3.2. Présentation et interprétation des
résultats de l'analyse
Les tableaux suivants exposent la démarche et les
différents résultats issus de l'application de l'AFC sur les
données de l'enquête MICS-RDC 2010. Ils se présentent comme
suit :
110
Pauvreté des ménages et accès aux soins
de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse
Factorielle des Correspondances.
Tableau 24. Correspondances « niveau du
bien-être » et « Raisons pour lesquelles le malade ne s'est pas
rendu chez un prestataire de soins de santé »
Wealth
|
|
|
Pourquoi ne s'est-il pas rendu chez un prestataire de
soins
|
|
|
index
|
Manque
|
Mauvaise
|
Automédication
|
Cout
|
Raison
|
Peur de
|
Maladie pas
|
Longue
|
Active
|
quintiles
|
d'argent
|
qualité de
services
|
|
trop élevé
|
culturelle ou religieuse
|
découvrir
une maladie sérieuse
|
grave
|
distance
|
Margin
|
Poorest
|
577
|
7
|
162
|
16
|
12
|
1
|
75
|
13
|
863
|
Second
|
449
|
0
|
155
|
11
|
8
|
1
|
87
|
15
|
726
|
Middle
|
325
|
1
|
124
|
8
|
9
|
2
|
105
|
10
|
584
|
Fourth
|
284
|
4
|
166
|
4
|
15
|
0
|
116
|
2
|
591
|
Richest
|
107
|
9
|
168
|
2
|
4
|
4
|
67
|
1
|
362
|
Active
|
1742
|
21
|
775
|
41
|
48
|
8
|
450
|
41
|
3126
|
Margin
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Elaboré par
l'Auteur (à l'aide du logiciel SPSS 16.0) sur base des données de
l'enquête MICS-RDC 2010.
111
Pauvreté des ménages et accès
aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse
Factorielle des Correspondances.
L'Analyse Factorielle des Correspondances a mis en relation
deux variables à savoir, la variable relative au niveau du
bien-être des individus et la variable qui étale les raisons pour
lesquelles le malade ne s'est pas rendu chez le prestataire de soins de
santé. A travers ces analyses, l'objectif est de voir les raisons qui
sont à la base de l'accès difficile de la population aux soins de
santé. Et pour voir ces différentes raisons, on ne peut que
prendre les gens qui sont tombés malade mais ne se sont pas rendus au
près d'un prestataire de soins de santé.
Ainsi, le tableau croisé ci-dessus donne en ligne, les
différentes raisons pour lesquelles une personne malade ne s'est pas
rendue auprès d'un prestataire de soins de santé et, en colonne,
on a 5 catégories du niveau de vie socioéconomique de la
population. Les explications y relatives se trouvent dans le tableau
croisé n°22 ci-dessus.
112
Pauvreté des ménages et accès aux soins
de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse
Factorielle des Correspondances.
Tableau 25. Caractéristiques des points
colonnes
Wealth
|
|
|
Pourquoi ne s'est-il pas rendu chez un prestataire de
soins
|
|
|
index
|
Manque
|
Mauvaise
|
Automédication
|
Cout
|
Raison
|
Peur de
|
Maladie pas
|
Longue
|
Mass
|
quintiles
|
d'argent
|
qualité de services
|
|
trop élevé
|
culturelle ou
religieuse
|
découvrir
une maladie sérieuse
|
grave
|
distance
|
|
Poorest
|
0,331
|
0,333
|
0,209
|
0,390
|
0,250
|
0,125
|
0,167
|
0,317
|
0,276
|
Second
|
0,258
|
0,000
|
0,200
|
0,268
|
0,167
|
0,125
|
0,193
|
0,366
|
0,232
|
Middle
|
0,187
|
0,048
|
0,160
|
0,195
|
0,188
|
0,250
|
0,233
|
0,244
|
0,187
|
Fourth
|
0,163
|
0,190
|
0,214
|
0,098
|
0,312
|
0,000
|
0,258
|
0,049
|
0,189
|
Richest
|
0,061
|
0,429
|
0,217
|
0,049
|
0,083
|
0,500
|
0,149
|
0,024
|
0,116
|
Active
|
1,000
|
1,000
|
1,000
|
1,000
|
1,000
|
1,000
|
1,000
|
1,000
|
|
Margin
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Elaboré par
l'Auteur ( à l'aide du logiciel SPSS 16.0) sur base des données
de l'enquête MICS-RDC 2010.
113
Pauvreté des ménages et accès
aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse
Factorielle des Correspondances.
Le tableau ci-dessus montre le degré de
corrélation entre les différentes modalités de la variable
en colonne relative aux différentes raisons de non accès des
personnes malades aux soins de santé et, celles de la variable en ligne
« quintile de niveau du bien-être ».
Ainsi, on remarque que les modalités « coût
trop élevé », « manque d'argent », « mauvaise
qualité de service » et la « longue distance » sont
liées à la catégorie « plus pauvres »
respectivement à 39%, 33%, 33%, 32% et 21%. En d'autres termes, il y a
plus de chance que le coût trop élevé des soins de
santé, le manque d'argent, la mauvaise qualité de service de
santé et la longue distance qui sépare le ménage du centre
de santé, soient les raisons ou les facteurs qui déterminent
l'accessibilité des ménages congolais se trouvant dans la
catégorie des plus pauvres, aux soins de santé. On remarque aussi
que les raisons culturelle et religieuse ainsi que l'automédication sont
aussi déterminant dans l'inaccessibilité des ménages
congolais pauvres aux soins de santé car, elles sont liées
à la catégorie « plus pauvre » respectivement à
25 et 21%.
Par ailleurs, on remarque que les modalités « peur
de découvrir une maladie sérieuse », « mauvaise
qualité de services de soins de santé » et «
automédication » sont liées à « plus riche
» respectivement à 50% , 43% et 22%. Cela veut dire qu'il y a
respectivement 50, 43 et 22% de chance que la peur de découvrir une
maladie sérieuse, la mauvaise qualité de services de santé
et l'automédication soient les causes principales qui empêchent
les individus qui se trouvent dans la catégorie de plus riches
d'accéder aux soins de santé.
Il sied de signaler que la mauvaise qualité de service
de santé est très déterminante pour les deux
catégories (plus pauvre et plus riche). Elle est liée à
43% au plus riche et à 33% au plus pauvre. En d'autres termes, que
ça soient pour les riches ou pour les pauvres, la qualité de
service de santé est très déterminante dans
l'accessibilité aux soins de santé.
114
Pauvreté des ménages et accès aux soins
de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse
Factorielle des Correspondances.
Tableau 26. Caractéristiques des points
lignes
Wealth index quintiles
|
|
Automédication
|
Pourquoi ne s'est-il pas rendu chez un prestataire de
soins
|
Manque d'argent
|
Mauvaise qualité de services
|
Cout trop élevé
|
Raison culturelle ou religieuse
|
Peur de decouvrir une maladie
serieuse
|
Maladie pas grave
|
Longue distance
|
9
|
Active Margin
|
Poorest
|
0,669
|
0,008
|
0,188
|
0,019
|
0,014
|
0,001
|
0,087
|
0,015
|
0,000
|
1,000
|
Second
|
0,618
|
0,000
|
0,213
|
0,015
|
0,011
|
0,001
|
0,120
|
0,021
|
0,000
|
1,000
|
Middle
|
0,557
|
0,002
|
0,212
|
0,014
|
0,015
|
0,003
|
0,180
|
0,017
|
0,000
|
1,000
|
Fourth
|
0,481
|
0,007
|
0,281
|
0,007
|
0,025
|
0,000
|
0,196
|
0,003
|
0,000
|
1,000
|
Richest
|
0,296
|
0,025
|
0,464
|
0,006
|
0,011
|
0,011
|
0,185
|
0,003
|
0,000
|
1,000
|
Mass
|
0,557
|
0,007
|
0,248
|
0,013
|
0,015
|
0,003
|
0,144
|
0,013
|
0,000
|
|
Source : Elaboré par
l'Auteur ( à l'aide du logiciel SPSS 16.0) sur base des données
de l'enquête MICS-RDC 2010.
115
Pauvreté des ménages et accès
aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse
Factorielle des Correspondances.
Le tableau ci-dessus donne l'intensité de liaison entre
les différentes
modalités en ligne (de la variable quintile de
bien-être) et les modalités de la variables relative aux
différentes raisons de la non accessibilité aux soins de
santé en RDC.
