CHAPITRE 1 :
INTRODUCTION
1.1 Contexte
Après les menaces de la déforestation
perpétrées par l'abattage et divers incendies dans la forêt
amazonienne réputée de poumon de la planète, l'heure est
venue où les forêts du Bassin du Congo, deuxième poumon
vert à l'échelle mondiale, nécessitent d'être bien
conservées afin de prévenir leur disparition et les
conséquences y relatives. Pour ce faire, l'ancienne vision de la
conservation de la nature basée sur la contrainte
« Conservation Policière » n'ayant pas garanti
une gestion rationnelle et durable des ressources naturelles suite à
l'exclusion de l'implication de la population locale dans le processus, les
tendances sont aujourd'hui tournées vers une approche participative
qui, non seulement repose sur une gestion durable de ces ressources
susmentionnées , mais aussi veille sur le développement
socio-économique des populations autochtones qui, sous cet angle, sont
considérées comme acteurs et partenaires dans le processus.
Cela étant, sans un niveau de participation
relativement important, les objectifs de conservation et de
développement ne pourront tout simplement pas être atteints
puisque la mise en oeuvre des politiques, quelle que soit leur origine, suppose
une coopération locale (Fisher, 1990).
Depuis 1934, le gouvernement congolais a créé
l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), une entreprise
publique chargée de gérer les aires protégées.
Actuellement, ces aires protégées couvrent environ 11 % du
territoire national. Il englobe des paysages diversifiés, allant des
forêts d'altitude, dense et humides, aux zones de savanes, et il renferme
notamment cinq sites du Patrimoine Mondial. Par ailleurs, ces Aires
Protégées (Aps) de la République Démocratique du
Congo sont globalement représentatives des écosystèmes de
la région (Vermeulen, et Lanata, 2006) où nous pouvons encore
trouver quelques espèces fauniques emblématiques telles que
l'Okapi, le Bonobo, le Gorille, et le Paon congolais.
Cependant, cette richesse de la biodiversité
susmentionnée est actuellement victime de l'exploitation non durable
faite par la population dont, d'après les informations fournies par le
Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP) de
l'année 2004, cette population congolaise était estimée
à 52 millions d'habitants dont 80 % vit en dessous du seuil de
pauvreté, notant que 60% vit en milieu rural alors que les milieux
ruraux regorgent des grandes richesses en ressources naturelles.
Cette croissance démographique accrue constituée
essentiellement des populations dépourvues du minimum vital,
amène ces populations riveraines à se contenter des forêts
et aires protégées environnantes en y pratiquant le
prélèvement des espèces fauniques et floristiques d'une
manière anarchique et non réglementée. Cette façon
de faire contribue énormément à la dégradation des
forêts et aires protégées.
Afin de renforcer le mécanisme de partenariat et de
permettre la réalisation des objectifs de réhabilitation et de la
promotion des aires protégées avec l'implication des
communautés dans la gestion de celles-ci, l'ICCN a mis en place un cadre
de concertation avec ses partenaires. C'est dans ce cadre de renforcement de
partenariat que quelques initiatives de conservation communautaire ont
été initiées dans certaines APs (ICCN, 2008).
Voulant donc apporter notre une pierre à ces
initiatives d'implantation du processus de cogestion des Aires
Protégées de la République Démocratique du Congo,
nous avons jugé opportun de travailler
sur : «La contribution à la mise en place du
processus de Cogestion du Domaine de Chasse de Bombo-Lumene » afin de
relever les défis susmentionnés et de proposer des voies de
solution pouvant garantir une issue meilleure au processus et ceci dans le
cadre de notre stage académique tel qu' inscrit au programme de l'Ecole
de Faune de Garoua dans le cursus de la formation des spécialistes de la
faune.
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