4-5. La dégradation de
l'écosystème
Toute pression sur l'espace entrain la dégradation de
l'écosystème. En effet pour satisfaire leur besoin, la population
fait pression sur les ressources naturelles tout en les épuisant.
« A l'évidence, pour les besoins en bois de feu,
chaque nigérien a besoin de 250 à 300 kg de bois chaque
année, en tenant compte de la productivité naturelles des terres
forestières, le pays puise son capital forestier (MHELCD) ». Dans
la C.U.A, toutes les réserves en bois sont
66
épuisées sauf au niveau du kori situé
à 50 Km à l'ouest de l'AÏR et dans les communes voisines
Iférouane et Gougaram
4-5-1. Dégradation de la terre
Les travaux miniers consistent à manipuler des
millions de tonnes de roche plus au moins radioactives (10,6 millions de tonnes
en 2004 pour SOMAÏR), ils rendent plus facilement mobilisables les
métaux et radioactifs présents dans le minerai. Ce qui augmente
le risque de contamination de la nappe par des métaux lourds
radioactifs, chimiques, polluants et la destruction du sol. (Photo 8).
Photo 8 : travaux de l'enfouissement du sol (source
Ridouane)
Cela entraine l'enlèvement des particules fines,
emportés par le vent de poussière.
4-5-2. L'amenuisement de la nappe
La population pense que, la principale cause du manque d'eau
est liée à la rareté des pluies et surtout à
l'exploitation minière. Entre 1969 et 2009, 300 millions de m3 ont
été pompés, dont 60% consommés par la population et
40% pour les industries (Areva, 2008).
67
En ce qui concerne la nappe de Tarat, sa particularité
est qu'elle baigne dans les formations géologiques uranifères
exploitées par Somaïr. Toute fois, les teneurs naturelles en
uranium et en radium reste cependant faibles et souvent proches des limites de
détection.
Photo 9 : Affleurement de la nappe de tarat au fond de
la mine à ciel ouvert Ariège (SomaÏr)
4-5-3. Etat du couvert végétal
Il est très dégradé (70%) du fait de la
pauvreté du sol et de la rareté des pluies. Un autre
phénomène est lié à la destruction de celle-ci se
trouvant sur le site des travaux d'excavations, l'entreposage du minerai, la
contamination aux produits chimiques et des poussières de celle qui se
trouve sur le site et tout autour de la ville.
En plus de la végétation naturelle, même
les jardins régressent faute d'eau et suite l'envahissement de toute la
zone des cultures par Prosopis juliflora.
68
Photo 10 : jardins asséchés et envahis par
Prosopis juliflora
Les paysans (97,67%) pensent que le manque d'eau (95,44%) et
l'exploitation minière constituent les principales causes de la
détérioration du couvert végétal comme illustre le
tableau 8.
Tableau 8: les différentes causes responsables de
la dégradation du couvert végétal
Causes principales
|
Causes dérivées
|
%des causes principales
|
Changement climatique
|
Causes
|
%des causes
|
95,44
|
|
95,44
|
|
Exploitation du bois
|
24,39
|
24,39
|
industrielle
|
_travaux d'excavation
|
_77,33
|
77,33
|
|
Les tendances actuelles de la dynamique se perçoivent
à travers la détérioration des ressources naturelles dont
plusieurs facteurs sont à l'origine : climatiques, démographiques
et industriels.
69
Tableau 9 : Classification des différentes
espèces végétales recensées dans la zone
d'étude
Noms scientifiques
|
Nom local de l'espèce
|
Acacia ehrenbergiana
|
tamate
|
Acacia laeta
|
Akkora
|
Acacia nilotica (L)
|
bagaruwa
|
Acacia radiana
|
kandili
|
Aristida funiculata
|
Buta'n kurege
|
Balanites aegyptiaca
|
aduwa
|
Calotropis procera
|
tumfafia
|
Cucumis prophetarum
|
guna'l zâki
|
Citrullus lanatus
|
guna
|
Cymbopogon proximus
|
goso
|
Grewia tenax
|
kamanmua
|
Leptadenia pyrotechnia
|
kalumbo
|
Maerua crassifolia
|
jiga
|
Panicum laetum
|
gréji
|
Panicum turgidum
|
gatsawré
|
Prosopis juliflora
|
Bagaruwa macca
|
Salvadora persica
|
talaekia
|
Schouwia thebaica
|
alwât
|
Tamarix senegalensis
|
tsamia
|
Tribulus terrestris
|
tsaydo
|
Ziziphus mauritania
|
magaria
|
|
De tout ce qui précède, il est important de
rappeler que toute occupation du sol est conditionnée par un certains
nombre des facteurs à savoir climatiques et anthropiques. Pour ce qui
est de notre zone d'étude, les facteurs industriels jouent un rôle
très remarquable. Ce qui nous amène à déduire que
l'évolution et la répartition du couvert végétal
sont déterminées par le climat, l'action de l'homme et
l'activité minière.
|