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La gestion des décharges à  Kinshasa et l'aménagement durable de l'espace urbain

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par Holy HOLENU MANGENDA
Université libre de Kinshasa - Diplôme d'études approfondies 2012
  

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I.3. LA GESTION DES DECHARGES URBAINES

I.3.1. Historique de la gestion des décharges dans le monde

La gestion des décharges urbaines a longtemps été une action naturelle des populations par le fait que la ville peut être considérée comme un écosystème qui pour vivre, croître et se régénérer extrait du milieu naturel des ressources et les rejette dans le même milieu : ses besoins sont énormes compte tenu de sa croissance exponentielle. Dans une perspective de développement durable, la ville devra prélever le moins possible et réduire ses rejets de toute sorte, gazeux, liquides et solides. Les résidus d'artisanats étaient récupérés (métaux refondus, vieux chiffons et puis papiers, etc.), le reste n'était qu'organique (c'est-à-dire composé de matière naturelle et rapidement biodégradable) et venait en campagne compléter les engrais ou la nourriture des animaux, tandis qu'en ville les caniveaux ou autre terrain vague servait de dépotoirs des détritus peu polluants.

En parallèle, le système des décharges urbaines est apparu et s'est développé. Il consistait à stocker dans un lieu, généralement éloigné des habitations, des déchets plus conséquents et non biodégradables à court terme (vieux mobilier, métaux, gravats...).

Dans l'antiquité, des décharges urbaines, ou dépotoirs, existaient déjà (et permettent aujourd'hui aux archéologues de retrouver poteries, bijoux, etc.) Mais le système des décharges urbaines est devenu au fil des siècles le moyen de se débarrasser de plus e n plus de déchets, sans préoccupation pour l'environnement (odeurs, émissions de gaz méthane, risque d'incendie, pollution des terres). SIAKEU J.,(2002)

A partir des années 1960, L'incinération s'est développée en raison d'une offre nouvelle de matériel d'incinération capable de traiter des quantités importantes de déchets, et de la difficulté croissante de trouver des sites de décharge urbaine. L'incinération consiste tout simplement à brûler les déchets collectés. Malheureusement ce traitement a de nombreuses conséquences environnementales qui n'ont pas longtemps été prises en compte.

Entre temps est apparue l'idée que les décharges pouvaient être une ressource à exploiter et non comme des rebuts dont il faut se débarrasser. Par exemple, en extrayant les matières premières des déchets puis en les recyclant, ou en les brûlant pour produire de l'électricité.

Longtemps, les hommes ont eu le sens de la rareté, de la limite de leurs ressources par rapport à l'ampleur de leurs besoins. Tout ce qui était disponible devait être utilisé, rien - ou presque - n'était jeté. Du fait des techniques limitées, les prélèvements sur la nature restaient modestes et le recyclage de toute forme de déchets était une nécessité. Il en était ainsi des

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sociétés traditionnelles et le voyageur retrouve cette attitude lorsqu'il traverse les villages les plus reculés de pays en développement : chaque chose a sa valeur, son utilisation, et l'homme y maîtrise encore le cycle de la matière.

La Révolution Industrielle qui commence à la fin du XVIIIe siècle a fait rentrer l'humanité dans une autre logique : celle de l'exploitation, du comportement prédateur, de l'utilisation sans limites apparentes de ressources renouvelables ou non. L'évolution des techniques a permis d'aller toujours plus loin, plus vite, plus profond. Il suffisait de découvrir et d'exploiter. Peu à peu, de ressources à mettre en valeur, les décharges, dont le volume augmentait de pair avec l'urbanisation, sont devenus des nuisances qu'il fallait collecter de manière discrète (l'invention à Paris du préfet Poubelle en 1884), cacher ou enterrer, détruire en tout cas. Les "petits" métiers du recyclage (les biffins et autres chiffonniers qui avec leurs crochets fouillaient les poubelles, comme tous ceux qui dans le tiers monde aujourd'hui écument les décharges non controlées) ont disparu dans la deuxième moitié du XXe siècle de la plupart des pays développés.

Mais au même moment, le monde commençait à prendre conscience de ses limites. C'est notamment le fameux rapport Halte à la Croissance que publie en 1972 le Club de Rome. C'est aussi le moment du premier choc pétrolier et du grand choc de 1974 sur les marchés des matières premières. A l'époque, les principales préoccupations sont celles de la pollution et de la disponibilité des ressources naturelles. Le Club de Rome a beau insister sur la nécessité de traiter et de recycler les déchets, son avertissement est vite oublié avec l'effondrement des prix mondiaux qui marque la fin du XXe siècle.

La décharge sauvage a été la première destination des déchets humains. Mais à l'époque c'était sans conséquence puisque tous ces déchets étaient soit inertes soit biodégradables. Au Moyen âge, les déchets des citadins sont jetés dans la rue ou dans les rivières. Cela pose des problèmes de salubrité. Certains déchets sont récupérés par des chiffonniers pour être recyclés. Au XIXe siècle, on se rend compte que l'hygiène est importante pour prévenir des maladies. En 1883, le Préfet de Paris, Eugène Poubelle, impose aux Parisiens de jeter leurs déchets dans un récipient, qui a pris le nom de "poubelle". Dans les années 1920, on crée des décharges à ordures.

C'est donc à partir de 1992 que la collecte sélective va réellement commencer à être développée par les collectivités (communes ou groupements de communes), responsables de la collecte et du traitement des déchets ménagers. Aujourd'hui, une grande majorité des collectivités ont mis en place des dispositifs de collecte sélective des déchets ménagers.

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe