I.2.3. LES GRANDS AXES DE LA
POLITIQUE INDUSTRIELLE
Les économies industrialisées ouvertes aux
échanges internationaux connaissent des recompositions sectorielles
importantes et rapides. Des secteurs entiers disparaissent sous la pression
conjuguée de la diminution de la demande mondiale, de l'apparition des
nouveaux concurrents ou des mauvais choix stratégique (exemple de bull).
Dans la plupart des chantiers navals, les industries du cuir, le textile, les
productions de matériels électriques et électroniques, la
chimie lourde...face à cette perte de compétitivité, des
nouveaux secteurs apparaissent dans le domaine de la technologie de
l'information (NTIC)...
Dans une logique uniquement inspirée par le
marché, les phases de déclin et de création sont
associées au cycle de vie international du produit. Les recompositions
industrielles devraient être guidées par les signaux de prix. Dans
la réalité, la totalité des Etats effectuent des choix
industriels. Les facteurs de production (travail, capital) doivent pouvoir
être affectés différemment. Or certains secteurs
génèrent des coûts irrécupérables
(sidérurgie) seul l'Etat peut assumer une fraction des pertes de
capital (nationalisations = annulation des dettes).
L'aide aux secteurs nouveaux passe soit par des mesures
générales. Les procédures d'encouragement à la
recherche-développement font partie de la politique industrielle. Il ne
s'agit pas de viser un secteur particulier mais l'ensemble des nouvelles
techniques et des nouveaux produits issus des recherches des entreprises.
Les contraintes budgétaires créent cependant des
points de conflits entre les deux types d'aides. En effet l'aide au secteur en
déclin tend à figer des situations anciennes en empêchant
un ajustement des structures industrielles aux nouvelles conditions
internationales.
Par ailleurs, la répartition de l'effort public est
victime des groupes de pression, les secteurs en déclin ont un poids
électoral et social beaucoup plus important que les nouvelles
activités. La politique industrielle apparait d'avantage comme une
défense d'une spécialisation internationale condamné
plutôt qu'une aide à la transition vers une nouvelle configuration
du système productif.
Enfin, les différentes modalités d'intervention
de la politique industrielle sont très souvent ramenées à
des subventions versées (exemple du domaine militaire aux Etats-Unis) ou
des avantages fiscaux (exemple des exonérations de charge sur le
marché étranger). Il y aurait ainsi une concurrence
déloyale entre les firmes subventionnées et les firmes non
subventionnées.
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