Ainsi, on remarque que la catégorie « plus pauvre
» est liée au « manque d'argent » et à «
l'automédication » respectivement à 67 et 18%, alors que la
catégorie « plus riche » est liée à 46% à
l'automédication et à 19% à « maladie pas grave
». En d'autres termes, il y a une forte probabilité que les
ménages pauvres n'accèdent pas aux soins de santé à
cause de manque d'argent et de la pratique de l'automédication. Alors
que pour les plus riche, les causes qui concourent à la non
accessibilité aux soins de santé sont l'automédication et
la perception qu'ils ont de la gravité ou pas de la maladie.
Tableau 27. Résumé de l'analyse
Dime Singular Inertia Chi Square Sig. Proportion of
Inertia Confidence Singular Value
nsion Value Accounted for Cumulative Standard
Correlation
Deviation 2
1 0,265 0,070 0,816 0,816 0,018
0,139
2 0,107 0,011 0,133 0,949 0,019
3 0,059 0,003 0,040 0,989
4 0,031 0,001 0,011 1,000
Total 0,086 268,065 0,000 1,000
1,000
Source : Elaboré par
l'Auteur (à l'aide du logiciel SPSS 16.0) sur base des données de
l'enquête MICS-RDC 2010.
L'Analyse Factorielle des Correspondances (AFC) part d'un
nombre élevé, pour déboucher à un nombre
réduit des dimensions. C'est ainsi que pour ce qui est de cette
étude, on est parti de 4 dimensions. Les différentes
pondérations de ces 4 dimensions sont respectivement de 27 ; 11 ; 6 et
3%. On remarque clairement que c'est la première et la deuxième
dimension qui ont les valeurs les plus élevées. On remarque aussi
que les écart-types de la première et de la deuxième
dimension tendent vers zéro, ce qui traduit une bonne situation pour que
ces deux dimensions soient retenues dans l'analyse. Déjà à
partir de cette étape, on peut déterminer le nombre des
dimensions auquel on va aboutir. Donc, AFC a réduit le nombre des
dimensions de 4 à 2.
116
Pauvreté des ménages et accès aux soins
de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse
Factorielle des Correspondances.
La probabilité calculée de l'analyse est de
0,000, comparée au seuil de signification de 5%, on remarque que cette
probabilité calculée est inférieure à 0,05, donc
cela nous conduit à rejeter l'hypothèse nulle de la non
fiabilité globale de l'analyse. On peut dire que l'analyse est
globalement fiable.
Outre les points évoqués ci-dessus, on remarque
que la proportion de l'inertie à la formation du premier axe est
très élevé, soit 82% et, la proportion de l'inertie
à la construction du deuxième axe est de 13%. Les pourcentages du
troisième et du quatrième axe ne sont pas importants, d'où
la non considération de ces deux derniers axes dans l'analyse.
Tableau 28. Contribution des axes à l'inertie des
points lignes (contribution des points lignes à la construction des
axes)
Wealth index quintiles
|
Mass
|
Score in Dimension
|
Inertia
|
Contribution
|
1
|
2
|
Of Point to Inertia of Dimension
|
Of Dimension to Inertia of Point
|
1
|
2
|
1
|
2
|
Total
|
Poorest
|
0,276
|
-0,434
|
0,318
|
0,017
|
0,197
|
0,261
|
0,789
|
0,171
|
0,960
|
Second
|
0,232
|
-0,298
|
0,026
|
0,007
|
0,078
|
0,002
|
0,821
|
0,003
|
0,824
|
Middle
|
0,187
|
-0,064
|
-0,337
|
0,004
|
0,003
|
0,198
|
0,057
|
0,627
|
0,684
|
Fourth
|
0,189
|
0,318
|
-0,433
|
0,010
|
0,072
|
0,331
|
0,500
|
0,375
|
0,875
|
Richest
|
0,116
|
1,219
|
0,439
|
0,048
|
0,650
|
0,208
|
0,949
|
0,050
|
0,998
|
Active Total
|
1,000
|
|
|
,086
|
1,000
|
1,000
|
|
|
|
Source : Elaboré par
l'Auteur (à l'aide du logiciel SPSS 16.0) sur base des données de
l'enquête MICS-RDC 2010.
Le tableau ci-dessus portant sur la contribution des points
lignes ou des différentes modalités de la variable en ligne
(quintile de bien-être) à la construction de deux axes ou
dimensions retenues dans l'analyse, montre que deux modalités
contribuent plus à cette construction, il s'agit de la modalité
« plus riche » et de la modalité
« plus pauvre ». Les différentes
contributions de ces deux modalités se présentent comme suit : la
modalité « plus riche » contribue
à 65% à la construction du premier axe et à 21% à
la construction du deuxième axe. Sur le premier axe ou dimension, elle
se place dans la partie droite (1,219) et sur le deuxième axe ou
117
Pauvreté des ménages et accès
aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse
Factorielle des Correspondances.
dimension, elle se place aussi dans la partie droite (0,439).
Elle a comme pondération 0,116.
La modalité « plus pauvre
» contribue à 18% à la construction du premier
axe et à 26% à la construction du deuxième axe. Sur le
premier axe ou la première dimension, elle est située à
gauche (-0,434) et sur le deuxième axe ou dimension, elle est
située à droite (0,318). Elle à comme pondération
0,276.
Par ailleurs, on remarque la modalité «
second ou pauvre», bien qu'il a une
pondération de 0,232, mais elle ne contribue pas assez à la
formation du premier axe (soit 0,078) et se situe dans sa partie gauche
(-0,298) et, à la formation du deuxième axe (soit 0,002),
où elle se situe dans sa partie droite (0,026). La modalité
« moyen, middle », avec une
pondération de 0,187, contribue à 20% à la construction du
deuxième axe ou dimension et à 0,3% à la construction du
premier axe. Sur les deux dimensions, elle se situe à gauche (soit
-0,064 pour la première dimension et - 0,337 pour la deuxième
dimension). Quant à la modalité «
quatrième, fourth », elle a comme
pondération 0,189 et contribue à 33% à la construction de
la deuxième dimension (sur laquelle elle se situe à gauche,
-0,433) et, à 7% à la construction de la premier dimension
(où elle est située à droite, 0,318).
118
Pauvreté des ménages et accès aux soins
de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse
Factorielle des Correspondances.
Tableau 29. Contribution des points colonnes à la
construction des axes ou dimensions
Pourquoi ne s'est-il pas rendu chez un prestataire de
soins
|
Mass
|
Score in Dimension
|
Inertia
|
|
Contribution
|
|
|
1
|
2
|
|
Of Point to Inertia of Dimension
|
Of Dimension to Inertia of Point
|
1
|
2
|
1
|
2
|
Total
|
Manque d'argent
|
0,557
|
-0,401
|
0,053
|
0,024
|
0,339
|
,015
|
0,991
|
0,007
|
0,998
|
Mauvaise qualité de services
|
0,007
|
1,644
|
1,828
|
0,008
|
0,069
|
,210
|
0,600
|
0,300
|
0,899
|
Automédication
|
0,248
|
0,648
|
0,190
|
0,029
|
0,394
|
,083
|
0,958
|
0,033
|
0,991
|
Cout trop élevé
|
0,013
|
-0,649
|
0,418
|
0,002
|
0,021
|
,021
|
0,817
|
0,137
|
0,954
|
Raison culturelle ou religieuse
|
0,015
|
0,115
|
-0,729
|
0,002
|
0,001
|
,076
|
0,032
|
0,513
|
0,545
|
Peur de découvrir une maladie
sérieuse
|
0,003
|
1,896
|
1,667
|
0,004
|
0,035
|
,066
|
0,588
|
0,184
|
0,772
|
Maladie pas grave
|
0,144
|
0,447
|
-0,624
|
0,014
|
0,109
|
,524
|
0,551
|
0,434
|
0,985
|
Longue distance
|
0,013
|
-0,821
|
0,168
|
0,004
|
0,033
|
,003
|
0,645
|
0,011
|
0,656
|
Active Total
|
1,000
|
|
|
0,086
|
1,000
|
1,000
|
|
|
|
Source : Elaboré par
l'Auteur (à l'aide du logiciel SPSS 16.0) sur base des données de
l'enquête MICS-RDC 2010.
119
Pauvreté des ménages et accès
aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse
Factorielle des Correspondances.
Le tableau sur les caractéristiques des points colonnes
(la variable relative aux différentes raisons de la non
accessibilité aux soins de santé), indique que trois
modalités contribuent significativement à la construction de
chaque dimension ou axe, il s'agit entre autres, des modalités suivantes
: « manque d'argent », «
automédication », «
mauvaise qualité de service de santé
» et « maladie pas grave
». Ainsi, la modalité « manque
d'argent » avec une pondération de 0,557, contribue
à 34% à la construction de la première dimension,
où elle se situe à gauche (-0,401) et, à presque 2% de la
construction de la deuxième dimension où elle se situe au dessus
ou dans la partie positive (0,053).
