EPIGRAPHE
« ...il est aisé de faire des expériences,
mais malaisé d'en faire d'irréprochables. » Louis Pasteur
A feu, notre grand-frère aîné,
né journaliste, A quiconque fait du journalisme sa vocation ; Nous
dédions ce travail.
REMERCIEMENTS
Au travers de lignes suivantes, nous voulons manifester un
devoir de reconnaissance envers tous ceux et toutes celles à qui il a
plu que cette oeuvre soit réalité.
A Dieu, l'Etre incréé, notre merci ineffable
pour son amour inépuisable.
Le présent rapport de recherche a
bénéficié largement de la direction et de l'encadrement,
de main de maître, du Professeur Jules MAIDIKA Assana et du Chef de
travaux Célestin BWANGA Malekani. Le souci de veiller à la
facture acceptable de cette oeuvre a nourri leur franche collaboration
nonobstant leurs diverses tâches. Croyez à notre profonde
gratitude.
Que les Professeurs J.C. DUASENGE Ekambo et G.G. ELITE Ipondo
ainsi que le Chef de travaux A. MAMBUYA Obul'Okwess soient remerciés
pour leurs apports combien édifiants à la consolidation du
contenu de cette recherche.
Nous témoignons ouvertement notre reconnaissance aux
autorités facultaires et départementales, en leurs
qualités et fonctions, ainsi qu'à tout le corps scientifique pour
leur encadrement qui nous consacre, en effet, universitaire.
Chers parents, Michel BOYONGO Bo-Lobonga et Léa KAVIRA
Kinvanzanga, et très aimable couple ELOKO, recevez l'expression de nos
remerciements très distingués pour cet accomplissement qui a
profité de votre soutien immensurable puisque, en fait, vous avez cru en
nous.
A mes deux familles, Syfia à travers le Journal
Mongongo et la Chorale Saint François d'Assise, nous adressons un merci
très chaleureux pour vos contributions diversifiées.
Ma très chère complice, estimés pairs et
compagnons de lutte acquérez l'expression nos respectueux souvenirs.
Votre présence en tout temps aura été plus que
bénéfique à notre couronnement.
Nombreux sont ceux et celles qui n'ont pas été
cités nommément, ici ; nous vous formulons à coeur net nos
remerciements les plus distingués pour une quelconque contribution.
« Nous rendre compte de votre existence, nous met
entièrement en confiance »
T.T. BOYONGO Kaya
SIGLES ET ABREVIATIONS
AA : Antenne A
AIMO : Affaires intérieures et de la main d'oeuvre
CSAC : Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la
communication
HAM : Haute autorité des médias
JT : Journal télévisé
MLC : Mouvement de libération du Congo
MOPAP : Mobilisation propagande et animation politique
ONG : Organisation non gouvernementale
OZRT : Office zaïrois de radiodiffusion et de
télévision
RALIK : Radio liberté Kisangani
RDC : République démocratique du Congo
RENATELSAT : Réseau national des
télécommunications par satellite
RTG@: Radiotélévision groupe l'avenir
SIC : Sciences de l'information et de la communication
USA : United states of America
INTRODUCTION GENERALE
1. Objet de l'étude
Le mémoire de licence que nous nous proposons
d'entreprendre s'intitule : Politique de programmation des chaînes de
télévision de Kisangani.
En fait, notre étude porte sur l'analyse des grilles
de programmes et des cahiers de charges du paysage télévisuel
boyomais. De manière précise, il s'agit d'étudier les
idéologies ou la philosophie qui inspire les facteurs ou les indicateurs
de programmation d'une chaîne de télévision.
2. Problématique
Depuis le mois d'octobre 2010, deux chaînes de
télévision se sont ajoutées aux deux autres (Radio
télévision nationale congolaise et Radio télévision
amani) qui émettaient de Kisangani jusqu'à maintenant : Canal
Congo télévision - dite CCTV- et Canal orient
télévision. Leur avènement a porté à quatre
le nombre de chaînes de télévision implantées
à Kisangani.
L'impression que l'on peut avoir est telle que, loin
d'apporter une nouveauté perceptible ou mieux d'être originales,
ces deux chaînes n'ont que suivi les allures des anciennes : des
programmes presque similaires, des animateurs peu expérimentés,
etc.
La plupart de ces chaînes de télévision
proposent des programmes, pour la plupart produits en studio, à cible
anonyme, à contenu peu structuré, et à formule peu
originale. C'est la confusion par rapport aux contenus de leurs cahiers des
charges. Pourtant, les tendances dont elles se revendiquent renseignent peu ou
prou sur les contenus qu'elles sont appelées à diffuser.
Il est difficile de se faire une idée précise
là-dessus ; l'on pourrait se demander devant quel type de média
(public ou privé ou commercial ou communautaire) l'on se trouve ?
Pourtant, de par leurs statuts, missions et objectifs, chaque chaîne
devrait créer un attachement particulier avec les
téléspectateurs sur des domaines délaissés par tel
ou tel autre type de média qui, tout aussi sérieux, doit faire
prévaloir les principes de concurrence et/ou de
complémentarité entre les chaînes. Cela d'autant plus
qu'une chaîne de télévision est tout à la fois un
canal de diffusion (point de vue technique), un flux de programmes (point de
vue éditorial) et une marque (point de vue marketing)1.
1 HADJ-MOUSSA, (R.), « Ce que la
télévision fait voir », SociologieS [En ligne],
Théories et recherches, mis en ligne le 29 septembre 2010,
Consulté le 30 novembre 2010. URL :
http://sociologies.revues.org/index3221.html
Les émissions régulières relevant de la
production interne, présentent des caractéristiques quasi
similaires. L'on constate des émissions d'animation libre, des tranches
très longues des prédications, des programmes improvisés,
des temps d'antenne échappant au contrôle, l'omni présence
des films sans signalétiques et des clips peu avenants, et autres ne
tenant pas compte de la disponibilité des publics potentiels. Comme
l'évoque Paul de MAESENEER2, « ... il semble
également qu'ils n'aient pas pris conscience de l'importance de se
constituer un public, c'est-à-dire d'étudier les besoins et les
souhaits des auditeurs pour en tenir compte dans l'élaboration des
émissions ». Une conception d'un public « acquis » par le
simple fait d'émettre.
En effet, le constat est que, la production
télévisuelle du système de radiodiffusion visuelle
boyomais est proche de la paléo-télévision où
produire des programmes, c'est offrir des programmes ou « émissions
« autophages » qui affichent (...) sans ambiguïté des
visées distractives ou se targuent de projets plus «
réflexifs »3, (c'est-à-dire qui se consomment
eux-mêmes). Elle ne présente pas un degré de
concrétisation ou de réalisation savamment
réfléchie quant à l'efficacité et l'efficience des
émissions ou programmes vis-à-vis des positions et opinions qui
s'y expriment.
Les grilles de programmes n'obéissent pas au principe
de diachronie (temporelle et sociale) et datant généralement de
plusieurs mois ou élaborées sur base des besoins supposés,
fondent la vie de ces chaînes de télévision. Pourtant
« une grille de programme n'est pas pour autant un puzzle de produits
similaires, aseptisés, fédérateurs. Une grille n'a jamais
fait ses preuves -- ou plus exactement, dès qu'elle les a faites, il est
temps de la modifier »4.
D'où, quelques uns des programmes extérieurs
(films, documentaires, séries,...) jouissent d'un quota un peu plus
important par rapport à la production locale, généralement
faible. Ce qui donne la nette impression que ces chaînes servent
plutôt de relais à des chaînes étrangères vu
l'hyperexploitation des programmes de ces dernières (22 % du
2 DE MAESENEER, (P.), A vous l'antenne I Précis de
journalisme radio, traduit de l'américain par Dominique WALTER,
Paris, Nouveaux Horizons, 1999 (traduction française), 5è tirage,
2007, p. 34
3 LOCHARD, G., « Penser autrement l'histoire de
la communication télévisuelle », L'Année sociologique
2001/2, Vol.51, p.439-453.
http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=ANSO&ID_NUMPUBLIE=ANSO_012&ID_
ARTICLE=ANSO_012_0439 4MOUSSEAU, J., « La programmation d'une
chaîne de télévision », In: Communication et
langages. N°80, 2ème trimestre 1989. pp. 74-89.
volume horaire de la grille sont consacrés aux
programmes locaux à la RTA5). Une pratique contraire à
la législation congolaise qui, en matière de contenu des
programmes, préconise que les chaînes diffusent plus de 50% des
programmes locaux.
Ainsi, est-on tenté de dire que, dans le paysage
audiovisuel boyomais (PAB), une véritable politique de programmation
bien réfléchie ne fait pas encore l'objet d'une attention
particulière des promoteurs, voire des professionnels.
Il est évident que c'est la grille, expression du
projet éditorial d'une chaîne de
télévision6..., qui traduit la politique de
programmation. C'est elle qui octroie à une entreprise audiovisuelle son
identité professionnelle parmi tant d'autres. Par et à travers
elle, se détermine la ligne éditoriale qui définit, dans
une perspective à rebours, la cible, le contenu et la grille -les
articulations du cahier des charges-. Cette politique est, en fait, la
philosophie de l'entreprise dont la réalisation passe par des
émissions savamment programmées (programmation). Car, la
programmation est amie de la ponctualité, ennemie au hasard, de
l'imprévu ou de l'imprévisible7.
Après avoir fait cet état des lieux et
après nous être appesanti sur la description, la
compréhension et l'éclaircissement de la pertinence de la
programmation dans le paysage télévisuel boyomais, nous pensons
articuler notre réflexion sur la question générale
suivante : Comment se conçoit la politique de programmation des
chaînes de télévision de Kisangani?
Pour contribuer à l'appréhension de ce
problème général, de nombreux chercheurs ont
déjà proposé des réponses dans leurs rapports de
recherches. Ainsi, cette entreprise revêt deux enjeux majeurs à
savoir, connaître les différentes études déjà
réalisées sur la grille de programmes, d'une part, et sur les
champs d'investigation (les chaînes de télévision de
Kisangani), d'autre part.
Dans le premier enjeu, nous notons l'étude de MIDESSO
Ndamuso sur les contrats médiatiques dans les grilles des programmes de
la Télévision Amani/R.T.A. et de la Télé du Peuple/
R.T.N.C [8]. Elle s'est posé les questions suivantes : ces
deux télévisions ont-elles des grilles de programme annuel bien
élaborées et fixes ? Y a-t-il équilibre de contrat dans la
grille de programme des télévisions de la R.T.A. et de la
R.T.N.C. ? La
5 BOYONGO, K., Place des programmes
étrangers dans la programmation de la Radio télévision
amani (RTA), TFC inédit, FLSH, UNIKIS, 2009, p.61.
6 FONNET, L., cité par anonyme (http//
:users.skynet.be/vanpet/programmation.pdf), La programmation d'une
chaîne de télévision, Dixit, 2003, p.232,
7 7 Anonyme, Programmation télévisuelle :
objectifs et contraintes. Cas de la RTBF, Mémoire DES,
inédit, Bruxelles, s.d. (http//
:users.skynet.be/vanpet/programmation.pdf)
8 MIDESSO Ndamuso, Les contrats
médiatiques dans les grilles des programmes de la
Télévision Amani/R.T.A. et de la Télé du Peuple/
R.T.N.C, Mémoire, Inédit, FLSH, UNIKIS, 2009.
programmation des émissions tient-elle compte des
objectifs et missions poursuivis par ces télévisions ?
En réponse à ces questions, elle a estimé
que, par rapport à la manière dont se réalise la
production des émissions dans ces deux chaînes, ces chaines
n'auraient pas de grilles de programme annuel bien élaboré et
fixes. Ensuite, les déterminants tels que la musique, le
théâtre et les programmes improvisés qui dominent
celles-ci, laissent à croire qu'il y'aurait déséquilibre
des contrats dans les grilles de programme de ces chaînes de
télévision. Enfin, elle a pensé que la programmation des
émissions dans ces deux chaines de télévisions ne
tiendraient pas compte des objectifs et missions de ces institutions.
Son étude s'est inscrite dans le cadre théorique
de la programmation télévisuelle de J. Soulage et G. Lochard. Sa
méthode d'approche est double : la méthode analytique et la
méthode comparative.
Elle a abouti à la conclusion selon laquelle la RTA et
la RTNC n'ont pas de grilles annuelles bien élaborées et fixes.
Les deux télévisions fonctionnent avec des grilles
improvisées. Les résultats suivants dénotent un
déséquilibre des contrats dans les grilles de ces chaînent.
Pour la RTA, le contrat Pédagogique (soit 42%) est prédominant.
Tel aussi le cas à la RTNC (36%) d'ailleurs. Enfin, les émissions
à la RTA ne sont pas susceptibles d'atteindre les objectifs
assignés à cette télévision du fait que peu
d'émissions cadrent avec la mission de cette maison de la presse.
Pour sa part, BOYONGO Kaya a entrepris une recherche sur la
Place des programmes étrangers dans la programmation de la
RTA9. Le problème de cette étude a
résidé dans l'ignorance de la place qu'occupent les
émissions étrangères dans la grille des programmes de la
Radio télévision Amani. Il s'est posé les questions de
savoir pourquoi il y a une fréquence plus élevée
d'émissions des programmes étrangers que celle des
émissions locales dans la programmation de la RTA ? Qu'est-ce qui est
à la base de l'hyperexploitation de ceux-ci par rapport aux programmes
locaux ?
En amont, les hypothèses faisaient état qu'il ya
plus d'émissions étrangères que locales parce que la RTA
bénéficie des programmes achetés sur les marchés
internationaux ; et l'hyperexploitation de ces émissions est due au
manque de professionnalisme et d'expérience suffisante des
professionnels limitant ainsi leurs capacités à créer des
émissions locales.
9 BOYONGO, (B.), Op. cit.
Pour valider les hypothèses, l'auteur a opté
pour les méthodes descriptive et analytique appuyées par la
technique documentaire et l'analyse de contenu. Cette recherche s'est inscrite
dans la théorie de la programmation télévisuelle.
Au bout du compte, le chercheur a abouti aux conclusions selon
lesquelles la grille de programmes de la RTA/télévision est
prédominée par les programmes importés. L'amateurisme et
l'expérience limitée par une formation non suffisante dans les
arts de diffusion expliquent cette hyperexploitation.
Tout au long de son étude sur la Contribution de la
grille des programmes télévisés de la
Télévision Amani à l'éducation des adolescents,
RASHIDI Mwikandji10 a répondu aux préoccupations
suivantes : Existe-t-il une grille des programmes hebdomadaire bien
élaborée à la télévision Amani ? Cette
grille des programmes contribue-t-elle à l'éducation des
adolescents ?
Il a formulé les hypothèses selon lesquelles il
existerait une grille des programmes à la télévision Amani
et que celle-ci contribuerait à l'éducation des adolescents si
des émissions destinées à ces derniers étaient bien
organisées, suffisantes et à des heures bien choisies.
La méthode fonctionnelle de Robert King MERTON l'a
guidé dans sa démarche. Il a fait appel aux techniques
2documentaire, d'observation directe, d'entretien.
Enfin de compte, il a abouti aux résultats ci
après. La télévision Amani de l'Archidiocèse de
Kisangani dispose de grilles des programmes occasionnels qui ne tiennent pas
compte des émissions éducatives des adolescents. Sur les 245
espaces des programmes, juste 15 espaces soit 6,1% sont réservés
à l'éducation des adolescents alors que cette fonction devrait
avoir 15% sur 25%. L'opinion des parents est négative sur le programme
télévisé proposé par la télévision
Amani sur l'éducation de leurs enfants. C'est pourquoi, sur 180
personnes enquêtées, 162 expriment une opinion négative sur
le programme diffusé par la télévision Amani soit 90%
contre le 18 enquêtés soit 10%.
Quant à Norbert MWINDULWA Assumani, il a analysé
la Télévision publique et information politique au
Congo11. Après avoir développé l'aperçu
historique de l'émergence des médias, en général,
et de la télévision en particulier, l'auteur s'est
consacré au tournant qu'a créé le secteur politique dans
les activités des journalistes. Les questions qui suivent lui ont
traversé l'esprit, à savoir quels sont les facteurs qui
expliquent l'intérêt
10 RASHIDI, Mwikandji, Contribution de la grille
des programmes télévisés de la Télévision
Amani à l'éducation des adolescents, TFC inédit,
FLSH, UNIKIS, 2009
11 MWINDULWA, Assumani, Télévision
publique et information politique au Congo, Mémoire inédit,
FLSH, UNIKIS, 2010
12 LOPESI, (B.), L'incidence de la
télévision publique sur le sous développement à
Kisangani, Mémoire inédit, FLSH, UNIKIS, 2010
qu'accordent les journalistes de la RTNC/Kisangani à
l'hyperexploitation des nouvelles politiques ?
Son hypothèse de base supposait que les médias
publics proches du pouvoir, en l'occurrence la RTNC, bénéficient
de soutiens financiers des hommes politiques qui ont la mainmise sur les
derniers.
Pour entériner son hypothèse, il a recouru
à la méthode sociologique. L'appareillage des données
s'est fait par la technique d'analyse de contenu dans une approche
quantitative. Cette recherche s'est assise sur les théories alternative
et de la programmation télévisuelle.
Il résulte de ce rapport que la RTNC/Kisangani accorde
plus de temps d'antenne aux questions politique, par rapport à l'espace
réservé à d'autres programmes à l'instar du
développement, la culture,...
Par contre, LOPESI Bosongo, dans son étude sur
l'incidence de la télévision publique sur le sous
développement à Kisangani12, s'est concentrée
sur la question : pourquoi la télévision publique ne donne pas
trop d'importance aux émissions qui traitent de la situation de sous
développement.
Pour arriver à cette élucidation, l'auteur s'est
posée les questions suivantes : la télévision publique
boyomaise contribue-t-elle à la résolution des problèmes
liés au sous développement de la ville de Kisangani ? Son impact
est-il significatif sur la population ? Quels sont les facteurs qui expliquent
le manque d'intérêt de la télévision publique pour
les questions de sous développement ?
En guise d'hypothèse, l'auteur a supposé que les
journalistes de la chaîne publique de la ville de Kisangani ne
créent pas suffisamment des programmes susceptibles de sortir les
Boyomais du bourbier de la pauvreté spirituelle et
socio-économique. Il a poursuivi en estimant que les programmes qui
existent ne tiennent pas compte des besoins réels de la population,
à savoir l'éducation à la vie et la santé. Enfin,
ses conjectures se sont arrêtées au point de vue selon lequel les
journalistes concentrent surtout leur attention sur des programmes à
l'impact lucratif et distractif.
Pour valider ses hypothèses, elle a fait recours aux
méthodes sociologique et descriptive. Pour la récolte et
l'analyse des données, elle a mis à contribution la technique
documentaire et la technique d'analyse de contenu.
Elle a mobilisé comme cadre théorique, les
théories de la communication alternative et la programmation
télévisuelle.
Au bout de son enquête, elle a constaté que les
tranches d'émissions consacrées au loisir, à la culture et
au sport occupent une place prépondérante dans la grille des
programmes de la RTNC/Télévision, tandis que les émissions
destinées à tirer les Boyomais du gouffre de sous
développement sont reléguées au second plan. La
prédominance des émissions liées à
l'actualité politique, aux plébiscite des dirigeants et à
la propagande, alors que la société boyomaise sort de durs
moments de guerre, de pillage,...qu'elle a besoin des émissions
suffisamment commentées en vue de réveiller la conscience des
populations aux activités susceptibles de redresser leur niveau de
vie.
A l'issue de cette exploration de la littérature
scientifique existante sur la grille de programmes et les milieux
d'étude, nous remarquons qu'une étude a déjà
porté sur les contrats médiatiques dans les grilles de la RTA et
de la RTNC.
