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Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en RDC. Une approche par l'analyse factorielle des correspondances

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par Junior Kana Kiwe
Université de Kinshasa RDC - Master en économie des ressources humaines 2011
  

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3.2. Présentation et interprétation des résultats de l'analyse

Les tableaux suivants exposent la démarche et les différents résultats issus de l'application de l'AFC sur les données de l'enquête MICS-RDC 2010. Ils se présentent comme suit :

110

Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse Factorielle des Correspondances.

Tableau 24. Correspondances « niveau du bien-être » et « Raisons pour lesquelles le malade ne s'est pas rendu chez un prestataire de soins de santé »

Wealth

 
 

Pourquoi ne s'est-il pas rendu chez un prestataire de soins

 
 

index

Manque

Mauvaise

Automédication

Cout

Raison

Peur de

Maladie pas

Longue

Active

quintiles

d'argent

qualité
de

services

 

trop
élevé

culturelle ou
religieuse

découvrir une
maladie
sérieuse

grave

distance

Margin

Poorest

577

7

162

16

12

1

75

13

863

Second

449

0

155

11

8

1

87

15

726

Middle

325

1

124

8

9

2

105

10

584

Fourth

284

4

166

4

15

0

116

2

591

Richest

107

9

168

2

4

4

67

1

362

Active

1742

21

775

41

48

8

450

41

3126

Margin

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : Elaboré par l'Auteur (à l'aide du logiciel SPSS 16.0) sur base des données de l'enquête MICS-RDC 2010.

111

Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse Factorielle des Correspondances.

L'Analyse Factorielle des Correspondances a mis en relation deux variables à savoir, la variable relative au niveau du bien-être des individus et la variable qui étale les raisons pour lesquelles le malade ne s'est pas rendu chez le prestataire de soins de santé. A travers ces analyses, l'objectif est de voir les raisons qui sont à la base de l'accès difficile de la population aux soins de santé. Et pour voir ces différentes raisons, on ne peut que prendre les gens qui sont tombés malade mais ne se sont pas rendus au près d'un prestataire de soins de santé.

Ainsi, le tableau croisé ci-dessus donne en ligne, les différentes raisons pour lesquelles une personne malade ne s'est pas rendue auprès d'un prestataire de soins de santé et, en colonne, on a 5 catégories du niveau de vie socioéconomique de la population. Les explications y relatives se trouvent dans le tableau croisé n°22 ci-dessus.

112

Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse Factorielle des Correspondances.

Tableau 25. Caractéristiques des points colonnes

Wealth

 
 

Pourquoi ne s'est-il pas rendu chez un prestataire de soins

 
 

index

Manque

Mauvaise

Automédication

Cout

Raison

Peur de

Maladie pas

Longue

Mass

quintiles

d'argent

qualité de
services

 

trop
élevé

culturelle
ou

religieuse

découvrir une
maladie
sérieuse

grave

distance

 

Poorest

0,331

0,333

0,209

0,390

0,250

0,125

0,167

0,317

0,276

Second

0,258

0,000

0,200

0,268

0,167

0,125

0,193

0,366

0,232

Middle

0,187

0,048

0,160

0,195

0,188

0,250

0,233

0,244

0,187

Fourth

0,163

0,190

0,214

0,098

0,312

0,000

0,258

0,049

0,189

Richest

0,061

0,429

0,217

0,049

0,083

0,500

0,149

0,024

0,116

Active

1,000

1,000

1,000

1,000

1,000

1,000

1,000

1,000

 

Margin

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : Elaboré par l'Auteur ( à l'aide du logiciel SPSS 16.0) sur base des données de l'enquête MICS-RDC 2010.

113

Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse Factorielle des Correspondances.

Le tableau ci-dessus montre le degré de corrélation entre les différentes modalités de la variable en colonne relative aux différentes raisons de non accès des personnes malades aux soins de santé et, celles de la variable en ligne « quintile de niveau du bien-être ».

