INTRODUCTION
"Transporter des morceaux de matières d'un point
à un autre de la surface du globe, voilà toute l'activité
de l'Homme", s'exprima Aldous Huxley pour signifier l'importance cruciale du
transport, son rôle et son omniprésence dans les activités
humaines.
Effectivement l'évolution du transport est
calquée sur celle des besoins de l'espèce humaine. Si les hommes
de Cro-Magnon avaient des besoins de déplacement limités c'est
parce que la satisfaction de leurs besoins fondamentaux est possible dans un
cercle restreint où les cueillettes et les chasses étaient
faciles. Mais après la sédentarisation, la satisfaction des
besoins sociaux sur place est devenue difficile voire impossible. Il faut alors
se déplacer loin de l'habitat pour chercher du travail et de la
nourriture.
Aujourd'hui, avec la course à la croissance
économique, la recherche effrénée de biens et le souci de
gestion durable des ressources, le problème du transport se pose en
termes de mobilité c'est-à-dire se déplacer avec les
moyens les plus adaptés avec des coûts sociaux
contrôlés et de façon efficiente et efficace en prenant en
compte le souci de la protection de l'environnement et de la rationalisation
des ressources naturelles, non seulement pour les hommes actuels mais aussi
pour les générations à venir.
Dans ce souci, une cohabitation de tous les modes de
transports s'avère indispensable, voire obligatoire. De la route au fer
en passant par le fluvial, le maritime et l'aérien, chaque mode a ses
avantages et ses inconvénients. En matière de transport
terrestre, le routier et le ferroviaire doivent être des modes
complémentaires. La route a ses avantages indéniables certes,
mais le mouvement actuel qui consiste à reléguer le rail au
second plan en se basant sur ses faiblesses (l'importance des investissements
et l'incertitude de rentabilité économique immédiate) ne
serait-il pas préjudiciable à l'objectif de transport durable que
prône l'humanité ?
Face aux concurrences désastreuses que se livrent les
modes de transports sur certains itinéraires privilégiés,
face aux gâchis économiques et spatiaux qui en résultent,
face à l'accumulation des nuisances, quel rôle peut demain jouer
le rail ? (J-F. Troin, 1995).
En Afrique au sub-saharienne, les inquiétudes pour le
secteur ferroviaire sont plus angoissantes et constituent aujourd'hui les
préoccupations des divers acteurs. Le diagnostic général
des chemins de fer africains ne prête pas à l'optimisme. (R.
Pourtier, 2007).
Ce mouvement d'abandon progressif du transport ferroviaire au
profit de la route amorcé dans les pays africains depuis les
indépendances va croissant avec des conséquences les plus
néfastes à savoir le déclin des entreprises ferroviaires,
les dégradations du réseau ferroviaire et la tendance
baissière continue du trafic ferroviaire comme l'atteste l'exemple du
Togo, pays voisin du Bénin (J. Charlier et P. Segbor, 1997).
A l'exception de la République d'Afrique du Sud, la
situation sombre du transport ferroviaire dans les pays africains et la
montée d'un transport routier artisanal inquiètent et ne peuvent
laisser indifférent aucun chercheur averti (C. Béranger, 2006) et
(R. Pourtier, 2007). Dans cette partie du monde caractérisée par
un "réseau ferré de densité très faible (2,7
km/1000 km²), hétérogène (plusieurs
écartements en présence), non interconnecté" (UAC, 2006)
et d'absence de politiques réelles de coordination des divers modes, la
réflexion devrait être celle qui jettera des pistes pouvant
permettre une meilleure intégration des divers modes, une
complémentarité, un partage du trafic. Sinon, la passivité
actuelle des pays africains fasse à l'état critique du transport
ferroviaire souvent vu comme un reflet du passé colonial (P. Hugon,
2006) et la foi attachée dans le transport routier comme le seul mode
pouvant accompagner les pays africains dans leur soif actuelle de
développement socio-économique serait un leurre. Il faut alors
réveiller le rail en Afrique.
1- PROBLEMATIQUE
Le Bénin est un pays de l'Afrique occidentale
limité à l'Est par le Nigeria, à l'Ouest par le Togo, au
Nord par le Niger et le Burkina Faso, au Sud par l'Océan Atlantique.
Cette situation géographique offre d'énormes potentialités
commerciales à ce pays qui constitue un grand pôle de transit.
En effet, la situation géographique du Bénin
par rapport à la mer lui a permis de se doter d'un port en eau profonde
qui dessert certains pays enclavés principalement le Niger mais aussi le
Burkina Faso et accessoirement le Mali et le Tchad. Le Bénin est de ce
fait un pays côtier qui constitue la porte d'accès direct à
la mer des pays de l'hinterland. Il dispose d'un réseau routier
classé qui couvre un linéaire d'environ 6000 kilomètres
dont 1800 km de routes revêtues et d'un réseau ferroviaire global
de 572 kilomètres à son apogée.
Le réseau routier supporte un volume important de
trafic de marchandises à cause de l'état vétuste du
réseau ferroviaire qui, historiquement, assurait le transport d'une
bonne partie du trafic de marchandises débarquées au port de
Cotonou.
En effet, le transport ferroviaire béninois est
assuré par une entreprise bi-étatique : l'OCBN
(Organisation Commune Bénin-Niger des Chemins de Fer et des Transports),
qui dispose aujourd'hui en exploitation d'une seule ligne à
écartement métrique d'une longueur de 438 km entre Cotonou et
Parakou. Les lignes ferroviaires Cotonou-Pobé et
Pahou-Sègbohoué sont actuellement mises hors exploitation.
Face à cette paralysie du transport ferroviaire et
à l'évolution sans cesse croissant du trafic routier de
marchandises, on assiste à un développement
incontrôlé du transport routier de marchandises qui se manifeste
par l'augmentation du parc de camions gros porteurs, la congestion des
artères routières de la ville portuaire, avec tous ses
corollaires, à savoir les accidents de circulation, les pollutions de
l'air, ...
Du côté des pouvoirs publics, on constate aussi
un effort qui s'explique par l'importance des investissements dans le secteur
pour la construction et l'entretien des infrastructures routières.
Malgré ces efforts déployés tant par les
acteurs privés que publics, le transport de marchandises connaît
encore de nombreuses difficultés liées à :
· la congestion des voiries ;
· l'engorgement du port par les camions ;
· le retard dans les activités portuaires
d'enlèvement de marchandises.
Il a été alors constaté que le
système de transport terrestre qui prolonge le transport maritime est
amputé d'un bras solide qu'il faut coûte que coûte remettre
en place. En clair, il faut ressusciter le transport ferroviaire pour que les
objectifs de développement visés par les pouvoirs publics soient
atteints.
C'est dans le souci d'apporter notre modeste contribution
à la recherche des solutions à ces problèmes que nous
avons voulu à travers ce travail de fin de notre formation de Master
Complémentaire en Gestion des Transports, aborder le thème :
« la relance du chemin de fer au
Bénin».
L'objectif global visé en abordant ce sujet est
d'analyser l'état actuel du transport ferroviaire et de relever les
avantages qui font la force de ce mode de transport sans lequel les politiques
de développement socio-économique ne pourraient
réussir.
De façon spécifique il s'agira :
· de présenter brièvement le système
des transports du Bénin;
· de faire une analyse diagnostic du ferroviaire
béninois;
· d'examiner les mesures de relance et proposer quelques
pistes pouvant permettre de donner un nouveau souffle au rail
béninois.
L'originalité de ce travail de fin d'étude
serait ainsi d'une part, d'aborder de façon objectives les causes des
échecs des diverses tentatives de relance du transport ferroviaire
après avoir mis un accent particulier sur l'importance du rail dans le
développement économique et social d'un pays côtier comme
le Bénin et d'autre part de proposer des pistes susceptibles de conduire
les acteurs (publics et privés) à parvenir à la vision du
gouvernement exprimée dans les Orientations Stratégiques de
Développement (OSD) à savoir : "Faire évoluer le
Bénin, aujourd'hui pays de transit, vers une plate-forme de services
logistiques et d'exportation en le dotant entre autres d'un système
intégré d'infrastructures et de services de transport
performants".
2- METHODOLOGIE
Pour réaliser ce travail, nous avons utilisé
une méthodologie qui comporte trois étapes essentielles à
savoir :
· la recherche documentaire ;
· les entretiens et échanges ;
· la synthèse des données, l'analyse
personnelle et la rédaction du rapport.
D'abord, la recherche documentaire a commencé par la
consultation du
centre de documentation du CIEM et la consultation des
documents qui ont été mis à notre disposition par notre
promoteur et certaines données statistiques en document fichier qui nous
ont été transmis par certains services techniques
béninois, notamment le Port Autonome de Cotonou (PAC), l'Organisation
Commune Bénin-Niger (OCBN) et la Direction Générale des
Transports Terrestres (DGTT). C'est la phase essentielle dans toute
démarche de recherche scientifique car "c'est au bout de l'ancienne
corde qu'on tisse la nouvelle". Ainsi cette phase nous a-t-elle permis de
nous renseigner davantage sur les points de vue déjà
exposés sur le transport ferroviaire en Afrique et ailleurs dans le
monde.
Puis, les entretiens et échanges de point de vue ont
été faits avec certains chercheurs avertis qui s'invertissent
depuis des années dans la recherche de solutions aux problèmes
que rencontre le transport ferroviaire en Afrique. Parmi ceux-ci nous pouvons
citer le Professeur Jacques Charlier, notre promoteur, les Professeurs Papa
Sakho de l'Université Cheikh Anta Diop (Sénégal) et Roland
Pourtier, qui ont été invités par le CIEM pour
présenter des communications lors du programme "Chaire du Sud"
intégré à notre formation.
Par ailleurs, les visites techniques organisées au
cours de l'année nous ont permis d'observer la performance du
réseau ferroviaire de certains pays européens comme la Belgique,
l'Allemagne et la France.
