PARTIE 3. QUELQUES
APPROCHES DE STRATÉGIES D'AMÉNAGEMENT
Un projet urbain s'organise par étapes. La
première, essentielle au bon déroulement des suivantes, consiste
en la mise en place d'un processus de gouvernance efficace, afin de s'assurer
la bonne maîtrise du projet pour l'aménageur, et une implication
de l'appareil politique afin que les directions prises soient collectives.
Dans la seconde, on vient de le voir, il s'agit de bien
identifier les enjeux urbains à traiter, et donc de les communiquer de
la manière la plus simple et évidente possible, afin que la
maîtrise d'oeuvre recrutée, avec laquelle nous serons en
collaboration, en coproduction sur un temps long, soit en phase avec les
ambitions du projet, et réponde de manière satisfaisante aux
exigences que la maîtrise d'ouvrage s'est fixées.
La dernière étape est celle de
l'opérationnel. Car dès lors que maîtrise d'ouvrage
politique (les élus et techniciens de la collectivité),
maîtrise d'ouvrage opérationnelle (la société
d'aménagement mandatée ou déléguée) et
maîtrise d'oeuvre (l'urbaniste et son équipe) sont en phase et
travaillent de concert sur des objectifs communs, c'est à
l'aménageur qu'il revient de bien gérer son projet. Il dispose
d'un budget, de compétences en interne et en externe, et se doit de
mener à bien la mission de service public qui est la sienne, avec donc
pour invariant de faire son maximum dans un budget contraint.
Nous aborderons ici deux aspects de la gestion du projet,
volontairement différents mais qui nous semblent importants, parce que
dans les deux cas, les négliger peut freiner l'avancement du projet,
voir le mettre en péril. Il s'agit d'un côté de la question
du foncier et de l'approche budgétaire qu'elle implique, et dans l'autre
la question de la gestion du temps, à travers l'organisation,
l'orchestration, du provisoire et de l'éphémère.
Vont donc se poser des questions très pragmatiques,
économiques mêmes, d'équilibrage du bilan, de gestion du
foncier et des grands propriétaires, étatiques ou privés,
dont les intérêts bien souvent divergent des nôtres. Des
questions financières donc, mais qui induisent une réflexion sur
la manière de travailler avec ces acteurs importants (et non contre ou
en parallèle de), d'aller vers une forme de partenariat plutôt que
d'affrontement. Nous aborderons ce thème à travers quelques
exemples croisés dans nos lectures ou nos discussions
professionnelles.
De la même manière, le développement du
projet s'inscrit sur un temps long, et engendre des attentes, des frustrations,
des envies qui nécessitent de sortir d'une approche purement technique,
et de réfléchir à instaurer des transformations
alternatives, temporaires, afin de faire participer l'ensemble des acteurs de
la ville.
Aménager sans
maîtrise foncière, la délicate question du budget
Le plus gros enjeu d'un projet de renouvellement en zone
industrielle, puisque l'on a vu que ces projets n'entrent pas dans les
critères de financement de l'ANRU et que, pour le cas du Bas Chantenay,
il ne semble pas, à ce jour, que la puissance publique dispose de biais
de financement importants. La question est d'ores et déjà
très présente chez l'aménageur et à Nantes
Métropole aménagement, puisque à chaque fois qu'une DIA
(Déclaration d'Intention d'Aliéner) est reçue pour des
parcelles qui ont été identifiées comme étant
intéressante pour la transformation du quartier, des micro-budgets sont
réalisés à la hâte, pour estimer le coût de
transformation du terrain et sa valeur foncière dans le cadre d'une
acquisition. Il faut donc que l'on s'attarde à saisir les tenants et
aboutissants de la gestion foncière d'une opération de
renouvellement urbain.
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