1.3. Dichogaster terraenigrae
(Acanthodrilidae)
D. terraenigrae est un ver non pigmenté, de
longueur variant entre 160 et 175 mm, et entre 4 et 5 mm de diamètre
(Fig. 6). La présence de segments triannelés et de garnitures aux
papilles génitales, confère à cette espèce, une
forte ressemblance morphologique avec les espèces du genre
Millsonia. Mais, l'existence de soies péniennes et le manque de
caeca intestinaux, confirment son appartenance au genre Dichogaster
(Csuzdi et Tondoh, 2007). D. terraenigrae appartient à la
catégorie écologique des géophages endogés
oligohumiques, et il n'apparaît qu'exceptionnellement à la
surface. Cependant, il est capable de rejeter en surface des turricules
globulaires coalescents, à surface lisse, dont le diamètre varie
de 0,5 à 2 centimètres (Lavelle, 1978) (Fig. 7). Le type de
turricules rejetés par cette espèce, la fait appartenir au groupe
fonctionnel d'espèces dites compactantes, à l'instar de M.
omodeoi (Baidai, 2009).
Figure
3 : Hyperiodrilus africanus adulte
Figure
4 : Turricules de type décompactant
Figure
5 : Millsonia omodoei adulte
Figure
6 : Dichogaster terraenigrae adulte
Figure
7 : Turricules de type compactant
1.4. Récolte des vers de
terre
Les individus adultes et sub-adultes des trois espèces
de vers de terre considérées ont été
récoltés par extraction manuelle, 2 à 3 semaines avant le
début de l'expérimentation, dans les jachères à
C. odorata de la zone d'étude puis conservés à
température ambiante, dans des récipients remplis de sol
humide.
2. Dispositif expérimental
Le dispositif expérimental a été
établi d'août à novembre 2009, dans 10 jachères
à Chromolaena odorata âgées de 1 à 2 ans.
L'unité expérimentale était un seau de 9 litres, contenant
de la terre récoltée dans les 10 premiers centimètres de
sol d'une jachère de 2 ans L'analyse chimique initiale de ce sol a
révélé des teneurs particulièrement limitées
en carbone et en azote (respectivement 1,48 % et 0,11 %), une faible
capacité d'échange cationique (6,19 #177; 1,24 méq/100 g),
de bases échangeables, ainsi qu'une carence relative en phosphore,
illustrant son statut de sol peu fertile (Tableau 1).
Ce sol a été préalablement
séché à l'air, tamisé à 2 mm,
rehumecté à 16 %, puis de nouveau forcé au travers des
mailles d'un tamis de 2 mm, conformément à la méthodologie
de conditionnement du sol d'élevage employée par Lavelle (1978),
Tondoh (1998) et Baidai (2009). Une quantité de 9 kg de sol ainsi
conditionnée, a été répartie dans chaque seau dont
le fond préalablement troué (9 à 10 trous d'un
centimètre de diamètre), était recouvert d'un filet de
moustiquaire à mailles carrées de 2 mm, afin de permettre la
circulation de l'eau et d'empêcher l'évasion des vers de terre ou
l'intrusion d'autres macro-invertébrés. Les seaux ont ensuite
été enfouis dans des trous contenant dans leur fond une
rangée de pierres disposées afin d'assurer un drainage efficace
de l'eau. L'unité expérimentale a été mise en place
de sorte que le niveau du sol dans le seau coïncide avec celui du sol
environnant (Fig. 8). Huit traitements comportant chacun 10
répétitions, correspondant à une jachère de 1
à 2 ans du site d'étude ont été
réalisés (Fig. 9) :
- Témoin sans vers (T);
- M. omodeoi (Mo) ;
- D. terraenigrae (Dt) ;
- H. africanus (Ha) ;
- M. omodeoi + H. africanus
(Mo+Ha) ;
- M. omodeoi + D. terraenigrae
(Mo+Dt) ;
- D. terraenigrae +H. africanus
(Dt+Ha) ;
- M. omodeoi + D. terraenigrae + H.
africanus (Mo+Dt+Ha) ;
Tableau
1 : Caractéristiques chimiques du sol d'élevage
Paramètres chimiques
|
Moyennes (erreur standard)
|
C organique (%)
|
1,48 (0,18)
|
N total (%)
|
0,11 (0,01)
|
C/N
|
13,46 (2,44)
|
P total (ppm)
|
149,58 (17,3)
|
P Olsen (ppm)
|
23,52 (2,36)
|
CEC (meq/100 g)
|
6,19 (1,24)
|
Ca (meq/100 g)
|
3,43 (0,64)
|
Mg (meq/100 g)
|
1,70 (0,35)
|
K (meq/100 g)
|
0,22 (0,02)
|
|