1.2
Problématique
L'homme joue de nos jours un rôle très important
dans la gestion des ressources naturelles. La reconnaissance des droits et
besoins légitimes des communautés indigènes est une
étape importante dans la conservation à long terme des ressources
naturelles (LEE WHITE 2001).
Le Domaine de chasse et Reserve de Bombo-Lumene (DCRBL) est
une aire protégée périurbaine située dans les
plateaux des Batéké, dans la Ville-Province de Kinshasa en
République Démocratique du Congo. Créé par
Arrêté Ministériel n°07/du 10 février 1968,
cette aire protégée renfermait les espèces fauniques et
floristiques de grande importance telles que les Eléphants
(Loxodonta africana africana), les Lions (Panthera leo), les
Hippopotames (Hippotamus amphibius ) , les
Buffles (Syncerus caffer ), les Sitatunga (Tragelaphus
spekii ), les Potamochères (Potamochoerus
porcus ) et autres. Plusieurs espèces de l'avifaune y compris
les oiseaux migrateurs, d'importance internationale, ont été
également répertoriées dans le DCRBL par Birdlife
International.
La population du plateau de Batéké qui vit tout
autour du DCRBL dispose d'un revenu moyen largement en dessous du seuil de
pauvreté, estimée à moins de 1$ par jour et ceci par
habitant. Suite à cette situation de pauvreté, celle-ci fait des
incursions récurrentes dans la réserve y développant
plusieurs activités illégales pour de raison de survie telles
que : le braconnage (d'une part à la recherche de protéines
animales et d'autre part pour des fins commerciales), la carbonisation,
l'agriculture itinérante sur brulis, et la pêche. .
Par ailleurs, la non applicabilité des textes
légaux et l'ignorance manifestée par de la population riveraine
en matière de la connaissance de la législation sur la faune et
flore serait l'une des raisons pour cette population d'exercer la pression sur
cet écosystème qui jadis était riche en
biodiversité et attirait la curiosité des touristes et
chercheurs.
Enfin, l'absence de collaboration et de dialogue entre la
population locale et les services en charge de la conservation de la nature et
à laquelle s'ajoute la non implication de la population du plateau de
Batéké dans la gestion de ses ressources naturelles est source
des plusieurs conflits entre ces parties.
Cependant, les aires protégées étant
créées suivant des critères strictement biologiques et
écologiques, il est aujourd'hui difficile d'atteindre la mission
reconnue à la conservation de la biodiversité sans l'implication
de la population riveraine par le truchement d'une gestion participative,
correcte, impliquant celle-ci dans la gestion et dans la prise des
décisions tout en visant à rehausser le niveau de la vie des
habitants.
Les méthodes indirectes permettant de répondre
aux besoins locaux dans les aires protégées peuvent comprendre le
tourisme, la création d'emploi par les services du parc ou les
subventions directes par des sources extérieures (Fisher 1990)
Ainsi, cette aire protégée étant
génératrice des recettes provenant de visites touristiques, de la
chasse sportive ainsi que des activités de recherche ; impliquer la
population dans la gestion de ces dernières sous entend lui
reconnaître non seulement sa qualité de partenaire dans la gestion
des ressources naturelles, mais c'est en outre lui reconnaître sa quote
part dans les recettes réalisées : ce qui peut contribuer
efficacement à la réalisation de certains projets sociaux
(construction des écoles, construction des routes, création de
centres de santé, financement des oeuvres à caractère
philanthropique et caritatif, etc. ) et contribuer ainsi efficacement au
développement socio-économique du milieu, corollaire de
l'atténuation du braconnage et d'autres exploitation illicites des
ressources naturelles.
Cependant, la participation passive de la population riveraine
dans la gestion de cette aire protégée , l'absence d'une
consultation au préalable dans la prise de certaines décisions
engageant le Domaine de Chasse de Bombo-Lumene ,les problèmes
liés aux limites naturelles entre cette AP, la zone tampon et le
groupement de Mbakana sont aujourd'hui sources de plusieurs maux et
conflits engendrant ainsi une crise de confiance mutuelle qui du reste porte
préjudice à la gestion participative des ressources naturelles de
la DCRBL, se soldant par ricochet en une dévastation de cet
écosystème.
1.3 Objectifs de l'étude
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