Ainsi, on remarque que les modalités « coût trop élevé », « manque d'argent », « mauvaise qualité de service » et la « longue distance » sont liées à la catégorie « plus pauvres » respectivement à 39%, 33%, 33%, 32% et 21%. En d'autres termes, il y a plus de chance que le coût trop élevé des soins de santé, le manque d'argent, la mauvaise qualité de service de santé et la longue distance qui sépare le ménage du centre de santé, soient les raisons ou les facteurs qui déterminent l'accessibilité des ménages congolais se trouvant dans la catégorie des plus pauvres, aux soins de santé. On remarque aussi que les raisons culturelle et religieuse ainsi que l'automédication sont aussi déterminant dans l'inaccessibilité des ménages congolais pauvres aux soins de santé car, elles sont liées à la catégorie « plus pauvre » respectivement à 25 et 21%.

Par ailleurs, on remarque que les modalités « peur de découvrir une maladie sérieuse », « mauvaise qualité de services de soins de santé » et « automédication » sont liées à « plus riche » respectivement à 50% , 43% et 22%. Cela veut dire qu'il y a respectivement 50, 43 et 22% de chance que la peur de découvrir une maladie sérieuse, la mauvaise qualité de services de santé et l'automédication soient les causes principales qui empêchent les individus qui se trouvent dans la catégorie de plus riches d'accéder aux soins de santé.

Il sied de signaler que la mauvaise qualité de service de santé est très déterminante pour les deux catégories (plus pauvre et plus riche). Elle est liée à 43% au plus riche et à 33% au plus pauvre. En d'autres termes, que ça soient pour les riches ou pour les pauvres, la qualité de service de santé est très déterminante dans l'accessibilité aux soins de santé.

114

Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse Factorielle des Correspondances.

Tableau 26. Caractéristiques des points lignes

Wealth index quintiles

 

Automédication

Pourquoi ne s'est-il pas rendu chez un prestataire de soins

Manque d'argent

Mauvaise qualité de services

Cout trop élevé

Raison culturelle ou religieuse

Peur de
decouvrir une
maladie serieuse

Maladie pas
grave

Longue distance

9

Active Margin

Poorest

0,669

0,008

0,188

0,019

0,014

0,001

0,087

0,015

0,000

1,000

Second

0,618

0,000

0,213

0,015

0,011

0,001

0,120

0,021

0,000

1,000

Middle

0,557

0,002

0,212

0,014

0,015

0,003

0,180

0,017

0,000

1,000

Fourth

0,481

0,007

0,281

0,007

0,025

0,000

0,196

0,003

0,000

1,000

Richest

0,296

0,025

0,464

0,006

0,011

0,011

0,185

0,003

0,000

1,000

Mass

0,557

0,007

0,248

0,013

0,015

0,003

0,144

0,013

0,000

 

Source : Elaboré par l'Auteur ( à l'aide du logiciel SPSS 16.0) sur base des données de l'enquête MICS-RDC 2010.

115

Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse Factorielle des Correspondances.

Le tableau ci-dessus donne l'intensité de liaison entre les différentes

modalités en ligne (de la variable quintile de bien-être) et les modalités de la variables relative aux différentes raisons de la non accessibilité aux soins de santé en RDC.

Ainsi, on remarque que la catégorie « plus pauvre » est liée au « manque d'argent » et à « l'automédication » respectivement à 67 et 18%, alors que la catégorie « plus riche » est liée à 46% à l'automédication et à 19% à « maladie pas grave ». En d'autres termes, il y a une forte probabilité que les ménages pauvres n'accèdent pas aux soins de santé à cause de manque d'argent et de la pratique de l'automédication. Alors que pour les plus riche, les causes qui concourent à la non accessibilité aux soins de santé sont l'automédication et la perception qu'ils ont de la gravité ou pas de la maladie.

