statut particulier autre que la fonction publique et
les contraindre à réaliser des cotisations obligatoires sur la
différence indiciaire sous forme d'épargne individuelle
(capitalisation). Il doit concerner d'abord les enseignants du supérieur
et les magistrats, qui selon leur nouveau statut, peuvent aller jusqu'à
l'indice 4500 au lieu de 2800 qui représente le plafond fixé par
l'administration, ensuite les gardiens de la paix (les policiers), qui ont
aussi bénéficié de ces bonifications indiciaires. Dans le
calcul de la pension, il ne sera plus question de considérer les
nouveaux indices, mais leurs correspondants fixés par le statut
général de la fonction publique. Valin42 ajoute dans
son analyse que ces régimes constituent les principaux paramètres
de l'équilibre des régimes de répartition.
Le régime complémentaire à l'avantage
d'offrir au travailleur la possibilité de cotiser plus pour sa retraite,
évitant ainsi de se retrouver quasiment sans ressources à la
retraite.
4.2.1.4. Le calcul des prestations
Comme nous l'avons remarqué un peu plus haut, le
problème de la Caisse de Retraites du Togo n'est pas uniquement
l'insuffisance des recettes ; c'est également son extrême
générosité à l'endroit des
bénéficiaires. La preuve est que plusieurs personnes souhaitent
travailler dans des institutions et organismes privés, parce-que
là, les salaires sont souvent très élevés
comparativement aux traitements réservés dans le secteur public.
Ces mêmes personnes à leur retraite sont souvent
déçus par les maigres prestations qui leurs sont offertes par
rapport à celles des fonctionnaires retraités ; c'est ce qui est
démonté de la page 35 à 36 de ce document.
Pour l'intérêt du régime et des futurs
retraités, il vaudrait mieux revoir à la baisse ces bonifications
qui ne sont plus possibles d'être exécutées, mais qui sont
de nature à grever les finances de la Caisse.
La question d'allocation de départ prête à
confusion. Est -ce que c'est à une caisse de retraite de `remercier' un
fonctionnaire partant à la retraite, d'avoir travaillé pendant un
certain
41 Gérard VALIN, « la gouvernance
patrimoniale et sociale des systèmes de retraite : enjeux et
actuellement », op.cit., p.3
42 Ibid., p.3
45
nombre d'années dans un secteur ou c'est à
l'employeur de le faire ? Cette prime a été suspendue depuis
1991, mais constitue une dette envers tous ceux qui n'ont pas pu en
bénéficier car, elle reste toujours inscrite dans la loi en ses
articles 14 à 16. Elle a fait l'objet d'un des sujets débattus au
dialogue social tenu le 12 mai 2006 à Lomé entre le gouvernement,
le conseil national du patronat et les organisations syndicales de
travailleurs. Elle peut être estimée à plus de 1,5
milliards de FCFA seulement pour l'année 2006 si elle devait être
payée. Elle devrait être revue à la baisse et de
préférence être à la charge de l'employeur.
4.2.2. Reculer l'âge d'admission à la retraite
et prolonger la durée de cotisation
Le recul de l'âge de la retraite est de la
compétence de l'Etat. Il doit à la fois respecter la politique
d'emploi dont le but serait de réduire au minimum possible le
chômage, et de stabiliser les finances des caisses de retraites, en vue
de garantir la retraite des futures générations. Prenant en
considération le taux de chômage qui, selon les Nations
Unies43 était de 13% en 2003, et dont la tendance est
aujourd'hui à la hausse, de l'augmentation continue de
l'espérance de vie, et enfin du pourcentage de la population togolaise
en âge de travailler cotisant à une caisse de retraite (15%
d'après le rapport qu'a fourni les Nations Unies44), cet
ajustement de l'âge bien qu'inévitable, mérite d'être
fait avec délicatesse.
Le recul de l'âge de retraite dans le cas togolais, pour
un souci à la fois des chômeurs et des futurs retraités ;
pourrait ne concerner seulement que certaines catégories de
fonctionnaires : les cadres supérieurs. En effet, le temps
consacré aux études supérieures retarde l'arrivée
dans la vie active. Cette mesure devait avoir comme effet, la prolongation de
la durée de cotisation des fonctionnaires en activité comme le
souhaitent vivement les spécialistes de la sécurité
sociale.
Il est vérifié que dans certaines professions,
l'on ne devient plus efficace, et donc plus rentable qu'avec le temps. C'est le
cas par exemple des médecins. Quelle justification pourrait-on donner au
fait de demander à ces derniers de prendre leurs retraites à 55
ans comme tout autre fonctionnaire, alors que c'est à ce moment
même que, par leurs expériences, ils peuvent valablement
contribuer au développement socio-économique des nations ? Cette
même interrogation mérite d'être posée au sujet des
autres cadres supérieurs de l'Administration.
