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La relance du ferroviaire béninois

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par Jonas Adiko
Université Libre de Bruxelles - Master Complémentaire en Gestion des Transports 2009
  

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INTRODUCTION

"Transporter des morceaux de matières d'un point à un autre de la surface du globe, voilà toute l'activité de l'Homme", s'exprima Aldous Huxley pour signifier l'importance cruciale du transport, son rôle et son omniprésence dans les activités humaines.

Effectivement l'évolution du transport est calquée sur celle des besoins de l'espèce humaine. Si les hommes de Cro-Magnon avaient des besoins de déplacement limités c'est parce que la satisfaction de leurs besoins fondamentaux est possible dans un cercle restreint où les cueillettes et les chasses étaient faciles. Mais après la sédentarisation, la satisfaction des besoins sociaux sur place est devenue difficile voire impossible. Il faut alors se déplacer loin de l'habitat pour chercher du travail et de la nourriture.

Aujourd'hui, avec la course à la croissance économique, la recherche effrénée de biens et le souci de gestion durable des ressources, le problème du transport se pose en termes de mobilité c'est-à-dire se déplacer avec les moyens les plus adaptés avec des coûts sociaux contrôlés et de façon efficiente et efficace en prenant en compte le souci de la protection de l'environnement et de la rationalisation des ressources naturelles, non seulement pour les hommes actuels mais aussi pour les générations à venir.

Dans ce souci, une cohabitation de tous les modes de transports s'avère indispensable, voire obligatoire. De la route au fer en passant par le fluvial, le maritime et l'aérien, chaque mode a ses avantages et ses inconvénients. En matière de transport terrestre, le routier et le ferroviaire doivent être des modes complémentaires. La route a ses avantages indéniables certes, mais le mouvement actuel qui consiste à reléguer le rail au second plan en se basant sur ses faiblesses (l'importance des investissements et l'incertitude de rentabilité économique immédiate) ne serait-il pas préjudiciable à l'objectif de transport durable que prône l'humanité ?

Face aux concurrences désastreuses que se livrent les modes de transports sur certains itinéraires privilégiés, face aux gâchis économiques et spatiaux qui en résultent, face à l'accumulation des nuisances, quel rôle peut demain jouer le rail ? (J-F. Troin, 1995).

En Afrique au sub-saharienne, les inquiétudes pour le secteur ferroviaire sont plus angoissantes et constituent aujourd'hui les préoccupations des divers acteurs. Le diagnostic général des chemins de fer africains ne prête pas à l'optimisme. (R. Pourtier, 2007).

Ce mouvement d'abandon progressif du transport ferroviaire au profit de la route amorcé dans les pays africains depuis les indépendances va croissant avec des conséquences les plus néfastes à savoir le déclin des entreprises ferroviaires, les dégradations du réseau ferroviaire et la tendance baissière continue du trafic ferroviaire comme l'atteste l'exemple du Togo, pays voisin du Bénin (J. Charlier et P. Segbor, 1997).

A l'exception de la République d'Afrique du Sud, la situation sombre du transport ferroviaire dans les pays africains et la montée d'un transport routier artisanal inquiètent et ne peuvent laisser indifférent aucun chercheur averti (C. Béranger, 2006) et (R. Pourtier, 2007). Dans cette partie du monde caractérisée par un "réseau ferré de densité très faible (2,7 km/1000 km²), hétérogène (plusieurs écartements en présence), non interconnecté" (UAC, 2006) et d'absence de politiques réelles de coordination des divers modes, la réflexion devrait être celle qui jettera des pistes pouvant permettre une meilleure intégration des divers modes, une complémentarité, un partage du trafic. Sinon, la passivité actuelle des pays africains fasse à l'état critique du transport ferroviaire souvent vu comme un reflet du passé colonial (P. Hugon, 2006) et la foi attachée dans le transport routier comme le seul mode pouvant accompagner les pays africains dans leur soif actuelle de développement socio-économique serait un leurre. Il faut alors réveiller le rail en Afrique.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus