3.2. Problématique
Le programme de domestication des arbres fruitiers locaux et
des plantes médicinales, a été initié par l'ICRAF
au Cameroun depuis 1998. A fin d'évaluer les techniques de
multiplication végétative en milieu rural, deux
pépinières pilotes ont été installées dans
la Région du Centre, précisément à Nkolfeb et
Abondo (ICRAF, 2004). Par ailleurs, le processus de domestication implique
à la base la création des pépinières, lieux de
production des variétés améliorées destinées
aux plantations. C'est ainsi que par la suite, quatre autres
pépinières pilotes ont vu le jour en 1999 dont deux dans la zone
de savane humide (Bandjoun et Belo) et deux dans la zone de forêt
(Ting-Melen et Ngoumou). Ces pépinières ont été
créées pour tester et évaluer les techniques de
multiplication végétative par les producteurs. Elles sont
utilisées de façon subséquente, pour former la
communauté environnante sur les techniques de base, de gestion des
pépinières et les méthodes de collecte des germoplasmes,
ainsi que la multiplication à travers la propagation
végétative. Après quelques années d'essai, des
pépinières satellitaires ont émergé des sites
pilotes et on assiste de nos jours à une augmentation importante du
nombre de pépinières. L'ICRAF (2011) estime à plus de 225
le nombre de pépinières spécialisées dans la
multiplication végétative des arbres agroforestiers. On assiste
donc à la formation d'un système de production et de distribution
des plants d'arbres fruitiers à partir de plusieurs
pépinières décentralisées.
Par la suite, des études ont été
réalisées, d'une part par Nkana (2003) sur les
stratégies de distribution et de commercialisation des plants fruitiers
locaux produits dans les pépinières rurales. Il estime que la
meilleure stratégie de commercialisation des plants fruitiers est une
combinaison d'un circuit permettant la vente sur le site de production et d'une
fluidité de l'information entre les parties concernées. Tadjo
(2008) d'autre part, montre que les pépinières rurales des zones
d'intervention de l'ICRAF sont plus efficaces dans la distribution des plants
agroforestiers que les pépinières qui ne collaborent pas avec
ICRAF.
Mfoumou (2001) montre que la demande en plants fruitiers est
très élevée dans la ville de Yaoundé et l'offre des
pépinières ne satisfait pas la demande. Dans une perspective
d'assurer une disponibilité en plants de qualité, en
quantité, à proximité des utilisateurs et à un prix
abordable, il apparaît important de s'interroger sur les
mécanismes d'amélioration de l'offre en plants d'arbres
fruitiers. C'est ainsi que se pose la question de savoir quelles sont les
goulots d'étranglement de la filière plants
améliorés d'arbres fruitiers? De cette préoccupation
centrale résultent les questions suivantes :
- quels sont les acteurs impliqués dans la
filière «plants améliorés d'arbres
fruitiers»?
- quels sont les différents types de relations qui
existent entre ces acteurs et quelles fonctions jouent-ils dans la
filière?
- quelles sont les quantités de plants produits et
distribués dans la filière?
- quelles sont les difficultés rencontrées dans
la filière et les opportunités de développement?
- quelles sont les mesures pouvant améliorer la
filière ?
Ainsi la présente étude se propose d'analyser la
filière plants améliorés d'arbres fruitiers dans les zones
de forêts et savanes humides, aussi appelées le Grand-Sud du
Cameroun.
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