Elaboration d'un outil d'appréciation de l'implication des acteurs locaux dans le cadre du programme national nutrition santé ( PNNS ): expérimentation en milieu scolaire( Télécharger le fichier original )par Magloire AKOGBETO Université Lumière Lyon 2 - Master promotion et éducation pour la santé 2007 |
L'évaluation n'est pas, comme on l'a longtemps soutenu, une étape d'un programme ou d'un projet. L'évaluation est un processus continu qui intervient à chaque étape et parfois plusieurs fois par étape, chaque fois qu'une décision doit être prise. Il est donc à la fois plus adéquat et plus prudent de parler d'évaluations et surtout de bien spécifier le type d'évaluation dont il est question. D'une manière générale concevoir une évaluation suppose la connaissance d'éléments indispensables tels que : - une décision à prendre (que devons-nous décider ? Quels sont les choix possibles ?) - un "objet" à évaluer (qu'est-ce que nous évaluons ?) - des objectifs d'évaluation (pourquoi évaluons-nous ?) - des critères (avec quoi allons-nous comparer les informations ?) - des informations à collecter (qu'avons-nous besoin de savoir ?)14(*) 2. Mise en place d'une grille d'évaluationC'est la Caisse primaire d'assurance maladie qui est l'utilisatrice de l'outil. Elle souhaiterait avoir une grille de croisement du PNNS et des actions réalisées sur Villefranche sur Saône. En d'autres termes, il s'agit de mettre en place une grille qui permette d'apprécier l'implication des acteurs locaux dans la mise en oeuvre, de savoir si les pratiques des acteurs de terrain sur Villefranche s/S croisent les objectifs du PNNS. A terme la grille servira à la réalisation d'un état de ce qui est fait au niveau local et qui contribuerait à la réalisation des objectifs du PNNS. 2.1. Méthodologie d'élaborationLa grille à mettre en place étant un outil d'évaluation, son élaboration sous-entend qu'il existe tous les éléments entrant dans le cadre de la conception d'une évaluation comme nous l'avons vu plus haut. 2.1.1. La décision : à quoi va servir l'évaluation ?La décision à prendre concerne le recadrage des actions du projet nutrition- obésité mis en oeuvre par la CPAM, voire la structuration du projet. Cet état des lieux pourra également être utile dans le cadre de la prochaine extension du réseau REPOP GL15(*) sur Villefranche s/S pour rendre effectif la prise en charge et la prévention de l'obésité en pédiatrie. Les décisions que l'on souhaiterait prendre peuvent intervenir au début d'un projet ou d'une action, pendant, après ou tout moment. 2.1.2. Objectifs et objet de l'évaluationLa CPAM veut mettre en place cet outil pour : - savoir si les pratiques des acteurs locaux répondent aux objectifs du PNNS - faire un état des lieux de ce qui est fait au niveau local qui entre dans le cadre du PNNS - connaître les difficultés, attentes des acteurs dans le cadre de la mise en oeuvre du PNNS - connaître les points forts et les points faibles de la mise en oeuvre du PNNS au niveau local - mesurer le niveau de connaissance du PNNS 2.1.3. Objet de l'évaluation : sur quoi va porter l'évaluation ?On veut évaluer la connaissance et la mise en oeuvre du PNNS à travers les pratiques des acteurs locaux. Les pratiques croisent-elles les objectifs du PNNS. Il est donc opportun de collecter des informations sur les acteurs locaux. 2.1.4. Les informations à collecterPour apprécier la dynamique locale dans la mise en oeuvre du PNNS, il nous faudra identifier les acteurs locaux concernés, c'est-à-dire ceux-là qui sont susceptibles d'intervenir dans le champ de la nutrition et dans la prévention de l'obésité. 2.1.4.1. Identification des acteurs au niveau localLes acteurs16(*) sont toutes les personnes qui sont "parties prenantes" dans un problème ou un système particulier. Les acteurs peuvent être des groupes de personnes, des organisations, des institutions, parfois même des individus. Les acteurs peuvent se situer à n'importe quel niveau ou position dans la société, depuis les niveaux international, national, régional, jusqu'au niveau du ménage. Les acteurs incluent donc tous ceux qui influencent ou sont touchés par les politiques, les décisions ou les actions au sein d'un système particulier. L'identification des acteurs est un processus itératif, qu'il faut revoir régulièrement pour ne pas oublier d'acteurs importants. Les acteurs déjà identifiés peuvent aider à en identifier d'autres. Certains acteurs peuvent être importants au début du processus, mais plus à la fin. D'autres au contraire peuvent s'avérer de plus en plus importants au fil du temps. La sélection finale des acteurs dépend des personnes responsables de l'évaluation. Ils doivent développer des critères pour identifier ceux qui peuvent être considérés comme acteurs, comme par exemple: - le degré de dépendance économique, sociale ou culturelle d'un système - les efforts et l'intérêt dans la gestion du système - l'impact présent ou potentiel des activités de l'acteur sur le système - les relations historiques et culturelles des activités de l'acteur avec le système - la connaissance particulière ou les compétences pour la gestion du système. Au niveau local, trois catégories d'acteurs pouvant intervenir dans la prévention de l'obésité et dont les pratiques sont susceptibles d'influencer la réalisation des objectifs du PNNS ont été identifiés17(*) : - les services ou personnes concernés par la santé, l'éducation et le sport : les enseignants, les professionnels de santé, les éducateurs sportifs, la ville... - l'offre alimentaire : les entreprises agro-alimentaires, restauration collective, boulangerie, pâtisseries... - le monde du travail, les relais sociaux et associations (associations d'usagers, associations d'aide alimentaire et associations accueillant les personnes en situation de précarité) En effet, l'obésité est « un mal de société »18(*), c'est une maladie entièrement liée à notre contexte de vie. Il n'existe malheureusement pas de bouc émissaire unique, tout le monde est concerné par cette problématique, et l'émulation, l'intérêt et l'appropriation du programme par ces acteurs locaux est fondamentale pour la réussite du programme. 