2.3. Les difficultés majeures
immédiates
Tout projet, toute action publique produit de changement. Le
changement qui en résulte est souvent difficile à
gérer.
Pour cette décision d'interdiction d'utilisation des
sachets plastiques « Leyda » dans la ville de N'Djaména,
beaucoup de voix se sont levées à son encontre. Certains
ménages et commerçants ont été très
réticents face à cette mesure. Quelques uns ont adressé
des lettres à la Présidence de la République ou à
la Primature demandant l'annulation de cet arrêté de la
municipalité, d'autres ont écrit au Maire. Pour ceux qui n'ont
pas opté pour la demande de l'annulation de l'acte, quelques uns d'entre
eux ont exigé des substituts aux sachets plastiques « Leyda »
car ils sont très habitués à l'utilisation de ces
emballages ; et d'autres ont demandé que du temps leur soit
accordé. Voici deux extraits de leur réaction :
Encadré N°1 :
Propos d'une ménagère relatif à la décision de la
municipalité
«Une décision irréfléchie
»
C'est bien de prendre la décision d'interdire la
circulation des «leyda» pour rendre propre la ville de
N'Djaména. La propreté avant tout, mais le maire oublie que tout
le monde n'a pas le même niveau de vie. Il est vrai que les
«leyda» polluent la ville mais interdire sans préparer
l'esprit des gens n'est pas normal. Cette décision a été
prise sans réflexion car des aliments comme les spaghettis, sont
emballés dans les plastiques. Que feront-ils pour ces types de produits
? Ils ont donné l'occasion à certains militaires et agents
municipaux d'escroquer les gens à cause d'un plastique de 5 F. Je pense
qu'il faut que la mairie revoie sa décision au lieu de faire comme Zen
Bada. Mariam Adam, ménagère
Source : Agence Tchadienne de Presse
52 Mairie de N'Djaména, 2010
Evaluation d'impacts socioéconomiques de l'interdiction
de l'utilisation des sachets plastiques « Leyda » dans la ville de
N'Djaména-Par SELSOUBE SOUABE
Encadré N°2 :
Propos d'un commerçant relatif à la décision de la
municipalité
« Il faut nous accorder un peu de temps »
La mairie a pris la décision d'interdire la
circulation des «leyda» dans la ville. Mais elle ne nous a pas
accordé peu de temps pour nous permettre d'évacuer ce qu'on a
dans nos boutiques. Certains agents de la mairie viennent nous surprendre et
nous font payer des amendes qu'on ne comprend pas et qui n'arrivent même
pas dans les caisses de l'Etat. Parfois certains commerçants sont
tabassés. On se pose la question de savoir si ce n'est pas une
façon de nous escroquer. Dans des pays bien développés
plus que le Tchad, il y a des «leyda» mais la mairie s'organise pour
rendre la ville propre d'une manière douce. Il faut donc nous accorder
un peu de temps au lieu de nous harceler par des amendes et des passages
à tabac. Saleh Ahmed, commerçant
Source : Agence Tchadienne de Presse
|