Enfin, l'analyse de ces diverses informations a
été faite, les tableaux statistiques à exploiter ont
été élaborés ou sélectionnés et un
plan de présentation du document a été conçu.
Le suivi permanent et le rappel à l'ordre
régulier pour toute déviation intellectuelle de l'objectif
principal d'un Travail de Fin d'Etude (TFE) par le promoteur, depuis
l'élaboration du plan du rapport jusqu'à la conclusion, ont
conduit à la rédaction du présent document.
Comme toute recherche scientifique, notre travail a souffert
de certaines difficultés. Il s'agit notamment de notre incapacité
à retourner au Bénin (le cadre d'étude) pour
échanger de vive voix avec les responsables actuels du secteur
ferroviaire afin de mieux apprécier les récents efforts que
déploie le Gouvernement béninois pour redonner plus de souffle
à l'entreprise ferroviaire.
Toutefois, nous souhaitons vivement que ce modeste travail
puisse contribuer à l'amélioration des connaissances sur le
transport ferroviaire au Bénin et en Afrique subsaharienne.
Nous nous engageons à poursuivre les recherches dans ce
secteur, à prendre en compte les suggestions des lecteurs de ce document
pour améliorer davantage nos connaissances sur la question.
PARTIE
I : LE BENIN ET SON SYSTEME DE TRANSPORTS
1.1 Présentation
générale du Bénin : le cadre d'étude
Cette partie a pour but de donner certaines informations sur
des aspects les plus pertinents qui peuvent contribuer à la
compréhension de notre argumentation et à l'appréciation
des commentaires qui seront abordés à la suite du travail. Il
s'agit donc de la présentation géographique du Bénin,
l'analyse de son cadre macroéconomique et le diagnostic du secteur des
transports.
1.1.1. Situation
géographique
Le Bénin est un pays côtier de l'Afrique
Occidentale situé entre :
· les latitudes 6°30' et 12°30' et
· les longitudes 0°45' et 3°40'.
D'une superficie de 114. 763 km² (P. Koening, 2005), il
est limité au Nord-Est par le Niger ; au Nord-Ouest par le
Burkina-Faso, à l'Ouest par le Togo et à l'Est par le grand
Nigeria (Etat fédéral anglophone). Au Sud, le pays est ouvert sur
l'océan Atlantique.
Avec cette façade maritime de 125 km, le Bénin
est un pays de transit par prédilection. Cette position lui
confère le rôle principal de couloir d'accès à la
mer pour certains pays enclavés comme le Niger et une voie de desserte
pour le Burkina Faso, le Mali, le Tchad (J. Charlier et J. Tossa, 1996).
1.1.2. Environnement
géopolitique
Comme la plupart des pays de l'Afrique Occidentale
Française (AOF), le Bénin accède à
l'indépendance en 1960. Les mésententes sur les points de vue de
gestion du pays par les responsables politico-administratifs de cette
époque ont été à la base des mouvements
d'instabilité politique et de coups d'état réguliers
jusqu'en 1972. Au cours de la période 1972 à 1990, le pays a
été dirigé sous l'idéologie
marxiste-léniniste. Mais depuis 1990, le Bénin s'est
engagé sur la voie de la démocratisation
caractérisée par l'instauration d'un pouvoir fondé sur
l'adoption des principes d'économie libérale, le respect des
libertés fondamentales de l'homme et l'édification d'un Etat de
droit (J. J. Akouété, 2008).
Le Bénin est membre de l'Organisation des Nations Unies
(ONU). Au niveau régional, il est membre de l'Union Africaine. Au plan
sous-régional, le Bénin fait partie des pays membres de la
Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de
ceux de l'Union Economique et Monétaire de l'Afrique de l'Ouest
(UEMOA).
1.2. Evolution des
principaux indicateurs macroéconomiques
Après une profonde crise économique à la
fin des années 1980, le Bénin a abandonné le
système économique centralisé et a opté pour une
économie de marché. Le processus de transition vers une
économie libérale a entraîné de profondes
réformes. Ceci a permis la mise en place d'un nouvel environnement plus
favorable à l'investissement privé.
1.2.1. Evolution du Produit
Intérieur Brut (PIB)
Sur la période 1995-2000, le taux de croissance
économique du Bénin a été en moyenne de 5%. En
2001, ce taux est passé à 6,2% avant de connaître une
tendance à la baisse pour atteindre 3% en 2004. Ce repli
d'activité est tributaire d'une part, de la régression de la part
de la valeur ajoutée du secteur tertiaire dans la formation du PIB
à la suite des restrictions commerciales prises par le Nigeria sur les
réexportations (MDEF, 2006), et d'autre part de la crise de la
filière coton (principal produit d'exportation du Bénin).
De par cette faiblesse de l'activité économique
surtout par rapport à la croissance démographique (3,25%), le
Bénin est compté, en termes de revenu par habitant, parmi les
pays les moins avancés du monde, se situant ainsi au 165ème
rang sur 179 pays avec un revenu par habitant constant (261 000
Francs CFA) sur une période de près de 18 ans (INSAE, 2006). Le
taux d'investissement est de l'ordre de 19,4% en moyenne entre 2000 et 2005
dont 8% pour le secteur public et 11,4% pour le secteur privé (MDEF,
2006).
1.2.2. Environnement
économique et non compétitivité de l'économie
béninoise
L'appareil productif béninois est marqué par la
prépondérance du secteur primaire (36% du PIB) et du secteur
tertiaire (50% du PIB). Quant au secteur secondaire, il représente 14%
du PIB (P. Koening, 2005).
En termes de population active exerçant dans les divers
secteurs, on observe par secteur :
· Primaire : 47% ;
· Tertiaire : 40% ;
· Secondaire : 13%.
Dans le secteur primaire, l'agriculture seule compte pour 24%
du PIB. Cette agriculture a une productivité très faible à
cause de l'utilisation des moyens les plus rudimentaires, de la non
maîtrise de l'eau, des difficultés d'accès aux moyens
financiers, de l'impossibilité d'accès aux grandes zones de
productions agricoles à cause du mauvais état des infrastructures
de transports.
A cette situation, il faut ajouter la faible diversification
des produits d'exportation. Tout l'espoir est focalisé sur le seul
coton. La filière coton connaît aussi de grandes
difficultés engendrées par sa production assujettie aux
aléas climatiques. Selon les années, la filière coton
contribue en effet à raison de 10% du PIB du pays et représente
en moyenne 50% des exportations du Bénin (A.J. Akouété,
2008).
La production industrielle est dominée par l'industrie
alimentaire, l'industrie textile et la cimenterie. Les parts des
activités de BTP et de l'énergie (dont la maîtrise
constitue un facteur inhérent au développement) dans la formation
du PIB restent encore très faibles tournant autour de 1% et 4%
respectivement sur la période de 1995 à 2005 (MDEF, 2006).
Les activités du tertiaire reposent essentiellement sur
le commerce qui est miné par le développement de l'informel et de
la contrebande. La plupart des importations sont réexportées vers
le Nigeria ou vers les pays enclavés comme le Niger, le Burkina-Faso, le
Mali, ...
Au total, le Bénin n'a pas su bâtir un
environnement attractif pour les investisseurs (MDEF, 2006). L'économie
béninoise n'est pas compétitive et le Bénin se situe au
114ème rang sur 117 pays dans le Global Comptitiveness Report
2005-2006 du World Economic Forum (MDEF, 2006). En 2000, l'économie
informelle représente 45% de la production nationale, 84% des
entreprises considèrent la corruption comme un problème majeur et
une entrave au développement des affaires (MDEF, 2006).
En somme, le tableau ci-après présente une
récapitulation des indicateurs macroéconomiques sur le
Bénin.
Tableau 1: Principaux indicateurs macroéconomiques du
Bénin
|
|
|
Années
|
N°
|
Indicateurs
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
1
|
PIB (milliards de FCFA)
|
1679,8
|
1832,2
|
1952,2
|
2137
|
2330,1
|
2
|
PIB (USD)
|
379
|
391
|
428
|
539
|
584
|
3
|
Evolution du PIB (en %)
|
4,9
|
6,2
|
4,6
|
6,7
|
6,4
|
4
|
Taux d'inflation moyen (en %)
|
4,2
|
4
|
2,4
|
1,5
|
2,7
|
5
|
Solde budgétaire de base avec PPTE sur PIB nominal (en
%)
|
1,7
|
0,1
|
0,7
|
0,1
|
-0,6
|
6
|
Solde budgétaire de base hors PPTE sur PIB nominal (en
%)
|
1,7
|
1
|
1,1
|
0,6
|
0,5
|
7
|
Solde global
|
-42,9
|
-27,4
|
-2,7
|
-42,7
|
-55,6
|
8
|
Exportations (en milliards de FCFA) FOB
|
279,4
|
273,9
|
312,4
|
322,3
|
363,7
|
9
|
Importations (en milliards de FCFA) FOB
|
367,4
|
405,4
|
415,9
|
443,7
|
472,1
|
10
|
Balance commerciale (en milliards de FCFA) FOB
|
-88
|
-131,5
|
-103,5
|
-121,4
|
-108,4
|
11
|
Balance courante
|
-57,4
|
-54,9
|
-53,8
|
-65,8
|
-64,9
|
12
|
Taux de couverture (%)
|
76
|
67,6
|
75,1
|
72,6
|
77
|
13
|
Balance globale
|
68,4
|
130,1
|
-0,7
|
22,5
|
35
|
14
|
Balance courante en % du PIB
|
-3,4
|
-3
|
-2,7
|
-3,1
|
-2,8
|
15
|
Dette extérieure
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
Encours de la dette extérieure (milliards de CFA)
|
910,5
|
974,4
|
941,6
|
945,7
|
1018,2
|
|
En % du PIB
|
54,2
|
53,2
|
48,1
|
44,3
|
43,7
|
|
Service de la dette extérieure (en milliards de FCFA)
|
33,36
|
31,57
|
34,29
|
35,3
|
35,1
|
|
En % des exportations totales
|
7,8
|
7,7
|
7,9
|
7,9
|
7
|
Source: P. Koenig, 2005
|
|
|
|
|
Toutefois, depuis 2006, la nouvelle équipe
gouvernementale s'acharne pour une amélioration de la situation à
travers l'assainissement des finances publiques et des efforts
d'investissement. Ainsi, de 2006 à 2009, le budget général
de l'Etat est passé de 618 millions à 1 milliard de
FCFA.
