2.1. c . A propos de la ligne
éditoriale
La ligne éditoriale de la Radio Okapi est fondée
sur le respect des règles professionnelles et l'indépendance de
la rédaction. Elle s'appuie aussi sur la vérification des
sources, la rigueur professionnelle et l'altérité des points de
vue. L'offre éditoriale privilégie les faits au plus près,
sans subjectivité, et en établissant une distinction entre fait
et commentaire.
Le traitement de l'actualité dans différentes
tranches d'information permet de donner aux auditeurs des informations
factuelles, mais aussi des séquences pour mieux comprendre les enjeux de
l'actualité au quotidien sur le plan politique, social, culturel, etc.
Ce sont ces rendez-vous qui ont fait la notoriété de la radio
Okapi notamment les émissions interactives. Toutes ces affirmations ont
été prouvées ou évaluées au cours des
années par des études d'audiences.
La dernière date de novembre 2011, étude
menée par l'Institut français IMMAR. Cette étude a
clairement mesuré objectivement que possible l'impact de la radio Okapi
en RDC, et l'évolution de cet impact par rapport aux années
précédentes. Ces enquêtes ont prouvé que la radio
reste le média de référence en RDC, pour le public comme
pour les partenaires, l'audience globale et des taux de
pénétration de la radio Okapi entre les zones
géographiques. Et que les programmes diffusés répondent
aux attentes des auditeurs, selon des normes professionnelles qui respectent
les principes d'indépendance, d'impartialité, d'éthique et
de déontologie. L'étude a également évalué
le rôle et l'impact de Radio Okapi dans la prévention et la
résolution des conflits ; il y a aussi des questions liées
au genre : participation des femmes dans la politique et la gestion du
pays, ainsi que dans les activités économiques et les questions
de santé, et particulièrement la prévention et la lutte
contre le VIH/SIDA. Et également des études qualitatives par
focus groups auprès des populations âgées de 15 ans dans de
grandes villes de provinces et dans les zones rurales, réparties selon
les grandes régions du pays. Elle a mené des sondages
auprès des personnalités et représentants du monde
politique, de la société civile, du secteur médiatique et
du monde économique et un sondage interne auprès du personnel de
la radio Okapi.
C'est évident que dans le projet d'installation de la
Radio Okapi, des mesures ont été prises pour qu'elle dure.
Nul n'est sans ignorer que la RDC a été long
temps soumise à des agressions étrangères, à une
instabilité économique souvent résultant de ces
agressions. Beaucoup d'ONGs ont travaillé pour aider d'une
manière ou d'une autre les populations victimes de ces agressions. Mais,
rares sont celles qui ont pensé dénoncer, défendre ou
aider par l'installation d'un média durable qui véhiculerait des
idées constructrices d'une nouvelle société.
Les rôles d'un média en zone de crise sont
nombreux. Mais, la radio Okapi a joué un rôle précis, celui
de reconstruction nationale et de maintien de la paix. En implantant un
média en un moment aussi central que se décidait l'avenir du
pays, la FH ne pensait pas s'occuper principalement de la guerre mais de ses
effets sur la population.
C'est ainsi que l'objectif du départ était
d'abord d'aider les populations. Il est vrai que la fonction majeure
qu'à exercée la radio Okapi est une fonction sociale.
Lorsque la guerre a dévasté le pays après
le décès du feu Président M'zée KABILA, la
population était déboussolée, ne sachant à quel
sein se vouer, ni qui croire. La Radio Okapi a redonné espoir en moment
voulu à celle-ci. Elle leur a redonné confiance en leur offrant
la possibilité de s'exprimer librement, de poser des questions et Radio
Okapi a apporté des réponses à celles-ci. Elle a
été là au moment où on a eu besoin d'elle. Avec sa
valeur d'Okapi animal rare et inoffensif, le nom incarne la paix, la
tranquillité et la continuité. Avec des émissions comme
« parole aux auditeurs » et
« dialogue entre congolais », la Radio lance un
défi, interactivité en zone de crise. Chacun est libre de
s'exprimer comme il entend.
Tout ceci n'est pas arrivé par un simple claquement de
doigts. C'est le fruit d'un dur labeur. Pour arriver à ces
résultats, la Fondation Hirondelle et la Radio Okapi travaillent dans
des conditions difficiles. Le défi est immense pour un pays où
les structures de l'Etat demeurent extrêmement fragiles, où la
démocratie se construit. La plupart des médias sont livrés
au contrôle des responsables politiques ou religieux, influant fortement
sur leur contenu. La radio Okapi consciente de toutes ces situations, a su
déjouer ou contourner ce phénomène, notamment en
s'autonomisant financièrement.
L' « Okapi » est un
mammifère qui vit essentiellement au Congo. C'est l'un des symboles de
la RDC, animal pacifique et donc porteur de paix, dont l'image ou le nom n'ont
jamais été utilisés à des fins guerrières ou
de propagande politique. La radio a expressément emprunté son nom
à cet animal sympathique.
La radio, pour la RDC, a joué un rôle
thérapeutique. Ainsi, nul ne peut statuer sur le temps qu'elle
durera ; l'avenir de la radio Okapi appartient d'abord à ceux qui
l'écoutent et bien sûr à la volonté des
autorités de ce pays, et des bailleurs ainsi qu'aux capacités de
la station à générer les moyens de sa
pérennisation.
A la place des armes à feu qu'utilisent les nations
pour défendre leur territoire, la radio Okapi a la
parole comme seule arme contre la haine, de témoigner pour les
autres, les sans voix. Les risques sont nombreux. Le souvenir de Serge MAHESHE
et de Didace NAMUJIMBO symboliseront à jamais le souffle de la radio en
faveur de la paix.
|