Tableau 27. Résumé de l'analyse

Dime Singular Inertia Chi Square Sig. Proportion of Inertia Confidence Singular Value

nsion Value Accounted for Cumulative Standard Correlation

Deviation 2

1 0,265 0,070 0,816 0,816 0,018 0,139

2 0,107 0,011 0,133 0,949 0,019

3 0,059 0,003 0,040 0,989

4 0,031 0,001 0,011 1,000

Total 0,086 268,065 0,000 1,000 1,000

Source : Elaboré par l'Auteur (à l'aide du logiciel SPSS 16.0) sur base des données de l'enquête MICS-RDC 2010.

L'Analyse Factorielle des Correspondances (AFC) part d'un nombre élevé, pour déboucher à un nombre réduit des dimensions. C'est ainsi que pour ce qui est de cette étude, on est parti de 4 dimensions. Les différentes pondérations de ces 4 dimensions sont respectivement de 27 ; 11 ; 6 et 3%. On remarque clairement que c'est la première et la deuxième dimension qui ont les valeurs les plus élevées. On remarque aussi que les écart-types de la première et de la deuxième dimension tendent vers zéro, ce qui traduit une bonne situation pour que ces deux dimensions soient retenues dans l'analyse. Déjà à partir de cette étape, on peut déterminer le nombre des dimensions auquel on va aboutir. Donc, AFC a réduit le nombre des dimensions de 4 à 2.

116

Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse Factorielle des Correspondances.

La probabilité calculée de l'analyse est de 0,000, comparée au seuil de signification de 5%, on remarque que cette probabilité calculée est inférieure à 0,05, donc cela nous conduit à rejeter l'hypothèse nulle de la non fiabilité globale de l'analyse. On peut dire que l'analyse est globalement fiable.

Outre les points évoqués ci-dessus, on remarque que la proportion de l'inertie à la formation du premier axe est très élevé, soit 82% et, la proportion de l'inertie à la construction du deuxième axe est de 13%. Les pourcentages du troisième et du quatrième axe ne sont pas importants, d'où la non considération de ces deux derniers axes dans l'analyse.

Tableau 28. Contribution des axes à l'inertie des points lignes (contribution des points lignes à la construction des axes)

Wealth index quintiles

Mass

Score in Dimension

Inertia

Contribution

1

2

Of Point to Inertia of Dimension

Of Dimension to Inertia of Point

1

2

1

2

Total

Poorest

0,276

-0,434

0,318

0,017

0,197

0,261

0,789

0,171

0,960

Second

0,232

-0,298

0,026

0,007

0,078

0,002

0,821

0,003

0,824

Middle

0,187

-0,064

-0,337

0,004

0,003

0,198

0,057

0,627

0,684

Fourth

0,189

0,318

-0,433

0,010

0,072

0,331

0,500

0,375

0,875

Richest

0,116

1,219

0,439

0,048

0,650

0,208

0,949

0,050

0,998

Active Total

1,000

 
 

,086

1,000

1,000

 
 
 

Source : Elaboré par l'Auteur (à l'aide du logiciel SPSS 16.0) sur base des données de l'enquête MICS-RDC 2010.

Le tableau ci-dessus portant sur la contribution des points lignes ou des différentes modalités de la variable en ligne (quintile de bien-être) à la construction de deux axes ou dimensions retenues dans l'analyse, montre que deux modalités contribuent plus à cette construction, il s'agit de la modalité « plus riche » et de la modalité « plus pauvre ». Les différentes contributions de ces deux modalités se présentent comme suit : la modalité « plus riche » contribue à 65% à la construction du premier axe et à 21% à la construction du deuxième axe. Sur le premier axe ou dimension, elle se place dans la partie droite (1,219) et sur le deuxième axe ou

117

Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse Factorielle des Correspondances.

dimension, elle se place aussi dans la partie droite (0,439). Elle a comme pondération 0,116.

La modalité « plus pauvre » contribue à 18% à la construction du premier axe et à 26% à la construction du deuxième axe. Sur le premier axe ou la première dimension, elle est située à gauche (-0,434) et sur le deuxième axe ou dimension, elle est située à droite (0,318). Elle à comme pondération 0,276.

Par ailleurs, on remarque la modalité « second ou pauvre», bien qu'il a une pondération de 0,232, mais elle ne contribue pas assez à la formation du premier axe (soit 0,078) et se situe dans sa partie gauche (-0,298) et, à la formation du deuxième axe (soit 0,002), où elle se situe dans sa partie droite (0,026). La modalité « moyen, middle », avec une pondération de 0,187, contribue à 20% à la construction du deuxième axe ou dimension et à 0,3% à la construction du premier axe. Sur les deux dimensions, elle se situe à gauche (soit -0,064 pour la première dimension et - 0,337 pour la deuxième dimension). Quant à la modalité « quatrième, fourth », elle a comme pondération 0,189 et contribue à 33% à la construction de la deuxième dimension (sur laquelle elle se situe à gauche, -0,433) et, à 7% à la construction de la premier dimension (où elle est située à droite, 0,318).

118

Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse Factorielle des Correspondances.

Tableau 29. Contribution des points colonnes à la construction des axes ou dimensions

Pourquoi ne s'est-il pas rendu chez un prestataire de soins

Mass

Score in Dimension

Inertia

 

Contribution

 
 

1

2

 

Of Point to Inertia of Dimension

Of Dimension to Inertia of Point

1

2

1

2

Total

Manque d'argent

0,557

-0,401

0,053

0,024

0,339

,015

0,991

0,007

0,998

Mauvaise qualité de services

0,007

1,644

1,828

0,008

0,069

,210

0,600

0,300

0,899

Automédication

0,248

0,648

0,190

0,029

0,394

,083

0,958

0,033

0,991

Cout trop élevé

0,013

-0,649

0,418

0,002

0,021

,021

0,817

0,137

0,954

Raison culturelle ou religieuse

0,015

0,115

-0,729

0,002

0,001

,076

0,032

0,513

0,545

Peur de découvrir une maladie sérieuse

0,003

1,896

1,667

0,004

0,035

,066

0,588

0,184

0,772

Maladie pas grave

0,144

0,447

-0,624

0,014

0,109

,524

0,551

0,434

0,985

Longue distance

0,013

-0,821

0,168

0,004

0,033

,003

0,645

0,011

0,656

Active Total

1,000

 
 

0,086

1,000

1,000

 
 
 

Source : Elaboré par l'Auteur (à l'aide du logiciel SPSS 16.0) sur base des données de l'enquête MICS-RDC 2010.

119

Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse Factorielle des Correspondances.

Le tableau sur les caractéristiques des points colonnes (la variable relative aux différentes raisons de la non accessibilité aux soins de santé), indique que trois modalités contribuent significativement à la construction de chaque dimension ou axe, il s'agit entre autres, des modalités suivantes : « manque d'argent », « automédication », « mauvaise qualité de service de santé » et « maladie pas grave ». Ainsi, la modalité « manque d'argent » avec une pondération de 0,557, contribue à 34% à la construction de la première dimension, où elle se situe à gauche (-0,401) et, à presque 2% de la construction de la deuxième dimension où elle se situe au dessus ou dans la partie positive (0,053).

La deuxième contribution importante vient de la modalité « automédication », avec une pondération de 0,248, elle contribue à 39% à la formation de la première dimension et à 8% à la formation de la deuxième dimension. Que ça soit sur la première ou sur la deuxième dimension, cette modalité se situe dans la partie ou quadrant positif (0,648 et 0,190).

La modalité « maladie pas grave », avec une pondération de 0,144, contribue à 11% à la formation de la première dimension et à 52% à la formation de la deuxième dimension. Elle se situe à droite sur le premier axe ou dimension (0,447) et en dessous (ou dans la partie négative) sur le deuxième axe (-0,624).

Par ailleurs, on remarque que la modalité « coût trop élevé » avec une pondération de 1% , elle contribue, que ça soit à la formation du premier ou du deuxième axe, à 2%. Elle se situe dans le quadrant gauche (-0,649) sur le premier axe et, dans le quadrant droit ou partie positive (0,418) sur le deuxième axe.

Quant à la modalité « mauvaise qualité de services », elle contribue à 7% dans la formation du premier axe et à 21% dans la formation du deuxième axe. Sa pondération est de 0,007 et, se situe dans la partie positive sur le premier et le deuxième axes (1,644 et 1,828).

120

Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse Factorielle des Correspondances.

Ainsi, la situation de deux tableaux décrite ci-dessus se reflète clairement dans le graphique ci-dessous (qui combine les deux situations) : les caractéristiques des points lignes ou les modalités de la variable « niveau de bien-être » et les caractéristiques des points colonnes ou les modalités de la variable relative aux raisons de la non accessibilité aux soins de santé. Ce graphique donne en quelque sorte la cartographie de la situation d'accessibilité des ménages congolais aux soins de santé.

2,0

Figure 6. Projection des points lignes et points colonnes

Points de ligne et de colonne

Symétrique Normalisation

Mauvaise qualité de

Peur de decouvrir un

1,5

1,0

,5C

Richest

Poorest

out trop élevé

Manque d'argent

Second

0,0

MiddleFourth

Wealth index quintil

es

-,5

-1,0

Raison culturelle ou

Pourquoi ne s'est-il

pas rendu chez un p

-1,0 -,5 0,0 ,5 1,0 1,5 2,0

Longue distance Automedication

Dimension 1

Maladie pas grave

La visualisation du graphique ci-dessus montre deux grands regroupements.

- 1er grand regroupement

On remarque que les modalités : « Plus pauvre », « Pauvre » (pour la variable du niveau du bien-être) et les modalités « Manque d'argent », « automédication », « coût très élevé » et « longue distance » (pour la variables

121

Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse Factorielle des Correspondances.

relative aux différentes raisons de non accessibilité des ménages aux soins de santé) sont projetées dans un même quadrant (quadrant 1).

« plus pauvre » est très rapprochée de « manque d'argent », « automédication » et « coût trop élevé des soins de santé » et, un peu plus rapprochée aussi de la « longue distance ». Il en est de même pour la modalité « pauvre ou second ».

L'interprétation qu'on peut donner à cette situation est qu'il y a une forte probabilité que le manque d'argent ou le faible revenu du ménage, la pratique de l'automédication dans le ménage en cas d'une situation de maladie, le coût trop élevé de soins de santé dans le centre de santé et la longue distance qui sépare le ménage du centre de santé, soient les causes principales ou les facteurs déterminants ou explicatifs de l'accès difficile des ménages pauvres aux soins de santé en RDC. En d'autres termes, si les ménages pauvres accèdent difficilement aux soins de santé en RDC, il est fort probable que ça soit à cause de la modicité de leurs revenus, du coût trop élevé des soins de santé, de la pratique de l'automédication et de la longue distance qui les séparent du centre de santé.

Ainsi, dans le cadre de la définition des nouvelles stratégies susceptibles de faciliter l'accès des ménages pauvres congolais aux soins de santé, les pouvoir publics peuvent s'appuyer sur ces quatre variables pour définir des politiques susceptibles de donner des résultats escomptés qui pourront toucher directement les concernés et soulager ainsi temps soit peu leurs difficultés.

Derrière chaque variable explicative de l'inaccessibilité des ménages congolais aux soins de santé, on peut en tirer une politique d'amélioration des conditions de vie. Le manque d'argent ou la modicité du revenu des ménages reflète la situation économique du pays et renvoi même à la politique du gouvernement en ce qui concerne la redistribution des richesse générées par la croissance économique. Les progrès dans la santé sont à même d'influencer significativement la trajectoire de croissance du pays, autrement dit, la relation entre santé et revenu par habitant

122

Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse Factorielle des Correspondances.

Le deuxième regroupement met dans un même quadrant (quadrant 2) « plus riche » (pour la variable niveau du bien-être socioéconomique), « mauvaise

correspond à l'existence d'un saut quantitatif, à l'occasion duquel des progrès dans les conditions de santé permettent un décollage de la croissance. En effet, dès lors que l'on accepte l'existence d'une causalité réciproque entre la santé et les performances économiques, il est tout à fait possible d'observer une multiplicité d'équilibres. Le passage d'une situation avec faible revenu et mauvais état de santé de la population à une situation caractérisée par des revenus plus élevés et des conditions de santé acceptables s'interprète alors comme un saut considérable d'un équilibre bas à un équilibre haut.

Le coût trop élevé des soins de santé est un facteur reflétant la politique de taxation de soins de santé en RDC et, l'importance que donne le gouvernement dans la prise en charge de la population aux soins de santé. Ici, on peut même se demander quelle est la quotité du coût de santé de la population que le gouvernement prend en charge pour soulager l'accès des ménages pauvres aux soins de santé ?

Dans l'utilisation de l'automédication, se cache des habitudes et comportements à décourager impérativement. A travers les consultations, les sensibilisations, le Gouvernement congolais peut arriver à inculquer dans le chef de la population congolaise des bonnes manières d'aller, à chaque fois qu'on se sent malade, voir un prestataire de soins de santé.

Le gouvernement peut aussi, à travers une politique cohérente et bien réfléchie, arriver à réduire la distance qui sépare les centres de santé aux ménages. La construction des nouvelles infrastructures et même la réhabilitation des infrastructures sanitaires et des voies de communication existantes, pourront constituer les actions prioritaires à réaliser pour remédier à cette situation. La bonne politique serait d'amener l'hôpital ou le centre de santé vers le malade.

- 2ème grand regroupement

123

Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse Factorielle des Correspondances.

qualité de services de santé » et « peur de découvrir une nouvelle maladie sérieuse » (pour la variable relative aux raisons de non accès aux soins de santé).

Ainsi, L'Analyse Factorielle des Correspondances a donné aussi les raisons qui expliquent la non accessibilité des ménages riches aux soins de santé en RDC. L'interprétation qu'on peut tirer de cette situation est qu'il y a une forte probabilité que la mauvaise qualité de service de santé et la peur de découvrir des nouvelles maladies sérieuses soient à la base ou des facteurs qui expliquent le non accès des riches aux soins de santé en RDC. En d'autres termes, s'il arrive de fois que les riches s'abstiennent d'aller consulter un prestataire de soins de santé, c'est parce qu'ils ont peur de découvrir qu'ils ont des nouvelles maladies. C'est le cas par exemple pour le dépistage volontaire du VIH/Sida. Bien qu'il est gratuit, mais on remarque des résistances de la part de certaines personnes pour se faire dépister. C'est parce qu'elles ont justement peur de connaitre leur état sérologique.

La mauvaise qualité de services de santé aussi peut constituer une entrave à l'accès aux soins de santé pour un ménage riche en RDC. Les riches, étant trop exigeants, n'acceptent pas n'importe quel service de santé. La qualité de service est très déterminante dans l'accessibilité d'un riche aux soins de santé en RDC. Nous le remarquons ces derniers temps à travers la monté très significative des voyages de santé. Les congolais qui ont des niveaux de revenu élevés préfèrent aller se faire soigner à l'étranger plutôt qu'au pays, c'est justement à cause de la recherche de la qualité de services de santé offerte au niveau extérieur (Afrique du Sud, Inde, Belgique, France, Usa,...).

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus