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Conséquences du mauvais lotissement dans le quartier katoyi en ville de Goma

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par Fabrice Prince LUSUNGU WITANDAY
Université libre des pays des grands lacs - Licence en développement environnement 2011
  

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Tableau 2 : Population du quartier Katoyi

CELLULE

HOMMES

FEMMES

GARCONS

FILLES

TOTAL

1

Camp de tirs

5876

5410

6959

6384

24629

2

Kibwe

9724

8690

8544

6853

33811

3

De l`unité

5252

3338

5644

4984

19218

4

Nyabushongo

14565

13642

19706

16951

64864

TOTAL GENERAL

 

35417

31080

40853

35172

142522

%

 

24,8501986

21,80716

28,6643467

24,678295

100

Source : Fiche d'enregistrement du quartier Katoyi 2011

I.2. Problématique de l'étude

Dans la plupart des pays africains, l'urbanisation est mal maîtrisée. Cela se remarque par d'insolubles problèmes liés soit à l'homme, soit aux infrastructures, soit aux revenus ou encore à d'autres problèmes sociaux. Partant de la domanialité des terres, les autochtones sont laissés pour compte et subissent les effets pervers du lotissement qui est instrumentalisé34(*).

Devant l'accroissement de la population urbaine et l'insuffisance de l'espace, l'Etat qui se trouve sans moyens, s'investit dans un système de vente des terrains aux plus offrant au détriment de certains groupes de la population. Ce développement urbain réduit à des actions urbanistiques de lotissement, se heurte aux réalités locales; ce qui engendre des problèmes au niveau des individus, du milieu local, de la région et même de la nation35(*).

Pour protéger l'environnement, les populations doivent être impliquées dans sa gestion. Cette réalité a été comprise par certains pays africains qui ont élaboré un cadre juridique en vue de la participation des populations à la gestion de leurs ressources naturelles malheureusement qui reste toujours très limitée.

« Dans la conception juridique bantoue la propriété des terres n'est jamais individuelle, elle est plutôt collective36(*). Dans cette conception, la terre appartient à la communauté, à la famille; et personne ne dispose du pouvoir individuel sur elle. Le décuplement, en moins de 100 ans, de la population totale et donc de densités moyennes, implique un bouleversement total de l'occupation de l'espace, des établissements humains, des échanges, des relations entre I `homme et l'environnement, des structures sociales, etc.37(*)

De la propriété collective; non seulement l'accroissement l'a modifiée avec le concours juridique, mais aussi a fait évoluer deux mondes qui cohabitent avec des forces et atouts différents : monde rural et urbain. On est arrivé à la propriété individuelle. Bien que ces deux mondes (rural et urbain) évoluent en interdépendance, le rapport de force entre eux est différent car le monde urbain bénéficie de certains avantages que le monde rural mais aussi, comme le souligne J. P. DIEHL, « hectare après hectare, la ville grignote le territoire qui l'entoure », la ville ne cesse de s'étendre au détriment de la campagne.38(*)

En République Démocratique du Congo (RDC), cette problématique de lotissement reste préoccupante dans le sens que son risque sur les conditions de vie des populations peut dégénérer un problème environnemental et de santé, qui semblent être ignorés par les autorités politico administratives, et par la population elle-même39(*).

En somme, le problème central auquel est confrontée l'urbanisation est « la distorsion entre une croissance très faible des activités et des emplois. La ville croît plus vite que ne croît la majorité des infrastructures de base »40(*).

Dans ce cadre, les villes de la République Démocratique du Congo connaissent une prolifération des habitations qui ne cessent de combler tous les interstices des quartiers populaires (constructions anarchiques) et ne cesse de s'étendre sur des quartiers environnants pendant que les équipements de base restent à l'état initial41(*).

La population urbaine croit beaucoup plus vite que la population rurale. Par-delà de l'évolution dite « naturelle », l'exode rural et les migrations diverses, la population urbaine augmente de 4,3% par an dans le tiers monde42(*). Cette augmentation a été de 4,1% pour l'année 1999 et actuellement de 6,7%43(*).

La province du Nord Kivu, en général, et en ville de Goma en particulier, cherche à valoriser ses étendues en réduisant l'espace environnemental au détriment des espaces habitables44(*).

Ce phénomène du mauvais lotissement se voit partout et entraîne une forte concentration des gens dans des quartiers dits « populaires » particulièrement dans les quartiers Katoyi, Birere et Mabanga, où prolifèrent des constructions anarchiques qui rendent difficile la circulation des gens, l'évacuation des eaux de pluie et des eaux usées ainsi que des déchets domestiques,...

Cette situation s'observe avec une particularité dans le quartier Katoyi où les familles sont exposées à des problèmes sanitaires de tout genre causés par la promiscuité de l'habitat due au mauvais lotissement.

Cependant, comme le souligne Paul AUGE, « l'effectif humain se marque visuellement à la surface de la terre beaucoup moins par le fourmillement des hommes que par les faits d'habitat (...) »45(*). Ceci est vrai car tout homme cherche à utiliser une portion de terre à sa disposition dans le profond souci d'avoir un « chez soi ».

Au quartier Katoyi, un ménage compte en moyenne cinq personnes ou plus ; soit 72% des ménages. Par rapport aux capacités de la parcelle, dans l'ensemble de la ville, les ménages disposent en moyenne de trois pièces à usage d'habitation dans leurs logements. Quant au quartier Katoyi, plus de 50% des parcelles ont une superficie moyenne de 10m sur 15m qui ne répondent pas aux normes de l'urbanisation46(*).

Le nombre moyen de chambre à coucher est de deux ; mais 18% de ménages n'ont qu'une chambre à coucher. La promiscuité dans les parcelles est aussi importante en milieu rural qu'en milieu urbain : 2 ménages sur 5 habitent dans des logements à une chambre et 6 personnes sur 10 dorment à 4 ou plus par chambre à coucher47(*).

En milieu urbain, la proportion des logements à une chambre s'est accrue entre 2001(43%) et 2009(74%), tandis que celle des logements à 4 chambres ou plus a baissée, passant de 15 à 7% pendant cette même période48(*).

Ce phénomène touche plus de 60% de la population du quartier Katoyi, soit la majorité de la population dans tout le quartier en général et celle de la cellule Nyabushongo, dans le quartier Katoyi en particulier. Elle est due à la fois à la pauvreté des individus et la faiblesse institutionnelle du pays en matière de politique de l'urbanisme et habitat49(*).

En effet la politique de l'Etat dans le domaine de l'habitat se caractérise par d'énormes carences institutionnelles et réglementaires ; ce qui justifie la fréquence de morcellement des parcelles et des constructions anarchiques dans les avenues du quartier Katoyi, favorisée par les autorités de l'urbanisme et de l'habitat ainsi que des titres fonciers, qui se mettent à distribuer et à morceler les parcelles sans respecter les normes d'urbanisation qui s'expriment à partir de 15m sur 20m pour avoir un titre foncier, qui occasionne des constructions souvent anarchiques et en matériaux non durable, et dans des zones parfois à mauvais lotissement ou non loties dépourvue des infrastructures sanitaires de base50(*).

En outre, cette population du quartier Katoyi vit dans une situation d'insécurité liée aux conditions de lotissement dont cette recherche nous aidera à bien les dégager.

I.3. Questions de recherche

1.3.1 Question générale

Quelles sont les conséquences du mauvais lotissement dans le quartier Katoyi en ville de Goma?

1.3.2 Questions spécifiques

- Quelles sont les conséquences du mauvais lotissement sur l'environnement dans le Quartier Kayoyi ?

- Quelles sont les conséquences du mauvais lotissement sur les comportements de la population du quartier Katoyi ?

C'est autour de ces réflexions que se focalise notre recherche et pour lesquelles nous allons émettre quelques hypothèses.

* 34CICIBA Fernand, Facteurs culturels et projets de développement rural en Afrique central. Éd Le Harmattan, Paris, 1989.

* 35CICIBA Fernand, Facteurs culturels et projets de développement rural en Afrique central. Éd Le Harmattan, Paris, 1989,182p.

* 36CICIBA fernand, 1989. Idem 3

* 37(N. HARRIS, La terre et les hommes, 1992).

* 38J. P. DIEHL, hectare après hectare, la ville grignote le territoire qui l'entoure. 1984.

* 39 MAXIMY, R. Kinshasa. Ville en suspens : dynamique de la Croissance et problèmes d'urbanisation. Approche socio- politique, ed. ORSTON, Paris, 1984, 476p

* 40G. MASSIAH et al 1987. La croissance démographique et le développement dans le monde. Paris 1987.

* 41MAXIMY, R. Kinshasa. Ville en suspens : dynamique de la Croissance et problèmes d'urbanisation. Approche socio- politique, ed. ORSTON, Paris, 1984.

* 42Idem

* 43UNICEF, Rapport sur l'état de logement et la survie des enfants en RDC, 2006 

* 44UNICEF, Rapport sur la santé et l'environnement, 2006

* 45 Paul AUGE, l'habitat et la population au Brésil, 1936.

* 46 Données recueillies au bureau de l'urbanisme et habitant ville de Goma troisième trimestre 2011

* 47 Rapport des activités de descente sur terrain 2010-2011 quartier Katoyi, commune de Karisimbi

* 48 Données recueillies au bureau du quartier Katoyi, Rapport de l'urbanisme et habitat 2009

* 49 Données recueillies au bureau du quartier Katoyi, Rapport de l'urbanisme et habitat 2009

* 50 Rapport des activités de descente sur terrain 2010-2011 quartier Katoyi, commune de Karisimbi

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