B- Cas du Sénégal
Si d'importants travaux d'infrastructures ne sont pas
réalisés dans les années à venir, la situation
écologique du Sénégal risque de se
détériorer rapidement sous l'effet du doublement de la population
sénégalaise attendu d'ici 2020.
Le pays comptera alors 16 millions d'habitants, dont
près de 5 millions concentrés dans la capitale. Les
infrastructures d'assainissement dans la capitale du Sénégal sont
déjà cruellement insuffisantes. A terme, une catastrophe
écologique menace Dakar.
D'une manière générale, les
autorités sénégalaises sont très conscientes des
différents problèmes liés à l'environnement mais
les moyens de financement font trop souvent défaut.
Depuis son arrivée à la tête de l'Etat en
mars 2000, le président WADE n'a cessé de réaffirmer sa
détermination à s'attaquer aux problèmes environnementaux
du Sénégal. Le nouveau "code de l'environnement", qui a
été voté début 2001 est pour les autorités
un instrument décisif pour l'application de leur politique.
A la fois incisif et contraignant, il permet d'imposer des
normes et de sanctionner les pollueurs.
Aujourd'hui, la problématique se situe dans la mise en
application de ce code, pour les industries déjà en place.
La demande en équipements d'analyse et de traitement va
décupler les années à venir sous l'effet de la loi.
Au Sénégal, le secteur de l'hydraulique a subi
une mutation institutionnelle en 1995, avec la réforme de l'ancienne
SONEES (Société Nationale d'Exploitation des Eaux du
Sénégal) qui a donné naissance à trois organismes
distincts à savoir :
- la SONES : Société publique de
patrimoine.
- La SDE : (Sénégalaise des Eaux)
- L'ONAS (Office National d'Assainissement).
Un Conseil Supérieur de l'Eau (CSE) a
été créé en juin 1998. Présidé par le
premier Ministre, le CSE est chargé de décider des grandes
options d'aménagement et de gestion des ressources en eau, d'arbitrer
d'éventuels conflits nés de l'utilisation de l'eau, de veiller au
respect de la réglementation relative à la gestion de l'eau et de
statuer sur toute autre question liée à la gestion et à la
maîtrise des ressources en eau. Il est assisté dans sa tâche
par le Comité Technique de l'Eau (CTE), créé par
arrêté du Ministre chargé de l'hydraulique.
L'ONAS à la charge de tous les travaux d'assainissement
liquide (eaux usées domestiques, industrielles et pluviales) ainsi que
l'assainissement gazeux (fumées d'usines ...)
L'ONAS emploie environ 120 employés pour un budget
annuel d'un milliard (1.000.000.000) de francs CFA. Cette structure est
organisée autours de deux directions : la direction de
l'exploitation et la direction des études et travaux.
Au Sénégal, seuls 8% des ménages
sont branchés au réseau d'égouts (32% à Dakar), et
95% des ménages ruraux évacuaient leurs eaux usées dans la
nature.
Cinq villes seulement sont dotées de réseaux
d'égouts au Sénégal. Il s'agit de Dakar, Kaolack, Louga,
Saint Louis et Saly.
Dakar est la seule ville dotée d'une station
d'épuration, basée à Cambèrène.
Kaolack, Louga, Saint Louis et Saly sont équipés
de bassins de stabilisation. Les travaux de construction d'un réseau
d'assainissement entamés à Thiès dans le cadre de la
collaboration Italo-Sénégalaise n'ont pu être
terminés faute de financement. L'ONAS travaille dans le domaine de
l'assainissement avec la Société Française SNIC
(Société de Nettoiement Industriel et Chimique) et la
Générale des Eaux.
En général, le réseau d'assainissement de
Dakar est caractérisé par des infrastructures inadéquates
de collecte, d'évacuation et de traitement des déchets liquides.
L'ensemble du système d'assainissement de Dakar et de sa grande banlieue
est constitué par 623 km de canalisation pour l'évacuation des
eaux usées et des eaux pluviales.
Sur ces 623 km, 290 km sont particulièrement
vétustes et nécessitent des travaux de réhabilitation. La
station de Cambérene est la seule station d'épuration qui
fonctionne à l'heure actuelle à Dakar. Elle a une capacité
de traitement de 10 000 m3 par jour et un débit moyen
journalier de 9 600 m3.
Les trois autres stations d'épuration (station de la
Patte-d'oie, de Mbao et Pikine) sont actuellement à l'arrêt.
Environ 80 % des eaux consommées sont rejetées
dans la nature sans traitement, soit en mer, soit sur des espaces vacants, ce
qui entraîne des risques de pollution de la nappe phréatique.
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