4.4 Collaboration entre le
gestionnaire du DCBL et la population locale du plateau de
Batéké.
A ce sujet, la population enquêtée a émis
plusieurs prises de position. Cependant, l'opinion prépondérante
déplore l'absence manifeste de la collaboration entre la Conservation
avec la population locale.
Figure n°9: Opinions recueillies sur le niveau
de collaboration entre la Conservation et la population locale.
Sur le 100% de la population enquêtée, 87 %
déclarent qu'il n'existe pas de collaboration entre la Conservation et
la population locale ; par contre les gardes parcs sont vus dans les
différents villages que lorsqu'ils sont en patrouille et souvent
lorsqu'ils viennent démolir leurs fours de charbon. 12% quant à
eux affirment que parfois le gestionnaire du DCRBL vient rendre visite de
courtoisie au Chef du village de Buantaba et Dumi ainsi que celui de la
cité de Mbakana pour discuter de certaines questions en rapport avec la
conservation de la biodiversité que regorge cette aire
protégée mais ceci se fait d'une manière timide et n'a pas
d'impact parce qu'il se limite au niveau de la chefferie et néglige la
base, oubliant que les peuples autochtones ont le droit de définir et
d'établir les priorités et des stratégies pour la mise en
valeur et l'utilisation de leur terre ou territoire et autres ressources
(ONU,2007). En fin, 1% de cette population a pas besoin de cette collaboration
et souhaite même que l'Etat congolais déclasse cette aire
protégée car, selon eux, celle-ci constitue un frein à
leur développement socio-économique.
Eu égard à ce qui précède, les
gestionnaires du DCRBL doit comprendre qu'actuellement rien ne peut se faire
sans l'implication de la population locale. Son exclusion dans la gestion des
ressources naturelles conduira toujours à un échec total.
La cogestion ne peut réussir sans un minimum de
communication, de collaboration et de confiance entre les utilisateurs locaux
et les gouvernements. (Stephen R., 2006).
Le gestionnaire du Domaine de Chasse et Reserve de
Bombo-Lumene se doit de rapprocher la population, de la considérer
comme partenaire potentiel dans la réussite de la conservation des
ressources naturelles. L'apport des populations locales à la prise de
décisions en matière de gestion des ressources a trait autant au
savoir qu'aux droits d'utilisation. À défaut de tenir compte de
ces forces, il faut souvent payer un lourd tribut écologique et social;
aussi est-il impératif de trouver des moyens de reconnaître, de
mettre en valeur et de renforcer les capacités locales de contribuer
à la prise de décisions relatives aux ressources naturelles.
(Stephen R., 2006).
La manière la plus efficace d'instaurer la cogestion
des ressources naturelles consiste à inciter les utilisateurs des
ressources et d'autres intervenants locaux à prendre part à
l'apprentissage et à l'innovation, et à consolider ainsi leurs
moyens de subsistance. Les connaissances, l'expérience et les traditions
locales de la GRN sont de précieux atouts si elles sont
mobilisées aux fins de la recherche et de l'action. Comprendre ces
atouts et les mettre à profit donne lieu à des innovations plus
fructueuses que lorsque les utilisateurs locaux sont traités comme des
spectateurs non informés à qui des « experts »
proposent des solutions techniques et à qui les gouvernements
présentent des plans de réglementation tout faits d'avance
(Stephen R, op cit).
La non implication de la population locale dans les
activités de la conservation des ressources naturelles de la BCRBL et
l'absence d'un dialogue permanent entre conservation et population locale
enfreindrait tant plus dans la gestion rationnelle de ces ressources qu'au
développement socio-économique de cette dernière.
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