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Contribution à  la mise en place du processus de cogestion du domaine de chasse et réservé de Bombo-Lumene

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par Moïse AMISI LUENGA
Ecole de Faune de Garoua /Cameroun - Spécialiste de la Faune et gestion des Aires Protégées 2012
  

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CHAPITRE 5 : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Notre présente étude a porté sur la Contribution à la mise en place du processus de Cogestion du Domaine de Chasse et Reserve de Bombo-Lumene »

En vue de mener à bien cette étude, nous nous sommes fixés comme objectif global de contribuer à l'instauration du processus de cogestion du Domaine de Chasse et Reserve de Bombo -Lumene afin de promouvoir les conditions de vie des populations riveraines.

Pour accéder aux données, nous avons d'une part utilisé la méthode de questionnaires d'enquête que nous avons soumis à la population locale, auxquels nous avons complété par les interviews semi-structurées et certains entretiens.

La population totale du groupement de Mbakana est estimée à 5265 habitants, soit un équivalent de 1115 ménages au total dont 16 à la station de Bombo -Lumene, 873 dans la cité de Mbakana, 175 dans le village Dumi et en fin, 51 dans le village Buantaba. (CADIM, 2000).

Ainsi, au niveau de la station de Bombo-Lumene, nos enquêtes se sont effectuées sur 12 ménages, soit un total de 75% de la taille totale des ménages recensés .En ce qui concerne les deux villages Dumi et Buantaba, nous avons eu à interroger 81 ménages choisis d'une manière aléatoire, soit une proportion de 35,84% de la population totale recensée.

Quant à la Cité de Mbakana, nos enquêtes se sont effectuées sur 192 ménages, ce qui constitue une proportion de 22% de la population totale recensée.

Il ressort de ce travail que; 76% de la population enquêtée ne connait pas le bien fondé du Domaine de Chasse et Reserve de Bombo-Lumene dans leur entité administrative : ils la conçoivent comme une stratégie développée par l'Etat congolais pour les priver la population de leurs patrimoines en ressources naturelles.

87 % de cette population pense qu'il n'existe pas de collaboration entre la Conservation et la population locale mais dénoncent des menaces faits par les gardes parcs, ce qui érige davantage une barrière entre la conservation et la population locale. 96% des enquêtés affirment que la conservation n'a jamais songé à contribuer à l'amélioration de leurs conditions de vie socio-économique. 

Dans cette optique, cette population considère comme les activités de la conservation comme moteur de l'appauvrissement de la population car il devient difficile à la population d'exploiter leurs ressources naturelles suite aux multiples intimidations faites par les gardes parcs.

Quant à la connaissance de la réglementation sur la faune et flore ,56% de la population enquêtée ne sont même pas capable de comprendre les dispositions juridiques en la matière; seule une petite portion de la population en raison de 3,4 % de la population est capable de bien interpréter la loi.

Eu égard à ce qui précède, plusieurs conflits sont alors vécus et pour la plus part on recourt à la médiation ou m'arbitrage par le chef traditionnel pour trancher une affaire déchirant deux parties. Cependant, les conflits entre la conservation et la population demeurent ; car ceci est directement lié à la gestion des ressources naturelles où les populations se sentent encore écartés dans la gestion de leur patrimoine.

Comme conséquence, la population se met à surexploiter illégalement les ressources fauniques et floristiques. Actuellement, les espèces fauniques qui existaient jadis dans cette aire protégée n'appartiennent maintenant qu'à l'histoire. Après le braconnage professionnel perpétré par les expatriés déguisés en touristes ; l'observation des espèces fauniques devient alors rare, voir impossible.

Par ailleurs, la carbonisation à grande échelle se trouve développée dans cette aire protégée afin de desservir la ville de Kinshasa en charbon.

Enfin, les superficies reconnues à la conservation sont aujourd'hui envahies par les activités agro-pastorales. La crainte alors demeure quant à l'avenir de cette aire protégée qui revêt des hautes valeurs marchandes touristiques.

Cela étant, il sied ici de rappeler que le temps à la conservation de fonctionner en solo ; tout en excluant la population locale est révolu.

La population locale doit alors être traitée comme partenaire potentiel et incontournable dans la conservation des ressources naturelles. Cela est sans doute l'expression d'une certaine maturité » de la société qui comprend qu'il n'existe pas de solution « unique » et « objective » à la gestion des ressources naturelles mais plutôt une multiplicité d'options différentes compatibles avec les connaissances locales et les certitudes de la science et capables de répondre aux besoins de conservation et développement( et qu'il existe également une multiplicité d'options négatives ou désastreuses pour l'environnement et le développement). (Borrini-Feyerandend et al., 2000)

Raison pour laquelle nous formulons des recommandations suivantes :

v Que l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) ; en synergie avec son ministère de tutelle fasse un plaidoyer sur l'uniformisation des textes légaux ainsi que leurs adaptations à la nouvelle vision de la conservation de la nature tenant compte des aspects socio-économiques de la population locale;

v Qu'il songe à intégrer la population locale dans la gestion de ses ressources naturelles en mettant en pratique l'approche participative, afin de renforcer les liens et la confiance mutuelle entre les parties et ainsi prévenir les conflits ;

v Qu'un zonage du Domaine de Chasse et Reserve de Bombo-Lumene sois fait au préalable afin de distinguer les trois zones concentriques à savoir : une zone de protection intégrale ou noyau de la réserve caractérisée par une surveillance continue, une zone tampon tutrice des activités de recherches, de tourisme et d'éducation environnementale, et une zone à usage multiple assurant la promotion d'activités de développement pour les riverains de la DCRBL ;

v Qu'un programme de suivi écologique soit déclenché afin de s'imprégner des éventuels changements survenus dans cette aire protégée ;

v Qu'un plan d'aménagement de ce site soit élaboré par une équipe multidisciplinaire en synergie avec la population locale afin de pallier tant soit peu aux problèmes de gestion du site;

v Que le personnel du DCRBL soit soumis à des formations et recyclages afin de leur inculquer les connaissances nécessaires pour pouvoir éduquer et sensibiliser la population selon la nouvelle vision de la conservation qui se borne sur la gestion participative ou gestion concertée ou encore la cogestion ;

v Que la sensibilisation et l'éducation environnementale soient inscrits parmi les activités prioritaires du DCRBL, afin d'amener la population locale à prendre conscience des dangers que présentent les pressions anthropiques sur l'écosystème ;

v Qu'une reforme de la loi portant sur la conservation de la nature puisse être faite en tenant compte des aspects de la gestion participative ;

v Qu'une vulgarisation des textes légaux soit faite en langues vernaculaires et au besoin en « Lingala » langue parlée dans le plateau de Batéké, afin que toutes ses couches sociales comprennent la quintessence des dispositions réglementaires.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore