2.4.1. Mortalité générale,
infantile et maternelle
Fig.4. Evolution de la mortalité chez les enfants
congolais (1995-2010)
250
200
150
100
50
0
148
1995 2001 2007 2010
220 213
126
98 97
155 158
Mortalité infantille Mortalité
infanto-juvénille
Source : MICS et EDS
Les enquêtes rétrospectives sur la
mortalité ont fait apparaître un taux de mortalité
extrêmement élevé parmi les populations affectées
par les conflits armés, et l'on estime que près de 5 millions de
décès peuvent être attribués à la guerre
depuis 1997. La mortalité infanto juvénile est passée de
192 et 220 décès pour 1000 naissances vivantes entre 1990 et
2001. Le taux actuel correspond à environ 450.000 à 500.000
décès chaque année dans cette tranche d'âge
(estimation faite sur base d'une population de 58.3 millions d'habitants).
Dans les régions affectées par les conflits, ce
taux de mortalité infanto juvénile est extrêmement
élevé. Dans la moitié orientale du pays, il a
été estimé jusqu'à 408 décès pour
1000 naissantes vivantes en 2002. Le ratio de mortalité maternel qui
était de 850 décès pour 100 000 naissances vivantes en
1985 est passé à 1.289 décès pour 100.000
naissances vivantes en 2001, ce qui correspond à 36.000
84
Pauvreté des ménages et accès
aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse
Factorielle des Correspondances.
femmes qui meurent chaque année en couche. Il est ainsi
l'un des plus élevés au monde.
2.4.2. Prévalence du VIH/SIDA
La prévalence du VIH/SIDA en RDC est estimée
à 4,5% ceci témoigne que l'infection du VIH/SIDA s'est
propagée des groupes à risques à la population
générale. La prévalence est très
élevée au sein des populations à risque. A Kinshasa, elle
a été estimée à 30% chez les prostituées.
Des études ponctuelles ont montré une nette progression de la
séroprévalence surtout dans la partie Est du Pays, allant
jusqu'à 24,8% chez les femmes enceintes (Save the Children, UK 2001).
Cette prévalence correspond à environ 1,2 millions d'adultes
infectés par le VIH et on estime à 100 000 décès
chaque année dus au VIH/SIDA. Le nombre d'orphelins du VIH a
était estimé à 700 000 en 2004 par l'ONU SIDA. En 2004,
seuls 5000 patients étaient sous traitement anti rétroviral sur
l'ensemble du territoire national.
2.4.3. Indicateurs de la lutte contre le Paludisme
On ne dispose pas des données sur le paludisme pour la
période d'avant 1985 pour pouvoir les comparer aux données
actuelles. Cependant, tout porte à croire que la désarticulation
du système de santé a eu un effet néfaste sur les efforts
de contrôle de cette endémie.
En effet, en dépit de la création du Programme
National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) et de la définition de la
politique, il semble bien y avoir une fracture entre les principes tels que
édictés par la politique de lutte contre le paludisme et les
habitudes des praticiens. Il n'était pas rare jusqu'il y a quelques
temps de voir des partenaires dans certaines parties du pays, continuer
à approvisionner les centres de santé en chloroquine au moment
où cette molécule était déjà
remplacée par la Sulfadoxine-pyriméthamine comme traitement de
première intention. Quatre vingt dix sept pourcents (97%) de la
population congolaise sont exposés au paludisme endémique, les
trois autres pourcentages le sont au paludisme épidémique dans
les
85
Pauvreté des ménages et accès
aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse
Factorielle des Correspondances.
40
50
30
20
10
0
Urbain Rural National
49
39
36
Enfant de moins de 5 ans ayant eu de la fièvre et
reçu n'importe quel traitement antipaludique, RDC,2010
Source : MICS-RDC 2010
hautes montages de l'Est du pays. La prévalence de la
fièvre chez les enfants de moins de 5 ans est de 42%. Ceci correspond
à 6 à 10 épisodes par enfant et par an.
Le nombre total annuel d'épisodes de paludisme dans le
pays selon les estimations varie entre 60 et 100 000 000. Depuis le
début de l'année 2005, la combinaison Amodiaquine-Artesunate a
été introduite comme médicament de première ligne
dans le traitement contre le paludisme en RDC. Cependant, la quinine continue
à être prescrite pour soigner les épisodes de
fièvre/paludisme simples dans plusieurs formations médicales du
pays. Le paludisme est la principale cause de mortalité chez les enfants
de moins de cinq ans. On estime entre 150 000 et 250.000, le nombre d'enfants
de moins de 5 ans qui meurent chaque année de paludisme. En 2001, la
couverture en moustiquaires imprégnées d'insecticide était
de moins de 1%.
Par ailleurs, le principal symptôme du paludisme est la
fièvre. En RDC, 27 pour cent des enfants de moins de cinq ans ont eu de
la fièvre au cours des deux semaines précédent
l'enquête. Parmi ces enfants, 39% ont reçu des
antipaludéens. En zones rurales, le traitement antipaludique des enfants
ayant eu de la fièvre était de 36% contre 49% en zones
urbaines.
Figure 4. Enfants de moins de 5 ans ayant de la
fièvre et reçu un antipaludéen (2010)
86
Pauvreté des ménages et accès
aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse
Factorielle des Correspondances.
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