CHAPITRE TROIS : LES RESULTATS
La répartition selon l'âge n'était pas
gaussienne. L'âge médian était 32 ans (mode : 30
ans).
Les femmes étaient majoritaires, soit 57% des femmes
pour 43% d'hommes.
Plusieurs termes étaient utilisés pour nommer
les maladies. Deux noms revenaient beaucoup que les autres : Kapopo
(30,6%) et Nteta (31,3%).
Les lésions affectaient différentes parties du
corps. On avait observé les plus souvent les localisations
ci-après : Membres inférieurs (42%), Tête (17%),
Membres supérieurs (13%) et Sein (10%).
Les manifestations lésionnelles étaient
réparties de la manière variable. On notait 54% des
lésions sous forme de plaie, 41% sous forme de masse et 5% sous la forme
mixte.
Les malades étaient de niveau secondaire dans 54% des
cas, sans éducation dans 27% des cas et de niveau universitaire dans 14%
des cas.
En ce qui concerne la visite médicale dans un centre
médical conventionnel, les malades, 52% avaient consulté les
hôpitaux conventionnels et 48% n'avaient pas été à
l'hôpital.
Les figures et les photographies ci-après se rapportent
aux précédentes observations.
Figure 1 : Répartition selon l'âge
![](Maladies-et-patients-faisant-recours--la-medecine-traditionnelle-en-RDC1.png)
Les personnes malades étaient surtout de la classe
d'âge de 18 à 39 ans.
Figure 2 : Répartition selon le sexe
![](Maladies-et-patients-faisant-recours--la-medecine-traditionnelle-en-RDC2.png)
Chez, les adultes les malades du sexe féminin
étaient plus nombreux que ceux du sexe masculin.
Figure 3 : Nomenclature de la maladie en dialecte
![](Maladies-et-patients-faisant-recours--la-medecine-traditionnelle-en-RDC3.png)
Figure 4 : Localisation de la lésion
![](Maladies-et-patients-faisant-recours--la-medecine-traditionnelle-en-RDC4.png)
Figure 5 : Manifestation lésionnelle
![](Maladies-et-patients-faisant-recours--la-medecine-traditionnelle-en-RDC5.png)
Figure 6 : Education des malades
![](Maladies-et-patients-faisant-recours--la-medecine-traditionnelle-en-RDC6.png)
Figure 7 : Proportion des malades ayant été
consulté dans un centre médical conventionnel
![](Maladies-et-patients-faisant-recours--la-medecine-traditionnelle-en-RDC7.png)
Figure 8 : Répartition des malades selon leurs
communes
![](Maladies-et-patients-faisant-recours--la-medecine-traditionnelle-en-RDC8.png)
Figures 9 : Lésion du Membre Inférieur
![](Maladies-et-patients-faisant-recours--la-medecine-traditionnelle-en-RDC9.png)
Figures 10 : Lésion du Membre Supérieur
![](Maladies-et-patients-faisant-recours--la-medecine-traditionnelle-en-RDC10.png)
Figure 11: Lésion de la Tête
![](Maladies-et-patients-faisant-recours--la-medecine-traditionnelle-en-RDC11.png)
Figure 12 : Lésion du sein
![](Maladies-et-patients-faisant-recours--la-medecine-traditionnelle-en-RDC12.png)
CHAPITRE IV : DISCUSSION
Cette étude était une enquête sur les malades
adultes faisant recourt à la médecine non conventionnelle. On
parle soit de médecine complémentaire, soit de médecine
alternative. La médecine complémentaire est une forme de
médecine non conventionnelle à la quelle le patient traité
par la médecine moderne s'adonne. Tandis que le concept médecine
alternative est beaucoup utilisé dans le cas du recourt exclusif
à la médecine non conventionnelle (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10,
11, 12). Les adeptes de cette forme de médecine sont très
nombreux aussi bien en occident qu'en Afrique. En Afrique, d'ailleurs, du fait
de l'accès difficile aux systèmes sanitaires, le recourt à
la médecine alternative ou complémentaire est très
important.
Gharbi et al. (12) signalent que 49% des tunisiennes atteintes de
cancer font recours aux MAC (1).
Dans cette étude présente, il y a plus de femmes
que d'hommes qui recourent aux MAC, soit 57 contre 43%.
L'âge médian de patients faisant recours aux MAC est
de 32 ans. Dans l'étude faite en Tunisie chez les femmes souffrant du
cancer, l'âge moyen est de 53 ans. Ce qui est justifiable par le fait que
le critère d'inclusion des patientes était un facteur
limitatif ; en effet, le cancer est une maladie surtout des personnes
âgées.
Un bon nombre de malades (54%) font recours aux MAC pour des
lésions ulcéreuses et pour des lésions tumorales (41%).
Malheureusement, il n'a pas été possible de connaitre la nature
exacte de ces lésions. Elles peuvent être aussi bien des cancers
que des maladies non cancéreuses. Il faudrait pratiquer des examens
paracliniques pour affiner le diagnostic.
La majorité des malades (54%) ont un niveau
d'études secondaire. Ceux de niveau universitaire sont minoritaires
(14%). Il y a 27% de malades sans éducation. L'étude de Gharbi
rapporte (12) 8% de malades sans niveau d'études, 51 % des malades de
niveau primaire et secondaire et 9% de malades de niveau universitaire. Il est
possible de voir le nombre des requérants des MAC diminuer en
scolarisant la population. Mais il y aura toujours un nombre de sujets qui
feront recours aux MAC.
Plus de la moitié des patients (58%) ont été
reçus dans un hôpital conventionnel. Dans 42% des cas, les malades
n'avaient jamais été à l'hôpital conventionnel.
Les malades proviennent de presque toutes les grandes communes de
Lubumbashi : 22,8% de la Rwashi, 12,5% de la commune Kampemba, 11,8% de la
Katuba, 10,8% de la Commune Annexe et 10,3% de la commune Kenya.
Il ressort de cette enquête que plusieurs personnes font
recourt aux MAC et que ignorer cette réalité serait une
négligence coupable. Les institutions hospitalières devaient
chercher à expliquer les raisons pour lesquelles les malades quittent le
système conventionnel pour recourir aux MAC. Les malades sont-ils mal
reçus dans les hôpitaux conventionnels ? Sont-ils mal pris en
charge ? Les MAC tel que pratiquées pour des lésions
ulcéreuses et tumorales sont-elles efficaces.
Il faudra dans le jour à venir procéder à la
détermination de la nature exacte de ces lésions. Il donc
important que l'on identifie scientifiquement ces lésions qui sont
considérées par la communauté comme des mauvais sorts. Des
examens bactériologiques pour certaines lésions et des examens
anatomopathologiques pour d'autres seront très utiles.
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