III.1.5. MESURES CONCERNANT
LES EXPORTATIONS
La RDC impose des taxes à l'exportation d'un certain
nombre de produits primaires. Ainsi, les exportations de café sont
taxées au taux de 1%, les exportations de bois au taux de 6%, et les
exportations minières à des taux variés de 10%. Ces taxes
peuvent s'expliquer par le fait que la plupart des produits primaires ainsi
taxés ne sont pas guère consommés sur place, comme par
exemple du thé, du café, etc. La plupart de ces produits sont
exportés à l'état brut faute de capacités de
traitement, et ne peuvent donc pas être vendus sur le marché
domestique comme produits de consommation. Dès lors, les taxes à
l'exportation sont équivalentes à des taxes à la
production et n'introduisent pas de distorsion particulière en tant que
taxes au commerce (bien que toute taxe indirecte, par définition,
introduise une distorsion dans le prix relatifs).
La RDC, étant un exportateur des produits primaires
plutôt, que de produits manufacturés, n'a pas de politique
explicite de promotion des exportations. Ainsi, elle n'a pas d'agence de
promotion des exportations, ni de remboursement des droits sur les intrants
importés pour les exportateurs, ni de zone franche. Il n'ya pas d'agence
gouvernementale pour la diversification des exportations. Si cette absence de
politique d'exportation est compréhensible dans un contexte où la
reconquête des marchés domestiques serait déjà un
progrès, à terme il s'agit potentiellement d'un chantier à
envisager.
III.1.6. ACCES AU CREDIT
L'accès au crédit est très limité
dans l'ensemble de l'économie congolaise. Le système bancaire
comprend plus d'une vingtaine de banques commerciales dont les agences sont
situées principalement à Kinshasa et dans les chefs lieux des
provinces. On estime qu'actuellement, il n'ya pas plus de 300000 comptes
bancaires sur une population de plus de 65 millions d'habitant.
La seule institution accordant des crédits à
moyen terme est le fond de promotion de l'industrie (FPI), une institution
publique créée en 1989 pour financer l'activité
économique, en particulier l'investissement.
Les prêts du FPI sont accordés à des taux
subventionnés (15% par an en FC) et la demande des investisseurs est
donc forte. Cependant, les ressources du FPI sont très limitées
et l'obtention d'un prêt est assez difficile. De plus, les conditions de
crédit (5ans avec un an de différé aux mieux) ne sont pas
compatibles avec de nombreux investissements dans l'agriculture (irrigation,
cultures pérennes). Finalement, il n'existe pas en RDC d'institution
apportant des capitaux à risque. Les investissements dans l'industrie,
comme dans les autres secteurs de l'économie, doivent donc être
financés soit sur crédit « off-shore », ce
que peu d'investisseurs sont capables de mobiliser, ou sur ressources
propres.
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