Aussi, peut-on constater qu'une autre s'est appesantie sur la
place des programmes étrangers dans la grille de la
RTA/Télévision. Ensuite, nous avons découvert
également qu'un chercheur a dégagé la contribution de la
grille des programmes de la RTA/Télévision à
l'éducation des adolescents.
Dans l'autre perspective, nous observons que d'autres
études ont porté sur la Télévision publique
(RTNC/Kisangani), à l'instar de celles sur l'incidence de la
télévision publique sur le sous développement à
Kisangani et sur la télévision publique et information politique
au Congo.
Cela dit, les nouvelles chaînes de
télévision, à savoir, Canal Congo Télévision
et Canal orient télévision n'ont jamais fait l'objet
d'étude jusqu'à maintenant.
Au final, nous relevons, effectivement, qu'aucun travail n'a
déjà porté sur la politique de programmation des
chaînes de radiodiffusion visuelle de Kisangani, auparavant.
L'enjeu est qu'on ignore les indicateurs ou facteurs qui
déterminent la (politique de) programmation d'une chaîne de
télévision.
Dans ce cas de figure, nous pouvons tirer plusieurs
interrogations spécifiques. - Quel quota de programme est
consacré une charge horaire conformément au format d'une
chaîne de télévision ?
- Quelles sont les contraintes relatives à la
réalisation d'une grille des programmes à la radiodiffusion
?
- Comment peut-on reconstruire la politique de programmation
d'une chaîne de télévision?
Toutes ces questions spécifiques peuvent permettre
d'articuler une recherche sur la politique de programmation de la
radiodiffusion. Cependant, déterminer la manière dont peut se
reconstruire une politique de programmation constitue l'objet d'entreprise
heuristique qui intéresse notre curiosité.
Ainsi, nous interrogeons-nous : quels sont les facteurs qui
déterminent la programmation des chaînes de
télévision de Kisangani ?
3. Hypothèse de travail
En guise d'hypothèse, nous proposons à ce
questionnement la réponse ci après : la programmation d'une
chaîne de télévision repose sur les facteurs suivants : le
statut de la chaîne, le public visé ainsi que les moyens de
production disponibles.
Tout au long de cette étude, nous nous
évertuerons à évaluer la pertinence de l'interaction des
variables qui constituent notre hypothèse grâce à un cadre
méthodologique et théorique idoine.
4. Cadre théorique
Pour éclairer notre problématique, nous avons
convoqué la théorie de programmation télévisuelle
qui nous a permis d'appréhender les concepts de notre hypothèse.
Nous avons sollicité également le modèle du « Sablier
» et la théorie sur la communication des mass media.
5. Objectifs
Cette étude vise à déterminer les
idéologies qui se trouvent derrière les différentes
programmations du système de radiodiffusion visuelle à Kisangani
ainsi que leur mise en oeuvre.
L'ambition est également de réduire les
spéculations autour des concepts dans le domaine et d'expliquer la
nécessité d'en connaître le contour.
Diagnostiquer le circuit ou le processus que parcourent les
contenus médiatiques projetés par les chaînes de
télévision de la ville de Kisangani.
6. Méthodes et techniques
Pour vérifier l'hypothèse de cette recherche,
nous avons mobilisé la démarche d'analyse comparative des
documents médiatiques disponibles des chaînes de
télévision. Nous avons recensé les grilles de programmes
de toutes les chaînes de Kisangani ; la grille étant un document
situé dans le temps et dans l'espace, ainsi que leurs cahiers des
charges. La technique documentaire, l'observation et un l'entretien libre nous
ont permis de récolter les données. La technique d'analyse de
contenu classique, en l'occurrence l'analyse catégorielle, nous a
aidé à analysé les grilles de programmes.
7. Délimitation du sujet
Notre étude a porté sur la politique de
programmation des chaînes de télévision de Kisangani,
c'est-à-dire la Radiotélévision nationale congolaise
(RTNC), la Radiotélévision amani (RTA), la Canal orient et la
Canal Congo télévision (CCTV). Elle s'est étendue sur la
période de mi juin au 19 juillet 2011 correspondante à
l'investigation sur terrain et à l'analyse des résultats.
8. Division du travail
Notre recherche s'est articulée sur trois chapitres
principaux à savoir : le premier est axé sur les assises ou
éléments théoriques, ensuite, le deuxième
était relatif au paysage télévisuel boyomais, et enfin, le
dernier était consacré à l'analyse des grilles de
programmes des chaînes et l'interprétation des résultats de
recherche.
PREMIER CHAPITRE
LES ELEMENTS THEORIQUES
L'objectif de ce chapitre est de présenter les assises
théoriques en rapport avec la programmation. En fait, de ce chapitre
décline trois sections, notamment : l'approche conceptuelle,
l'opérationnalisation des concepts et l'approche théorique.
La première section s'emploiera à recenser et
à définir simplement les concepts de notre thème de
recherche ainsi que les concepts qui lui sont voisins. La deuxième,
elle, se consacrera à construire les concepts de l'hypothèse de
laquelle découle le modèle d'analyse de cette recherche. Enfin,
la troisième section sera axée sur le cadre théorique de
l'étude, entendu comme le point de vue sur lequel nous expliquons le
phénomène.
Section 1. L'approche conceptuelle
Notre thème d'étude s'intitule « Politique
de programmation des chaînes de télévision de Kisangani.
»
Nous allons définir les concepts suivants : politique
de programmation, chaîne de télévision. Toujours au tour
des concepts du thème, nous définirons aussi ceux qui lui sont
associés, soit en aquo soit en adquem. Il s'agit de :
cahier des charges, émission, programme, programmation, grille de
programmes, tranche (horaire), et genre (télévisuel).
1.1. Politique de programmation
La politique de programmation traduit la ligne politique
(éditoriale) et la vision philosophique des propriétaires d'une
entreprise de média13. Elle permet à une chaîne
de s'identifier parmi tant d'autres.
Elle repose sur le cahier des charges et la grille de
programmes qui nécessitent un soin particulier dans leur
élaboration. C'est le fondement même d'une entreprise
audiovisuelle.
En outre, cette politique est caractérisée par
la subjectivité et l'esprit de dialogue. La subjectivité
évoque le fait que la grille de programmes représente le reflet
de l'identité du propriétaire ; tandis que l'esprit de dialogue
devra être l'enjeu du programmateur qui est appelé à
travailler avec les autres membres afin d'éviter les reproches provenant
d'autres entreprises.
En plus, retenons que parler de la politique de programmation,
permet de circonscrire la notion du concept « projet éditorial
»14 qui semble en traduire la substance.
13 BAYEDILA, (E.), Méthodologie de l'information
II, Cours inédit, UNIKIS, 2009.
14 Anonyme, Programmation télévisuelle.
Ojectifs et contraintes. Cas de la RTBF, (http// :users.skynet
.be/vanpet/programmation.pdf), p. 37.
En effet, « Chaque chaîne de
télévision possède une identité propre. Les
chaînes privées n'ont en général pas la même
« image » que les chaînes publiques. De même, une
chaîne privée ne ressemble pas à une autre15. Le
projet éditorial « peut être l'acte fondateur de
l'éditeur quand la chaîne est créée (...) »
En ce qui nous concerne, cependant, le concept désigne
philosophie qui dicte la promotion des contenus d'une chaîne de
télévision pour sa visibilité et sa lisibilité.
1.2. Chaîne de télévision
A l'origine, l'expression « chaîne » fait
référence à l'ensemble des émetteurs qui
permettraient de transmettre simultanément le même programme.
Aujourd'hui, une chaîne de télévision a pour
activité essentielle, la production et la diffusion des programmes
télévisés16.
Une chaîne de télévision peut jouer trois
rôles quand elle produit des émissions ou des
téléfilms, qu'elle diffuse et qu'elle assure la gestion technique
de son réseau. De ce fait, elle est à la fois : éditeur,
diffuseur et opérateur de réseau.
Ainsi, peut-on distinguer plusieurs types de chaînes de
télévision. Il peut s'agir d'une chaîne de
télévision généraliste, une chaîne de
télévision locale, chaîne de télévision
à péage, une chaîne de télévision
thématique, etc.
Francis BALLE, lui, présente une chaîne de
télévision comme un ensemble de programmes de
télévision diffusés sur un canal déterminé
et identifié, par une voie quelconque, par voie hertzienne terrestre,
par câble ou par satellite, programmes diffusés à des
heures connues à l'avance, selon les rendez-vous périodiques qui
composent ce que l'on appelle une grille de programmation17.
Dans un autre registre, le terme désigne une
société de production des programmes et de diffusion des
émissions de la radio ou de télévision et qui dispose d'un
canal de fréquence à cette fin18.
Guy Drouot présente une chaîne de
télévision comme une « entreprise de communication
audiovisuelle »19. D'après cet auteur, c'est «
celles qui ont une activitéde programmation, c'est-à-dire les
sociétés de radiodiffusion -- télévision, que l'on
désigne également sous le nom « d'opérateurs »
».
15 THOVERON, (G.), cité par Anonyme, p. 37, La
télévision dont vous êtes le héros, Le Grand
Miroir, 2004.
16 http// :www.wikipedia.org
17 BALLE, (F.), Dictionnaire des médias, Paris,
Larousse, 1998, p.40
18 FALCONI, (A ); et BUNDIM'BANI YAMBU, (F .X.), Lexique
des médias, internet et multimédia, Kinshasa, MEDIASPAUL,
2009, p.35
19 Drouot, (G.), « Le statut de l'entreprise de
communication audiovisuelle en France », In: Revue internationale de
droit comparé. Vol. 41 N°2, Avril-juin 1989. pp. 449-474.
De ces définitions, nous remarquons la mise en exergue
de la dimension technique, à l'origine. D'une file d'ariane, le concept
a évolué pour évoquer une organisation dont
l'activité essentielle est la production et la diffusion des programmes,
voire la télédistribution entendu comme un réseau.
Quant à nous, une chaîne de
télévision est une entreprise audiovisuelle ayant un statut
précis et une fréquence pour produire et diffuser des programmes
(télévisés) par une voie, quelle qu'elle soit.
1.3. Cahier des charges
Un cahier des charges est un document visant à
définir exhaustivement les spécifications de base d'un produit ou
d'un service à réaliser. Outre les spécifications de base,
il décrit ses modalités d'exécution. Il définit
aussi les objectifs à atteindre et vise à bien cadrer une
mission20.
D'après le dictionnaire des médias21,
le concept « cahier des charges » se réfère à un
texte (décret) définissant de façon précise le
cadre juridique d'exploitation des sociétés du secteur public de
l'audiovisuel, notamment les obligations générales et
déontologiques (respect du pluralisme, respect de la personne humaine,
protection des mineurs, etc.) et les obligations particulières
(communication du gouvernement, campagne électorale, expression directe,
émissions à caractère religieux, émissions
d'informations spécialisées, émissions éducatives
et sociales, etc.).
Le concept indique aussi, un ensemble des règles
régissant les sociétés du service public et privé
de l'audiovisuel, concernant la grille des programmes où sont transcrits
la durée minimale des émissions, leur spécificité,
les quotas de publicités, la programmation et les délais de
diffusion22.
Dans la loi23 congolaise, ce terme explique
l'ensemble de prestations déclarées et engagements consentis par
un opérateur public ou privé, conformément aux conditions
fixées par le gouvernement, en vue de l'exploitation du secteur
audiovisuel et qui constitue l'objet exclusif de son activité...il
précise la nature de la station ou de la chaîne de
télévision et les périodes de diffusion.
On l'aura remarqué, cette définition ne
s'éloigne pas de ces deux précédentes.
20 http// :www.google.fr, consulté le 17 mars2011 à
16h04
21 BALLE, (F.), op. cit, p. 30
22 FALCONI, (A ); et BUNDIM'BANI YAMBU, (F .X.), op. cit.,
p.29
23 Loi organique n°11/001 portant composition,
attribution et fonctionnement du Conseil supérieur de l'audiovisuel et
de la communication (CSAC), col. 45., in Journal Officiel de la
République démocratique du Congo, numéro
spécial, Kinshasa, 16 janvier 2011, p. 47.
Cependant, en ce qui nous concerne, le concept « cahier
des charges » constitue un document dans lequel on dresse sa politique de
programmation (la cible, le contenu et la grille) conformément aux
conditions fixées par l'Etat.
1.4. Emission
Le concept, originellement, avait le sens d'une «
transmission à l'aide d'ondes électromagnétiques, de sons,
d'images, ou de signaux divers »24.
François JOST25 donne une acception tout
à fait élaborée du terme, émission. Pour lui,
émission veut dire : évoquer la réalité et faire du
spectacle ; allier l'information sur les problèmes réels qui se
posent aux téléspectateurs.
Pour G. LAURENCE, le concept évoque, de manière
plus stricte, l'unité constitutive d'une programmation formant un tout
cohérent et homogène dans un espace de temps
délimité26.
D'une manière plus stricte, l'émission est
l'unité constitutive d'une programmation formant un tout cohérent
et homogène dans un espace de temps
délimité27.
Il est également considéré comme une
production audiovisuelle d'une certaine durée sur une chaîne de
télévision identique par un générique. Il implique
en son sein les journaux télévisés, les documentaires, les
jeux, les débats télévisés, etc28.
La définition du Lexique des médias semble plus
fédératrice de toutes ces définitions
précédentes. Elle présente l'émission comme un
programme (production) diffusé à la radio ou à la
télévision, identifié par son titre, son genre, son
indicatif et son générique, son animateur et son auteur
(producteur)29.
Nous faisons remarquer que l'esprit de cette dernière
définition rime parfaitement avec notre conception du terme
émission.
1.5. Programme
Selon FALCONI A. et BUNDIM'BANI YAMBU30, un
programme est une « suite ordonnée d'instructions et d'expressions
mises sous forme convenant à un
24 FALCONI, (A.), et BUNDIM'BANI YAMBU, (F .X.), op. cit.,
p.136
25 JOST, (F.), La télévision du quotidien.
Entre la réalité et fiction, Bruxelles, De Boek University,
2001.
26 LAURENCE, (G.), cité par MIDESSO, N., op.
cit., p. 12.
27 LAURENCE, (G.), Op. Cit. p., 28, cité par
MIDESSO, N., op. cit., p. 12
28 http// :www.wikipedia.org
29 FALCONI, (A.), et BUNDIM'BANI YAMBU, (F .X.), op. cit.,
p.69
30 Idem
ordinateur ». Ils poursuivent en disant qu'il est
synonyme d' « émission » en radio ou télévision,
en indiquant l' « ensemble d'images, de sons, ou d'images et de sons,
enregistré ou non, incorporé dans des signaux destinés
à être diffusés ou distribués ».
Une des deux dimensions de cet exposé, notamment celle
liée à l'informatique, est étendue par Francis
BALLE31. Ensuite, elle apparait comme la première acception
du terme programme avant son extension dans d'autres disciplines. En effet, en
informatique, il désigne des « instructions écrites en
langage informatique qui commande à l'ordinateur d'exécuter
certaines tâches. » Il est synonyme de logiciel.
L'encyclopédie Encarta32 précise cette
définition. Un programme, souvent appelé logiciel (software),
est une séquence d'instructions qui indique au matériel
informatique (hardware) les opérations qu'il doit effectuer sur
les données. Les programmes peuvent être intégrés au
hardware, comme sur les micro-ordinateurs que l'on trouve dans les
calculatrices, les montres, les moteurs automobiles ou les fours à
micro-ondes.
Cependant, toujours d'après F. BALLE, en audiovisuel il
est interprété comme une émission ou ensemble
d'émissions diffusés par une station de radio ou une chaîne
de télévision. Ainsi, distingue-t-on des programmes en boucle
(programme sonore ou audiovisuel diffusé ou distribué plusieurs
fois, à intervalles réguliers,...), de commande (production
audiovisuelle commandée et financée par une institution, ...) et
programme propre ou local (programme d'intérêt local).
P. VERNIER donne au programme le sens d'un détail de
l'ensemble des émissions, spectacles, conférences,... qui sont
donnés quelque part à un moment déterminé. Il
ajoute que le programme constitue la suite de la communication audiovisuelle
entre l'ouverture et la fermeture de l'antenne33
Par ailleurs, quand on adjoint au concept le préfixe
« inter-», comme « interprogramme 34», il
désigne une combinaison de publicités, de bandes-annonces ou de
clips.
Pour cette étude, nous adoptons cette explication de F.
BALLE qui appréhende le programme comme une production audiovisuelle
diffusés par une station de radiodiffusion.
1.6. Programmation
31 BALLE, (F.), op. cit., p. 194
32 « Programme », Microsoft ® Encarta ® 2009.
(c) 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
33 VERNIER, (P.), Le médiateur,
Bruxelles, éd. Trois, 1987. p. 30.
34 POLI, (J.P.), Structuration de flux
télévisuels, extrait Thèse mise en ligne le 5 Juin
20114 Juin 2011
En effet, le concept de programmation est très
usité dans différents domaines. Nous avons retenu une double
dimension, notamment l'informatique et l'audiovisuel. L'aspect cinéma
peut aussi être ajouté aux côtés des deux
précédents.
Vue sous l'angle informatique, le concept renvoie à un
« langage informatique composé d'une série d'instructions
pouvant être interprétées et exécutées par un
ordinateur. Ces instructions se composent de caractères, de symboles, et
de règles permettant de les assembler » 35.
Le dictionnaire des médias36 met en exergue
les dimensions, audiovisuel et cinéma. En fait, la perspective du
cinéma évoque que « la programmation des salles de
cinéma relève d'une entente entre le distributeur et l'exploitant
pour la sélection des films, le choix de la date de leur sortie et la
durée de leur passage en salle ». Tandis que l'audiovisuelle, la
dimension intéressante de cette recherche, montre que « pour une
chaîne de télévision ou une station de radio, choix des
programmes et agencement de leur diffusion réalisés dans
l'optique d'une fidélisation maximale du public. »
Jacques MOUSSEAU37 situe les origines de la
programmation en mettant en exergue le métier du programmateur. Il
avance que « si les programmes sont nés avec la
télévision, la programmation est une préoccupation qui est
apparue beaucoup plus tard. Remplir quelques heures de diffusion quotidienne
avec les rares produits disponibles pour un public à la fois captif,
parce qu'une seule chaîne lui est accessible, et restreint, parce que le
taux d'équipement en récepteurs est faible, ce n'est pas faire de
la programmation. Le concept s'est dégagé lentement, à
mesure que la télévision devenait un média de masse et que
la concurrence se durcissait avec la multiplication des chaînes
».
Il ajoute qu'au temps du service monopolistique, la
programmation consistait en la recherche d'un équilibre entre les
contraintes de l'État, les pressions des producteurs et
réalisateurs de programmes, la vision personnelle et subjective qu'avait
de la télévision le « patron » en exercice de la
chaîne -- et, accessoirement puisqu'en quatrième position dans la
hiérarchie des facteurs pris en compte, les attentes du public.
Finalement il présente tout simplement la programmation
comme une action qui consiste « à rechercher la meilleure
adéquation entre des produits donnés et la disponibilité
du public potentiel à un moment donné ».
35 « Programmation », Microsoft ® Encarta ®
2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits
réservés.
36 BALLE, (F.), op. cit., p. 194
37 MOUSSEAU, (J.), op. cit., p. 75
Cette acception est complétée par FALCONI et
BUNDIM'MBANI qui estiment que la programmation est un « choix de programme
radiotélévisé et agencement de leur diffusion. Savant
dosage des genres des programmes adaptés au rythme de vie public, la
programmation doit répondre aux impératifs économiques de
la chaîne et, en plus, respecter les contraintes d'ordre juridique telles
que les quotas de diffusion.
