SECTION V. LE RWANDA
Rwanda, pays d'Afrique centrale situé au coeur de la
région des Grands Lacs africains. Sa capitale est Kigali.
Le Rwanda est bordé au nord par l'Ouganda, à
l'est par la Tanzanie, au sud par le Burundi et à l'ouest par la
République démocratique du Congo et le lac Kivu. Sa
densité de population est l'une des plus fortes du continent africain.
C'est l'une des causes du drame humain qu'a vécu le « pays aux
mille collines » depuis 1994, marqué par les massacres de
plusieurs centaines de milliers de Tutsi et de Hutu.
§1. Brève histoire
du Rwanda
La Constitution de 1978 prévoit un
régime de parti unique sous l'égide du Mouvement
révolutionnaire national pour le développement (MRND), à
vocation multiethnique mais en réalité dominé par les
Hutu. Le pouvoir législatif est exercé par une assemblée
élue, le Conseil national du développement (CND), et le pouvoir
exécutif est confié à un président assisté
d'un Conseil des ministres. Le président de la République
rwandaise, le général Juvénal Habyarimana, porté au
pouvoir par un coup d'État en 1973, est réélu en 1978,
1983 et 1988.
Tandis que le régime doit faire
face à partir de 1990 à une rébellion menée par les
troupes du Front patriotique rwandais (FPR), dirigé par d'anciens
exilés tutsi depuis l'Ouganda et soutenu par l'opposition hutu
modérée au Rwanda, une nouvelle Constitution est mise en place en
1991. Elle instaure une démocratie pluraliste. Un poste de Premier
ministre est créé et le CND est remplacé par une
Assemblée nationale de transition.
Un accord sur le partage du pouvoir entre
le MRND, le FPR et les partis d'opposition est signé en
août 1993 à Arusha (Tanzanie). Mais le Premier ministre,
Faustin Twagiramungu, un Hutu modéré, président du
principal parti d'opposition, le Mouvement démocratique
républicain (MDR), ne parvient pas à former le gouvernement de
coalition prévu par ces accords.
Le 6 avril 1994, l'avion transportant les
deux présidents (hutu) du Rwanda, Juvénal Habyarimana, et du
Burundi, Cyprien Ntavyamira, est abattu alors qu'il s'apprête à
atterrir à l'aéroport de Kigali. La mort du président
Habyarimana est immédiatement suivie du massacre systématique des
populations tutsi et de l'assassinat des Hutu modérés par les
milices extrémistes hutu (appelées Interahamwe). Entre avril et
juin, les massacres provoquent entre 800 000 et un million de morts. Par
la suite, le secrétaire général de l'Organisation des
Nations unies (ONU), Boutros Boutros-Ghali, qualifie de génocide le
massacre des Tutsi. Un accord sur le partage du pouvoir
entre le MRND, le FPR et les partis d'opposition est signé en
août 1993 à Arusha (Tanzanie). Mais le Premier ministre,
Faustin Twagiramungu, un Hutu modéré, président du
principal parti d'opposition, le Mouvement démocratique
républicain (MDR), ne parvient pas à former le gouvernement de
coalition prévu par ces accords.
Le 6 avril 1994, l'avion transportant les
deux présidents (hutu) du Rwanda, Juvénal Habyarimana, et du
Burundi, Cyprien Ntavyamira, est abattu alors qu'il s'apprête à
atterrir à l'aéroport de Kigali. La mort du président
Habyarimana est immédiatement suivie du massacre systématique des
populations tutsi et de l'assassinat des Hutu modérés par les
milices extrémistes hutu (appelées Interahamwe). Entre avril et
juin, les massacres provoquent entre 800 000 et un million de morts. Par
la suite, le secrétaire général de l'Organisation des
Nations unies (ONU), Boutros Boutros-Ghali, qualifie de génocide le
massacre des Tutsi. Après la victoire du FPR sur les
Forces armées rwandaises (FAR), un gouvernement de transition est
mis en place le 19 juillet 1994. S'inspirant des accords d'Arusha, il
exclut toutefois le MRND du fait de sa responsabilité dans le
génocide. Largement dominé par le FPR, il possède une
forte composante militaire. S'il est présidé par un Hutu
modéré du FPR, Pasteur Bizimungu, le nouveau gouvernement est en
effet fortement encadré par le général Paul Kagamé,
dirigeant de la rébellion tutsi devenu vice-président et ministre
de la Défense. L'emprise tutsi s'accentue encore par la suite avec les
départs progressifs des Hutu modérés. En mars 2000,
le président Pasteur Bizimungu démissionne. Le 17 avril,
Paul Kagamé, véritable homme fort du régime, est
désigné par le gouvernement et le Parlement pour lui
succéder.
S'il est accusé de dérive
autoritaire par de nombreux opposants et nombre d'observateurs, le
régime de Paul Kagamé mène cependant le Rwanda à
ses premières élections démocratiques. Après
l'adoption d'une nouvelle Constitution, approuvée par
référendum en mai 2003, l'élection
présidentielle du 25 août 2003 tourne au plébiscite
pour Paul Kagamé, élu avec 95,05 p. 100 des suffrages.
Son principal opposant, Faustin Twagiramungu, ancien Premier ministre hutu
modéré, a été accusé pendant la campagne
électorale de « divisionnisme ethnique », une
accusation lourde de conséquences dans un pays traumatisé par le
génocide.
Lors des élections législatives
d'octobre 2003, la coalition formée autour du FPR de Paul
Kagamé s'assure une large victoire avec 73,78 p. 100 des
suffrages, à l'issue d'un scrutin caractérisé par
l'interdiction ou la disqualification des principaux partis ou candidats
indépendants de l'opposition. Deux autres partis dépassent le
seuil des 5 p. 100 des voix, nécessaire pour entrer à
la Chambre des députés : le Parti social-démocrate
(PSD) avec 12,31 p. 100 des voix et le Parti libéral (PL)
avec 10,56 p. 100 des voix.
Supervisé par des observateurs
internationaux, ce processus électoral constitue une étape
fondamentale dans la démocratisation du Rwanda. Selon la mission
d'observation de l'Union européenne (UE), il est néanmoins
entaché d'« irrégularités et de
fraudes » (entraves aux activités de l'opposition,
intimidations, arrestations, etc.).
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