Les investissements du secteur des transports ont connu aussi
un accroissement significatif en passant de 46 à 104 millions de FCFA au
cours de la même période (MDCTTP-PR, 2009).
1.2.3. Urbanisation et
problèmes environnementaux
Lors du dernier recensement effectué en 2002, la
population du Bénin est évaluée à 6,8 millions
d'habitants. La part de la population citadine n'a pas cessé de
croître depuis quarante ans, passant de 10% dans les années 1960
à 39% en 2002 (RGPH 1979, 1992, 2002), ceci autour de trois grands
pôles à savoir Cotonou (le pôle économique),
Porto-Novo (la capitale politique) et Parakou (le grand pôle urbain de la
partie septentrionale). Ces trois pôles qui constituent les axes centraux
de l'armature urbaine béninoise concentrent à eux seuls 39% de la
population urbaine (INSAE, 2002).
A l'instar de toutes les villes africaines, ce
développement urbain non planifié ni maîtrisé
crée des problèmes d'équipements, de l'offre des services
collectifs tels que l'éducation, la santé, le logement, de
mobilité et de dégradation de l'environnement.
En effet, l'accroissement de la population nationale et plus
particulièrement de la population urbaine a entrainé une plus
grande pression sur les ressources naturelles. Cette urbanisation mal
maîtrisée a provoqué des problèmes de gestion des
déchets solides et managers dans les principales villes et la pollution
atmosphérique engendrée par l'utilisation à outrance des
véhicules à deux roues comme moyens de déplacement. La
ville de Cotonou est classée 175ème sur 215 villes
quant à la qualité de vie pour un expatrié (MDEF, 2006).
La production nationale de déchets solides en 1998 était de
342.000 tonnes dont 60% pour les principales villes avec un taux
d'évacuation très faible : 17% pour l'ensemble du pays et
39% en milieu urbain (EDS-II, 2001).
Dans les zones rurales, le problème se pose en termes
de dégradation des sols à la suite de l'utilisation abusive
d'intrants chimiques, de l'érosion et de la destruction du couvert
végétal par l'homme. Selon la FAO, la couverture
végétale du Bénin comporte 45 forêts classées
occupant 12,5% de la superficie nationale. La déforestation
accentuée ces dernières années détruit 100.000
hectares chaque année (MDEF, 2006).
1.3. Diagnostic
général du secteur des transports
Le secteur des transports constitue un secteur indispensable
au développement économique, surtout pour les pays comme le
Bénin qui jusque là n'ont pas encore de preuves tangibles de
possession de ressources minières telles que l'or, le diamant, le
charbon, le pétrole,...
La participation des transports au PIB est parfois
évaluée à 7% (P. Koening, 2005). Mais la situation des
transports béninois sur la base du diagnostic fait par les responsables
du secteur dans le document de stratégie sectorielle des transports
(2007-2011) se présente comme suit :
1.3.1. Au niveau du transport terrestre
Les investissements consentis sur le réseau routier
depuis les années 70 ont permis de construire une infrastructure de
transit entièrement bitumée. Les deux corridors Nord-Sud, entre
Cotonou-Niamey (Niger) d'une part, et Cotonou -Ouagadougou (Burkina Faso)
d'autre part, jouent bien leur rôle d'intégration
régionale.
Géographiquement, le réseau routier se
présente ainsi comme suit :
Tableau 2 : Répartition géographique du
réseau routier béninois
Régions
|
Réseau anciennement classé
|
Voirie urbaine
|
Total Réseau classé
|
%
|
Bitumé*
|
En terre
|
Sud
|
169,59
|
327,80
|
25,40
|
522,79
|
8,53
|
Sud-Est
|
202,88
|
225,43
|
7,20
|
435,63
|
7,10
|
Sud-Ouest
|
180,64
|
296,91
|
|
477,55
|
7,79
|
Centre
|
429,96
|
913,60
|
23
|
1 366,56
|
22,29
|
Nord-Est
|
425,67
|
1255,03
|
-
|
1 680,69
|
27,41
|
Nord-Ouest
|
429,31
|
1219,01
|
-
|
1648,32
|
26,88
|
TOTAL
|
1 837,05
|
4239,01
|
55,60
|
6131,55
|
100,00
|
Source : Direction Générale des
Travaux Publics, 2008
L'axe côtier Togo-Bénin-Nigeria est
également bitumé. Les deux transversales situées au centre
et au nord offrent aussi un bon niveau de service.
Ainsi, le réseau routier classé couvre un
linéaire d'environ 6.131 km dont 1.837 km de routes bitumées,
4.239 km de routes en terre et 55 km de voirie urbaine.
Ce réseau est réparti ainsi qu'il suit :
· 7 routes classées nationales Inter-Etats
totalisant une longueur d'environ 2.178 km appelées Routes Nationales
Inter-Etats (RNIE) ;
· 10 anciennes routes classées nationales d'une
longueur d'environ 1.247 km et dénommées Routes Nationales
(RN) ;
· 29 nouvelles routes classées nationales d'une
longueur de 2.651 km.
A ce réseau, s'ajoutent 3.400 km de routes de
dessertes rurales aménagées (DGTT, 2006).
L'insuffisance de contrôle et l'absence de
pénalisation des surcharges constituent des facteurs de
dégradation précoce du réseau routier. En effet, depuis la
suspension en 1987, après une période d'environ un mois de mise
en oeuvre de l'arrêté interministériel n°
038/MET/MISPAT/DGM/DROA/DTT du 04 novembre 1986 portant réglementation
de la circulation sur les routes et protection des infrastructures
routières en République Populaire du Bénin, toutes les
actions ultérieures engagées dans le cadre du contrôle des
charges roulantes sont demeurées sans succès (MDCCTP-PR, 2007).
Le point faible du réseau routier réside surtout
dans la qualité de son entretien (programmation, financement et
exécution des travaux). Il importe aussi de signaler que les coupures de
circulation enregistrées sur certains axes et qui sont
consécutives à la dégradation des ouvrages de
franchissement souvent vétustes constituent un facteur de
contre-performance.
Le transport routier, assurant près de 93% de la
demande de transport de marchandises (P. Koening, 2005), est aujourd'hui le
principal mode de déplacement des biens et des personnes. Il est
assuré par un parc automobile sans cesse croissant grâce à
l'importation de véhicules d'occasion. Ce parc est vieillissant et son
état explique la mauvaise qualité de l'offre du transport
routier.
La présence du port de Cotonou et de certaines
unités de production font que le fret routier est souvent disponible sur
toute l'année. Mais un problème crucial se pose en matière
de la maîtrise de ce fret et de sa gestion efficace. Les tentatives de
réorganisation de la profession de transporteur routier sont
restées vaines. Le transport de marchandises sur les corridors
béninois connaît des difficultés dues aux tracasseries
policières avec des péages routiers indus.
L'organisation du transport de voyageurs est laissée
aux mains de transporteurs individuels non professionnalisés qui sont
sans maîtrise de l'activité et qui ne peuvent garantir son
efficacité.
Le transport en commun connaît une renaissance timide.
Face à l'inexistence de véritables entreprises de transport en
commun est né dans les grandes villes du Bénin un transport
à moto de personnes communément dénommé
"Zémidjan" qui constitue une source incontestable de pollution par les
gaz d'échappement et engendre d'énormes problèmes de
sécurité routière (S. Agossou, 2004) et (X. Godard,
2006).
Le transport fluvio-lagunaire est embryonnaire et s'effectue
par les populations de manière artisanale. Aucun programme n'a
été mis en oeuvre pour son développement. Toutefois, des
potentialités existent dans ce domaine pour désenclaver les zones
agricoles, promouvoir le tourisme et développer un système de
transport public sur certains cours d'eau.
En ce qui concerne le transport ferroviaire, les raisons de sa
léthargie actuelle et le point sur les tentatives de sa relance seront
abordés dans la suite de notre travail.
1.3.2 Au niveau transport maritime
Les échanges commerciaux du Bénin avec
l'extérieur sont effectués à plus de 90% par voie maritime
(MDCTTP-PR, 2007). Le sous-secteur maritime joue ainsi un rôle important
dans l'économie nationale. En outre, la situation géographique du
Bénin par rapport au Nigeria, son voisin de l'Est, et aux pays sans
littoral de la sous-région (Niger, Burkina Faso, Mali, Tchad) lui fait
bénéficier sur le plan économique d'un vaste hinterland.
Le Bénin est ainsi un pays de transit.
Le principal maillon du sous-secteur maritime béninois
est le port de Cotonou. Celui-ci a une capacité de
chargement/déchargement théorique d'environ 2,3 millions de
tonnes par an. Il avait été estimé que cette
capacité pourrait suffire jusqu'en 1998, et éventuellement en
2001 en améliorant la productivité. Cependant, le volume du
trafic a augmenté plus vite que prévu pour atteindre un seuil de
3 millions de tonnes dès l'an 2000 et 6,9 millions de tonnes en 2008
dont 3,5 millions de tonnes pour le Bénin et 2,2 millions de tonnes pour
le Niger (les principaux utilisateurs).
L'infrastructure portuaire souffre aussi d'un faible tirant
d'eau qui varie entre 9,5 à 11 mètres environ le long des quais
à marée basse (PAC, 2008), alors que certains navires
porte-conteneurs actuels, qui transportent entre 3 000 et 4 000 EVP,
ont un tirant d'eau compris entre 12 et 14 m.
