CHAPITRE 2 : REVUE DE
LA LITTERATURE
2.1 Introduction
2.1.1 Aspect historique et
définition de la Cogestion.
De l'époque coloniale à l'époque
post-coloniale ; la conservation des ressources naturelles a
évolué vers une approche protectionniste exclusive basée
sur le pouvoir de la contrainte et où les populations locales ne
subissaient que la rigueur de la loi, sans pour autant être
associée dans la gestion des ressources naturelles. Le contrôle de
l'Etat sur les ressources était aux mains des élites de
l'administration au détriment des considérations de la
sécurité sociale. Les populations étaient perçues
par les gestionnaires des Ressources Naturelles(RN) comme les ennemies de la
conservation de la faune sauvage e des RN. (Tarla, 2010). Cependant, le bilan
s'est avéré un échec total dans la gestion rationnelle et
durable des RN.
Cela étant, à partir des années 1980, la
tendance commence à changer au sein des agences de conservation de la
nature et l'on comprend que l'implication des populations locales serait une
condition sine qua non dans la réussite des objectifs de la conservation
des ressources naturelles. Et ce fut le début de l'émergence des
perspectives participatives où ces populations ne sont plus
considérées comme une menace pour ressources naturelles mais
plutôt comme un partenaire potentiel dans sa conservation. Dans ce
sens, les groupes locaux sont non seulement reconnus en tant que
détenteurs de certains droits et responsabilités, mais ont
également pleins pouvoirs et contrôle sur les ressources locales
qu'ils veulent placer sous protection. (Borrini, 2006.)
Cette approche remet en cause les préceptes de la
période conversationniste précédente en s'appuyant sur la
recherche de solutions socio-économiques pour résoudre les
problèmes écologiques (Well et Brandon, 1992).C'est en outre un
passage d'une approche protectionniste exclusive à une approche
participative et communautaire préconisée désormais par
les instances internationales chargées de suivre et appuyer les aires
protégées. (Giraut, F. et Guyot, S., 2003)
Le terme « Cogestion » est un terme
générique renfermant de nombreux synonymes. Il peut prendre le
sens de Gestion participative, gestion consensuelle, gestion commune, gestion
mixte, gestion concertée ou encore gestion multipartite etc. Elle est
une démarche consensuelle de gestion des ressources naturelles faisant
appel à divers partenaires assumant des rôles variés. Les
partenaires tendant généralement vers des objectifs communs de
protection de l'environnement, d'exploitation durable des ressources
naturelles, de partage équitable des bénéfices et
responsabilités liés à cette exploitation des ressources.
(Borrini-Feyerabend, 2000)
Pour Stephen (2008), la Cogestion est un accord de
collaboration en vertu duquel une collectivité utilisatrice des
ressources locales, les instances gouvernementales supérieures et
locales et d'autres intervenants partagent la responsabilité de la
gestion de ressources naturelles particulières.
L'expression « gestion conjointe » est
une autre possibilité qui implique que les différents acteurs
sociaux parviennent à un accord spécifique sur le partage des
droits et des responsabilités en ce qui concerne la gestion d'un
ensemble donné des ressources. (Borrini-Feyerabend op cit)
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