La définition de G.G. ELITE38 reprend ces
notions en une seule qui stipule que la programmation est un ensemble des
émissions diffusées ou encore l'opération ainsi que le
processus de conception, de production et d'alignement des programmes sur une
grille en fonction des contraintes liées aux habitudes d'écoute
des émissions dans une société.
À la lumière de ces définitions, nous
pensons que la programmation c'est le processus d'établissement d'une
grille de programmes et de remplissage des cases de celle-ci des
émissions diffusables en fonction du public disponible.
1.7. Grille de programmation (programmes)
Une grille de programmes ou, par métonymie, un
programme télévisé ou de télévision est un
type de document présentant les différents programmes que les
chaînes de télévision ont prévu de diffuser . Ce
document est souvent présenté sous forme d'un tableau comportant
des programmes agencés dans l'ordre chronologique et classés par
date.39.
Pour BALLE, la grille est la répartition, selon des
heures et des durées de diffusion fixes, des différentes
émissions d'une station de radio ou d'une chaîne de
télévision. Ce qui équivaut à
l'établissement d'un véritable agenda, avec des rendez-vous
fixes, sources d'habitude et de fidélisation de la part de l'audience
potentielle40.
FALCONI et BUNDIM'MBANI41 élargissent
l'explication. Pour pouvoir diffuser un programme de
radiotélévision, on doit d'abord le construire sur papier. La
grille est donc la répartition de ce programme selon un horaire
régulier. Son organisation est verticale, la journée, horizontale
à la semaine, au mois et à l'année (...) Elle permet de
fixer certains des rendez-vous, les journaux d'information,
variétés, débats...elle intègre un certain nombre
d'obligations de programmation prévues dans le cahier des charges. La
construction de la grille est le reflet de la politique de la chaîne.
G.G. ELITE complète cette définition en
renseignant que la « grille » est une prévision, plus ou moins
détaillée, pour chaque jour de la semaine et pour les
différents
38 ELITE, (G.G.), Méthodologie de l'information II.
Logique de programmation télévisuelle, Cours inédit,
SIC, UNIKIS, 2010, p. 6
39 http// :www.google.fr
40 BALLE, (F.), op. cit., p. 112
41 FALCONI, (A.), et BUNDIM'BANI, (F.X.), op. cit., p.80
moments de la journée, de programmes identifiés
seulement par grands genres et ce, pendant une période de temps
délimitée.
D'après MEHL D42, « la grille est
l'horloge de ce temps télévisuel, dont elle organise et indique
les durées, les rythmes, les répétitions. »
Même le sens qu'accorde la législation congolaise
au concept n'en demeure pas moins différent des autres. La grille
représente un tableau de répartition, selon les heures et la
durée de diffusion, de différentes émissions d'une station
de radio ou d'une chaîne de télévision au cours d'une
période donnée. C'est « le reflet matériel du cahier
des charges »43.
Les commentaires ci haut intéressent notre recherche en
ce que la grille constitue un agenda dans lequel sont inscrits des rendez-vous
avec le public à différents moments de la journée ou jours
de la semaine. C'est en fait un document dans lequel sont prévues
chronologiquement (par jour ou par semaine) les émissions à
diffuser dans un temps défini. Il est le résultat de la
programmation, c'est-à-dire sa forme physique.
1.8. Tranche (horaire)
Une tranche horaire est un segment qui est borné par un
générique, qui peut posséder un habillage sonore et visuel
particulier, et qui est constitué d'au moins une
émission44.
Elle désigne un emplacement dans la grille : une
émission est placée à un certain moment de la
journée, dans une tranche horaire correspondant à l'image du
public disponible à cet instant ou du public qu'il est souhaitable
d'atteindre45...c'est en fait une recherche de l' «
adéquation entre le contenu et le public ; ce qui implique le travail de
la programmation »46.
En somme, pour nous, une tranche horaire constitue un
emplacement (horaire) ou un découpage dans (de) la grille correspondant
à un public disponible, au cours de la journée, formé d'au
moins une émission (généralement plus d'une
émission)
1.9. Genre (télévisuel)
Dans l'analyse du discours télévisuel,
François JOST présente la notion de « genres » de la
programmation sous forme de régimes ou buts à plusieurs
visés vis-à-vis des
42 MEHL, (D.), cité par anonyme (http//
:users.skynet.be/vanpet/programmation.pdf), La fenêtre et le miroir :
la télévision et ses programmes, Payot, 1992, p.143
43 Loi organique n°11/001 portant composition, attribution
et fonctionnement du Conseil supérieur de l'Audiovisuel et de la
communication, col. 45., op. cit., p.1.
44 POLI, (J.P.), op. cit.
45 Anonyme, Programmation télévisuelle.
Ojectifs et contraintes. Cas de la RTBF, (http// :users.skynet
.be/vanpet/programmation.pdf)
46 Idem
récepteurs. D'une part, il part du postulat que les
émissions peuvent être présentées sous forme de
réalité (journal télévisé, etc.) et/ou de
divertissement (jeux, etc.). Il ajoute que ces dernières peuvent
être le résultat de mélanges de genres, d'autre part.
Ainsi, estime-t-il que « l'évocation de la réalité
à la télévision ne sert pas uniquement un but
authentifiant, elle peut se concevoir sous un régime ludique de
réception »47.
Le genre48 est l'instrument qui permet
à la chaîne de situer un programme par rapport aux autres et de
définir un cadre de réception pour les
téléspectateurs. Cette « étiquette
générique » qu'on attribue à un programme en nommant
la catégorie dans laquelle il se range a des répercussions non
seulement sur sa compréhension mais aussi sur celle de la structure de
l'offre de la chaîne, de son discours identitaire et de marque.
Dans ce cas de figure, M-F. CHAMBAT conclut qu'un genre ne
peut alors se contenter d'une définition interne descriptive de sa
thématique (par exemple, la réalité), mais doit
s'évaluer par rapport à ses visées qui sont au nombre de
trois (authentifiant, fictif, ludique). En d'autres termes, le genre est
défini comme une visée à trois dimensions, en l'occurrence
authentifiant, fictif et ludique.
Toujours sur la même lancée, HANOT
M49. indique le cassement des émissions dans une grille des
programmes s'effectue selon le modèle qu'impose ce qu'on appelle «
les lois du genre ». Ce modèle incarne en son sein un triangle dit
« modal » qui regroupe trois modes essentiels contenant des genres
télévisuels. Il s'agit de :
- Mode authentifiant : il relève d'un discours de
vérité. On l'interprète sur l'axe « vrai-faux ».
Exemple : Journaux télévisés (JT), le débat direct,
le magazine, le reportage, le documentaire, etc.
- Mode fictif et mode ludique : c'est l'univers de la «
faire-semblance », l'imaginaire. L'on peut illustrer par le docudrame, la
série, le cinéma, le téléfilm, etc.
- Mode ludique : il s'oriente dans une trajectoire bien
tracée où « pour de vrai de l'information » au «
pour de faux de la fiction », l'on apposera aussi un « pour de rire
» plutôt tourné vers les effets du discours que vers
l'intention qui le sous-tend. On peut faire référence au jeu,
variétés.
47CHAMBAT-HOUILLON, (M-F.), « Notes de lecture.
La télévision du quotidien de François JOS T »,
Réseaux 2001/3, n° 107, p. 361-376. Disponible en ligne
http://www.cairn.info/article.php?IDREVUE=
RES&ID_NUMPUBLIE=RES_107&ID_ARTICLE=RES_107_0361
48 VOVOU, (I.), « Histoire de la
télévision, genres et programmation. Les programmes politiques
télévisés grecs, In Recherches en communication,
n° 25, (2006).
49 HANOT, (M.), Télévision.
Réalité ou réalisme ? Introduction à l'analyse
sémio-pragmatique des discours télévisuels,
Bruxelles, De Boeck Université, 2002, p.6
Nous évoquerons ce concept, dans cette entreprise de
recherche, dans le sens des visées ou buts authentifiant, fictifs et
ludiques d'un programme de télévision.
Section 2. Opérationnalisation des concepts
Cette section a pour but de construire ou
opérationnaliser les concepts de l'hypothèse. En effet,
l'opération consiste à définir les dimensions de ceux-ci
et en dégager des indicateurs en tenant compte de l'objectif et du
contexte de cette étude.
L'hypothèse qui constitue le véritable enjeu de
cette recherche postule que la programmation d'une chaîne de
télévision repose sur les facteurs suivants : le statut de la
chaîne, le public visé ainsi que les moyens de production
disponibles.
Ainsi, construisons-nous les concepts suivants :
programmation, statut de la chaîne, public visé et moyens de
production disponibles.
2.1. Programmation
La programmation d'une chaîne est une opération
et un processus qui déterminent les types de programmes à
produire, la technique de programmation et la façon de structurer la
grille.
La typologie des programmes est à considérer
comme un contrat entre le média et le public. D'où, se
déclinent les contrats : informatif, explicatif, pédagogique,
commercial, divertissement, assistance.
Quant à la technique de programmation, allusion est
faite au découpage en tranches de celle-ci. Les études
menées (aux USA et en Europe) en sociologie des médias et en
audiovisuel, montrent que le découpage horaire (de la grille) constitue
la substance qui rend opératoire une programmation, car il
répartit les heures selon le public disponible. Nous le découpons
en trois temps ou « time », à savoir : Day time, prime
time, late time.
En ce qui concerne la structure de la grille, disons que dans
une grille de programmation on retrouve des programmes dits de « flux
» et ceux dits de « stocks ».
Concept
|
Dimension
|
Indicateurs
|
Programmation
|
Types de programme
|
Contrat informatif Contrat explicatif Contrat pédagogique
Contrat commercial Contrat distractif Contrat d'assistance
|
Technique de programmation
|
Day time Prime time Late time
|
|
Structure de la grille
|
Programmes de flux Programmes de stocks
|
2.2. Public visé
Le terme désigne l'audience potentielle ou effective
délibérément ou réellement atteint ou à
atteindre d'un média. C'est la « cible » ou le public
visé par les médias. Nous le déterminons par des
indicateurs sociodémographiques, suivants : le sexe, l'âge, la
profession, habitat. Aussi par les horaires attachés à telles
émissions pour intéresser les annonceurs.
Concept
|
Dimension
|
Indicateurs
|
Public visé
|
Indicateurs socio- démographiques
|
Sexe Age Profession Habitat
|
Horaires attachés aux émissions
|
Annonceurs (publicitaires)
|
2.3. Statut de la chaîne
Le statut d'une chaîne (de télévision)
désigne le type de régime juridique auquel celle-ci se trouve
rangée en fonction de sa mission. Subséquemment, on peut avoir
une chaîne à régime public ou privé qui a un mode de
financement, une appartenance et propose une certaine nature des programmes.
Concept
|
|
|
Dimension
|
Indicateurs
|
Statut chaîne
|
de
|
la
|
Régime public
|
Appartenance
Mode de financement Nature des programmes
|
Régime privé
|
Appartenance
Mode de financement Nature des programmes
|
2.4. Moyens de production
Une chaîne de télévision doit avoir les
moyens de sa politique. Plusieurs moyens de production concourent à la
réalisation de la politique de programmation, principalement les
professionnels, les financements et les équipements techniques.
Concept
|
Dimension
|
Indicateurs
|
Moyens de production
|
Profil des
professionnels
|
Formation académique Formation extra académique
Formation sur l'état
|
Sources de financement
|
Publicités
|
|
|
Communiqués/ annonces Partenariat
|
Équipement technique
|
Matériels d'images Matériels de sons
|
Section 3. Approche théorique
Dans cette section, nous avons évoqué deux
théories et un modèle qui expliquent la propriété
d'une chaîne de télévision dans sa réalisation.
D'une part, nous mobilisons le modèle dit « le sablier »,
modèle des phases 1 et 2, et d'autre part, la théorie sur «
la communication des mass média »50 de Pierre SCHAEFFER
et la théorie de programmation télévisuelle.
3.1. Le « sablier », modèle des phases 1
et 2
La filière " image et multimédia " est
organisée en trois couches : la production, qui comprend le financement
et la réalisation des programmes, l'édition ou la programmation
(fonctions d'assemblage du contenu), la distribution, qui comprend la diffusion
technique et la commercialisation (vente et contact client).
Dans les phases 1 et 2, le programmateur (service public ou
télévision commerciale) joue le rôle essentiel d'acheteur
et de sélectionneur d'images, ainsi que de collecteur de ressources
financières. La " chaîne " est le point de passage obligé
de l'ensemble du système audiovisuel, car elle collecte les ressources
financières (redevance et publicité). C'est le schéma du "
sablier ", dans lequel s'échangent des programmes contre du temps, le
temps des téléspectateurs transformés en audience pour les
annonceurs, selon le schéma suivant :
![](Politique-de-programmation-de-chanes-de-television-de-Kisangani1.png)
3.2.1. Théorie sur la communication des mass
média
50
http://www.google.fr
Pierre Schaeffer commence à réfléchir sur
les nouvelles relations entre les acteurs des nouveaux médias dès
les années 1960. Il publie en 1970 le premier tome d'une série de
trois ouvrages : Les machines à communiquer.
Il montre que la simplification des relations humaines dans
les mass média ne peut plus être cantonnée à une
relation entre l'émetteur et le récepteur. Il
résume ses positions dans le triangle de la communication :
![](Politique-de-programmation-de-chanes-de-television-de-Kisangani2.png)
La relation entre l'auteur et le public passe désormais
par un intermédiaire : le producteur. Celui-ci joue le rôle de
médiateur et, est en relation avec, d'une part le groupe de
programmation et d'autre part, le pouvoir politique (les milieux
autorisés).
Plus explicitement, ce triangle se double donc d'un second
triangle inversé révélant les relations complexes entre
les 5 groupes de protagonistes :
![](Politique-de-programmation-de-chanes-de-television-de-Kisangani3.png)
Ce carré peut-être découpé en 4
petits triangles (les 4 zones) mais aussi en 2 grands triangles (milieu
autorisé-public-auteur d'une part et milieu du
programmateur-auteur-public d'autre part) ou en deux carrés
révélant les milieux de la compétence et de pouvoir. Il
RDC, Mémoire inédit, FASIC, p. 10.
Référence électronique : mémoire on
line
51 LOCHARD, (G.) et SOULAGE, (J.C.), cité par
LIGODI, (P.), Télévision publique et
sous-développement en
ne faut pas négliger non plus les deux diagonales
(milieu autorisé-médiateur-public et milieu du
programmateur-médiateur-auteur) orientant des aller retour entre le
pouvoir et le public et entre la programmation et l'auteur.
Selon Pierre Schaeffer, le développement fulgurant de
la radio et de la télévision depuis les années 1960 l'a
poussé à énoncer l'équation ci après :
Création x Diffusion = constante ou C x D =
C
Cette équation explique comment la multiplication des
radios et des chaînes de télévision entraîne
inévitablement un nivellement de la production. La baisse constante de
qualité des émissions de radio et de télévision
sont particulièrement révélatrices des enjeux
économiques et politiques qui gouvernent la production.
En fait, nous retenons que le média, ici, la chaîne
de télévision est une machine à production des contenus.
Ces contenus produits sont l'oeuvre des producteurs que le programmateur
sollicite dans la réalisation de la politique de la chaîne. Sa
réussite est tributaire de la masse économique mobilisée
et de la politique qui gouvernent la production. 3.2.2. La
théorie de la programmation télévisuelle
La programmation vise à coïncider les contenus
à proposer avec la disponibilité du public. C'est ce que nous
appelons correspondre le « temps social » au temps
télévisuel. Elle poursuit des buts et des objectifs contenus dans
le cahier des charges et dans la ligne éditoriale de chaque entreprise
de radiodiffusion.
En tant que processus, G. LOCHARD et J.C. SOULAGE51
trouvent dans la programmation et établissent des types de programmes
qui trouvent leur fondement dans des buts actionnels et des visées
énonciatives. Les deux auteurs conçoivent ces buts comme des
« contrats » que la chaîne tient avec son public.
Il s'agit, notamment du « faire savoir »
correspondant à une visée informative (Journal, bulletin, les
nouvelles, etc.) qui se rapporte au contrat informatif ; du « faire
comprendre » relatif à la visée explicative (documentaire,
débat, magazine, etc.) et qui relève du contrat explicatif ; au
« faire plaisir » la visée distractive (fiction, jeux,
variétés, etc.) correspondant au contrat distractif ; enfin, au
« faire faire », la visée factitive de laquelle découle
le contrat d'assistance (interprogramme, formules d'autopromotion, la mire,
etc.). Ces deux auteurs ont, par la suite, ajouté le contrat
pédagogique et le contrat commercial aux côtés de ceux
évoqués ci haut.
52 Ibidem
Ces buts et visées constituent, en fait dans leur
équilibre, l'ossature du flux télévisuel.
Notons également que ces deux critiques des contenus
médiatiques assignent pratiquement à ces contrats au moins deux
véritables missions, « informer » et « divertir ».
C'est ce que Gabriel THOVERON52 considère comme une double
vocation des médias, la réalité et la fuite de la
réalité, la participation à la vie sociale et la
compensation aux aléas qu'elle nous impose, ou plus
schématiquement, le sérieux et le divertissement [...]
3.2.2.1. Principes de la programmation
La programmation télévisuelle est l'art de
choisir et de planifier sur une grille horaire la diffusion des
différents programmes d'une chaîne
télévisée, en faisant en sorte de maximiser leur
audience, tout en respectant les contraintes auxquelles la chaîne est
soumise.
La grille des programmes est un outil technique, c'est un
« menu » de programmes, que la chaîne de
télévision est tenue de rendre publique au moins trois semaines
à l'avance. De ce fait, elle constitue un support de communication au
grand public.
Cependant, en tant que support de communication, elle renferme
deux fonctions purement pratiques. Celle qui détermine l'image de la
chaîne de télévision et constitue également
l'expression d'une politique...
Cycle de programmation
On distingue deux périodes dans le cycle d'une
programmation. D'une part, l'essentiel de la grille -Day time- et une
période relativement courte qui fédère un public
diversifié devant le téléviseur, le -Prime time-.
Cette dernière tranche est très décisive dans la
détermination de l'audience d'une chaîne. C'est là qu'il
faut se réserver des improvisations inopportunes et de
l'imprévisible, car une telle attitude sollicite l'usage de la «
mitrailleuse » en possession du public qui dit sa sentence (zapper), la
télécommande. Le véritable risque, c'est l'oubli de la
régularité que revêt une grille de programmes qui se
concrétise dans le respect des rendez-vous et, par elle se créent
les habitudes.
Généralement, la période est
située entre 19 et 23 heures. À Kisangani, elle peut être
située entre 19 et 21h30. Elle varie d'une société
à l'autre.
Comme évoqué chemin faisant dans cette
étude, programmer c'est jumeler le temps social (ma disponibilité
devant l'écran) et le temps télévisuel (l'agencement des
programmes sur les plages horaires de diffusion). En ce sens, il s'agit de
tenir compte des
saisons (été/hiver), du jour de la semaine et du
moment de la journée, tout en identifiant avec justesse le public cible
disponible devant son écran, à chacune de ces plages.
De toute évidence la logique de la programmation repose
sur l'observation des consommateurs. Il sied de déterminer les
potentielles personnes (éventuellement leur nombre) présentes au
foyer aux différents moments de la journée. Les variables
socioculturelles et le découpage de la journée en seraient les
composantes pertinentes, alors que l'âge, le sexe et le niveau
intellectuel ainsi que la typologie des tranches horaires en sont les
indicateurs.
3.2.2.2. Techniques de programmation
La grille constitue le référent central de la
conception d'une grille des programmes. C'est ce qui fait dire à Michel
Souchon : « la programmation est un art de la rencontre : elle consiste
à favoriser la rencontre du public et des émissions
»53.
