1.2 Revue de la littérature
Dans les années 90 le Bénin a fait
l'expérience des plans d'aménagement participatif. Pour
réduire de façon considérable la dégradation
avancée de nos ressources forestières. Divers travaux ont
portés sur la gestion participative à travers les plans
d'aménagement.
Djogbenou et al. (2008) montre que la plupart des
indicateurs de participation par les populations riveraines des forêts
sont relatifs à la phase de mise en oeuvre du plan d'aménagement
ou tout au plus à la phase d'élaboration. Il s'agit de la
participation aux séminaires, aux assemblées
générales, la sélection des espèces à
planter, le suivi et l'entretien des plantations, le suivi des feux
précoces. Ils pensent que les indicateurs de participation se
résument seulement au degré d'information et de sensibilisation
des populations.
Bouthillier (2003) en analysant la participation du public
à l'aménagement forestier au Québec, est parvenu à
la conclusion que l'idée d'échange d'informations est liée
à ce concept et les gestionnaires forestiers se comportent comme si la
participation se limitait à un mécanisme destiné à
encadrer les populations pour mieux les rendre civiques.
Ibo et Léonard (2000) relèvent que dans le cas
des plans d'aménagement forestier étudiés au Bénin,
il serait aussi exagéré de parler de participation ; il s'agit
plutôt d'une information ou d'une sensibilisation des populations
riveraines. On parlera dans ce cas d'une gestion de proximité qui permet
aux agents chargés de l'élaboration du PAPF d'être en
contact avec les populations riveraines.
En vérité, la pratique de l'approche
participative permet aux populations de mieux évaluer leurs
problèmes et d'élaborer leurs propres solutions (Bidou, 2002).
Cela implique alors que dans l'aménagement forestier, la participation
des populations riveraines devrait commencer depuis la conception,
l'élaboration, la mise en oeuvre et le suivi-évaluation du plan
d'aménagement. Il faut se demander finalement si les Plans
d'Aménagement Participatif des forêts classées
étudiées sont réellement participatifs. En effet,
l'approche participative adoptée par ces différents projets est
en déphasage avec l'action sur le terrain, confinant les populations
riveraines dans un rôle d'adhésion aux décisions (Arouna et
Djogbénou 2006) Poissonnet et Lescuyer (2005) en étudiant la
participation des populations à l'aménagement des forêts
communales au Cameroun sont parvenus aussi à cette conception de
l'approche participative. Ils ont conclu que l'implication des populations dans
l'aménagement des forêts communales demeure largement
superficielle.
Djogbénou et al. (2008) reconnaissent
également qu'au niveau des plans d'aménagement forestier des
forêts classées de Goungoun-Sota, il existe une réelle
volonté des cadres de faire participer les populations à
l'élaboration et à la mise en oeuvre de ces plans
d'aménagement
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bien que les mécanismes de participation soient
limités aux séances d'information et de consultation. La mise en
place des comités de cogestion des ressources naturelles des
forêts classées au niveau des villages riverains constitue une
volonté affirmée des cadres de faire participer ces populations
à l'aménagement forestier.
La participation étant un processus en
évolution, nous pourrons alors retenir que l'approche participative
adoptée au niveau de nombreux plans d'aménagement forestier est
d'abord passive et pourra devenir active si on impliquait réellement les
populations à l'élaboration desdits plans (Monnet, 2005).
La dégradation continue de nos forêt
malgré la mise en oeuvre de ces plans d'aménagement montre que
l'approche participative telle que menée dans les plans
d'aménagement ne peut pas réellement nous amener à
gérer de façon durable les ressources forestières.
Il est a noté que ces différents acteurs n'ont
pas abordé de façon détaillée le problème de
la participation dans sa globalité. La participation pourrait devenir
active et donner des résultats concluants si on y intégrait le
concept de l'approche systémique et intégrée dans la
gestion de ces forêts.
Maldague (2002) montre que ce n'est que par une approche
intégrée qui inclut la protection de la biodiversité, la
conservation de l'environnement et le développement social qu'on peut
vaincre la pauvreté. Cela se justifie par le fait que la principale
cause de la destruction et de la dégradation des forêts tropicales
demeure la pauvreté des populations qui vivent dans les régions
forestières et péri-forestières. On ne peut
résoudre les problèmes de manière isolée, car la
pauvreté touche tous les aspects de la vie socio-économique et
culturelle des populations riveraines. C'est donc dans un cadre plus large,
celui de l'aménagement et du développement intégré,
qu'il faut chercher les solutions spécifiques aux problèmes
forestiers. Rosnay (1975) quant à lui pense que l'approche
systémique ayant pour base la notion de système permet d'englober
la totalité des éléments du système avec leurs
interactions et leurs interdépendances. Il suggère de ne pas
considérer l'approche comme une science, une théorie ou
même une discipline. Ainsi, pour lui, il s'agit d'« une
méthodologie nouvelle, permettant de rassembler et d'organiser les
connaissances en vue d'une plus grande efficacité de l'action».
Il ressort des différents travaux consultés que
l'élaboration et la mise en oeuvre d'un plan sans intégré
une approche systémique ou toutes les composantes doivent être
prises en compte sera voué à l'échec. Ainsi l'analyse
systémique de la mise en oeuvre du plan d'aménagement de TTK a
permis de mieux comprendre le plan et de faire des propositions pour
réorienter la gestion des forêts classées au Bénin
pour le bien des populations.
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