43 Nations Unies, Rapport sur la situation sociale
dans le monde 2003, New York, octobre 2003, pp.100, 104.
44 Ibid., p.104.
46
Les enseignants des Universités du Togo et les
Magistrats ont récemment obtenu cette mesure de recul de l'âge de
retraite. Désormais leur âge de retraite peut aller de soixante
(60) à soixante cinq (65) ans selon leur grade. Il faudrait que cette
réforme s'étende aux autres cadres.
Pour la conciliation entre chômage et
sécurité sociale au Togo, l'âge de cessation
d'activité pouvait varier entre 57 et 60 ans selon que le fonctionnaire
de cadre supérieur à une maîtrise (BAC +4) ou un doctorat
(BAC + 7 ou 8), et 65 ans pour les autres cadres dont le diplôme est
supérieur au Doctorat (Maîtres de Conférence, Professeurs
Agrégés et Titulaires etc.). Ce recul de l'âge doit
nécessairement être accompagné d'une prolongation de la
durée de cotisation de deux (2) ou de trois (3) ans, voire plus.
Cette politique est un élément très
important pour la croissance économique ; car elle « entraîne
l'accroissement du PIB, de la masse salariale totale et de l'assiette
d'imposition »45.
4.2.3. Le recrutement et la titularisation des
fonctionnaires
Le recrutement dans la fonction publique est une
nécessité non seulement pour cause des difficultés que
traverse la Caisse de Retraites du Togo, notamment la
détérioration du rapport démographique qui est
passé de 7,1 en 1989 à moins d'un (1) en 2006 selon la tendance,
mais encore, constitue un impératif pour l'administration togolaise,
parce qu'elle en a besoin pour son bon fonctionnement. Les statistiques
montrent que les départs à la retraite ne sont pas comblés
alors que le champ de l'administration continue par s'élargir avec la
création de nouveaux ministères. Par exemple, l'effectif des
fonctionnaires en activité est passé de 35 652 en 1989 à
24 853 en 2002.
Certes, le pays a connu une période creuse avec la
suspension de la coopération avec ces partenaires et bailleurs de fonds
pendant plus d'une décennie, et ainsi à été
contraint de rétrécir encore plus le marché de l'emploi
public. Aujourd'hui les données changent et c'est l'occasion de
redynamiser l'administration avec de nouveaux cadres. Ces nouveaux recrutements
et titularisations combleraient les attentes de la CRT dont le vif souhait est
de voir sa population cotisante augmenter en nombre, une des conditions
déterminantes pour l'équilibre financier des caisses de retraites
en régime de répartition. L'Etat vient d'adopter
45 Banque Mondiale, op.cit., p.46.
47
une mesure salutaire en intégrant près de neuf
mille (9000) auxiliaires au corps des stagiaires de la fonction publique. Cette
mesure a eu un effet immédiat sur les comptes de la Caisse parce que,
bien que ces derniers soient stagiaires, ils ont commencé à
cotiser pour leurs retraites. Cette nouvelle donne aura un impact positif
à moyen terme sur le régime.
Tableau 11 : Evolution du coût annuel des allocations de
départ à la retraite depuis 1992.
Année
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
Montant (en FCFA)
|
467 946 572
|
615 910 719
|
781 772 076
|
753 855 64
|
Année
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999 à 2006
|
Montant (en FCFA)
|
940828 844
|
1 040 224 674
|
962 257 913
|
0
|
Source : Calcul de l'auteur à partir des
données des annexes III et IV.
4.2.4. Le rôle des Institutions de Retraites
La Caisse de Retraites du Togo a acquis son autonomie
financière il y a quinze (15) ans. Cette autonomie lui confère la
responsabilité de gestion de ses ressources ; c'est ce qui la
différencie des caisses de retraites de la plupart des autres pays dont
la gestion relève de la compétence du trésor. Cette
situation l'autorise à avoir la maîtrise et le contrôle de
tous les paramètres, la population cotisante spécialement, et
à faire des analyses périodiques de l'incidence de toutes ces
variables sur ses finances afin de faire des prévisions concrètes
sur l'avenir.
Au vue de l'enseignement titré de ce exemple et des
différentes suggestions faites, il est nécessaire de souligner
que l'Etat reste le principal acteur pouvant oeuvrer pour l'équilibre
recherché Il incombe ainsi aux responsables de cette institution de
retraite d'être en permanente relation avec l'Etat, d'exposer tous les
problèmes qui minent l'avenir de ce régime, afin de les inciter
à prendre au sérieux ces problèmes.
48
CONCLUSION GENERALE
Comme la plupart des régimes de retraites par
répartition, principalement les régimes publics, le régime
de la Caisse de Retraites du Togo se retrouve actuellement dans une situation
délicate. Il est temps que les autorités compétentes du
domaine amorcent le pas des réformes comme l'ont déjà fait
certains pays du monde entier.
Mais, il faut souligner que les conditions de ces
réformes ne sont pas les mêmes dans tous les pays. Si dans
certains de ces pays, à l'instar de la France, il a fallu par exemple
repousser automatiquement l'âge de la retraite à 60 ou à 65
ans, cela ne doit pas forcément être
généralisé pour les autres pays.
Les pays en voie de développement vivent des
réalités assez différentes des pays
développés. Leurs niveaux de chômage sont
élevés, leurs populations sont essentiellement jeunes, les
revenus salariaux sont bas, leurs espérances de vie sont moins
élevées... ; ce qui est généralement le contraire
dans les pays développés. Cela voudrait dire qu'il ne peut
exister un schéma standard de réforme.
L'objectif fixé pour cette recherche était de
contribuer au rétablissement de l'équilibre financier du
régime des pensions de la Caisse de Retraites du Togo.
Spécifiquement, elle se proposait d'analyser les déterminants de
cet équilibre et les conditions d'obtention d'un équilibre
général. Au terme de ce travail, il ressort que le
déséquilibre en question est lié au recouvrement des
cotisations qui n'est pas total, mais surtout à l'effectif des
retraités qui a tendance à dépasser celui des cotisants,
dégradant ainsi le rapport démographique. Peut s'ajouter à
ces deux facteurs, le taux de pension qui semble être élevé
en comparaison avec le taux et l'annuité de cotisation du
fonctionnaire.
Pour rétablir cet équilibre financier, la CRT
doit nécessairement réaménager la loi n° 91-11 du 23
mai qui régit le régime des pensions civiles et militaires. Il
est aussi important de reculer l'âge d'admission à la retraite en
l'accompagnant d'une prolongation de la durée de cotisation pour une
pension à taux plein, de recruter des fonctionnaires, et surtout de
titulariser certains fonctionnaires stagiaires en vue d'améliorer le
rapport démographique. Ces mesures nécessitent l'implication de
l'Etat.
Cette oeuvre produite n'est pas une oeuvre exhaustive. Elle
sert de base pour une recherche
ultérieure plus approfondie, notamment sur les
possibilités, les avantages et les
inconvénients à
moyen et à long termes de la mise en place d'un système mixte de
retraites.
49
Ce dernier est perçu comme un système
médian entre la capitalisation et la répartition, la
première étant entendue comme le système dans lequel les
cotisations de chaque assuré sont placées sur le marché
financier ; le capital ainsi constitué permet ultérieurement de
verser au retraité une rente viagère.
50
ANNEXES
51
Annexe I : Evolution des recettes de 1992 a 1998
N°
|
LIBELLES
|
|
1992
|
|
|
1993
|
|
|
1994
|
|
|
1995
|
|
|
1996
|
|
|
1997
|
|
|
1998
|
|
70
|
Produits Techniques
|
5
|
880
|
326
|
746
|
6
|
502
|
632
|
842
|
7
|
586
|
492
|
635
|
8
|
828
|
975
|
208
|
9
|
038
|
694
|
412
|
8
|
467
|
552
|
276
|
8
|
777
|
289
|
948
|
7010
|
Retenues sur salaire (7%)
|
1
|
578
|
046
|
500
|
1
|
635
|
521
|
119
|
1
|
841
|
463
|
742
|
1
|
965
|
315
|
568
|
1
|
604
|
864
|
440
|
1
|
976
|
945
|
115
|
1
|
618
|
841
|
823
|
701105
|
Retenues salariales des FAT
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
514
|
473
|
701
|
|
-
|
|
|
|
372
|
973
|
226
|
701200
|
Retenues rétroactives
|
|
192
|
081
|
633
|
|
58
|
418
|
604
|
|
245
|
886
|
428
|
|
501
|
145
|
415
|
|
385
|
607
|
581
|
|
390
|
275
|
711
|
|
519
|
877
|
584
|
7015
|
Contributions patronales (20%)
|
4
|
107
|
653
|
677
|
4
|
787
|
622
|
053
|
5
|
492
|
467
|
815
|
6
|
335
|
473
|
217
|
6
|
506
|
600
|
194
|
6
|
100
|
044
|
610
|
6
|
265
|
127
|
157
|
708
|
Autres produits techniques
|
|
2
|
544
|
936
|
|
21
|
071
|
066
|
|
6
|
674
|
650
|
|
27
|
041
|
008
|
|
27
|
148
|
496
|
|
|
286
|
840
|
|
|
470
|
158
|
71
|
Recettes de Productions
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
|
236
|
000
|
|
10
|
818
|
705
|
|
|
167
|
000
|
77
|
Intérêts et dividendes
reçus
|
|
385
|
845
|
828
|
|
328
|
753
|
073
|
|
189
|
387
|
844
|
|
134
|
170
|
878
|
|
132
|
158
|
292
|
|
147
|
397
|
611
|
|
196
|
730
|
773
|
78
|
Produits exceptionnels
|
|
-
|
|
|
|
4
|
236
|
758
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
607
|
724
|
266
|
|
198
|
910
|
669
|
|
4
|
158
|
494
|
|
TOTAL
|
6
|
266
|
172
|
574
|
6
|
835
|
622
|
673
|
7
|
775
|
880
|
479
|
8
|
963
|
146
|
086
|
9
|
778
|
812
|
970
|
8
|
824
|
679
|
261
|
8
|
978
|
346
|
215
|
Source : Agence Comptable de la CRT. NB :
- : Pas de recettes
52
Annexe II : Evolution des recettes de 1999 à 2005.
N°
|
LIBELLES
|
|
1999
|
|
|
2000
|
|
|
2001
|
|
|
2002
|
|
|
2003
|
|
|
2004
|
|
|
2005
|
|
70
|
Produits Techniques
|
6
|
627
|
753
|
013
|
8
|
301
|
425
|
541
|
6
|
798
|
765
|
032
|
7
|
678
|
303
|
495
|
7
|
584
|
528
|
704
|
7
|
168
|
967
|
221
|
7
|
911
|
714
|
472
|
|
Retenues salariales & CBG
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Retenues salariales & CBA
|
6
|
200
|
000
|
000
|
7
|
593
|
673
|
666
|
6
|
105
|
693
|
045
|
6
|
484
|
069
|
919
|
6
|
266
|
237
|
670
|
6
|
117
|
470
|
675
|
6
|
656
|
256
|
094
|
|
Retenues salariales & CMDN
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Retenues salariales & COD
|
|
299
|
998
|
282
|
|
369
|
431
|
616
|
|
334
|
229
|
637
|
|
195
|
344
|
210
|
|
377
|
472
|
896
|
|
332
|
025
|
871
|
|
297
|
672
|
752
|
|
Retenues rétroactives
|
|
127
|
754
|
731
|
|
338
|
320
|
259
|
|
358
|
842
|
350
|
|
998
|
889
|
366
|
|
940
|
818
|
138
|
|
719
|
470
|
675
|
|
957
|
785
|
626
|
|
Autres produits
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
9
|
797
|
577
|
71
|
Recettes de Productions
|
|
|
36
|
500
|
|
|
47
|
500
|
|
|
203
|
000
|
|
|
58
|
000
|
|
|
7
|
500
|
|
|
30
|
000
|
|
|
550
|
000
|
77
|
Intérêts et dividendes
reçus
|
|
156
|
045
|
098
|
|
145
|
121
|
300
|
|
125
|
297
|
793
|
|
107
|
448
|
846
|
|
81
|
876
|
407
|
|
97
|
288
|
827
|
|
126
|
336
|
483
|
78
|
Produits exceptionnels
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
22
|
190
|
995
|
|
TOTAL
|
6
|
783
|
834
|
611
|
8
|
446
|
594
|
341
|
6
|
924
|
265
|
825
|
7
|
785
|
810
|
341
|
7
|
666
|
412
|
611
|
7
|
266
|
286
|
048
|
8
|
070
|
589
|
527
|
Source : Agence Comptable de la CRT.
NB : - : Pas de recettes
: Les valeurs inscrites sur la ligne « Retenues salariales
& CBA » sont la somme des recettes des « Retenues Salariales
& CBG », « Retenues Salariales & CBA » et «
Retenues Salariales & CMDN ».
53
Annexe III : Evolution des dépenses de 1992 a 1998
N°
|
LIBELLES
|
|
1992
|
|
|
1993
|
|
|
1994
|
|
|
1995
|
|
|
1996
|
|
|
1997
|
|
|
1998
|
|
60
|
Charges Techniques
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
603000
|
Allocations de départ
|
|
467
|
946
|
572
|
|
615
|
910
|
719
|
|
781
|
772
|
076
|
|
753
|
855
|
640
|
|
940
|
828
|
844
|
1
|
040
|
224
|
674
|
|
962
|
257
|
913
|
603100
|
Pensions de retraites et accessoires
|
4
|
211
|
964
|
248
|
4
|
800
|
548
|
861
|
5
|
249
|
631
|
165
|
5
|
253
|
407
|
372
|
6
|
202
|
153
|
793
|
5
|
917
|
770
|
331
|
7
|
768
|
335
|
686
|
603800
|
Remboursement de retenues pour pension.
