Les enjeux de l'implantation des médias en zone de crise. Cas de la fondation hirondelle( Télécharger le fichier original )par Lydie Muanji Kashala Université de Kinshasa - Licence 2012 |
1.3. La radioLa radio est le média le plus populaire et le plus courant. C'est le moyen de communication immédiat par excellence. Son avantage par rapport à d'autres médias est l'immédiateté. On lui confère à la culture de l'oralité. (20(*)) La communication radiophonique se fait de personne en personne. C'est ce qui met en confiance les auditeurs. C'est un média de son, de l'oralité. C'est le média le plus accessible à tous. Il est radicalement nouveau. Les messages sont reçus à l'instant même où ils sont transmis. Les messages atteignent instantanément tous les membres d'une population dispersée. (21(*)) On confère à la radio une certaine intelligence de fait qu'elle permet aux auditeurs de s'imaginer leur propre environnement, de se faire une idée à partir de ce qu'ils entendent. Bref, la radio n'a fait qu'amplifier la voix et ainsi amener l'information à couvrir de longues distances et à balayer de grands espaces géographiques. 1.4. Notion de criseSelon le Petit Robert, une crise est une phase grave dans l'évolution des choses, des événements ou d'idées. Elle est une perturbation, une phase critique de rupture d'équilibre. La notion de crise renvoie au danger, à une ambulance riche en sens. Une crise démontre la vulnérabilité d'un état, d'une société ou d'une entreprise. « Le mot crise sert à nommer l'innommable, il renvoie à une double béance : dans notre savoir et dans la réalité sociale où apparait la crise », selon Edgar Morin. La crise est une transformation plus ou moins violente, c'est une situation tendue. La crise laisse place à un état nouveau. N'importe quel événement aussi grave soit-il ne signifie pas crise. Pour exister, une crise doit avoir pour enjeu minimum la rupture et au pire l'anéantissement. (22(*)) La crise est l'accumulation des fragilités. En période de crise, alors que la demande d'information se fait pressente, le silence rend suspect. Dissimuler l'information aboutit souvent aux résultats pires que prévus et ceci émoustille la curiosité de la population. Chacun veut alors se construire sa propre opinion, on tombe donc dans ce qu'on appelle les rumeurs. (23(*)) Les médias jouent un rôle important dans la gestion d'une crise. S'ils en parlent trop, ils en font un spectacle. Ceux qui n'ont pas la possibilité d'accéder aux informations ayant trait à cette crise, recourent aux médias pour suivre l'évolution d'une crise. La problématique de la communication de crise n'obéit à aucun paradigme. Ainsi, la même méthode utilisée en un endroit avec succès pour gérer une crise s'avère catastrophique en un autre lieu. (24(*)) Voici quelques synonymes et mots frontières à la notion de crise : alarme, angoisse, attaque, atteinte, catastrophe, chute, danger, difficulté, malaise, marasme, paroxysme, perturbation, quinte, rupture, récession, soubresaut, tension, trouble, transe, ébranlement. * 20 BALLE, F., Médias et Sociétés, 12ème éd., Paris, Mont Chrétien, 2005, p.191 * 21 BABACAR, S cité par TUDESQ, A-J, La radio en Afrique noire, Paris, A. Pédone, 1983, p5. * 22 Heiderich, D., Plan de gestion de crise, organiser, gérer et communiquer en situation de crise, France, Sagin, sept. 2010. * 23 LIBAERT, T., La communication de crise, 3e éd., Dunod, 2010. * 24 Gilles Philippe, histoire des crises et des cycles économiques des crises industrielles, Paris, Arman Colin, 2004 |
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