2.1.4.2. Le choix des critères d'évaluation : avec quoi allons-nous comparer les informations recueillies? Quelles sont les normes de comparaison?Rappelons qu'en éducation pour la Santé, comme dans d'autres sciences du comportement, on évalue souvent des concepts, des abstractions : l'intérêt, la motivation, la satisfaction, l'implication19(*). On ne peut les mesurer qu'à travers leurs manifestations concrètes c'est-à-dire non pas le concept mais ce qui est susceptible de le montrer : ce sont les "indicateurs". Il nous faut donc définir et préciser ce que l'on peut réellement évaluer. En général, chaque objet d'évaluation nécessite plusieurs indicateurs. Pour apprécier l'implication des acteurs locaux dans la mise en oeuvre du PNNS, il nous faudra comparer leurs pratiques et actions par rapport aux objectifs du PNNS, aux repères de consommation et diverses recommandations entrant dans le cadre du PNNS. 2.2. Description de la grilleUne fois le contenu de la grille étudié, nous aborderons la manière dont elle est organisée. 2.2.1. ContenuLa grille que nous avons élaborée présente un ensemble de critères et indicateurs (sous forme d'un référentiel) suivi de quelques explications (guide d'utilisation) pour vérifier si les recommandations du PNNS sont d'une façon générale prises en compte dans la pratique des acteurs. Les diverses recommandations, principes et objectifs du PNNS ont pour but final la promotion d'une attitude préventive (l'équilibre nutritionnel et activité physique) et la prise en charge de l'obésité. Nous proposons à travers la grille des traductions concrètes de ces recommandations dans la réalité. En voici quelques exemples20(*). - Alimentation saine et équilibrée S'agissant par exemple du poisson et des légumes, selon les recommandations du PNNS, il convient de manger du poisson deux fois par semaine et des légumes cinq fois par jour. Concernant le sel et le pain, rappelons d'abord les objectifs nutritionnels fixés par l'AFFSA : - baisse générale de la consommation de sel de 20 % sur cinq ans ; - baisse de 25 % étalée de 2002 à 2007 pour le pain. Sur une base de 24 grammes par kilogramme de farine, nous devons donc passer à 18 grammes21(*). Le PNNS recommande d'augmenter la consommation de glucide complexe, notamment à partir du pain. L'offre et la consommation à volonté du pain fabriqué avec la farine « type 80 »22(*), riche en minéraux et en fibre dans la restauration collective sont une traduction de cette recommandation. - Activité physique L'objectif du PNNS pour l'activité physique est « d'augmenter de 25 % la proportion d'adultes pratiquant l'équivalent de 30 minutes de marche rapide par jour » ; de plus « la sédentarité étant un facteur de risque, elle doit être combattue dès l'enfance ». Cependant, l'activité physique au sens large inclut tous les mouvements effectués dans la vie quotidienne et ne se réduit pas à la seule pratique sportive. Faire le ménage, aller au marché, jardiner, marcher plutôt que de prendre la voiture, utiliser l'escalier plutôt que l'ascenseur... c'est de l'activité physique. Et c'est surtout un comportement indispensable pour atteindre simplement « l'équivalent de 30 minutes de marche rapide par jour ». - Dépistage et prise en charge de l'obésité En ce qui concerne la mesure de l'IMC, tous les enfants de fin de maternelle et du primaire devraient être pesés et mesurés chaque année. L'IMC23(*) ou indice de masse corporelle de chaque enfant est calculé et inscrit sur une courbe de corpulence, laquelle est commentée et adressée aux parents. Les parents d'enfants à risque ou en excès de poids sont alors incités à consulter leur médecin. L'âge optimum de dépistage de l'obésité de l'enfant se situe entre 4 et 6 ans. À cet âge, le rebond d'adiposité précoce a eu lieu et l'allure de la courbe de corpulence apporte beaucoup de renseignements. 2.2.2. Organisation de la grilleLa grille propose une démarche en deux temps ou parties : 1. Un diagnostic de connaissance et d'appropriation du PNNS. Les objectifs du PNNS sont-ils connus, répondent-ils aux attentes et aux enjeux des acteurs ? Ces deux niveaux sont indépendants. Le "réalisé" peut être conforme aux objectifs du PNNS sans que les acteurs ne connaissent le PNNS. Inversement, la connaissance du PNNS ne prédétermine pas sa mise en oeuvre. 2. Un diagnostic formel de conformité entre le « réalisé » et les objectifs du PNNS. Les acteurs mettent-ils en oeuvre le PNNS? On ne cherche pas ici à savoir si les acteurs « jouent bien » leur rôle, mais seulement si ce qu'ils font s'inscrit dans le cadre du PNNS. Quatre types de résultats possibles déterminent quatre types de stratégies pour un plan d'action : - Résultat de type « A » Les acteurs connaissent le PNNS, le mettent en oeuvre et modifient leurs pratiques. Cette situation d'excellence traduit une stratégie d'amélioration continue des pratiques qu'il convient de maintenir. - Résultat de type « B » le PNNS est connu mais pas mis en oeuvre. Les acteurs ont des pratiques qu'ils ont du mal à modifier soit compte tenu des exigences de leur clientèle, soit parce qu'ils ne perçoivent pas encore, l'intérêt et la pertinence du PNNS, soit parce qu'ils éprouvent des difficultés pour sa mise en oeuvre. Cette situation de fragilité appelle une stratégie d'accompagnement des acteurs. - Résultat de type « C » les actions réalisées s'inscrivent dans le cadre des objectifs du PNNS, mais les acteurs ne connaissent pas pour autant le PNNS. Cette situation met en évidence la faiblesse des stratégies de communication jusqu'ici utilisée et nécessite une nouvelle stratégie plus efficace qui permettra de renforcer les pratiques et de les valider. - Résultat de type « D » le PNNS n'est ni connu ni mis en oeuvre. Cette situation de dysfonctionnement