7.2. Cadre méthodologique
Pour comprendre notre sujet de travail, vérifier les
hypothèses émises et aboutir aux objectifs ci-dessus, nous avons
adopté la méthode hypothético-déductive. Nous
partons ainsi d'une analyse générale (à l'échelle
de la ville) du problème au cas particulier (du 3e arrondissement).
Notre méthodologie s'articule en trois phases : la phase exploratoire ou
d'observation, la phase d'enquête et la phase d'analyse des
informations.
7.2.1. Phase exploratoire /observation
Elle est l'une des phases importantes de notre recherche, car
elle nous a permis de faire des lectures bibliographiques et avoir les premiers
contacts avec le terrain.
- Recherches bibliographiques Nous avons:
·
13
consulté les ouvrages dans les bibliothèques ;
· Sélectionné les textes des ouvrages
rapportant au champ théorique de notre thème ;
· Résumé ces ouvrages ;
· Et comparé les textes entre eux pour nous
situer par rapport à notre problématique.
Ces recherches ont concerné les ouvrages
généraux et les ouvrages spécifiques comme les
thèses, mémoires, les articles scientifiques et les
périodes qui traitent des thèmes semblables. Nous les avons
effectuées dans les bibliothèques telles que Centre Documentaire
Universitaire(CDU), Centre Catholique Universitaire(CCU), Centre d'Etude, de
Formation et de Développement (CEFOD), dans les bibliothèques de
l'université de Ngaoundéré et dans les services publics
tels que le CNAR (Centre National d'Appui à la Recherche), le service
SIG de la Mairie de N'djamena, les archives du ministère de
pétrole et de l'énergie, à l'INSEED (Institut National des
Statistiques, des Etudes Economiques et Démographiques). Tout ceci pour
avoir les bases de données démographiques, les cartes et les
statistiques pour illustrer notre travail.
- Préparatif de l'enquête
Dans cette phase, nous avons eu les premiers contacts avec le
terrain d'étude. Cela nous a permis:
· D'observer les modes d'approvisionnement des
ménages en énergie ;
· De faire le géo référencement des
points d'approvisionnements en énergie dans le 3e arrondissement ;
· D'identifier les personnes-cibles ;
· Se préparer à l'entretien en testant
notre questionnaire auprès de quelques ménages ;
· Rencontrer les experts, témoins et autres
personnes concernées en adoptant une attitude d'écoute et
d'ouverture afin de fixer les jours d'entretien.
14
- Observation
Lors de cette enquête de terrain, nous avons
commencé d'abord par la recherche documentaire qui nous a permis de
revoir le contexte scientifique de notre sujet. Comme déclare Fernand
Joly (1976), la première démarche de tout chercheur «
consiste à effectuer un inventaire complet des connaissances
déjà réunies sur le sujet et sur l'espace à
étudier (...) pour éviter en effet de refaire inutilement un
travail déjà accompli par d'autres. Pourtant cet inventaire se
doit être critique : certains ouvrages sont insuffisants ou
dépassés (...). Il peut même aboutir à un constat de
carence ».
Nous avons consulté les ouvrages
généraux, les mémoires, les rapports et les projets
portant sur notre problématique. Ces ouvrages abordent plusieurs aspects
de la ville de N'djamena tels que les problèmes urbains, les
activités socio-économiques, l'approvisionnement en bois de
chauffe, les caractéristiques démographiques et les études
géographiques des quartiers de la ville.
Les projets et les rapports sont ceux élaborés
par les ministères, les bureaux d'étude étrangère
et les organismes internationaux. Ces études ont porté sur:
- Les conditions de vie des ménages;
- Assainissement et approvisionnement en eau potable;
- Démographie : estimations et hypothèses de
croissance de la population.
Ces différents ouvrages ne traitent pas tous à
fond les problèmes dans la même perspective que nous. Certains ne
sont que des simples descriptions découlant d'enquête
légère ou des rapports des missions.
Au moment de la recherche bibliographique, nous avons
entrepris en même temps les observations de terrain dans les quartiers de
notre zone d'étude. Cette observation a porté sur les
différents points d'approvisionnement en énergie, leur mode
d'approvisionnement, leurs moyens de transport et leur quantité sur le
marché.
15
Pour l'électricité, nous avons fait un tour dans
quelques ménages avant la phase d'enquête, pour faire quelques
observations. Le constat qui ressort de cette observation est que la plupart
des ménages ont de sérieuses difficultés à
s'alimenter en électricité. Nombreux n'ont pas
l'électricité dans la journée, et, à la question de
savoir à quand revient l'électricité ? Les réponses
ne sont entre autre : ??ce n'est qu'à partir de 22h à 6h du
matin?? ou ??à partir de 18h?? que l'électricité revient,
ils utilisent en attendant d'autres sources d'éclairage.
Une autre observation c'est celle des combustibles ligneux.
Ceux les plus utilisés sont le bois de chauffe et le gaz butane.
L'utilisation du charbon a été interdite par le gouvernement
à cause de sa fabrication très couteuse à l'environnement.
D'après les anciens commerçants de charbons de bois actuellement
reconvertis dans la vente du bois, le charbon de bois est utilisé
à partir du bois humide tandis que les bois de chauffe ne sont que des
bois sec, abattus par la sécheresse.
7.2.2. Phase d'enquête
Dans cette deuxième phase, nous avons
procédé aux enquêtes de terrain par questionnaire
auprès des ménages afin de nous imprégner des
réalités du problème d'approvisionnement en énergie
dans la ville. Mais avant cela nous avons dressé notre plan de
sondage.
- Plan de sondage
Dans notre étude, nous avons choisi comme unité
d'enquête le ménage qui est généralement
identifiable par une concession. Cette dernière est une unité
résidentielle physique et visible. Elle est constituée d'une ou
de plusieurs habitations qui peut être clôturée ou non.
Plusieurs concessions regroupées et circonscrites par quatre voies de
circulation constituent un îlot. Et plusieurs îlots forment un
carré dont un certain nombre regroupés constitue le quartier et
le regroupement de quartiers reçoit l'appellation d'un
arrondissement.
16
La ville de N'djamena est subdivisée en dix
arrondissements, composés de 64 quartiers dont nous avons choisi le 3e
arrondissement comme zone d'étude.
- Base de sondage
D'après le décret n° 285/PR/PM/MISP/09
portant restructuration des arrondissements municipaux dans la commune de
N'djamena, l'ancien 2ème arrondissement est devenu le
3ème arrondissement composé de 6 quartiers. Mais
compte tenu des contraintes de terrain, nous avons choisi enquêté
dans 4 quartiers. Les quartiers qui ne sont pas pris en compte sont les
quartiers Gardolé et Djambalbarh, ceci pour des raisons suivantes :
- La population au quartier Gardolé n'est plus
importante en matière d'occupation d'espace, à cause du
déguerpissement qui a eu lieu dans ce quartier, et en plus c'est un
centre commercial. On y rencontre plus de boutiques que des hommes.
- Quant au quartier Djambalbarh, c'est une zone
majoritairement résidentielle, et les ménages qui s'y trouvent
sont les hauts cadres des armées qui ne subissent pas le poids de la
facturation de l'électricité, elle est prise en charge par
l'Etat.
Ceci étant nous avons jugé laisser
l'enquête dans ces quartiers. Nous avons considéré donc les
quartiers : Kabalaye, Sabangali, Ambassatna, et Ardep- djoumbal.
Selon le dernier Recensement Général de la
Population et de l'Habitat de 2009, le nombre de ménages dans le 3e
arrondissement est de 8734 et celui des concessions est de 3427 (Mairie de
N'djamena) repartit dans les quartiers comme suit :
·
|
Gardolé1
|
289
|
·
|
Ambassatna
|
793
|
·
|
Ardep Djoumal
|
955
|
·
|
Sabangali
|
657
|
·
|
Kabalaye
|
433
|
|
·
17
Djambalbarh 300
Nous nous sommes servis de ces données pour tirer notre
échantillon. C'est à base de ces données que nous avions
eu à définir la taille de notre échantillon et la
méthode d'échantillonnage. C'est-à-dire nous avons
tiré l'échantillon à partir des quartiers, ensuite des
carrés et enfin des concessions.
- Taille de l'échantillon
Pour un total de 8734 ménages (RGPH 2009) de notre zone
d'étude, nous avons choisi un échantillon de 5% soit 437
ménages, mais pour des raisons d'ordre pratique et avoir plus de
précision, un taux d'échantillonnage de 3% soit 262
ménages nous serait raisonnable. Et chaque quartier doit être
représenté dans l'échantillon proportionnellement à
ce taux d'échantillonnage global. Par exemple si le quartier X comprend
1000 ménages, il doit être représenté
également à 3%, soit 30 ménages dans un nombre total de
1000 ménages pour ce quartier.
Donc selon la méthode de répartition
proportionnelle au poids des quartiers, le calcul de l'échantillon des
ménages dans chaque quartier sera fait de manière suivante :
Soit n= l'échantillon de ménage d'un quartier
N= nombre de ménages de chaque quartier
P= proportion représentative de l'ensemble de la
population On aura: n= NxP
Mais compte tenu de manque de données sur le nombre de
ménages par quartier nous avons considéré plutôt le
nombre de concessions par quartier. Parce que d'une manière
générale une concession équivaut à au moins un
ménage. Et comme une concession peut avoir également deux ou
trois ménages, nous avons tiré 3% multiplié par 3 du
nombre de
18
concessions de chaque quartier de notre échantillon.
Par cette méthode voici comment se présente la taille de notre
échantillon par quartier :
·
|
Ambassatna :
|
71 concessions
|
·
|
Ardep Djoumal:
|
90 concessions
|
·
|
Sabangali :
|
59 concessions
|
·
|
Kabalaye :
|
39 concessions
|
|
Total:
|
259 concessions
|
- Méthode d'échantillonnage
La méthode d'échantillonnage utilisée est
la méthode de sondage à plusieurs degrés (4
degrés). Dans notre arrondissement, nous avons tiré au premier
degré les quartiers, au deuxième les carrés, au
troisième les concessions et au dernier degré les
ménages.
D'après le dernier découpage administratif de la
ville de N'djamena, le quartier Ambassatna comprend 10 carrés,
Gardolé 2, Ardep-djoumal 11, Sabangali 5, Djambalbarh 8, et Kabalaye 6.
Mais l'enquête n'a concerné que 4 quartiers, à savoir
Ambassatna, Kabalaye, Sabangali et Ardep-djoumbal. Le choix de ces quartiers
est justifié par les raisons que nous avions
énumérées dans la base de sondage. Pour nous permettre
d'avancer logiquement dans notre enquête, nous avons utilisé la
méthode de tirage systématique en choisissant un pas
d'enquête. Nous avons choisi le pas de 10. C'est à dire quand nous
enquêtons un ménage, nous comptons 10 concessions avant d'entrer
chez un autre ménage.
Ainsi nous avons interrogé quelques ménages dans
les carrés tirés au hasard. C'est-à-dire 30 ménages
dans le quartier d'Ambassatna, 56 ménages dans le quartier Ardep
Djoumal, 34 ménages à Kabalaye, 47 ménages à
Sabangali. Cependant compte tenu du temps qui nous est imparti et de
l'instabilité des chefs de ménages dans certains quartiers, nous
avons enquêté 64,5% de notre échantillon soit 167
ménages.
19
Tableau 1. Répartition des ménages
enquêtés selon le sexe.
Quartiers
|
Nombre de ménages
enquêtés
|
Pourcentage des ménages enquêtés
(%)
|
Hommes
|
Femmes
|
Ambassatna
|
30
|
17,9
|
13
|
17
|
Ardep-djoumal
|
56
|
33,5
|
9
|
47
|
Kabalaye
|
34
|
20,4
|
12
|
22
|
Sabangali
|
47
|
28,1
|
15
|
32
|
Total
|
167
|
100
|
49
|
118
|
Source : Enquête de terrain/juillet 2010
Tableau 2. Echantillon d'enquête pour
comprendre les relations entre la STEE et sa clientèle
Unités d'enquête
|
Effectifs
|
Pourcentages (%)
|
Ménages
|
167
|
60,9
|
Minis hôtels
|
9
|
3,2
|
Services publics
|
10
|
3,6
|
Bars et restaurants
|
5
|
1,8
|
Ateliers de soudure
|
6
|
2,1
|
Secrétariats (de photocopie)
|
12
|
2,5
|
Moulins à céréale
|
3
|
1
|
Centre culturel
|
2
|
0,7
|
Total
|
274
|
100
|
Source : enquête de terrain/ juillet 2010
Nous avons soumis cette population statistique à des
questionnaires (Annexe 1), ce qui a permis d'avoir des informations relatives
à la qualité de service fourni par la STEE.
7.2.3. Traitement, analyse et interprétation des
données
Pour le traitement de données, nous avons
utilisé la méthode d'analyse thématique et quantitative.
L'analyse thématique tient compte des aspects socioéconomiques du
problème ; elle nous a permis de connaître les différents
modes d'approvisionnement en énergie et les problèmes liés
à ceux-ci. Et l'analyse quantitative nous a permis de mesurer les
variables en ressortant leur proportion et leurs corrélations. Mais au
préalable, nous avons procédé au dépouillement des
données recueillies sur le terrain, à la synthèse de nos
différentes lectures à la bibliothèque et à la
comparaison des résultats attendus et les résultats
observés.
20
|