II.10.1 Recommandations de l'AAP [AAP;1992]
L'approche de l'AAP suggérait un dépistage
recto-vaginal de colonisation à SGB à la fin du deuxième
trimestre de grossesse. Si les mères étaient identifiées
comme colonisées et avaient au moins un autre facteur de risque, l'AAP
recommandait une administration intrapartum d'antibiotique.
II.10.2 Recommandations de l'ACOG [ACOG;1992]
En 1992, l'ACOG a publié des recommandations assez
différentes pour l'identification et le traitement des mères des
enfants à risque de développer une infection précoce.
L'ACOG recommandait de ne pas faire de dépistage prénatal de
colonisation et de traiter toutes les mères présentant des
facteurs de risque de
Portage vaginal et profil de sensibilité du
Streptococcus agalactiae aux antibiotiques chez la femme enceinte à
HGOPY
transmission materno-foetale (accouchement
prématuré, rupture prolongée des membranes, fièvre,
signes de chorio-amniotite, grossesse multiple, antécédents
d'infections à streptocoques du groupe B).
II.10.3 Recommandations de la SOGC [JOGC;2004]
La SOGC quand à elle recommandait un dépistage
de l'infection à streptocoques du groupe B entre la 35e et la 37e
semaine de gestation, au moyen d'une mise en culture effectuée à
partir d'un écouvillonnage de la région vaginale, en premier
lieu, et de la région rectale par la suite.
Ensuite une API est administrée à toutes les
femmes diagnostiquées positives au SGB ou ayant un des facteurs de
risque suivant : accouchement prématuré, rupture prolongée
des membranes, fièvre, signes de chorio-amniotite, grossesse multiple,
antécédents d'infections à streptocoques du groupe B
L'efficacité de toutes ces stratégies a
été évaluée et leurs discordances d'attitude ont
conduit à une certaine confusion. En 1996, le CDC publiait des
recommandations reflétant un compromis raisonnable entre ces
différents types de stratégies [CDC;1996].
II.10.4 Recommandations de la CDC [Baker CJ;1990]
A l'issu donc des multiples confrontations dans les choix de
stratégies, le CDC recommande ceci :
Les obstétriciens, en collaboration avec les
laboratoires et les maternités, doivent adopter une stratégie de
prévention de l'infection néonatale précoce à
SGB.
Quelle que soit la stratégie suivie,
1) les femmes enceintes présentant une
bactériurie à SGB, symptomatique ou non, doivent être
traitées au moment du diagnostic et recevoir une
antibioprophylaxie intrapartum;
2) toutes les femmes ayant déjà eu un
nouveau-né infecté par un SGB et
3) toutes les femmes accouchant avant 37 semaines de gestation
devraient aussi
Portage vaginal et profil de sensibilité du
Streptococcus agalactiae aux antibiotiques chez la femme enceinte à
HGOPY
recevoir une antibioprophylaxie intrapartum. Pour ces
patientes, les cultures de dépistage sont inutiles.
Ensuite, une des deux alternatives suivantes est proposée
: y' Approche basée sur le dépistage (premier
choix)
Un dépistage ano-vaginal est réalisé chez
toutes les femmes entre les 35-37èmes semaines. Si la culture est
positive, on administre des antibiotiques pendant le travail. Si le statut de
colonisation est inconnu, une antibioprophylaxie intrapartum s'impose en
présence d'un état fébrile (> à 38°C) ou
d'une rupture de la poche des eaux de plus de 18 heures.
![](Portage-vaginal-et-profil-de-sensibilite-du-streptocoque-du-groupe-b-chez-la-femme-enceinte--l-h3.png)
Figure i: Approche basée sur un
dépistage à 35-37 semaines de gestation
? Approche basée sur les facteurs de risque
(alternative acceptable)
En plus des trois situations décrites
précédemment, une antibioprophylaxie est aussi indiquée
chez toutes les parturientes qui présentent au moins un des facteurs de
risque suivants : rupture de la poche des eaux de plus de 18 heures ou
température > à 38°C.
![](Portage-vaginal-et-profil-de-sensibilite-du-streptocoque-du-groupe-b-chez-la-femme-enceinte--l-h4.png)
Portage vaginal et profil de sensibilité du
Streptococcus agalactiae aux antibiotiques chez la femme enceinte à
HGOPY
Figure ii: Approche basée sur les
facteurs de risque
Les propositions d'antibioprophylaxie intra partum
(tableau 2)
Les recommandations du CDC pour l'API sont les suivantes: soit
la pénicilline G en iv, 5 millions U initialement en début de
travail et puis 2,5 millions U toutes les 4 heures jusqu'à
l'accouchement, soit l'ampicilline iv (2 g initialement suivis de 1 g toutes
les 4 heures). La préférence est donnée à la
pénicilline pour son spectre d'activité plus étroit et
à moindre risque de
sélectionner des résistances.
Pour les patientes allergiques à la pénicilline,
la clindamycine (900 mg iv toutes les 8 heures) ou l'érythromycine (500
mg en iv toutes les 6 heures) peuvent être utilisées. Les femmes
recevant déjà des antibiotiques actifs sur le SGB pour le
traitement d'une chorio-amniotite par exemple, ne doivent plus recevoir un
traitement complémentaire par la pénicilline.
Portage vaginal et profil de sensibilité du
Streptococcus agalactiae aux antibiotiques chez la femme enceinte à
HGOPY
Tableau 2: Traitements recommandés pour
l'antibioprophylaxie intrapartum
Recommandé
|
|
|
Pénicilline G, 5 mU en IV initialement et puis 2,5 mU
en IV toutes les 4 heures jusqu'à l'accouchement
|
Alternative
|
|
|
Ampicilline, 2 g en IV initialement, et puis 1 g en IV toutes
les 4 heures jusqu'à l'accouchement
|
Si allergie
pénicilline
|
à
|
la
|
|
Recommandé
|
|
|
Clindamycine, 900 mg en IV toutes les 8 heures jusqu'à
l'accouchement
|
Alternative
|
|
|
Erythromycine, 500 mg en IV toutes les 6 heures jusqu'à
l'accouchement
|
Portage vaginal et profil de sensibilité du
Streptococcus agalactiae aux antibiotiques chez la femme enceinte à
HGOPY
|