appelle une nouvelle stratégie de communication en direction des acteurs ainsi identifiés; il convient, au regard de ce constat, de sensibiliser, de former afin de faire évoluer les pratiques. La grille se présente sous forme d'un tableau à trois colonnes : - une colonne : point de contrôle - une colonne : réponses (oui, non, nspp à cocher par l'évaluateur) - une colonne : observations Le tableau est divisé en rubriques appelée variables qui ne sont rien d'autre que les différents volets du diagnostic. Chaque variable est plus ou moins adaptée à une catégorie bien déterminée d'acteurs pour la simple raison que ces derniers n'interviennent pas dans le même domaine. Le diagnostic se réalisera suivant des référentiels. Ces référentiels ne sont pas exhaustifs, ils ne prennent pas en compte tous les détails. Les référentiels se composent de variables déclinées en points de contrôle centrés sur les objectifs du PNNS. Chaque point de contrôle est un « sondage ». Le diagnostic de connaissance et d'appropriation du PNNS se déroule autour d'un référentiel en 10 points de contrôle. Les acteurs interrogés répondront par oui, par non aux questions qui leur sont posées. En cas de silence, l'évaluateur cochera la case Nspp24(*). Les observations faites par la personne interrogée pourront être consignées dans la colonne "observations" Nombre de «oui» attendu : 10 Nombre de «non» attendu : 0 Les réponses « Oui » ou « Non » apportées par l'acteur ne déterminent pas la qualité des actions, mais seulement son existence formelle. Elles permettent de déterminer la nature et le type d'actions à mettre en place pour accompagner et soutenir les acteurs dans la perspective d'atteindre les objectifs que s'est fixé le PNNS. Les réponses « non » indiquent clairement les points où il serait opportun d'envisager des actions. Un nombre de oui au dessus de la moyenne révèlerait une situation de satisfaction variable selon le nombre obtenu. Par contre un nombre de non en dessous de la moyenne pourrait indiquer une situation critique où beaucoup reste encore à faire et où des interventions pour corriger le tir sont plus que nécessaires. La réponse « Nspp » indique qu'on ne dispose pas des éléments permettant de répondre à la question, ou que l'on considère que le point de contrôle est sans objet pour l'institution. Une action de clarification paraît donc nécessaire. Le diagnostic de mise en oeuvre propose un référentiel de 7 variables déclinées en 42 points de contrôle. Le nombre de «oui» attendu est donc égale à 42 contre 0 «non». La grille dans sa dernière partie propose : - une fiche qui permet de recenser et de catégoriser toutes les actions spécifiques développées dans le domaine de la nutrition et de la promotion de l'activité physique par les acteurs au cours des trois dernières années, - un tableau pour recenser les difficultés rencontrées par les acteurs dans la mise oeuvre du PNNS et leurs attentes, - fiche synthèse du diagnostic et des pistes d'action, - et enfin les conditions de réalisation de l'enquête En effet la démarche proposée peut être éventuellement adaptée aux spécificités des acteurs concernés. Elle contribue à diagnostiquer la mise en oeuvre du PNNS au niveau local et devrait permettre de déboucher sur un plan d'actions pour améliorer la pratique des acteurs. La pertinence du résultat obtenu sera en partie déterminée par les éléments suivants : - Le niveau d'implication des acteurs; - La qualité de l'échantillonnage et la représentativité des interlocuteurs; - L'implication et la participation réelle des évaluateurs; - La qualité de l'entretien conduit par l'enquêteur. - La justesse du diagnostic, la pertinence du plan d'action et les chances de réussite de sa mise en oeuvre en dépendent. 3. Expérimentation de la grille en milieu scolaireEn raison du peu de temps dont nous disposions, nous n'avons pas expérimenté l'outil auprès de tous les acteurs identifiés. Le milieu scolaire a été retenu pour cette expérimentation. Les principaux acteurs qui seront concernés par cette évaluation sont donc : les enseignants, les infirmières scolaires, la restauration scolaire, les associations de parents d'élèves, les animateurs sportifs, les services scolaires de la ville. 3.1. MéthodologieElle repose essentiellement sur l'échantillonnage et la méthode utilisée pour la collecte des données. 3.1.1. EchantillonnageL'étude a porté sur six écoles primaires de Villefranche sur Saône. Le souci de mesurer, tant soit peu, l'effet des interventions de l'ADES dans le cadre du projet de la CPAM et de comparer la dynamique locale entre établissement en REP et non en REP nous a conduit à choisir parmi les écoles, trois établissements situés en ZEP ou REP25(*)et ayant bénéficié des interventions de l'ADES. Les écoles suivantes ont été retenues : Ecole élémentaire Pierre Montet (REP), Ecole élémentaire Ferdinand Buisson (REP), Ecole élémentaire Jean Macé (REP), Ecole élémentaire Albert Camus, Ecole élémentaire, Ecole élémentaire Jean Bonthoux, Ecole privée mixte Notre Dame. 3.1.2. Recueil des donnéesLa collecte des informations a démarré par la recherche des contacts des acteurs à interviewer. Ensuite un rendez-vous est pris par téléphone avec les personnes concernées. Le protocole de prise de rendez-vous a été le suivant : 1. se présenter, 2. présenter brièvement le projet de la CPAM et ses objectifs, 3. présenter les enjeux de la démarche de diagnostic et ses retombées pour la personne à interviewer, 4. et enfin demander un rendez-vous d'entretien. Cette étape a été un peu difficile26(*) vu les préoccupations des uns et des autres. Malgré tout nous avons réussi à prendre rendez-vous avec : - les responsables des 6 écoles sélectionnées afin d'avoir un entretien avec au moins un enseignant, un personnel de la cantine scolaire, - une adjointe aux affaires scolaires et un responsable du service des sports de la Ville, les infirmières scolaires des écoles choisies. Ces personnes participent au