Cette rencontre repose sur un certain nombre de principes, en
l'occurrence : - Programmer c'est connaître son public. Le programmateur
se doit de maitriser la sociologie des habitudes de vie du public : horaires de
travail, temps de transport, loisirs, etc.
- Le découpage de la journée. C'est diviser la
journée en plusieurs tranches, lesquelles tranches conçoivent les
programmes en fonction du public disponible. Une chose pour construire une
grille est de découper la journée, mais rester à
l'écoute du public - changement d'habitude et émergence des
problèmes nouveaux-, en est une autre d'autant plus qu'il faille
transformer ces changements en émissions.
En Europe et aux USA, les spécialistes de la sociologie
des médias ont divisé la journée en ce qu'ils ont
appelé « day parts », soit trois tranches principales
desquelles se déclinent des sous tranches. Ce tableau
européen54 en dit long.
![](Politique-de-programmation-de-chanes-de-television-de-Kisangani4.png)
- L'observation de la concurrence. Il faut prendre en
considération la présence des programmes des chaînes
concurrentes.
53 ELITE, (I.), op. cit., p. 14
54 Anonyme, op. cit., p. 58
En outre, construire une grille relève de trois
principes et qui permettent également la lecture de celle-ci. Il s'agit
des principes d'horizontalité, de verticalité et de participation
du public. L'horizontalité consiste en ce que le public connaisse les
différents rendez-vous afin de le fidéliser. Ensuite, la
verticalité tient au fait que la chaîne gère les publics
des programmes qui se suivent afin que ceux-ci soient suivis les plus longtemps
possible. Enfin, le dernier principe interprète la participation
à la vie de la chaîne par le mode d'animation qui doit inciter en
permanence le public à se manifester soit par courrier, au
téléphone ou dans le cadre d'une émission en direct.
3.2.2.3. Les déterminants d'une grille
Il sied de retenir que la construction de la grille et sa
réalisation passe par des facteurs que A. FONNET nomme «
contraintes ». Il faut y veiller pour optimiser les paramètres que
constituent l'audience, les revenus générés et l'influence
de l'état, des actionnaires. Ces contraintes sont d'ordre
législatif, technique et financier.
Contraintes (législatives) obligatoires
Chaque pays édicte un arsenal juridique pour
réguler et réglementer les contenus ou les produits
médiatiques. En RDC, c'est désormais le Conseil supérieur
de l'audiovisuel et de la communication (CSAC) qui remplace la Haute
autorité des médias (HAM). Les médias de la RDC doivent
actuellement s'enquérir du contenu des cahiers des charges qui viennent
d'être innovés en décembre 2010.
A ces obligations, nous juxtaposons également le projet
(ligne) éditorial, en fait, qui détermine la politique de
programmation de la chaîne.
Contraintes techniques
Il faut mentionner la nécessité de disposer de
moyens techniques pour réaliser directs, reportages ou émissions
sur plateaux, la gestion que nécessitent les décrochages locaux,
qui provoquent une démultiplication du contenu proposé, ou encore
les contraintes engendrées par les nouveaux canaux de diffusion comme le
web, la télévision sur mobile... Contraintes
financières
L'achat des programmes à diffuser est un enjeu majeur
pour les chaînes de télévision : les programmes les plus
chers (films, sports - notamment matches de football) sont aussi les plus
fédérateurs et ceux qui promettent les meilleures audiences. Il
est donc
nécessaire pour les programmateurs de trouver un juste
équilibre entre les coûts de grille et l'optimisation de
l'audience.
3.2.2.4. Le futur de la programmation
télévisuelle
Les récentes évolutions techniques remettent en
cause certains principes de la programmation télévisuelle. La
diversification des canaux d'accès à la télévision
complexifie la tâche des programmateurs : aujourd'hui, la
télévision est accessible par Internet, par les
téléphones mobiles, avec des modalités de diffusion
nouvelles tel le catch-up TV, VOD,...
Il devient également nécessaire de prendre en
compte les changements de modes de vie des téléspectateurs, qui
se conforment de moins en moins à des schémas réguliers et
sont soumis à des stimulations de plus en plus nombreuses : il est donc
de plus en plus difficile de les fidéliser.
3.2.2.5. Confection de la grille
La confection ou mieux la construction d'une grille de
programmes est un processus systématique relevant de l'art et de la
science. Artistique, dans la mesure où ce travail demande un sens
perspicace et tactique se rapportant à la vocation du responsable de la
programmation. Scientifique, en ce sens que cette vocation fait appel aux
méthodes de la science (enquête des habitudes d'écoute, la
Médiamétrie, étude du marché,...) qui
précise les axes d'entreprise de manière objective.
Cette construction passe les étapes suivantes :
L'observation préalable
Cette toute première étape consiste à
analyser la situation selon quatre axes : la situation des audiences, des
programmes, des chaînes et de la concurrence. Grâce aux
études du département marketing, le programmateur connaît
les forces et les faiblesses des grilles précédentes.
La définition des grands axes
stratégiques
En fait, les observations préalables décrivent
le panorama de l'écologie. Ce qui permet au programmateur de
définir et/ou d'affiner la politique éditoriale. Il se basera sur
certaines volontés des dirigeants, voire des obligations légales.
Ces programmes « valorisés » trouvent leur place dès le
départ, selon des principes totalement arbitraires, parfois même
au détriment de l'audience.
La grille type
Une fois la politique (éditoriale), les grands projets
et les obligations fixées, le programmateur traduit tous ces
éléments dans une grille dite « grille type ». Cette
grille détermine toutes les cases horaires avec les genres
d'émissions à programmer.
La sélection des programmes
Après l'étape précédente, chaque
case de la grille type correspond à de nombreux programmes
différents. Il appartient au programmateur de sélectionner des
programmes auxquels il définit méticuleusement les objectifs sur
la cible en partenariat avec les producteurs et selon la possibilité
d'achats.
La grille concrète
L'ultime étape, c'est celle qui vient
immédiatement après celle de la sélection des programmes.
Dans cette étape, on établit la grille dite « grille
concrète ». C'est la version réelle de la grille. Elle
contient les noms de vrais programmes à diffuser bien agencés de
manière à ce qu'ils soient le mieux exposés que possible
(au public).
3.2.2.6. Choix des programmes
Au cours du processus de confection, il est impérieux de
faire un choix des programmes. Il s'agit, là, de discriminer deux types
de programmes : les programmes de stock et les programmes de flux. Les premiers
concernent une catégorie des programmes qui peuvent être
rediffusés, c'est à l'instar de fictions et documentaires ;
tandis que les seconds renvoient au x programmes
éphémères, c'est-à-dire qui ne peuvent être
qu'une et une seule fois diffuser. Par exemple, les journaux
télévisés, les jeux, etc.
Le schéma suivant montre un aperçu non exhaustif
de ces programmes, encore que la télévision en propose une large
palette.
![](Politique-de-programmation-de-chanes-de-television-de-Kisangani5.png)
Ce chapitre nous a permis d'organiser et d'installer
les assises conceptuelle et théorique relatives à
l'appréhension de la politique de programmation. C'est un fil
conducteur qui cristallise les impressions dans la manipulation des
termes principaux et associés au thème d'étude et qui ont
été situés dans un cadre théorique
précis.
Cependant, clarifier les concepts opératoires
et le cadre théorique ne suffit pas à expliquer
le phénomène. Surtout que ces concepts sont usités dans un
milieu d'étude où ils prennent tout leur sens qu'il faille
explorer. C'est ce qui constitue la substance du chapitre suivant.
55 Ecologie historique développé par LIGODI,
(P.), Télévision publique et sous développement en
RDC, Mémoire inédit, IFASIC, pp. 14-16
DEUXIÈME CHAPITRE
PAYSAGE AUDIOVISUEL BOYOMAIS
(PAB)
Le présent chapitre permet l'exploration du paysage
télévisuel boyomais. L'entreprise vise à présenter
les chaînes de télévision de Kisangani, à savoir :
Radiotélévision nationale congolaise (RTNC/Kisangani),
Radiotélévision amani (RTA), Canal Congo télévision
(CCTV) et Canal orient télévision.
Il comporte cinq sections. La première concerne
l'écologie historique de la télévision (publique) en
République démocratique du Congo. La deuxième
présente le média public, la RTNC/station provinciale de
Kisangani, la troisième la RTA, la quatrième Canal orient et la
dernière, CCTV.
Section 1. Ecologie historique de la
télévision en RDC55
La télévision (publique) en RDC a pris naissance
à partir d'une décision d'Etat qui tenait à soustraire la
masse des congolais de Kinshasa de l'influence Brazzavilloise. En effet,
celle-ci fonctionnait déjà depuis 1964 et attirait visiblement
l'attention des téléspectateurs de Kinshasa dont certains
n'avaient fait mieux que d'acquérir un poste téléviseur
afin de suivre des émissions de la télévision du Congo
Brazzaville
Il fallait attendre fin 1965 avec l'avènement du
Lieutenant Général Joseph Désiré Mobutu à la
tête du pays pour voir aboutir ce projet.
1.1. Office zaïrois de radiodiffusion et de
télévision (OZRT) : le monopole
La création de l'office zaïroise de radiodiffusion
et de télévision « OZRT » découle des options et
du choix politiques exprimés par les autorités du pays pour son
système de monopole de l'Etat à travers un organisme public.
C'est alors que le Président Mobutu procédera à la
création de l'OZRT par l'ordonnance N°81-058 du 02Avril 1981.
Ce texte porte création et fixe les statuts d'un
établissement public à caractère éducatif,
industriel et commercial dénommé office zaïrois de
radiodiffusion et de télévision « OZRT ». Nanti de
la personnalité juridique, il est régi par les dispositions de la
loi N°78 - 002 du 06 janvier 1978 applicable aux entreprises publiques
telle que modifiée par l'ordonnance loi N° 82-019 du 29
Mars1982.
Cette nouvelle entreprise a reçu du législateur
trois missions :
- exploiter le service public de la télévision et
de la radiodiffusion
- informer, former et éduquer les masses zaïroises
- - créer et promouvoir les productions
cinématographiques et autres.
L'office zaïroise de radiodiffusion et de
télévision « OZRT » est placée sous la tutelle
de deux départements du conseil exécutif de l'information et de
la mobilisation, propagande et animation politique « MOPAP » ainsi
que celui des finances, budget et portefeuille dans les limites de leurs
compétences respectives.
Le contrôle de l'OZRT par la MOPAP n'était
nullement innocent.
« Contrairement à Joseph Kasa-Vubu, écrit
modeste Mutinga, Joseph Mobutu, ancien journaliste à
Actualité africaine, s'est vite rendu compte de l'importance
des médias dans la gestion du pouvoir public. Très rapidement, il
a senti le besoin non seulement de s'attirer la sympathie de la presse
nationale mais également de s'en servir comme instrument de
consolidation et de conservation du pouvoir ». Une entreprise
favorisée par la création d'une politique d'orientation
nationale en vue de mobiliser et de conscientiser le peuple (...)
1.2. Démocratisation de l'espace
médiatique
Pendant près d'une vingtaine d'années, l'OZRT
détient le monopole de la télévision jusqu'à la
période de démocratisation initiée en avril 1990 qui est
à l'origine d'une floraison de chaînes de télévision
privées, à commencer par Antenne A qui brise le monopole de
l'OZRT en 1993.
Pour la RDC, cette ouverture politique est une occasion toute
trouvée pour les
médias et les professionnels de la presse de prendre
conscience de leur instrumentalisation par le pouvoir. Ainsi donc l'on peut
lire dans l'exposé des motifs de la loi n°96-002 du 22 juin 1996
fixant les modalités de l'exercice de la liberté de la presse :
« la volonté de rétablir au Zaïre une presse libre et
responsable procède des préoccupations émises non
seulement par de nombreuses assises de la presse, mais également par les
forces politiques et sociales réunies au sein de la Conférence
nationale souveraine, puis par les concentrations politique du palais du peuple
»56.
Ainsi donc, cette loi viendra supprimer le monopole de l'Etat sur
la presse et
consacrer le pluralisme médiatique en ouvrant l'espace
audiovisuel aux privés. L'alinéa sept de l'exposé des
motifs stipule que la présente loi consacre donc, dans ce secteur,
la fin du monopole d'exploitation détenu là par l'Etat, qui
accepte de le partager, conformément à la loi avec des
tiers57.
56 Loi n°96-002 du 22 juin 1996 fixant les
modalités de l'exercice de la liberté de la presse, Journal
officiel de la RDC, p. 5.
57 Idem, p. 6.
A l'arrivée de Laurent Désiré Kabila au
pouvoir en mai 1997, le pays est rebaptisé ainsi que la chaîne de
télévision qui devient Radio Télévision
Nationale Congolaise « RTNC ». Pour affronter la concurrence des
télévisions privées, les autorités procèdent
au rééquipement de la RTNC, jamais renouvelé depuis sa
création, grâce à un programme qui s'étend jusqu'en
provinces.
La diffusion de la RTNC sur les principales villes du pays
avait été interrompue pour des raisons techniques en début
2004. Novembre de la même année suite au soutien apporté
par l'entreprise italienne Téléconsult, cette diffusion
avait repris.
1.3. La télévision à Kisangani
Sur le territoire national, le secteur de la
télévision a fondamentalement évoluée et la ville
de Kisangani n'y a pas échappé.
Après près de deux décennies de monopole,
dans les années 1990, la RTNC Kisangani partage le secteur avec
Télé Boyoma, une chaîne de télévision
privée qui n'opère plus pratiquement depuis la fin de la
transition en République démocratique du Congo.
En 2005, la Radiotélévision amani (RTA), une
chaîne tenue par l'Archidiocèse de Kisangani, diffuse ses
premières émissions sur la fréquence de GHMT 222 pour 50
Kms à vol d'oiseau avec un émetteur de 500W.
Les deux précédentes télévisions
ci brièvement décrites, ont partagé le secteur en couple
jusqu'à l'avènement de Canal orient télévision.
Toute jeune, cette dernière, grâce à ses matériels
dernier cri, a couvert la célébration des festivités du
cinquantenaire de la République démocratique du Congo, le 30 juin
2010.
Coupé depuis la fin des dernières
élections de 2006, le signal de Canal Congo télévision
comme désormais station locale a été relancé en
octobre 20210 dernier.
Depuis 2010, le paysage audiovisuel boyomais compte quatre
télévisions, dont l'une publique et trois privées. L'une
proche de l'Eglise catholique (RTA) et les deux autres proches des politiques :
CCTV à tendance au Mouvement pour la libération du Congo (MLC) et
Canal orient TV pro-pouvoir. Ce sont ces deux catégories qui font la
substance des deux sections suivantes.
Nous notons enfin, la présence de deux chaînes de
télévision émettant de Kinshasa qui sont captées
ici à Kisangani, en l'occurrence Digital Congo et
Radiotélévision groupe l'avenir (RTG@).
Section 2. Radio télévision
nationale congolaise (RTNC)/station provinciale de Kisangani
2.1. Aperçu historique
La RTNC/station provinciale de Kisangani est
compartimentée en deux : la Radio et la télévision.
En fait, l'historique de cette télévision
relève plus de son aspect radio qui eût le plus beau du temps
pendant près de vingt ans.
La radio vit le jour en 1955 sous le nom de Radio Congo-Belge,
dont la mission consistait en la diffusion des programmes sur les
activités de la colonie. Elle se devait de d'informer et de divertir
principalement les colons, les blancs et les évolués.
À l'indépendance en 1960, elle fonctionne sous
la supervision de la Direction Provinciale des Affaires Intérieures et
de la Main d'oeuvre(AIMO), puis quelques années plus tard, elle devint
une station provinciale de la Radio nationale.
C'est en 1979 que naquit la station de
télévision. Deux ans après, en 1981, fut
créé l'Office Zaïrois de Radio diffusion et de
Télévision (OZRT), par l'ordonnance N°81-050, du 2 avril
1981.
Depuis l'avènement de l'Alliance des forces
démocratiques pour la libération du Congo, conduite par le feu
président, Laurent Désiré KABILA, l'ancien Zaïre
redevient la République démocratique du Congo. Automatiquement,
OZRT/station locale fut aussi rebaptisé Radio télévision
nationale congolaise/ station locale de Kisangani.
Interrompus pendant plusieurs mois avant la
célébration des festivités du cinquantenaire suite
à une panne technique très sensible, les programmes de la RTNC
ont repris depuis le début de l'année 2011 avec l'acquisition
d'un nouvel émetteur télé.
2.2. Situation géographique
La station télévision est située sur
l'avenue Matayabu n°3, en face de la Division Provinciale du Plan, dans la
Commune Makiso.
2.3. Statut juridique
L'ordonnance N°81-058 du 02Avril 1981fixe les statuts
d'un établissement public à caractère éducatif,
industriel et commercial dénommé office zaïrois de
radiodiffusion et de télévision « OZRT »,
actuellement Radio télévision nationale congolaise (RTNC).
Dotée de la personnalité juridique, elle est régie par les
dispositions de la loi N°78 - 002 du 06 janvier 1978 applicable aux
entreprises publiques telle que modifiée par l'ordonnance loi N°
82-019 du 29 Mars1982.
2.4. Mission
La R.T.N.C, comme média public, a pour mission
d'informer, d'éduquer, de divertir le public ; d'exploiter le service
public de radiodiffusion et de promouvoir des productions
cinématographiques.
2.5. Cible
La RTNC/Kisangani vise toute la population de la province
orientale parce que l'Etat congolais a le devoir d'informer, former et
divertir.
2.6. Moyens de production
2.6.1. Profil des professionnels
La RTNC/Kisangani compte plus de 150 agents engagés et
collaborateurs. La majorité du personnel est vieux. Nombreux d'entre eux
n'ont suivi qu'une formation de type extra académique,
c'est-à-dire soit sur le tas soit par expérience soit une
formation dans un centre quelconque.
Comme évoqué précédemment, la
production de la RTNC/Kisangani découle de l'interne et les programmes
sont produits en studio et en direct.
2.6.2. Sources de financement
Etant une société publique de radiodiffusion et
de télévision de l'Etat congolais, le capital de la RTNC est
détenu à 100 % par la Radio Télévision Nationale
Congolaise ou mieux l'Etat congolais. Ses autres sources de financement sont :
les subventions gouvernement provincial, la publicité.
2.6.3. Equipement technique
La régie télévision utilise les
matériels suivants pour lui permettre d'émettre. On peut citer
quelques matériels :
- Récepteur radio télévision
- Caméras
- Émetteurs radiotv
- Décodeur pour faciliter le décrochage de la
chaîne mère
2.7. Programmes
La RTNC/Kisangani produit des programmes en français,
lingala et Kiswahili. La plupart de ses programmes relève de la
production interne. La majorité de ces programmes est produite en direct
et en studio. Ces derniers appartiennent aux catégories suivantes :
émissions politiques, émissions religieuses (des prêches
des pasteurs), émissions de détente
musicale, émissions d'éducation,
émissions culturelles, émission des variétés,
programmes d'enfant et autres magazines
2.8. Zone de rayonnement
La Radio télévision nationale congolaise,
station provinciale de Kisangani couvre toute la ville de Kisangani et les
villes de Bunia, Butat et Isiro.
2.9. Organisation administrative et organigramme
Plusieurs services assurent le fonctionnement de la R.T.N.C.
Etant régi par les statuts de la fonction publique, l'entreprise
fonctionne avec des services animés par des fonctionnaires. Ainsi,
l'appellation et la multiplicité desdits organes diffère de ceux
d'une entreprise privée.
