Plusieurs stratégies et moyens ont été
employés par les autorités municipales pour atteindre ou toucher
toute la population urbaine.
2.2.1. Sur les ondes des radios et
télévision
Pour informer les populations de la décision et leur
faire comprendre ses fondements, la municipalité a sollicité les
services des stations des radios et télévision de la place. Les
stations de radios les plus écoutées de la capitale en occurrence
la radio de diffusion nationale, et les deux radios privées la FM
Liberté et Ngatto FM ont fait passer les spots publicitaires. A travers
ces diffusions, le message à faire passer est celui d'informer les
populations de l'application immédiate de la décision et
également de les convaincre des méfaits de la mauvaise
utilisation des sachets plastique « Leyda ».
Le même genre de spots publicitaires se passe sur
l'unique chaine de télévision nationale, la
télé-Tchad. Et ceci se passe dans les deux langues nationales le
Français et l'Arabe ainsi que dans plusieurs langues nationales.
48 Le prix par kilogramme est le prix d'un kilogramme de sac
vendu au détail.
49 Sac rayé à deux couleurs (bleu et blanc)
50 Sac rayé à deux couleurs (noir et jaune)
Mémoire de fin de formation en Analyse et Evaluation de
Projets / IVème Promotion Master II Page 42
Evaluation d'impacts socioéconomiques de l'interdiction
de l'utilisation des sachets plastiques « Leyda »
dans la ville de
N'Djaména-Par SELSOUBE SOUABE
Cette stratégie a été adoptée
pour éviter que personne ne puisse se justifier qu'il n'avait pas eu
d'accès à cette information. Si la télévision n'est
pas accessible à certain, néanmoins les postes de radio sont
à la portée de tout le monde.
Quelques 10 000 CD Rom51 de sensibilisation aux
méfaits environnementaux du plastique ont été
distribués par la mairie.
2.2.2. Dans les établissements
scolaires
Les établissements scolaires sont des milieux les
mieux indiqués pour sensibiliser la population. Raison pour laquelle les
écoles, les collèges et lycées ont été
ciblés par la mairie pour passer l'information de sa mesure prise dans
la ville. En effet, si les élèves ont déjà
l'information, il est certain que leurs parents, leur entourage ont aussi
déjà reçu la même information. Car il est
très évident que les élèves sont souvent fiers de
raconter ce qui se passe lors des cours à leurs parents et proches du
quartier. Il a donc été demandé aux différents
chefs d'établissement et professeurs de prendre cinq minutes
régulièrement pour expliquer aux élèves le danger
que représentent les sacs plastiques.
2.2.3. Dans les quartiers
Après les spots publicitaires, la distribution de CD
Rom et la sensibilisation dans les établissements scolaires la mairie a
adopté une stratégie bien rodée. Elle a fait de la
communication de proximité, en allant de porte en porte.
Dans certains quartiers, la sensibilisation a
été rapide et efficace. L'exemple le plus remarquable est celui
des quartiers où il existe des Cellules d'Appui aux Projets
d'Aménagement des Quartiers (CAPAQ). Les membres de cette organisation
ont mené des campagnes de sensibilisation auprès des
ménages en leur apportant des explications sur les raisons de cette
action publique. C'étaient donc des sensibilisations de porte à
porte.
Pour d'autres quartiers, la municipalité a
organisé des théâtres, des forums et des conférences
pour amener les populations à prendre elles aussi conscience de la
gravité de la situation des déchets plastiques.
2.2.4. Dans les marchés
Pour transmettre l'information aux commerçants dans
les différents marchés, les autorités municipales se sont
servies de l'intermédiaire des délégués de
marché. L'arrêté portant l'interdiction de l'utilisation a
été envoyé à tous les délégués
de marché afin qu'ils puissent faire véhiculer le contenu aux
autres commerçants se trouvant au marché.
2.2.5. La répression de la police
Aux actions précédentes il a été
associé la répression. Les agents de l'ordre ont
été impliqués pour appuyer la Mairie dans cette action. Un
groupe mixte de contrôle a été formé. Composé
des policiers municipaux, surtout la Section Mobile d'Intervention Rapide
(SMIR), département de la police municipale, des gendarmes et douaniers.
Ils sont chargés de faire appliquer la mesure à la lettre. Leur
action a été en grande partie menée à
l'égard des marchands. Leur stratégie est de descendre
inopinément sur les marchés et dans les épiceries
51 Mairie de N'Djaména, 2010
Mémoire de fin de formation en Analyse et Evaluation de
Projets / IVème Promotion Master II Page 43
Evaluation d'impacts socioéconomiques de l'interdiction
de l'utilisation des sachets plastiques « Leyda »
dans la ville de
N'Djaména-Par SELSOUBE SOUABE
pour le contrôle de la présence des sachets
plastiques « Leyda ». Toutes les trente minutes, ils partent faire
des rondes dans les différents quartiers de la ville. S'ils trouvent des
sachets plastiques « Leyda », ils les confisquent et leur
propriétaire est systématiquement emmené au poste de
police. A la suite de leur contrôle, quantité de sachets
plastiques « Leyda » a été saisie chez les
commerçants.
Tous les deux mois, les sacs en plastiques « Leyda
» saisis sont présentés à l'hôtel de ville puis
brûlés en dehors du périmètre urbain. Les
détenteurs de sachets plastiques à l'époque sont paisibles
d'une amende de 50 000 à 300 000 FCFA (76 à 457
euros)52 et de trois mois de prison. De lourde peine ont
été souvent réservées aux récidivistes.
Un délai de deux mois a été
accordé aux usines de fabrication des eaux minérales qui sont
installées dans la ville pour qu'elles cessent de vendre de l'eau dans
les sachets en plastique. A cet effet, un arrêté
N°138/M/SG/2010, portant interdiction de la vente d'eau minérale
dans les emballages plastiques « Leyda » dans la ville de
N'Djaména a été signé le 08 juin 2010 par le Maire
de l'époque.