2 Les proches
2-1 le parcours de ces familles
Le décès vient marquer le terme d'une prise en
charge qui la plupart du temps s'est avérée être longue et
douloureuse. La famille, les amis, les voisins, se sont relayés,
soutenus, afin de rendre celle ci possible.
Le décès, attendu dans la majeure partie des
cas, n'en demeure pas moins difficile à vivre, bien qu'un sentiment de
soulagement soit parfois perceptible. La peine, la tristesse, se mêlent
à l'apaisement, au terme d'une souffrance physique, psychologique, tant
pour le défunt, que pour ses proches, fragilisés par la
mobilisation qui a été la leur.
Ceux ci manquent de sommeil, sont affaiblis,
épuisés, ayant souvent mis leurs propres besoins et exigences
entre parenthèses durant de longs mois, afin d'assumer davantage de
contraintes, de responsabilités.
Lorsque survient le décès, la marge
d'épuisement est souvent largement franchie.
Au delà des conséquences physiques, de
nombreuses modifications dans la dynamique familiale ont eu l'occasion de se
dessiner.
Ainsi, les proches se trouvent parfois unis, rapprochés
comme jamais, par les instants d'entraide, de solidarité qu'ils ont eu
à tisser à l'occasion d'une telle expérience.
Tandis que d'autres familles auront la désillusion de
voir s'exacerber les tensions, les conflits, les difficultés, se
fissurer les liens, les soutiens, l'unité qui était la leur.
Ce cheminement unique donnera une tonalité
singulière au sein de chaque foyer, de chaque coeur, de chaque
mémoire.
La durée de la prise en charge antérieure, les
conditions de survenue du décès, la libre circulation de la
parole, l'entente avec les soignants, sont des éléments ayant une
portée non négligeable sur le psychisme de chacun.
L'ambiance régnant au sein de chaque foyer sera donc
bien empreinte de ces facteurs, inhérents à chaque prise en
charge.
2-2 La confrontation à la mort
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