La deuxième contribution importante vient de la
modalité « automédication »,
avec une pondération de 0,248, elle contribue à 39% à la
formation de la première dimension et à 8% à la formation
de la deuxième dimension. Que ça soit sur la première ou
sur la deuxième dimension, cette modalité se situe dans la partie
ou quadrant positif (0,648 et 0,190).
La modalité « maladie pas grave
», avec une pondération de 0,144, contribue à
11% à la formation de la première dimension et à 52%
à la formation de la deuxième dimension. Elle se situe à
droite sur le premier axe ou dimension (0,447) et en dessous (ou dans la partie
négative) sur le deuxième axe (-0,624).
Par ailleurs, on remarque que la modalité «
coût trop élevé » avec une
pondération de 1% , elle contribue, que ça soit à la
formation du premier ou du deuxième axe, à 2%. Elle se situe dans
le quadrant gauche (-0,649) sur le premier axe et, dans le quadrant droit ou
partie positive (0,418) sur le deuxième axe.
Quant à la modalité « mauvaise
qualité de services », elle contribue à 7%
dans la formation du premier axe et à 21% dans la formation du
deuxième axe. Sa pondération est de 0,007 et, se situe dans la
partie positive sur le premier et le deuxième axes (1,644 et 1,828).
120
Pauvreté des ménages et accès aux soins
de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse
Factorielle des Correspondances.
Ainsi, la situation de deux tableaux décrite ci-dessus
se reflète clairement dans le graphique ci-dessous (qui combine les deux
situations) : les caractéristiques des points lignes ou les
modalités de la variable « niveau de bien-être » et les
caractéristiques des points colonnes ou les modalités de la
variable relative aux raisons de la non accessibilité aux soins de
santé. Ce graphique donne en quelque sorte la cartographie de la
situation d'accessibilité des ménages congolais aux soins de
santé.
2,0
Figure 6. Projection des points lignes et points
colonnes
Points de ligne et de colonne
Symétrique Normalisation
Mauvaise qualité de
Peur de decouvrir un
1,5
1,0
,5C
Richest
Poorest
out trop élevé
Manque d'argent
Second
0,0
|
MiddleFourth
|
Wealth index quintil
es
|
-,5
-1,0
|
Raison culturelle ou
|
Pourquoi ne s'est-il
pas rendu chez un p
|
-1,0 -,5 0,0 ,5
1,0 1,5 2,0
Longue distance Automedication
Dimension 1
Maladie pas grave
La visualisation du graphique ci-dessus montre deux grands
regroupements.
- 1er grand regroupement
On remarque que les modalités : « Plus
pauvre », « Pauvre »
(pour la variable du niveau du bien-être) et les modalités «
Manque d'argent », «
automédication », «
coût très élevé » et
« longue distance » (pour la variables
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Pauvreté des ménages et accès
aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse
Factorielle des Correspondances.
relative aux différentes raisons de non
accessibilité des ménages aux soins de santé) sont
projetées dans un même quadrant (quadrant
1).
« plus pauvre » est
très rapprochée de « manque d'argent
», « automédication
» et « coût trop élevé
des soins de santé » et, un peu plus
rapprochée aussi de la « longue distance
». Il en est de même pour la modalité «
pauvre ou second ».
L'interprétation qu'on peut donner à cette
situation est qu'il y a une forte probabilité que le manque
d'argent ou le faible revenu du
ménage, la pratique de l'automédication
dans le ménage en cas d'une situation de maladie,
le coût trop élevé de soins de santé
dans le centre de santé et la longue distance
qui sépare le ménage du centre de santé,
soient les causes principales ou les facteurs déterminants ou
explicatifs de l'accès difficile des ménages pauvres aux soins de
santé en RDC. En d'autres termes, si les ménages pauvres
accèdent difficilement aux soins de santé en RDC, il est fort
probable que ça soit à cause de la modicité de leurs
revenus, du coût trop élevé des soins de santé, de
la pratique de l'automédication et de la longue distance qui les
séparent du centre de santé.
Ainsi, dans le cadre de la définition des nouvelles
stratégies susceptibles de faciliter l'accès des ménages
pauvres congolais aux soins de santé, les pouvoir publics peuvent
s'appuyer sur ces quatre variables pour définir des politiques
susceptibles de donner des résultats escomptés qui pourront
toucher directement les concernés et soulager ainsi temps soit peu leurs
difficultés.
Derrière chaque variable explicative de
l'inaccessibilité des ménages congolais aux soins de
santé, on peut en tirer une politique d'amélioration des
conditions de vie. Le manque d'argent ou la modicité du revenu des
ménages reflète la situation économique du pays et renvoi
même à la politique du gouvernement en ce qui concerne la
redistribution des richesse générées par la croissance
économique. Les progrès dans la santé sont à
même d'influencer significativement la trajectoire de croissance du pays,
autrement dit, la relation entre santé et revenu par habitant
122
Pauvreté des ménages et accès
aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse
Factorielle des Correspondances.
Le deuxième regroupement met dans un même
quadrant (quadrant 2) « plus riche
» (pour la variable niveau du bien-être
socioéconomique), « mauvaise
correspond à l'existence d'un saut quantitatif,
à l'occasion duquel des progrès dans les conditions de
santé permettent un décollage de la croissance. En effet,
dès lors que l'on accepte l'existence d'une causalité
réciproque entre la santé et les performances économiques,
il est tout à fait possible d'observer une multiplicité
d'équilibres. Le passage d'une situation avec faible revenu et mauvais
état de santé de la population à une situation
caractérisée par des revenus plus élevés et des
conditions de santé acceptables s'interprète alors comme un saut
considérable d'un équilibre bas à un équilibre
haut.
Le coût trop élevé des soins de
santé est un facteur reflétant la politique de taxation de soins
de santé en RDC et, l'importance que donne le gouvernement dans la prise
en charge de la population aux soins de santé. Ici, on peut même
se demander quelle est la quotité du coût de santé de la
population que le gouvernement prend en charge pour soulager l'accès des
ménages pauvres aux soins de santé ?
Dans l'utilisation de l'automédication, se cache des
habitudes et comportements à décourager impérativement. A
travers les consultations, les sensibilisations, le Gouvernement congolais peut
arriver à inculquer dans le chef de la population congolaise des bonnes
manières d'aller, à chaque fois qu'on se sent malade, voir un
prestataire de soins de santé.
Le gouvernement peut aussi, à travers une politique
cohérente et bien réfléchie, arriver à
réduire la distance qui sépare les centres de santé aux
ménages. La construction des nouvelles infrastructures et même la
réhabilitation des infrastructures sanitaires et des voies de
communication existantes, pourront constituer les actions prioritaires à
réaliser pour remédier à cette situation. La bonne
politique serait d'amener l'hôpital ou le centre de santé vers le
malade.
- 2ème grand regroupement
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Pauvreté des ménages et accès
aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse
Factorielle des Correspondances.
qualité de services de santé
» et « peur de découvrir une
nouvelle maladie sérieuse » (pour la variable
relative aux raisons de non accès aux soins de santé).
Ainsi, L'Analyse Factorielle des Correspondances a
donné aussi les raisons qui expliquent la non accessibilité des
ménages riches aux soins de santé en RDC. L'interprétation
qu'on peut tirer de cette situation est qu'il y a une forte probabilité
que la mauvaise qualité de service de santé
et la peur de découvrir des nouvelles maladies
sérieuses soient à la base ou des facteurs qui
expliquent le non accès des riches aux soins de santé en RDC. En
d'autres termes, s'il arrive de fois que les riches s'abstiennent d'aller
consulter un prestataire de soins de santé, c'est parce qu'ils ont peur
de découvrir qu'ils ont des nouvelles maladies. C'est le cas par exemple
pour le dépistage volontaire du VIH/Sida. Bien qu'il est gratuit, mais
on remarque des résistances de la part de certaines personnes pour se
faire dépister. C'est parce qu'elles ont justement peur de connaitre
leur état sérologique.
La mauvaise qualité de services de santé aussi
peut constituer une entrave à l'accès aux soins de santé
pour un ménage riche en RDC. Les riches, étant trop exigeants,
n'acceptent pas n'importe quel service de santé. La qualité de
service est très déterminante dans l'accessibilité d'un
riche aux soins de santé en RDC. Nous le remarquons ces derniers temps
à travers la monté très significative des voyages de
santé. Les congolais qui ont des niveaux de revenu élevés
préfèrent aller se faire soigner à l'étranger
plutôt qu'au pays, c'est justement à cause de la recherche de la
qualité de services de santé offerte au niveau extérieur
(Afrique du Sud, Inde, Belgique, France, Usa,...).
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