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
|
-
|
|
|
-
|
|
|
|
|
259
|
608
|
|
-
|
|
|
|
27
|
634
|
804
|
605
|
Assistance aux adhérents
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
|
-
|
|
|
15
|
311
|
299
|
|
29
|
999
|
499
|
|
37
|
610
|
507
|
|
25
|
542
|
774
|
61
|
Matières et fournitures
consommées
|
|
2
|
223
|
271
|
|
6
|
740
|
959
|
|
7
|
453
|
353
|
|
10
|
407
|
677
|
|
105
|
363
|
087
|
|
78
|
653
|
780
|
|
93
|
432
|
236
|
62
|
Transports consommés
|
|
9
|
740
|
617
|
|
8
|
094
|
280
|
|
23
|
120
|
211
|
|
5
|
428
|
249
|
|
6
|
704
|
185
|
|
9
|
980
|
360
|
|
12
|
182
|
200
|
63
|
Autres services consommés
|
|
20
|
480
|
759
|
|
17
|
099
|
743
|
|
60
|
948
|
310
|
|
110
|
908
|
046
|
|
107
|
596
|
128
|
|
131
|
226
|
579
|
|
149
|
818
|
992
|
64
|
Charges et pertes diverses
|
|
6
|
353
|
581
|
|
4
|
449
|
403
|
|
42
|
113
|
295
|
|
53
|
958
|
690
|
|
49
|
378
|
783
|
|
59
|
164
|
122
|
|
46
|
241
|
585
|
65
|
Frais de personnel
|
|
142
|
255
|
162
|
|
157
|
774
|
938
|
|
258
|
034
|
214
|
|
318
|
498
|
659
|
|
359
|
404
|
071
|
|
366
|
297
|
604
|
|
367
|
361
|
140
|
67
|
Charges financières
|
|
|
598
|
800
|
|
2
|
524
|
286
|
|
3
|
833
|
520
|
|
|
600
|
477
|
|
1
|
818
|
359
|
|
4
|
631
|
097
|
|
11
|
090
|
253
|
68
|
Charges exceptionnelles
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
|
-
|
|
|
-
|
|
|
1
|
584
|
462
|
995
|
|
38
|
185
|
085
|
|
32
|
278
|
295
|
69
|
Dotations aux
amortissements.
et aux provisions.
|
|
3
|
546
|
348
|
|
7
|
953
|
260
|
|
46
|
324
|
119
|
|
77
|
750
|
180
|
|
94
|
031
|
680
|
|
81
|
728
|
830
|
|
93
|
349
|
481
|
|
TOTAL
|
4
|
865
|
109
|
358
|
5
|
621
|
096
|
449
|
6
|
473
|
230
|
263
|
6
|
600
|
126
|
289
|
9
|
482
|
001
|
032
|
7
|
765
|
472
|
969
|
9
|
589
|
525
|
359
|
Source : Agence Comptable de la CRT. NB : - : Pas
de dépenses
54
Annexe IV : Evolution des dépenses de 1999 a 2005
N°
|
LIBELLES
|
|
|
1999
|
|
|
2000
|
|
|
2001
|
|
|
2002
|
|
|
2003
|
|
|
2004
|
|
|
2005
|
60
|
Charges Techniques
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
603000
|
Allocations de départ
|
|
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
-
|
|
|
|
-
|
603100
|
Pensions de retraites et accessoires
|
7
|
297
|
269
|
471
|
8
|
951
|
000
|
000
|
5
|
806
|
454
|
537
|
10
|
810
|
956
|
347
|
11
|
500
|
789
|
756
|
12
|
259
|
732
|
770
|
13
|
250
|
000
|
000
|
603800
|
Remboursement de retenues pour pension.
