6- Incidences sur les régions
6- 1 Afrique A
l'échéance 2020, les projections indiquent que 75 à 250
millions de personnes seront exposées à une augmentation du
stress hydrique liée aux changements climatiques. Si ce changement est
couplé à une demande d'eau accrue, il affectera
négativement les moyens d'existence et aggravera les problèmes
liés à l'eau. Selon les projections, la production agricole, y
compris l'accès à la nourriture, dans de nombreux pays et
régions africaines est sévèrement compromise par les
changements et la variabilité climatiques. On s'attend à des
réductions des surfaces propres à l'agriculture, de la longueur
des périodes de végétation et du potentiel de production,
particulièrement en marge des zones semi-arides et arides. Ceci aurait
un effet négatif supplémentaire sur la sécurité
alimentaire et aggraverait la malnutrition dans le continent. Dans certains
pays , les rendements des productions non irriguées pourraient
être réduits de plus de 50 % en 2020. La production locale de
nourriture sera affectée défavorablement par la
décroissance des ressources halieutiques dans les grands lacs à
cause de 11 Traduction provisoire et non-officielle n'engageant pas le GIEC,
réalisée par les délégations de la Belgique et de
la France. 18 avril 2007 12 Les conventions suivantes sont utilisées
par le GIEC : Degré de confiance associé à une
déclaration : *** Degré de confiance très
élevé (au moins 9 chances sur 10) ** Degré de
confiance élevé (au moins 8 chances sur 10) * Degré de
confiance moyen (au moins 5 chances sur 10) Relations avec le
troisième rapport d'évaluation : D Développement
ultérieur d'une conclusion, qui se trouvait dans le
troisième rapport d 'évaluation N Nouvelle conclusion, qui ne se
trouvait pas dans le troisième rapport 9 l'élévation des
températures de l'eau, qui peut être exacerbée par la
surpêche Vers la fin du XXIème siècle, la hausse
projetée de niveau de la mer touchera d'importantes régions
côtières à faible altitude et très peuplées.
Le coût de l'adaptation pourrait être d'au moins 5-10 % du PIB.
Selon les projections, les mangroves et les récifs coralliens subiront
davantage de dégradations, avec des conséquences
supplémentaires sur la pêche et le tourisme. De nouvelles
études confirment que l 'Afrique est un des continents les plus
vulnérables à la variabilité et aux changements
climatiques à cause de multiples pressions et de la faible
capacité d'adaptation. Une certaine adaptation à la
variabilité climatique actuelle à lieu, cependant elle peut
être insuffisante pour les changements climatiques futurs.
6-2Asie
La fonte des glaciers
dans l 'Himalaya sera à l'origine, selon les projections, d'une
augmentation des inondations, des avalanches de roche provenant de pentes
déstabilisées, et affectera les ressources en eau dans les deux
à trois prochaines décennies. Par la suite les débits des
cours d'eau diminueront au fur et à mesure que les glaciers reculeront.
La disponibilité d 'eau douce en Asie centrale, du Sud, de l 'Est, et du
Sud- ouest, particulièrement dans les grands bassins, est
décroissante dans les projections à cause des changements
climatiques qui, avec la croissance de la population et l 'accroissement de la
demande par un niveau de vie plus élevé, pourrait affecter
défavorablement plus d 'un milliard de personnes dans les années
2050 Les régions côtières, particulièrement les
méga-deltas fortement peuplées dans le Sud, l'Est et le Sud-est
de l 'Asie, vont courir un plus grand risque à cause des inondations
accrues dues à la mer, et à l 'écoulement des fleuves pour
certains grands deltas. Selon les projections, les changements climatiques vont
gêner le développement durable de la plupart des régions en
développement d 'Asie, en se combinant avec les pressions sur les
ressources naturelles et l'environnement associées à
l'urbanisation, l'industrialisation et le développement
économique. Les projections indiquent que les rendements des
cultures pourraient augmenter jusqu'à 20 % dans l 'Est et le Sud-ouest
de l 'Asie, alors qu'elles pourraient décroître jusqu'a 'à
30 % en Asie Centrale et du Sud, d'ici le milieu du XXIème
siècle. Dans l'ensemble et en considérant l'influence de la
croissance rapide de la population et de l'urbanisation, on prévoit que
le risque de famine reste très élevé dans plusieurs pays
en développement. 10 On s'attend à une augmentation de la
morbidité endémique et la mortalité due aux affections
diarrhéiques, principalement associées aux inondations et
sécheresses dans l 'Est, le Sud, et le Sud-ouest de l 'Asie, à
cause des changements estimés du cycle hydrologique associés au
réchauffement global. L'accroissement de température des eaux
côtières aggraverait l'abondance et/ou la toxicité du
choléra en Asie du Sud.
