4.3 Perception du DCRBL par
la population locale et évaluation de leur niveau de connaissance en
matière de la législation sur la faune et flore.
4.3.1 Perception du DCRBL par
la population locale
Le Domaine de Chasse et Reserve de Bombo- Lumene avaient
été créés pendant une période où la
conservation policière était à la une. En lieu et place de
se rapprocher de la population afin de lui montrer le bien fondé de ce
complexe d'aire protégée, il usait plutôt de son monopole
de coercition pour s'imposer à la population à admettre la
présence d'aire protégée dans son entité
administrative. Cette pratique basée sur une politique d'exclusion, ne
rend pas la tache facile à la population quant à la
compréhension du rôle et du bien fondé du DCRBL dans le
plateau de Batéké.
Figure n°6: Perception de l'aire
protégée par la population locale.
Il ressort de nos enquêtes que sur 100% de la
population enquêtée dans les villages de Dumi, Buantaba et Mbakana
, 76% de cette population ne connaît pas le bien-fondé de cette
aire protégée dans leur juridiction .Ils pensent que c'est
une forme de stratégie développée par le gouvernement
congolais pour exploiter la population du Plateau de Batéké en
leur privant de ses ressources alors que ces dernières sont
utilisées par les expatriés. Selon eux, l'Etat congolais n'a
qu'à déclasser cette aire protégée car ne profitant
à personne et ne cesse d'étouffer la population locale dans
l'exploitation de ses ressources naturelles alors qu'ils ne survivent que
grâce aux travaux champêtres, à la chasse et à la
carbonisation.
Aussi, ils disent qu'il est inconcevable que la population
souffre alors qu'elle détient les ressources naturelles qui pouvaient
contribuer efficacement à sa survie.
Par contre, 15% de la population enquêtée pensent
que le Domaine de Chasse et Reserve de Bombo -Lumene n'a été
érigé que pour protéger les animaux destinés au
tourisme de vision. Selon eux, cette aire protégée avait
été érigée juste pour chercher à satisfaire
les expatriés venant dans le cadre de leur tourisme de vision.
Curieusement, ils ne profitent rien de toutes ces activités touristiques
alors que la population devait être considérée comme
partenaire en offrant certains services aux visiteurs.
Pour ce faire, la population n'a pas été prise
en compte car l'Etat ne songe qu'à ses recettes et le reste ne
l'intéresse pas. Ainsi la population a des difficultés pour
recueillir même le bois mort, les champignons car butée à
une répression de la part des Garde -Parcs ont-ils ajouté.
Et enfin, 9 % seulement de la population
enquêtée a déclaré que le Domaine de Chasse de
Bombo-Lumene est une étendue de terre mise à part par le
gouvernement congolais afin de protéger certaines espèces
fauniques et floristiques importantes. Cependant, ces derniers également
déplorent le fait que cette aire protégée soit
gérée d'une manière uni-partite où la population
locale ne trouve même pas son compte. Ils estiment que la privation de la
population locale de leur patrimoine traditionnel ; devrait être
compassé par l'entreprenariat des micros projets bancables afin de
pallier aux problèmes de la survie de la population locale ; chose
qui malheureusement n'est pas faite.
Ainsi, notons que tout programme de sensibilisation de gestion
participative devra commencer avec cette portion de 9 % de la population, qui
à la longue aura la facilité de chercher à convaincre les
autres afin d'aboutir à leur adhésion et intégration dans
le processus.
Contraint par la puissance publique qu'est l'Etat, la
population a développé des antipathies face cette aire
protégée car, c'est un patrimoine de leurs ancêtres
qui selon eux serait confisqué par les détenteurs du
pouvoir. C'est juste la question de la restauration des peuples autochtones
dans les différents cadres nationaux qui constitue un autre enjeu majeur
pour la gestion contemporaine des aires protégées africaines,
dans la mesure où elles sont les espaces privilégiés des
formes de restitution symbolique.
Cette méconnaissance du bien-fondé d'une aire
protégée amène le Chef traditionnel du groupement de
Mbakana à procéder à la spoliation des terres vendues aux
privées, au détriment de la paisible population de ce groupement.
Car, les populations habitant sur les territoires à protéger ont
donc été exclues du processus décisionnel, et souvent
expulsés du territoire (Nepal, 2002).
L'impact de cette exclusion des populations locales a souvent
été négatif autant pour celles-ci que pour les objectifs
de conservation des parcs et certaines aires protégées se sont
transformées en milieux de répression où l'administration
exerce sa souveraineté sans tenir compte des besoins des populations
(Fall, 2002).
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