|
|
22
|
341
|
606
|
|
25
|
000
|
000
|
|
11
|
582
|
709
|
|
25
|
413
|
672
|
|
|
|
-
|
|
35
|
665
|
000
|
|
107
|
080
|
000
|
605
|
Assistance aux adhérents
|
|
17
|
941
|
238
|
|
31
|
035
|
240
|
|
|
400
|
000
|
|
31
|
045
|
587
|
|
3
|
451
|
690
|
|
12
|
936
|
180
|
|
22
|
147
|
800
|
61
|
Matières et fournitures
consommées
|
|
88
|
836
|
015
|
|
75
|
251
|
076
|
|
85
|
242
|
183
|
|
79
|
834
|
701
|
|
83
|
493
|
593
|
|
75
|
607
|
280
|
|
87
|
102
|
392
|
62
|
Transports consommés
|
|
2
|
617
|
900
|
|
|
45
|
000
|
|
6
|
033
|
300
|
|
6
|
033
|
300
|
|
|
173
|
000
|
|
|
150
|
000
|
|
3
|
982
|
700
|
63
|
Autres services consommés
|
|
103
|
160
|
893
|
|
59
|
690
|
833
|
|
74
|
354
|
725
|
|
99
|
817
|
791
|
|
53
|
562
|
894
|
|
44
|
569
|
985
|
|
79
|
708
|
214
|
64
|
Charges et pertes diverses
|
|
70
|
273
|
120
|
|
58
|
889
|
025
|
|
58
|
867
|
086
|
|
53
|
964
|
762
|
|
51
|
200
|
893
|
|
53
|
540
|
180
|
|
54
|
384
|
806
|
65
|
Frais de personnel
|
|
365
|
181
|
412
|
|
376
|
592
|
000
|
|
394
|
350
|
171
|
|
402
|
943
|
777
|
|
396
|
916
|
758
|
|
393
|
085
|
615
|
|
426
|
440
|
741
|
67
|
Charges financières
|
|
59
|
052
|
119
|
|
105
|
691
|
962
|
|
61
|
831
|
107
|
|
21
|
489
|
283
|
|
1
|
100
|
131
|
|
5
|
116
|
399
|
|
|
|
|
68
|
Charges exceptionnelles
|
|
15
|
044
|
156
|
|
11
|
625
|
312
|
|
10
|
362
|
916
|
|
8
|
835
|
940
|
|
7
|
900
|
511
|
|
|
34
|
670
|
|
22
|
454
|
836
|
69
|
Dotations aux
amortissements.
et aux provisions
|
|
101
|
116
|
320
|
|
100
|
000
|
000
|
|
80
|
327
|
634
|
|
60
|
286
|
528
|
|
50
|
695
|
334
|
|
36
|
093
|
671
|
|
34
|
940
|
835
|
|
TOTAL
|
8
|
142
|
834
|
250
|
9
|
794
|
820
|
448
|
6
|
589
|
806
|
368
|
11
|
600
|
621
|
688
|
12
|
149
|
284
|
560
|
12
|
916
|
531
|
750
|
14
|
088
|
242
|
324
|
Source : Agence Comptable de la CRT. NB : - : Pas
de dépenses
55
Annexe V : Récapitulatif de l'effectif des retraites de
1989 a 2006
Années
|
Départs civils à la retraite
|
Départs militaires à la retraite
|
Total des départs
|
Effectif cumulé des départs
|
1989
|
-
|
-
|
-
|
5020
|
199
|
184
|
151
|
335
|
5 355
|
1991
|
221
|
232
|
453
|
5 808
|
1992
|
233
|
168
|
401
|
6 209
|
1993
|
252
|
0
|
252
|
6 461
|
1994
|
359
|
0
|
359
|
6 820
|
1995
|
297
|
0
|
297
|
7 117
|
1996
|
422
|
496
|
918
|
8 035
|
1997
|
443
|
1 073
|
1 516
|
9 551
|
1998
|
589
|
0
|
589
|
10 140
|
1999
|
554
|
350
|
904
|
11 044
|
2000
|
617
|
308
|
925
|
11 969
|
2001
|
854
|
293
|
1 147
|
13 116
|
2002
|
722
|
255
|
977
|
14 093
|
2003
|
888
|
553
|
1 441
|
15 534
|
2004
|
1 091
|
187
|
1 278
|
16 812
|
2005
|
1 181
|
224
|
1 405
|
18 217
|
2006
|
1 693
|
163
|
1 856
|
20 073
|
Source : C R T - Direction de Recouvrement -
56
Annexe VI : Evolution du rapport démographique des
fonctionnaires civils et militaires
Année
|
Fonctionnaires en activité
(a)
|
Départ cumulé à la retraite
(b)
|
Rapport démographique (a/b)
|
1989
|
35 652
|
5020
|
7,1
|
1990
|
35 317
|
5 355
|
6,59
|
1991
|
34 418
|
5 808
|
5,92
|
1992
|
34 927
|
6 209
|
5,62
|
1993
|
35 148
|
6 461
|
5,44
|
1994
|
35 488
|
6 820
|
5,2
|
1995
|
35 541
|
7 117
|
4,99
|
1996
|
35 118
|
8 035
|
4,37
|
1997
|
34 556
|
9 551
|
3,62
|
1998
|
34 073
|
10 140
|
3,36
|
1999
|
34 837
|
11 044
|
3,15
|
2000
|
*
|
11 969
|
*
|
2001
|
*
|
13 116
|
*
|
2002
|
24 853
|
14 093
|
1.77
|
2003
|
*
|
15 534
|
*
|
2004
|
*
|
16 812
|
*
|
2005
|
*
|
18 217
|
*
|
2006
|
*
|
20 073
|
*
|
Source : C R T - Direction de Recouvrement - NB :
* : Données non disponibles.
57
Annexe VII : Exemple de calcul d'une pension de retraite
M. KOFFI est un fonctionnaire de la catégorie A1, en
service au ministère des finances, admis à la retraite pour 30
ans de services effectifs ; sa pension sera donc une pension
d'ancienneté. Son indice de départ à la retraite est de
2500 ; il a huit enfants, dont six mineurs de moins de vingt ans.
Sachant que la valeur annuelle de l'indice est de 873 ,79
calculer sa pension de retraite.
Le pourcentage de liquidation = 30 x 2,5·% = 75%
La pension principale annuelle (ou PP) = 2500 x 873,79 x 75%
= 1 638 356,
soit 136 530 F par mois.
* La majoration annuelle pour enfants (ou E) = 1 638 356 F x
25%
= 409 589 F,
soit 34 132 F par mois.
* Les allocations familiales par an ( ou A ) = 2000 x 12 x 6
= 144 000 F
soit 12 000 par moi
* La pension totale mensuelle de KOFFI = PP+ E+A
= 136 530+34 132+12 000
= 182 662 F.
Si c'est une retraite proportionnelle, il n'y a pas de
majoration pour enfants ; on aura donc : PP + A = 136 530 + 12 000
= 148 530 F.
58
Annexe VIII : PARAMETRES DE PILOTAGE DES REGIMES DE
RETRAITRE
|
Critères d'équilibre de rendement
|
Régimes gérés en:
|
Politique d'entreprise, incidences et Gestion Rh
concernés:
|
Numéro du critère
|
Définition du critère
|
Répartition
|
Capitalisation
|
Données Démographiques (1)
|
1
|
Nombre de cotisants du régime
|
x
|
X
|
Recrutement
|
1,1
|
Structure démographique du régime
(répartition par âge et par sexe)
|
x
|
X
|
Gestion de critère
|
1,2
|
Tables de mortalité / Survie (espérance de vie aux
différents âges)
|
x
|
X
|
-
|
1,3
|
Age moyen d'entrée dans la vie active
|
x
|
X
|
Recrutement et formation
|
1,4
|
Age moyen de départ en retraite
|
x
|
X
|
Fin de carrière et préretraite
|
1,5
|
Taux de fécondité
|
x
|
X
|
-
|
1,6
|
Mouvements migratoires
|
x
|
X
|
-
|
1,7
|
Rapport démographique (rapport du nombre d'actifs au
nombre de retraités)
|
x
|
X
|
-
|
Cotisations
(2, 3)
|
2
|
Nombre de retraités / actifs
|
x
|
X
|
Fin de carrière
|
3
|
Montants des cotisations des actifs
|
x
|
X
|
Rémunération = assiette et contrôle
|
3,1
|
Salaire (ou revenu) brut moyen
|
x
|
X
|
Formes de rémunération
|
3,2
|
Taux de cotisation moyen / régime
|
x
|
X
|
Négociation collective
|
3,3
|
Taux d'activité de la population par âge et par
sexe
|
x
|
X
|
Recrutement et gestion de carrière
|
3,4
|
Taux de chômage sectoriel / (par âge et par
sexe)
|
x
|
X
|
Licenciements individuels / collectifs
|
Prestations (4, 5)
|
4
|
Montant des retraites à payer / régime
|
x
|
X
|
Contrôle des régimes généraux /
spécifiques
|
4,1
|
Taux de remplacement / salaire
|
x
|
X
|
Rémunération différée par
catégories
|
5
|
Durée moyenne des cotisations des actifs
|
x
|
X
|
Politique d'emploi
|
Gestion financière
(6, 7, 8)
|
6
|
Rendement des placements / risques
|
-
|
X
|
Contrôle des placements / gouvernance sociale
|
7
|
Taux de dépréciation monétaire (taux
d'inflation)
|
x
|
X
|
-
|
8
|
Taux d'intérêt réel net d'inflation
|
-
|
X
|
-
|
Source : Gérard VALIN, La gouvernance patrimoniale et
sociale des systèmes de retraite : enjeux et actualité. (
www.controloretauditor.com/controloretauditor/files/DOCSALA.doc
)
59
Annexe IX : ORGANISATION D'UN REGIME DE RETRAITE A COTISATIONS
DEFINIES.
![](Analyse-des-conditions-d-equilibre-financier-d-un-systeme-de-retraite-par-repartition-cas-du-re4.png)
Capitalisation individuelle
Capitalisation collective
Régimes à cotisations
définies
Paiement de cotisations par l'employeur et par le
salarié à un organisme assureur externe
L'organisme assureur constitue des provisions
mathématiques investies en actifs
![](Analyse-des-conditions-d-equilibre-financier-d-un-systeme-de-retraite-par-repartition-cas-du-re5.png)
Pour chaque organisme assuré, les cotisations sont
capitalisées sur un compte individuel
Au moment du départ en retraite, le capital
accumulé est converti en rente viagère
Au moment du départ en retraite, le nombre de points
acquis permet de déterminer le montant de la rente
(par la valeur du point)
Pour chaque assuré, les cotisations sont converties en
points
Service de la rente
Reversion
60
BIBLIOGRAPHIE
Koné Soungalo (2005), « La
retraite, un cauchemar », Dossiers : Société. (
www.afrology.com/soc/retraite.html)
61
1. OUVRAGES CONSULTES
Alexandre Collard et Arnaud Mezieres (1988),
« Retraite : doux mirage du statu quo », Actuaire IAF,
IEM-ACTUARIA SA.
Anne-Marie Guillemard (2003), « L'âge
de l'emploi : les sociétés à l'épreuve du
vieillissement », Armand Colin (Editeur), Paris, collection U.
sociologie.
Banque Mondiale (1994), « La crise du
vieillissement, mesures destinées à protéger les personnes
âgées et à promouvoir la croissance »,
Washington.
Bassabi Kagbara (1986), « La
sécurité sociale des fonctionnaires au Togo », extrait
des annales de l'université du Bénin- Lomé, série
Droit-Economie.
BIT (2000), « La sécurité
sociale pour la majorité exclus : étude de cas dans les pays en
développement », sous la direction de Wouter Van Ginneken,
Genève, (1ère édition).
C. N. S. S., « Guide de l'assuré
social Togo », pp.12, 61-62.
Gaël Dupont*, Cyrille Hagneré et Vincent
Touzé (2003), « Les modèles de microsimulation
dynamique dans l'analyse des réformes des systèmes de retraites :
une tentative de bilan », France, n° 2003-10, (www.ofce.sciences
-po.fr/pdf/dtraval/wp2003-10.pdf
ou
www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/3-80.pdf).
Gérad Valin (2006), « la
gouvernance patrimoniale et sociale des systèmes de retraite : enjeux et
actuellement », Paris.
Jacques Berthelot (1999), « l'avenir des
retraites : les régimes par capitalisation contre la croissance et la
solidarité », Economie & Finance. Société,
France.
Jean-François Estienne (1999), «
Réforme et avenir des retraites : les enseignements de l'exemple
japonais », Revue d'économie financière, Paris.
JORT (1991), « Loi n°91-11 du 23
mai 1991 fixant le régime des pensions de la Caisse de Retraites du Togo
», Lomé.
62
Léon Walras (1984), «
Elément d'économie politique », in Michel Albert,
encyclopédie économique, Douglas Greenwald, éd. Economica,
Paris.
Malcolm Gillis et al (1998), « Economie
du développement », Nouveaux horizons, Belgique, (4è
édition).
Mohamed-Sad Ouro-Sama (1999), « Etude
pour une gestion optimale des caisses de retraites : cas de la caisse de
Retraites du Togo ».
Nations Unies (2003), « Rapport sur la
situation sociale dans le monde 2003 », New York.
Robert Palacios (1997), « Entretien sur
la privatisation des régimes de retraite », in Perspectives
économiques : Revue électronique de l'USIA, volume 2,
n°1.
Roger Jambu-Merlin (1970), « La
sécurité sociale », Rennes, Armand colin, p.22, «
Droit des affaires et de l'économie », série U.
Yawo Dedjeh (2005), « Rapport sur les
conditions de retour à l'équilibre financier du régime de
la Caisse de Retraites du Togo ».
2. OUVRAGES DE REFERENCE
A.I.S.S. (1997), « Etudes et Recherches
n°37 : Préserver les retraites : option pour une bonne
réforme », Genève.
A.I.S.S. (1996), « Financement de la
sécurité sociale : problème et perspective »,
(première édition).
A.I.S.S., « La sécurité
sociale, ratios économiques et de gestion », (2è monture
suite à la réunion de BAMAKO).
Akouété Kouevi (1983), «
La sécurité sociale au Togo : problème de l'extension de
la sécurité sociale », Lomé.
Esso Kossi Batako (1985), « Le
régime des pensions des travailleurs salariés au Togo »,
Lomé.
G. Ayeva (1995), «
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