Dans la commune urbaine d'Arlit, le couvert
végétal correspond à des formations
végétales adaptées à l'aridité du climat. En
termes d'occupation du sol, la situation actuelle ne conditionne pas le bon
développement de la flore. Celle-ci est dû à la
régression et diminution des cordons ripicoles et de la steppe d'une
manière générale. Cela est le fait des changements
climatiques, des causes anthropiques et l'exploitation minière.
Cette absence du couvert végétal expose le sol
aux agents de l'érosion que le ruissellement et les vents. La
dégradation de celle-ci est liée à la combinaison des
facteurs cités au dessus. Le manque des précipitations et le sol
non couvert ont donné aux vents un milieu favorable menaçant tout
le potentiel productif et la vie de la population. Cette situation n'est pas
seulement liée au climat mais à la pauvreté du sol et
l'expose aux fortes températures, car l'évaporation est
très intense allant de 0,22 mm/h de mai à septembre et 0,12 mm/h
d'octobre à avril.
La forte croissance démographique constitue un danger
pour l'environnement et exerce sa pression sur les ressources naturelles
à savoir l'eau, la terre, la végétation. Presque 90% de la
population utilise le bois de chauffe malgré l'existence de gaz.
L'impact de la coupe de bois se fait sentir surtout au niveau des communes
rurales du département d'Arlit (Iférouane et Gougaram). Et il
faut reconnaître que cette commune urbaine d'Arlit vit sans agriculture
irriguée, tous les produits alimentaires proviennent des autres
régions du pays et des pays voisins comme Algérie et la Libye.
Quant aux activités minières, la situation est
très inquiétante. Suffise t-il de séjourner dans la zone
pour comprendre comment les gens vivent dans cette zone ?
L'exploitation minière a modifié
l'environnement biophysique ; les poussières radioactives ne sont pas
sans conséquences pour tout être vivant dans le milieu :
l'entreposage du minerai, le fonctionnement de deux usines et le stockage
à l'air libre des déchets radioactifs. Un fait marquant est que
la nappe du tarât baigne (située à 150 m de profondeur)
dans le gisement uranifère de la Somaïr (50 m de profondeur), il y
a donc ici le risque de contamination de cette nappe (photo 9).
D'une manière artificielle, la population vit avec
l'agriculture irriguée à partir des points d'eau et des eaux de
lagunes. Ces dernières ne répondent pas aux critères de
santé de l'union européenne et de l'OMS. Ces zones de cultures
sont de nos jours menacées de disparition et de contamination du sol ;
toute la zone est ensablée mais aussi envahie par Prosopis juliflora
dans les jardins.
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Ainsi une étude réalisée en janvier 2011
a été menée sur l'évolution des jardins. De 1989
à 2009, la superficie cultivable a chuté de 246 ha à 97 ha
(DDA, 2011). En espace de vingt ans, 60% d'exploitants ont perdu leur
jardin.
En terme d'occupation du sol des années 1972, 1988 et
2005, on remarque que les dunes et les terrains rocheux gagnent de plus en plus
de superficies par rapport à la superficie totale (tableaux) avec
respectivement : en 1972, 10,22% et 64,25% ; en 1988, 11,37% et 64,75% ; en
2005, 12,43% et 64,67%. De même la superficie des unités comme les
cordons ripicoles la steppe et les zones inondées sont sensiblement
réduites. Ceci pourrait s'expliquer par la croissance
démographique et les changements climatiques.