3.1.1.2. Le Réseau Interconnecté du
Cameroun : Sud (RIS), Nord (RIN), Est (RIE) Le Réseau
Interconnecté du Sud (RIS)
Le RIS se compose de 480 km de lignes 225 kV et 870 km de
lignes 90 kV, et de 17 postes (4 postes dits d'interconnexion et 13 postes
sources alimentant les réseaux de distribution) et s'étend dans
six provinces : Centre, Sud, Littoral, Ouest, Nord-Ouest et Sud-Ouest. Il se
subdivise en 3 grandes régions : le Centre (Région Centre et
Sud), le Littoral et l'Ouest (Région Ouest, Sud-Ouest et Nord-Ouest).
Ce réseau est constitué des centrales de
productions hydroélectriques ayant des aménagements
hydroélectriques alimentant le RIS concentrés sur la Sanaga et
composés de deux centrales de production et de trois barrages
réservoirs permettant une régularisation saisonnière des
apports puis des centrales thermiques tous interconnectés ainsi que des
barrages et centrales thermiques nouvellement créées ou cours de
construction. Ainsi à la date d'aujourd'hui on a le parc de production
hydraulique et thermique du RIS est constitué des ouvrages suivants:
? 2 centrales hydroélectriques:
Song Loulou (394 MW, modulation journalière), Edéa (263 MW, fil
de l'eau),
? 3 barrages-réservoirs pour
la régularisation du fleuve Sanaga totalisant 7,3 km3 de
capacité de stockage : Bamendjin sur la rivière Noun : sa
capacité utile est de 1675 hm3 (pour une capacité
totale de 1800 hm3) ;
Mbakaou sur la rivière Djérem : sa
capacité utile est de 2500 hm3 (pour une capacité
totale de 2600 hm3) ;
La Mapé sur la rivière la Mapé : sa
capacité utile est de 3100 hm3 (pour une capacité
totale de 3200 hm3) ;
En projet la construction du barrage de Lom-Pangar avec une
centrale au fil de l'eau pour relever le debit d'eau permettant d'augmenter la
production de la centrale de Song Loulou.
? 6 centrales thermiques «
diesel » connectées aux réseaux : Oyomabang1 et 2 (32 MW,
dont 19,5 MW en HFO), Bassa 2 et 3 (18 MW), Logbaba (18 MW), Bafoussam (14 MW),
et Limbé (85 MW) qui fonctionne au HFO. L'ensemble du parc de production
thermique du RIS est actuellement de 168 MW. Les centrales thermiques sont
réparties principalement sur les quatre localités de Douala,
Yaoundé, Bafoussam et Limbé. Avec en projet la construction d'une
centrale à Kribi d'une puissance unitaire maximale comprise entre 30 et
60 MW.
Réseau Interconnecté du Nord
(RIN)
Le réseau de transport interconnecté Nord (RIN)
permet d'évacuer vers les centres de consommation (Garoua, Maroua,
Ngaoundéré et Meiganga) l'énergie produite par la centrale
hydraulique de Lagdo et la centrale thermique de Djamboutou. Le RIN se compose
de 400 km de lignes 110 kV et 200 km de lignes 90 kV, et de 4 postes sources
alimentant les réseaux de distribution. Le RIN s'étend dans trois
Régions du « Grand Nord ».
Le Réseau Interconnecté du Nord (RIN) est
alimenté essentiellement par l'aménagement hydroélectrique
de Lagdo a pour but :
? garantir la production d'électricité du Nord du
pays,
? protéger contre les crues la ville de Garoua et la
vallée de la Bénoué,
? assurer la navigation fluviale et le développement du
port fluvial de Garoua,
? développer les activités agricoles et
piscicoles,
? et, favoriser les activités touristiques.
100
Elle se situe sur le cours d'eau de la Bénoué
à 66 km en amont de la localité de Garoua. Il dispose d'une
capacité totale de stockage importante et inter-annuelle de 6300
hm3 pour une surface de 700 km2. La centrale de Lagdo, qui a
été mise en service en 1983-84, comprend quatre groupes de 18 MW
chacun, soit un total de 72 MW pour un productible de 250 GWh. Puis d'une
centrale thermique situé à Djamboutou près de la ville de
Garoua La puissance installée sur le site de Djamboutou est de 13,7 MW.
Il existe aussi une petite centrale de 1 MW à Ngaoundéré
en secours qui ne fonctionne plus. Trois petites centrales isolées (3,8
MW) alimentent les localités de Kousseri, Poli, et Touboro.
Réseau Interconnecté de l'Est
(RIE)
Il n'y a pas à proprement parler de réseau de
transport interconnecté. Seules deux lignes 30 kV permettent
d'évacuer l'énergie vers les centres de consommation autour de la
centrale de Bertoua.
Ce réseau est alimenté uniquement par une
centrale thermique d'une puissance installée de 9,6 MW (dont la
disponibilité est actuellement de 60%) à Bertoua alimentant les
principales localités urbaines gérée par AES-Sonel et cinq
petites centrales thermiques en zone rurale raccordées au réseau
principal de AES-Sonel alimentant les centres isolés de
Bétaré-Oya, Garoua-Boulaï, Lomié, Yokodouma et
Moloundou. La capacité totale de ces six centrales de production est de
12 MW.
L'offre en électricité dans cette région
du pays est notoirement insuffisante par rapport à la demande existante
et potentielle. Cette situation qui s'aggrave oblige les consommateurs qui le
peuvent à investir dans des moyens thermiques de production ou de
secours. On constate un nombre important d'auto producteurs qui totalisent une
puissance installée dans la zone couverte par le réseau
d'AES-Sonel d'environ 3 MW et hors zone de 25 MW, à laquelle on doit
ajouter une puissance additionnelle de 12 MW à Bélabo pour la
société d'exploitation du pipeline Tchad -Kribi (Cotco). Cette
unité de 12MW existe déjà et pourrait se raccorder au
réseau d'AES SONEL si une garantie de qualité de service et de
disponibilité lui est donnée. L'alimentation hors zone (et
éloignée) implique par ailleurs la réalisation de lignes
de transport très capitalistique pénalisant toute option
thermique. Seule la réalisation d'un moyen de production
hydroélectrique ou d'un raccordement au RIS permettrait de
répondre économiquement à cette situation de
déficit. Les autres localités de Garoua Boulaï (0,3 MW),
Bétaré Oya (0,1 MW) et Yokadouma (0,1 MW) fonctionnent en centre
isolé.
|