1.3.3 Au niveau du
transport aérien
Le Bénin dispose d'un seul aéroport de classe
internationale situé à Cotonou. Sa piste d'atterrissage et de
décollage d'une longueur de 2.400 m est insuffisante pour accueillir
aisément certains types d'avions gros-porteurs. Les possibilités
de son allongement sont limitées à cause de son enserrement par
un développement urbain mal orienté.
Toutefois, sa capacité de 700 000 voyageurs et de
10 000 tonnes de fret par an n'a jamais été atteinte. En
2006, le trafic voyageurs a atteint 355 mille passagers et le trafic fret, 5700
tonnes (ANAC, 2008).
Il existe six pistes d'atterrissage et un aérodrome
secondaire à Parakou à l'intérieur du pays. Mais le
transport aérien domestique est très peu
développé.
PARTIE
II: LE TRANSPORT FERROVIAIRE AU BENIN : DE LA NAISSANCE A L'AGONIE
2.1 Rappel historique
Le chemin de fer est né sur le carreau des mines
européennes pour transporter le charbon depuis les puits d'extraction
jusqu'à la voie d'eau fluviale ou maritime (J. Marcadon et al, 1997).
L'histoire du rail béninois n'est pas différente
de celle des autres pays du monde et en particulier de celle des pays d'Afrique
noire. Dans les pays colonisateurs, le ferroviaire avait pour objectif
principal le désenclavement des zones minières et par
conséquent leur développement socio-économique. Mais en
Afrique, le transport ferroviaire a été pensé,
réfléchi et utilisé comme outil de
pénétration coloniale (R. Pourtier, 2007) et de ravitaillement
des métropoles en matières premières qui se
raréfient de plus en plus et qui sont nécessaires pour le
fonctionnement des grandes unités de production.
Le rôle principal assigné au fer en Afrique,
surtout en Afrique subsaharienne, était l'outil de mise en valeur
coloniale donc, le chemin d'évacuation des ressources minières
(charbon, or, bauxite, uranate, ....) et agricoles (arachide, huile de palme,
cacao, coton, ...). Les préoccupations d'utilisation du rail comme
infrastructure pouvant servir au transport de personnes se sont faites sentir
bien plus tard (P. Hugon, 2006).
Ainsi, la construction du rail dahoméen (actuel
Bénin) date des années 1900. Les deux lignes
côtières, Pahou-Sègboroué : 32 km et
Cotonou-Pobè, via Porto-Novo : 106 km ont été
construites respectivement entre 1903 et 1905 et entre 1907 et 1913. La ligne
métrique Cotonou-Parakou (438 km), "l'épine dorsale " du
ferroviaire béninois a été construite entre au cours de la
même période (J. Charlier et J. Tossa, 1996).
Figure 1 : Le système des transports du
Bénin
Source: J. Charlier et J. Tossa (1996)
Les lignes Abomey-Zagnanado via Bohicon (40 Km) et
Sègboroué-Athiémè (68 Km) construites
respectivement entre 1924 et 1927 et entre 1925 et 1932 furent fermées
juste après la seconde guerre mondiale. En 1990, les deux lignes
côtières furent aussi fermées suites aux mesures de
restructuration de l'entreprise.
Toutes ces lignes ferroviaires ont été
exploitées par la Régie des Chemins de Fer de l'Afrique
Occidentale Française, puis par l'Organisation Commune Dahomey-Niger
(OCDN) à partir du 05 juillet 1959. L'OCDN, devenue en 1975
l'Organisation Commune Bénin-Niger des Chemins de Fer et des Transports
(OCBN), est aujourd'hui un établissement public bi-étatique
(appartenant aux états béninois et nigérien) à
caractère industriel et commercial, doté de la
personnalité civile et de l'autonomie financière avec un capital
social de 23,9 milliards de francs CFA. (SIEGA, Bénin, 2007).
2.2. Problèmes du
rail béninois
Le rail béninois connait les mêmes
problèmes que connaissent les rails des autres pays africains et les
mêmes problèmes qu'avaient connu les rails des pays inventeurs
(pays développés).
En effet, le déclin subit du rail en Afrique (à
l'exception de la République d'Afrique du Sud) peut s'expliquer par
trois principaux facteurs :
· Immaturité du réseau ferroviaire
africain
Selon Taaffe et al (1963), les lignes ferroviaires visant le
développement économique doivent s'appuyer sur les ports et
respecter un schéma comportant six phases essentielles pour parvenir
à un stade de réseau interconnecté.
Conformément à ce schéma (figure 2), la
première phase correspond à l'implantation des ports, la
deuxième est la phase de construction des premières liaisons
ferroviaires parallèles aux côtes et reliant les ports à
certaines zones de productions (minières ou agricoles) situées
à l'intérieur des territoires et sur les mêmes longitudes.
Les interconnexions pour un véritable réseau constitué de
lignes interdépendantes touchant tous les centres d'intérêt
économique (du Sud au Nord et de l'Est à l'Ouest) s'amorce
à partir de la troisième phase et parvient à un
véritable réseau à la sixième phase.
Malheureusement, dans la plupart des cas, le ferroviaire de l'Afrique noire n'a
pas franchi la troisième étape.
Figure 2 : Les étapes d'évolution d'un
réseau ferroviaire
Source: The Taafe, Morrill and Gould Model
(1963)
B. Hoyle (1998), abonde dans le même sens tout en
relevant que les premières lignes ferroviaires ont d'abord longé
les pistes existantes avant la desserte des principales agglomérations
(cf. figure 3).
Figure 3 : Relation entre infrastructures de
transport et développement
Source: B. Hoyle, 1998
Selon ce schéma, le commerce international s'appuie sur
les infrastructures de transport (ports, routes, réseau ferroviaires)
sans lesquelles les flux d'importation et d'exportation ne seraient pas
possibles (P. Hugon, 2006).
L'image du réseau ferroviaire est calquée sur le
schéma de la balkanisation de l'Afrique avec des voies
individualisées hétérogènes (écartements
variables), se terminant en cul de sac.
Figure 4 : Voie ferrée en Afrique
Un simple regard sur une carte des tracés ferroviaires
africains montre la quasi-absence de réseau, l'Afrique du Sud, avec un
réseau de 30.600 km de voies ferrées et les infrastructures
ferroviaires les plus performantes d'Afrique subsaharienne devant être
mise à part (R. Pourtier, 2007). Donc l'Afrique a une très faible
densité de lignes ferroviaires, 2,7 km/1000 km² contre 400 km/1000
km² pour l'Europe, (UAC, 2006). Cette situation n'a pas permis la
rentabilisation du chemin de fer africain. Donc, la plupart des entreprises
ferroviaires doivent leur espérance de vie aux dons et subventions des
Etats et partenaires financiers. Le Bénin a connu la même
situation, le chemin ferroviaire perpendiculaire à la côte au
départ du port de Cotonou prend fin au beau milieu du pays (Parakou) sur
un distance de 438 km, d'où il faut encore presque une distance pareille
(par route) avant d'atteindre la frontière nigérienne ou
burkinabè, véritables utilisateurs du port.
· Le maintien du schéma colonial
Le "développement littoralisé" (P. Sakho, 2002)
correspond au souci du colonisateur qui ne dépasse guère la mise
en valeur des colonies. Par le concept de mise en valeur des colonies, il faut
comprendre l'exploitation et l'évacuation gratuite des ressources des
colonies vers les métropoles afin de faire face aux difficultés
auxquelles se trouvaient confrontés les "maîtres blancs"
après les deux guerres.
Après les indépendances, les dirigeants
africains, au lieu de corriger ce type d'aménagement pour penser
à une répartition spatiale équitable de l'habitat, des
centres administratifs, des centres de production et des centres
d'intérêt économiques sur tous leurs territoires, ont
maintenu, consciemment ou inconsciemment, le schéma colonial. A quelques
exceptions près, tous les efforts de développement ont
été ainsi dirigés vers les quelques villes coloniales,
littorales pour la plupart, au détriment de toutes les autres
localités situées à l'intérieur du territoire.
Donc, les problèmes que connaît l'ensemble du système de
transports des pays africains résultent d'une mauvaise politique
d'aménagement du territoire et le chemin de fer n'a pas
échappé à ce constat, aussi amer qu'il soit.
· Le mode de gestion des entreprises
ferroviaires
Gérer c'est prévoir, dit-on, et la
prévision nécessite la prise de dispositions d'investissement et
de gestion rationnelle. Ce qui n'a pas été le cas pour la plupart
des entreprises ferroviaires africaines (J-L. Chaléard et C.
Chanson-Jabeur, 2006). D'ailleurs ceci transparaît clairement dans le
rapport de l'UAC (Union Africaine des Chemins de fer, 2006).
Les difficultés du ferroviaire béninois ont
commencé depuis la prise en mains de la gestion de l'OCBN par le pouvoir
public des états partenaires (Bénin et Niger) à la suite
de leur accession à l'indépendance. Puisque, des
indépendances à ce jour, le linéaire hérité
du colonisateur a régressé au lieu de progresser. Les
suppressions successives de lignes (J-L. Chaléard et C. Chanson-Jabeur,
2006), dans la foulée de solutions de restructuration de l'entreprise
ferroviaire (en état critique), ont ramené le réseau
primaire de sa longueur initiale de 578 km à 438 km, soit une
réduction de 24%. Le projet de prolongement du rail jusqu'au Niger est
resté un voeu pieux purement politique. En dépit des nombreuses
études aux résultats pessimistes quant à leur
rentabilité économique, les gouvernements du Bénin et du
Niger, avaient décidé conjointement, en 1975, de
considérer le projet comme "hautement prioritaire" Malgré cette
volonté politique, le financement évalué à
l'époque à 36 milliards de FCFA, n'a pas pu être
mobilisé (A. Bontianti, 2006).
