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Agriculture et croissance économique dans les pays de l'UEMOA ( Union économique et monétaire ouest-africaine )

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par Anata KOSSI
Université de Lomé Togo - Master en économie du développement 2012
  

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2.2. Monographie du secteur agricole

2.2.1. Evolution du PIB agricole

Les pays de l'UEMOA à l'instar de la plupart des pays de l'Afrique sub-saharienne ont une économie tributaire de l'agriculture. La contribution de l'agriculture à la croissance économique est généralement plus importante que celle des autres secteurs de l'économie. Dans le tableau suivant, l'on peut constater que dans la zone UEMOA, la part de l'agriculture dans le PIB a varié entre 34,17% et 37,22% sur la période 1985 et 2005.

Tableau 2: Evolution des PIB agricoles par tête (en pourcentage des PIB réels par tête)

Pays

1980

1985

1990

1995

2000

2005

Moyenne

(1980-2005)

Bénin

35,43

31,55

36,08

34,03

36,53

32,20

34,3

Burkina-Faso

29,41

34,85

28,78

35,43

28,99

34,13

31,93

Côte d'Ivoire

25,88

26,54

32,50

24,73

24,22

22,82

26,12

Guinée- Bissau

44,29

46,49

60,80

55,06

56,44

54,90

53,00

Mali

48,31

40,29

45,52

49,54

41,57

36,58

43,64

Niger

43,06

36,74

35,25

40,19

37,84

_

38,62

Sénégal

20,08

23,23

19,93

21,01

19,14

16,68

20,01

Togo

27,49

33,66

33,75

37,76

34,22

43,65

35,09

UEMOA

34,24

34,17

36,58

37,22

34,87

34,42

35,25

Source : calcul de l'auteur sur la base des données de la Banque Mondiale (CD-ROM 2011).

En moyenne, la Guinée-Bissau, le Mali et le Niger sont les pays dont l'agriculture occupe une grande place dans la zone avec respectivement 53,0%, 43,64% et 38,62%. La part du PIB agricole est relativement faible en Côte d'Ivoire et au Sénégal (26,12% et 20,01%).

25

2.2.2. Structure des productions agricoles nationales

La structure des productions agricoles dans les pays de l'UEMOA est résumée dans le tableau ci-après. Il s'agit des principales cultures vivrières et de rentes par pays.

Tableau 3: Principales cultures dans les pays de l'UEMOA

 

Bénin

Burkina-
Faso

Côte d'Ivoire

Guinée-
Bissau

Mali

Niger

Sénégal

Togo

Cultures vivrières

Igname, Haricot, Manioc, Mais, Mil, Riz, Sorgho

Fonio, Haricot, Mais, Mil, Riz, Sorgho

Banane, Igname, Manioc, Mil, Riz, Sorgho

Arachide, Riz

Blé, Fonio, Haricot, Mais,

Mil, Orge, Riz

Blé, Mais, Manioc, Mil,

Orge, Riz, Sorgho

Haricot, Mais, Manioc, Mil, Riz, Sorgho

Ignames, Mais, Manioc, Mil, Riz, Sorgho

Cultures de rente

Arachides, Ananas, Cajou, Coton, Palmier à huile

Arachide, Coton, Haricot vert

Anacarde, Ananas, Arachide, Bananes, Cacao, Café, Coton, Hévéa, Palmier à huile

Cajou, Coton

Arachide, Coton, Sésame

Ail, Arachide, Coton, Niébé, Oignons

Arachide, Coton,

Arachide, Cacao, Café, Coton

Source : Commission de l'UEMOA (confère SAMB)

Au cours de la période 2000-2005, la production vivrière a sensiblement progressé pour la Côte d'Ivoire et le Bénin (confère graphique 2). Elle est passée d'environ 7,79 milliards de tonnes à 9,19 milliards de tonnes pour la Côte d'Ivoire et de 4,81 milliards de tonnes à 8,34 milliards de tonnes pour le Bénin.

Graphique 2 : Evolution de la production des principales cultures vivrières par pays (20002005)

vivrières en milliers de tonnes

Principales cultures

10000

4000

2000

9000

8000

7000

6000

5000

3000

1000

0

2000 2001 2002 2003 2004 2005

Niger Sénégal Togo

Bénin

Burkina-Faso

Guinée-Bissau Mali

Côte d'Ivoire

Source : Auteur (construit à partir des données de la BCEAO)

26

La récolte vivrière a suivi la même évolution au Mali et au Niger. Après une chute en 2001 suivie d'une reprise à la hausse à partir de l'année suivante, le volume des cultures vivrières a connu une nouvelle baisse en 2005. Tandis qu'elle est très faible et quasiment stationnaire sur la période considérée (0,17 milliards et 0,22 milliards de tonnes) en Guinée-Bissau, la production vivrière s'est globalement inscrite en diminution modérée entre 2000 et 2003 et en augmentation à partir de 2004. Quant au Togo, après une chute en 2002, la production vivrière peine à croître.

Globalement, la Côte d'Ivoire est le premier producteur avec une production moyenne de 30,5% de la production de l'ensemble des pays de l'Union sur la période 2000-2005, comme l'indique le tableau 4 ci-après. Elle est suivie du Bénin qui réalise environ 24% de cette production. La Guinée-Bissau et le Sénégal sont les pays à faible production vivrière dans la zone UEMOA avec successivement des taux de 0,7% et 5,3%.

Tableau 4 : Production des principales cultures vivrières (en milliers de tonnes)

Pays

2000

2001

2002

2003

2004

2005

Moyenne

(2000-2005)

Pourcentage

Bénin

4807,2

5504,5

5541

6901,5

8104,1

8337,4

6532,6

23,40%

Burkina Faso

2699,9

2287,4

3101

3119,1

3564

3062,5

2972,3

10,70%

Côte d'Ivoire

7787,9

8057,9

8413,8

8666,2

8926,1

9193,9

8507,6

30,50%

Guinée-Bissau

178,5

211,1

211,5

201,5

215

225,5

207,2

0,70%

Mali

2854,8

2309,9

2582,8

2518,2

3380

2644

2715

9,70%

Niger

2999,4

2215,8

3144,8

3160,9

3575,3

3140

3039,4

10,90%

Sénégal

1427,6

1206

1131,3

1125,2

2065,9

1868,4

1470,7

5,30%

Togo

3098,1

2975,2

1952,5

2147,3

2247,9

2234,3

2442,6

8,80%

UEMOA

25853,4

24767,8

26078,7

27839,9

32078,3

30706

27887,3

100,00%

Source : Compilation de l'auteur (données de la BCEAO)

Concernant la culture céréalière, les trois pays sahéliens (Burkina-Faso, Mali et Niger) sont les grands producteurs comme l'indique le graphique suivant. La Guinée-Bissau reste le pays le moins producteur des céréales avec une quantité annuelle qui tourne autour de 200 millions de tonnes.

27

Graphique 3 : Evolution de la production céréalière (en milliers de tonnes)

4 000 000

2 000 000

5 000 000

3 000 000

1 000 000

-

2005/2006 2006/2007 2007/2008 2008/2009

Source : auteur sur la base des données de la Banque de France (confère annexe 1)

La production des cultures destinées à l'exportation dans la zone UEMOA est assurée en grande partie par la Côte d'Ivoire. En effet, Elle réalise à elle seule plus de 53% des cultures d'exportations de l'Union (confère tableau 5). Les plus importantes cultures d'exportation de ce pays sont le café et surtout le cacao où elle réalise respectivement 95,1% et 99,5% de la production de l'Union (confère annexe 2). Sa puissance économique est fondée surtout sur le cacao dont elle est devenue le premier producteur mondial. C'est le cacao qui a ainsi permis à la Côte d'Ivoire de développer son agriculture et d'être le fondement du "miracle ivoirien", c'est-à-dire, longue période de croissance économique (1960- 1978) opérée dans le cadre d'un libéralisme planifié et d'une stratégie de développement fondée sur les cultures d'exportation.

Tableau 5 : Répartition des principales cultures d'exportation (en milliers de tonnes) par pays

 
 
 
 
 
 
 

Moyenne

 

Pays/cultures

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2000-2005

Pourcentage

Bénin

(arachides, coton)

463,1

457,8

541,8

483,5

494,7

489,8

488,5

7,5%

Burkina-Faso
(arachides, coton)

552,8

444,9

679,6

732,7

830,0

942,9

697,2

11,3%

Côte d'Ivoire
(café, cacao, coton)

2190,2

1800,5

1839,7

1869,1

1860,3

1917,4

1887,2

53,6%

Mali

(arachides, coton)

617,5

242,8

745,5

560,6

898,7

832,7

649,6

9,9%

Niger

(arachides, coton)

107,0

115,6

84,7

162,0

205,3

154,2

138,1

2,6%

Sénégal
(arachides, coton)

1028,8

20,4

979,5

305,5

495,7

622,6

575,4

10,9%

Togo

(arachides, café,
cacao, coton)

165,2

228,4

247,6

213,7

221,4

221,7

215,5

4,3%

UEMOA7

5124,6

3310,4

5118,4

4327,1

5006,1

5181,3

4651,5

100,0%

Source : calcul de l'auteur (données de la BCEAO)

7 Non compris la Guinée-Bissau

28

La comparaison entre la production des cultures vivrières et celle des cultures d'exportation (graphique 4) fait ressortir que globalement le volume des dernières est très faible par rapport aux premières dans tous les pays concernés par l'étude. L'annexe 3 fourni les détails de cette comparaison par année pour chaque pays.

Graphique 4 : Evolution comparée des principales cultures vivrières et des cultures d'exportation par pays

Cultures vivrières et
cultures d'exportation
en pourcentage
(moyenne 2000-2005)

120,0%

100,0%

40,0%

20,0%

80,0%

60,0%

0,0%

93,0%

Bénin

7,0%

Cultures d'exportation

Burkina-Faso Côte d'Ivoire

81,0%

Cultures vivrières

Cultures vivrières

19,0%

Cultures d'exportation

81,8%

Cultures vivrières

18,2%

Cultures d'exportation

80,7%

Cultures vivrières

Mali

19,3%

Cultures d'exportation

95,7%

Cultures vivrières

Niger

4,3%

Cultures d'exportation

71,9%

Cultures vivrières

Sénégal

28,1%

Cultures d'exportation

91,9%

Cultures vivrières

Togo

8,1%

Cultures d'exportation

Source : auteur

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo