4.7.1 Conflit opposant
l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature à la population
locale :
Partant de la mission de l'ICCN qu'est celle de la
Conservation de la biodiversité ; la population du plateau de
Batéké considère cette institution comme un ennemi
à leur développement socio-économique ; selon eux,
elle les empêcherait de jouir des Ressources Naturelles que regorge le
DCRBL.
Ainsi, pour manifester son mécontentement ; la
population riveraine se permet à tout moment de saboter cet
écosystème en y appliquant le feu de brousse, en y opérant
le braconnage à grande échelle en complicité avec certains
grands restaurants de la ville de Kinshasa ; et en dévastant
même certaines étendues de terre du Domaine qu'ils érigent
en champ de manioc, de niébés etc. à des fins
commerciales.
Par ailleurs, le problème de limites
géographiques du Domaine demeure toujours une source de conflits entre
la population et le gestionnaire du Domaine. Actuellement, le village de
Buantaba se trouve construit en pleine aire protégée et ceux-ci
se permettent même d'y construire les Eglises, les Ecoles en dur ;
voire les maisons d'habitation.
Enfin, le conflit Homme-faune n'est pas à
écarter ici, car la population se plaint au sujet des buffles du DCRBL
qui viennent ravager leurs champs et dévaster leurs cultures.
Pour tenter de résoudre ces conflits, la
démarche la plus privilégiée est la Négociation et
en cas de résistance ; on fait recours à l'arbitrage par le
truchement des instances judiciaires.
Alors que s'il nous faut répéter Repasseuse
(2007), la solution au conflit « concertée » entre
le pouvoir de la légalité et celui de la légitimité
sanctionne, ainsi, le passage « d'un modèle de conservation
acritique à un de conservation dynamique » où le but
crucial devient d'incorporer le plus possible la légitimité dans
le pouvoir institutionnel ou en outre, régulariser sa
légitimité.
Cela étant, la gouvernance au quotidien des Aires
Protégées renvoit, au contraire, au
« savoir-faire » personnel de chaque agent à l'art
d'ajuster les éléments du modèle officiel au contexte
local, bref, aux normes pratiques. A la différence des normes
officielles, ces derniers ne peuvent être observés directement,
mais sont reconstruits à partir des comportements qu'elles
régissent. Ces comportements peuvent aller à l'encontre des
objectifs poursuivi, tout comme ils peuvent produire des résultats
proches de ces objectifs. (Jean-Claude NGUINGUIRI, 2004)
En vue de pouvoir prévenir certains conflits entre la
population locale et la conservation, une initiative de sensibilisation
à travers les médias est actuellement entreprise par le
gestionnaire du DCRBL, par le truchement de la Radio rurale Munkû.
Cependant, cette activité est encore butée aux moyens logistiques
pour sa réalisation.
|