Problématique de la fondation épistémologique des sciences de la culture chez Ernst Cassirer( Télécharger le fichier original )par Marcellin Tibérius KALOMBO MBUYAMBA Université catholique du Congo - Master 2011 |
III.3.2. Unité de la science et diversité du savoir selon l'épistémologiestructuraliste et comparée d'AKENDAL'épistémologie structuraliste et comparée est la théorie fondamentale à partir de laquelle, le professeur Akenda tente de construire une structure et une visée commue entre les sciences de la nature et les sciences de la culture. En plus, il considère la science comme étant « l'une des plus extraordinaires créations de l'homme, à la fois par les pouvoirs qu'elle lui confère et par la satisfaction intellectuelle et même esthétique que ses explications lui procurent. »248(*). C'est ainsi que la science dans cette perspective s'intéresse non seulement aux faits naturels mais aussi aux faits culturels et humains. Il s'ensuit que l'épistémologie structuraliste a pour tâche de « décrire l'histoire de la conceptualité scientifique à partir des structures du monde-de-la-vie, objet des sciences de la culture, sur lesquelles se fondent les constructions logico-mathématiques qui constituent la spécificité des sciences de la nature. »249(*). En sus, pour ce qui concerne la problématique de la scientificité des sciences empiriques, il en donne deux critères à partir desquels il fonde les sciences. Il s'agit l'apriorité formelle et l'empiricité. Le premier critère est important dans la mesure où sans le quel, il n'y a pas de généralisation logique des résultats des sciences et le second est l'application technique des résultats des recherches théoriques. En outre, la théorie Akendienne se veut avant tout une histoire de notre savoir qui est comprise comme étant la généralisation dialectique dont il faut rendre l'unité et la diversité.250(*)Pour fonder l'unité et la diversité du savoir, Akenda fait recours à la nature et la fonction logique des concepts251(*) comme son maître à penser Cassirer. Par ailleurs, cette analyse logique du concept fonde bien l'unité de toutes les sciences et non leur diversité. Ainsi, de l'idée de l'unité entre les sciences, on peut agencer l'idée de la continuité entre les sciences de la culture et les sciences de la nature. Pour ce faire, il procède par le réexamen des procédures méthodologiques (explication, expérience, vérification et confirmation) pour relever la continuité et la discontinuité entre les sciences et fonder enfin la voie de la scientificité des sciences de la culture. Un des éléments qui peut concourir à l'édification de l'unité est la spécificité conceptuelle. En effet, le point commun entre les sciences de la culture et les sciences de la nature est le fait qu'elles ont des « concepts scientifiques par lesquels les chercheurs scientifiques se comprennent et font accepter généralement et universellement les résultats de leurs recherches. ».252(*)Dans cette perspective, les concepts dans ces deux sciences se forment à partir des faits, qui ne sont pas par eux-mêmes immédiat mais qu'il faut toujours construire dans les sciences. Par ailleurs, leur différence réside dans « le degré d'idéalité de cette réalité qui détermine aussi celui des concepts qui en rendent compte.»253(*). Ainsi, les concepts dans les sciences de la nature sont ceux qui sont considérés comme techniquement reproductibles et conceptuellement opératoires, tandis que ceux des sciences de la culture, sont formés à partir de nos propres expériences ordinaires et aux habitudes du langage ordinaire. Eu égard à ce qui précède, la continuité dans ces deux sciences, consiste ici en l'incorporation des hypothèses supplémentaires dans les esquisses d'explication des sciences de la culture. Il s'agit là à la fois d'une structure téléologique de la science et d'un trait essentiel de l'esprit en général qui trouve ses racines dans les structures du sens immanent à la Lebenswelt (monde-de-la vie)254(*), aussi à la suite de cette continuité entre les sciences, il se dégage là une approche interdisciplinaire ou inter méthodologique à partir de la quelle, les éléments fondamentaux de l'épistémologie de la coopération de consolident. Pour tout dire, les sciences empiriques de la culture, ont aussi d'une façon analogique, des devoirs empiriques qui ne sont pas radicalement différents des procédures expérimentales des sciences de la nature255(*), la validation des énoncés des sciences de la culture est soumise encore aux mêmes procédures que les énoncés des sciences de la nature. Voilà d'une manière succincte l'approche de l'épistémologie structuraliste et comparée où il était question de rechercher l'unité des sciences à travers l'analyse des procédures méthodologiques en vue de déceler la continuité ou la discontinuité de sciences. A la lumière de tout ce qui vient d'être dit, nous avons eu les éléments suffisants afin de fonder notre théorie sur la coopération des sciences. * 248 J-C AKENDA., Epistémologie structuraliste et comparée, p.304 * 249 J-C AKENDA., O.C., p.8-9 * 250 Ib.O.C., p.9 * 251 J-C AKENDA., L'explication dans les sciences de la nature et de la culture, dans RPK no 21-22 (1998), p.149 * 252 J-C AKENDA., O.C., p.9 * 253 Ib.O.C., p.9 * 254 Ib.O.C., p.10 * 255 Ib.O.C., p.12 |
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