6-3AustralieetNouvelle-Zélande
Par suite de la réduction des précipitations et
de l'accroissement de l'évaporation, les projections montrent que les
problèmes de sécurité d'approvisionnement en eau
s'aggraveront d'ici à 2030 dans le Sud et l 'Est de l 'Australie, en
Nouvelle-Zélande, da ns le Northland et certaines régions de l
'Est Les projections montrent une perte de la biodiversité
significative pour 2020 dans certains sites écologiquement riches
comprenant la grande barrière de corail et les Tropiques humides de
Queensland. D'autres sites subissant un risque incluent les zones humides des
îles Kaka du le Sud- Ouest de L'Australie, les îles
subantarctiques, et les
zones alpines des deux pays.
Le développement côtier en cours et la croissance de la
population dans des régions comme le Cairns et le Queensland du Sud-est
(Australie) et du Northland à la Baie de l'Abondance en
Nouvelle-Zélande sont considérés dans les projections
comme des facteurs aggravant le risque lié à la hausse du niveau
de la mer et à l'augmentation de la sévérité et de
la fréquence des tempêtes et des inondations côtières
en 2050. Selon les projections pour 2030, la production agricole et
forestière va décroître sur une grande partie du Sud et de
l 'Est de l 'Australie, et sur l 'Est de la Nouvelle-Zélande, à
cause de l'augmentation des sécheresses et feux. Cependant, en
Nouvelle-Zélande, les projections montrent initialement des
bénéfices dans l 'Ouest et le Sud ainsi que près des
principales rivières à cause d'un allongement de la saison de
croissance, une réduction du gel et une augmentation des pluies. La
région dispose de capacités d'adaptation substantielles
grâce à une économie bien développée et des
capacités scientifiques et techniques, mais il y a des contraintes
sévères à la mise en oeuvre et des défis majeurs
suite aux changements dans les événements extrêmes. Les
systèmes naturels ont une capacité d'adaptation
limitée.
4Europe : Pour la
première fois, des conséquences très diverses des
changements actuels du climat ont été documentées :
retrait des glaciers, saisons de croissance plus longue, déplacement des
espèces et impacts sur la santé dus à une vague de chaleur
d 'une ampleur sans précédent. Ces changements observés
sont cohérents avec ceux qui sont simulés pour les changements
climatiques futurs. Presque toutes
les régions d 'Europe seront affectées négativement par
des conséquences futures des changements climatiques, et celles-ci
représenteront des défis pour beaucoup de secteurs
économiques. On s'attend à ce que les changements climatiques
amplifient les différences entre régions d 'Europe en ce qui
concerne les biens et ressources naturelles.
Les impacts négatifs incluront l'augmentation
des risques d'inondation éclair dans l'intérieur r des terres,
des inondations côtières plus fréquentes, une augmentation
de l'érosion (due aux tempêtes et à
l'élévation du niveau de la mer). La grande majorité des
organismes et écosystèmes aura des difficultés à
s'adapter aux changements climatiques.
Les régions
montagneuses seront confrontées au retrait des glaciers, à une
réduction de la couverture neigeuse et du tourisme hivernal et des
extinctions d'espèces étendues (dans certaines régions
jusqu'a 'à 60 % en 2080 pour un scénario d'émissions
élevées). En Europe du Sud, les changements climatiques
devraient aggraver les conditions (hautes températures et
sécheresse) dans une région déjà vulnérable
à la variabilité climatique, réduire la
disponibilité en eau, le potentiel hydro électrique, le tourisme
estival, et en règle générale la productivité des
cultures. Les projections montrent aussi une augmentation des risques pour la
santé liée aux vagues de chaleur ainsi qu'une fréquence
accrue de feux de forêt. En Europe centrale et orientale, les
projections montrent une diminution des précipitations en
été, avec une augmentation du stress hydrique. Les projections
montrent une augmentation des risques pour la santé liée aux
vagues de chaleur. On s'attend à un dé clin de la
productivité forestière et une augmentation de la
fréquence des feux de tourbières.
En Europe du Nord, les projections
montrent des effets mitigés suite aux changements climatiques, y compris
certains avantages comme une demande réduite de chauffage, ainsi que des
productions agricoles et une croissance des forêts accrues.
Néanmoins, à mesure que les changements climatiques continuent,
leurs impacts négatifs (comprenant l'augmentation de la fréquence
des inondations en hiver, la dégradation d'écosystèmes et
la déstabilisation des sols) l'emporteront probablement sur les
bénéfices. L'adaptation au changement climatique
bénéficiera probablement de l'expérience apportée
par les mesures prises en réaction aux événements
climatiques extrêmes, lors de la mise en oeuvre de plans
spécifiques de gestion des risques climatiques. 6- 5
Amérique latine
D'ici au milieu du siècle, l'augmentation de
température et les diminutions associées des quantités
d'eau présente s dans les sols mèneront selon les projections au
remplacement progressif de la forêt tropicale par la savane en Amazonie
orientale. La végétation semi-aride tendra à être
remplacée par une végétation de terre aride. Il y a un
risque de perte significative de biodiversité par extinction
d'espèce ces dans beaucoup de régions de l'Amérique latine
tropicale. Dans les régions sèches, les changements climatiques
devraient mener à la salinisation et à la désertification
de surfaces agricoles. La productivité de certaines cultures diminuera
et la productivité du cheptel déclinera, avec des
conséquences défavorables pour la sécurité
alimentaire. Dans les zones tempérées, on s'attend à
l'augmentation de rendement des cultures de soja. Les projections montrent que
la hausse du niveau de la mer augmentera le risque d'inondation dans les
régions de faible élévation. On s'attend à ce que
l'augmentation de la température de surface de la mer due aux
changements climatiques exerce des effets nuisibles sur les récifs
coralliens mésoaméricains, et occasionne un déplacement
des stocks de poissons dans le Sud-est du Pacifique. Les projections
indiquent que les modifications dans la répartition des
précipitations et la disparition des glaciers affecteront
significativement la disponibilité de l'eau pour la conso mations
humaine, l'agriculture et la production d'énergie. Certains pays ont
fait des efforts d'adaptation, en particulier dans le domaine de la
conservation d'écosystèmes clés, les systèmes
d'alerte rapide, la gestion du risque dans l'agriculture, les stratégies
relatives aux sécheresses, inondations, et gestion des côtes, et
les systèmes de surveillance des maladies. Cependant,
l'efficacité de ces efforts est dépassée par, entre autres
: le manque d'information de base, de systèmes d'observation et de
monitoring ; le manque de renforcement des capacités, de cadre
politique, institutionnel et technologique approprié ; le bas niveau de
revenu, l'habitat en zone vulnérable. 6- 6
Amérique du Nord Un changement climatique
modéré, pendant les premières décennies du
siècle, donne une projection pour les rendements agrégés
des cultures non irriguées montrant une augmentation de 5 à 20 %,
mais avec une variabilité importante entre les régions. On
s'attend à des difficultés importantes pour les cultures qui sont
proches de l'extrémité chaude de la gamme qu'elles
tolèrent ou dépendent de ressources en eau très
utilisées. Dans les montagnes de l'ouest, le réchauffement
devrait, d'après les projections, provoquer une décroissance du
manteau neigeux, davantage d'inondations hivernales et des débits
estivaux réduits, intensifiant la compétition pour des ressources
en eau sur-employées.
Les perturbations dues aux parasites,
aux maladies et aux incendies devraient, selon les projections, avoir des
conséquences sur les forêts, avec un allongement important de la
période d'incendie et une augmentation des surfaces
brûlées. Les villes qui connaissent actuellement des vagues de
chaleur devraient faire face à un accroissement du nombre, de
l'intensité et de la durée des vagues de chaleur au cours du
siècle, avec un potentiel d'effets néfastes pour la santé.
La population âgée, en croissance, sera particulièrement en
danger. Les communautés et les habitats côtiers subiront des
pressions croissantes du fait de l'interaction des changements climatiques avec
le développement et la pollution. La croissance de la population et
l'augmentation de valeur des infrastructures côtières augmentent
la vulnérabilité aux variations et futurs changements
climatiques, et les simulations montrent une augmentation des pertes dans le
cas où l'intensité des tempêtes tropicales augmenterait.
L'adaptation actuelle est irrégulière et le
degré de préparation à une exposition accrue est faible.
6- 7 Régions polaires : Dans les
régions polaires, les principaux effets biophysiques montrés par
les projections sont des réductions d'épaisseur et de l'ampleur
des glaciers et des inlandsis, ainsi que des changements dans les
écosystèmes naturels avec des effets préjudiciables sur
beaucoup d'organismes comprenant les oiseaux migrateurs, les mammifères
et des hauts prédateurs. En Arctique, les conséquences
supplémentaires comprennent des réductions de l 'étendue
de la glace marine et du pergélisol, une augmentation de l
'érosion des cotes et une augmentation de la profondeur de la fonte
saisonnière du permafrost. Pour les communautés humaines
arctiques, il y aura à la fois des impacts négatifs et positifs,
particulièrement à la suite de variations des conditions de neige
et de glace. Les effets négatifs concerneraient en particulier
l'infrastructure et les modes de vie indigènes traditionnels. Les effets
positifs incluront une réduction des coûts de chauffage et
meilleure navigabilité des routes maritimes du Nord.
Dans les deux régions polaires,
des habitats et écosystèmes spécifiques sont
vulnérables, d'après les projections, car les barrières
climatiques à l'invasion d espèces sont réduites.
Les communautés arctiques humaines s'adaptent déjà aux
changements climatiques mais des pressions internes et externes mettent au
défi leur capacité d'adaptation. En dépit de la
résilience dont ont fait preuve au cours de l'histoire les
communautés indigènes arctiques, certains modes de vie
traditionnels sont menacés et des investissements substantiels sont
nécessaires pour l'adaptation et le déplacement des structures
physiques et des communautés.
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