Par ailleurs, le document de plan de redressement de l'OCBN
élaboré en 2007 mentionnait que "l'OCBN a connu des heures de
gloire puisqu'en 1998, son chiffre d'affaires culminait à 8 milliards de
francs CFA avec un tonnage de fret transporté de 340.084 tonnes,
légèrement inférieur aux 350.000 tonnes nécessaires
pour atteindre l'équilibre d'exploitation" (SIEGA Benin, 2007).
Tableau 3 : Evolution des trafics et chiffres
d'affaires de l'OCBN
|
TRAFICS
|
CHIFFRES D'AFFAIRES
|
ANNEES
|
FRET
|
VOYAGEURS
|
FRET
|
VOYAGEURS
|
TOTAL
|
1996
|
269 674
|
715 457
|
5 572 440 000
|
1 010 162 000
|
6 582 602 000
|
1997
|
311 355
|
697 877
|
6 947 383 000
|
1 126 985 000
|
8 074 368 000
|
1998
|
340 084
|
699 785
|
7 027 089 000
|
998 517 000
|
8 025 606 000
|
1999
|
250 430
|
700 638
|
4 563 867 000
|
899 464 000
|
5 463 331 000
|
2000
|
155 597
|
577 645
|
2 645 975 000
|
1 008 556 000
|
3 654 531 000
|
2001
|
155 374
|
444 614
|
2 882 918 000
|
816 171 270
|
3 699 089 270
|
2002
|
184 430
|
427 407
|
2 594 963 240
|
705 004 405
|
3 299 967 645
|
2003
|
153 004
|
443 076
|
2 410 907 145
|
782 580 325
|
3 193 487 470
|
2004
|
71 856
|
302 900
|
941 795 695
|
569 717 340
|
1 511 513 035
|
2005
|
51 998
|
117 657
|
644 786 000
|
234 155 000
|
878 941 000
|
Source : Rapport SIEGA/BENIN, 2007
(modifié par nous) (à mettre les chiffres en millier)
D'une part, l'analyse du trafic marchandises de 1996 à
2005 montre l'état critique du ferroviaire béninois depuis plus
de dix années. En effet, au cours de cette période, le tonnage de
marchandises transporté est passé de 269.674 à 51.998
tonnes soit un taux de régression de 80,70%. Le chiffre d'affaires fret
s'en est suivi avec la même décroissance en passant de
5.572.440.000 à 644.786.000 de FCFA, puisque la nature et la valeur du
trafic n'ont pas changé.
D'autre part, le trafic voyageurs a connu aussi la même
tendance pour descendre de 715.457 voyageurs en 1996 à 117.657 voyageurs
en 2005 (cf. tableau 3).
Ainsi, en 2005, les recettes chutant à
878 941 000 FCFA, ne couvrent même pas les charges salariales
de l'entreprise évaluées à 1 677 563 685
FCFA.
A cette tendance baissière sans frein du trafic et par
conséquent du chiffre d'affaires, s'ajoute le poids de l'endettement de
l'OCBN dont 7,7 milliards de prêt consenti auprès de l'AFD pour un
échéancier de 300 millions par semestre.
A ceci s'ajoute la cessation des subventions des Etats membres
soumis actuellement aux injonctions des partenaires au développement
pour qui le ferroviaire doit être enterré au profit des routes.
L'analyse du budget d'investissement du secteur des transports du Bénin
montre que depuis plus de dix ans aucune ressource financière n'a
été allouée au secteur ferroviaire. Asphyxié ainsi
depuis des années, le ferroviaire béninois est agonisant.
L'agonie de l'OCBN est alors due à certaines raisons
capitales qu'il faut rappeler :
· les caractéristiques géométriques
de la voie ferrée (écartement métrique ; rayon de
courbure, longueur faible...);
· la mauvaise gestion qui caractérise
l'économie des pays sous-développés ;
· la faible capacité des matériels (les
locomotives BB dont la capacité de traction ne peut dépasser 300
à 350 tonnes);
· la concurrence déloyale rail-route.
En effet, le parc de matériel roulant est
vétuste et obsolète avec un âge moyen supérieur
à 25 ans. Sa maintenance difficile et coûteuse, réduit la
capacité de transport. Ce parc est composé de 10 locomotives BB
600, 2 autorails, 2 locotracteurs, 20 voitures voyageurs et 297 wagons toutes
séries confondues. Ce parc est resté stable depuis 1980 et n'est
disponible qu'à 40% (MDCTTP-PR, 2009).
Par ailleurs, le personnel est également vieillissant.
La mauvaise politique des ressources humaines de l'OCBN explique aussi les
difficultés du ferroviaire béninois.
Tableau 4 :.Répartition par tranche
d'âge du personnel de l'OCBN
Tranche d'âge
|
Nombre
|
Pourcentage
|
entre 25 et 35 ans
|
49
|
5,2
|
entre 35 et 45 ans
|
291
|
31,36
|
entre 45 et 55 ans
|
565
|
60,88
|
plus de 55 ans
|
23
|
2,48
|
Source : Rapport SIEGA-BENIN, 2007
En 2007, on constatait que 75% du personnel totalisait plus de
20 ans de service contre 25% d'agents ayant fait moins de 20 ans de service.
L'analyse par tranche d'âge montre un nombre très
élevé d'agents dont l'âge varie entre 45 et 55 ans.
2.3. Réhabilitation
des corridors routiers et concurrence déloyale rail-route
Au Bénin, depuis le renouveau démocratique, des
efforts d'investissement sont de plus en plus déployés pour la
réhabilitation, la construction et l'aménagement des
infrastructures routières. Les grands corridors routiers reliant le port
de Cotonou, point central de génération et d'attraction de trafic
marchandises, sont tous bitumés et ont un niveau de service
appréciable. L'amélioration de l'état de ces
infrastructures sans la définition de l'arsenal juridique pouvant
maintenir le rail et la route comme modes complémentaires a
précipité le déclin de l'OCBN. Car, en Afrique, "la
où les lignes ferroviaires ont encore de l'importance, elles doivent
s'adapter à un nouveau contexte fortement concurrentiel comme entre
Matadi et Kinshasa" (J. Charlier et Z. M'Pene, 2006).
En effet, l'OCBN est une compagnie ferroviaire qui utilise une
politique d'affrètement de camions privés, un transporteur
routier jouissant théoriquement d'une situation de monopole pour le
transit entre le port de Cotonou et son arrière-pays nigérien
sous le couvert de lettres de voiture rail-route (J. Charlier, et J. Tossa,
1996).
Transportées alors par train depuis Cotonou, les
marchandises subissent à Parakou un transbordement pour être
chargées sur les camions du pool OCBN avant de prendre la direction du
Niger. La gare de Parakou était ainsi équipée des
installations qui lui confèrent un caractère de plate-forme de
transfert rail-route, un point de rupture de charge. Elle avait aussi la
capacité de stockage de certains produits comme le soufre, le coton, les
produits alimentaires destinés à être acheminés vers
Cotonou, le Niger ou le Nord-Bénin.
"...Aussi, la question qui se pose désormais est
plutôt d'optimiser le fonctionnement de la chaîne mixte
gérée par l'OCBN, de façon à renforcer son
attractivité par rapport à une éventuelle alternative
routière de bout en bout. Celle-ci est réclamée par le
lobby routier qui argue des faits nouveaux que constituent le bitumage de la
route Dassa-Parakou en 1992 et la réhabilitation récente du
tronçon Godomey-Bohicon pour que soit levé le monopole
réglementaire de l'OCBN, que renforçait jusque là
l'état de la route au sud de Parakou. Une telle mesure sonnerait le glas
du chemin de fer, ..." Ainsi s'exprimait en 1996, le Professeur J. Charlier
pour attirer l'attention des autorités béninoises sur la
nécessité de trouver un cadre règlementaire adéquat
à la vie du ferroviaire béninois même si cela valait la
peine de promouvoir le transport routier. Prophétie ou parole de
chercheur averti, l'OCBN est aujourd'hui victime d'une concurrence
déloyale de la part des routiers qui ne tardent pas à avaler tout
le trafic dans un contexte d'activités sans respect des textes
réglementaires.
Qui est transporteur routier? Qui peut être
transporteur ? Quels sont les droits et obligations du
transporteur routier? Quelles sont les limites des activités d'un
transporteur routier ? Voilà autant de questions qui sont sans
réponse et qui rendent difficile la cohabitation du fer et de la route
au Bénin.
Le monopole réglementaire de l'OCBN, qui n'a toujours
pas été aboli formellement, est ainsi piétiné et le
transport de marchandises se fait par des transporteurs artisans qui disposent
pour la plupart de matériels obsolètes et qui méprisent
les règles de la profession et cherchent à rentabiliser leur
activités par des surcharges et diverses fraudes. De 2001 à 2006,
le fret routier est passé de 3.309.890 tonnes à 5.340.040 tonnes
(DTT, 2006).
2.4. Conséquences de
l'inactivité du ferroviaire
La concurrence déloyale entre le ferroviaire et les
routiers a mis fin progressivement aux activités de l'OCBN créant
ainsi une flambée du parc automobile facilitée par l'importation
des véhicules usagées depuis les pays occidentaux. En 2001, le
nombre de véhicules poids lourds de transport de marchandises
immatriculés a atteint 2.601 avant de commencer par décroitre
pour atteindre 692 en 2006. Cette flambée des véhicules poids
lourds en 2001 s'explique par l'amélioration du réseau routier
suite au bitumage complète de deux principaux axes routiers :
· Port de Cotonou - Bohicon-Dassa-Parakou-Malanville (747
km)
· Port de Cotonou -
Bohicon-Dassa-Savalou-Djougou-Natitingou-Porga (641 km).
Il s'en est suivi les conséquences les plus lourdes
à savoir la dégradation précoce des infrastructures
routières, les accidents de circulation, responsables des
dégâts matériels, des pertes en vies humaines (3736 cas
d'accidents de routes en 2007 dont 595 tués et 3.332 blessés),
(MDCTTP-PR, 2007), et la pollution atmosphérique accentuée suite
à l'utilisation de carburant frelaté (mauvaise qualité).
