L'approvisionnement des ménages en énergie dans la ville de N'Djamena: cas du troisième arrondissement( Télécharger le fichier original )par Vincent NGUEZOUMKA KEBMAKI Université de Ngaoundéré, Cameroun - Master de Recherche en Géographie 2010 |
1.7. La situation socio-économique de la ville de N'djamena 1.7.1. Les revenusLe revenu moyen annuel par ménage était estimé à 609534 francs CFA en 1990, soit un revenu mensuel de 50795 francs CFA. La même enquête a montré que 44% des revenus à N'djamena provenaient des salaires du secteur public (DESEED/ECOSIT I, 1995). Par rapport à la faiblesse de revenus des ménages le forum du développement portant sur le thème : « Les Tchadiens face à la pauvreté » souligne que 70% des ménages à N'djamena avaient des dépenses inférieures à 12750 FCFA par mois, soit 18 dollars par rapport au taux de change qui est de 700 francs CFA pour un dollar. Si l'on rapporte ce chiffre cité ci-dessus à 30 jours, il est bien évident que les ménages à N'djamena dépensent moins d'un dollar par jour. Enfin selon la DSEED, 54,7% des ménages à N'djamena ont des revenus inférieurs à leurs dépenses pour les besoins vitaux tels que les nutritions, le logement, l'énergie, le transport et surtout la santé. Il serait donc difficile pour les habitants de N'djamena, vu leurs faibles revenus, d'épargner. La répartition de la population occupée selon le statut dans la profession (Tableau 8) montre que les activités "indépendantes" (entreprises 36 n'employant pas de salariés donc personnes travaillant à leur compte) occupent plus de la moitié de la population 59,2%. Les salariés du secteur public ou privé constituent 34,6% du total des personnes en activité. Notons également la faiblesse des employeurs, c'est-à-dire les exploitants des entreprises qui peuvent employer les salariés. Tableau 7. N'djamena : statut dans la profession des occupés
Source : BCR-RGPH, 1993 1.7.2. Les activités économiques L'activité économique de la ville de N'djamena se caractérise par une relative hétérogénéité comparativement à celle des autres régions du pays, dominée par le secteur de l'agriculture et de la pêche. L'activité dominante est le commerce qui occupe 37% de personnes, soit environ 2 actifs N'djamenois sur 5 (RGPH 1993). Dans cette branche, les hommes représentent que 29% de leur effectif alors que chez les femmes ce sont 68,2% qui s'y abonnent. Cette prédominance des activités commerciales trouve sa justification, d'une part dans la position de la ville (capitale abritant l'aéroport international) et par les fiscalités d'approvisionnement des marchandises en provenance du Cameroun et du Nigeria (Maiduguri), d'autre part. Le secteur primaire occuperait 9,1% des activités de la ville et concerne celles qui sont liées à l'agriculture en général et la culture maraichère en particulier. Le secteur secondaire, localisé essentiellement dans le premier arrondissement est représenté par les abattoirs de Farcha, les boissons et 37 glacières du Tchad, la compagnie Sucrière du Tchad, les entreprises des travaux telles que SATOM, SNER, SETUBA etc. Le secteur secondaire absorbe 19,7% de la population active à N'djamena. Dans le secteur tertiaire, les quelques dizaines d'entreprises d'import-export, de vente en gros et en détail, officiellement enregistrées, vendent des produits pétroliers, des produits électroménagers, les produits agricoles, etc. N'djamena comme capitale assume les fonctions politiques, administratives, et de service. Cependant, cette économie est fortement handicapée par l'enclavement du pays au coeur de la bande sahélienne. La ville de N'djamena présente de difficultés en ce qui concerne son accès à la mer, à cause de sa situation géographique qui pénalise son économie. 1.7.3. Les professions La structure des professions suit pratiquement le schéma observé dans l'analyse de la branche d'activité. En effet, 30 % des professions sont constituées de personnel de services, des vendeurs de magasin et marché. Ce personnel est environ 70% de femmes et de 30% d'hommes. Les ouvriers et employés non qualifiés constituent la seconde catégorie de personnel la plus nombreuse de la ville (17,6%). Les artisans et ouvriers de type artisanal sont également assez nombreux (14,3%). Les disparités sont par ailleurs plus aigües et certaines professions comme les forces armées, les professions intellectuelles, les cadres supérieurs restent l'apanage des hommes. Ainsi, la ndjamenoise semble être assez marginalisée et n'a pas les mêmes chances d'intégration que le ndjamenois dans les différents secteurs de l'économie. 38 Tableau 8. Répartition de la population active par profession selon le sexe de la ville de N'djamena
Source : BCR, 1997 |
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