comité de pilotage du projet nutrition-obésité de la CPAM et nous ont facilité la tâche dans notre démarche de prise de rendez-vous avec les responsables d'établissement scolaire. Au début d'un entretien, une fiche de présentation de la démarche de diagnostic27(*) élaboré à cet effet est remise à la personne interrogée. Il est rappelé brièvement ce qui a été dit et convenu précédemment (durée, confidentialité, objectifs, conséquences et suites de l'entretien). La grille est de support principal et unique28(*) de la collecte des informations recherchées à travers l'enquête. Elle est la synthèse des besoins en informations exprimés par la Caisse primaire d'assurance maladie. Les points de contrôle se présentent sous forme de phrases nominales qui peuvent être transformées, si nécessaire, par l'enquêteur en des questions fermées. L'enquêteur étant une personne bien avisée sur le sujet abordé pourra poser d'autres questions pour plus de détails sur un point qui attire son attention. Il lui revient également la tâche de cocher les cases et de consigner les observations. 3.2. Analyse des résultatsAu total 25 personnes toutes professions confondues ont été interrogées (10 enseignants, 8 personnes intervenant dans les cantines scolaires, 4 infirmières scolaires, 1 élu, 1 médecin, 1 animateur sportif). Sur 250 réponses obtenues au volet n°1, il ressort : 59 oui, 34 NSP et 157 non, soit un niveau de connaissance et d'appropriation du PNNS assez faible (23,6%). Sur 436 réponses récoltées au volet n°2, il ressort : 271oui, 97 NSP et 68 non, soit un niveau de mise en oeuvre légèrement au dessus de la moyenne (62,15%). Ce qui nous renvoie à un résultat de type C29(*) prévu par la grille. Dans l'ensemble, les entretiens se sont très bien déroulés. Nous avons pu rencontrer et interviewer toutes les personnes avec qui nous avons pris rendez-vous. Les acteurs par l'intérêt qu'ils ont porté à la démarche se sont montrés très préoccupés par la question de l'obésité. Les résultats qui suivent sont la synthèse de l'ensemble des informations recueillies. 3.2.1. Volet1 : connaissance et appropriation du PNNS par les acteursSur 25 personnes interrogées, 14 personnes déclarent connaître le PNNS (dont 14 par les médias, 2 par la participation à une action particulière dans le cadre du PNNS30(*), 4 par les infirmières scolaires et 7 par la participation à un groupe de travail31(*)) 11 déclarent n'avoir aucune connaissance du PNNS. Ces derniers reconnaissent néanmoins avoir entendu des messages PNNS sans pour autant connaître le programme. La moitié de ceux qui déclarent connaître le PNNS, n'ont qu'une connaissance très superficielle du programme. Le PNNS n'est connu que par son nom. Les écoles en REP n'en connaissent ni plus ni moins que les autres. Aucun répondant ne déclare avoir fait usage ou diffusé des messages PNNS32(*) ou d'un outil portant le logo PNNS. Une école sur 6 déclare avoir des informations nutritionnelles à disposition du personnel. La personne de la cuisine centrale interrogée déclare recevoir des informations sur les recommandations de la circulaire du 25 juin 2001. - Participation à des séances de formation : Les répondants des cantines scolaires déclarent n'avoir reçu de formation spécifique en matière de nutrition, diététique, d'équilibre alimentaire, d'apports nutritionnels conseillés, de grammages, d'étiquetage et de conception des menus. Il en est de même pour les autres personnes interrogées. - Informations diffusées aux parents : Aucune personne interviewée ne déclare avoir d'informations nutritionnelles à disposition des parents d'élèves. Ces informations se présentent sous diverses formes : lettre d'informations, plaquettes, fascicules, guides, portes ouvertes, sites Internet. On constate donc que rien n'est fait ou plutôt, qu'il n'y a pas grand-chose en matière de diffusion de l'information sur la thématique abordée. - Informations à disposition des élèves : Dans aucune école il n'y a d'informations nutritionnelles à disposition des élèves pendant le temps du repas. Par informations, nous entendons diverses formes de communication : panneaux, affiches, dépliants, guide en alimentation, intervenants extérieurs... La personne de la cuisine centrale interrogée déclare intervenir pour des animations lors des repas dans certaines écoles. Ces animations portent sur la découverte des fruits par saison, les types de pain (apprendre à manger, à goûter et à les reconnaître), la distribution de dépliants SHCB. Les responsables des cantines scolaires auditionnées déclarent que les personnes chargées de la supervision des élèves lors des repas (surveillants) ne disposent pas, faute d'informations et de formation de compétence nécessaire pour bien encadrer et animer les séances de repas. 3.2.2. Volet 2 : Mise en oeuvre du PNNSCe volet concerne les recommandations en rapport avec l'équilibre promotion d'une alimentation saine et équilibrée et la prise en charge de l'obésité. 3.2.2.1. Promotion d'une alimentation saine et équilibrée et de l'activité physique- Connaissance des textes officiels en matière de restauration : Le personnel des cantines scolaires interrogé ne s'est pas prononcé sur cette question. - Distributeurs d'aliments et de boissons sucrées : Pas de distributeur d'aliments et de boissons sucrées dans les écoles. - Durée du repas, assis : Dans les 6 écoles, la durée du temps de repas assis est supérieure à 30 mn et inférieure ou égale à 45 mn. - Qualité et accessibilité du pain : Toutes les personnes interrogées déclarent ne pas connaître la qualité du pain consommé. Elles sont toutes étonnées de savoir que le PNNS recommande la consommation du pain fabriqué avec de la farine de type 80. Le pain n'est pas accessible à volonté dans les écoles. Les pratiques varient suivant les écoles. Dans certaines cantines, on donne une baguette pour 10 enfants dans d'autres, 1 pour 8, et ailleurs la consommation est réglementée par les surveillants qui encadrent les enfants en vue de les amener à manger d'abord ce qui est dans leur assiette. - Boissons sucrées lors des repas : Aucune boisson sucrée n'est proposée lors des repas. - Fontaines à eau : Pas de fontaine à eau disponible dans les écoles ni au sein de la cantine. Les élèves peuvent boire au robinet. Certains enseignants estiment que les endroits où se trouvent les robinets ne donnent parfois pas envie de boire. Dans certaines écoles, l'accès aux robinets et lavabo est strictement réglementé, parfois interdit à des heures données. - Accessibilité des fruits et légumes : Présence dans tous les menus de fruits et de légumes. Ce qui est une très bonne nouvelle, mais reste à savoir si les élèves en consomment effectivement. L'évaluation des poubelles nous en dira plus. Par contre dans une école les élèves ont l'obligation de manger au moins la moitié du fruit. Dans une autre école, chaque année, pendant une semaine les élèves doivent apporter pour la collation un fruit de leur choix. Cette aurait donné à certains élèves le plaisir de la consommation des fruits et aurait conduit certains à n'apporter que des fruits pour la collation. - Consommation du poisson : Le poisson n'est proposé qu'une fois la semaine. La recommandation du PNNS est de deux fois la semaine. - Pratiques et qualité du sel : Les personnes interrogées ne connaissent pas la qualité du sel consommé. Elles n'y font même pas attention. Elles sont surprises de savoir que c'est le sel iodé qui est recommandé par le PNNS. Plus de salières sur les tables dans les cantines. C'est déjà une avancée. Par contre les élèves qui en réclament peuvent en avoir en de petits sachets. - Accueil des enfants nécessitant une alimentation spécifique Il y a dans certaines cantines des projets d'accueil individualisé pour les allergiques mais aucune attention particulière pour les personnes obèses ou en surpoids. Par contre, il y a des tentatives de surveillance du comportement alimentaire des enfants obèses ou en surpoids dont les parents en font la demande, déclare un responsable de cantine. - Evaluation des pratiques Les répondants des cantines scolaires s'intéressent peu à l'évaluation de leurs pratiques. Ils ne se prononcent pas sur les questions liées à l'évaluation. Ils n'ont aucune idée de l'évolution des produits commandés. Ils relatent ce que les enfants préfèrent -riz, pâtes- et font part des difficultés à faire goûter des produits moins connus tels que les légumes. - Produits peu consommés : Il s'agit des légumes, carottes, haricot vert, viande33(*)... Ce sont ces produits qui se retrouvent le plus souvent dans les poubelles. Les jours où on propose des légumes au menu, les poubelles doublent de volume. - Pratique de la collation matinale La collation matinale a été supprimée dans une école (REP). Dans les autres écoles, elle est de mieux en mieux encadrée. Dans une école, la collation est prise à l'entrée des classes à 8h 20 et non à 10h. Les enfants sont incités à prendre du pain, du lait ou un fruit. Les boissons sucrées, les biscuits et les viennoiseries sont interdits. 3.2.2.2. Incitation à l'activité physiqueDans les écoles en REP peu d'élèves participent réellement aux activités de l'USEP, les enseignants estiment que les tarifs semblent élevés pour les parents qui ont déjà d'autres charges. Il existe une intention de mettre en place un PEDIBUS au niveau du service scolaire de la ville. Cette idée a connu un début de mise en oeuvre (sélection des écoles bénéficiaires, questionnaires...) qui n'a abouti faute de moyen humain selon les explications de la personne rencontrée au service scolaire de la mairie. Les enseignants des écoles sélectionnées pour l'expérimentation du PEDIBUS sont déclarent être déçus puisque le projet est resté sans suite. L'idée semble être abandonnée. 3.2.2.3. Dépistage et prise en charge de l'obésitéLes infirmières interviewées déclarent que le dépistage est systématique lors des bilans annuels. Une infirmière déclare ne pas savoir tracer la courbe de l'évolution de la corpulence. Les professionnels de santé rencontrés n'auraient bénéficié d'aucune formation concernant l'utilisation des outils de mesure de l'IMC, la prise en charge des enfants obèses ou en surpoids. Ils déclarent que la communication avec les enfants obèses et leurs parents est souvent difficile. Les professionnels de santé ne savent pas quoi faire face à des cas d'obésité. Ils ne savent pas comment l'aborder avec les parents surtout quand il y en a un qui est aussi obèse. Une infirmière déclare ne pas connaître les seuils concernant la définition de la surcharge pondérale et de l'obésité. Au terme de chaque entretien, nous avons pu recueillir quelques difficultés et attentes des acteurs. 3.2.3. Attentes des acteursLes attentes des acteurs interviewés s'expriment surtout en termes de besoins de formation, de supports et d'accompagnement. Les acteurs souhaiteraient avoir moins de consignes et plus d'accompagnement. Ils estiment qu'ils savent ce qu'ils ont à faire et que ce qu'il leur faudrait, c'est plutôt : comment faire ? Il est vrai que des projets sont restés à l'état latent faute d'accompagnement. Les enseignants ont émis le souhait d'avoir à leur disposition une mallette nutrition comme c'est le cas en sécurité routière. Le besoin de supports adaptés à chaque tranche d'âge a été enregistré. Les acteurs souhaiteraient avoir une suite dans les interventions dont ils bénéficient. Ils souhaiteraient avoir des formations qui débouchent sur des actions concrètes et plus d'interventions en matière de nutrition et d'activité physique dans les écoles. L'analyse des différentes informations recueillies et des constats faits sur le terrain nous ont permis de dégager des forces et faiblesses de l'implication des acteurs dans la mise en oeuvre du PNNS en milieu scolaire. 3.2.4. Points forts et opportunitésLes acteurs rencontrés, par leur disponibilité, leur participation active (ils n'ont pas hésité à nous poser des questions) et l'intérêt qu'ils ont porté à notre démarche semblent être suffisamment mobilisés et motivés. Même s'ils ne connaissent pas pour autant le PNNS, on note néanmoins une prise de conscience assez forte du problème de santé publique que représente l'obésité. Cette prise de conscience se traduit par des initiatives modestes qui à terme pourraient déboucher sur des actions concrètes. Dans une école par exemple, d'énormes pierres sont posées à l'entrée de l'établissement pour amener les parents qui accompagnent leurs enfants à garer leur voiture un peu plus loin. A l'origine, cette action visait à garantir la sécurité des élèves mais comme impact, elle oblige les élèves qui viennent en voiture, à marcher un peu avant d'entrer à l'école. Ces initiatives (édition d'un petit livre de recette pour l'école, suppression de la collation, l'incitation à la consommation, l'activité physique...) se développent surtout dans les écoles qui ont bénéficié d'une intervention extérieure et où il y a une personne qui participe au comité de pilotage du projet de la CPAM. 3.2.5. Points faibles et obstaclesLes acteurs rencontrent des difficultés qui pourraient constituer un frein à la mise en place d'action et être parfois une source de démotivation. On peut citer entre autres : - le manque de ressources matérielles (guides alimentation, dépliants, affiches, outils pédagogiques...) et l'ignorance des sources d'information, - la difficulté à trouver les supports adaptés par exemple pour les classes (CP, CE1), - la difficulté de collaboration et le manque de synergie entre les acteurs, - l'absence d'une dynamique associative, - le manque de continuité et de suivi des actions34(*)évoqué dans les écoles ayant reçu des interventions, - la difficulté d'acceptation du diagnostic par la famille, et il est vrai que c'est une réelle difficulté, car souvent ces petites rondeurs à 3 ou 4 ans sont mignonnes pour les parents. Dans les écoles, le renouvellement rapide des personnels enseignants et des différents niveaux d'encadrement rend difficile la pérennisation d'activités transversales complexes, ce qui peut décourager les initiatives en faveur de ce type d'action. Difficultés de développer des projets par l'insuffisance collaboration entre les acteurs. Des actions spécifiques mises en place avec pour objectif la lutte contre l'obésité sont rares L'absence d'outil créé sur Villefranche/S montre par ailleurs, le peu d'investissement des acteurs. 3.3. RecommandationsCette évaluation met, une fois encore en évidence la multiplicité des acteurs impliqués dans la lutte contre l'obésité, dont chacun peut avoir un impact plus ou moins important, mais toujours utile et complémentaire, pour la prévention et la prise en charge de l'obésité. De ce fait, il est difficile de faire des recommandations précises pour chacun. L'ensemble de nos suggestions s'adressent d'une manière générale aux différents partenaires de ces acteurs notamment la CPAM qui y trouverait de nouvelles pistes d'action pour son projet. Pour plus d'efficacité et une meilleure implication des acteurs dans la mise en oeuvre du PNNS, il serait souhaitable de renforcer les activités de sensibilisation par une large diffusion des plaquettes d'information, des guides, affiches et outils PNNS. La généralisation de l'utilisation des supports du PNNS pour les actions devrait être envisagée car elle permet l'usage d'un langage commun. Il serait intéressant de mettre en place une politique d'incitation des acteurs à développer des actions par l'organisation de compétitions, en décernant des lettres de félicitation et d'encouragement pour des initiatives innovantes. Une formation des professionnels de santé sur la communication, l'accompagnement des personnes en surcharge pondérale s'avère indispensable. Les surveillants des cantines constituent une opportunité pour l'éducation nutritionnelle des élèves. Ils devraient être formés pour pouvoir jouer ce rôle efficacement. Une sensibilisation des animateurs sportifs à la nécessité d'adapter l'activité physique aux personnes afin de la rendre plus attractive s'impose. Les acteurs trouvent que dans la circonscription de Villefranche, les enfants ne bougent pas assez. Il faudra donc que les actions à venir prennent en compte ce paramètre. Une harmonisation des consignes de collation dans les écoles semble nécessaire. ConclusionLes entretiens réalisés à l'aide de la grille ont permis non seulement de recueillir des informations sur les pratiques des acteurs, mais également de les amener à une réflexion sur leurs propres pratiques. Un état des lieux de ce qui se fait sur Villefranche sur/S dans le cadre de la mise en oeuvre du PNNS, du moins en milieu scolaire a pu être fait. Cet outil, que nous avons essayé d'améliorer au fur et à mesure que se déroulaient nos entretiens, nous a permis de recenser quelques actions emblématiques et exemplaires et de mettre en évidence les difficultés et attentes des acteurs. Cette grille pose un cadre référentiel avec pour avantage de : - mobiliser les acteurs autours des objectifs du PNNS (la lecture des résultats de l'enquête mobilise l'acteur par rapport aux questions qui viennent de lui être posées), - mieux saisir ce qui pourrait permettre aux acteurs de s'impliquer dans une démarche de type PNNS (pour ceux qui n'ont pas franchi le pas), - présenter les objectifs du PNNS de manière la plus lisible possible, - donner à l'acteur des repères pour mettre en place son auto-évaluation, - permettre aux partenaires du PNNS d'adapter leur projet au niveau et aux besoins réel des acteurs, - augmenter la lisibilité et mettre en valeur les initiatives locales. La grille ne prend certainement pas en compte la totalité des acteurs qui pourraient être concernés par la question de l'obésité. On pourrait par exemple ajouter des critères pour apprécier la dynamique des acteurs relevant du secteur agro-alimentaire, de l'entreprise... Elle n'est qu'une ébauche. En poursuivant la réflexion, on pourrait la compléter et l'affiner. Bibliographie indicativeTextes officiels Arrêté du 29 septembre 1997 fixant les conditions d'hygiène applicables dans les établissements de restauration collective à caractère social. JO n° 247 du 23 octobre 1997 Décret en Conseil d'État 88-977 du 11 octobre 1988 relatif au contrôle médical des inaptitudes à la pratique de l'EPS dans les établissements d'enseignement. JO « Lois et Décrets », 15 octobre 1988, p. 13 009 Circulaire n° 2002-130 du 25 avril 2002 / Le sport scolaire à l'école, au collège et au lycée. BOEN n° 25 du 20 juin 2002 Circulaire 2003-210, du 1 décembre 2003 les orientations de la politique de santé en faveur des élèves, dans le cadre d'un programme quinquennal de prévention et d'éducation. Circulaire n° 2001-118 du 25 juin 2001 relative à la composition des repas servis en restauration scolaire et sécurité des aliments. BOEN spécial n° 9 du 28 juin 2001 Loi relative à la politique de santé publique du 9 août 2004. Recommandation relative à la nutrition. Edition 2001 N° 3 -99 du 6 mai 1999 du GPEM/DA Ouvrages ALAIN DECCACHE, Pour mieux choisir son évaluation : définition et rôle des évaluations en éducation pour la santé, collection "Méthodes au service l'éducation pour la Santé", APES, 1989. Comité d'Education pour la Santé, Comité Régional d'Aquitaine d'Education pour la Santé, Ecole Nationale de la Santé Publique, Université Victor-Segalen Bordeaux 2. Evaluer l'éducation pour la santé : concepts et méthodes. Université Victor-Segalen de Bordeaux 15, 16 et 17 septembre 1998. Vanves, Editions Inpes, 2002, 188 p. D'AMOURS, G., DESCHESNES, M., JOMPHE HILL, A. et OLIVIER, C. (2000). Guide d'évaluation des interventions - Projet «Écoles-Milieux en santé de l'Outaouais». Direction de la santé publique de l'Outaouais, RRSSSO, Hull. FONTAINE D., BEYRAGUED L., MIACHON C., Référentiel commun en évaluation des actions et programmes santé et social. Lyon : ERSP, 2004, 101 p. FRELUT M-L., L'obésité de l'enfant et l'adolescent, Paris, 2003. GAUTHIER, B. Recherche sociale : de la problématique à la collecte des données, 2e édition. Presses de l'Université du Québec, 1995. LE COMTE R. et RUTMAN. Introduction aux méthodes de recherche évaluative, Université de Carleton, Ottawa, 1982. Revues et Articles BERREWAERTS J., LIBION F., DECCACHE A. Quels critères et indicateurs d'évaluation sont à privilégier en éducation pour la santé en milieu de soins ? Louvain : UCL, Série de dossiers techniques ; 03-23, 46 p. CREDES, Questions d'économie de la santé, n°57, 2002. TAUBER M, RICOUR C. Les courbes de corpulence pourquoi faire ? Archives de Pédiatrie 2003, 12 : 1041-1042. Rapports et actes Actes du Colloque « De la politique nationale aux actions de terrain : dynamique et cohérence», 12-13 avril 2005. AFERO, ALFEDIAM, SNDLF. Recommandations pour diagnostic, la prévention et le traitement de l'obésité. Diabetes &Metab 1998, 24 (suppl 2) : 5-9. AFSSA (AGENCE FRANÇAISE DE SÉCURITÉ SANITAIRE DES ALIMENTS). Obésité de l'enfant : impact de la publicité télévisée. 7 juillet 2004 ANAES (AGENCE NATIONALE D'ACCRÉDITATION ET D'ÉVALUATION EN SANTÉ). Prise en charge de l'obésité chez l'enfant et l'adolescent. Recommandations pour la pratique clinique. 2003. CNA (CONSEIL NATIONAL DE L'ALIMENTATION). Avis sur la restauration scolaire révisant les avis antérieurs du CNA. 2004. CNA (CONSEIL NATIONAL DE L'ALIMENTATION). La place de l'éducation alimentaire dans les constructions des comportements alimentaires. 1998, Avis n°24. CRAES-CRIPS, Actes du colloque régional du mercredi 5 mai 2004 « Prise de poids, obésité chez l'enfant, agir ensemble », Septembre 2004. CRAES-CRIPS. Actes de la journée d'échanges du mardi 28 novembre 2006, à Villefontaine « Obésité de l'enfant : le poids des mots. 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Liste des abréviationsANC : Apports nutritionnels conseillés ADES Association départementale d'éducation pour la santé APES Association pour la promotion de l'éducation à la santé CNA : Conseil national de l'alimentation CODES : Comité départemental d'éducation pour la santé CPAM : Caisse primaire d'assurance maladie CRAM : Caisse régionale d'assurance maladie DRASS : Direction régionale des affaires sanitaires et sociales EPS : Education physique et sportive FNPEIS : Fonds national de prévention, d'éducation et d'information sanitaire GPEMDA : Groupe permanent d'étude des marchés des denrées alimentaires IMC : Indice de masse corporelle INC : Institut national de la consommation INCA : (enquête) Individuelle et nationale sur les consommations alimentaires / ENNS : Enquête nationale nutrition santé INPES : Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (auparavant CFES : Comité français d'éducation pour la santé INSERM : Institut national de la santé et de la recherche médicale OMS : Organisation mondiale de la santé ORS : Observatoire régional de santé PAI : Projet d'accueil individualisé PNNS : Programme national nutrition santé REP : Réseau d'éducation prioritaire REPOP : Réseaux pour la prise en charge et la prévention de l'obésité en pédiatrie USEP : Union sportive de l'enseignement du premier dégré ZEP : Zone d'éducation prioritaire GlossaireAssurance : Ce système est basé sur le partage du risque, et dans le cas de l'assurance maladie sur le partage du risque entre assurés qui fonctionne sur la solidarité entre bien portants et malades. Critère : Le critère est un point de vue qui permet de porter une appréciation sur une action : par exemple le critère d'efficacité (a-t-on réalisé ce qui était prévu ?). Il existe un certain nombre de critères pour juger une action : outre l'efficacité, on pourra rechercher quel est l'impact d'une action, son efficience, sa viabilité, quelle est la stratégie d'intervention, quelle satisfaction en tirent les bénéficiaire s. Evaluation : L'évaluation se demande si nous faisons les bonnes choses et si nous les faisons bien. Impact : Appréciation des effets de l'action sur les plans technique, économique, social, politique, écologique, médical, etc. Nutrition : Selon le dictionnaire de médecine de Hamburger (Editions Flammarion) : 1. Ensemble des processus par lesquels les organismes vivants utilisent les aliments pour assurer leur vie, leur croissance, le fonctionnement normal de leurs organes et de leurs tissus ainsi que leur production d'énergie. La notion de nutrition comprend l'alimentation mais les deux termes ne sont pas synonymes. 2. Science consacrée à l'étude des aliments et de leur valeur nutritionnelle, des réactions du corps à l'ingestion de nourriture ainsi que des variations de l'alimentation chez le sujet sain ou malade. Cette science pluridisciplinaire s'intéresse aux aspects physiologiques et physiopathologiques, à la technologie et à l'économie des denrées alimentaires, à la psychologie, à la psycho-sociologie, à la sociologie, à l'histoire et à la géographie du comportement alimentaire. » Obésité : Elle se définit comme un excès de masse grasse entraînant des inconvénients pour la santé. L'obésité doit être considérée comme une maladie car elle peut mettre en cause le bien-être somatique, psychologique et social de l'individu. En clinique, l'estimation de la masse grasse repose sur le calcul de l'indice de masse corporelle (IMC). Cet indice est le rapport du poids (exprimé en kg) sur le carré de la taille (exprimée en mètre). Chez l'adulte, l'obésité est définie par un indice de masse corporelle égal ou supérieur à 30 kg/ (m2). L'adiposité abdominale est associée à des complications métaboliques et vasculaires. Le tour de taille est l'indice anthropométrique le plus simple pour estimer l'importance des dépôts adipeux abdominaux. Un tour de taille de plus de 90 cm chez la femme et de plus de 100 cm chez l'homme caractérise l'obésité abdominale. Chez l'enfant, il est proposé de définir l'obésité par des valeurs d'indice de masse corporelle situées au-delà du 97e centile en se référant aux abaques qui figurent dans le carnet de santé (version 1998). Chez le sujet âgé il n'existe pas de définition consensuelle de l'obésité. Objet d'évaluation : Ce sur quoi portera l'évaluation, c'est-à-dire la "chose" sur laquelle [on] souhaite porter un jugement. Il est différent de l'objectif d'évaluation. Objectif : Enoncé formulé en termes clairs, précis et opérationnels qui décrit le résultat qu'on se propose d'atteindre. L'objectif doit préciser les personnes visées, la nature de la situation désirée [...] ainsi que la période de temps [...] nécessaire. On peut définir les objectifs d'un programme, mais aussi les objectifs de l'évaluation. Pedibus : Bus pédestre parfois appelé trottibus est un mode de ramassage scolaire. C'est un moyen pour se rendre à l'école permettant l'apprentissage de l'autonomie de l'enfant lorsqu'il aura grandi. Projet : C'est un ensemble d'activités planifiées en vue d'atteindre un but déterminé, dans un temps et un lieu délimités et avec un cadre financier précis. L'organisation du travail, le mandat et les responsabilités d'exécution sont fixés. Un projet implique des collaborations de type multidisciplinaire entre des personnes et des institutions. Programme : Un programme réunit un ensemble de projets qui, en principe, poursuivent une finalité commune ou semblable. Mais un programme est plus que la simple somme de ses parties. Question d'évaluation : Interrogation se rapportant à l'objet d'évaluation et correspondant à ce que [on] veut réellement Satisfaction des bénéficiaires : Ce critère est destiné à recueillir l'avis des acteurs directs d'une action. Il permet de rendre compte de la vision des aidés. Termes de référence : Description des objectifs, questions clé, plan d'action, résultats attendus, méthodologie à appliquer pour des tâches spécifiques et à court terme. Normalement utilisé pour définir le mandat d'un/e consultant/e pour faire, p. ex., exécuter une évaluation Ensemble des questions auxquelles l'évaluation va permettre de répondre. Est inclus généralement le cahier des charges. Table des matièresSommaire .....................................................................3 Introduction 51. Le Programme National Nutrition Santé (PNNS) : Quelle implication des acteurs au niveau local ? 10 1.1. Présentation générale du PNNS 11 1.1.1. Les 9 objectifs nutritionnels prioritaires 11 1.1.2. Les neufs objectifs nutritionnels spécifiques 13 1.2. Déclinaison du Programme national nutrition santé au niveau local 15 1.2.1. Déclinaison du Programme national nutrition santé en Rhône-Alpes 15 1.2.2. Déclinaison du Programme national nutrition santé à Villefranche sur Saône 17 1.3.1. Qu'est-ce qu'une évaluation? 21 1.3.1.1. Un recueil d'information 22 1.3.1.2. Un diagnostic, une appréciation, 22 1.3.2. Rôle et méthode de l'évaluation 23 1.3.2.1. Pourquoi évalue-t-on ? 23 1.3.2.3. Les méthodes et outils de recueil de l'information 24 2. Mise en place d'une grille d'évaluation 27 2.1. Méthodologie d'élaboration 28 2.1.1. La décision : à quoi va servir l'évaluation ? 28 2.1.2. Objectifs et objet de l'évaluation 28 2.1.3. Objet de l'évaluation : sur quoi va porter l'évaluation ? 29 2.1.4. Les informations à collecter 29 2.1.4.1. Identification des acteurs au niveau local 29 2.1.4.2. Le choix des critères d'évaluation : avec quoi allons-nous comparer les informations recueillies? Quelles sont les normes de comparaison? 31 2.2. Description de la grille 32 2.2.2. Organisation de la grille 33 3. Expérimentation de la grille en milieu scolaire 37 3.2.1. Volet1 : connaissance et appropriation du PNNS par les acteurs 40 3.2.2.1. Promotion d'une alimentation saine et équilibrée et de l'activité physique 42 3.2.2.2. Incitation à l'activité physique 44 3.2.2.3. Dépistage et prise en charge de l'obésité 44 3.2.3. Attentes des acteurs 45 3.2.4. Points forts et opportunités 45 3.2.5. Points faibles et obstacles 46
Conclusion
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