2.9.1. Organisation et fonctionnement
Direction provinciale
L'animateur de cet organe représente l'Administrateur
Délégué Général (A.D.G.) en province et
coordonne toutes les activités de la R.T.N.C./Province orientale. Il
applique la politique de l'information des programmes
Radiotélévision. Il gère les ressources humaines,
financières et patrimoniales mises à la disposition de la
R.T.N.C. et applique les directives nationales, statut, convention collective
de l'entreprise.
Il est le gestionnaire de la station et répond à
toute interpellation de la hiérarchie. Il approuve les grilles
saisonnières et permanentes des programmes Radio
Télévision et signe les contrats publicitaires avec les
annonceurs et les collaborateurs extérieurs, il assiste au calage,
conférence et séminaire d'intérêt provincial ou
national qui concernent les problèmes d'information, des programmes ou
de la technique Radio Télévision.
Il garde des rapports avec les responsables des institutions
publiques et privées de la province. Il préside les
réunions hebdomadaires avec le comité de direction afin
d'évaluer et critiquer la marche de l'entreprise et à la fin de
chaque année, il rédige un rapport d'activités à
l'intention de la hiérarchie.
Sous-directeur Audiovisuel
Il émet et propose au directeur les stratégies
d'encadrement et d'information tendant à l'amélioration de la
production et de la présentation des émissions et informations
Radio télévision en collaboration avec le chef de service.
Il signe conjointement avec le directeur tout acte engageant
la station et relevant de la gestion courante de la station dans le domaine de
l'audiovisuel, conformément
aux articles 90 et 91de la loi N°78-0023 du 06 janvier
1978 portant dispositions générales applicables aux entreprises
publiques.
Toute communication ou instructions de service entre le
directeur et les agents ou cadres relevant de l'audiovisuel transite
obligatoirement par lui. Il produit, surveille, contrôle l'antenne
à travers le service de régie, reçoit et analyse tous les
rapports d'antennes à l'intention du directeur et du comité de
direction. Egalement, il est chargé des enquêtes annuelles sur la
qualité des programmes de la RTNC/Kisangani et sur les
présentations des journalistes et animateurs
Sous-directeur Technique Radio TV.
Il assure la gestion de l'exploitation et de la maintenance
des équipements et du matériel de la station
radiotélévision. La bonne marche de la fréquence (studio)
et de la haute fréquence (Emetteur Radio TV), ainsi que des
unités mobiles (matériels de reportage, de sonorisation).
Il effectue le contrôle des appareils et
équipements afin de se rendre compte de leur état de
fonctionnement et tient à jour la documentation technique et
élabore les statistiques permettant de connaître la durée
de vie des équipements.
Sous-directeur logistique
Il organise l'approvisionnement et procède à
l'achat des fournitures, matériels des bureaux et autres
matériels techniques et il assure la distribution selon les besoins de
services.
Toute communication ou instructions de service entre la
direction et des agents ou cadres de sa section, passe nécessairement
par son canal ; Conformément aux articles 90 et 91 de la loi
N°78-002 du 26 janvier 1978 portant dispositions générales
applicables aux entreprises publiques.
Service d'Information Radio TV
Sous l'égide du sous-directeur de l'audiovisuel, ce
service organise et supervise la collecte, le traitement et la diffusion des
nouvelles ou actualités à la Radio et à la
Télévision. Il consigne les conducteurs des journaux
parlés et télévisés à la sous-direction
audiovisuelle avant l'établissement des conducteurs définitifs
réguliers de service et supervise les tâches de concertation, ou
sur proposition des chefs des sections concernées.
L'organe veille au respect des horaires des services par les
chefs de section et à la qualité des journaux parlés et
télévisés et assure le respect du temps imparti à
la diffusion des émissions spécialisées.
Service des Programmes Radio TV
L'organe a la charge de gérer l'antenne, produire la
grille des programmes et des émissions, établir un planning de
production des programmes ; aussi elle coordonne les programmes
d'éducation générale, des variétés musicales
dramatiques, d'éducation populaire, jeux concours en français et
en langues nationales.
Il Réglemente les conditions d'accès aux
discothèques et prêt des disques et autres éléments
audiovisuels, en conservation et tient des réunions des programmes et
des techniques des émissions avec les producteurs : il fait son rapport
mensuel, semestriel, trimestriel, et annuel ;
Service de Régie
La Régie d'antenne représente le directeur aux
studios. Le Régisseur contrôle tous les éléments
(conducteurs, bande, disques) nécessaires à l'antenne et
élabore le rapport d'antenne où il signale tout le
dérapage des présentateurs ou des invités.
Service Technique Radio TV
Cet organe s'occupe de la gestion de la maintenance et de
l'exploitation d'équipement, matériel et technique de la station,
de donner des avis techniques sur la réalisation des émissions et
de coordonner la gestion de sites équipés des émetteurs
dans la province et d'assurer la garde exclusive et d'entretenir le
matériel de rapportage.
2.9.2. Organigramme
L'organigramme de la R.T.N.C. se présente de la
manière suivante :
Direction provinciale
1
Secrétariat de Direction
S/direction audiovisuelle
S/direction technique
|
S/direction logistique
|
|
Section
|
Section
|
Section
|
Section
|
Section
|
des infos
|
des infos
|
programm
|
programme
|
Régie
|
Radio
|
TV
|
e Radio
|
TV
|
Radio
|
Service technique Radio
Section
|
|
Section
|
Section
|
Section
|
Section
|
Section des
|
technique
|
|
technique
|
Commerc
|
finances
|
de
|
moyens
|
Radio
|
|
TV
|
iale
|
|
personnel
|
communs
|
Service technique TV
|
Service logistique
|
Service intendance
|
|
|
|
|
|
|
|
|
![](Politique-de-programmation-de-chanes-de-television-de-Kisangani7.png)
Section Régie TV
Service d'info RTV
Service programme RTV
Régie RTV
Source : R.T.N.C/2009
Section 2. Radio télévision Amani
(RTA)
2.1. Aperçu historique
Les origines de la R.T.A. remontent à 1964 lorsque
l'Eglise Catholique avait décidé au Concil Vatican II,
décret Inter Murificat du Pape Paul VI, d'annoncer l'évangile
à travers les moyens de communication sociale.
La création de la RTA est le résultat de la
concertation des membres de la Commission diocésaine des moyens de
communication sociale. En effet, créée pendant les assises des
journées pastorales au Centre Monseigneur Grison à Simi simi en
1985, ladite commission s'est fixé l'idéal de s'occuper des
médias dans le diocèse.
Bien avant, le Diocèse avait déjà
créé un journal dénommé « Karibuni ». Cet
organe s'était, pour ainsi dire, ajouté à la librairie
Saint Paul, qui existait dans le Diocèse depuis 1975Le Journal KARIBUNI,
créé en avril 1985, en était le média à
l'époque.
Aussitôt mise en place, la Commission a commencé
à organiser des émissions religieuses à la Radio
télévision nationale congolaise (RTNC), ex-Office zaïrois de
radio télévision (OZRT) une fois le mois, soit le dimanche de la
fin du mois. C'est plus tard vers 1989 que les membres ont émis le voeu
de posséder un support radiophonique. Vers les années 1989-1990,
avec le début de la démocratisation du pays et, pour la poursuite
de ses émissions et débats politiques qui condamnaient la
dictature, la commission connut des difficultés pour accéder au
studio de l'ex-O.Z.R.T.
Ainsi, le 13 août 1995, ont été
lancées les premières émissions en essai technique avec
sept animateurs, après l'autorisation d'émettre
officialisée dans les arrêtés ministériels
n°04/MIP/002395 et 04/MIP/002495 du 5 juillet 1995. La dimension
télévision de cette chaîne catholique n'a été
lancée qu'au mois de mai 2005. Elle fût en ordre utile, la
deuxième chaine à être captée à Kisangani
après l'O.Z.R.T./Kisangani. La R.T.A. relaye B.B.C. Cette chaîne
produit des émissions locales à caractère religieux,
politique, social, scientifique et culturel. Son cheminement fut positif
jusqu'à la chute de l'ex-Zaïre en 1997.
À l'arrivée de l'Alliance des forces
démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), pour des
raisons politiques, la RTA a été interdite d'émettre. Elle
a repris ses activités deux ans plus tard.
2.2. Situation géographique
La Radio télévision amani est double,
c'est-à-dire c'est un groupe composé d'une station radio et une
chaîne de télévision. Le premier compartiment, la radio,
est située dans l'enceinte de la procure des missions de
l'archidiocèse de Kisangani, sur l'avenue de l'église N° 2.
Tandis que la télévision, elle, est localisée dans le
bâtiment abritant la Caritas
développement de l'Archidiocèse de Kisangani sur
l'avenue Mabe Sabiti n°4 au quartier Lualaba. Toutes deux se trouvent dans
la Commune Makiso.
2.3. Statut juridique
Au milieu de plusieurs radios communautaires, la RTA est un
média privé/communautaire et confessionnel comportant en son sein
une station de radio et une chaîne de télévision.
2.4. Objectifs et mission
À sa création, la Commission diocésaine
des moyens de communication sociale a fixé les objectifs suivants
à la RTA :
- Diffusion de la pensée catholique ;
- Formation à la justice, la paix et démocratie
;
- Culture générale, universelle et africaine ;
- Hygiène et santé publique ;
- Catéchèse, homélie, liturgie ;
- Education à la vie, éducation scolaire et
alphabétisation.
Tous ces objectifs ont toujours été
resserrés en deux grandes missions de la Radio télévision
amani à savoir l'évangélisation et le développement
intégral de tout l'homme et de tout homme.
2.5. Cible
Le public visé par la Radio télévision
Amani est hétérogène, c'est-à-dire toutes les
couches de la population à variables sociodémographiques
confondues.
2.6. Moyens de production
2.6.1. Profil des professionnels
La chaîne de télévision amani emploie une
vingtaine d'agents, la plupart des professionnels sont issus d'une formation
extra académique. Leur formation est basée sur
l'expérience acquise sur le tas.
2.6.2. Sources de financement
La RTA étant une chaîne confessionnelle, c'est
l'Eglise catholique qui détient l'entièreté du capital.
Ses sources de financement sont principalement : les couvertures
médiatiques, les publireportages, les occupations d'antennes (tranches
d'émission), les publicités ainsi que les divers
communiqués et annonces.
58 BOYONGO, (K.), op. cit, p.
2.6.3. Equipement technique de la
télévision
Les matériels de sons et d'images permettant à la
chaîne de télévision de
produire des programmes sont les suivants :
- Emetteur 100w
- Antenne
- Reporteur
- Câble coaxial
- Mixeur de son
- Mixeur d'images
- Ordinateur de montage
- Magnétoscope
- Caméras
- Télévisions monitors
- Plateau d'émission
- Salle technique
- Microphones
- Projecteur
- Climatiseur.
2.7. Programmes
La Télévision amani propose à longueur des
journées des programmes des
chaînes étrangères à
78,2%58. Les programmes locaux n'occupent que le reste du volume
horaire. Ce sont des programmes produits en studio et en
direct.
Les émissions diffusées relèvent des
programmes : d'information, de
magazine, de documentaire, de divertissement.
2.8. Zone de rayonnement
La Radio télévision amani couvre tout le centre
ville de Kisangani, les
communes de Mangobo, Tshopo, Makiso, Lubunga une partie de
Kabondo et de Kisangani.
Son émetteur est de 1000 W couvrant environ 20 Km à
vol d'oisieau.
2.9.Organisation et fonctionnement
La RTA est animée par cinq principaux bureaux. Il
s'agit du Conseil d'administration, qui est l'organe de prise des
décisions, la Direction (des programmes), la Rédaction,
l'Administration, le Service technique.
2.9.1. Conseil d'administration
C'est l'organe suprême de la RTA. Toutes les grandes
décisions importantes de la chaîne sont prises par cet organe.
Il est composé du Représentant diocésain
de la RTA, du Vicaire épiscopal, du Directeur de la chaîne. Il
gère le personnel, veille sur les mouvements des agents et, a sous sa
gestion le patrimoine de l'entreprise.
2.9.2. Direction
C'est un bureau à double casquette : la direction de
l'entreprise et des programmes de la RTA. Il gère les finances et le
patrimoine de l'entreprise. Il est le responsable du contenu quotidien et
intervient en maître lors du Conseil de rédaction. Il gère
aussi le personnel de la Radio et de la télévision.
2.9.3. Rédaction
Elle est dirigée par un Rédacteur en chef. Ce
service s'occupe de la collecte, du traitement et de la diffusion de
l'information. On y trouve trois Desks, notamment le français, lingala
et kiswahili.
2.9.4. L'administration
Ce bureau s'occupe de tout ce qui touche à
l'administration de l'entreprise. Il comporte les services suivants : la
comptabilité, la réception, et le marketing.
Le premier est chargé de veiller sur toutes les
entrées sur base de reçu technique et les sorties des fonds de
l'entreprise. Le deuxième service réceptionne les
communiqués et différentes annonces ainsi que les
publicités et se rassure de leurs diffusions. Enfin, le marketing, comme
le nom l'indique, c'est le service chargé de chercher les marchés
pour trouver les ressources de l'entreprise.
2.9.5. La technique
Ce service est animé par un chef technique qui a un
oeil sur tout ce qui touche à l'équipement, matériels et
maintenance. Il est assuré par les réalisateurs qui jouent en
même temps le rôle d'ingénieur de son. Ceux-ci ont pour
tâche de gérer les matériels de production audiovisuelle,
de la régie, la maintenance et veille également à la
qualité de son. Il comporte la régie et le maintien technique.
Nous y incluons aussi le service multimédia. C'est ici
que s'effectue le montage des sons et des images recueillis sur terrain.
2.9.6. Organigramme
Tous les bureaux et services exposés ci haut, peuvent
se présenter sous la forme de figure ci après :
Conseil
d'administration
Direction des programmes
Rédaction
Administration
Technique
Desk français
Desk Kiswahili
Desk Lingala
Réception
Comptabilité
Marketing
Régie
Multimédia
Maintien technique
Source : R.T.A. 2009.
Section 3. Canal orient télévision
3.1. Aperçu historique
La retransmission en direct des festivités du
cinquantenaire de la République démocratique du Congo n'a pas
été faite, comme à l'accoutumée, par la
télévision nationale congolaise, station provinciale. Cette fois
là, elle a été possible grâce aux matériels
de dernier cri de Canal orient télévision. Une
énième chaine de télévision implantée
à Kisangani appartenant à Jean ELONGO Tokole.
Elle est à l'initiative de la Fondation qui porte le
nom de son propriétaire. Ses essais techniques ont commencé
depuis juin 2010.
Émettant sur une basse fréquence (182,25 Mhz),
pour des raisons d'ordre technique dues à une interférence avec
les émetteurs des chaînes de la capitale captées à
Kisangani, à savoir Radiotélévision groupe l'avenir (RTG@)
et Digital Congo, elle avait suspendu pendant six mois ses émissions
d'essai.
Elle a repris ses émissions en janvier (2011) dernier
avec un émetteur à haute fréquence (471,25 Mhz). Dans un
premier temps, la chaîne se trouve en phase de formalisation,
c'est-à-dire dans les tractations pour établir sa grille des
programmes et de formation de ses professionnels pour une meilleure
rentabilité. Elle fait recours à l'expertise d'une grande
chaîne de Kinshasa, Antenne A (AA) pour accommoder le personnel
à employer. 3.2. Situation géographique
Canal orient télévision est située sur
l'avenue Général Mulamba, n°42, dans les installations de
l'ex-immeuble PROGESCO.
3.3. Statut juridique
Appartenant à un privé, elle est une
chaîne issue du régime privé commercial étant
donné qu'elle doit produire pour avoir des bénéfices qui
assurent sa survie.
3.4. Mission
Sa mission est de satisfaire la population de la ville de
Kisangani en matière de la communication (télévisuelle) en
apportant de la nouveauté qualitative des programmes variés.
3.5. Cible
La chaîne vise un public varié de la population
boyomaise. Toutes les couches et catégories sociales de ladite
population sont directement touchées par le signal qu'elle envoie.
3.6. Moyens de production
3.6.1. Profil des professionnels
Canal orient télévision emploie des professionnels
ayant acquis l'expérience
dans d'autres chaînes de télévision de la
place ainsi que des jeunes issus de la formation académique en sciences
de l'information et de la communication (SIC) et une catégorie
3.6.2. Sources de financement
Son mode de financement est l'autofinancement. Son financement
provient de différentes couvertures médiatiques, de tranches
publicitaires et de différentes interventions ponctuelles du patron.
3.6.3. Equipement technique
Les matériels suivants permettent à Canal orient de
produire ses émissions :
- Téléviseur : 5
- Mixeur vidéo
- Sélecteur d'images audiovisuelles : 2
- Générateur de titreur
- Ordinateur : 3
- Disques durs externes : 2
- Mixeur audio
- Lecteur DVD : 2
- Dec K7 vidéo VHS : 2
- Lecteur enregistreur DVD
- Téléphone fixe
- Supports DVD
- Supports K7 VHS
- Micros : 8
- Projecteur plateau
- Climatiseur
- Caméras HDV: 5
- Trépieds caméra : 5
- Roulette trépieds caméra
- Chaises plateau : 13
- Table plateau
- Horloge
- Tube plateau : 7
- Post téléviseur retour plateau
- Post téléviseur régie : 5
- Ordinateur montage : 2
3.7. Programmes
À Canal orient, nous remarquons qu'un quota plus ou moins
important est
accordé au relais des programmes de certaines
chaînes étrangères (France 24 et autres).
Ainsi, peut-on voir des programmes d'information (locale ou
internationale),
de culture, des variétés, de divertissement,
d'enfants (local), etc.
3.8. Zone de rayonnement
Canal orient couvre toutes les parties de la ville grâce
à son antenne fixée à la
station terrienne de RENATELSAT. Son émetteur rayonne au
moins 125 Km à vol d'oiseau.
3.9. Organisation et fonctionnement59
59 Ces éléments n'ont pas été mis
à notre disposition pour des raisons de secret professionnel.
60 Malheureusement qui n'ont pas été mis
à notre disposition sous motif qu'ils sont tenus secrets par les
animateurs
Section 4. Canal Congo télévision
(CCTV)/station locale
4.1. Aperçu historique
Canal Congo télévision,
génériquement CCTV, est l'une des chaînes de
télévision qui a vu le jour avec l'avènement des
élections en 2006.
Elle a émis de Kinshasa depuis 2005. C'est à
l'approche des élections que le propriétaire, alors candidat aux
présidentielles, a dispatché les émetteurs à
l'intérieur du pays, dont la province orientale. C'est ainsi que la
ville de Kisangani recevait les émissions de Kinshasa par satellite via
l'émetteur installé à la station du Réseau national
des télécommunications par satellite (RENATELSAT), Konga
konga.
Après les élections, suite à des raisons que
les animateurs considèrent « politiques », le signal avait
été coupé. Mais, depuis octobre 2010, la chaîne a
repris ses émissions, désormais comme station locale de
Kisangani. Elle n'a plus de connexion directe avec Kinshasa ; d'où
certains programmes de la capitale sont envoyés par bande K7 VTR. 4.2.
Situation géographique
La chaîne est abritée dans l'immeuble Lengema
situé sur le Boulevard Mobutu n°24 au centre ville dans la Commune
de Makiso.
4.3. Statut juridique
Canal congo télévision est une chaîne
commerciale. Elle a un numéro de registre de commerce et un
numéro d'identification nationale60.
4.5. Mission
La mission de CCTV est celle assignée à tous les
médias dans l'ensemble : informer, éduquer/cultiver et divertir.
Au-delà de ces considérations, elle vise le changement de
mentalité en tant que chaîne de proximité et milite pour la
liberté de la presse.
4.6. Cible
La CCTV vise à atteindre aussi un public
général, difficile à déterminer de manière
spécifique. En fait, c'est à toute la population de la ville de
Kisangani qu'elle envoie son message.
4.7. Moyens de production
4.7.1. Profil des professionnels
Les professionnels employés par la chaîne
proviennent de la station de radio, Radio liberté Kisangani (RALIK)
appartenant au même propriétaire. Ils ont tous une formation
basée sur l'expérience sur place.
4.7.2. Sources de financement
Le mode de financement de la chaîne est privé,
étant donné qu'il appartient à un particulier, Jean Pierre
BEMBA. Elle a des sources de financement qui sont de plusieurs provenances :
les communiqués et annonces, les tranches d'émissions
sollicitées, et les publicités.
4.7.3. Equipement technique
La chaîne de télévision CCTV utilise les
matériels suivants pour produire des émissions. Il s'agit de :
- Caméras : 4
- Mixeur son
- Mixeur vidéo
- Ordinateur de montage vidéo : 2
- Poste téléviseur : 2
- Microphones : 4
- Lecteur DVD : 4
- Magnétoscopes VHS K7 : 3
4.8. Programmes
La plupart des programmes diffusés relève de la
programmation locale : des
films, des télé-dramatiques, des prêches, et
des émissions locales en direct et en studio traitant
divers thèmes, des animations libres, des
variétés, détentes musicales.
Les programmes d'information proviennent de Kinshasa par
bande.
4.9. Zone de rayonnement
La chaîne couvre le centre ville de la ville et les
communes exposées aux ondes
de son antenne.
4.10. Organisation administrative et organigramme
La Canal Congo télévision est organisée et
constituée de services suivants.
- Direction générale à Kinshasa
- Direction provinciale : le directeur est le coordonnateur de la
chaîne en province, et fait
rapport à la direction générale.
- Sous direction de la station : il chapeaute la station et fait
rapport au directeur
provincial.
- Sous direction des programmes
- Sous direction technique
- Sous direction des informations
- Sous direction commerciale composée d'organes :
comptabilité et caisse
L'organigramme se présente comme suit :
Direction générale
Direction provinciale
Direction de la station
S/Direction des programmes
S/Direction technique
S/Direction commerciale
S/Direction des informations
|
Comptabilité
|
Caisse
|
Source : CCTV
|
|
|
Nous venons, dans ce chapitre, de portraiturer le paysage
audiovisuel boyomais. Ce paysage a dressé le contexte historique qui
retrace l'avènement de la télévision en République
démocratique du Congo, en général, et de la ville de
Kisangani, en particulier. De cette écologie diachronique de la
télévision, nous avons débouché sur la dissection
de chacune des unités - les chaînes de télévision
émettant de Kisangani- composant le PAB.
Toutefois, la biopsie de chaque élément
composant le paysage audiovisuel boyomais que nous venons de réaliser ne
suffit pas pour appréhender la politique de programmation des
chaînes de télévision. Faute de cahiers des charges propres
aux chaînes de
télévisions implantées à
Kisangani, ces données renseignent sur leur contenu. La grille constitue
l'épine dorsale de chaque politique. Son contenu permettra d'aiguiser
les impressions sur l'objet de cette étude. C'est ce qui constitue la
substance du chapitre suivant.
CHAPITRE III
ANALYSE DES GRILLES DE PROGRAMMES ET INTERPRETATION
DES RESULTATS
Ce chapitre se propose de développer trois grandes
sections. La première s'intéresse à présenter le
rappel du protocole méthodologique. La deuxième prend en
importance les résultats de l'analyse de contenu des grilles des
chaînes de télévision. Enfin, la troisième a pour
objet d'interpréter les résultats de la recherche.
Section1. Protocole méthodologique
Au cours de notre entreprise de rupture
épistémologique abordée ci haut, nous avons pensé
que l'enjeu majeur de cette recherche scientifique est que l'on ignore les
indicateurs ou facteurs qui déterminent la (politique de) programmation
d'une chaîne de télévision. Ainsi donc, nous fallait-il de
déterminer la manière dont peut se reconstruire une politique de
programmation.
Raison pour laquelle, nous avons formulé la question
spécifique suivante : quels sont les facteurs qui déterminent la
programmation des chaînes de télévision de Kisangani ?
En guise d'hypothèse, nous avons proposé
à ce questionnement la réponse ci après : la
programmation d'une chaîne de télévision repose sur les
facteurs suivants : le statut de la chaîne, le public visé ainsi
que les moyens de production disponibles.
En vue de vérifier notre hypothèse, nous
mobilisons l'approche d'analyse comparative des documents médiatiques
disponibles des chaînes de télévision. Nous avons
recensé les grilles de programmes de toutes les chaînes de
Kisangani ; la grille étant un document situé dans le temps et
dans l'espace, ainsi que leurs cahiers des charges.
La technique documentaire et l'observation nous permettent de
récolter les données, alors que l'appareillage de ces
données fait recours à la technique d'analyse de contenu
classique laquelle technique nous permet de repérer différents
programmes (émissions) contenus dans les grilles et de les
catégoriser dans tel ou tel type de programmes que nous concevons comme
une sorte de contrat entre la chaîne et le public.
Section 2. Analyse de contenu des grilles de programmes
du PAB.
2.1. Identification du corpus
Nous effectuons cette dissection sur base d'un corpus
composé de grilles des programmes de quatre chaînes de
télévision émettant de Kisangani. Il s'agit de la grille
de programmes de la RTNC/station provinciale (datant de plusieurs
années), la grille de RTA/Télévision
(révisée en 2010), la grille de Canal orient
(élaborée en 2011) et la grille de CCTV (en
élaboration)61.
Habituellement, toute analyse de contenu constitue une
tâche qui procède en deux étapes : le repérage des
idées significatives et leur catégorisation62.
L'analyse catégorielle aide à calculer les fréquences
(haute, moyenne ou basse) d'apparition de certains items regroupés en
catégories thématiques ou expressives.
2.1.1. Codage et les unités de comptage
À cette étape, nous voulons classer et
catégoriser le contenu du corpus de travail en déterminant les
segments de texte ou mieux le type d'unités afin de mener à bien
l'opération de codage. Nous retenons trois types d'unités :
l'unité d'enregistrement, l'unité de numération et
l'unité de contexte.
L'unité d'enregistrement est le segment de contenu qui
doit être classé. Nous considérons « émission
» comme notre unité d'enregistrement. La deuxième
unité, de numération, nous permet de quantifier en termes de
volume horaire de chaque émission. Le format de l'émission et son
occurrence (verticale ou horizontale) constitue notre unité de
numération. Enfin, l'unité contextuelle, elle, c'est celle qui
aide à affecter l'unité d'enregistrement dans une
catégorie. Nous considérons le type de programmes comme
unité de contexte.
2.1.2. Analyse du corpus
Cette étape consiste à dresser des tableaux pour
chaque grille qui classent, dans une rubrique, les émissions ayant un
contenu dans un type de programmes et dont le format et les occurrences
génèrent le volume horaire. Nous déterminons aussi
l'origine de la production.
61 Entretien avec le Directeur des programmes
62 DERÈZE, (G.), Méthodes empiriques
de recherche en communication, Bruxelles, De Boek Université, 2009,
pp. 163-183
2.1.2.1. Repérage des émissions dans la grille de
la RTNC/station provinciale
N°
|
Emission
|
Contenu
|
Types des programmes
|
Volume horaire
|
Origine de la
produciton
|
1
|
Mire et générique début d'antenne
|
Ouverture d'antenne
|
Phatique
|
(35'x14) : 490'
|
Local
|
2
|
Kis-club
|
Commentaire sur l'actualité
|
Connaissance
|
(150'x15) :
2250'
|
Local
|
3
|
Boyoma week-end
|
Animation libre
|
Divertissement
|
(150'x3) : 450'
|
Local
|
4
|
L'heure du Seigneur
|
Prédication
|
Éducatif
|
(120'x3) : 360'
|
Local
|
5
|
Habari zetu
|
Nouvelles en swahili
|
Information
|
(30'x12) : 360'
|
Local
|
6
|
Sango na biso
|
Nouvelles en lingala
|
Information
|
(30'x12) : 360'
|
Local
|
7
|
Oyebi kolamba
|
Émission culinaire
|
Connaissance
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
8
|
Karibu variété
|
Variétés musicales
|
Variétés
|
(60'x1) : 60'
|
Extérieur
|
9
|
JT+ Magazine Kisangani
|
Nouvelles locales en français
|
Information
|
(60'x12) : 720'
|
Local
|
10
|
JT Kinshasa
|
Nouvelles nationales
|
Information
|
(60'x14) : 840'
|
Extérieur
|
11
|
Les papillons
|
Éducation des enfants
|
Éducatif
|
(45'x1) : 45'
|
Local
|
12
|
Flash info
|
Nouvelles en bref
|
Information
|
(5'x6) : 30'
|
Local
|
13
|
Télé promotion
|
Messages d'annonces et promotion de la chaîne
|
Auto-promotion
|
(45'x8) : 360'
|
Local
|
14
|
Malako ma munganga
|
Conseil du médecin
|
Éducatif
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
15
|
Makoki ma bana (PNC)
|
Vulgarisation et sensibilisation sur les droits des enfants
|
Éducatif
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
16
|
Club des stars (RTNC/Kin)
|
Variétés musicales
|
Variétés
|
(30'x2) : 60'
|
Extérieur
|
17
|
Monde de SONECA
|
Vulgarisation sur les droits d'auteurs
|
Éducatif
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
18
|
Médecin et santé
|
Émission de santé
|
Connaissance
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
19
|
Les droits de l'enfant (UNICEF)
|
Sensibilisation sur les droits des enfants
|
Éducatif
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
20
|
Industrie ONT touristique
|
Émission sur le tourisme
|
Connaissance
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
21
|
Echo du paysan
|
Environnement
|
Connaissance
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
22
|
Recherche et développement
|
Vulgarisation de la science
|
Éducatif
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
23
|
Images de chez nous
|
Découverte
|
Connaissance
|
(30'x2) : 60'
|
Local
|
24
|
Panier du savoir
|
Jeu concours
|
Divertissement
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
25
|
Regard sur l'albinisme
|
Sensibilisation
|
Éducatif
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
26
|
Club d'écoute
|
Éducation et sensibilisation
|
Éducatif
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
27
|
Paramédical (ANIC)
|
Émission de santé
|
Éducatif
|
30'x1) : 30'
|
Local
|
28
|
Tribune des jeunes
|
Animation libre
|
Divertissement
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
29
|
Au village 2000 (SNIR)
|
Émission culturelle
|
Culturelle
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
30
|
Chronique judiciaire
|
Émission sur la justice
|
Connaissance
|
(30'x1) ; 30'
|
Local
|
31
|
Espace jeunes
|
Promotion des jeunes par des conseils
|
Éducatif
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
32
|
Dimanche sport
|
Actualités sportives
|
Information
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
33
|
Sport 7 jours
|
Émission sportive
|
Sports
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
34
|
Bilombe ya masano
|
Actualité sportive en lingala
|
Information
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
35
|
Echo de l'éducation (EPSP/ESURS)
|
Émission sur l'enseignement
|
Éducatif
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
36
|
Vision féminine
|
Promotion de la femme
|
Connaissance
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
37
|
Sport et éducation
|
Sensibilisation
|
Éducatif
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
38
|
Indicateur économique
|
Actualité sur l'évolution des prix du
marché
|
Information
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
39
|
La voix des FARDS
|
Émission sur l'armée de la RDC
|
Connaissance
|
(30'x2) : 60'
|
Local
|
40
|
La police vous parle (PNC)
|
Émission sensibilisation de la population sur la police
|
Éducatif
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
41
|
Prévention routière (PNC)
|
Sensibilisation sur la sécurité routière
|
Éducatif
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
42
|
Regards croisés
|
Débat
|
Connaissance
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
43
|
Les danses africaines
|
Émissions culturelles
|
Culturel
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
44
|
La reconstruction en marche
|
Émission sur les 5 chantiers
|
Connaissance
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
45
|
Wote tujenge
|
Sensibilisation
|
Éducatif
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
46
|
Totonga mboka
|
Sensibilisation
|
Éducatif
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
47
|
Détente
|
Flot de clips
|
Divertissement
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
48
|
Lisapo
|
Contes et histoires
|
Culturel
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
49
|
Raggae plus
|
Variétés musicales
|
Variétés
|
(15'x1) : 15'
|
Local
|
50
|
Infos plus
|
Nouvelles
|
Information
|
(30'x60) : 1800'
|
Local
|
51
|
Recto hebdo
|
Rétrospective des nouvelles de la semaine
|
Information
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
Total
|
|
9340'
|
|
Il ressort de ce tableau que la grille de la RTNC/station
provinciale comporte dans sa grille hebdomadaire un total de 51
émissions avec 9340 minutes de volume horaire. Sur les 51
émissions 3 sont d'origine externe. Des émissions de promotion
commerciale ne ressortent pas dans les cases de cette grille.
En sus, nous observons un mélange de genre
différent dans un même emplacement horaire. La grille de la RTNC
locale facilite la lecture verticale et horizontale. Aussi, quasiment toutes
les couches de la population se retrouvent avec une émission qui lui est
spécifiée. C'est-à-dire que certains établissements
publics, ongs, association, et/ou institutions sollicitent des espaces pour
faire passer leurs messages, au-delà des émissions relevant de la
production interne à l'entreprise.
La chaîne démarre ses émissions au milieu
de la journée jusqu'à la fin de l'heure de grande audience
(prime time), soit de 11h55 à 21h30.
Cependant, les émissions prévues aux
différents moments sont loin de correspondre aux supposés publics
disponibles. Et nombreux sont des programmes de flux. 2.1.2.2. Repérage
des émissions dans la grille de la RTA
N°
|
Emission
|
Contenu
|
Types de programmes
|
Volume horaire
|
Origine de la production
|
1
|
Détente et St du jour
|
Cantiques et nom du St du jour
|
Religieux
|
(30'x6) : 180'
|
Local
|
2
|
Journal TV5
|
Nouvelles
|
Informatif
|
(78'x19) :
1482'
|
Extérieur
|
3
|
Publicité
|
Promotion
|
Promotion commerciale
|
(40'x19) : 760'
|
Local
|
4
|
JT RTA
|
Nouvelles locales
|
Informatif
|
(30'x20) : 600'
|
Local
|
5
|
Télématin
|
Contenu mixte
|
Connaissance
|
(60'x5) : 300'
|
Extérieur
|
6
|
Dessins animés
|
Tivi5
|
Animation
|
(30'x4) : 120'
|
Extérieur
|
7
|
Parole de Dieu source de vie
|
prédication
|
Religieux
|
(30'x6) : 180'
|
Local
|
8
|
Série
|
Série télévisée TV5
|
Fiction
|
(30'x11) : 330'
|
Extérieur
|
9
|
Flash + Pub
|
Nouvelles TV5 en bref + promotion
|
Informatif Promotion commerciale
|
(30'x6) : 180'
|
Extérieur Local
|
10
|
Magazine
|
Émission sur les faits sociaux
|
Connaissance
|
(30'x7) : 210'
|
Local
|
11
|
Cinéma
|
Film
|
Fiction
|
(30'x6) : 180'
|
Extérieur
|
12
|
Caritas
|
Développement
|
Éducatif
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
|
développement
|
|
|
|
|
13
|
Liturgie
|
Messes et autres rites catholiques
|
Religieux
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
14
|
Prise en charge
|
Mobilisation des fidèles pour supporter l'Eglise
|
Éducatif
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
15
|
École et nous
|
Émission sur l'éducation
|
Éducatif
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
16
|
Aumônerie des jeunes
|
Les activités des jeunes
|
Information
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
17
|
Pastorale familiale
|
Encourager l'union familiale
|
Éducatif
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
18
|
Sport
|
Émission sportive
|
Sports
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
19
|
Santé et éducation
|
Sensibilisation sur la santé
|
Éducatif
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
20
|
Théâtre Volcan
|
Télédramatique
|
Fiction
|
(90'x2) : 180'
|
Local
|
21
|
Justice pour tous
|
Émission sur la justice
|
Connaissance
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
22
|
Environnement
|
Protection de l'environnement
|
Éducatif
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
23
|
Catéchèse
|
Communication sur la doctrine de l'Eglise
|
Religieux
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
24
|
Ecole de couple
|
Enseignement sur les couples
|
Éducatif
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
25
|
Magazine de la femme
|
Promotion du gender
|
Connaissance
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
26
|
Vie consacrée
|
Valorisation de la vie religieuse
|
Religieux
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
27
|
Horizon du savoir
|
Promotion de Vodacom
|
Promotion commerciale
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
28
|
Éducation à la vie
|
Conseil sur la vie
|
Éducatif
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
29
|
Jeunes talents
|
Initiation des enfants aux médias
|
Éducatif
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
30
|
PFN
|
Planification familiale
|
Éducatif
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
31
|
Point d'actualité
|
Analyse sur l'actualité
|
Connaissance
|
(30'x2) : 60'
|
Local
|
32
|
Hafia yetu
|
Nutrition
|
Éducatif
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
33
|
Echo de
l'archidiocèse
|
Les nouvelles de l'archidiocèse
|
Informatif
|
(30'x5) : 150'
|
Local
|
34
|
Archevêque nous parle
|
Interview de l'archevêque sur ses activités
|
Informatif
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
35
|
Questions pour un champion
|
Jeu télévisé
|
Divertissement
|
(30'x7) : 210'
|
Extérieur
|
36
|
Question d'actualité
|
Débat sur une question
|
Connaissance
|
(60'x7) : 420'
|
Local
|
|
d'actualité
|
|
Total
|
|
6592'
|
Dans ce tableau, nous venons de recenser un total de 36
émissions dont 7 relèvent de la production externe. Elles
occupent un volume horaire de 6592 minutes.
Nous notons également que certaines cases de la grille
sont vides, elles n'ont ni le genre ni le titre de l'émission. La grille
sert de relai des programmes étrangers, particulièrement ceux de
TV5.
Il sied d'ajouter que cette grille est un mélange de la
grille type et de la grille réelle ou concrète. Et les programmes
sont lacés depuis 7h du matin jusqu'à 24h. Aussi, les programmes
de flux sont prépondérants dans la programmation. Mais, la
lecture est facile. Étant donné que la chaîne relaye les
programmes d'une chaîne étrangère qui respecte les moments
et la disponibilité du public, les émissions semblent
adaptées au découpage quotidien. Dommage que les programmes
locaux qui se greffent aux premiers soient placés aux antipodes de la
logique du découpage.
2.1.2.3. Repérage des émissions dans la grille
de Canal orient
N°
|
Émission
|
Contenu
|
Types de programmes
|
Volume horaire
|
Origine de la production
|
1
|
Ouverture
|
Générique d'ouverture d'antenne
|
Phatique
|
(30'x7) : 210'
|
Local
|
2
|
Cantiques
|
Clips religieux
|
Religieux
|
(30'x7) : 210'
|
Local
|
3
|
Retro
|
Rétrospective des nouvelles de la semaine
|
Information
|
(30'x5) : 150'
|
Local
|
4
|
JT
|
Nouvelles
|
Information
|
(30'x30) : 90'
|
Local
|
5
|
Dessin animé
|
Dessin animé
|
Animation
|
(60'x7) : 420'
|
Extérieur
|
6
|
Un mot/jour
|
Définition d'un mot français
|
Connaissance
|
(60'x6) : 360'
|
Local
|
7
|
Piste de l'éducation
|
Émission sur l'éducation
|
Éducatif
|
(30'x2) : 60'
|
Local
|
8
|
Politique sanitaire
|
Émission sur la santé
|
Éducatif
|
(30'x2) : 60'
|
Local
|
9
|
A vous de juger
|
Émission politique
|
Connaissance
|
(60'x2) : 120'
|
Local
|
10
|
Défi orient
|
Émission politique
|
Connaissance
|
(60'x2) : 120'
|
Local
|
11
|
Point d'actualité
|
Débat politique
|
Connaissance
|
(60'x2) : 120'
|
Local
|
12
|
Porte ouverte
|
Émission
sociopolitique
|
Connaissance
|
(60'x2) : 120'
|
Local
|
13
|
Pub
|
Promotion
|
Promotion commerciale
|
(30'x21) : 630'
|
Local
|
14
|
Noir sur blanc
|
Débat sur le social
|
Connaissance
|
(60'x2) : 120'
|
Local
|
15
|
Dédi impact
|
Dédicace des clips
|
Divertissement
|
(60'x2) : 120'
|
Local
|
16
|
Pour l'avenir
|
Émission culturelle
|
Culturel
|
(30'x2) : 60'
|
Local
|
17
|
Toujours na
|
Regard sur
|
Connaissance
|
(60'x2) : 120'
|
Local
|
|
temps
|
l'évolution des métiers à Kisangani
|
|
|
|
18
|
Magic orient
|
Interprétation film nigérian
|
Divertissement
|
(90'x5) : 450'
|
Local
|
19
|
Cinéma
|
Long métrage
|
Fiction
|
(90'x5) : 450'
|
Extérieur
|
20
|
Sekele ya nzungu
|
Émission culinaire
|
Connaissance
|
(60'x2) : 120'
|
Local
|
21
|
La voie divine
|
Prédication
|
Religieux
|
(60'x2) : 120'
|
Local
|
22
|
La boyomaise
|
Promotion de la femme
|
Connaissance
|
(90'x2) : 180'
|
Local
|
23
|
Super quiz
|
Jeu télévisé
|
Divertissement
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
24
|
Les moineaux
|
Émission d'enfants
|
Éducatif
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
25
|
Orient sport
|
Émission de sports
|
Sports
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
26
|
Piste de l'éducation
|
Émission sur l'éducation
|
Éducatif
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
27
|
100% foot
|
Actualités sportives
|
Information
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
28
|
2 Groove
|
Variétés musicales
|
Variétés
|
(90'x1) : 90'
|
Local
|
29
|
Fermeture
|
Générique de fermeture
|
Phatique
|
(30'x7) : 210'
|
Local
|
Total
|
4980'
|
Dans le présent tableau, nous comptons un total de 29
émissions dont 2 d'origine externe. Le volume horaire est de 4980
minutes.
Les émissions placées à certains moments de
la journée n'ont pas la chance d'être exposées au public
correspondant. La lecture de la grille est commode. On y trouve
également un mélange de la grille abstraite avec la grille
réelle.
Les programmes de flux sont les plus présents dans la
grille. Les émissions démarrent depuis 6h jusqu'à 24h.
2.1.2.4. Repérage des émissions dans la grille de
CCTV
N°
|
Émission
|
Contenu
|
Types de programmes
|
Volume horaire
|
Origine de la production
|
1
|
Ouverture d'antenne
|
Générique d'ouverture
|
Phatique
|
(15'x7) : 105'
|
Local
|
2
|
Détente musicale chrétienne
|
Clips religieux
|
Religieux
|
(15'x7) : 105'
|
Local
|
3
|
20 minutes avec le Seigneur
|
Prédication
|
Religieux
|
(30'x7) : 210'
|
Local
|
4
|
Journal
|
Nouvelles
|
Information
|
(60'x28) : 1680'
|
Extérieur
|
5
|
Détente musicale
|
Divers clips
|
Divertissement
|
(60'x25) : 1500'
|
Local
|
6
|
Pub
|
Promotion
|
Promotion commerciale
|
(75'x39) : 2925'
|
Local
|
7
|
Dessin animé
|
Dessin animé
|
Animation
|
(30'x11) : 330
|
Local
|
8
|
Tendance rap
|
Variétés musicales
|
Variétés
|
(45'x1) : 45'
|
Local
|
9
|
Série télévisée
|
Série télévisée
|
Fiction
|
(30'x35) : 1050'
|
Local
|
10
|
Bulletin d'infos
|
Nouvelles
|
Information
|
(15'x7) : 105'
|
Local
|
11
|
Tranche à la pointe
|
Animation libre
|
Divertissement
|
(15'x5) : 75'
|
Local
|
12
|
Film
|
Long métrage
|
Fiction
|
(60'x10) : 600'
|
Local
|
13
|
Espace des stars
|
variétés musicales
|
Variétés
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
14
|
Espace kerrygold
|
Promotion du lait
|
Promotion commerciale
|
(10'x6) : 60'
|
Extérieur
|
15
|
Apprends-moi la démocratie
|
Éducation civique
|
Éducatif
|
(45'x1) : 45'
|
Local
|
16
|
Écho de la 9è Région FARDC
|
Émission sur la 9è Région militaire
|
Information
|
(45'x2) : 90'
|
Local
|
17
|
Espace sonal
|
Émission PMU
|
Promotion commerciale
|
(15'x6) : 90'
|
Local
|
18
|
Film nigérian
|
Long métrage nigérian
|
Fiction
|
(120'x3) : 360'
|
Extérieur
|
19
|
Émission OTM
|
Flot de cantiques
|
Religieux
|
(90'x2) : 180'
|
Local
|
20
|
Détente catch
|
Catch américain
|
Sports
|
(105'x3) : 315'
|
Extérieur
|
21
|
100% love
|
Animation libre
|
Divertissement
|
(45'x1) : 45'
|
Local
|
22
|
Polele polele
|
Émission politique
|
Connaissance
|
(45'x2) : 90'
|
Local
|
23
|
Impact chrétien
|
Prédication
|
Religieux
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
24
|
Documentaire
|
Film
documentaire
|
Connaissance
|
(60'x1) : 60'
|
Extérieur
|
25
|
Découverte
|
Film
documentaire
|
Connaissance
|
(45'x1) : 45'
|
Extérieur
|
26
|
Tribune des femmes
|
Promotion de la femme
|
Connaissance
|
(45'x1) : 45'
|
Local
|
27
|
Santé pop
|
Émission de santé
|
Éducatif
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
28
|
Espace malekesa
|
Promotion de l'équipe malekesa
|
Sports
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
29
|
Droit et justice
|
Vulgarisation du droit et de la justice
|
Éducatif
|
(45'x1) : 45'
|
Local
|
30
|
A haute voix
|
Animation sur le changement de mentalité
|
Éducatif
|
(45'x2) : 90
|
Local
|
31
|
Rap J. BIZZ
|
Variétés musicales
|
Variétés
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
32
|
Espace Nika
|
Promotion de l'équipe Nika
|
Sports
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
33
|
Bozengance
|
Émission sur la beauté
|
Connaissance
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
34
|
Espace santé
|
Émission de santé
|
Éducatif
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
35
|
Week-end
|
Variétés musicales
|
Variétés
|
(45'x1) : 45'
|
Local
|
36
|
Mouvement des génies
|
Jeu
|
divertissement
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
37
|
Savoir pour sauver
|
Émission sur l'éducation
|
Connaissance
|
(45'x1) : 45'
|
Local
|
38
|
Sans restriction
|
Animation libre
|
Divertissement
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
39
|
Expression dance
|
Variétés
|
Variétés
|
(45'x1) : 45'
|
Local
|
40
|
Ambiance stanley ville
|
Animation libre
|
Divertissement
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
41
|
Emission culinaire
|
Émission culinaire
|
Connaissance
|
(30'x1) : 30'
|
Local
|
42
|
Emission avec les enfants
|
Animation
|
Divertissement
|
(15'x1) : 15'
|
Local
|
43
|
Pusa masolo
|
Animation
|
Divertissement
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
44
|
Coup de sifflet
|
Émission sportive
|
Sports
|
(60'x1) : 60'
|
Local
|
45
|
Théâtre Etoile filante
|
Télédramatique
|
Fiction
|
(45'x1) : 45'
|
Local
|
46
|
Emission cosmétique
|
Promotion des produits cosmétiques
|
Promotion commerciale
|
(45'x1) : 45'
|
Local
|
Total
|
11250'
|
Il résulte de ce tableau 46 émissions dont 6
extérieures à la programmation locale pour un volume horaire
record de toutes les chaînes de 11250 minutes.
Il s'ensuit que cette grille présente un mélange
des grilles abstraites et concrètes et dans un emplacement horaire l'on
retrouve une série d'émissions de types et de genre
différents (Film-série-dessin animé, etc.). Ces
différentes émissions se partagent un format très modique
et insuffisant à chacune, soit 15 ou 30 minutes pour
Film-série-dessin animé.
La lecture s'effectue verticalement seulement. Aussi, la
logique du découpage n'est pas prise en compte dans le placement des
émissions. Nombreux de ces programmes relèvent du flux.
2.1.3. Catégorisation
A cette étape, la procédure est double. Dans un
premier temps nous allons opérationnaliser les types de programmes,
selon la classification de ELITE63, que nous regroupons en contrats
médiatiques énoncés par Soulage et Lochard auxquels ELITE
a ajouté le contrat phatique (contact avec le public). Et dans un second
temps, nous allons, d'une part
63 ELITE, (I.), op. cit., pp. 11-12
déterminer les types de programmes dans chaque grille, et
d'autre part, dégager les fréquences de chaque type dans la
grille ainsi que le volume horaire consacré à chaque type.
2.1.3.1. Opérationnalisation des types de programmes
a) Contrat informatif
Concept
|
indicateur
|
Programmes d'information
|
Les journaux télévisés
Les bulletins d'information
Les bulletins météo
Les nouvelles en bref
Les nouvelles sportives
|
|
b) Contrat explicatif
Concept
|
indicateur
|
Programmes de connaissance
|
Magazines Documentaires
|
|
c) Contrat éducatif
Concept
|
indicateur
|
Programmes d'éducation
|
Enseignement Alphabétisation Vulgarisation des sciences
Développement rural Éducation civique Sensibilisation
|
Programmes religieux et philosophiques
|
Les questions religieuses et théologiques Les
prédications, cultes et autres manifestations religieuses
Diffusion des chorales, des cantiques et de la musique
religieuse
Les questions mystiques, mystérieuses et des groupes
secrets
|
Programmes culturels
|
Les programmes sur les sciences humaines Les programmes sur
les beaux arts
Les programmes sur les belles lettres
Les programmes sur la musique, le théâtre et les
autres arts de spectacle
|
|
d) Contrat de divertissement
Concept
|
indicateur
|
Les fictions
|
Films et téléfilms
Feuilletons, séries et comédies de situation
Adaptation d'oeuvres littéraires
|
Les sports
|
Les retransmissions des événements sportifs
Les magazines sportifs
|
Variétés et divertissement
|
Animations libres et à thèmes
Les hits parades
Les variétés musicales et mixtes
Les théâtres populaires, les sketches et les
|
|
saynètes
Les jeux télévisés et concours La chanson
réclamée
Les plages musicales et les clips
|
e) Contrat commercial
Concept
|
indicateur
|
Programmes de
promotion commerciale
|
Émissions de publicité, de publireportage et
sponsoring
Communiqués, les réclames et les annonces
Les lotos et les tombolas
|
|
f) Contrat d'assistance
Concept
|
indicateur
|
Les émissions d'auto- promotion
|
Les formules d'auto-promotion Les annonces des speakerines Les
voeux de la chaîne au public Les synthés et les spots
|
Programmes phatiques
|
Les ruptures de faisceaux, problèmes techniques
Les ouverture et fermeture d'antenne La mire
|
2.1.3.2. Catégorisation des émissions par
chaîne de télévision 2.1.3.2.1. RTNC
Contrats
|
Fréquence
|
Volume horaire
|
Total
|
%
|
Informatif
|
10
|
4230'
|
45
|
Éducatif
|
20
|
945'
|
10
|
Explicatif
|
10
|
2610'
|
28
|
Distractif
|
8
|
705'
|
8
|
Commercial
|
0
|
0
|
0
|
Assistance
|
2
|
850'
|
9
|
Total
|
50
|
9340'
|
100
|
Il ressort de ce tableau un total de fréquence
d'apparition de 50, dont 10, pour le contrat informatif, 20 le contrat
éducatif, 10 le contrat explicatif, 8 le contrat distractif, 0 le
contrat commercial, enfin 2 pour le contrat d'assistance. Tandis que les
volumes horaires font au total 9340 minutes (100%), avec 4230 minutes, soit 45%
pour le contrat informatif, 945 minutes, soit 10% le contrat éducatif,
2610 minutes, soit 28% le contrat explicatif, 705 minutes, soit 8% le contrat
distractif, 0 ou 0% le contrat commercial, et 850 minutes, soit 9% pour le
contrat d'assistance.
2.1.3.2.2. RTA
Contrats
|
Fréquence
|
Volume horaire
|
Total
|
%
|
Informatif
|
4
|
2322'
|
35
|
Éducatif
|
16
|
1110'
|
17
|
Explicatif
|
7
|
1110'
|
17
|
Distractif
|
6
|
1080'
|
16
|
Commercial
|
3
|
970'
|
15
|
Assistance
|
0
|
0'
|
0
|
Total
|
72
|
6592
|
100
|
De ce tableau découlent les résultats suivants :
total fréquence 72, avec 4 apparition pour le contrat informatif, 16 le
contrat éducatif, 7 le contrat explicatif, 6 le contrat distractif, 3 le
contrat commercial, et le contrat d'assistance fait aucune apparition. Par
ailleurs, 6592 minutes est le total du volume horaire de tous les contrats,
avec 2322 minutes ou 35% pour le contrat informatif, 1110 minutes ou 17% le
contrat éducatif, 1110 minutes ou 17% le contrat explicatif, 1080
minutes ou 16% le contrat distractif, enfin, 970 minutes ou 15% le contrat
commercial, tandis que le volume horaire du contrat d'assistance est 0 minutes
ou 0%.
2.1.3.2.3. Canal orient
Contrats
|
Fréquence
|
Volume horaire
|
Total
|
%
|
Informatif
|
3
|
300'
|
6
|
Éducatif
|
7
|
600'
|
12
|
Explicatif
|
9
|
1380'
|
28
|
Distractif
|
7
|
1650'
|
33
|
Commercial
|
1
|
630'
|
13
|
Assistance
|
2
|
420'
|
8
|
Total
|
29
|
4980'
|
100
|
Au bout du compte, les résultats montrent le total des
fréquences de 29, dont 3 pour le contrat informatif, 7 le contrat
éducatif, 9 le contrat explicatif, 7 le contrat distractif, 1 le contrat
commercial, et 2 pour le contrat d'assistance ; et le total volume horaire de
4980 minutes avec le contrat informatif pour 300 minutes, soit 6%, le contrat
éducatif pour 600 minutes, soit 12%, le contrat explicatif pour 1380
minutes, soit 28%, le contrat distractif pour
1650 minutes, soit 33%, le contrat commercial pour 630
minutes, soit 13%, et le contrat d'assistance pour 420 minutes, soit 8%.
2.1.3.2.4. CCTV
Contrats
|
Fréquence
|
Volume horaire
|
Total
|
%
|
Informatif
|
3
|
1875'
|
17
|
Éducatif
|
9
|
825'
|
7
|
Explicatif
|
7
|
345'
|
3
|
Distractif
|
22
|
4980'
|
44
|
Commercial
|
4
|
3120'
|
28
|
Assistance
|
1
|
105'
|
1
|
Total
|
46
|
11250'
|
100
|
De ce tableau découlent les résultats suivants :
d'une part, le total des fréquences montre 46 apparitions. Le contrat
informatif en montre 3, 11 pour le contrat éducatif, le contrat
explicatif 6, 21 pour le contrat distractif, le contrat commercial 4, enfin 1
pour le contrat d'assistance. Tandis que le volume horaire donne un total de
11250 minutes. 1875 minutes, 17% sont consacrées au contrat informatif,
825 minutes, soit 7% au contrat éducatif, 345 minutes, soit 3 au contrat
explicatif, 4950 minutes, soit 44% au contrat distractif, 3120 minutes, 28% au
contrat commercial, et 105 minutes, 1% au contrat d'assistance.
2.2. Comparaison des résultats
L'objectif est d'extraire les éléments
comparatifs des résultats issus de l'analyse des grilles respectives des
chaînes de télévision. Nous retenons les résultats
des volumes horaires dans le tableau suivant :
2.2.1. Comparaison des volumes horaires
Chaînes
Contrats
|
RTNC
|
RTA
|
CANAL OR.
|
CCTV
|
Vo. hor
|
%
|
Vol. hor
|
%
|
Vol. hor
|
%
|
Vol. hor
|
%
|
Informatif
|
4230'
|
45
|
2322'
|
35
|
300'
|
6
|
1875'
|
17
|
Éducatif
|
945'
|
10
|
1110'
|
17
|
600'
|
12
|
825'
|
7
|
Explicatif
|
2610'
|
28
|
1110'
|
17
|
1380'
|
28
|
345'
|
3
|
Distractif
|
705'
|
8
|
1080'
|
16
|
1650'
|
33
|
4980'
|
44
|
Commercial
|
0
|
0
|
970'
|
15
|
630'
|
13
|
3120'
|
28
|
Assistance
|
850'
|
9
|
0'
|
0
|
420'
|
8
|
105'
|
1
|
Total
|
9340'
|
100
|
6592
|
100
|
4980'
|
100
|
11250'
|
100
|
64 LOCHARD, (G.) & BOYER, (H.), Notre écran
quotidien. Une radiographie du télévisuel, Paris, Dunod,
coll. »société », 1995, p.100
De cette comparaison découle un fait selon lequel, les
informations constituent un des types de programmes le plus
prépondérant (45 et 35%) à la RTNC/station provinciale et
à la RTA par rapport aux deux chaînes arrivantes. Cependant, une
parité s'observe pour les programmes d'explication entre la chaîne
mère et Canal orient, soit 28% de part et d'autre.
Quant au contrat distractif, CCTV a le monopole de tous les
programmes de divertissement avec 44%, alors que Canal orient l'y rejoint en y
accordant également 33%. Contrairement à la RTNC qui n'a pas de
plage commerciale, la CCTV y accorde 28% du volume horaire. Enfin, en termes de
contact avec le public, la RTNC et Canal orient sont en quête d'une
reconnaissance auprès de leurs publics.
Section 3. Approche interprétative de la
recherche
La tendance qui se dégage est tel que, celles que l'on
peut se permettre de qualifier « traditionnelles », la RTNC/Kisangani
et la RTA, accordent aux informations une importance, contrairement aux
nouvelles arrivantes dans le PAB qui consacrent le clair de leurs temps
télévisuels aux divertissements. Cela peut être lié
au fait et à la nature même de leurs missions poursuivies
distinctement.
Évidemment, pour une chaîne qui travaille pour sa
visibilité et sa lisibilité, il convient de privilégier,
dans une certaine mesure, dans sa programmation des programmes relevant du
genre « authentifiant » qui la rend assez crédible
vis-à-vis de son public. En fait, des programmes se rapportant aux
informations sont ceux qui déterminent, d'emblée,
l'existence-même de la radiodiffusion, parce qu'étant un type de
programme mobilisant peu de moyens que possible. Toutefois, une
vérité dans ces médias, est que l'apport extérieur
des programmes d'information est celui qui contribue le plus à cette
crédibilité. À la RTNC/Kisangani comme à la RTA, le
volume horaire de ces programmes est élevé à ceux locaux ;
pourtant elles devraient obéir à la « loi de la
proximité » qui caractérise les informations dans une
communauté donnée.
En revanche, les nouvelles chaînes apportent un type de
programme alternatif au premier en ce sens que comme le disent si bien LOCHARD
et BOYER64, « le contrat se fonde sur le plaisir et le
sérieux. Si le second tend à garantir la fiabilité de
l'information transmise et, donc, la crédibilité du média
émetteur, le premier vise à séduire le public et, donc,
à garantir la satisfaction de ses affects en mobilisant
différents imaginaires sociaux ».
Dans cette condition, l'enjeu n'est pas de marquer sa
préférence sur tel ou tel type de programme, mais c'est d'assurer
un équilibre des genres télévisuels afin de pouvoir
65 EKAMBO, (D.), Cours des theories de la communication,
IFASIC, 2011
conforter cette fiabilité du média ainsi que de
sa capacité à séduire ou mieux à satisfaire son
partenaire direct, le public.
Aussi, constatons-nous après analyse, une sorte de
suivisme dans l'élaboration des grilles de programmes. C'est à
peu près les mêmes émissions que chacune des chaînes
titre à sa manière, mais avec les mêmes formules de
présentation et philosophie voire la cible. Après la
déchéance du monopole dans le secteur audiovisuel, la grille de
la RTNC/Kisangani datant de plusieurs décennies, a servi de
modèle des autres. Toutes les chaînes du régime
privé ont parodié la programmation, la structure de la grille
ainsi que les techniques de programmation.
Nonobstant, cette programmation est fondée sur les
besoins supposés des publics et non sur les besoins exprimés des
bénéficiaires. Cela dit, l'on est devant une logique qui pense
que l'émetteur, la chaîne, est tout puissant, tandis que le
récepteur, le public, est passif. Et pourtant, selon Lee
THAYER65, l'acte communicationnel entre ces deux acteurs est
l'oeuvre d'une « co-création ». C'est-à-dire la
participation du public dans la détermination des contenus susceptibles
de lui intéresser devra constituer un enjeu indispensable de la part des
chaînes de télévision. Comme évoqué ci haut,
il faut au préalable étudier les besoins et les souhaits des
auditeurs pour en tenir compte dans l'élaboration des
émissions.
Quel qu'il soit du régime public ou privé, le
paysage audiovisuel boyomais découle du format généraliste
; cela dit, il s'adresse à un public plus
hétérogène et il doit tout au long de la journée
déterminer le public majoritaire. Ainsi, la règle fondamentale de
sa programmation sera d'exposer chaque programme à la case horaire qui
lui convient le mieux. Le programmateur doit retracer l'emploi du temps des
différents publics cibles et déterminer les heures où ils
regardent la télévision.
Au vu des résultats, la logique du découpage de
la journée en tranches correspondant à la disponibilité du
public-cible est loin d'être une préoccupation du PAB. Les
programmes sont placés de manière aléatoire. Des films
ainsi qu'une catégorie d'émissions intéressant la vie du
public sont diffusés à des heures inopportunes ; et une autre
catégorie de programmes est improvisée au gré des
programmateurs sur base de certaines convenances propres aux idées qui
dictent la vie de l'entreprise. C'est une sorte de grille que nous appelons
«implicite », c'est-à-dire qu'il s'observe des programmes qui
sont proposés par les chaînes liés à certaines
contraintes extérieures à la réalisation du programme.
C'est le cas des programmes improvisés concernant les
activités ou les tournées du gouverneur ; une messe dite par
l'Archevêque de Kisangani ; ou une action de certaines
personnalités ; ou encore un message des patrons de la chaîne...ce
qui installe une certaine imprévisibilité dans le flux
télévisuel. Alors que le principe horizontal de construction
d'une grille vise l'encrage des rendez-vous réguliers dans les habitudes
du public. Vis-à-vis du public c'est moins respectueux à son
égard et, loisible à lui de faire usage de son arme de
destruction, la télécommande. Des études des habitudes
d'écoute et sociologiques dans le chef du public ne sont pas
réalisées au départ.
Pour le bénéfice de la chaîne, l'acteur de
la programmation, le programmateur
qu'il soit du service public ou télévision
commerciale, joue le rôle essentiel d'acheteur et de sélectionneur
d'images, ainsi que de collecteur de ressources financières. Le
schéma du " sablier " montre qu'il se déroule un échange
des programmes contre du temps, le temps des téléspectateurs
transformés en audience pour les annonceurs. D'où, pour une
chaîne de télévision, les annonceurs est un autre public
très crucial et vital qu'il sied d'attirer également.
Par ailleurs, il est important de souligner le fait que le
paysage audiovisuel
boyomais fait place généralement aux programmes
dits de « flux », entendons par là en rappel, qui perdent leur
valeur à la première diffusion ; ils sont donc
éphémères. Ils sont considérés dans une
certaine mesure comme des programmes de « stock », dans le PAB
étant donné qu'une fois après leur diffusion, ils sont
rediffusés. Il est monnaie courante de voir des JT être
rediffusées à deux ou trois reprises. Ce qui dénote un
enjeu important de production dans les différentes chaînes. Les
matériels, les professionnels qualifiés, et les sources de
financement déterminent cette production.
Pourtant, la plupart de ces chaînes comptent sur les
maigres moyens financiers
provenant de recettes engrangées de communiqués,
annonces, messages et publicités. Ces moyens insuffisants ne permettent
pas le financement des productions internes. Le plus souvent, les
émissions sont produits en studio et en direct ; au moment où
certaines productions médiatiques n'obéissent plus à ces
formules de présentation et d'habillage « traditionnels » et
sont avides de décors naturels qui confèrent à
l'émission sa fiabilité.
D'ailleurs, la coutume actuelle est celle d'enregistrement
préalable des programmes. Aussi, quand on a les moyens, l'on peut se
procurer des programmes extérieurs très originaux et non ceux
limités à des films d'action que quiconque peut se trouver au sur
le marché. La télévision est le domaine de la
nouveauté ou de l'inconnu significatifs mis à la disposition du
public pour son information et sa formation.
66 Op. cit., p. 9
En outre, la nature de formation des professionnels
relève de l'expérience mitigée, d'autant que, nombre
d'entre eux ont subi une formation sur l'état. La petite goutte des
professionnels issue d'un cursus académique butte contre une force de
pesanteur qu'est le système des anciens dans l'entreprise. Ce qui limite
la visée créative qui doit dicter les professionnels quand ils
professent.
L'autre contrainte se rapporte à l'équipement
technique à la disposition des chaînes. Après exploration
dans les entreprises respectives, comme vous pouvez le voir au deuxième
chapitre, il ressort que les équipements ne sont pas suffisants quant
à la production. Certains matériels tels que caméra et
autres, se limitent à l'émission du signal à partir du
studio uniquement.
Il est difficile de savoir les motivations qui dictent les
promoteurs de ces médias à en créer. A vrai dire,
l'observance des textes réglementaires fait défaut. Selon les
Cahiers de charges des médias audiovisuels en RDC66, parmi
les conditions d'obtention de licence d'exploitation, « une étude
de faisabilité et de rentabilité évaluant notamment la
capacité de rémunérer les compétences
utilisées, de manière décente pendant deux ans et de
disposer d'un compte bancaire ».
Nous insistons sur le fait que les objectifs ou les missions
qu'on assigne aux entreprises audiovisuelles doivent faire l'objet d'un soin
particulier dans leur formulation. Dit-on, ce qui se conçoit bien,
s'énonce bien et les mots pour le dire viennent aisément. Notre
intérêt réside dans le fait qu'une mission ou un objectif
bien défini permet de déterminer les conditions
nécessaires et suffisantes pour parvenir à la réalisation
de ce que l'on veut entreprendre.
Il n'en demeure pas moins vrai que des entretiens avec les
responsables de la programmation de notre milieu d'étude, il ressort
qu'en général ils estiment que la mission ou l'objectif
assigné à leurs chaînes est celle, traditionnelle, reconnue
aux médias : information, éducation/culture et divertissement. Et
nous en convenons dans une certaine mesure. Néanmoins, ce n'est pas par
un hasard ou par un besoin instinctif qu'il arrive aux promoteurs de
créer des entreprises de radiodiffusion. Leurs motivations sont
importantes afin d'affiner le contenu qui véhicule une quelque
philosophie directrice de laquelle se décline le projet éditorial
ou la fameuse « ligne éditoriale » tant évoquée
par les médias boyomais pour justifier certaines actions.
67 GAUDEFROY, (A.), « Une ligne
éditoriale, à quoi ça sert ? », article mis en ligne
le 8 décembre 2008, consulté le 19 mai 2011 à
13h00.
« La ligne éditoriale désigne le
thème, le public et le but d'une publication...elle apporte une
cohésion globale à un ensemble de contenus. Sa formulation permet
de construire l'identité d'une publication, d'établir clairement
son territoire (ses domaines) et éventuellement sa couleur
idéologique ».67 Dans un cas de figure, nous avons la
RTNC qui est divisée en trois compartiments : les RTNC1, 2, et 3 dont
chacune à un but tout à fait particulier et qui permet à
chacune de remplir sa fonction. Ces éléments se trouvent bien
consignés dans des textes précis : soit des statuts (chaîne
publique) soit un cahier des charges (chaîne privée). C'est quand
l'on s'en détache que télévision-média perd sa
valeur sociale et se réduit à un support de secours uniquement
lorsque l'on veut écouter de la musique ou regarder un film. Et c'est la
mort même de cette chaîne. Conséquence dialectique,
considérant que dans ces conditions, le média audiovisuel
rivalise avec la programmation individuelle de plus en plus en vogue avec la
possibilité d'avoir par devers soi un lecteur VCD ou DVD.
CONCLUSION GENERALE
La recherche que nous venons d'entreprise a porté sur
la Politique de programmation des chaînes de télévision de
Kisangani.
Notre problème a résidé dans l'ignorance
des indicateurs ou facteurs qui déterminent la (politique de)
programmation d'une chaîne de télévision qui permettent de
reconstruire la politique qui gouverne ladite programmation.
Pour rappel, nous avons fondé notre
problématique sur la question spécifique suivante : quels sont
les facteurs qui déterminent la programmation des chaînes de
télévision de Kisangani ?
En guise de réponse à ce questionnement, nous
avons postulé que la programmation d'une chaîne de
télévision repose sur les facteurs suivants : le statut de la
chaîne, le public visé ainsi que les moyens de production
disponibles.
Pour valider notre hypothèse, nous avons recouru
à la méthode n'analyse comparée des documents
médiatiques. La démarche s'est appuyée sur la technique
documentaire, de l'observation ainsi que l'analyse de contenu. L'approche nous
a permis de réaliser une lecture comparative des données et des
résultats ; tandis que la technique documentaire a facilité le
recensement des grilles respectives des chaînes de
télévision et l'analyse de contenu a contribué au
dénombrement des émissions qui, par la suite, ont
été affectées à un type de programme duquel
découle un contrat télévisuel.
Notre champ d'investigation était le paysage
audiovisuel boyomais (PAB) composé de la Radio télévision
nationale congolaise (RTNC), station provinciale de Kisangani, la Radio
télévision Amani (RTA), les télévisions Canal
orient et Canal Congo télévision (CCTV). La période de la
recherche se situe entre mi-juin et le 21 juillet 2011.
Nous avons mobilisé la théorie de la
programmation télévisuelle au côté de laquelle nous
avons juxtaposé la théorie sur les mass media de P. SHAEFFER et
le modèle du « sablier ». La théorie de la
programmation a décrit les principes, les techniques, les contraintes,
le futur de la programmation audiovisuelle. La théorie sur les mass
media, quant à elle, a présenté l'enjeu important du
média entendu comme une machine à communiquer dont l'objectif est
le nivellement de la production, oeuvre à origine et à
contribution plurielles. Enfin, le modèle du sablier
révèle les enjeux d'une programmation où
s'échangent les programmes contre du temps et le temps des
téléspectateurs transformé en audience pour les
annonceurs.
Au bout du compte, l'aboutissement de cette recherche nous a
conduit aux résultats selon lesquels les chaînes de
télévision de Kisangani sont gouvernées par une politique
de programmation, certes, mais pour laquelle certaines lacunes sont mises en
exergue liées au caractère aléatoire qui la fonde, en
effet.
S'agissant de la programmation, toutes ces entreprises
audiovisuelles possèdent des grilles de programme, expression même
de la politique de chacune. Cependant, celles-ci s'élaborent dans les
conditions et principes proches de l'expérience de la chaîne qui a
précédé les autres. Ainsi, c'est l'expérience ou
mieux l'empirisme qui découle du suivisme entretenu qui dicte
l'agencement, la production et la diffusion des contenus médiatiques.
Pour cette raison, les grilles s'élaborent sur base des besoins
supposés des publics, ensuite elles n'obéissent pas à la
logique du découpage qui permet de déterminer le public
majoritaire pour telle case horaire, et enfin, le choix de programmes tient son
âme des programmes de flux, malheureusement transformés en stock
(ils sont rediffusés à maintes fois).
Étant donné que tout le paysage audiovisuel vise
un même public, la population de la ville de Kisangani, ces
différentes entreprises audiovisuelles sont catégorisées
dans un format similaire, généraliste. Subséquemment, la
concurrence pourrait, en principe, se révéler croissante dans la
mesure où chacune devrait se motiver à conquérir ce public
en vue de le transformer en audience pour des potentiels annonceurs, une autre
dimension de cible. Hélas ! à notre connaissance, des indicateurs
de cette concurrence prétendument établie sont difficiles
à percevoir, parce qu'en fait, c'est la même recette que tout le
monde produit.
Aussi, dépourvu de moyens nécessaires de la
réalisation de leurs politiques, les chaînes ne se sentent
qu'attirées pas une force de pesanteur qu'est le suivisme et qui les
verse dans l'amateurisme. Le grand défi demeurera une quête vaine
de compétitivité, de visibilité et de lisibilité.
Par conséquent, la chaîne sera reléguée à un
« support » plutôt qu'un média dont le nivellement de la
production est révélateur des avantages économiques
importants.
Au regard des révélations ci-dessus,
l'hypothèse qui a fondé notre modèle d'analyse s'infirme
partiellement. Dans la mesure où, d'une part nous avons noté la
présence de ces facteurs dans les dites chaînes. Et d'autre part,
ce serait un risque de pourvoir affirmer leur présence sans ceux-ci
soient mis à contribution pour réaliser une politique de
programmation. Sous un autre angle, dans le modèle de
circularité, les différents facteurs qui permettent de
reconstruire la politique de programmation entretiennent une relation que,
D.
EKAMBO dit d' « équipollence »68
ou, mieux, sont à égale valeur et intimement liés. Le
défaut de l'un des facteurs entraîne une obstruction aux autres
facteurs. Dans les chaînes de télévision boyomaises, cela
reste encore un véritable défi « d'essence ». Au vu de
ce qu'elles ont comme sources de financement et moyens de production, face
à un public assez hétérogène. Le défi est
énorme.
Ainsi, remarquons-nous qu'une véritable politique de
programmation est l'objet d'un méticuleux processus de conception et de
planification a priori.
De toute honnêteté, nous voulons
reconnaître une limite dans cette investigation. L'expérience
réalisée ne nous a pas permis d'approfondir certains aspects de
la recherche. En fait, il s'agit des aspects liés au contenu des
programmes ou émissions et les processus de leur élaboration en
vue de dégager une étude du « qualimat » des
médias audiovisuels de Kisangani et, aussi, le développement
d'une recherche sur la télévision de Kisangani face à la
croissance considérable de l'atomisation de la programmation
étant donné que les émissions proposées semblent,
parfois, aux antipodes des besoins de ceux sur qui elles sont
exposées.
Tous ces angles, peuvent faire l'objet de recherche
ultérieure avec une visée complémentaire au thème
que nous venons de développer ci haut.
Face ces défis, nous formulons les recommandations
suivantes :
Aux chaînes de télévision d'envisager un
esprit d'ouverture aux collaborations scientifiques en matière de
production audiovisuelle dans le but d'un quelconque perfectionnement. Loin
l'intention de minimiser, tout de même, vos exploits combien
bénéfiques jusque-là.
À l'Etat, en la personne de la division de la
communication et du Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la
communication (CESAC) succédant à la Haute autorité des
médias (HAM), de veiller à l'application des cahiers de charges
dans le secteur en vue de mettre à contribution la traditionnelle
mission des médias, encore que dans nos pays en voie de
développement, l'information -news, knowlidge, data, entertainement
entendons par là nouvelles, connaissance, données et
divertissement- a pour fonction première de soutenir de façon
constructive le développement national69.
68 EKAMBO, (D.), Paradigmes de communication, Kinshasa,
IFASIC Edititions, 2004, p.70
69 DE MAESENEER, (P.), op. cit., p. 41
ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES
I. Ouvrages
BALLE, (F.), Dictionnaire des médias, Paris,
Larousse, 1998, p.40
DE MAESENEER, (P.), A vous l'antenne ! Précis de
journalisme radio, traduit de l'américain par Dominique
DERÈZE, (G.), Méthodes empiriques de recherche
en communication, Bruxelles, De Boek Université, 2009WALTER, Paris,
Nouveaux Horizons, 1999 (traduction française), 5è tirage,
2007
EKAMBO, (D.), Paradigmes de communication, Kinshasa,
IFASIC Editions, 2004 FALCONI, (A.), et BUNDIM'BANI YAMBU, (F .X.), Lexique
des médias, internet et multimédia, Kinshasa, MEDIASPAUL,
2009
HANOT, (M.), Télévision. Réalité
ou réalisme ? Introduction à l'analyse sémio-pragmatique
des discours télévisuels, Bruxelles, De Boeck
Université, 2002
JOST, (F.), La télévision du quotidien. Entre
la réalité et fiction, Bruxelles, De Boek University,
2001.
LOCHARD, (G.) & BOYER, (H.), Notre écran
quotidien. Une radiographie du télévisuel, Paris, Dunod,
coll. »société », 1995.
VERNIER, (P.), Le médiateur, Bruxelles,
éd. Trois, 1987. p. 30.
II. Revues
CHAMBAT-HOUILLON, (M-F.), « Notes de lecture. La
télévision du quotidien de François JOS T »,
Réseaux 2001/3, n° 107, p. 361-376
Drouot, (G.), « Le statut de l'entreprise de communication
audiovisuelle en France », In: Revue internationale de droit
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inédit, Bruxelles, s.d
BOYONGO, (K.), Place des programmes étrangers dans la
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anonyme
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IV. Sites internet
http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=ANSO&ID_NUMPUBLIE=ANSO_012&ID_
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http://sociologies.revues.org/index3221.html
Consulté le 30 novembre 2010. URL :
http// :users.skynet.be/vanpet/programmation.pdf,
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16h04
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http://www.cairn.info/article.php?ID
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Mémoire on
line.com
V. Notes de cours
BAYEDILA, (E.), Méthodologie de l'information II,
Cours inédit, UNIKIS, 2009 EKAMBO, (D.), Cours des théories
de communication, IFASIC, 2010
ELITE, (G.G.), Méthodologie de l'information II.
Logique de programmation télévisuelle, Cours inédit,
SIC, UNIKIS, 2010
VI. Encycopédies
« Programme », Microsoft ® Encarta ®
2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits
réservés.
« Programmation », Microsoft ® Encarta ®
2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits
réservés
VII. Autres textes
Cahiers de charges des médias audiovisuels en
République démocratique du Congo, janvier 2011
Loi organique n°11/001 portant composition,
attribution et fonctionnement du Conseil supérieur de l'audiovisuel et
de la communication (CSAC), col. 45., in Journal Officiel de la
République démocratique du Congo, numéro
spécial, Kinshasa, 16 janvier 2011
Loi organique n°11/001 portant composition, attribution
et fonctionnement du Conseil supérieur de l'Audiovisuel et de la
communication, col. 45
Loi n°96-002 du 22 juin 1996 fixant les modalités
de l'exercice de la liberté de la presse, Journal officiel de la RDC
ANNEXES
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