Un territoire en cours de
transformation
Le territoire du Bas Chantenay est depuis plusieurs
années en cours de transformation, de fait, par des mutations issues du
secteur privé ou des projets publics d'aménagement qui vont
transformer petit à petit le visage du quartier, avant même que le
projet urbain ne soit entrée dans sa phase opérationnelle.
Quelques-unes d'entre elles méritent d'être identifiées.
Projet immobilier du site d'ARMOR
Le site Armor, ancien site de de bureaux et de production
d'encre d'imprimerie est, de fait, le premier vrai projet de renouvellement
urbain sur le Bas Chantenay. Suite à l'organisation, par la
société Armor, propriétaire du site, d'un concours
promoteur-concepteur, un jury composé de représentants de la
société, de la Ville de Nantes et son AMO (Pierre Gautier), s'est
réuni le 20 juin 2008, sous la présidence de Monsieur Alain
Robert, adjoint au maire à l'urbanisme. Après présentation
des quatre projets en lice, le jury a unanimement choisi le projet du promoteur
Brémond et les architectes V. Cornu, F. Grether, Bouillaud &
Donnadieu accompagné du paysagiste PHYTOLAB, des bureaux
d'études exNdo, et Burgeap pour la dépollution.
En l'absence d'outil d'aménagement, il a
été confié à Pierre Gautier, à la suite de
son étude programmatique, l'assistance à maîtrise d'ouvrage
(AMO) pour le projet immobilier envisagé par la société
Armor. Le projet validé propose un programme de 9.000 m² de bureaux
sur la partie sud, dont 2.145 m² réhabilités, ainsi que
14.000 m² de logements, soit 169 logements dont 25% de logements
sociaux.
Perspective du projet ARMOR. Groupe Brémond (2008)
Un certain nombre d'éléments marquant l'esprit
du site ont été conservés dans le projet : la pointe du
bâtiment historique, l'esprit linéaire du bâtiment
industriel le long du boulevard Chevreul, certaines particularités
telles que des murs/murets, arbres remarquables, etc. François Grether a
su inscrire cette étape de ré-urbanisation dans la
continuité du tissu urbain, en proposant en outre la création
d'une rue perpendiculaire à l'axe principal suivant le fleuve.
Le chantier, débuté fin 2009, courra sur 5 ans
pour s'achever fin 2014.
Projet d'aménagement du Bois Hardy
Nantes Métropole a également entamé une
réflexion autour de l'aménagement du quartier du Bois Hardy,
entre le boulevard du Maréchal Juin et la rue des Alouettes. A ce jour,
les premières intentions d'aménagement sont les
suivantes :
o Définir des lots constructibles à partir des
voiries existantes, avec des prescriptions de cheminements piétons, et
du stationnement mutualisé en entrée de lots ;
o Définir le secteur de jardins sur les parcelles
enclavées du nord du site, en adossement au mur ancien de clôture
de la cité Arthur Benoît, et un espace commun de coeur
d'îlot, à flanc de coteau (perspectives visuelles lointaines),
autour du chêne centenaire marquant le site, à l'interface des
constructions existantes et nouvelles ;
o Améliorer la viabilité des voies ouest :
mise en liaison des rues de Mallève avec l'avenue des Alouettes.
Il est envisagé une typologie d'habitat
intermédiaire et individuel dense, inscrits dans la pente du coteau. En
terme de programme, il est envisagé un tiers de logement social, un
tiers de primo-accession abordable, et un tiers de logement libre, dans le
cadre d'une servitude de mixité sociale. L'hypothèse de
l'insertion d'un programme d'autopromotion est également
envisagée.
Un quartier ancré dans un cadre naturel. NMA (2010)
Sur le plan stratégique, la création d'une ZAC
dédiée est envisagée depuis plusieurs années
déjà. Mais des discussions récentes avec Nantes
Métropole laissent apparaître la possibilité d'une
intégration de cette opération au projet global du Bas Chantenay,
afin d'accorder plus de cohérence aux deux interventions. La
présence d'une société de recyclage de métaux, qui
pose problème en secteur d'habitat, motive également cette
option. Réintégrer le projet du Bois Hardy dans le Bas Chantenay
offrirait en effet davantage de latitude à l'aménageur pour
proposer des solutions de relocalisation à la société en
question.
Extension des bâtiments SECODI
L'entreprise SECODI, PME de construction de moteurs, est
implantée sur le site depuis plusieurs dizaines d'années. Fort de
300 employés, son fondateur et dirigeant, M. Jacques Setis, est un
élément essentiel du tissu économique du quartier et de
l'agglomération. Il dispose d'un réseau relationnel important et
suit avec attention l'évolution du quartier, surtout depuis ces dix
dernières années, qui ont vu se concrétiser la mise en
place du renouvellement du quartier avec l'étude de définition de
Pierre Gautier. Ainsi, comme plusieurs autres acteurs industriels locaux, il
s'est attaché à élargir progressivement son patrimoine
foncier. Aujourd'hui propriétaire important, il est devenu acteur du
projet puisqu'il a récemment réhabilité un bâtiment
désaffecté appartenant aux brasseries de la Meuse pour y
installer un centre de formation interne ainsi qu'une surface de bureaux en
location.
Centre de Formation SECODI et bureaux en location. Personnel
(2011)
C'est une initiative entièrement privée et le
projet est modeste de part ses dimensions, mais cela confirme, s'il en
était besoin, le fait que le quartier est d'ores et déjà
en cours de mutation.
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