II.1.1.5- Salinité
La salinité est certainement le facteur
physique dont les variations sont les plus rapides. Elle est
déterminée essentiellement par les débits fluviaux et,
à un degré moindre par le cycle et le coefficient des
marées surtout pendant l'étiage (in Pasquaud,
2006).
L'évolution interannuelle de la salinité
de la Casamance est marquée par une croissance graduelle de 1969
à 1984. Cette salinité dont la valeur maximale était
inférieure à 20 en 1969, a dépassée 100 en 1984
dans l'estuaire avec une valeur maximale intermédiaire entre ces deux
années en 1978. Les salinités atteintes en 1984 dans l'estuaire
et qui dépassent largement celle de la mer (35-36) traduisent une
sursalinisation de l'estuaire de la Casamance avec un gradient de
salinité positif de l'aval vers l'amont (estuaire inverse), figure
3.
Devant ce phénomène de sursalinisation,
l'évolution de la salinité de la Casamance était devenue
préoccupante pour plusieurs auteurs (Le Reste 1983 ; Albaret, 1984, 1987
; Pagès & Debenay, 1987 ; Bassel, 1993).
Dès la fin de l'hivernage de 1983, Le Reste
(1983) constatait un double fait, jamais observé depuis le début
du siècle en Casamance, en fin de saison des pluies:
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Figure 4 : Les grandes catégories
écologiques dans les peuplements de poissons des milieux estuariens et
lagunaires d'Afrique de l'Ouest (in Albaret, 1999).
APL: abondances des populations lagunaires # : rares,
##abandantes, ### très abondantes; R : reproduction lagunaire ; DL :
distribution lagunaire V = vaste, L = limitées, S = saisonnière,
P = permanente ; E = euryhalinité # faible, ## forte, ###
quasi-totale.
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une salinité supérieure à celle
de l'eau de mer tout le long de la Casamance, au moins jusqu'à
Diattakounda,
- un gradient de salinité positif de l'aval
vers l'amont.
Cette situation a été ensuite
confirmée par les travaux d'Albaret (1984) qui avait dressé un
profil longitudinal de la salinité montrant une allure exponentielle du
moins de l'embouchure jusqu'à Sédhiou (avec une salinité
de 120).
Cette salinité a ensuite
légèrement baissée en 2005, par rapport à
l'année 1984 (figure 3) qui a été marquée par une
sécheresse ayant entraînée une forte baisse de la
pluviométrie au Sénégal en particulier et pratiquement
dans toute la sous région. L'évolution mensuelle de la
salinité montre trois importantes variations. A l'exception de
l'année 1969, les salinités maximales annuelles correspondent
à celles du mois de mai, par contre les salinités minimales
annuelles ont été mesurées en octobre quelle que soit
l'année. Le mois de février est caractérisé par des
salinités moyennes intermédiaires entre octobre et mai (figure
3). Ces observations nous permettent de subdiviser l'année en trois
périodes caractérisées par des salinités
particulières.
· Une saison correspondant au mois d'octobre et
caractérisée par les salinités minimales
annuelles.
· Une saison correspondant au mois de
février symbolisée par les salinités moyennes
annuelles.
· Une saison de mai marquée par les
maxima annuels de la salinité.
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