"Dans la circulation à Cotonou, vous pouvez remarquer qu'il est
extrêmement difficile de respirer de l'air pur. Le peu d'oxygène
ayant été remplacé par la présence
d'éléments chimiques nuisibles à la peau, aux poumons et
à tout l'organisme humain. La ville toute entière aspire un air
pollué issu de la fumée que provoquent les gaz
d'échappement. Pour l'instant ; on ne connaît pas de
manière réelle l'impact des émissions de serre sur la
nature au niveau des industries béninoises. Cotonou étant la
ville qui jusque là abrite de nombreuses industries, il en
résulte l'évidence qu'elle est la ville la plus polluée du
Bénin. Et les conséquences sont fâcheuses, les maladies de
la peau, les cancers et de nombreuses autres maladies pulmonaires
déciment à petits coups les populations urbaines" (Huguette
Kassa, 2009).
Face à cette paralysie du ferroviaire et vue
l'accroissement des externalités causées par le transport
routier, il est urgent de redéfinir de nouvelles mesures de relance du
rail béninois.
PARTIE
III: LE TRANSPORT FERROVIAIRE : LES MESURES DE RELANCE
3.1 Restructuration du
secteur ferroviaire: de la dérèglementation à la mise en
concession
3.1.1.
Particularités de la mise en concession
Depuis les années 80, les chemins de fer africains sont
en crise et les options de restructuration ont surgi de toutes parts.
Selon Karim Budin (2005), ce déclin du rail africain
est dû au développement du transport routier et au fait que les
entreprises ferroviaires (souvent entreprises publiques) n'ont pas
été préparées à la compétition.
Les nombreuses tentatives de reformes de
dérèglementation (la commercialisation d'entreprises publiques,
la réduction des effectifs du personnel, le contrat-plan avec l'Etat,
...) engagées au cours de ces premières années de
battements de l'aile n'ont pas pu transformer les chemins de fer publics en
entreprises commerciales performantes et financièrement rentables.
Dès lors, la réforme amorcée a
été l'étude de faisabilité de mise en concession du
ferroviaire. En effet, "la mise en concession ferroviaire est une forme de
partenariat public-privé qui consiste à mettre l'exploitation du
réseau ferroviaire sous la responsabilité d'un opérateur
privé, concessionnaire, la propriété des infrastructures
ferroviaires étant conservée directement ou indirectement par
l'Etat, autorité concédante" (SSATP, 2003).
Selon les travaux du SSATP, il existe plusieurs types de
reformes pouvant être utilisés pour améliorer la gestion
d'une entreprise. Pour les entreprises ferroviaires, la mise en concession
demeure le mode de gestion le plus adapté car permettant un niveau
appréciable de transfert des risques et des responsabilités.
La figure 5 montre les spécificités de la mise
en concession par rapport aux autres formes de partenariat public-public.
Figure 5 : Niveau de transfert des risques et
responsabilités en fonction des formes de
partenariat
Source : Guide de mise en concession
ferroviaire, 2003 (modifié par nous)
On constate ainsi que la mise en concession est la forme de
partenariat la plus performante car favorisant un fort degré de
transfert de risques et de responsabilités au secteur privé,
allégeant la responsabilité et l'intervention des pouvoirs
publics (E. Giros, 2006).
Tableau 5 : Récapitulatif des
responsabilités transférées selon les types de partenariat
public-privé
|
|
TYPES DE PARTENARIAT
|
|
RESPONSABILITES
|
Assistance technique
|
Mandat de gestion à prix forfaire
|
Mandat de gestion interessé
|
Affermage
|
Concession
|
1
|
Direction de l'exploitation
|
Public
|
Privé
|
Privé
|
Privé
|
Privé
|
2
|
Risque commercial
|
Public
|
Public
|
Public
|
Privé
|
Privé
|
3
|
Risque d'exploitation
|
Public
|
Public
|
Public
|
Privé
|
Privé
|
4
|
Risque d'investissement
|
Public
|
Public
|
Public
|
Public
|
Privé
|
5
|
Propriété du matériel
roulant
|
Public
|
Public
|
Public
|
Public
|
Privé
|
6
|
Propriété des infrastructures
|
Public
|
Public
|
Public
|
Public
|
Public
|
Source : Guide de mise en concession
ferroviaire, 2003 (modifié par nous)
Selon ce tableau la mise en concession permet de
transférer au privé même les investissements qui pesaient
lourdement sur les états responsables des réseaux (E. Giros,
2006). Elle favorise une amélioration de la gestion sans laquelle la
recherche du profit de l'acteur privé ne pourrait être une
réalité.
Néanmoins, elle sera parfaite lorsqu'elle sera
intégrée dans un système de concurrence pour le
marché avec la mise en place d'un organe de régulation dont la
mission serait de veiller à éliminer les discriminations et
d'éviter un simple transfert de la rente du public aux privés,
ceci au détriment des consommateurs.
3.1.2. Idée
générale sur les résultats de mise en concession
ferroviaire en Afrique subsaharienne
En Afrique, en se basant sur les expériences heureuses
de certains pays de l'Amérique Latine (Argentine, Chili, Bolivie, ...),
la mise en concession ferroviaire a débuté par le réseau
Côte d'Ivoire/Burkina en 1995 et (J. Charlier, 1994). Ainsi, aujourd'hui,
sont exploités en concession, les chemins de fer de la Côte
d'Ivoire/Burkina, du Cameroun, du Gabon, du Sénégal/Mali, du
Mozambique, du Malawi, du Kenya/Ouganda, de la Tanzanie.
Il s'en est suivi des résultats plus ou moins
encourageants notamment, l'augmentation du trafic ; l'amélioration
de la qualité de service et la diminution ou suppression des subventions
financières de l'Etat (D. Ouedraogo, 2006).
On pourrait alors accepter que "la mise en concession permet
d'améliorer la qualité des services ferroviaires;
l'économie des villes et villages desservis peut en
bénéficier" (G. Pourcet, 2006). Les résultats de mise en
concession obtenus du chemin de fer Côte d'Ivoire/Burkina confirme cette
affirmation : "..., les recettes brutes de SITARAIL ont augmenté de
36%. Par ailleurs, la concession a eu un impact positif sur les finances
publiques. Contrairement aux sociétés nationales qui recevaient
de fortes subventions, le concessionnaire a arrêté de recevoir des
subventions et paie des impôts et des redevances de concession pour
l'utilisation de l'infrastructure ferroviaire, ..." (D. Ouedraogo, et E. Giros,
2006).
Cependant, tout n'est pas rose dans cette réforme de
mise en concession du ferroviaire des pays de l'Afrique subsaharienne. "La
privatisation de certains tronçons ne garantit pas la réalisation
des investissements programmés ni la mise en circulation des trains de
voyageurs jugés peu rentables pour les opérateurs privés
qui ignorent totalement les obligations de service public" (M'Ibra F., 2009).
Ce processus de mise en concession engagé pour le
ferroviaire béninois n'a pas abouti. L'appel à concurrence
lancé à cet effet, dirigé par le cabinet Mazars et Guerard
et financé par la Banque Mondiale et l'Agence Française de
Développement ( AFD) pour un montant de 380 millions de FCFA (580 mille
euros) a été, en définitive, déclaré
infructueux (MDCTTP-PR, 2007). La situation financière de l'entreprise
s'est davantage dégradée au cours de la période 2002-2006.
Mais il va falloir relancer le processus à travers un
programme intégré à cause des nombreux atouts du
ferroviaire pour le développement socio-économique et
environnemental du Bénin.
3.2. Atouts, Faiblesses,
Opportunités, Menaces (AFOM) du transport ferroviaire
3.2.1. Atouts
Le ferroviaire béninois dispose de nombreux atouts dont
l'examen minutieux pourrait aboutir à une bonne rentabilité
socio-économique et environnementale.
Ne disposant pas actuellement toutes les données
nécessaires et du temps requis pour nous lancer dans une telle
étude, nous essayerons de faire ressortir certains points essentiels sur
lesquels peut se baser une stratégie de relance du secteur ferroviaire
au Bénin.
Au plan national, nous pouvons citer la demande de transport
de marchandise générées par le port de Cotonou (A.
Vissienon et Y. Alix, 2003), les demandes latentes qui découleront de
projets d'infrastructures tels que la construction d'un nouveau port en eau
profonde à Sèmè, la construction éventuelle d'un
véritable port sec à Parakou (R. Adandé, 2008), le projet
de construction d'épis d'arrêt de sable sur la côte, le
projet de construction d'un nouvel aéroport à Glodjigbé,
... (MDCTTP, 2007), sont des opportunités qui pourraient revitaliser le
rail béninois.
L'analyse de l'évolution du trafic portuaire par pays
utilisateur du port de Cotonou (tableau 6) montre l'importance de plus en plus
croissante du trafic en transit qui ne pourrait se passer du mode
ferroviaire.
Tableau 6 : Evolution du trafic des marchandises par
pays utilisateurs du port de Cotonou (en millier de tonnes)
Années
|
Bénin
|
Niger
|
Nigéria
|
Mali
|
Burkina Faso
|
Togo
|
Autres*
|
Total général
|
Total trafic transit
|
% trafic transit
|
1998
|
1789
|
415
|
115
|
10
|
22
|
14
|
18
|
2384
|
595
|
25
|
1999
|
2084
|
347
|
119
|
15
|
18
|
6
|
9
|
2597
|
513
|
20
|
2000
|
2229
|
420
|
332
|
15
|
5
|
3
|
69
|
3073
|
845
|
27
|
2001
|
2303
|
514
|
402
|
29
|
14
|
5
|
43
|
3310
|
1007
|
30
|
2002
|
2414
|
550
|
351
|
47
|
65
|
6
|
37
|
3470
|
1056
|
30
|
2003
|
3049
|
800
|
311
|
14
|
37
|
3
|
64
|
4278
|
1230
|
29
|
2004
|
2727
|
671
|
417
|
0
|
25
|
3
|
125
|
3969
|
1242
|
31
|
2005
|
3112
|
1041
|
629
|
42
|
106
|
6
|
216
|
5153
|
2041
|
40
|
2006
|
2894
|
1280
|
798
|
131
|
224
|
2
|
39
|
5369
|
2475
|
46
|
2007
|
3303
|
1697
|
799
|
112
|
202
|
4
|
36
|
6152
|
2849
|
46
|
2008
|
3584
|
2206
|
836
|
108
|
226
|
4
|
35
|
6998
|
3414
|
49
|
Source : Port Autonome de Cotonou
(PAC)
*: Tchad, Ghana, Côte d'Ivoire et
transbordement
Ce tableau montre une évolution du trafic en transit
vers 50% du trafic total malgré les conditions précaires
actuelles de transport vers les pays utilisateurs. L'amélioration de
l'état du réseau ferroviaire stimulerait l'utilisation du port et
par conséquent l'accroissement du trafic ferroviaire (E. Giros,
2006).
Au plan sous-régional, la réhabilitation du
réseau ferroviaire béninois s'avère nécessaire en
ce sens qu'il est intégré aux divers projets ferroviaires de la
CEDEAO et au programme Africa-rail. Les projets ferroviaires de la CEDEAO sont
axés sur le plan directeur proposé par l'UAC et qui
prévoit 17 lignes d'interconnexion afin de faire passer le réseau
des pays membres de la communauté de 10.500 à 17.647 km soit une
augmentation de 68% (F. M'ibra, 2008).
Au plan continental, le développement des grands
corridors ferroviaires à l'échelle continentale initié par
le NEPAD est aussi une chance de relance du ferroviaire même si
l'idée demeure encore très politique.
3.2.2. Faiblesses
Les principales faiblesses du transport ferroviaire
béninois peuvent être récapitulées ainsi comme
suit : le non prolongement de rail de Parakou à Niamey, les
caractéristiques géométriques de la voie ferrée
(écartement métrique ; rayon de courbure,...), l'état
dégradé de la voie actuelle; l'insuffisance et la
vétusté du matériel de traction et du matériel
remorqué; A ces maux on peut ajouter la caducité des textes
organiques de l'entreprise ferroviaire et la concurrence "sauvage" du transport
routier, etc. Le problème actuel d'insuffisance de ressources humaines
qualifiées constitue aussi un des principaux freins à la relance
du secteur
3.2.3. Opportunités
Le développement d'un transport ferroviaire de
personnes pour assurer la mobilité urbaine à l'intérieur
du "Grand Cotonou" à l'instar de l'expérience du Petit Train Bleu
(PTB) de la ville de Dakar, constitue une piste à explorer pour la
relance du ferroviaire urbain. La desserte ferroviaire de Cotonou jusqu'aux
frontières Bénin-Togo, Bénin-Nigéria, pays
limitrophes, pour le transport de voyageurs pourrait être
développée.
L'intérêt qu'accordent aujourd'hui les
responsables politiques béninois à la relance du ferroviaire est
une initiative à laquelle l'Etat nigérien doit s'associer.
3.2.4. Menaces
La plus grande menace qui pèse sur le transport
ferroviaire béninois est le déséquilibre structurel des
trafics import/export. En effet, l'analyse structurelle du trafic portuaire
montre que le Bénin importe beaucoup plus qu'il exporte (cf. Annexe).
Par ailleurs, l'analyse catégorielle du trafic à
l'export, montre l'insuffisance des produits de rente. En dehors du coton, dont
le tonnage est lié aux aléas climatiques, le Bénin
n'exploite plus de produits miniers qui de par leur nature sont des produits
pondéreux indispensables pour la relance du transport ferroviaire (C.
Hocquard, 2006).
3.3. Programme
intégré de relance à court terme (PIRCT)
Selon les diverses fiches élaborées par la
Direction Générale de l'OCBN, le programme à court terme
de relance du ferroviaire béninois (DG/OCBN, 2008) peut être
axé sur trois composantes, à savoir :
· Composante 1 : Réhabilitation des
infrastructures ferroviaires de l'axe Cotonou-Parakou 438 km ;
· Composante 2 : Réhabilitation des dessertes
ferroviaires urbaines de Cotonou et de Porto-Novo (y compris le futur
aéroport) ;
· Composante 3 : Mise en concession du transport
ferroviaire de marchandises.
La composante 1, dont l'objectif principal est de rendre plus
compétitif le port de Cotonou à travers l'amélioration du
niveau de service du réseau ferroviaire, prévoit les actions
ci-après :
Volet 1 : Réhabilitation de la voie
ferrée
a) Partie voies
Dans ce volet le projet consiste en la mise en oeuvre des
actions prioritaires ci-après :
· remplacement des rails de 22 kg/ml, déjà
usés (sur 200 km) ;
· renouvellement de voie, traverses et ballast sur les
zones les plus défectueuses (PK 7 à PK 106) ;
· reprise des travaux de plateforme sur toute la zone de
la Lama (zone argileuse) : 15 km ;
· ballastage complémentaire et bourrage lourd dans
les zones à insuffisance de ballast (10 km entre Godomey et Pahou, 20 km
sur le parcours Pahou-Toffo, 10 km entre Agouagon et Savè), soit 40
km.
b) Partie génie civil :
· remplacement des traverses en bois des ponts sur le ZOU
et l'OUEME;
· remplacement des tabliers des ponts des PK 175+750 et
185 ;
· réfections diverses (construction de radiers,
murs en ailes, renforcement des culées, consolidation des buses et
ponts) ;
· réhabilitation des bâtiments de l'atelier
matériels Cotonou ;
· réhabilitation des bâtiments des gares de
Cotonou, Bohicon, Dassa et Parakou.
c) Partie télécommunication,
signalisation et sécurité:
· remise en état des équipements
téléphoniques des gares
· remplacement du support physique par un système
de radiocommunication ;
· abonnement au réseau GSM par le système
de lignes groupées
· installation de barrières automatiques à
tous les passages à niveau.
Volet 2: Acquisition de matériels et remise en
état des locomotives, engins et machines outils
a) Acquisition de matériels
· acquisition de 20 appareils de voie ;
· acquisition d'une bourreuse ;
· acquisition de 2 draisines ;
· acquisition de 6 locomotives.
b) Remise en état des locomotives, engins et
machines outils
· réparation de locomotives (2);
· réparation des engins de terrassement (4);
· réparation de machines-outils de
chantiers : boulonneuses, scieuses, meuleuse, perceuses etc.
La réalisation de cette composante sur l'apport
financier des deux Etats (Bénin, Niger), permettra de revaloriser le
patrimoine de l'entreprise ferroviaire afin de parvenir à sa mise en
concession effective. Les deux autres composantes doivent faire l'objet d'une
étude approfondie pour éviter l'éternel recommencement qui
a conduit le secteur dans sa léthargie actuelle.
3.4. Programme de relance
à long terme (PRLT)
La mise en oeuvre du programme Africa-rail constitue le levier
qui concrétisera la relance du secteur ferroviaire de la
sous-région en général et du celui du Bénin en
particulier.
En effet, Africa-rail est un programme d'interconnexion
ferroviaire régional, qui doit relier, les chemins de fer existants du
Bénin, du Burkina Faso et du Togo à la ville de Niamey (Niger)
(cf. figure 6) qui jusqu'ici n'a jamais connu le rail (A. Bontianti, 2006).
Estimé à un coût d'investissement de 2,5
milliards d'euros, le programme consiste en la construction de 2000 km de voies
et la réhabilitation des lignes existantes (M. Kaffa, 2008). Il
favorisera d'une part l'exploitation des produits miniers (or,
manganèse, fer, ...) et des produits agricoles comme le coton. Les
diverses études de préfaisabilité prévoient pour
les cinq premières années d'exploitation un trafic de 2,5
millions de fret et 3,2 millions de voyageurs pour un chiffre d'affaires de 25
millions d'euros (cf. tableau 7).
Tableau 7 : Africa-rail : prévision du
trafic et des recettes (en milliers)
Années
|
Voie ferrée actuelle
|
Prolongement Africa-rail
|
Fret (tonne)
|
Voyageurs
|
Fret (tonne)
|
Voyageurs
|
|
(nbre)
|
|
Nombres
|
Recette (euro)
|
2010
|
479
|
939
|
2 202
|
2 683
|
19 693
|
2015
|
551
|
1 087
|
2 425
|
3 261
|
25 126
|
2025
|
831
|
1 630
|
2 667
|
3 913
|
33 162
|
2035
|
1 247
|
2 446
|
3 065
|
4 635
|
43 190
|
2045
|
1 870
|
3 668
|
3 464
|
6 635
|
57 605
|
Source : Kaffa Hamadou, 2008
D'autre part, l'interconnexion favorisera
l'amélioration des activités des grands centres
économiques que sont : Cotonou, Malanville (Bénin),
Lomé (Togo), Ouagadougou, Dori (Burkina Faso) et Gaya, Niamey (Niger).
Les itinéraires retenus sont pratiquement
calqués sur ceux prévus en 1997 par les Professeurs Charlier et
Segbor sauf que Africa-rail prévoit qu'a la fin de la mise en oeuvre la
jonction littorale Cotonou-Lomè pourrait aller jusqu'à Abidjan
(Côte d'Ivoire). De plus la jonction Dori-Niamey (Niger)) desservira
Tillabéri. (J. Charlier et P. K. Segbor, 1997).
Figure 6 : Africa-rail : programme
d'interconnexion ferroviaire régionale
Source : Kaffa Hamadou, 2008
Du coup, Africa-rail constitue un programme de
désenclavement des pays sahéliens (Burkina Faso, Niger) et des
régions limitrophes (Sud-Est du Mali et le Nord-Ouest du
Nigéria), formant ainsi une zone économique de 55 millions
d'habitants (M. Kaffa, 2008).
CONCLUSION
En somme, il convient de retenir que "...face aux défis
de la globalisation et de la mondialisation basés sur la
compétition entre régions du monde, l'Afrique doit se doter d'un
réseau d'infrastructure intégré, fiable et aux coûts
abordables" (UAC, 2006). Les rappels historiques ont montré,
malgré ses insuffisances, l'éminent rôle qu'a joué
le rail dans le développement socio-économique et
l'aménagement du territoire dans plusieurs pays du monde. Surtout
à cause de ses nombreux avantages pour les transports de fret lourd.
Evidemment, en Afrique, la gestion des entreprises
ferroviaires doit être revue à travers de profondes
réformes. La mise en concession des réseaux ferroviaires
africains doit être étudiée et adaptée au contexte
africain qui nécessite un accompagnement strict des Etats (UAC, 2006).
Le transport a été d'abord social avant d'être
économique (C. Abé, 2006). L'argument mercantile de la non
rentabilité financière des réseaux qui a encouragé
l'abandon progressif du rail en Afrique doit être revu pour la prise en
compte des aspects socio-environnementaux (C. Rizet, B. Kéïta, F.
Kühn et A. Lorougnon, 2006). La mise en place d'un cadre
règlementaire des transports s'avère nécessaire pour une
complémentarité de tous les modes, indispensable pour la survie
de tous les secteurs d'activités.
La particularité du Bénin est sa position de
pôle géographique de transit qui ne peut lui être profitable
que par la mise en place d'un réseau de transport intégré.
La compétitivité du port de Cotonou ne peut être effective
sans le rail. Il en est de même pour la rentabilisation des nombreux
projets en cours (construction d'un second port, construction d'un port sec
à Parakou, ...) qui dépend de l'état des dessertes
ferroviaires.
De ce fait, la réforme de l'implication du secteur
privé dans l'exploitation du port de Cotonou qui vient d'être
concrétisée le 07 aout 2009 par l'attribution de la concession du
terminal sud à conteneurs au groupe français "Bolloré et
SMTC" (cf. annexe) doit être suivie dans son exécution afin que
les divers investissements retenus (130 milliards de FCFA) pour la dynamisation
de la chaîne de transport au Bénin soient effectifs. Une partie de
ces investissements serait prévue par le nouveau concessionnaire serait
destinée à la réhabilitation du chemin de fer et la
construction de ports secs notamment celui de Parakou (V. Bolloré,
2009).
Il est urgent aussi d'explorer les opportunités de
faire participer le transport ferroviaire à la résolution des
problèmes de mobilité qui se posent avec acuité dans la
conurbation Calavi-Cotonou-Porto-Novo. Ceci réduirait les
fréquents cas d'accidents de circulation enregistrés dans cet
espace géographique et les émissions des gaz à effet de
serre dont l'impact sur la santé des populations se confirme
davantage.
De ce fait, nous suggérons ce qui suit :
· l'acquisition de plusieurs locomotives pour renforcer
le parc actuel de l'OCBN;
· la réhabilitation de la ligne principale
Cotonou-Parakou (voie, signalisation, communication);
· la réorganisation du transport routier de
marchandises
· la mise en concession de l'exploitation de l'axe
principal;
· la réhabilitation des réseaux
ferrés urbains (Cotonou-Porto-Novo);
· l'étude de faisabilité de gestion de la
mobilité urbaine dans l'espace Calavi-Cotonou-Porto-Novo, ceci en
régie avec des contrats d'objectifs précis qui pourraient
stimuler la performance de la structure responsable.
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gestion 2006, Cotonou, 52 p.
v MDEF, 2006, Orientations stratégiques de
développement (2006-2011), Cotonou, 84 p.
v M'Ibra F, 2009, Réseaux de transport et
développement régional : le rôle des chemins de fer
dans l'aménagement du territoire de l'espace CEDEAO,
Université Cheikh Anta Diop, Dakar, 68 p.
v Ouedraogo D., 2006, "Rôle du chemin de fer dans
l'Economie du Burkina Faso : les révélations de la crise
ivoirienne", in Le chemin de fer en Afrique, Karthala, Paris, pp.
254-269.
v Port Autonome de Cotonou, 2007, Revue officielle, Cotonou,
120 p.
v Pourcet G., 2006, "Vices publics, bénéfices
privés", in "Le chemin de fer en Afrique", Karthala, Paris, pp.
45-213.
v Pourtier R. ; 2007, "Les chemins de fer en Afrique
subsaharienne, entre passé révolu et recompositions incertaines",
in Belgo, n°2, pp. 189-201
v Ritter J., 1971, Géographie des transports, Que
sais-je, Paris, 125 p.
v Rizet C. et al, 2006, "Effet de serre et financement du
chemin de fer en Afrique", in Le chemin de fer en Afrique, Karthala,
Paris, pp. 381-395.
v Sakho, P., 2002, "Développement urbain et transport
à Dakar", in Les transports et la ville en Afrique au sud du
Sahara, Karthala, Paris, pp. 331-342.
v SIEGA BENIN, 2007, Plan de redressement de l'OCBN,
pp. 19-23.
v SSATP, 2003, Guide de mise en concession, document
de travail n°74, 157 p.
v Troin J-F., 1995, Rail et aménagement du
territoire, EDISUD, Aix-en-Provence, 261 p.
v Union Africaine des Chemins de Fer, 2006, Le
développement ferroviaire en Afrique : enjeux et perspectives,
objectifs et missions de l'Union Africaine des Chemins de Fer,
Brazzaville, rapport, 25 p.
v Vissienon A. et Y. Alix, 2003, "La desserte des pays
enclavés : l'exemple du corridor béninois en Afrique de
l'Ouest", in Note de synthèse de ISEMAR, n°57, pp.1-4.
v http://www.africarail.org/.
v http// :www.fahrplancenter.com/Bénin.html
v http ://www. stoppollution.afrkblog.com.
v
http://www.afriquejet.com/actualites/economie/port-de-cotonou:-bollore-nouveau-concessionnaire-2009081033204.html
v
http://www.boursorama.com/forum-bollore-cotonou-l-investisselent-prevu-389175739-1.
LISTE DES TABLEAUX
N°
|
Titres
|
Pages
|
1
|
Principaux indicateurs macroéconomiques du
Bénin
|
12
|
2
|
Répartition géographique du réseau
routier béninois
|
14
|
3
|
Evolution des trafics et chiffres d'affaires de l'OCBN
|
26
|
4
|
Répartition par tranche d'âge du personnel de
l'OCBN
|
28
|
5
|
Récapitulatif des responsabilités
transférées selon les types de partenariat public-privé
|
33
|
6
|
Evolution du trafic des marchandises par pays utilisateurs du
port de Cotonou (en millier de tonnes)
|
36
|
7
|
Africa-rail : prévision du trafic et des recettes
(en milliers)
|
40
|
LISTE DES FIGURES
N°
|
Titres
|
Pages
|
1
|
Le système des transports du Bénin
|
20
|
2
|
Les étapes d'évolution d'un réseau
ferroviaire
|
22
|
3
|
Relation entre infrastructures de transport et
développement économique
|
23
|
4
|
Voie ferrée en Afrique
|
24
|
5
|
Niveau de transfert des risques et responsabilités en
fonction des formes de partenariat
|
33
|
6
|
Africa-rail : programme d'interconnexion ferroviaire
régionale
|
41
|
TABLE DES MATIERES
1- INTRODUCTION
1
2- PROBLEMATIQUE
3
3- METHODOLOGIE
6
PARTIE I : LE BENIN ET SON SYSTEME DE TRANSPORTS
8
1.1 Présentation générale du
Bénin : le cadre d'étude
9
1.1.1. Situation géographique
9
1.1.2. Environnement géopolitique
9
1.2. Evolution des principaux indicateurs
macroéconomiques
10
1.2.1. Evolution du Produit Intérieur Brut
(PIB)
10
1.2.2. Environnement économique et non
compétitivité de l'économie béninoise
10
1.2.3. Urbanisation et problèmes
environnementaux
13
1.3. Diagnostic général du secteur
des transports
14
1.3.1. Au niveau du transport terrestre
14
1.3.2 Au niveau transport maritime
16
1.3.3 Au niveau transport aérien
17
PARTIE II: LE TRANSPORT FERROVIAIRE AU BENIN :
DE LA NAISSANCE A L'AGONIE
18
2.1 Rappel historique
19
2.2. Problèmes du rail béninois
21
2.3. Réhabilitation des corridors routiers
et concurrence déloyale rail-route
28
2.4. Conséquences de l'inactivité du
ferroviaire
30
PARTIE III: LE TRANSPORT FERROVIAIRE : LES
MESURES DE RELANCE
31
3.1 Restructuration du secteur ferroviaire: de la
dérèglementation à la mise en concession
32
3.1.1. Particularités de la mise en
concession
32
3.1.2. Idée générale sur les
résultats de mise en concession ferroviaire en Afrique subsaharienne
34
3.2. Atouts, Faiblesses, Opportunités,
Menaces (AFOM) du transport ferroviaire
35
3.2.1. Atouts
35
3.2.2. Faiblesses
37
3.2.3. Opportunités
37
3.2.4. Menaces
37
3.3. Programme intégré de relance
à court terme (PIRCT)
38
3.4. Programme de relance à long terme
(PRLT)
40
CONCLUSION
43
BIBLIOGRAPHIE
45
LISTE DES TABLEAUX
48
LISTE DES FIGURES
48
TABLE DES MATIERES
49
LISTE DES ANNEXES
50
LISTE
DES ANNEXES
· Projet Africa Rail : Coût des
investissements par grandes rubriques
· Port de Cotonou : Trafic par
catégorie de marchandise
· Bolloré obtient la concession du port de
Cotonou
· Port de Cotonou : l'investissement
prévu
|