Le rôle de l'Armée dans la pacification des nations. Cas de la RDC et du Rwanda( Télécharger le fichier original )par Dieu Merci BYANGOY Université de Lubumbashi - Licence en relations internationales 2011 |
Ø De la défense et de la sécurité pendant la deuxième République : 1965-1997Cette période est marquée par la prise du pouvoir par le président MOBUTU qui arrivé au pouvoir, essaie de relever le niveau des officiers militaires en les envoyant suivre les formations et mis fin aux désordres qui régnaient pendant la première République au sein de l'armée. Cela a permis à la République du Zaïre d'être une puissance militaire en Afrique ; nous pouvons le confirmer par les interventions au Tchad, en Angola, au Rwanda, etc. Toutes ces interventions montrent l'effort qu'a fourni le présidant MOBUTU pour faire de la République du Zaïre une puissance militaire régionale. Mais malgré toutes les formations suivies et ces interventions, cette armée restait toujours une armée tribale, dénationalisée, personnalisée qui était au profit d'un groupe des personnes. Nous pouvons le confirmer lors de la guerre de libération par l'AFDL nous avions vu certains officiers militaires fuir en abandonnant leur poste pour aller s'installer ailleurs. Tous ces éléments montrent que l'armée n'était pas un profit de la nation ainsi que les institutions pour les sécuriser contre toutes les menaces extérieures car c'était une armée politisée qui privilégiait les intérêts de leurs dignitaires.76(*) Cette armée respectait le commandement de leurs chefs. Ils y avaient un grand désordre qui régnait au sein de cette armée ; la population Congolaise était sacrifiée à la tracasserie militaire, en plus le recrutement se faisait selon leur affinité tribale. L'armée est l'outillage pour le peuple. Le comportement des militaires Congolais envers la population était catastrophiques c'est-à-dire un comportement de supériorité. Prenons l'exemple de la division spéciale présidentielle (DSP) qui était une division spéciale du chef de l'Etat pour assurer sa propre sécurité et dirigée sous son commandement. Pendant cette période il y avait le désordre énorme au sein de l'armée qui avait crée un fossé à l'accomplissement de ses objectifs traditionnels et des personnes ainsi que de leurs biens. Une armée qui ne savait se départager entre la protection présidentielle à celle de la nation toute entière : c'est une armée au service d'un individu qui devait subir sa réduction avec la disparition du régime de Maréchal MOBUTU. Bref, Pour asseoir son pouvoir, Mobutu s'est appuyé sur l'armée, baptisée «Forces armées congolaises» (FAC), instaurant une dictature militaire doublée d'un monopartisme politique où les pouvoirs de l'État étaient organisés au sein d'un unique parti, le Mouvement populaire de la révolution (MPR, 1967-1990), parti-État. Depuis l'avènement de la guerre de libération par l'AFDL marquant l'arrivée du président Laurent Désiré KABILA au pouvoir, la situation de la défense et de la sécurité s'est empirée suite à la mise en place de certaines autorités étrangères quand bien même que son propre fils Joseph KABILA était l'adjoint du chef de l'Etat Major Général intérimaire James KABAREBE. On avait remarqué une insécurité totale au sein de l'armée et en plus tous ceux qui occupaient les postes clefs n'étaient que ceux qui l'avaient amené au pouvoir. Les officiers supérieurs n'étaient, pour la plupart, que les proches du président KABILA c'est-à-dire Balubakat. Cette armée donnait l'impression d'une armée tribale au profit d'une personne ou d'un groupe des personnes.77(*) Il n'y avait aucune franche collaboration entre la population et les militaires, car le peuple ne se trouvait pas en sécurité. Cette situation a amené une confusion totale dans le pays. On ne savait pas se prononcer réellement si c'était une armée Congolaise pouvant sécuriser le pays ou une armée étrangère ou une milice au profit d'un groupe des personnes, car elle ne sécurisait que le chef de l'Etat et son environnement. Mais suite au coup d'Etat monté par les étrangers qui formaient la ceinture de sécurité du chef de l'Etat, ce dernier s'était senti dans l'obligation de prendre une décision de les écarter auprès de lui en confiant ces postes stratégiques aux Congolais. Cette décision prise par le chef de l'Etat a poussé les ex-commandants de l'armée à mener une guerre contre la République Démocratique du Congo. C'est la guerre dite d'agression du 02 Aout 1998. Les mêmes personnes qui occupaient des postes stratégiques : des généraux, des colonels et des officiers militaires ont pris la décision d'agresser le pays.78(*) Et l'élément montre que l'armée n'avait pas une bonne politique de défense et de sécurité nationale, mais l'armée, constituée des étrangers qui ne pouvaient pas défendre l'intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo ou ses institutions politiques contre les menaces extérieures. Relevons certains cas qui nous prouvent que cette armée était un profit d'un groupe de personnes : les fortes discriminations en matière de solde au profit des Rwandais et des autres étrangers qui épaulent les FAC provoquent les rancoeurs, le solde mensuelle d'un simple soldat Rwandais s'élève à 100 dollars américains, celle des nationaux à 10 dollars et ces derniers sont irrégulièrement payés.79(*) Du point de vue des unités constitutives de FAC on évoque surtout l'existence de la 50ème (cinquantième) brigade, unité de la force terrestre qui bénéficie en matière de formation d'une coopération Tanzanienne. Il y a une autre unité importante : la garde spéciale pour la sécurité présidentielle (GSSP). Cette unité a peut être commencé à se mettre en place à l'étape de la prise de Lubumbashi, son commandant se nomme Ango-Ango. C'est un fils de Célestin KIFWA et donc un neveu du chef de l'Etat. Le commandant adjoint est Mr. MBUMB (un Rund Katangais) qui fut sous MOBUTU un major au camp CETA du Kinshasa. La GSSP qui comprendra peut être cinq à six mille (5 à 6000) hommes recrutés majoritairement parmi les LUBAKAT (surtout dans le territoire de Manono)80(*). Il est très nécessaire pour nous de confirmer encore que les mêmes erreurs continues au sein de notre armée qui est dirigée par les étrangers. Cette situation est de plus en plus catastrophique car les grades des officiers militaires sont distribués comme des gâteaux. Suite aux désordres qui règnent dans l'armée, les autorités politiques et militaires échappent à l'effectif même de leurs militaires pour bien mener le contrôle. Nous pouvons affirmer que cette armée est dénationalisée au profit et pour l'intérêt d'un groupe de s gens car chaque composante a son armée et de toutes ces armées où les militaires ne respectent que la protection des leaders, elle n'est pas au service de la nation au contraire la population devient ennemi auprès de l'armée. Cette situation ne permet pas à l'armée de bien sécurisé la population. Prenons la situation de l'Est de la République Démocratique du Congo où la paix a été troublée dans la province du Nord-Kivu où les troupes insurgées du général déchu des forces armées des FARDC, Laurent NKUNDA BATWARE, ont livré des combats meurtriers contre les troupes Congolaises entre le 27 de cette même année.81(*) Malgré le programme de réinsertion lancé par le vice président chargé de la défense et de la sécurité, son excellence RUBERWA, politique dite de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), cette situation semble encore compliquée dans le sens que jusqu'aujourd'hui toutes ces composante à l'Est de la République Démocratique du Congo par les troupes de Laurent NKUNDA BATWARE qui cherchait chaque fois à attaquer la position de l'armée Congolaise. L'insécurité ainsi que les cas des violations règnent sur toute l'étendue de la République Démocratique du Congo. Quand on parle de l'armée nationale on sous-entend une armée au service de la nation chargée de protéger les personnes et leurs biens, qui veillent à la stabilité des institutions d'un Etat, sécurise l'intégrité territoriale contre toutes les attaques. Mais nous constatons que cette armée contribue à déstabiliser les institutions de l'Etat. Par exemple le coup d'Etat organisé par LENGE qui est parvenu à donner la déclaration à la chaine nationale et échappant d'être capturé par l'armé Congolaise. Tous ces éléments montrent que c'est une armée dénationalisé, personnalisé qu'est au service et profit de leurs dignitaires. Les observateurs tiennent pour responsable des problèmes actuels à la fois la communauté internationale et le gouvernement : la première parce qu'elle n'a pas su comprendre la complexité de l'environnement des réformes, fournir une mission de maintien de la paix d'une ampleur et d'une force suffisantes, investir les ressources nécessaires et coordonner efficacement les nombreux initiatives d'assistance bilatérale et multilatérale ; le gouvernement est, pour sa part, critiqué pour son manque d'engagement politique dans le processus de réforme, pour avoir accordé la priorité aux opérations militaires pour défaire les rebelles au détriment des réformes institutionnelles et à la protection de la population civile et pour ne pas avoir su s'attaquer à la culture de l'impunité qui caractérise les forces de la sécurité. L'absence de vision commune de la réforme à mener garantit que la « demande » de réformes continue d'être exprimée le plus fortement par la communauté internationale plutôt que par les acteurs nationaux eux-mêmes. Or, non seulement cette situation accroît la probabilité selon laquelle les réformes seront soumises aux priorités politiques d'acteurs extérieurs, mais elle a également des conséquences pour la durabilité du processus de réforme. Le renforcement de la demande nationale de réforme en RDC doit donc être considéré comme une priorité de long terme fondamentale pour la RSS, sans laquelle il est peu probable que le processus de réforme puisse durer ou répondre à la situation et aux besoins spécifiques du pays. Malgré la prise de conscience de la nécessité d'une réforme du secteur de la sécurité et de la justice depuis les dialogues intercongolais, aucune vision globale congolaise de la réforme de ce secteur ne s'est dégagée avant la première tentative organisée lors de la table-ronde sur la réforme du secteur de la sécurité de février 2008. Depuis, aucun plan stratégique global de la réforme du secteur de la sécurité n'a suivi, laissant aux différents acteurs le champ libre de s'organiser sans définir les interdépendances pouvant conduire à une RRS avec des plans sectoriels évoluant dans différents sens. Parallèlement à cette inexistence d'une vision globale de la réforme du secteur de la sécurité dans le pays, plusieurs autres facteurs entrent en ligne de compte, notamment le rôle de plus en plus prépondérant de la coopération multilatérale et bilatérale et le manque de ressources tant financières qu'humaines. La volonté politique et les enjeux sécuritaires dans les provinces de l'Est, dominées par des guerres successives impliquant des groupes armés congolais et étrangers contre les Forces armées de la République Démocratique du Congo, constituent des facteurs supplémentaires non négligeables. * 76NDAYWEL, è N'ZIEM, Isidore, Op.cit, p. 730 * 77BRAECKMAN, C., La R.D.C : chronique politique d'une entre deux guerres, Paris, éd. Cerdaf, 1996-1998 * 78BRAECKMAN, C., Op.cit, p.9 * 79 Idem, p.97 * 80BRAECKMAN, C., Op.cit, p.97 * 81 Idem, p.99. |
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